Jérôme Pineau, commerçant de vélos, témoigne après deux cambriolages en un mois de sa boutique : «Nous les commerçants, on ne nous fait pas de cadeaux».
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00:00Tout à fait, on a ouvert un magasin de la marque Specialized, une marque premium,
00:04une marque de haut de gamme de vélo à Pornic, dans une cité normalement très calme
00:09et une petite cité où il fait bon vivre en mois de novembre 2023 avec mes deux associés,
00:13mon frère Sébastien et Franck, un ami de longue date.
00:16Et puis le 14 février dernier, dans la nuit du 14 au 15,
00:20l'alarme et toutes les sécurités qui ont été mises en place se sont déclenchées.
00:24On s'est fait dérober par, on pense, 2 à 3 personnes,
00:29on voit une personne dans le magasin, plus de 15 pièces, 15 pièces haut de gamme,
00:33ce qui fait une facture environ de 60 000 euros.
00:36Et puis moins d'un mois après, et c'est là où c'est le plus désolant
00:39et c'est là où je suis révolté, moins d'un mois après, c'est-à-dire dans la nuit de lundi à mardi,
00:43de nouveau 2 individus pénètrent dans le magasin par un autre endroit cette fois.
00:47Les méthodes sont les différentes, mais le but est le même,
00:50ils ont dérobé des vélos haut de gamme, 7 vélos haut de gamme cette fois,
00:53dont 2 appartenant à nos clients.
00:55On se dit que que faire ? Il y en a pour encore 45 000 euros,
00:59le magasin est visité deux fois et il ne s'est rien passé entre les deux,
01:03donc voilà pourquoi on est un peu aujourd'hui révolté, voire très agacé.
01:07Oui, oui, qu'est-ce que vous vous dites ?
01:09Vous vous dites mais tout ça pour ça, c'est-à-dire que monter une boutique,
01:12monter une affaire, ce n'est pas rien et vous vous sentez un peu abandonné.
01:16Les gendarmes font ce qu'ils peuvent, mais là en l'occurrence, avec leurs moyens.
01:20Loin de moi l'idée, Dieu sait qu'on les aime les gendarmes et les policiers,
01:23mais avec leurs moyens, ils ne peuvent pas tout surveiller et empêcher tous les cambriolages.
01:31Et du coup, vous vous sentez un peu démuni.
01:34C'est exactement ce qui se passe.
01:36Mon sentiment, vous l'avez bien résumé, c'est notre sentiment, c'est celui de l'abandon,
01:40c'est celui du « on travaille, on paye des charges, on paye des taxes ».
01:44Vous connaissez le système économique de notre pays,
01:47nous les entrepreneurs, nous les commerçants, on ne fait pas de cadeaux.
01:50On est là, on paye énormément de choses.
01:53Je pense que dans toutes ces charges, on a le droit d'imaginer qu'on paye aussi notre sécurité,
01:58et ce n'est pas le cas.
01:59Alors moi, je donne toutes mes forces au commandant Noeux
02:02et à ses équipes gendarmerie de Pornic pour faire les recherches,
02:05mais ils sont sous-effectifs.
02:07Clairement, sachez que sur un bassin comme celui du Pays de Ré,
02:10la nuit entre 2h et 5h du matin, pour environ 50 000 habitants, il y a 4 gendarmes.
02:15Comment voulez-vous qu'on arrive à s'en sortir ?
02:17Moi, je me situe dans une zone commerciale
02:20où toutes les associations anti-pollution luminaire et autres
02:25luttent contre les caméras, luttent contre la mise en place de lumière.
02:29Voilà ce qui arrive.
02:31Je pense qu'aujourd'hui, quand on est commerçant
02:33et qu'on apporte de la plus-value et de la valeur ajoutée à nos territoires,
02:36il faut un minima qu'on puisse être sécurisé et mis en sécurité
02:40et puis pouvoir travailler sereinement.
02:42Aujourd'hui, on rentre chez nous, on se couche,
02:44mais on ne sait pas si on va avoir l'alarme qui sonne en pleine nuit
02:48et repartir arriver peut-être parfois avant les gendarmes.
02:51C'est ça aussi qui est critique puisqu'ils sont tellement occupés à droite à gauche
02:54que sur les deux fois, mon collègue Franck est arrivé avant eux,
02:57que peut-il se passer s'ils décident excédé d'intervenir ?
03:00C'est là où on est inquiets.