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L'Algérie rejette et condamne la liste d'Algériens à expulser, envoyée par Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur annonce qu'il va déclencher "la riposte graduée" contre Alger.

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00:00D'abord votre choix, Guillaume Darré, on va revenir sur l'une des informations de la soirée, l'Algérie rejette la liste d'une soixantaine de ressortissants algériens que lui avait adressé la semaine dernière la France, la France veut expulser ces soixante algériens, ce soir Alger dit non.
00:16Oui absolument Maxime, c'était en quelque sorte le premier geste de bonne volonté qu'attendait Paris de la part d'Alger pour tester un petit peu l'atmosphère de bras de fer ou non avec l'Algérie.
00:26Rappelez-vous fin février le premier ministre François Bayrou avec à ses côtés notamment Bruno Rotaïoua avait expliqué qu'il s'engageait dans un rapport de force et qu'il donnait 4 à 6 semaines à Alger pour revoir l'ensemble des accords entre la France et l'Algérie et voir s'ils étaient respectés.
00:40Et pendant ce temps-là effectivement une liste, on l'a su, une soixantaine de personnes pour l'instant dès vendredi avait été transmise, de personnes que la France souhaitait voir repartir et expulser en Algérie a été transmise.
00:50Et bien le premier signe c'est un nom ferme, les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises, c'est un communiqué dans l'après-midi du ministère algérien des affaires étrangères.
01:02Donc la question c'était oui ou non, la réponse est claire c'est non.
01:05La réponse est non, comment réagit ce soir Bruno Rotaïoua, très en avant dans ce dossier-là évidemment.
01:09Oui très en avant et à ceux qui jugent que le rapport de force c'est pas la bonne solution mais vont être déçus parce que Bruno Rotaïoua est bien décidé à poursuivre sur cette voie-là.
01:17Je l'ai vu il y a quelques minutes avant justement ce jour-là, j'ai pu échanger rapidement avec lui.
01:21Il m'explique qu'il va engager immédiatement une sorte de contre-offensive, regardez ce qu'il nous annonce.
01:27Nous déclencherons, dit le ministre de l'Intérieur, la riposte graduée comme le comité interministériel présidé par le premier ministre l'a décidé puisque les Algériens à ses yeux ne respectent donc pas notre accord de 1994.
01:41Bruno Rotaïoua BFMTV qui donc décide d'engager très clairement cette première contre-offensive.
01:46Concrètement qu'est-ce que ça veut dire Maxime ?
01:48D'après son entourage ça veut dire par exemple des mesures contre à destination de ce qu'on peut qualifier de la nomenclatura algérienne.
01:54Par exemple, m'indique son entourage, ça veut dire la suspension de l'accord de 2007 qui est exempte de visa les détenteurs de passeport diplomatique, c'est ce que m'indique l'un de ses conseillers.
02:04Il pourrait y avoir aussi d'autres mesures concernant un certain nombre justement de dignitaires algériens qui viennent par exemple se faire soigner dans les hôpitaux français.
02:13C'est vrai que c'est le premier vrai test pour Bruno Rotaïoua qui a fait un certain nombre d'annonces.
02:17Ça a été attendu par ses rivaux politiques y compris dans son camp au tournant des premiers résultats et il est sous la pression notamment, regardez Marine Le Pen ce soir.
02:24Puisque Marine Le Pen explique que les français, je cite, ne comprendraient pas que le gouvernement ne réagisse pas avec fermeté, dit-elle, aux multiples provocations du régime algérien.
02:34La pression qui est mise évidemment ce soir par notamment le Rassemblement National au ministre de l'Intérieur.
02:39La pression Bruno Rotaïoua la mettait aussi dès ce week-end.
02:42Le Parisien évoquait une menace de démission de la part du ministre de l'Intérieur si il n'y avait pas cette fermeté du côté du gouvernement.
02:49Oui, c'est une petite musique qu'on a entendue depuis plusieurs semaines pour clairement dire que lui, il ne voudrait rien lâcher là-dessus.
02:56Regardez la question qui a été posée par nos confrères du Parisien hier et à laquelle il répondait en disant
03:02« Restez ministre, si on me demande de céder sur ce sujet majeur, sujet des relations avec l'Algérie, pour la sécurité des français, évidemment non, je le refuserai. »
03:11C'est ce qu'il disait.
03:13Pourquoi cette petite musique autour d'une démission ?
03:15Parce que rappelez-vous aussi, on avait vu cette déclaration d'Emmanuel Macron il y a quelques semaines, c'était au Portugal.
03:21Quand ça montait très fortement évidemment sur cette question d'un bras de fer, vaut-il mieux discuter diplomatiquement ou engager un bras de fer ?
03:27Regardez ce qu'avait dit depuis le Portugal Emmanuel Macron et qui avait instillé un petit doute.
03:31Les accords de 68, on avait lancé ce processus, on ne va pas les dénoncer de manière unilatérale, ça n'a aucun sens.
03:36Le problème, à mon avis, dont on parlait beaucoup plus, c'est les accords de 94.
03:40Et nous avions lancé avec le président Teboun un mouvement pour les moderniser et on le fera en bon ordre.
03:45Et je pense que les choses se font bien quand elles se font avec exigence, avec engagement.
03:51Mais il ne faut pas qu'elles fassent l'objet d'un jeu politique où qu'il soit.
03:57Ne pas faire l'objet de jeu politique où qu'il soit.
04:01Plusieurs ont vu effectivement une petite flèche adressée au ministre de l'Intérieur.
04:05Mais ce que je peux vous confier, c'est que depuis plusieurs jours, le ministre de l'Intérieur et le président de la République se sont parlé.
04:12C'est ce que vous dit l'Elysée ce soir ?
04:13Absolument, c'est ce que me dit l'Elysée ce soir d'après un proche du chef de l'État.
04:17Un proche du chef de l'État m'indique qu'Emmanuel Macron et Bruno Retailleau se sont parlé le 5 mars dernier.
04:23Et qu'ils ont, je cite, calé les choses.
04:26Le président de la République est tout à fait prêt à être ferme.
04:30Emmanuel Macron qui est donc prêt à la fermeté sur ce dossier algérien.
04:34C'est ce que nous confie ce soir un proche du chef de l'État à BFMTV.
04:37Ce n'est pas dit comme ça, mais ça apparaît évidemment comme une forme de soutien au ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui semble conforté.
04:43Ça veut dire quoi ?
04:44Ça veut dire qu'en l'État, Bruno Retailleau ne semble pas vouloir démissionner.
04:47Effectivement, c'est un sujet lourd, un sujet international.
04:50Mais il y a aussi forcément de la politique franco-française à l'intérieur.
04:54Je vous sens taquin, là, Maxime, de la politique franco-française.
04:57Oui, parce qu'effectivement, Bruno Retailleau, il est ministre de l'Intérieur.
05:00Mais ça n'a échappé à personne qu'il est aussi candidat à la présidence de son parti, Les Républicains.
05:06Face à lui, il y a un homme qui s'appelle Laurent Wauquiez.
05:08Et parmi les principales critiques qu'adresse Laurent Wauquiez à Bruno Retailleau, c'est de dire que,
05:12comme Bruno Retailleau est dans le gouvernement de François Bayrou sous la présidence d'Emmanuel Macron,
05:16il a moins de liberté pour proposer un vrai programme de droite, une vraie refondation de la droite.
05:21Est-ce que vous voulez qu'on entende Laurent Wauquiez il y a quelques jours ?
05:23Allons-y !
05:24Justement, c'était au micro d'Apolline de Malherbe.
05:26Écoutez ce qu'il disait sur Bruno Retailleau.
05:28Chacun a sa place, Bruno, à l'intérieur du gouvernement.
05:32Moi, engagé à l'intérieur de notre famille politique, à l'Assemblée nationale et dans la refondation de notre parti.
05:37Avec sans doute plus de liberté.
05:39Et c'est bien qu'on soit complémentaires dessus.
05:42Lui-même avec plus de liberté.
05:44Sous-entendu, Bruno Retailleau ne pourrait pas vraiment dire ce qu'il pense
05:47parce qu'il est dans le gouvernement de François Bayrou et qu'il serait tenu à une forme de solidarité gouvernementale.
05:52Les déclarations de Bruno Retailleau hier dans Le Parisien et aujourd'hui qu'il dit qu'il ne cèdera rien,
05:56c'est un message à l'Algérie, c'est un message au Président,
05:59mais c'est aussi un message aux adhérents des Républicains pour leur dire
06:03« Je suis un homme de droite, je ne céderai rien.
06:05Et s'il en va de mes idées, je préférerais quitter le gouvernement. »
06:07Et tout ça, ça désole votre voisine ?
06:09Disons que j'ai toujours l'impression que sur les dossiers internationaux,
06:12les hommes politiques français se positionnent en vue d'enjeux internes.
06:16C'est peut-être tout à fait normal, mais quand on vient plutôt des questions internationales,
06:20on aimerait bien qu'il en soit autrement.
06:22Il faut reconnaître qu'il tenait cette position avant même d'être candidat à la présidence des Républicains.
06:26Je ne dis pas qu'elle est cynique.

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