Aujourd'hui, plus d'un million de Français consomment quotidiennement du cannabis, alors même que la loi de 1970 relative à la lutte contre la toxicomanie et la répression du trafic est l'une des plus répressives du monde occidental. Un véritable paradoxe dont s'empare ce documentaire au travers d'une enquête qui explore la question du cannabis sous ses aspects légaux, historiques et sociaux. À travers un regard et une histoire personnelle, le film décrypte les crispations de la société française sur ce sujet, qui cristallise de nombreux tabous. Pour cela, son réalisateur Ali Watani, est parti à la rencontre de ceux que la dépénalisation ou la légalisation de cette drogue pourraient concerner. Des dealers qui vivent aujourd'hui du trafic de cannabis, aux agriculteurs qui souhaiteraient en produire pour compléter leurs revenus, en passant par les chercheurs qui rêvent de créer une filière française de production de médicaments destinés à lutter contre les douleurs chroniques de certaines maladies incurables. Nous avons également suivi les forces de l'ordre au coeur de la guerre contre le narco trafic et des injonctions d'un personnel politique qui réclame toujours plus de répression. Le tout répressif qu'aux Etats-Unis les autorités de New York tentent de dépasser en proposant à d'anciens prisonniers condamnés pour trafic de stupéfiant d'ouvrir des boutiques de vente de cannabis. Mais là-bas, il a été légalisé pour les adultes dans près de la moitié des Etats américains. Le cannabis restera-t-il donc l'un des derniers grands paradoxes français ?
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Tu vois ce qu'il faut, hein ? Vas-y, vas-y, c'est faire un banc.
00:16Un banc isolé à l'abri des regards.
00:18Ouais, tu vois ce qu'il faut.
00:20Yeah, c'est un bon produit.
00:24Un pote, du cannabis, des feuilles à rouler, et voilà.
00:27Et ouais, je connais.
00:31Ça se détend avant de gérer.
00:34Rouler des joints, ça on savait le faire.
00:37Avec le temps, on peut même dire qu'on était devenus des artistes.
00:42Il y a 20 ans, j'étais assis là comme eux.
00:45Je compte pas les heures, les jours qu'on a passées à s'enfumer, à refaire le monde, à tromper l'ennui, à cramer notre adolescence.
00:51J'avais fumé peu.
00:54Est-ce que ça a détruit nos vies ? Je crois pas.
00:57Vas-y, vas-y, on est dans le bon monde.
01:00Est-ce que ça nous a aidés à devenir ambassadeurs aux cosmonautes ? Je crois pas non plus.
01:10Dans nos familles, au lycée, personne ne nous en parlait jamais.
01:14On savait même pas ce qu'on fumait.
01:16Et à part nous envoyer les flics quand l'État prétendait s'adresser à nous, ça donnait ça.
01:20Au début, tu commences, tu fumes un joint par mois.
01:23Tu fumes un joint par semaine ou un joint par jour et après tu sors plus.
01:27Isolement, repli sur soi, perte de motivation, le cannabis est une réalité.
01:33À la télé, on voyait notre président de la République qui s'envoyait des grandes bières à chaque occasion.
01:38D'ailleurs, quand je vais au restaurant, on me demande même pas ce que je veux boire, on m'amène tout de suite une bouteille de bière.
01:44On comprenait pas pourquoi. Eux, ils picolent avec fierté et nous, on doit se cacher comme des voleurs.
01:50Passage par le stand des Domtom, un petit verre de rhum et le voilà reparti.
01:58À l'époque, il y avait une bande de hippies qui militaient déjà pour la légalisation.
02:04Le hache de guerre est déterré.
02:06Sur l'herbe du parc de la Villette, les accros du joint porte-bonheur n'ont jamais été aussi heureux.
02:12Pour ces consommateurs de stupéfiants, le cannabis, c'est pas plus dangereux que l'alcool ou le tabac.
02:18Je préfère fumer entre potes, avec tes potes, tu fumes un joint, c'est plus sympa que t'y aies un coup de rouge ou quoi.
02:23Je trouve ça carrément plus cool. Tu mets un peu de zik, un petit pet.
02:27Voilà, t'es entre potes et c'est tous ensemble.
02:3420 ans après, partout dans le monde, on légalise le cannabis.
02:38Chez nous, c'est encore tabou.
02:40Pourtant, on est parmi les plus gros consommateurs et le trafic explose.
02:45C'est un genre de paradoxe.
02:47Et pour essayer de le comprendre, j'ai décidé de prendre la route.
02:50Quand on parle cannabis, on pense à l'autre côté du périphérique et aux dealers des cités HLM.
02:55C'est sûr, ça existe.
02:57Mais enquêter sur le cannabis, ça vous conduit aussi chez les agriculteurs de la France profonde
03:02ou dans des laboratoires high-tech sur un campus universitaire.
03:07Je suis même allé à New York. Là-bas, c'est légal.
03:10Le gouvernement a donné des licences pour vendre du cannabis en priorité à des anciens condamnés pour trafic de stupéfiants.
03:16Un autre genre de paradoxe.
03:22Pour commencer mon périple, je suis allé voir le doyen des militants.
03:26Jean-Pierre Galland.
03:28Il a lutté pendant près de 40 ans pour la légalisation.
03:32Jean-Pierre, son problème à lui, c'était l'article L630,
03:36qui punit jusqu'à 5 ans de prison le fait de présenter le cannabis sous un jour favorable.
03:42La France est le seul pays à avoir cette législation.
03:48Ça, c'est des années de militantisme.
03:55Le cannabis, c'est une légalisation.
03:59Le cannabis, c'est bon. Abrocation de l'article L630.
04:07En France, il est interdit de dire que le cannabis, c'est bon.
04:10La représentation sous un jour favorable.
04:13Incitation à l'usage et provocation à l'usage.
04:17Je suis passé au tribunal 7-8 fois, je crois.
04:20Le premier, c'était en 1995.
04:238 fois, c'était des L630 ?
04:25Les L630, à chaque fois.
04:27Quand il venait chez moi, par exemple, j'avais toujours un peu de bœuf.
04:31Il ne le prenait pas.
04:33Ils ne m'ont jamais accusé d'usage, par exemple.
04:37Il se contentait du L630.
04:39Les 8 fois, c'est de la récidive, ça.
04:41C'est de la récidive. Je ne suis pas le seul.
04:43Jean-Pierre a fondé le Centre d'information et de recherche cannabique, le CIRC.
04:49Quand on a ouvert le CIRC, en 1991,
04:52on était tous persuadés que le cannabis, en l'an 2000,
04:56serait au moins dépénalisé et peut-être légalisé.
05:00En l'an 2000, c'était l'objectif ?
05:02C'est l'objectif, oui.
05:03Avec le cannabis, son seul problème, c'est un problème culturel.
05:05Mais aujourd'hui, je le répète, il est intégré dans nos mœurs.
05:08Donc légalisons-le, arrêtons.
05:10Les politiques, tout ça, ils ne connaissaient vraiment pas le sujet.
05:13Nous, on le connaissait, on leur apportait des renseignements utiles.
05:16Souvent, des journalistes nous téléphonaient
05:18pour qu'on les renseigne sur le statut du cannabis, l'autoproduction, etc.
05:23Donc on a fait des émissions.
05:26Vous étiez un lobby ?
05:28Oui, on pourrait dire qu'on était un lobby.
05:34Leur truc, c'était les actions coup de poing.
05:38Comme l'opération chanvre aux députés.
05:42Des enveloppes suspectes circulaient cet après-midi à l'Assemblée.
05:45A l'intérieur, un livret et un drôle de petit cylindre fourré au cannabis.
05:49Un envoi diversement apprécié.
05:51C'est en 1997.
05:53Donc chaque député a eu un jour.
05:55Chaque député a eu un jour. Il est quand même bien corsé pour Christine Boutin.
05:57C'est une provocation à la consommation.
05:59Et moi, personnellement, je vais traduire cette association
06:02devant la 13e chambre correctionnelle de Paris.
06:05Surprise ou hostilité, le débat sur la dépénalisation du cannabis
06:09prenait le pas dans les couloirs.
06:11Fais gaffe à ce que tu fumes, toi.
06:13On a bien sûr été vilipendiés.
06:16Il y en a qui se sont offusqués.
06:19D'autres qui ont plutôt rigolé.
06:21Et en fait, il y a 11 députés qui ont porté plainte.
06:24Tous RPR, MUDF, je ne sais plus ce que c'était à l'époque.
06:28Emmenés par Christine Boutin.
06:30Et condamnés.
06:31Et condamnés, oui.
06:33Jean-Pierre a aussi été poursuivi à cause du logo du cirque.
06:36Un clown.
06:39Et le clown, là, il a l'air de se moquer de nous ?
06:42Il sourit, il est content.
06:44Pourquoi il est content ?
06:45Parce qu'il a fumé du cannabis et que le cannabis fait rire.
06:48Il est défoncé, le clown, là.
06:50Oui, un peu défoncé.
06:51C'est un peu provocateur, c'est vrai.
06:53Et nous, on est quand même plus proche des libertaires
06:56que des socialistes à la mort molle neuve.
06:58Enfin, excusez-moi de l'expression, mais des gens qui sont tièdes.
07:02Je ne sais pas, le cannabis se marie bien avec un caractère effronté.
07:06Un peu tout ça, tu vois.
07:08Parce que quand on a fait le cirque, c'était quand même en 1992,
07:12ou en 1991, ça a beaucoup évolué.
07:15Oui, bien sûr.
07:16Plein de gens fument.
07:18Ils n'osent plus nous attaquer pour rien.
07:20Enfin bon, voilà.
07:22Donc, on essaie d'en profiter.
07:24Mais au lieu que ça avance dans le temps,
07:27avec nos arguments, parce que nos arguments sont justes
07:30et corrects par rapport à la pénalisation,
07:34on n'a pas avancé pour autant.
07:36On a même reculé, je dirais.
07:38C'est bizarre.
07:40C'est vrai, c'est bizarre.
07:42Pour comprendre cette politique de répression
07:44qui a sévi contre Jean-Pierre et ses camarades,
07:47je suis allé voir Zoé Dubus.
07:49Elle est historienne spécialiste des politiques publiques
07:51en matière de stupéfiants.
07:53À partir de 1968, et de mai 68 en particulier,
07:56la jeunesse française va se rebeller de la même manière
07:59que la jeunesse américaine se rebelle au même moment aux Etats-Unis.
08:02Et ça, ça va faire très peur à la classe politique française
08:05dans son ensemble,
08:07avec des discours à l'Assemblée nationale
08:09pour réclamer le vote d'une nouvelle loi.
08:12On a le député Mazeau qui dit ça vraiment à l'Assemblée.
08:15Cette drogue, employée facilement parce qu'elle se fume,
08:18est un poison qui crée des phénomènes délirants,
08:21d'une violence extraordinaire,
08:22des hallucinations visuelles ou auditives
08:24entraînant des troubles mentaux
08:26qui nécessitent bien trop souvent l'internement.
08:29La loi de 1970 vient deux ans après mai 68
08:33et est l'une des plus restrictives d'Europe
08:36qui va être mise en place à ce moment-là.
08:39Le 31 décembre 1970,
08:42le Parlement vote la loi contre la toxicomanie
08:45et la répression du trafic et de l'usage illicite
08:47des substances vénéneuses.
08:49Elle punit le trafic de cannabis d'une peine
08:51pouvant aller jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
08:54La répression, ça fait donc plus de 50 ans que ça dure.
08:58Et elle s'est même durcie ces dernières années
09:00avec la multiplication des opérations coups de poing de la police.
09:03Nous nous attaquerons à tous les réseaux,
09:05de la base jusqu'au sommet.
09:07Nous nous attaquerons à chaque point de deal,
09:09un à un.
09:11Je veux ici rendre hommage aux forces de l'ordre
09:14qui se battent au quotidien
09:16et accomplissent un travail absolument exceptionnel.
09:20La répression, la guerre à la drogue,
09:23c'est convaincant à l'Assemblée nationale.
09:26Mais sur le terrain, est-ce que ça marche ?
09:30À Soissons, dans l'Aisne,
09:32j'ai suivi le lieutenant Vivé et ses collègues.
09:36Ce matin, l'objectif, c'est d'attraper le dealer
09:39d'un quartier sensible de la ville.
09:41Tous les effectifs du secteur sont sur le coup.
09:44Aujourd'hui, on est sur une opération
09:46de harcèlement de points de deal
09:48sur le secteur de Prel.
09:50C'est un secteur sur lequel on travaille très régulièrement
09:53parce que c'est notre plus gros secteur en termes de présence.
10:00On a plusieurs équipages qui sont positionnés
10:02tout autour de la cité.
10:04Le premier objectif qu'on a, c'est de pouvoir
10:06interpeller des consommateurs,
10:08de pouvoir les attraper.
10:10C'est le premier objectif.
10:12De pouvoir interpeller des consommateurs,
10:14de pouvoir les auditionner
10:16et de recueillir des éléments.
10:18Parallèlement, on a des collègues qui sont en surveillance
10:21sur un point choisi du secteur
10:24et qui peuvent nous renseigner un petit peu
10:26sur l'arrivée de ces derniers
10:28pour mettre en place notre opération d'interpellation.
10:32Un individu, je pense que ça doit être sûrement le vendeur.
10:35Il est arrivé, il est avec les acheteurs.
10:40Les policiers reçoivent en direct les photos
10:42prises par les caméras de surveillance de la ville.
10:46Là, les tons se resserrent.
10:47Donc apparemment, là, on a le vendeur
10:49qui vient d'arriver sur le point.
10:51Et on a des acheteurs qui commencent à prendre contact.
10:53Donc là, on va voir un petit peu comment ça se passe.
10:55Dessus, on a le vélo en branche.
10:57Si on revient de Paris, on va te taper.
10:59Donc là, on a des collègues qui viennent de localiser un des acheteurs.
11:03Hypothétique acheteur.
11:04On va vérifier s'il est en position ou pas de produit stupéfiant
11:07et qu'on va se rapprocher des collègues.
11:09Si on revient de Paris, on va te taper.
11:18On s'arrête, monsieur ?
11:20Ça va ?
11:23Vous êtes les deux où, là ?
11:24J'ai faim.
11:25J'ai faim ? J'ai faim, là-bas ?
11:26Oui, j'ai envie d'aider.
11:28Laissez les bras, laissez les bras.
11:31La tolérance zéro et les formules choc, c'est bien.
11:35Mais pour les policiers, c'est beaucoup de temps
11:37et beaucoup de travail.
11:41Vous avez fait quelque chose ?
11:44Non, mais j'ai pas fait de transact.
11:46Je suis allé, je l'ai vu.
11:48Il l'a repassé ?
11:50Vous l'avez pas ?
11:51C'est ça ?
11:52Je lui ai dit qu'il m'avait dit de le repasser.
11:56Evidemment, personne n'a jamais rien.
11:58Alors on fait venir le chien.
12:06Client après client, les policiers embarquent à tour de bras.
12:11En tout, une demi-douzaine de gars vont être amenés au poste.
12:19Merci.
12:22Celui-là était vu en train de se ravitailler à la cité.
12:27Sortez du véhicule, s'il vous plaît, monsieur.
12:29Mais évidemment, lui non plus, il n'a rien fait.
12:32Parce qu'il n'y a rien, vous allez emmerder les gens jusqu'au bout.
12:35Il n'y a rien dans sa voiture, mais les policiers sortent un test salivaire.
12:39OPC et cocaïne, c'est positif.
12:41C'est pas possible, c'est pas possible.
12:43Regardez !
12:44Je crois pas, c'est pas possible.
12:45C'est pas moi qui fais un test.
12:47Il n'y croit pas, mais il va quand même rejoindre les autres au commissariat.
12:52Les policiers ont assez de preuves pour lancer la suite de l'opération.
12:56Deux Fabien, pour l'ensemble des effectifs,
13:00retour service pour briefing et mise en place de l'opération.
13:05On monte à l'étage, tout le monde.
13:07On se met sur la salle, vers le premier étage.
13:09On va faire un petit briefing et puis c'est parti.
13:12Pour le briefing, il y a encore plus d'uniformes.
13:15Une trentaine de fonctionnaires sont mobilisés.
13:21Donc on va attaquer la deuxième partie de l'opération,
13:23on va voir le premier étage,
13:24on va voir le deuxième étage,
13:25et on va faire un petit briefing,
13:26et puis c'est parti.
13:27Allez, go.
13:28Pour le briefing, il y a encore plus d'uniformes.
13:30Une trentaine de fonctionnaires sont mobilisés.
13:34Donc la première partie, on a interpellé des consommateurs.
13:36Donc là, on a pu identifier le vendeur.
13:39Donc l'objectif, ça va être de l'interpeller.
13:41On se positionne sur chaque point à l'extérieur de la cité.
13:44Quand vous êtes tous positionnés,
13:45moi, je fais un rappel sur les ondes,
13:47et à ce moment-là, on déclenche.
13:49L'important, là, aujourd'hui,
13:51c'est vraiment d'interpeller le vendeur.
13:53Donc vous avez vu la photo.
13:56D'accord, les gars ?
14:00L'objectif, c'est lui.
14:02Le dealer qui a fourni tous les clients de ce matin.
14:04C'est bon pour tout le monde ?
14:06Eh ben, on est partis.
14:07Et il est loin d'imaginer la débauche de moyens
14:09qui ont été mis en place pour l'interpeller.
14:12Une colonne de 4 motos,
14:14un fourgon,
14:155 voitures,
14:17des hommes à pied,
14:18et la brigade Canines sont en route.
14:30Pour l'ensemble des effectifs,
14:31on se dirige sur les points.
14:32Donc c'est parti pour tout le monde.
14:34On se rapproche avec l'objectif qu'on a fixé.
14:43Le problème, c'est que les dealers ont l'habitude
14:45et ils courent vite.
14:49D'ailleurs, quand la police débarque,
14:50tout le monde court.
15:02Le gosse avait rien fait.
15:06Pendant ce temps-là,
15:07une autre équipe a interpellé le dealer.
15:09D'accord ?
15:14Le produit, j'ai pas regardé encore.
15:15On n'a pas vérifié.
15:16On a juste palpé comme ça, sommairement.
15:18D'accord ?
15:19Ouais, ça va.
15:20Et c'est l'objectif ?
15:21C'est bien lui ? C'est bon ?
15:22Ouais, c'est top.
15:23Bien, les gars.
15:24Les câbles.
15:26Les policiers savent que le stock de drogue est quelque part.
15:29Aujourd'hui, ils ne le trouveront pas.
15:33Je pense qu'on a tous conscience
15:34que c'est un phénomène qui va être très difficile à endiguer.
15:36Donc, une fois qu'on l'a accepté,
15:38on se range autrement.
15:40Enfin, moi, en ce qui me concerne,
15:41je pense plus aux personnes qui subissent
15:43ce trafic de stupéfiants,
15:45aux personnes qui travaillent ici,
15:46qui se lèvent tous les matins,
15:48qui se retrouvent embêtées,
15:50qui ont leurs enfants qui rentrent du collège, du lycée,
15:52qui croisent ces personnes dans le hall.
15:55Donc, voilà.
15:56Donc, on le fait pas.
15:57Depuis leurs fenêtres,
15:58les habitants voient le même manège se répéter sans cesse,
16:01semaine après semaine.
16:04Des flics qui courent dans tous les sens
16:05après des dealers qui seront remplacés dans la minute.
16:21Je viens de voir un petit peu pour faire le bilan de l'OP.
16:24Donc, il y a 675 euros.
16:26D'accord. 675 euros.
16:27Donc, il y a un billet de 200.
16:28Après, c'est des petites coupures.
16:29OK.
16:30Il y avait un petit peu de produit sur lui aussi ?
16:32Aussi, un peu morceau,
16:33mais on avait vu que ça cache à différents grands rangs
16:36et puis qu'il y a des ravitaillements.
16:38Sur la mesure de la journée,
16:39c'est très difficile de le trouver avec de la matière.
16:42Donc, voilà. Donc, c'est une réussite.
16:44On y retournera, de toute façon.
16:45On va voir.
16:46On va voir.
16:47On va voir.
16:48On va voir.
16:49On va voir.
16:50On va voir.
16:51On va voir.
16:52On y retournera, de toute façon, comme d'habitude.
16:54C'est ce qu'on fait toutes les semaines.
16:56Merci à vous pour votre investissement.
16:58Et puis, à la prochaine opération.
17:00Voilà.
17:01Merci.
17:07Quelques grammes de cannabis en moins dans un pays qui en regorge.
17:11Malgré les saisies et les arrestations,
17:13les prix de vente au détail restent stables.
17:15Autour de 10 euros le gramme de cannabis.
17:19Ça veut dire qu'il y a toujours autant de drogue disponible.
17:22J'ai pu rencontrer quelques dealers.
17:24Il serait plus de 20 000 en France à travailler à plein temps dans le trafic.
17:29T'as vu ça ?
17:31Ça dépense 30 euros.
17:33Voilà.
17:34Il y a 5 grammes.
17:35Les deux, ça fait 10 grammes.
17:3760 euros.
17:39Pareil pour la beuh.
17:40Il y a 5 grammes.
17:4230 euros.
17:43Les deux, 60 euros.
17:44Ça fait 10 grammes.
17:45Un nouveau paquet comme ça, 60 grammes.
17:47Ça, c'est à 500 euros.
17:49Ça dépense 10 grammes.
17:52Ça va frapper.
17:53C'est à 800 euros les 50 grammes.
17:56Sur la table, il y a combien ?
17:58C'est à peu près 5 000 euros.
18:025 000, 6 000 euros.
18:03Une semaine, des fois, il n'y a plus rien.
18:05Une semaine, tu comprends qu'il n'y a plus qu'épargner.
18:08Ça va vite.
18:10Ça va très vite.
18:12Ça, tu le vends.
18:14Ça dépend des jours, en fait.
18:15Il y a des clients qui t'appellent.
18:17Il y a des jours où tu fais 500, il y a des jours où tu fais 400,
18:19il y a des jours où tu fais 300, il y a des jours où tu fais 200.
18:21Il faut répondre aux clients.
18:23Il faut rester sérieux dans le sens.
18:25Dès que tu reçois un message, tu vas.
18:26Il faut que tu sois sérieux.
18:27Si tu n'es pas sérieux, tu ne vas pas aller loin.
18:29Là, rien que ce qu'il y a sur la table, tu peux prendre combien ?
18:32Je ne demande pas.
18:33Comme je suis bien connu, j'ai 48 condamnations à mon actif.
18:36Je ne demande pas.
18:37Je prends 5 ans minimum.
18:38Il n'y a rien.
18:39Je prends 5 ans.
18:40En fait, c'est simple.
18:42Je travaille quand même comme commerçant.
18:43Je paye des gens qui me ramènent la marchandise.
18:45Après, je me gère.
18:47Et voilà.
18:48Là, des fois, on donne ça aux clients.
18:50C'est un cadeau.
18:51C'est déjà gratin.
18:52On en achète en plusieurs.
18:53On donne des petits cadeaux, tu vois.
18:55C'est pour fidéliser la clientèle, tu vois.
19:00Comme je te montre, j'ai un client.
19:01Il m'a envoyé un message.
19:04Je vais lui écrire, tu as compris, rapido.
19:08C'est un client qui parle avec moi.
19:09Il veut 100 grammes.
19:10Je lui fais 450, tu vois.
19:12Tous les semaines, il récupère 100 grammes.
19:17Voilà, je lui explique tout simplement
19:19qu'il n'y a que du XFAT 3 et de la 2,
19:21comme tu vois sur la table.
19:22Voilà, comme ça, il peut choisir en fait ce qu'il veut.
19:25En tout cas...
19:27Tu vas lui mettre un banco ?
19:28Voilà.
19:29Je lui mettrai un banco, voilà.
19:31Je lui mettrai un banco et son morceau.
19:33Je lui ramène et, tu comprends, il me donne les sous.
19:37Il n'y a rien, c'est de suite.
19:38Et toute la journée, c'est comme ça, c'est pareil.
19:41Voilà, comme tu peux le voir,
19:42il y a beaucoup de clients qui m'ont parlé aujourd'hui, tu vois.
19:441, 2, 3, 4, 5, 6, tu vois.
19:47Tu fais ça, regarde.
19:48Tout ça, c'est des clients certifiés et validés, tu vois.
19:51Il y en a 300, moi, tu vois.
19:53Voilà.
19:56Ça, c'est le filtré qu'on a.
19:59Derrière son téléphone, ils ne sont pas prêts de l'attraper.
20:02Ni lui, ni les clients qui commandent en ligne
20:05et qui se font livrer.
20:08Une affaire qui roule.
20:10C'est une publicité.
20:11C'est ça, c'est une publicité.
20:13Tout dans la publicité, tout dans le marketing,
20:15c'est comme ça que tu avances.
20:17Maintenant, il n'y a plus que ça.
20:23Des mecs comme lui,
20:24il y en a des centaines partout sur les réseaux sociaux.
20:27L'offre est illimitée,
20:28il y en a même qui prétendent faire du bio.
20:31Et au passage, certains vendent aussi des flingues.
20:34Des flics qui courent,
20:36des dealers qui dealent,
20:37des clients qui fument,
20:39des politiques toujours plus répressives
20:41et des campagnes de culpabilisation qui ne fonctionnent pas.
20:44Ni à mon époque, ni aujourd'hui.
20:47Chaque jour, des personnes payent le prix de la drogue que vous achetez.
20:52Il y a des choses qui ne changent pas.
20:54Mais il y a quand même eu une évolution depuis ce temps-là.
20:57Ces boutiques qui ont ouvert un peu partout,
20:59elles vendent du cannabis,
21:00plus précisément du CBD.
21:02Il y a même tout un business.
21:04Des infusions, des huiles,
21:05et même des cosmétiques.
21:07Du cannabis en vente libre ?
21:12Pour comprendre, je suis allé dans la Creuse,
21:14rencontrer Joua Nishatou.
21:17Cet agriculteur tire 70% de ses revenus du cannabis.
21:24Ça, c'est donc vache race limousine.
21:28C'est la production historique de la ferme,
21:32avec quelques bouteilles.
21:34Après, on a toujours été sur une ferme assez diversifiée,
21:36puisque mes parents faisaient de l'accueil à la ferme.
21:38Il y avait les fermes auberges, tout ça.
21:40On a fait de la vente directe,
21:41on faisait les marchés,
21:43les restaurations à la ferme.
21:46Donc on a toujours été un peu à l'affût
21:48de tout ce qui était nouveau,
21:49nouvelles productions et autres.
21:53Puis là, maintenant, on est parti sur le cannabis.
21:56Ça fait un an et demi qu'on est parti sur le cannabis.
21:59Ça fait maintenant 5-6 ans, depuis 2018,
22:02qu'on s'est lancé dans la production spécifique
22:05de chanvre actif.
22:06Alors, chanvre actif, c'est du chanvre
22:09qui contient des cannabinoïdes,
22:11donc CBD, qui est le plus connu,
22:14mais il y a aussi CBG, un peu de THC,
22:17du CBC, il y en a une centaine de cannabinoïdes.
22:20Mais on reste à la base sur exactement la même plante.
22:23Les cannabinoïdes, ce sont les principes actifs.
22:26C'est compliqué, mais c'est important de comprendre.
22:29Ça, c'est du cannabis.
22:31Le petit bourgeon, c'est ce qu'on appelle la fleur.
22:33C'est là que se trouvent les deux substances
22:35les plus connues du cannabis,
22:37le CBD et le THC.
22:39Selon la variété, il y a plus de CBD ou plus de THC.
22:43Le THC, c'est celui qui défonce.
22:45Il entraîne une dépendance
22:46et joue un rôle défavorable.
22:48Le CBD, c'est celui qui défonce.
22:51Il entraîne une dépendance et joue un rôle démontré
22:53dans le déclenchement de plusieurs pathologies psychiatriques,
22:56notamment chez les plus jeunes.
22:57Il est illégal.
22:59Le CBD, lui, est parfaitement légal.
23:01Il ne défonce pas et n'entraîne pas de dépendance.
23:04Son petit nom commercial, c'est le cannabis bien-être.
23:09Mais en réalité, c'est le mot même de cannabis qui fait peur.
23:12Qu'il soit légal ou pas.
23:17La première réaction d'un décideur ou d'un politique,
23:19c'est tout de suite sur la défensive
23:21et l'imaginaire du mec qui va fumer le pétard.
23:24Alors que quand tu rentres dans les discussions,
23:26notamment avec les politiques localement,
23:28où tu leur expliques qu'il y a un enjeu derrière,
23:30un enjeu de rémunération pour les agriculteurs,
23:32de création de valeur ajoutée sur un territoire, d'emploi, tout ça.
23:35Là, il y a un aspect qui est complètement différent.
23:37Généralement, ils ne mettent pas très longtemps à changer d'avis.
23:41Depuis 4 ans,
23:42Joanny s'est lancé à fond dans la vente de cannabis,
23:44créant au passage une vingtaine d'emplois.
23:47Mais à l'arrivée, c'est une nouvelle situation paradoxale.
23:50Le cadre légal n'est pas tout à fait au point.
23:53Donc là, ils sont en train de remplir les sachets.
23:55C'est des commandes qui partent dans les bureaux de tabac.
23:57Donc là, c'est des sachets de 10 grammes.
23:59C'est pas marqué qu'on a le droit de le fumer,
24:02parce que justement, c'est l'épocrisie du système français.
24:05C'est que pour l'instant, c'est très compliqué de dire
24:08que le chanvre est un produit à fumer.
24:11Il n'y a pas vraiment de classification claire.
24:14Donc du coup, on vend des fleurs en bureau de tabac,
24:18qui sont vendues sous forme d'infusion,
24:20avec marqué dessus, ne pas fumer, infuser avec un corps gras.
24:24Mais dans le même temps,
24:25on met le petit logo interdit aux moins de 18 ans et aux femmes enceintes.
24:28On est dans un flou artistique, encore une fois,
24:31qui est problématique, parce qu'on aimerait, nous, que ça soit cadré.
24:34Ça fait 5 ans qu'on demande un cadre,
24:35et ça fait 5 ans qu'on n'a pas de cadre.
24:38Alors après, on a des pré-roulés.
24:41C'est comme un joint, entre guillemets.
24:43C'est 100% chanvre.
24:44Il n'y a pas de tabac.
24:45Là, tu ne peux pas dire que c'est une infusion.
24:47Donc dessus, fumer, tuer.
24:49Et puis après, par contre,
24:50là où on se démarque énormément de ce qui est produit dans les autres pays,
24:53c'est que la France, on a fait le choix du culture biologique.
24:57Tu dois jouer sur produits français ?
24:59Oui, le but du jeu, c'est de se démarquer des produits qui viennent de l'étranger.
25:03Voilà, nous, on met le petit drapeau français.
25:05Voilà, c'est français, c'est...
25:07Fumons français.
25:09Alors, fumer, c'est la voie...
25:11Je ne peux pas dire ça,
25:13parce que la pire des manières de consommer du cannabis,
25:16c'est de le fumer.
25:17Je ne peux pas inciter les gens à fumer.
25:19Il y a des gens qui fument, clairement.
25:21Donc quitte à fumer, fumez français.
25:23Mais surtout, fumez le moins possible.
25:27Ok, donc il ne s'agit pas d'une drogue,
25:30mais ça reste compliqué de vendre du CBD.
25:32Et les cannabiculteurs voudraient aller plus loin
25:35et carrément légaliser le cannabis récréatif,
25:37celui qui défonce.
25:39Légaliser.
25:40Une vague promesse qui revient au moins
25:42à chaque élection présidentielle.
25:45Emmanuel Macron s'était proposé en tant que candidat
25:47pour légaliser même le cannabis tout court.
25:50Derrière, il y a eu la dynamique
25:52avec la mission d'information parlementaire.
25:54Et ça, c'est rester lettre morte.
25:56Et malheureusement...
26:00Parce que la légalisation, elle va arriver.
26:02Qu'on en veuille ou qu'on n'en veuille pas.
26:04Voilà, la France, ce n'est pas une île.
26:06On ne peut pas fermer les frontières.
26:08On ne peut pas faire comme si ça n'existait pas.
26:10Nous, en tant qu'agriculteurs,
26:12on ne veut pas être absent du débat.
26:14C'est-à-dire que nous, on va être en capacité
26:16de dire qu'on produit déjà du CBD.
26:18Le jour où on légalise le cannabis récréatif,
26:20on veut être de la partie.
26:22Parce que c'est une plante, le cannabis,
26:24qu'il faut des agriculteurs pour la faire pousser.
26:26Et que dans tous les pays où la légalisation s'est faite
26:28et que c'est des multinationales qui ont mis la main
26:30sur la production, il n'y a pas eu de baisse du marché noir.
26:32Parce que les produits proposés étaient de mauvaise qualité.
26:34On a l'habitude en France de produire
26:36des vins de qualité, du fromage.
26:38Voilà, c'est un peu la triptyque
26:40pinard, fromage, pétard.
26:42Et demain, on peut exactement faire la même chose
26:44avec une vraie filière porteuse
26:46de valeurs ajoutées et d'emplois sur les territoires
26:48et non pas des multinationales
26:50cotées en bourse qui vont produire du cannabis.
26:52Ça, on n'en veut pas.
26:54Et je pense que le consommateur, il n'en veut pas non plus.
27:00Le triptyque pinard, fromage, pétard,
27:02c'est pas pour demain.
27:04Ce pays qui n'aura pas une occasion de boire de l'alcool
27:06a tant de mal à accepter le cannabis.
27:12L'histoire remonte à loin,
27:14à l'époque où la France
27:16traverse la Méditerranée.
27:18Il va y avoir
27:20avec la colonisation de l'Afrique du Nord
27:22de plus en plus de descriptions
27:24dans les pays colonisés
27:26de personnes qui sont très affaiblies.
27:28Or, il s'avère qu'ils consomment aussi
27:30du cannabis parce que c'est les pratiques locales.
27:34Sauf que pour les colonisateurs,
27:36ça va être vu comme un lien.
27:38C'est-à-dire que la consommation
27:40de hashish ou de cannabis
27:42les a plongés dans un état
27:44de léthargie complète
27:46qui ne peuvent plus du tout travailler,
27:48qui sont dans les asiles psychiatriques
27:50qu'on construit à cette époque-là
27:52dans ces régions.
27:54Cette association-là va très bien marcher
27:56et comme ça justifie la colonisation,
27:58on va la réactiver en permanence,
28:00se dontant en plus qu'il va y avoir
28:02par exemple en 1857
28:04en Algérie, il y a un homme
28:06qui passe sa journée
28:08dans un café, il va consommer du cannabis.
28:10Je suis entré dans un café,
28:12j'ai acheté 15 centimes de chambre
28:14et j'ai fumé toute la matinée.
28:16Mais il va aussi consommer beaucoup d'alcool.
28:18J'ai visité plusieurs débits,
28:20j'ai pris d'abord une bouteille de vin,
28:22puis six verres d'Alizette.
28:24Et il va rentrer dans un état de furie
28:26où il va tuer un jeune garçon juif
28:28et pour sa défense, il va expliquer cet acte-là
28:30en disant qu'il ne se souvient plus de rien
28:32et que c'est sa consommation à la fois d'alcool
28:34et de cannabis qui l'a plongé dans cet état-là.
28:36Je ne me rappelle pas comment cette fixe est arrivée.
28:38J'ai pris un bâton et je suis redescendu
28:40près du café.
28:42Les médecins de l'époque vont complètement
28:44mettre de côté la consommation d'alcool
28:46et vont se focaliser sur cette question du cannabis.
28:50C'est assez symptomatique d'une manière
28:52coloniale de penser la consommation
28:54de cannabis qui permet de justifier
28:56une civilisation de populations
28:58qui sont jugées comme inférieures
29:00notamment par leur consommation de cannabis.
29:10À l'époque, le cannabis était donc vu
29:12comme la drogue des Arabes.
29:14Ça me rappelle quelque chose.
29:18Pourtant, jusqu'aux années 30,
29:20c'est avant tout un médicament.
29:22Et puis vraiment, progressivement,
29:24il disparaît complètement des registres de pharmacie
29:26parce qu'on n'a toujours pas trouvé
29:28les substances actives dans le cannabis,
29:30ce qui veut dire qu'on ne peut pas injecter le cannabis.
29:32Parce que le nec plus ultra de la médecine
29:34à la fin du 19e siècle, c'est l'injection.
29:36Mais depuis les années 70,
29:38la science a redécouvert l'usage thérapeutique
29:40du cannabis, un usage purement médical.
29:42Le Canada le légalise en 2001,
29:44suivi par une trentaine
29:46d'États aux États-Unis d'Amérique,
29:48ainsi que la plupart de nos voisins européens.
29:52En France, en 2020,
29:54la Direction Générale de la Santé
29:56a lancé une expérimentation auprès de 3000 patients
29:58pour un nombre de pathologies limitées.
30:02Les résultats sont sans appel.
30:04Le cannabis médical, ça marche.
30:12Pourtant, depuis la publication,
30:14l'expérimentation est sans cesse prolongée.
30:16Visiblement, les gouvernements successifs
30:18ont du mal à légaliser le cannabis,
30:20même thérapeutique.
30:24À Angers, il y en a un pourtant
30:26qui croyait à cette filière du cannabis
30:28fournie sous prescription médicale.
30:30Franck Milon a fondé le laboratoire
30:32La Fleur, spécialisé dans les médicaments
30:34à base de THC, la substance interdite.
30:40Bienvenue dans le laboratoire.
30:42Là, on est à la salle d'extraction.
30:46On vient mettre dans le macérateur,
30:48dans lequel on met du solvant et on agite.
30:50Après, on va récupérer
30:52les solvants avec les principes actifs.
30:58Après, on va évaporer les solvants
31:00pour ne récupérer que l'extrémur
31:02dans ces ballons-là.
31:06Dans cette pièce, il y a à peu près
31:08200 000 euros d'investissement.
31:10Comment on investit 200 000 euros
31:12dans des machines sur un produit
31:14qui n'est pas encore légal ?
31:16C'est quand même une aventure.
31:18Oui, c'est une aventure,
31:20mais c'est en faisant ça
31:22que les choses peuvent évoluer
31:24et faire en sorte aussi
31:26de structurer une filière française.
31:28On a parlé beaucoup de souveraineté
31:30pendant la période Covid.
31:32L'idée, c'était d'être le premier
31:34laboratoire français à couvrir
31:36100 % de la chaîne de valeur
31:38du cannabis médical
31:40et d'avoir une capacité de production,
31:42de transformation et de mise sur le marché.
31:44On va aller voir les plantes, maintenant.
31:46Franck peut produire des médicaments,
31:48mais il doit tout détruire.
31:52Là, on est en fin de floraison.
31:54On va récolter demain.
31:56Il n'a toujours pas le droit de les vendre.
31:58Tu es obligé d'avoir une autorisation
32:00pour pouvoir les cultiver.
32:02Tout ce que tu produis,
32:04tu dois le détruire.
32:06Exactement, c'est ça.
32:08On détruit tout.
32:10C'est normal dans un contexte de développement,
32:12mais on aimerait bien pouvoir passer
32:14du développement à la fabrication
32:16et à la commercialisation.
32:18On a à peu près à 6 millions d'argent
32:20public-privé.
32:22Beaucoup d'argent, beaucoup d'énergie.
32:24T'aimerais que ça avance plus vite ?
32:26Bien sûr. On aimerait continuer
32:28à pouvoir optimiser,
32:30à faire en sorte
32:32de mettre sur le marché
32:34des traitements pour les patients
32:36quand ils en ont besoin.
32:38C'est ça, le premier combat.
32:40C'est quoi, cette difficulté ?
32:42Je pense que c'est toujours l'amalgame
32:44et que le cannabis est toujours gardé
32:46pour diviser les Français
32:48et un peu d'argument de la peur.
32:50C'est ça, le principal problème.
32:52Je pense qu'il n'y a pas
32:54d'argument scientifique
32:56ou rationnel
32:58au fait de ne pas avancer
33:00sur l'encadrement
33:02du cannabis médical à minima.
33:04Et c'est quoi ton sentiment
33:06aujourd'hui par rapport à ça ?
33:08Le contexte politique, il n'a pas
33:10facilité les choses puisque les textes
33:12sont prêts depuis pratiquement un an
33:14et il suffit juste au Premier ministre
33:16d'envoyer les textes à la Commission européenne.
33:18Et pourquoi ils ne le font pas ?
33:20Parce que peut-être que dans certains prismes,
33:22ça paraît être un sous-sujet
33:24qui n'est pas une urgence
33:26alors que le cannabis médical
33:28ne concerne que des patients
33:30qui sont en urgence et en impasse thérapeutique.
33:32Donc certains, ça fait 10 ans
33:34qu'ils essayent tous les médicaments disponibles
33:36qui ne fonctionnent pas et qui pourraient bénéficier
33:38du cannabis médical.
33:40C'est ça qui est le plus difficile
33:42à comprendre et à accepter en définitive.
33:50Si Franck est révolté par cette situation,
33:52c'est qu'il est lui-même atteint
33:54de la sclérose en plaques,
33:56une maladie incurable qui entraîne
33:58des difficultés à marcher et de la souffrance.
34:02Mes douleurs dues à la marche
34:04et ce qu'on appelle la spasticité
34:06dans la sclérose en plaques,
34:08c'est tes muscles qui se contractent
34:10alors qu'ils ne devraient pas l'être
34:12en position de repos,
34:14où là, j'ai consommé du cannabis
34:16pour ces problématiques-là,
34:18en définitive.
34:20J'ai vu qu'il y avait des gens
34:22qui avaient besoin du cannabis médical.
34:24J'ai vu qu'il y avait des médicaments
34:26qui existaient dans le monde
34:28qui étaient développés pour la sclérose en plaques
34:30et la spasticité dans la sclérose en plaques.
34:32C'était des médicaments auxquels
34:34on n'avait pas encore accès en France,
34:36auxquels on n'a toujours pas accès
34:38en 2024, en réalité.
34:40En attendant, l'entrepreneur
34:42a dû réduire la voilure.
34:44Son laboratoire est passé de 25 employés
34:46à moins d'une dizaine.
34:49Pendant que Frank Milon
34:51ferraille avec les autorités françaises,
34:59des géants mondiaux se développent
35:01à l'étranger, comme les Canadiens
35:03Tillary Medical
35:10ou Aurora.
35:18Le marché du cannabis médical
35:20devrait atteindre près de 100 milliards de dollars
35:22d'ici 2031 contre 16 milliards
35:24aujourd'hui.
35:26Des chiffres astronomiques
35:28et la France qui continue de se replier sur elle-même.
35:30Mais si la plante n'est pas acceptée
35:32comme médicament,
35:34comment imaginer que le cannabis récréatif
35:36puisse être légalisé un jour chez nous ?
35:42Une part de l'intransigence française
35:44se trouve sans doute derrière les murs
35:46de l'académie de médecine.
35:52Je suis membre de l'académie de médecine
35:54et j'ai animé pendant de nombreuses années
35:56la sous-commission sur les addictions.
35:58L'académie s'oppose
36:00résolument au cannabis.
36:02Parmi les drogues illicites,
36:04c'est le cannabis qui est le plus fréquemment consommé,
36:06puisque les dernières statistiques
36:08montrent qu'un peu plus de 50%
36:10de la population française
36:12avait expérimenté le cannabis.
36:14Et c'est une statistique qui vous inquiète ?
36:16Oui.
36:18Là, il y a un problème de santé publique, après.
36:20C'est le problème majeur de l'académie de médecine,
36:22ce n'est pas celui de la loi,
36:24c'est celui de l'impact de la consommation
36:26des substances, que ce soit l'alcool,
36:28que ce soit le tabac ou le cannabis.
36:30Pourtant, on a légalisé le cannabis
36:32dans plusieurs pays.
36:34Ce qui est clair, c'est que quand on légalise,
36:36globalement, l'usage
36:38des substances augmente.
36:40Oui, mais il y a quand même un deux poids,
36:42deux mesures entre les consommateurs d'alcool
36:44et de cannabis.
36:46Oui, mais appartement, on a deux produits,
36:48qui sont l'alcool et le tabac,
36:50qui font l'objet de mesures éducatives,
36:52incitatives,
36:54pour diminuer la consommation.
36:56Et là, ce sont des mesures de santé publique
36:58qui sont positives, quand même,
37:00puisque la consommation baisse,
37:02autant l'alcool, le tabac.
37:04Ce n'est pas la peine d'introduire un troisième produit.
37:06C'est ça, un peu, la difficulté à laquelle
37:08on a déjà du mal à lutter contre
37:10l'alcool et le tabac. C'est vrai, vous avez raison.
37:12Mais en même temps,
37:14il y a des progrès qui sont faits.
37:16Ce n'est pas la peine d'ouvrir la vanne
37:18avec une troisième addiction.
37:20C'est un peu ça, la position de l'Académie.
37:22Le docteur rêve d'un monde sans alcool,
37:24sans clopes et sans drogue.
37:26C'est bien normal.
37:30Mais n'en déplaise
37:32à l'Académie de médecine,
37:34la drogue est déjà partout.
37:36Le marché illégal du cannabis pèse
37:38plus d'un milliard d'euros.
37:40Une manne financière qui génère
37:42toujours plus de violence.
37:50En six mois,
37:5242 personnes ont été assassinées en France.
37:56A Marseille,
37:58des proches de victimes se sont donnés rendez-vous.
38:00C'est des drapeaux blancs
38:02pour la marche et
38:04des t-shirts.
38:06Je vais distribuer.
38:10Personnellement, j'ai perdu ma nièce
38:12à l'âge de 19 ans.
38:16On lui a tiré 11 balles de kalash.
38:20Je me bats pour la justice pour ma nièce.
38:22Ça va faire 4 ans le 11 octobre.
38:24Et je n'ai toujours pas de date de procès.
38:26Je suis toujours en attente
38:28d'une date de procès.
38:30Les présumés assassins
38:32ont été quand même attrapés et incarcérés.
38:34Mais j'attends une date de procès.
38:36C'est pour ça que vous êtes là ?
38:38Oui, et pour tous les défunts
38:40qui sont morts de la même manière.
38:46Tu as vu la banderole ?
38:48Elles sont belles.
38:50On a mis les familles,
38:52et derrière, ceux qui sont décédés.
38:54C'est frappant.
38:58C'est une marche pour dénoncer les assassinats,
39:00pour réclamer la paix dans nos quartiers.
39:02C'est une marche pour aider
39:04toutes ces familles de victimes
39:06qui se sentent seules,
39:08qui sont complètement démunies
39:10après la mort de leurs proches.
39:12Qu'on arrête de pointer du doigt
39:14les familles de victimes.
39:16Il y a encore trop de morts.
39:18On en a 17 morts cette année.
39:20Et tant qu'il y aura des morts,
39:22on continuera à militer.
39:24Laetitia a perdu son neveu Ryan.
39:26Le gosse n'avait rien à voir
39:28avec le trafic.
39:30Je te présente la maman.
39:32C'est la petite de Grenoble.
39:34Depuis le temps qu'elle me parle de vous,
39:36ça va.
39:38En tout cas, je suis content
39:40que vous soyez venues.
39:42J'ai forcé ce matin.
39:44Tu as bien fait.
39:46Même de parler
39:48avec votre maman.
39:50De voir qu'elle n'est pas seule.
39:52Malheureusement,
39:54d'autres familles ont vécu
39:56ce que tu as vécu.
39:58Depuis qu'elle a perdu son neveu,
40:00Laetitia réfléchit à la manière
40:02d'endiguer le fléau de la violence.
40:04A ma demande,
40:06elle a accepté d'aborder
40:08la légalisation du cannabis avec Eddy,
40:10un policier marseillais.
40:12Moi, ce que j'en pense,
40:14mon avis perso, je suis pour.
40:16J'ai été touché par ça.
40:18La question ne se posait pas
40:20avant la mort de Ryan.
40:22Il faudrait que ce soit fait
40:24avec les jeunes de ces quartiers,
40:26avec tout ce que ça comporte,
40:28mais avec des emplois réels,
40:30pour que ces jeunes
40:32puissent, eux aussi, profiter
40:34de ces nouvelles structures.
40:36Pour moi, ça enrayerait
40:38au moins les assassinats.
40:40Je ne dis pas que ça ferait baisser
40:42le taux de consommateurs au niveau du cannabis.
40:44Une personne qui fume, elle fume.
40:46Tu peux légaliser, pas légaliser.
40:48Si on légalise le cannabis,
40:50on se retrouve avec des gens qui vont
40:52se mettre à prospérer.
40:54Ces gens-là, ce qui les intéresse,
40:56c'est l'appât du gain rapide et conséquent.
40:58Moi, je ne suis pas convaincu
41:00qu'aujourd'hui, pas du tout,
41:02ça changerait quelque chose.
41:04Les gens qui sont en face de nous
41:06sont ultra déterminés.
41:08C'est les gens des quartiers populaires
41:10qui vont subir ces nuisances.
41:12Un moment, quand on arrive
41:14à avoir 50 morts sur Marseille,
41:16je vote. Je suis pour.
41:18Ils tombent comme des mouches,
41:20les jeunes.
41:22Personnellement, personnellement
41:24et syndicalement, pourquoi ?
41:26Parce que c'est baisser les droits.
41:28Aujourd'hui, je suis pour plus de moyens.
41:30Un moment, c'est faire l'autruche
41:32et être aveugle.
41:34On a un problème ? Non.
41:36On reste sur nos positions,
41:38on ne légalise pas.
41:40On va taper sur le consommateur,
41:42sur les trafiquants.
41:44Est-ce que ça a changé quelque chose ?
41:46Non. Est-ce que ça a enrayé le problème ?
41:48Non. Est-ce que ça a diminué le problème ?
41:50Pas du tout.
41:52Un moment, je pense que
41:54des solutions ont été tentées.
41:56Ça n'a pas marché, ça ne fonctionne pas.
41:58Et à tous les niveaux.
42:00Je suis contre le fait de baisser les bras,
42:02de dire qu'on a perdu.
42:04On n'a pas tout essayé.
42:06Comme toujours dans ce débat,
42:08on tourne en rond.
42:10Personne n'a tort, mais personne
42:12n'a raison non plus.
42:14En attendant,
42:16les violences dues au trafic
42:18ne sont pas prêtes de s'arrêter.
42:26Et ça, c'est les dealers
42:28qui en parlent le mieux.
42:30Lui qui se met devant moi,
42:32je suis obligé de montrer un exemple
42:34contre tout le monde.
42:36Parce que la violence,
42:38ça va avec le trafic.
42:40Ça va avec le trafic, c'est obligé.
42:42Je vais le tuer avant qu'il me tue.
42:44Ça n'a rien à voir avec la génération d'avant.
42:46La génération d'avant, ça parlait,
42:48il y avait des réunions.
42:50C'est fini, c'est le bordel.
42:52Maintenant, c'est des jeunes de 25 ans
42:54qui tiennent Marseille, 28 ans.
42:56Ils s'en battent les couilles.
42:58Un moment, ils vont te mettre
43:00trois balles dans la tête.
43:02Chacun sa cale à Cheknikov.
43:04Si demain, il y a un référendum
43:06pour légaliser le cannabis,
43:08toi, tu dis quoi ?
43:10Je vais toujours vendre,
43:12que ce soit de la drogue dure
43:14ou de la drogue douce.
43:16Il y aura toujours ce système-là
43:18à faire de l'argent.
43:20Il y aura toujours un truc.
43:22Demain, si ça ne marche pas,
43:24je vais vendre.
43:26Qu'est-ce qu'ils aiment, les gens ?
43:28Tu vois ce que je veux te dire ?
43:30Là, tu ne te dirais pas
43:32je vais aller voir pour avoir une licence
43:34pour ouvrir le coffichage ?
43:36J'aimerais bien, pourquoi pas.
43:38J'ai des amours en trafiquant, malheureusement.
43:40J'ai pas des amours en travaillant, c'est sûr.
43:42Après, oui, c'est vrai que c'est dangereux
43:44dans un contexte où il y a des risques à la police.
43:46Tu peux te faire attraper, tout le moment,
43:48tu parles en prison.
43:50On ne va pas se mentir, les bomettes,
43:52c'est une récréation.
43:54Ils nous mettent là-bas.
43:56On va en prison, on ne rencontre que des amis.
43:58Et après, là-bas, tu fais des connaissances
44:00que tu peux acheter des autres trucs.
44:02Tu es dans l'école du crime, en fait.
44:04Ils leur mettent cinq ans des petits,
44:06c'est normal.
44:08Je ne sais pas si c'est normal,
44:10mais c'est un peu désespérant.
44:12Je les cache bien comme il faut,
44:14tu as vu ?
44:16Des jeunes qui se tirent dessus
44:18pour se partager les miettes
44:20d'un business qui les dépasse.
44:22D'autres jeunes qui ne sont pas prêts
44:24d'arrêter de consommer.
44:26La spirale semble inarrêtable.
44:28Alors en Amérique,
44:30plus précisément dans l'État de New York,
44:32les autorités ont décidé
44:34de prendre le problème autrement.
44:46Elles offrent aux trafiquants de drogue
44:48une chance de se reconvertir.
45:04On est dans mon magasin,
45:06ma colonie dans l'État de New York.
45:10C'est la première boutique que j'ai ouverte.
45:14Je l'avais imaginée comme ça.
45:16Les clients entrent,
45:18on contrôle leur identité.
45:22Ils doivent avoir 21 noms, c'est la loi.
45:24Ici, on ne veut pas vendre à des gamins.
45:30On dirige les clients vers cette borne.
45:34On a de l'herbe,
45:36c'est le produit de base.
45:38On a du CBD,
45:40du THC en concentré,
45:42des trucs comme ça.
45:44Des boissons, du cidre,
45:46même des orangesades.
45:50Et aussi des friandises.
45:52Les gens adorent ça.
45:54L'ambiance est saine et sécurisée,
45:56c'est propre.
45:58Ce n'est pas comme si tu entrais
46:00dans un immeuble abandonné
46:02et qu'il y avait la drogue par une trappe.
46:04Ici, c'est facile.
46:06Tu n'as pas à te cacher.
46:10Là, c'est notre présentoir.
46:12C'est là que tu peux regarder,
46:14sentir la marchandise.
46:16Si tu veux essayer,
46:18on ouvre la vitrine
46:20et on te propose des vaporisateurs
46:22pour goûter.
46:24Tu peux acheter ce que tu veux.
46:26J'adore ça.
46:28J'adore vendre.
46:30Ça prend du temps
46:32et beaucoup de travail.
46:34Ce logo, ça veut dire beaucoup.
46:36C'est énorme pour moi.
46:40Là, c'est mon certificat de licence.
46:42Et ça, c'est notre certificat d'autorité.
46:46Obtenir un de ces papiers,
46:48c'est extrêmement dur à New York.
46:50Tout le monde ne peut pas en avoir un.
46:52Il y a peut-être 200 personnes
46:54qui en ont un.
46:56Moi, j'en ai deux.
46:58Donc ça, c'est la ville,
47:00le code postal
47:02et l'intitulé de ma licence.
47:04Vendre de cannabis pour adultes.
47:06Tu dois être bon dans ce que tu fais.
47:08Le gouvernement de New York
47:10cherche des gens qui savent
47:12comment vendre du cannabis.
47:14Comme ça, ils n'ont pas à les former.
47:16C'est aussi pour rectifier
47:18toutes les injustices commises
47:20durant toutes ces années.
47:24Ça représente beaucoup pour moi.
47:26J'ai mon autorisation légale.
47:28C'est carrément incroyable.
47:30La meilleure chose qui me soit arrivée.
47:40Matthew a été arrêté à plusieurs reprises
47:42pour trafic de cannabis.
47:44Et c'est pour ça que l'État de New York
47:46lui a délivré une licence officielle.
47:48Une tentative de casser
47:50l'engrenage de la récidive.
47:52Je vends de l'herbe
47:54depuis que j'ai 12 ans.
47:56J'en ai vendu
47:58pendant plus de 20 ans
48:00et je me suis fait choper quelques fois.
48:02Mais en vieillissant,
48:04j'ai compris un truc.
48:06Le cannabis n'aurait jamais dû
48:08être illégal.
48:10C'était la pire chose
48:12à faire pour un gouvernement.
48:14Tu perds des revenus fiscaux
48:16et tu mets des gens
48:18en prison.
48:20Tu enlèves des pères
48:22à leurs enfants,
48:24des mères à leurs enfants,
48:26des enfants à leurs mères.
48:28La prison,
48:30ça ne change rien.
48:32Moi maintenant, je suis rangé.
48:34J'ai mon business,
48:36j'ai un rôle positif.
48:38Je donne du boulot
48:40à des gens qui en ont besoin.
48:42J'emploie à peu près 40 personnes
48:44dans toutes mes activités.
48:46C'est vraiment
48:48un super truc.
48:50C'est positif.
49:18J'adore cette boutique.
49:20Vas-y, fonce, mon gars !
49:22Ah, les Américains.
49:24Toujours un coup d'avance.
49:26Pragmatiques
49:28et jamais les derniers
49:30quand il s'agit d'engranger des dollars.
49:32Des clients satisfaits,
49:34des employés rémunérés,
49:36du business
49:38et de la réinsertion.
49:40Quand je vois Mathieu si fier
49:42d'être reconverti en entrepreneur respectable,
49:44je pense à 2-3 gars que j'ai connus
49:46chez nous en France et qui auraient pu en faire autant.
49:52Bienvenue dans ma boutique.
49:54Merci d'être là et de nous soutenir.
50:08Mais ici, ces expériences,
50:10c'est pas le genre de la maison.
50:16La France compte 1 million de fumeurs quotidiens
50:18de cannabis.
50:20Ce sont nos sœurs,
50:22nos frères, nos collègues.
50:28Alors comment on fait ?
50:32Il en faudra combien des mamans qui pleurent,
50:34des parents qui prient
50:36et des familles détruites par la mort
50:38ou la prison ?
50:46Pour plus d'informations,
50:48visitez www.cdc.gc.ca
50:50Pour plus d'informations,
50:52visitez www.cdc.gc.ca
50:54Pour plus d'informations,
50:56visite www.cdc.gc.ca
50:58Pour plus d'informations,
51:00visite www.cdc.gc.ca
51:02Pour plus d'informations,
51:04visite www.cdc.gc.ca
51:06Pour plus d'informations,
51:08visite www.cdc.gc.ca
51:10Pour plus d'informations,
51:12visite www.cdc.gc.ca
51:14Pour plus d'informations,
51:16visite www.cdc.gc.ca