• la semaine dernière
Camille Clavel accomplit dans ce film une démarche à la fois personnelle et universelle : il s'agit pour lui d'aller inscrire le nom de son arrière-grand-mère, morte en camp de concentration, au mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem. Mais aussi, de questionner la mémoire de ceux qui vivent sur cette terre disputée, et leur capacité à vivre ensemble dans un ou deux Etats. Le cinéaste a questionné un grand nombre d'observateurs – en particulier l'historien Shlomo Sand, auteur de Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008), l'historien Gadi Algazi, l'écrivain Aharon Appelfeld, ainsi qu'une palette d'Israéliens, juifs ou arabes, qui explicitent leur vision de cet Etat et de son avenir.
Transcription
00:00Yanina, Yadviga, c'est elle qui a disparu pendant la guerre.
00:05Ce qui est sûr, c'est qu'elle est née à Lodz et qu'elle a passé toute sa vie à Lodz.
00:09Et ma grand-mère m'avait dit que sa mère avait été déportée à Treblinka.
00:14En tout cas, elle était morte pendant la guerre.
00:16Mais elle n'a jamais témoigné pour elle.
00:18Donc c'est pour ça que je voudrais témoigner pour cette femme.
00:21Pour moi, le fait que ma mère a survécu le Shoah
00:25est une source de solidarité avec la souffrance des autres, des Palestiniens, bien sûr.
00:36Il y a un déni sur le côté israélien de l'importance du Nakba,
00:40de ce que les Palestiniens ont vécu.
00:42Les seuls qui étaient là depuis toujours et qui ont toujours été là, ce sont les Juifs.
00:46Le gouvernement a détruit tout ici.
00:56Sans la mémoire du Nakba, il n'y aura jamais eu de paix
01:01entre les Israéliens et les Palestiniens, entre les Juifs et les Arabes.
01:25C'est la guerre ou on s'en va.
01:44Et comme nous n'avons pas l'intention de partir, ce sera la guerre.
01:48Un pays juif, un pays palestinien.
01:53Et ils devraient vivre en paix.
01:56C'est mon espoir.

Recommandations