Alizé Lim retrouve le 15 000 dollars du Havre cette semaine. En 2007, à seulement 17 ans, la Française était venue au Havre pour disputer son premier tournoi pro. Elle y avait d'ailleurs connu sa première blessure. Présente également en 2008 et 2009, elle ne s'était plus engagée sur le rendez-vous normand depuis. 16 ans plus tard, Alizé foule à nouveau les courts havrais. Numéro 135e en 2014, l'actuelle 951e veut profiter de sa deuxième carrière et rêve sans aucun doute de retrouver les tournois du Grand Chelem, en particulier Roland-Garros. Avant d'affronter mercredi face à Julie Myatovic, Alizé Lim a accordé une interview à Tennis Actu. L'occasion de parler de ses souvenirs, de ses objectifs, et de sa source de motivation...
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00:00On vous retrouve au 15000 dollars du Havre, des années après être venue pour la première fois,
00:08vous étiez à l'époque adolescente. C'est clair, c'était un de mes premiers tournois sur le circuit,
00:13je me rappelle, j'en ai parlé à mon coach sur le terrain, j'avais un stress vraiment différent,
00:19des préoccupations différentes, des challenges mentaux complètement différents à gérer,
00:24mais c'est marrant de revenir quelques années après, mais je le vois vraiment comme deux choses
00:28séparées dans ma tête. Donc là, vous enchaînez un petit peu les 15000, expliquez-nous un peu ce
00:35qui vous guide, qui vous motive. Là, c'est vraiment parce que les 15000 sont à côté de la
00:39maison, il y a eu Gonesse et le Havre, donc c'est vrai que c'est pratique et qu'il n'y a pas beaucoup
00:43de tournois en début d'année, donc c'est vraiment une tactique de programmation, mais le but c'est
00:47de faire quand même des tournois plus gros. Dès après le Havre, je vais faire des tournois un
00:52petit peu plus gros et on va revoyager un petit peu plus loin avec mon coach dès les mois prochains.
00:58Alors qui dit tactique de prog dit objectif, j'imagine qu'ils sont précis dans un coin de
01:04votre tête, est-ce que vous pouvez un petit peu nous en parler ? Je ne dirais pas tout, mais oui,
01:07forcément il y a des objectifs, on n'est jamais là par hasard. L'idée c'est forcément de remonter
01:11au classement, c'est un challenge parce que je n'avais plus du tout de points, je suis repartie
01:16à zéro, après il faut rentrer dans le classement, marquer trois fois des points, passer par les
01:19qualifs, il faut gagner beaucoup de matchs, 1400, 1300, 1200, là je suis enfin à 900. J'ai envie de
01:25remonter le plus haut possible, je ne vais pas affirmer haut et fort parce que je ne sais pas
01:31encore combien de temps je vais jouer, à quel point mon corps va tenir, ce que je veux c'est
01:35pouvoir enchaîner, que mon corps tienne et si je peux rejouer les qualifs demain, ce serait super.
01:41Déjà vous pouvez être rassurante sur le côté physique, vous êtes contente de tout ce qui se passe ?
01:46Il y a une grosse différence, depuis novembre j'ai plus mal à l'épaule et je dirais que là quand même sur
01:51les dernières semaines, il y a un vrai changement et je pense que je peux enfin enchaîner les matchs.
01:54On croit qu'on est prêt en fait mais ça prend du temps et il n'y a rien qui remplace les
01:59matchs donc je sens une différence mois après mois, je me sens vraiment de mieux en mieux et là je commence à vraiment bien me sentir.
02:04Et sans pépin, est-ce que vous vous êtes fixé une date d'arrêt, on va dire, ce que vous dites cette saison ?
02:13Moi ce qui me drive c'est aussi mon kiff, j'adore être là, j'adore rejouer, mais si vraiment dans un mois ça me saoule, j'arrête.
02:20Et si j'adore, je continue, je ne vais pas m'arrêter alors que si je suis en bonne santé et que ça me fait kiffer, il n'y a pas de raison que j'arrête.
02:26Et en même temps, si je n'ai plus envie, il n'y a aucune raison que je continue parce qu'il n'y a personne qui me force à jouer.
02:31Donc c'est mon moteur.
02:35En plus vous avez aussi des options professionnelles, est-ce que c'est facile de tout gérer ?
02:41Non, c'est vraiment pas facile. C'est excitant parce que j'aime la vie comme ça, je déteste m'ennuyer, j'adore faire plein de choses à la fois,
02:48mais c'est quand même un challenge hors rédit national, j'ai l'impression d'être schizophrène parfois.
02:55Mais non, il faut que je travaille beaucoup et surtout il faut que je puisse payer la reprise des tournois.
03:01Les personnes du tennis veulent savoir mais ne le savent pas forcément d'extérieur, il faut pouvoir payer tous ces tournois.
03:07Au début, on ne rentrait pas d'argent, donc je suis obligée de jouer un peu sur tous les tableaux et d'être extrêmement professionnelle.
03:14Je n'ai pas de repos. Quand je fais l'œuvre du tennis, je fais autre chose, je travaille ailleurs.
03:18Finalement, c'est quand même une chance aussi d'avoir les qualités que vous avez pour avoir une vie professionnelle à côté de celle de joueuse.
03:25Ça fait respirer, ça permet aussi de peut-être avoir moins de soucis de programmation.
03:30Non, il n'y a pas moins de soucis de programmation, il faut justement que je sois très organisée.
03:34Après, si on cherche un avantage, c'est peut-être que quand je perds un match, je peux me dire qu'il y a autre chose dans la vie.
03:42Alors que je pense qu'avant et pendant quasiment toute ma carrière, et c'est le cas pour beaucoup de joueuses, on n'a que ça dans notre vie.
03:48On a l'impression qu'il y a tout autour de ça. Quand on perd un match difficile, tout s'écroule.
03:55Et comment ça se passe sur le circuit ? Alizée Lim, tout le monde vous connaît.
04:00Repartir en 15 000 dollars, il faut être honnête, ça demande du courage aussi.
04:04C'est ce qu'on me dit, mais moi je ne le ressens pas comme ça.
04:06Est-ce que vous ressentez une pression parce que tout le monde, j'imagine, va regarder un peu vos matchs, vos performances ?
04:13Est-ce que ça existe ou finalement vous voyez que le côté positif et des gens bienveillants aussi avec vous ?
04:19Non, je m'en fous parce que je suis vraiment concentrée sur mon parcours à moi et mes étapes à franchir.
04:27Je sais où je vais et je sais le niveau que j'ai à l'entraînement aussi, donc je n'attache pas d'importance à ça.
04:33Ou en tout cas, ça ne rentre pas dans mes pores.
04:38Je n'ai pas de pression par rapport à ça, je suis juste contente de jouer, d'aller sur le cours et d'essayer de produire le niveau que je produis à l'entraînement.
04:46Et de continuer à progresser parce que franchement, on s'entraîne vraiment bien avec Norbert, mon entraîneur.
04:52On franchit beaucoup d'étapes et on est hyper content. On a juste envie que les résultats en découlent.
04:58Et qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour l'année 2025 qui vous comblerait ?
05:03Je ne sais pas, je ne peux pas le dire. Je parle de plaisir mais je vise haut quand même.
05:13Après, ça prend du temps de revenir, on ne peut pas sauter les étapes.
05:17C'est impossible au tennis, à moins d'avoir énormément de wild cards sur des gros tournois.
05:21On ne peut pas se retourner dans les qualifs de Grand Chelem au moment donné, c'est impossible.
05:26On a compris le rêve des qualifs de Grand Chelem, on vous le souhaite en tout cas.
05:29Ce n'est pas forcément un rêve, c'est-à-dire que si j'en ai marre, j'arrête.
05:34As long as I'm enjoying it, c'est tout.
05:37Et puis là, encore plus.
05:39Merci beaucoup.
05:40Merci.