La série de Kyan Khojandi et Navo a effectué un retour gagnant sur Disney+ en février. Signe de ce succès, elle sera bientôt disponible dans le reste du monde.
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00:00Tu nous en avais parlé au moment de sa sortie sur la plateforme Disney+, la série Bref 2 est un carton depuis un mois
00:08et c'est surtout devenu un phénomène de société qu'on n'avait presque pas vu venir en fait.
00:13C'est vrai et je voulais commencer cette chronique avec des exemples de post sur le réseau X,
00:19voilà quelques exemples, une vraie claque qui fait réfléchir, pleurer, rire et sourire,
00:23on est passé du gag d'internet à une séance de psy en six épisodes,
00:26un trop-plein d'introspection, une série qui remet en question absolument tout ce qu'on a pu faire
00:31depuis toute notre vie, voilà ce qu'on a pu lire sur X depuis un mois
00:36parce que la série est sortie le 14 février sur Disney+, et en quelques semaines
00:40elle est devenue l'un des programmes les plus regardés de la plateforme,
00:43il n'y a pas de chiffre, Disney+, n'en donne pas, mais selon le producteur Harry Torgeman
00:47c'est assez stratosphérique, donc je vous le rappelle c'est la suite de la série culte,
00:52Bref, qui était un petit programme d'à peine deux minutes, qui était plutôt drôle,
00:57là c'est une série en six épisodes, chaque épisode dure 30 minutes,
01:01on retrouve le personnage de Bref, il a 40 ans maintenant, il décide de se remettre en question,
01:05enfin il a 40 piges, et on aborde des thèmes très différents
01:08comme l'âge, les relations amoureuses, les choix de vie, la parentalité.
01:23Ce qui est fascinant, c'est que cette série a un impact très fort chez les téléspectateurs.
01:26On peut même dire que c'est une série qui est curative, une série qui cartonne, c'est pas nouveau,
01:31une série qui fait réfléchir sur soi-même, c'est quand même assez inédit.
01:35Depuis la sortie de la série, Harry Torgeman, justement, il reçoit des messages,
01:40il hallucine déjà du succès, ils ont mis dix ans à l'écrire cette série,
01:44ils prenaient des petites notes dans leurs coins à chaque fois,
01:47ils n'ont pas voulu se précipiter pour une saison 2, c'était même potentiellement
01:51ça n'aurait jamais vu le jour, et puis finalement, avec toutes ces idées assemblées,
01:54ils ont eu l'idée de se lancer, donc là, ça marche très très fort,
01:57et il reçoit des messages de gens, justement, qui ont été bouleversés.
02:01Écoutez le micro de Jean-Marie Marchand.
02:03Il y en a un, je crois, qui m'a même surpris, c'est quelqu'un qui, après avoir vu la série,
02:07a démissionné, a décidé de vivre sa vie, en fait.
02:10Ça, c'est vraiment très touchant. Il s'est dit, mais non, je ne vais pas tourner en rond,
02:14je ne vais pas être un Jean-Jacques, je vais avancer, en fait,
02:16je vais vivre vraiment ma vie, je vais la prendre à bras le corps,
02:18je ne vais pas laisser défiler devant moi, ça met la chair de poule.
02:22Je pense qu'en tant que créateur, pour les garçons, et moi en tant que producteur,
02:25il n'y a rien de plus puissant qu'une série qui peut faire du bien et faire avancer.
02:30Il ne voulait pas faire son Jean-Jacques, il faut que j'explique cette phrase.
02:33Jean-Jacques, dans la série, c'est le voisin de Kyan Khojandi,
02:36qui a été quitté par sa femme, j'ai joué chez Jean-Paul Rouve dans la série,
02:41et il y a cette phrase, coup de poing sur la musique de Régine, Je survivrai,
02:45il avait besoin de s'asseoir 30 secondes, il s'est assis 20 ans,
02:48et vous allez voir sur TikTok, je ne sais pas si on a les images,
02:52ça c'est les larmes, par exemple, d'une TikTokeuse,
02:57en regardant cette phrase, elle a bouleversé les téléspectateurs.
03:02C'est devenu une tendance sur TikTok, on détourne cette phrase en disant
03:06« Regardez-moi, c'est un train d'automotivation, regardez-moi ce que j'ai fait,
03:09je ne suis pas restée assise. »
03:11Johanna, je voulais que tu sois en plateau avec moi,
03:13parce que je sais que les cabinets de psy ont vu des patients
03:18leur parler de la série, je voulais savoir si c'était ton cas.
03:21Oui, c'est vrai, on parle de la série avec les patients,
03:24et même moi j'en parle, et je leur propose de regarder,
03:26parce que dans cette série, il y a des notions de psychologie
03:29qui sont abordées hyper finement, et c'est souvent des notions
03:32qu'on a du mal à aborder, parce qu'on a honte.
03:35Tu vois, par exemple, l'autosabotage, le fait que quand on te dit,
03:39par exemple, on te propose quelque chose, tu dis « je vais réfléchir »
03:42et Ken Kojandi, son personnage, il dit « je vais réfléchir »
03:45et finalement, ça pousse à cette inertie, je vais réfléchir 30 secondes
03:48et finalement, je ne fais rien pendant 20 ans.
03:50Il y a aussi les difficultés qu'on peut ressentir dans sa famille
03:53lorsqu'on ne comprend pas son frère, parce qu'on a l'impression
03:56qu'il se positionne toujours au-dessus de nous, en posture dominante,
03:59et en fait, on apprend, il explique qu'il faut apprendre aussi
04:02à se mettre dans l'esprit de l'autre, développer son empathie.
04:05Et il y a aussi quelque chose de très intéressant,
04:07c'est la façon dont on est conditionné par l'éducation qu'on a reçue
04:10et par nos parents, le papa qui, parce qu'il veut absolument
04:13que son fils saute du plongeoir à la piscine,
04:16le fils n'y arrive pas pour plein de raisons, parce qu'il a peur,
04:19ça fait un petit garçon qui plus tard aura l'impression
04:21d'avoir toujours déçu son papa et ça crée des difficultés,
04:24des stigmes de souhaits et de confiance en soi.
04:26Donc c'est plein de notions de psychologie, mais des notions presque troubles.
04:29Vous voyez qu'on a tout sans nous et qu'on a un petit peu de mal à évoquer,
04:32donc c'est plein de pudeur, plein de finesse,
04:34c'est extrêmement courageux et intelligent de leur part.
04:36Et ce qui est assez étonnant d'ailleurs, c'est qu'il n'a pas besoin
04:39d'avoir 40 ans comme le personnage pour se poser ces questions,
04:42c'est assez identifié, c'est assez universel.
04:45Il y a des téléspectateurs beaucoup plus jeunes
04:48qui s'y retrouvent dans cette série.
04:50En tout cas, la série arrive à l'international sur Disney+,
04:53prochainement, et ça s'appellera Breath.
04:56Ce qui est étonnant surtout, c'est qu'on se met devant la série
04:58en se disant « je vais passer un bon moment, je vais rigoler »
05:00comme à l'époque du programme court.
05:02Et en fait, elle vient aussi de là, la claque, c'est qu'on pleure.
05:05On pleure en fait, on pleure beaucoup.
05:07– Merci beaucoup Lorraine, merci Johanna.