Les livreurs à vélo de chez Deliveroo, Uber Eats ou Stuart manifestaient hier car on a baissé le prix de leurs courses. Il faut protéger ces métiers là !
Ce sont des bombes sociales à retardement. Ils illustrent ce qu'est en train de devenir le monde du travail : un monde d'auto-entrepreneurs, isolés, que les politiques ou les syndicats ont du mal à comprendre. On est en train de fabriquer avec beaucoup de cynisme des travailleurs invisibles et des futurs pauvres.
Regardez L'angle éco de Martial You du 19 mars 2025.
Ce sont des bombes sociales à retardement. Ils illustrent ce qu'est en train de devenir le monde du travail : un monde d'auto-entrepreneurs, isolés, que les politiques ou les syndicats ont du mal à comprendre. On est en train de fabriquer avec beaucoup de cynisme des travailleurs invisibles et des futurs pauvres.
Regardez L'angle éco de Martial You du 19 mars 2025.
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00:00L'Eco & You avec vous, Martial You, les livreurs à vélo de chez Deliveroo, Uber Eats ou Stuart,
00:07manifestés hier parce qu'on a baissé le prix de leurs courses.
00:10Et vous dites, attention, attention parce qu'il faut protéger ces métiers-là.
00:15Oui, parce que ce sont des bombes sociales à retardement.
00:18Ils illustrent ce qui est en train de devenir le monde du travail,
00:21un monde d'auto-entrepreneurs isolés que les politiques et même les syndicats ont du mal à comprendre.
00:27On est en train de fabriquer avec beaucoup de cynisme des travailleurs invisibles et des futurs pauvres.
00:32Qu'est-ce qu'ils réclamaient hier ?
00:33Ils réclamaient une revalorisation de leurs courses.
00:35Ils ont vu leur rémunération baisser de 25% ces derniers mois selon les syndicats.
00:40Quand vous comptez le temps d'attente entre deux courses, ils gagnent moins que le SMIC horaire,
00:45souvent moins d'un euro du kilomètre.
00:47Elle a beaucoup mobilisé cette manifestation d'ailleurs ?
00:50500 livreurs, beaucoup dans des villes moyennes, à Douai, Amiens, Melun, Rouen ou Lille,
00:55mais c'est 500 sur 70 000 livreurs en France.
00:58Donc c'est très peu.
00:58Oui, mais précisément, on met le doigt sur un des problèmes de ces statuts.
01:03Être livreur à vélo, c'est être auto-entrepreneur.
01:06Ce sont des statuts qui isolent, qui individualisent.
01:09Si vous arrêtez de travailler, vous perdez de l'argent.
01:11Donc on voit bien que ce sont des vrais métiers en mode dégradé.
01:15Le barbeur remplace le coiffeur, le chauffeur VTC remplace le taxi,
01:20le livreur à vélo remplace le facteur, l'auto-entrepreneur remplace le maçon.
01:24C'est aussi ce qui rend les plateformes très puissantes parce qu'elles trouvent toujours
01:28quelqu'un qui est prêt à rouler pour moins d'un euro si un autre refuse.
01:32C'est une économie du service et de la servilité.
01:34Mais vous voulez quoi, Martial ? En finir avec le système des auto-entrepreneurs ?
01:38Non, mais je veux qu'on regarde ce statut avec objectivité.
01:42L'auto-entrepreneuriat, c'est formidable pour permettre à certains d'entrer sur le marché du travail.
01:46Ça permet aussi à des chômeurs de créer leur propre job, mais il y a des pièges.
01:50Et je veux qu'on voit aussi la perversité du système
01:53et qu'on protège ces jeunes parce qu'en réalité, c'est notre avenir, notre modèle social qu'on protégera.
01:58C'est-à-dire ?
01:59Le gouvernement s'est gargarisé de la création de plus d'un million d'entreprises l'an dernier.
02:04C'est vrai que c'est formidable, mais 60% étaient justement des auto-entreprises.
02:09Et il y a quelques jours, on s'est inquiété de voir que 61 000 patrons, 166 par jour,
02:14avaient perdu leur travail l'an dernier.
02:16Ce sont les mêmes en fait.
02:17Il y avait beaucoup d'autres entrepreneurs dans le lot, des gens qui se sont retrouvés
02:21sans rien du jour au lendemain.
02:23Mais ils n'ont pas droit au chômage.
02:24Non, ils paient 22% de cotisation URSAF et puis c'est tout.
02:27Donc ce sont des jeunes qui se cassent le dos et les adducteurs pour livrer des pizzas et des hamburgers,
02:32mais qui ne cotisent pas pour leur retraite parce que c'est trop loin.
02:35Qui ne cotisent pas pour la maladie parce qu'ils sont jeunes,
02:38mais que vont-ils devenir quand ils auront des problèmes de dos à 40 ans ?
02:41Et qui ne cotisent pas pour le chômage parce qu'ils pensent d'abord à la fin du mois.
02:45Donc on va devoir protéger ces travailleurs malgré eux,
02:48requalifier certains métiers pour en faire des salariés des plateformes comme les autres.
02:51Sinon le monde du travail, ça va devenir un puzzle de salariés précaires.