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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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00:00Bonjour à tous, on se retrouve dans un instant sur LCP pour les questions au gouvernement.
00:06On reviendra sur l'Ukraine, la défense européenne et les conséquences budgétaires pour la France.
00:11A tout de suite.
00:24Bienvenue pour les questions au gouvernement.
00:27Comme chaque mardi, la séance est à suivre en direct et en intégralité à partir de 15h.
00:32On reviendra sur la situation internationale et ses conséquences nationales.
00:37Le décompte est lancé.
00:39Ils sont nos yeux et nos oreilles depuis la salle des 4 colonnes.
00:42C'est le lieu d'échange entre les députés et les journalistes.
00:45Stéphanie Despierre et Clément Perreault seront présents pour leur décryptage et leurs interviews.
00:50Marc Opomier est, lui, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
00:53et il connaît d'ores et déjà les questions que poseront les députés aux ministres.
00:57Ce sera, je l'ai dit, dans moins d'une heure.
00:59Et puis, un peu avant 15h, on suivra en direct l'arrivée du Premier ministre François Bayrou
01:03et des membres de son gouvernement.
01:05Marc Opomier, je le disais, vous avez la liste sur quel thème portera cette séance de questions au gouvernement.
01:14Un sujet majeur, l'Ukraine et ses conséquences pour la France, pour son budget.
01:19Trois questions, cet après-midi, alors que le président Macron rencontre, aujourd'hui,
01:23les chefs d'état-major de l'Union européenne et de l'OTAN.
01:26La Russie est-elle une menace pour notre pays ?
01:29Pour l'Europe doit-on basculer dans une économie de guerre ?
01:32C'est le débat qui agite la classe politique française
01:35et vous pourrez le constater dans l'hémicycle dans moins d'une heure.
01:39Merci beaucoup, Marc Opomier.
01:42Pour débattre de tout ça, j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau Geneviève Darrieusec.
01:46Bonjour. Vous êtes députée Les Démocrates des Landes.
01:49Bastien Lachaud, bonjour.
01:50Bonjour.
01:51Députée La France Insoumise de Seine-Saint-Denis, nous allons parler de l'Ukraine,
01:54des conséquences sur le débat politique en France.
01:57Mais avant cela, on va faire un point sur une situation qui évolue d'heure en heure.
02:00Clément Perrault, tout d'abord, quelle est la situation sur le terrain ?
02:03Alors, sur le terrain, l'information ce matin, Elsa, c'est cette attaque de drones qui a eu lieu dans la nuit.
02:09Attaque de l'armée ukrainienne contre la Russie.
02:12La Russie affirme avoir abattu 337 drones sur son territoire, dont 91 dans la région de Moscou.
02:19Le bilan est provisoire, mais il fait état au moins de trois morts.
02:23Donc, côté russe, c'est également des dégradations matérielles assez importantes.
02:27Il faut souligner, cette attaque, c'est la plus importante menée par l'Ukraine sur le territoire russe depuis le début de la guerre.
02:33Pendant ce temps-là, au sol, les combats se poursuivent dans la région, notamment de Kours,
02:37que c'est cette région russe où les Ukrainiens avaient réalisé une percée surprise au mois d'août dernier.
02:42Eh bien, les Russes sont en train d'avancer.
02:44Ils disent avoir libéré une douzaine de localités de leur territoire pour environ 100 kilomètres carrés.
02:51Et il y a en parallèle, Clément, des avancées sur le plan diplomatique.
02:55Exactement. En ce moment même, en Arabie Saoudite, une réunion de négociations diplomatiques se tient
03:01entre une délégation ukrainienne et une délégation américaine.
03:04Les Ukrainiens veulent avancer sur l'idée d'un cessez-le-feu partiel qu'ils vont proposer aux Américains.
03:10La réponse de Washington est bien sûr très attendue.
03:13Pendant ce temps, ici à Paris, à 17h30, Emmanuel Macron va recevoir une trentaine de chefs d'état-major de différentes armées,
03:20la plupart européennes, mais il y aura aussi, par exemple, le Royaume-Uni et la Turquie.
03:25L'idée, c'est d'étudier avec eux la possibilité d'envoyer des troupes au sol en Ukraine en cas d'accord de paix entre l'Ukraine et la Russie.
03:33Emmanuel Macron veut en quelque sorte compter les troupes, savoir exactement combien d'états sont prêts à envoyer des soldats si cette situation se passe ainsi.
03:41Merci beaucoup Clément Perreault. Geneviève Darrieussecq, on a une situation où on fait état encore de nombreux combats
03:48et en même temps, on parle de recherche de cessez-le-feu. Quelle est la vraie situation ?
03:53C'est normal qu'on soit un petit peu dans cette ambiguïté en ce moment ?
03:57C'est malheureusement le lot de toutes les guerres. Bien sûr, il faut qu'elles s'arrêtent et nous souhaitons que les combats cessent.
04:04Mais pour que les combats cessent, il faut qu'il y ait des accords.
04:07Et des accords qui soient faits avec les Ukrainiens d'abord et bien entendu où les Européens auront aussi leur mot à dire.
04:15On est proche d'un accord d'après vous ?
04:17Je suis comme vous l'actualité. Il y a en ce moment des discussions effectivement en Arabie Saoudite.
04:25Je ne peux pas vous dire actuellement qu'est-ce qui est discuté et qu'est-ce qui en sortira.
04:29Ce qui est certain, c'est que si je regarde bien, c'est l'Ukraine qui discute avec les Etats-Unis.
04:36La Russie n'est pas là. Donc je ne sais pas quel va être le champ diplomatique suivant.
04:43Ce qui est certain, c'est qu'on sent bien quand même, malgré tous les soubresauts, malgré la poursuite des combats bien sûr
04:53et des attaques d'un côté et de l'autre, on sent bien quand même qu'il y a une volonté d'avancer vers un cessez-le-feu.
04:58Et ça, je pense que c'est une bonne chose.
05:00Depuis les dernières semaines, Bastien Lachaud, c'est vrai, beaucoup d'escalades verbales, beaucoup de provocations
05:05et en même temps, on prononce ces mots en ce moment de cessez-le-feu, de recherche de paix durable.
05:10Pour vous, on peut être près d'un accord ?
05:12Ecoutez, nous, depuis très longtemps, nous expliquons avec la France insoumise qu'il n'y aura pas d'issue militaire à ce conflit
05:21et qu'il faudra négocier et que pour négocier, il faut un cessez-le-feu.
05:24Donc nous ne pouvons être satisfaits qu'enfin, l'immense majorité des acteurs disent cessez-le-feu pour aboutir à un accord.
05:35Quand vous dites ça, Bastien Lachaud, juste pour bien préciser, l'Ukraine veut la paix.
05:41Elle a juste été attaquée et elle ne veut pas la paix à n'importe quel prix.
05:44Bien sûr, mais c'est bien ça l'enjeu.
05:48Et c'est d'ailleurs pour ça que nous avons toujours soutenu les Ukrainiens pour que l'Ukraine soit dans la meilleure situation possible pour négocier.
05:57Sauf que malheureusement, le fait d'avoir toujours refusé cette solution diplomatique,
06:01voire l'idée même de cette solution diplomatique, fait que nous nous retrouvons dans la situation actuelle,
06:05qui est une situation terrible, où les Ukrainiens sont en situation de faiblesse,
06:09vu qu'ils sont sous la pression américaine qui a coupé son aide.
06:13Et donc de fait, les armées ukrainiennes, on ne sait même pas combien de temps ils pourront tenir sans aide américaine,
06:18sans le renseignement américain notamment.
06:20Et en plus, pire que tout, les Européens sont complètement balayés du paysage.
06:25Et c'est ça qui me rend le plus triste, parce que si on regarde dans la description que vous avez faite,
06:29il y a des discussions en Arabie Saoudite, et que fait la France ?
06:33La France réunit des chefs d'état-major de l'Union Européenne et de ses alliés de l'OTAN,
06:39la Turquie et le Royaume-Uni, pour préparer une force militaire d'interposition en cas d'accord de paix.
06:44Mais c'est terrifiant. Nous devenons uniquement des fers-valoirs qui pourront être utilisés...
06:53C'est offrir des garanties de sécurité à l'Ukraine aussi.
06:56Garantir un traité de paix que l'on n'aura même pas négocié ?
06:58Un mot à Geneviève Dariussecq. Effectivement, il y a ces négociations qui se font sans la France.
07:02Tout à l'heure, Emmanuel Macron reçoit, et c'est une rencontre assez originale, étonnante,
07:06les chefs d'état-major de plus d'une trentaine de pays.
07:09Que peut leur dire le Président de la République ?
07:11C'est pour organiser, justement, des troupes sur place après un cessez-le-feu, après un accord de trêve durable ?
07:18Je crois que le Président de la République porte, depuis 2017 qu'il est élu, l'idée d'une Europe de la défense.
07:25L'Europe de la défense, ce n'est pas une armée européenne,
07:29mais c'est mettre à disposition de l'Union Européenne et de la sécurité de ses habitants
07:36des solutions militaires qui viendraient de chaque pays.
07:39Et je pense que le Président de la République souhaite là, effectivement,
07:42discuter des capacités à organiser pas une riposte, pas une attaque, pas une défense...
07:49Pas des soldats qui combattront, pour être bien clair.
07:51Pas des soldats qui combattront, mais une solution pour maintenir la paix dans ce pays
07:57et faire en sorte que l'Ukraine reste un pays souverain.
08:00Ce qui, aujourd'hui, peut être un pays souverain, non spolié par les Russes qui l'ont attaqué quand même,
08:10il faut bien le dire, et s'ils n'ont pas arrêté de combattre, c'est parce qu'ils ont été sans arrêt attaqués.
08:16Je crois qu'on ne peut pas leur reprocher d'avoir protégé leur population
08:20ou essayé au moins de protéger la légitimité et la souveraineté de leur pays.
08:25Je vous laisse répondre Bastien Lachaud dans une seconde, mais avant cela,
08:27on va faire un petit détour par la salle des quatre colonnes.
08:29On va rejoindre le député Les Démocrates, Frédéric Petit,
08:32qui est député de la circonscription de l'Europe de l'Est, donc frontalière de l'Ukraine.
08:36Frédéric Petit, bonjour. Vous connaissez bien l'Ukraine, vous y étiez encore il y a quelques semaines,
08:40vous y avez de nombreux contacts. Quel est le moral sur place ?
08:45Le moral est résilient, résistant, comme d'habitude, très actif.
08:50La société continue à travailler, j'ai vu beaucoup de maires qui continuent à travailler.
08:55Ce, malgré le désengagement américain ?
08:58Le désengagement américain est vécu de manière très très dure, très très dure, très très douloureuse.
09:03C'est considéré, j'ai entendu les mots de trahison, je ne sais pas, mais c'est vécu comme ça.
09:09Alors, ce n'était pas des mots officiels, ce n'était pas l'Ukraine, ce n'est pas le président Zelensky,
09:15mais sur le terrain, par des amis, par des collègues députés, c'était vraiment extrêmement mal vécu.
09:21Vous êtes, on l'a dit, député des Français de l'étranger d'Europe centrale,
09:26vous étiez aussi à Varsovie il y a quelques jours, la Pologne, frontalière.
09:30Quel est l'état d'esprit des Polonais ? Est-ce que là, il y a un regain d'inquiétude ?
09:34Est-ce que vous sentez qu'ils sont pleinement mobilisés pour pouvoir aider l'Ukraine,
09:38mais qu'avec ce revirement américain, c'est compliqué ?
09:41Non, je pense que ça a démarré il y a plus longtemps, en Pologne, le fait que...
09:47M. Tusk a dit, il y a plusieurs mois, qu'il fallait arrêter de déléguer aux Etats-Unis.
09:53C'est quelque chose qui commence à poindre que la Pologne est un grand pays européen,
09:59la Pologne a une expérience européenne de réconciliation avant l'Union européenne.
10:05C'était un débat interne.
10:08Alors ça, c'est sur le côté, est-ce qu'on prend le parapluie américain ?
10:11Il y a quelque chose d'extrêmement, quasiment religieux, quasiment mythique
10:14dans le soutien américain en Pologne.
10:16Donc c'est difficile d'en sortir pour que la société en sorte.
10:19C'est pas parce que des politiques peuvent en sortir que la société en sorte.
10:23Par contre, la Pologne est attaquée, et ça, elle se sent attaquée.
10:26Je vous rappelle qu'elle a été attaquée en 2021, physiquement, à la frontière,
10:29par des migrants transformés en armes,
10:31que la Finlande connaît depuis un an aujourd'hui.
10:33Voilà, donc ça, oui, le risque, il est connu, il est présent.
10:37Et la solidarité avec l'Ukraine, dans ce moment-là, n'est pas remise en cause.
10:41Il y a un débat demain, ici, à l'Assemblée nationale, pour aider l'Ukraine.
10:45Qu'est-ce que vous en attendez ?
10:47Alors, on pourrait considérer, certains considèrent que ça fait un peu doublon
10:51avec le débat 50-1 de la semaine dernière.
10:55Je crois pas, parce que d'abord, c'est une résolution qui a été reprise,
10:59qui nous a accompagnés, qui avait été interrompue
11:02par les différents aléas de la vie démocratique française, on va dire.
11:06Donc c'est très bien qu'elle soit reprise, qu'on puisse la finir.
11:09Là, il va y avoir débat, il va y avoir des amendements, il va y avoir des votes.
11:13L'un des points de crispation, c'est la saisie des avoirs russes.
11:17Est-ce que vous, vous y êtes favorable ou pas ?
11:19Non, c'est pas un point de crispation.
11:21Pour moi, c'est une discussion très technique.
11:26Ce que je pense aujourd'hui, c'est qu'elle n'est pas nécessaire à court terme.
11:32C'est évident que la reconstruction de l'Ukraine,
11:36dont tout ce qui est détruit et qui est pilonné aujourd'hui
11:39deux fois plus qu'avant le début des négociations, je le rappelle,
11:42en Ukraine, devra être reconstruit au frais de la Fédération de Russie.
11:46Je pense qu'il faut réfléchir aussi à la capacité d'absorption de ces montants.
11:52Aujourd'hui, ce que produisent en intérêt ces avoirs
11:56est à peu près la moitié de ce qu'il faut pour que la base industrielle
12:00puisse absorber et puisse produire.
12:03Donc, on a peut-être intérêt à ne pas se précipiter pour la capture des avoirs
12:07et surtout à les garder au moment où on pourra discuter
12:10avec la Fédération de Russie de la reconstruction.
12:13Parce que ça, à mon avis, ça ne fera pas partie de la transaction entre Trump et Poutine.
12:17Ça, c'est nous qui allons l'amener.
12:18Merci beaucoup.
12:19Merci beaucoup, Stéphanie Dépierre.
12:22Bastien Lachaud, sur cette idée que le président de la République va développer,
12:26dont nous parlait Geneviève Dariussek, d'envoyer peut-être des troupes européennes
12:30une fois une paix durable signée pour maintenir la sécurité,
12:34vous êtes défavorable à cette idée.
12:35Mais ce que dit le président de la République, c'est qu'il ne faut...
12:38Alors, vous avez précisé, c'est qu'il ne faut pas faire confiance à la Russie.
12:41Il ne faut pas croire que la Russie respectera un accord de paix.
12:45Il faut maintenir des forces de sécurité, des garanties de sécurité que réclame l'Ukraine.
12:50Il faut des garanties de sécurité, c'est évident.
12:53Mais il faut des garanties de sécurité, plus largement pour l'ensemble des pays de la région.
12:59Et ce n'est pas une présence militaire massive seule qui y répondra.
13:03Mais présence militaire, pourquoi pas ?
13:05Pourquoi pas ? Mais si présence militaire, elle doit être sous mandat de l'ONU.
13:09Il y a une institution du droit international qui est reconnue par l'ensemble des nations de la planète.
13:14Donc, en gros, ce sont des casques bleus qui doivent être déployés en Ukraine.
13:19Et si la France fournit des casques bleus au sein de ce contingent,
13:23il n'y aura aucun problème de notre côté.
13:26Mais regardez quand même le côté paradoxal de représentants européens
13:30qui se réunissent pour discuter d'un hypothétique cessez-le-feu
13:35auquel ils ne sont pas partie prenante, vu qu'ils ne sont pas invités aux négociations.
13:39Et en gros, à quoi ça servirait ?
13:42En gros, nous serions les supplétifs d'un accord de paix discuté entre Poutine et Trump.
13:47Et je ne vois pas du tout où est l'Europe de la défense là-dedans,
13:51vu qu'il ne s'agit pas des nations membres de l'Union européenne,
13:55mais ce sont les membres de l'OTAN.
13:57Donc, bref, on est dans un cadre otanien.
13:59Donc, il n'y a pas d'autonomie stratégique dans un cadre otanien qui est dominé par les Etats-Unis.
14:02Bref, toute cette rencontre n'a aucun sens.
14:04Elle ne montre qu'une seule chose, l'incapacité de la France
14:07de faire entendre sa voix sur le dossier ukrainien.
14:09Je vous laisse répondre à cette question Geneviève Dariussek.
14:11On voit que des négociations sont faites par les Etats-Unis,
14:15main dans la main peut-être avec la Russie et l'Europe.
14:18Vous le disiez, Emmanuel Macron a défendu son Europe de la défense,
14:21mais est-ce que son initiative paraît pas un peu isolée tout à l'heure ?
14:24L'Europe a sa voix au chapitre dans cet peut-être probable accord de paix futur ?
14:28Son initiative n'est pas isolée.
14:30Je pense qu'il est suivi par les Allemands,
14:32il est suivi par les Italiens, il est suivi par les Polonais...
14:35Une trentaine de chefs d'Etat-major qui viennent bien sûr avec l'accord de leur pays.
14:38Et bien entendu, il est suivi aussi par le Royaume-Uni
14:41qui, dans cette affaire-là, se retrouve plus que jamais Européen.
14:45Moi, ce que je veux dire, c'est que l'Europe de la défense,
14:49la défense des concitoyens et de tous les Européens,
14:52elle doit se faire et elle doit se construire indépendamment de la Russie,
14:56indépendamment des Etats-Unis.
14:58Parce qu'on voit bien que ce sont les élections des uns et des autres,
15:02les régimes politiques des uns et des autres en fonction de leur évolution
15:06qui conditionnent s'ils sont...
15:08Si on est amis, si on n'est pas amis...
15:10Arrêtons tout cela.
15:12L'Union Européenne, c'est 450 millions d'habitants.
15:15Bien sûr, dans ces 450 millions, nous avons des pays
15:18avec des options politiques quelquefois un peu diverses.
15:23N'empêche que 450 millions d'habitants, ça pèse.
15:27Ça pèse devant les Etats-Unis, ça pèse devant la Russie,
15:30ça pèse devant la Chine.
15:32Donc, organisons-nous intelligemment, y compris en termes de défense,
15:36afin d'assurer la sécurité de nos concitoyens et de l'Europe.
15:41Juste là-dessus...
15:42Très rapidement, puisqu'on va passer au débat.
15:44Moi, j'entends tout ce que vous dites.
15:46C'est une belle image que vous nous décrivez là.
15:49Mais est-ce que vous êtes favorable à la révision des traités européens
15:53qui disent que la défense de l'Union Européenne se fait dans le cadre de l'OTAN ?
15:56C'est écrit noir sur blanc dans le cadre des traités.
15:59Est-ce que vous êtes favorable à la remise en cause de ces traités ?
16:01Plus grande indépendance de l'Union Européenne, en tout cas.
16:03Tout cela sera discuté, mais moi, je pense personnellement
16:06qu'on ne peut pas rester suspendu à l'élection américaine
16:11et à la qualité et à la réflexion de l'Américain qui est présent.
16:15Donc, remise en cause des traités européens.
16:16Mais, vous savez, monsieur Obama, il n'était pas intéressé par l'Europe non plus.
16:19Et donc, il y a longtemps que les Américains se désengagent de l'Europe.
16:22Tout à fait.
16:23Mais ça peut rester nos amis et nos alliés sans être des partenaires obligatoires.
16:29Et sans être complètement dépendants.
16:31On va s'interroger à présent sur les conséquences un peu plus franco-françaises.
16:35Le président de la République l'a dit, pour hausser notre position de défense,
16:39il va falloir faire de nouveaux choix budgétaires.
16:41Stéphanie Despierre, où le gouvernement en est-il sur ces réflexions ?
16:45Et de l'Ukraine, oui. Augmenter les impôts, non.
16:47Le président de la République s'y est engagé la semaine dernière
16:50lors de son allocution aux Français.
16:51Pas question non plus d'augmenter la dette.
16:53Ça, c'est le gouvernement qui le répète.
16:55Alors, il faut trouver autre chose.
16:57Il y a plusieurs pistes en réflexion.
16:59Saisir et utiliser les 200 millions d'avoirs russes
17:02qui sont gelés depuis 2022 dans l'Union Européenne.
17:05Le parti socialiste, les écologistes, ensemble pour la République,
17:08militent pour cela.
17:09Mais ce n'est pas possible juridiquement, rétorque le gouvernement,
17:12car ça enfreint le droit international.
17:15Pour l'instant, la France ne prévoit donc d'utiliser que les intérêts de ce gel des avoirs.
17:20Il y a 195 millions d'euros en plus qui vont être utilisés pour livrer des munitions.
17:26C'est le ministre des Armées qui l'a annoncé ce week-end.
17:29L'autre piste de réflexion, c'est de flécher une partie de l'épargne des Français.
17:33Par exemple, une partie de l'épargne déposée sur les livréats
17:37pourrait financer la défense au lieu du logement social.
17:40Mais politiquement, c'est un peu compliqué.
17:42Le gouvernement envisage aussi de créer un autre produit d'épargne
17:46dédié à aider l'Ukraine à financer la défense française.
17:49Le gouvernement planche, vous l'avez compris,
17:51mais vu l'état de nos finances publiques, l'équation n'est pas simple.
17:54La gauche, elle, milite à nouveau pour faire contribuer les plus riches.
17:58En tout cas, il est prévu de porter le budget de la défense à 50 milliards en 2025
18:03et à 70 milliards d'ici 2030.
18:05Ça, c'est la loi de programmation militaire qui a été votée.
18:08Déjà, qui le prévoit ?
18:10Mais le ministre des Armées estime que ça ne suffira pas.
18:12Il dit qu'il faudrait atteindre les 100 milliards d'euros en 2030.
18:17Merci beaucoup, Stéphanie.
18:19Bastien Lachaud, vous y mettez peut-être énormément de conditions,
18:22mais est-ce qu'un effort supplémentaire sur le budget de la défense
18:25est, selon les Insoumis, nécessaire, envisageable ?
18:28En fait, il faut repartir des besoins.
18:30De quoi avons-nous besoin ?
18:32Quels sont nos objectifs de défense ?
18:34La France doit pouvoir garantir la sécurité de ses ressortissants,
18:38doit pouvoir garantir la protection de l'intégrité de son territoire
18:42sur l'ensemble du monde, parce qu'il faut le rappeler.
18:45La France, ce n'est pas uniquement l'Hexagone en Europe.
18:48Nous avons des territoires ultramarins.
18:50La première frontière terrestre que nous avons, c'est avec le Brésil.
18:54La plus grande frontière maritime, c'est avec l'Australie.
18:56Donc nous avons des préoccupations qui dépassent totalement le cadre européen.
19:00C'est pour ça que nous sommes une nation un petit peu universelle.
19:03Nous devons protéger ces frontières.
19:05Nous devons protéger nos populations.
19:07Et en fonction de cela, nous devons déterminer quels sont nos besoins.
19:10En tout état de cause, nous ne sommes pas en guerre.
19:16Mais nous ne sommes pas tout à fait en paix, semble dire le ministre des Armées.
19:20Oui, mais qu'est-ce que c'est qu'une économie de guerre ?
19:23C'est quand l'essentiel des ressources de la nation sont focalisées vers l'industrie d'armement.
19:28Mais qu'est-ce qu'une économie de paix, celle que vous proposez ?
19:31Une économie de paix, c'est totalement l'inverse.
19:33C'est répondre aux besoins militaires pour assurer la défense de la nation.
19:40Ça, c'est la base.
19:41Et ensuite, c'est garantir notre souveraineté numérique, alimentaire.
19:46C'est garantir notre production industrielle et nos filières d'approvisionnement
19:51pour ne pas dépendre d'autres pays.
19:54C'est investir dans la science, dans la recherche, parce que nous en avons besoin également.
20:00Bref, c'est une société qui avance, qui partage et qui construit la paix.
20:06Parce que quand on prépare la guerre, à la fin, on récolte la guerre.
20:09Geneviève Dariussecq, le président de la République a dit qu'il faudrait faire des réformes, des choix.
20:13Est-ce que vous êtes pour dire aux Français qu'il va falloir choisir ?
20:17Et si on augmente le budget de la dépense, il va peut-être falloir réduire certains nôtres budgets
20:21parce qu'Emmanuel Macron vous complique encore un peu la tâche.
20:23Il dit qu'il ne faut pas augmenter les impôts.
20:25Oui, mais on peut quand même lui donner le fait que ça a été un président qui a compris immédiatement
20:35qu'il fallait augmenter les budgets de la défense.
20:37Avec cette loi de programmation militaire ?
20:39Parce que nous étions à 33 milliards en 2017, nous sommes aujourd'hui à 50.
20:43Et effectivement, vous l'avez dit, à 70 prévus par les lois de programmation militaire.
20:48Faut-il aller plus loin ? Effectivement, quelle est la stratégie ?
20:51La stratégie aujourd'hui, on le voit avec la Russie, les attaques sont dans tous les domaines.
20:59Dans le domaine conventionnel, ce qu'ils ont fait avec l'Ukraine, dans le domaine hybride, tout ce qui est cyber...
21:06Les cyberattaques, la désinformation...
21:08Dans le domaine de l'information et de la désinformation.
21:10Donc il faut traiter tous ces sujets.
21:12Et ce n'est pas au dernier moment que nous devons développer un arsenal de défense.
21:16Il faut le préparer.
21:18Je crois qu'il faut que l'on prépare, qu'on amplifie notre base industrielle de défense, oui.
21:23Et bien sûr, il faudra des budgets.
21:26Est-ce que ce sont des budgets qui devront être des budgets de la nation ?
21:30Est-ce que c'est un fonds ?
21:32Moi, je crois beaucoup au volontariat pour les Français.
21:37Il y a des Français qui veulent investir dans la défense.
21:39Donc un emprunt, des livrets spécifiques ?
21:43Je pense qu'il y aura des réponses de la part des Français.
21:48Parce que c'est vrai qu'en France, il y a une épargne qui est très importante.
21:51Et certains voudront peut-être déplacer leur épargne.
21:54Et ça, je crois qu'il faut utiliser ce levier.
21:57Et bien sûr, il y a le levier européen quand même.
21:59Avec des emprunts européens qui pourront aider chaque Etat à pouvoir déployer et développer leur arsenal de défense.
22:06Et on va voir ce qu'en pensent les différents groupes parlementaires.
22:08Voyons ce qu'en pense le Rassemblement national.
22:10Puisque le député Thomas Ménager, député du Loiret, est au micro de Clément Perrault.
22:14Thomas Ménager, ma consoeur Stéphanie Despierre le disait à l'antenne.
22:18Il y a cette idée peut-être pour financer la défense de solliciter l'épargne des Français.
22:22Je crois qu'au Rassemblement national, ce n'est pas une idée à laquelle vous êtes hostile à certaines conditions.
22:27Nous, depuis des années avec Marine Le Pen, au Rassemblement national, nous défendons un fonds souverain.
22:31Où les Français pourraient prendre des parts volontairement s'ils le souhaitent.
22:35En investissant dans ce fonds souverain pour des investissements d'avenir.
22:38Dans la nouvelle technologie, dans le numérique.
22:40Mais aussi, bien entendu, dans la défense.
22:42C'est la proposition que nous portons.
22:44Dès lors que c'est volontaire, dès lors que ce sera un choix des Français
22:46d'investir comme ils le font aujourd'hui dans le livret A qui finance le logement social.
22:50Mais demain, dans un autre livret, et idéalement dans le fonds souverain que nous souhaitons.
22:53C'est une possibilité que nous ne refusons pas au Rassemblement national.
22:56Tout à l'heure, à 17h30, Emmanuel Macron reçoit une trentaine de chefs d'état-major de différents pays.
23:02Pour préparer peut-être un envoi de troupes au sol en cas d'accord de paix entre l'Ukraine et la Russie.
23:07Donc un déploiement sur le sol ukrainien.
23:09Est-ce que ça c'est une perspective qui vous convient ? Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
23:12Nous nous opposons au déploiement de troupes françaises en Ukraine.
23:17Nous proposons plutôt que s'il y a un accord de paix, il y ait des casques bleus sous mandat de l'ONU.
23:23Des soldats qui soient là pour assurer bien entendu la paix dans une zone tampon.
23:28Mais nous considérons que ce n'est pas une bonne chose de le faire avec des troupes françaises.
23:32Sous pavillons et sous les couleurs françaises.
23:34Parce qu'aujourd'hui il y a un risque de possible co-belligérance si en plus la paix n'est pas assurée de manière définitive.
23:39Donc oui à ce qu'il y ait des troupes pour assurer la paix.
23:42Mais les casques bleus et l'ONU sont là pour ça, pour donner ce mandat et suivre ces troupes.
23:46Merci à vous.
23:47Merci beaucoup Clément Perrault.
23:49Bastien Lachaud, sur une forme de patriotisme des français.
23:53C'est vrai que les français sont inquiets et certains disent
23:56oui moi je suis peut-être prêt à faire un petit effort supplémentaire.
23:59Effectivement la situation le nécessite.
24:01Alors c'est peut-être pas ce que vous vous disent les électeurs de votre circonscription.
24:04Mais est-ce que vous pensez qu'on peut effectivement mettre à contribution d'une façon ou d'une autre les français ?
24:09Déjà oui les français sont inquiets.
24:11Le Président les a inquiétés dans son allocution.
24:14Mais il faut aussi rappeler une chose.
24:16Et le Président l'a dit d'ailleurs.
24:17La France n'est pas menacée d'une invasion russe.
24:20Déjà nous avons la dissuasion nucléaire.
24:22Donc nous sommes protégés.
24:23Et ça, ça nous a coûté suffisamment cher dans le passé pour qu'on puisse en tirer le bénéfice aujourd'hui.
24:30Et ensuite vous parliez des menaces hybrides.
24:32Mais aux menaces hybrides on ne répond pas par des canons de 155.
24:35Donc ce sont d'autres formes de dépenses qu'il faut mettre en oeuvre.
24:38Ensuite sur la contribution des français.
24:40Mais il faut savoir, soit on est en économie de guerre.
24:42Et là tout le monde contribue.
24:44Vous savez que pendant la deuxième guerre mondiale,
24:47le taux d'imposition des plus riches aux Etats-Unis était de 98%.
24:53Donc on est bien loin des 30% actuels.
24:57Donc il y a de l'argent dans ce pays.
24:59Donc si on est en économie de guerre, il faut faire ça.
25:01Mais nous ne sommes pas en économie de guerre.
25:03Aujourd'hui on parle de repasser à 3, 3,5% du PIB.
25:06On était à 5% du PIB sans interruption de 1945 à 1986.
25:11Donc on n'est pas dans une économie de guerre.
25:13On est dans un projet de réarmement.
25:15Il faut qu'on discute ce projet de réarmement.
25:17En dehors de toute folie et de toute grandiloquence.
25:21Et d'ailleurs ces dépenses seront sorties de la règle des 3%.
25:25Aucun autre pays européen ne parle d'économie de guerre.
25:27Donc il y a là une manière de faire de ce gouvernement
25:31pour déclarer une guerre sociale au pays,
25:34refuser de revenir sur la réforme des retraites à 64 ans
25:38et toujours frapper les plus pauvres.
25:40Geneviève Dariussec, pour Bastien Lachaud,
25:42ça peut être un prétexte à des coupes budgétaires.
25:45Mais plus globalement, c'est vrai que les Français
25:47peuvent s'inquiéter en disant
25:49« Mais moi je n'ai pas envie d'avoir un hôpital qui fonctionne moins bien,
25:52des coupes dans les écoles, pour financer cette guerre.
25:55Je n'y suis pas d'accord. »
25:56J'imagine que vous avez aussi peut-être des gens dans votre circonscription
25:59qui disent « Si il faut faire contribuer les gens,
26:01faisons contribuer les plus riches. »
26:02Oui, et le plus riche c'est toujours celui d'à côté.
26:05Mais je tendance à penser que les Français pensent toujours
26:09que c'est le voisin qui doit payer plutôt qu'eux.
26:11Et tout Français confondu.
26:13Moi je ne suis pas d'accord avec ce que dit Bastien Lachaud.
26:19D'abord le Président n'a fait peur à personne.
26:22Il a décrit une situation existante.
26:24Personne aujourd'hui ne vous dira dans aucun pays d'Europe
26:27que la Russie n'est pas une menace.
26:29Personne.
26:30Et aucun chef d'état-major,
26:32et je crois que le ministre des Armées l'a dit,
26:34ne vous dira que la Russie n'est pas dangereuse aujourd'hui.
26:37Tous nos bateaux sont inquiétés par les Russes,
26:39nos avions sont inquiétés par les Russes.
26:41Et le ministre des Armées a publié aussi des intimidations russes.
26:44Nous avons des intimidations permanentes,
26:46nous avons des attaques cyber permanentes.
26:48Donc franchement, je pense qu'il y a une menace qui est lourde.
26:51Donc préparons-nous à cette menace.
26:53Non, nous ne sommes pas aujourd'hui en économie de guerre.
26:56Et l'idée n'est pas d'être en économie de guerre.
26:58Mais l'idée est de préparer les choses.
27:00Si vous ne préparez pas les choses,
27:02si vous ne montez pas en puissance progressivement,
27:05vous préparez la sécurité de vos concitoyens,
27:12vous ne la préparez pas en ne faisant rien.
27:14Aujourd'hui, vous ne la préparez pas en ne faisant rien.
27:18Et la dissuasion nucléaire ne suffira pas avec des gens comme Poutine.
27:23Je ne sais pas ce qui peut suffire au-delà de la dissuasion nucléaire.
27:26Alors sur cette question justement,
27:28parce qu'on va finir ce débat ensemble sur la dissuasion nucléaire.
27:30Bastien Lachaud, vous le rappelez,
27:32la France, on est doté de cette arme nucléaire.
27:34On doit avoir une ambiguïté stratégique,
27:36c'est-à-dire laisser penser qu'on peut l'utiliser à tout moment.
27:38Mais Geneviève Dariussec dit que ce n'est pas suffisant
27:40puisque de toute façon, personne n'imagine
27:42que la France décrenchera un jour le feu nucléaire sur un pays voisin.
27:46C'est possible ? On doit menacer de l'arme nucléaire ?
27:48Si vous pensez qu'on n'utilisera jamais la dissuasion nucléaire,
27:51dans ces cas-là, il faut arrêter.
27:54Ça libérera beaucoup d'argent pour le faire.
27:57Moi, je pense qu'au contraire, nous devons nous appuyer
27:59sur cette dissuasion nucléaire.
28:01Cela nous a coûté des centaines de milliards d'euros
28:03de développer cette arme.
28:05Ça nous coûte des milliards d'euros de l'entretenir
28:07et de la maintenir à niveau.
28:09Nous devons nous appuyer là-dessus.
28:11C'est ce qui garantit la sécurité de notre nation.
28:13C'est ce qui fait que nous ne serons jamais envahis.
28:16En un mot, Geneviève Dariussec, sur cette...
28:18Je suis d'accord, mais il faut quand même faire le reste.
28:20Il faut faire le reste.
28:21Est-ce que sur cette dissuasion nucléaire,
28:23l'idée d'Emmanuel Macron, c'est d'ouvrir le débat,
28:25non pas de partager le bouton nucléaire,
28:27mais peut-être de permettre à nos pays voisins
28:29d'être protégés par notre dissuasion nucléaire ?
28:33Est-ce que la France pourrait dire demain à ses voisins
28:35« Comme nous, on a le feu nucléaire,
28:37on vous permet une petite protection,
28:39mais en contrepartie, vous contribuez davantage. »
28:42C'est vrai que les autres armées sont moins développées
28:44que l'armée française.
28:45Peut-être qu'elles peuvent faire davantage d'efforts.
28:47Pas dans tous les pays, évidemment.
28:49Je crois vraiment que dans le domaine,
28:50il faut qu'on garde notre autonomie
28:52et notre souveraineté dans ce domaine-là.
28:55Je ne suis pas forcément d'accord pour l'idée d'ouvrir un débat.
28:58Il n'empêche que c'est fait pour protéger la France
29:02et les intérêts vitaux de la France,
29:04mais les intérêts des autres pays de l'Europe
29:06font partie des intérêts vitaux de la France.
29:09Donc, on peut protéger aussi nos voisins européens
29:14avec notre dissuasion nucléaire,
29:17parce que ça fait partie de nos intérêts vitaux.
29:19Je n'ai aucun sujet avec ça.
29:22Pour le reste, je pense que c'est un domaine très particulier
29:25qu'il faut que l'on garde en maîtrise totale du début à la fin.
29:28Merci beaucoup, Geneviève Darius.
29:30Merci à vous.
29:31Merci, Bastien Lachaud.
29:32Vous êtes tous les deux membres de la Commission Défense.
29:33Vous avez ces débats en commission.
29:34Merci de les avoir tenus sur ce plateau.
29:36On va passer tout de suite au Focus dans cette émission.
29:40On passe à un autre sujet.
29:42Les députés ont adopté hier soir une proposition de loi
29:44pour faciliter l'installation des bistrots dans les zones rurales.
29:47Guillaume Casbarion a défendu cette initiative.
29:49Il est au micro de Stéphanie Despierre, celle des Quatre Colonnes.
29:52Bonjour, Guillaume Casbarion.
29:53Est-ce que vous pouvez nous expliquer simplement
29:55ce que va changer votre proposition de loi adoptée hier ?
29:58La proposition de loi va permettre de recréer des bars, des cafés,
30:01des troquets dans des villages qui en sont aujourd'hui totalement dépourvus.
30:04On a une vieille législation française
30:06qui aujourd'hui interdit la création de nouvelles licences.
30:09Ce que nous avons fait avec la proposition de loi hier,
30:11c'est de permettre de recréer des licences
30:13quatre dans les petits villages de moins de 3 500 habitants
30:16où il n'y a strictement plus rien.
30:18Donc on s'est dit que c'était l'occasion à la fois de revaloriser
30:20les cafés et les bistrots qui sont des endroits de convivialité,
30:22de sociabilisation et qui sont un élément de notre patrimoine national
30:26et de le faire en supprimant une contrainte administrative
30:28qui est la licence quatre dans les communes
30:30qui aujourd'hui en sont totalement dépourvues.
30:32Voilà le principe de la loi qui a été votée hier.
30:35Il y a eu un débat assez vif dans l'hémicycle.
30:37Vous êtes un peu déçu parce qu'il y a eu des restrictions
30:41à votre plan initial si l'on peut dire.
30:43Disons que j'ai placé l'ambition de la simplification très très haut
30:46et que comme d'habitude on est dans un hémicycle
30:48où on n'a pas la majorité et donc ça veut dire
30:50que les uns et les autres essayent parfois de sur-réglementer,
30:52sur-bureaucratiser, sur-contraindre
30:55et donc il y a eu quelques éléments qui ont été adoptés.
30:57Le fait par exemple que ça ne sera pas juste une déclaration
30:59pour obtenir la licence quatre mais qu'il faudra l'autorisation des maires.
31:02Le fait que ces licences-là, que je souhaitais pouvoir être transférables
31:05de façon très libre, seront restreintes sur leurs transferts potentiels.
31:09Et donc si vous voulez, ce sont des petites choses
31:11qui viennent, à mon sens, rajouter un peu de complexité
31:13mais qui globalement n'enlèvent en rien les vertus de cette proposition de loi
31:17qui va permettre de recréer de la licence quatre
31:19dans des villages qui en sont dépourvus.
31:21Donc ce sont des débats idéologiques que nous avons
31:23entre ceux qui, comme moi, sont les tenants d'une simplification forte
31:26et ceux qui ne peuvent pas s'empêcher de réguler en permanence
31:29du matin au soir dès qu'ils en ont l'occasion.
31:31Mais le débat avec le Sénat fera son oeuvre
31:34et j'imagine qu'on aura le retour aussi du débat
31:37avec l'examen des sénateurs et donc une position sur un texte final
31:40qui sera, je l'espère, le plus proche possible
31:42de la version initiale de notre texte.
31:44Est-ce que vous savez déjà quand cette proposition de loi,
31:47parce que c'est une première étape ici qui a eu lieu à l'Assemblée,
31:49quand est-ce qu'elle sera débattue par les sénateurs ?
31:51Alors, dans quelques semaines.
31:52On est en discussion avec plusieurs groupes, plusieurs sénateurs
31:54qui sont motivés pour pouvoir le reprendre.
31:56Le gouvernement a déclenché la procédure accélérée sur le texte
31:59qui veut dire qu'il peut potentiellement ne suffire qu'une seule lecture
32:02dans chaque chambre pour pouvoir passer le texte.
32:04Donc potentiellement dans les semaines, dans les mois qui viennent
32:06et avant l'été, on est capable d'obtenir un accord
32:09sur ce texte de simplification pour recréer de la vie
32:12des cafés et des bistrots dans la ruralité.
32:14Sauf que souvent, le principal problème, c'est que ces cafés-là,
32:16ils ne sont pas rentables parce que les gens sortent moins
32:18ou ils vont dans une agglomération un peu plus lointaine.
32:21Donc ça, ça ne résolvera pas tout le problème.
32:23Vous avez raison de dire que le principal sujet, c'est le modèle économique.
32:26Et c'est vrai que beaucoup de cafés ont fermé ces dernières décennies
32:28parce qu'ils avaient du mal à trouver un modèle économique.
32:30Après, aujourd'hui, le fait de faire du multiservice,
32:33de vendre le café, l'alcool, le tabac, la presse,
32:36de vendre des jeux, de pouvoir se retrouver, de consommer, etc.,
32:40c'est le multiservice, en fait, qui vous permet d'avoir un modèle
32:43qui est économiquement vertueux.
32:45Et puis l'autre effet, c'est que la licence 4, ça coûte de l'argent
32:47aujourd'hui à transférer, et donc les petits bistrots
32:49qui se lancent dans la ruralité, ils sont obligés de payer
32:51des milliers d'euros, parfois des dizaines de milliers d'euros
32:53pour obtenir le transfert.
32:55Là, en supprimant cette contrainte, eh bien on soulage
32:57le modèle économique de départ, puisque dans ces villages-là,
33:00ils n'auront plus ce poids-là de la licence dès le départ.
33:03Donc le modèle économique, c'est important,
33:05et on essaye d'y répondre à travers cette proposition de loi.
33:07Merci beaucoup.
33:09Merci à vous.
33:11Et bienvenue à vous, si vous nous rejoignez sur LCP.
33:14Nous sommes à moins de 35 minutes de la séance des questions
33:17au gouvernement, alors que dans la salle des pas perdus,
33:19la garde républicaine s'installe.
33:22On va suivre, évidemment, cette séance en direct en intégralité.
33:25C'est à partir de 15h.
33:27Et comme chaque mardi, vous retrouverez nos journalistes
33:29dans la salle des 4 colonnes.
33:31Stéphanie Dépierre et Clément Perreault auront à leur micro les députés.
33:34Ils posent en avant-première leurs questions pour LCP.
33:37Et puis, Marco Pommier connaît, lui, cette liste,
33:40la fameuse liste des questions au gouvernement.
33:42Il nous en dira plus dans un instant.
33:44On vivra ensemble un peu avant 15h l'arrivée du Premier ministre
33:47et des membres du gouvernement.
33:49C'est par la Cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
33:51Marco Pommier, je le disais, thème très international aujourd'hui.
33:56Oui, avec un gros sujet, bien sûr, l'Ukraine
34:00et ses conséquences budgétaires pour la France.
34:02Au moins trois questions cet après-midi.
34:04Ce week-end, Sébastien Lecornu a dit son intention
34:07de mobiliser 195 millions d'euros grâce aux intérêts
34:12des avoirs russes gelés.
34:14Le ministre de la Défense qui veut accélérer aussi
34:17les cadences de l'industrie de réarmement pour notre pays.
34:21Alors, doit-on basculer dans une économie de guerre ?
34:24C'est le débat qui agite la classe politique française.
34:27Contexte international, mais d'autres thèmes aussi seront évoqués, Marco.
34:33Oui, un contexte international, vous le disiez,
34:35avec deux questions sur la Syrie aussi,
34:37après les massacres perpétrés par les forces du nouveau gouvernement
34:41contre la minorité alaouite, communauté à laquelle appartenait
34:45l'ex-président Bachar al-Assad.
34:47Plus de 1000 civils tués selon une ONG,
34:50les autorités syriennes ont annoncé la fin de l'opération militaire
34:53après quatre jours de combat dans l'ouest du pays.
34:56Autre sujet, le plan national d'adaptation au changement climatique.
35:00Il a été présenté hier par la ministre de la Transition écologique.
35:04Deux questions cet après-midi.
35:06Objectif, préparer la France à un réchauffement de 4 degrés.
35:10Voilà pour le programme.
35:12Merci beaucoup, Marco Pommier.
35:14Justement pour parler de cette séance qui s'annonce donc très riche aujourd'hui.
35:18Erwann Balanant, bonjour.
35:19Bonjour.
35:20Député Les Démocrates du Finistère, Philippe Ballard, bonjour.
35:22Bonjour.
35:23Député Rassemblement national de l'Oise.
35:25On va évoquer une relation compliquée entre deux pays,
35:29le nôtre, la France et l'Algérie.
35:31La question sera posée par le député communiste Stéphane Peu.
35:34Il est au micro de Clément Perrault, celle des quatre colonnes.
35:37Bonjour Stéphane Peu.
35:38L'Algérie, c'est un thème que l'on entend très régulièrement
35:41ces dernières semaines à l'Assemblée nationale
35:43à l'occasion des questions au gouvernement.
35:45On sent qu'il y a beaucoup de divisions, parfois beaucoup de tensions,
35:48je pense notamment autour du ministre de l'Intérieur,
35:51Emmanuel Macron, lui, a appelé à davantage de diplomatie.
35:54Aujourd'hui, vous allez poser une question sur nos relations avec l'Algérie.
35:58Qu'allez-vous demander au gouvernement ?
36:00Je vais demander au ministre des Affaires étrangères,
36:03c'est-à-dire celui qui préside à la diplomatie dans notre pays,
36:06ce qu'il entend faire pour que la diplomatie reprenne ses droits
36:09dans cette relation qui est compliquée en ce moment.
36:11Jamais les relations entre la France et l'Algérie
36:14n'ont été si tendues depuis 1962.
36:17Il y a plusieurs raisons à cela.
36:19Il y a bien sûr l'emprisonnement de l'écrivain franco-algérien
36:23Boualen Sansal.
36:25Il y a aussi la reconnaissance par la France
36:27contre les résolutions de l'ONU de la politique marocaine au Sahara.
36:31Il y a le refus de l'Algérie de reprendre des EQTF.
36:34Il y a aussi la dérive du débat médiatique et politique en France
36:38où le racisme, parfois le révisionnisme sur la guerre d'Algérie
36:42prend le pas sur les débats.
36:46Nous ne voulons pas que ce débat,
36:50parfois alimenté par des membres du gouvernement,
36:53vienne fracturer le pays, fracturer la société française
36:57en stigmatisant et en blessant beaucoup d'habitants de France
37:02qui sont liés d'une manière ou d'une autre à l'Algérie.
37:06Pour cela, je vais interpeller le ministre des Affaires étrangères
37:10pour voir comment la diplomatie peut reprendre ses droits
37:13de façon à ce que ce qui relève d'une relation d'Etat entre Etats
37:19ne vienne pas entacher la relation amicale que doivent entretenir les deux peuples.
37:26Très bien, merci à vous.
37:27Nous écouterons dans quelques instants en direct votre intervention
37:30et nous écouterons aussi la réponse que vous fera le gouvernement.
37:33Merci beaucoup Clément Perreault.
37:35Philippe Ballard, Stéphane Peux, demande un apaisement de ses tensions,
37:39le retour à des discussions diplomatiques normales entre deux pays.
37:45Ce n'est pas forcément la ligne que vous prenez au RN ?
37:48Pour dialoguer, il faut être deux pour l'instant.
37:51Visiblement, du côté d'Alger, on n'a pas du tout envie de dialoguer.
37:55Pour revenir sur ce que disait Stéphane Peux,
37:58il disait qu'il faut rétablir des relations diplomatiques normales
38:01pour ne pas stigmatiser les centaines de milliers d'Algériens qui vivent en France.
38:05Il ne s'agit pas de stigmatiser ces centaines de milliers de personnes.
38:09Mais je ne vois pas en quoi on stigmatise une population
38:12quand on demande à un gouvernement de reprendre des personnes qui sont sous OQTF.
38:16Donc il faut maintenant se livrer à un vrai bar de fer avec Alger
38:19parce que c'est bien beau ces déclarations de monsieur Retailleau,
38:21mais depuis qu'il gonfle les muscles, qu'il a des paroles très fermes,
38:25quel résultat ? Rien, zéro résultat.
38:27La François Bayrou se disait qu'il faut se donner quelques semaines
38:30pour donner une liste.
38:33À la fin du mois de février, il reste encore un peu de temps pour le gouvernement.
38:3615 jours déjà, on verra le résultat.
38:38Vu comme c'est parti, on peut douter du résultat.
38:41Erwann Balanant, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur,
38:44avec une ligne très ferme, mais qui ne fonctionne pas forcément
38:47selon le Rassemblement national.
38:49Vous, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud,
38:52il est démocrate, il dit attention plutôt à la diplomatie,
38:55essayons de baisser le ton.
38:56Emmanuel Macron, qui par-dessus tout rappelle que les accords bilatéraux
38:59entre les pays, c'est la prérogative du chef de l'Etat.
39:01Est-ce que la ligne du gouvernement varie sur cette question ?
39:04Non, je ne crois pas.
39:06La ligne du gouvernement, elle est, à mon sens,
39:09dans la compréhension qu'on a tout à gagner à avoir
39:12des relations apaisées avec l'Algérie.
39:15Tout simplement parce que c'est un pays avec qui nous avons
39:18une relation historique compliquée.
39:21Un pays avec qui nous partageons un certain nombre
39:25d'intérêts économiques.
39:27Un pays avec qui nous avons une histoire, je leur dis,
39:30et on a beaucoup d'Algériens, de Français d'origine algérienne,
39:34d'Algériens installés en France.
39:37Je crois que dans l'intérêt de tout le monde,
39:39il faut qu'on trouve les moyens de retrouver le dialogue.
39:42Ce n'est pas toujours simple quand le dialogue s'est un peu rompu.
39:45Il faut le dire, aujourd'hui, il y a un certain nombre
39:49d'obstacles à ce dialogue.
39:51Les Algériens sont un peu rudes en ce moment.
39:54Évidemment, ils détiennent un grand écrivain franco-algérien.
39:57Un peu au mépris de ce qui est nos valeurs,
40:03c'est-à-dire la liberté d'expression.
40:06Sur les OQTF, ils ne sont pas d'une grande souplesse non plus.
40:10Il faut continuer à travailler le sujet diplomatique.
40:15Philippe Ballard sur le sujet diplomatique.
40:18Emmanuel Macron a dit qu'il ne faut pas supprimer
40:21les accords bilatéraux, mais on peut les réviser.
40:24Il y a eu plusieurs avenants depuis 1968.
40:27Les conditions sont maintenant beaucoup moins favorables.
40:30Révision, suppression de ces accords?
40:33C'est le gouvernement, contrairement à ce qui est dit,
40:36qui peut revenir supprimer ces accords de 1968.
40:39Pour avoir les idées claires, il faut donner un ou deux exemples.
40:43En matière de regroupement familial, les Algériens font quasiment
40:46ce qu'ils veulent.
40:48S'ils veulent prolonger leur durée de visa, ils peuvent le faire.
40:52C'est sur des accords bilatéraux.
40:55La France a aussi certaines possibilités en Algérie.
40:58Si on fait un bras de fer avec l'Algérie,
41:01il y a beaucoup plus à perdre.
41:04C'est la mononclature algérienne qui vient se faire soigner
41:07gratos à l'oeil en France.
41:10De retour à Alger, elle nous crache à la figure.
41:13Tout ça doit être terminé.
41:16Il y a beaucoup de fantasmes sur ces accords de 1968.
41:19Le texte actuel a été largement amendé.
41:22Il y a plein d'avantages.
41:25Il n'existe plus dans les accords de 1968.
41:28On va passer à un autre sujet.
41:31Il nous faut du temps pour en parler, celui de l'Ukraine.
41:34Mais tout d'abord, rendez-vous sur LCP.
41:37On donne la parole à des Français.
41:40Stéphane, qui est informaticien dans la fonction publique,
41:43s'inquiète d'une menace.
41:47La séance est ouverte.
41:50...
41:53Bonjour, je m'appelle Stéphane.
41:56Je suis informaticien dans la fonction publique.
41:59Je vais m'adresser au ministre des Armées.
42:02Qu'a prévu l'Europe pour la défense en cybersécurité ?
42:05Entre les annonces de Donald Trump et son rapprochement
42:08avec l'Union Européenne, il n'y a rien.
42:11L'Union Européenne, c'est l'Union Européenne.
42:14Avec les annonces de Donald Trump et son rapprochement
42:17envers la Russie, on peut se poser la question
42:20de savoir s'il va y avoir des attaques plus massives.
42:23Comment l'Union Européenne se prépare à ces éventuelles attaques ?
42:26Est-ce qu'Emmanuel Macron a dit que les menaces
42:29sont conventionnelles ?
42:32Mais il y a aussi la menace hybride,
42:35cybersécurité, désinformation.
42:38Comment lutte la France contre ça ?
42:41Il faut savoir que pendant les JO,
42:44jamais des JO n'ont été autant attaquées
42:47par des attaques cyber.
42:50Il n'y a jamais eu autant d'attaques sur des JO.
42:53Nous avons très bien résisté parce qu'il y a eu
42:56un travail de préparation qui donne une expérience
42:59pour toutes les attaques qui peuvent arriver.
43:02On voit que les attaques sont multiples sur nos hôpitaux,
43:05sur des infrastructures délicates,
43:08sur des intérêts d'entreprise
43:11et même sur des intérêts particuliers.
43:14La question cyber n'est pas une menace anodine.
43:17Ça paraît moins grave,
43:20mais ça peut avoir des conséquences dramatiques.
43:23Il faut y être prêt.
43:26Il y a des ingénieurs en France qui sont assez bons
43:29pour les déjouer.
43:32Sur la question de la multidimension de cette menace,
43:35comment pouvons-nous lutter ?
43:38N'y a-t-il pas au Rassemblement national
43:41entre Marine Le Pen et Jordan Maldela ?
43:44On a l'impression qu'il y a des degrés différents
43:47pour estimer la menace qui vient de la Russie.
43:50Non seulement de la Russie.
43:53Il y a des cyberattaques d'hôpitaux,
43:56mais ça vient aussi des Etats-Unis.
43:59Quand la NSA écoute des chefs d'Etat européens,
44:02il y a aussi de ce côté-là.
44:05Sur l'armement, il y a un grand papier
44:08sur la vulnérabilité des armements,
44:11notamment des F-35,
44:14achetés aux Américains.
44:17Ils peuvent les clouer au sol.
44:20Sur la Russie, il y a évidemment
44:23des cyberattaques qui visent des hôpitaux.
44:26Il faut se tenir sur les gardes.
44:29Ce matin, il y a un papier sur les PME françaises.
44:32Les deux tiers sont complètement vulnérables
44:35à toutes ces cyberattaques.
44:38Comme ce sont des sous-traitants de grands groupes,
44:41ça peut être une porte d'entrée pour attaquer des grands groupes.
44:44Comment la France peut se protéger
44:47sur cette question de la défense ?
44:50Aurélie Trouvé, députée de la France insoumise de Seine-Saint-Denis,
44:53présidente de la commission des affaires économiques,
44:56vous allez être la première députée à intervenir
44:59dans cette séance de questions au gouvernement.
45:02Vous allez nous parler d'économie de paix.
45:05Beaucoup de ministres appellent à une économie de la guerre.
45:08Ils passent à côté d'un enjeu historique,
45:11c'est-à-dire construire une économie de la paix
45:14pour la maintenir.
45:17Cela veut dire relocaliser notre défense,
45:20la rendre indépendante.
45:23Ce gouvernement, au contraire,
45:26est en train de lâcher des industries stratégiques.
45:29C'est aussi favoriser la formation, la recherche publique.
45:32Notre défense dépend de nos ingénieurs,
45:35de nos technologies,
45:38de notre intelligence artificielle autonome.
45:41Le gouvernement fait le contraire
45:44avec des coupes budgétaires monstrueuses.
45:47C'est aussi la souveraineté alimentaire et énergétique.
45:50Il faut faire en sorte d'être indépendant
45:53des hydrocarbures russes, américains ou que sais-je.
45:56Ce gouvernement fait le contraire
45:59en multipliant les accords de libre-échange
46:02ou en vendant à des capitaux étrangers des industries
46:05comme Alstom ou Atos.
46:08Ils sont en train de préparer
46:11ce que j'appelle une guerre sociale.
46:14Ils ont annoncé 50 milliards de plus de dépenses d'armement.
46:17Il faut augmenter les commandes publiques
46:20pour les entreprises françaises.
46:23Le problème, c'est que ce gouvernement a dit
46:26qu'il ne mettrait pas la contribution des plus riches
46:29et des grands groupes.
46:32Ce qu'il prépare, c'est la destruction des services publics
46:35et de la protection sociale.
46:38On suivra votre question qui sera adressée
46:41au Premier ministre.
46:44Il y a des entreprises françaises stratégiques qui ferment.
46:47Il y a des budgets qui sont réduits.
46:50Les discours et les actes sont dissonants.
46:53Quand la France met de l'argent sur l'intelligence artificielle,
46:56quand on aide les entreprises à faire du développement
46:59et de la recherche par le crédit-impôt-recherche,
47:02vous avez les mêmes qui vous disent que c'est scandaleux
47:05et que c'est des avantages aux entreprises.
47:08Les mêmes qui nous disent qu'on n'aide pas suffisamment
47:11à l'effort de guerre.
47:14On ne les a pas attendus.
47:17Où ils étaient quand nous avons voté la première LPM?
47:20Où ils étaient quand on a fait la deuxième?
47:23En 2022, ils n'étaient pas là.
47:26Ils ont même voté contre.
47:29Les grands discours, c'est bien.
47:32Mais les actes, c'est mieux.
47:35Le Premier ministre va rencontrer les groupes politiques.
47:38Est-ce que le RN a déjà des lignes rouges
47:41en disant qu'on ne touche pas aux retraites,
47:44aux impôts des classes moyennes?
47:47On a une double solution.
47:50On renvoie à notre contre-budget
47:53qui permettait de dégager 15 milliards d'euros
47:56de manœuvres budgétaires.
47:59Et la création d'un fonds souverain
48:02qui permettrait de financer un effort budgétaire
48:05sur la défense.
48:08Ce n'est pas la même chose qu'un emprunt national?
48:11Il y a des pays qui ont un fonds souverain.
48:14C'est un fonds souverain alimenté par les Français
48:17sur la base du volontariat qui serait rémunéré.
48:20Il ne s'agit pas de spolier les Français.
48:23C'est différent d'un livret d'épargne.
48:26Cela permettrait de dégager de l'argent
48:29pour financer notre défense.
48:32Le président du groupe Lyot va adresser une question.
48:35Le Premier ministre répondra.
48:38Qu'est-ce que vous voulez savoir?
48:41Je voudrais savoir comment le Premier ministre
48:44et son gouvernement entendent financer l'effort
48:47que le président de la République a nommé de guerre.
48:50Je préfère parler d'effort de défense
48:53qui semble inéluctable.
48:56Le ministre des Armées a parlé de 100 milliards d'euros
48:59cette année.
49:02Comment il entend financer cet effort?
49:05Le président de la République a affirmé
49:08qu'il n'y aurait pas hausse d'impôts.
49:11Est-ce qu'il y a d'autres pistes?
49:14C'est la question que je veux poser au Premier ministre.
49:17On vous laisse rejoindre l'hémicycle.
49:20La réponse va nous intéresser.
49:23Une autre question posée par le député ensemble
49:26Bonjour.
49:29Vous allez intervenir dans quelques minutes
49:32dans l'hémicycle pour poser une question
49:35au ministre de la Défense, Sébastien Lecornu.
49:38Qu'allez-vous lui demander?
49:41Nous avons une grosse actualité.
49:44La France est présente sur la scène internationale
49:47sur la question de l'Ukraine.
49:50L'autonomie stratégique européenne,
49:53le chef de l'Etat accueille les chefs d'Etat-major
49:56de 30 pays de l'Union Européenne et de l'OTAN à Paris.
49:59Sébastien Lecornu va accueillir 4 autres ministres de la Défense.
50:02On va réunir les 5 puissances militaires européennes.
50:05La Pologne, l'Allemagne, les Britanniques, l'Italie et la France
50:08demain à Paris.
50:11Comment est-ce qu'on met en place les garanties de sécurité
50:14pour l'Ukraine une fois qu'un accord satisfaisant
50:17pour l'Ukraine aura été signé?
50:20Quels éléments d'armement nous faisons porter l'effort
50:23du plan de réarmement?
50:26Je considère que nous devons privilégier les industries
50:29de défense européennes.
50:32Comment nous finançons ce grand plan de réarmement?
50:35Je souhaite que nous fassions appel à une mobilisation
50:38de l'épargne patriotique volontaire pour assurer la défense
50:41de l'Europe pour que les pays européens assurent la défense
50:44de l'Europe eux-mêmes.
50:47Beaucoup de questions sur comment on finance.
50:50C'est peut-être des questions que se posent les Français
50:53et certains sont inquiets.
50:56On va mettre des dizaines de milliards dans la défense,
50:59mais qu'est-ce qu'on va nous enlever?
51:02L'idée, c'est de ne rien enlever aux Français.
51:05C'est aussi pour ça qu'on se bat.
51:08C'est pour ça qu'on se réarme.
51:11C'est pour imposer notre modèle européen.
51:14Nous avons fait des grands efforts par ces deux lois
51:17de programmation militaire.
51:20Cela fait 10 ans que la France se prépare et se réarme.
51:23C'est 10 ans de gagné.
51:26Il faut continuer.
51:29Sur cette réunion, on voit que l'agenda du président
51:32de la République, c'est la rencontre des chefs d'Etat-major,
51:35du Premier ministre et des groupes parlementaires.
51:38Vous critiquez parfois le rôle de la France.
51:41Elle semble s'organiser pour essayer de peser
51:44dans cette situation internationale?
51:47Non, on le réclame depuis le début de ce conflit en Ukraine.
51:50Emmanuel Macron découvre ce qu'il n'avait jamais vu.
51:53C'est le réveil des nations, non seulement aux Etats-Unis,
51:56mais aussi en Russie, en Inde, aux Philippines.
51:59Il est pris au dépourvu.
52:02Il y a une coopération entre nations.
52:05Il y a une coopération.
52:08Cela me rappelle la campagne des Européennes.
52:11Oui à une Europe des nations et de la coopération,
52:14mais non à l'Union Européenne qui confisque la souveraineté
52:17à la France et aux Français.
52:20Emmanuel Macron ironise sur ceux qui ont tendance
52:23à sous-estimer la menace russe.
52:26C'est clairement contre Marine Le Pen qu'il dit ces propos.
52:29Est-ce que le Rassemblement national sous-estime
52:32la menace russe?
52:35Il ne faut pas être naïf et alarmiste.
52:38On en a parlé tout à l'heure en Afrique.
52:41Ce n'est pas que parce que la milice Wagner était présente.
52:44La Russie y a contribué.
52:47On parlait des cyberattaques qui viennent de la Russie.
52:50Quand je dis qu'il ne faut pas être alarmiste,
52:53Marine Le Pen a rejoint dans son interview au Figaro
52:56l'interview de François Fillon.
52:59La menace est islamiste.
53:02Il n'y a pas de chars russes à l'entrée sur le pont d'Astrasbourg.
53:05La menace est islamiste.
53:08C'est ce que je viens de vous dire.
53:11On voit qu'il n'y a pas d'unité nationale sur la question.
53:14Vous avez un grand bloc central républicain,
53:17démocrate, sociodémocrate...
53:20Mais le Rassemblement national dit que la priorité
53:23c'est la menace islamiste.
53:26C'est dommage de se dire que la menace islamiste
53:29c'est la priorité.
53:32On est guidés par une idéologie et par une certaine haine
53:35de la différence.
53:38Marine Le Pen, aveuglée par cette haine de l'islam,
53:41ne voit pas que les Russes sont en train de s'organiser.
53:44Les Russes se sont réarmées pour faire peser une menace
53:47sur le modèle européen.
53:50Quand j'entends dire que la souveraineté
53:53n'est pas la priorité,
53:56il n'y aura pas de souveraineté pour la France
53:59sans l'appui de nos partenaires européens.
54:02Nous sommes petits par rapport à ce que nous pouvons être
54:05en Européens et au sein de l'Union Européenne.
54:08C'est 500 millions d'habitants.
54:11C'est une puissance économique.
54:14Ça peut être une puissance militaire si nous l'organisons.
54:17Sur ce que nous dit Erwan Balanon,
54:20l'aveuglée du Rassemblement national par rapport à la Russie,
54:23c'est quoi ?
54:26J'en regrette que mon collègue confonde l'islam et l'islamiste.
54:29Ça n'a rien à voir.
54:32Les premières victimes des islamistes sont les musulmans.
54:35Même les services de renseignement le disent.
54:38La menace islamiste est toujours présente.
54:41Quand on parle de Russie,
54:44combien d'attentats nous avons déjoués
54:47parce que nous n'avons pas été naïfs ?
54:50Quand on parle de la Russie,
54:53il n'y a pas de souveraineté européenne.
54:56La souveraineté européenne n'existe pas.
54:59Oui à une coopération des nations européennes.
55:02Mais la souveraineté européenne n'existe pas.
55:05Hors de question de déléguer à Mme von der Leyen
55:08et à l'Union Européenne notre nucléaire et notre armée.
55:12Vous vous mettez à genoux devant l'Union Européenne.
55:15On perd toute notre souveraineté.
55:18On revient à un débat plus serein.
55:21Vous dites coopération européenne.
55:24C'est quoi la différence avec une Europe de la défense
55:27où chaque pays va contribuer pour qu'on puisse s'organiser ?
55:30C'est la différence entre l'Europe de la défense
55:33et l'Europe de l'armée.
55:36C'est la différence entre l'Europe de l'armée
55:39et l'Europe de l'armée.
55:42Chaque pays va contribuer pour qu'on puisse s'organiser.
55:45Plus de 60% des armes achetées par les pays de l'Union Européenne
55:48sont des armes américaines.
55:51Juste revenir sur les propos de M. Ballard.
55:54On voit bien l'obsession mais on n'a pas de leçon à recevoir.
55:57Depuis 7 ans la France s'est organisée
56:00sur la question de la menace islamiste.
56:03Oui on a été frappé par des attentats.
56:06Oui on sera peut-être frappé par des attaques cyber russes
56:09qui seront dévastatrices aussi.
56:12Tout ça il faut le voir sans idéologie,
56:15sans aveuglement mais avec méthode et sérieux.
56:18On voit bien qu'on ne vous mettra pas d'accord sur le sujet.
56:21Merci beaucoup de nous avoir accompagnés jusqu'à les 1 minute.
56:24Cette séance des questions au gouvernement
56:27on va retrouver tout de suite Stéphanie Despierre.
56:30Dans la cour d'honneur, quel sera le menu ?
56:33Ce sera une séance portée sur l'actualité internationale
56:36avec d'abord l'Ukraine
56:39et ses conséquences budgétaires pour la France.
56:42Doit-on basculer dans une économie de guerre ?
56:45C'est le débat qui agite la classe politique française.
56:48Autre sujet, la Syrie avec les massacres
56:51perpétrés par les forces du nouveau gouvernement
56:54contre la communauté halawite.
56:57Plus de 1000 civils tués selon une ONG.
57:00On parlera aussi des violences policières,
57:03du plan national d'adaptation au changement climatique
57:06ou encore de la relation franco-algérienne sous tension.
57:09Voilà pour le programme Elsa.
57:12Merci beaucoup Clément Perrault.
57:15On le voit dans cette salle des pas perdus.
57:18Sur ces images de Steven Martin, la garde républicaine est en place.
57:21La présidente de l'Assemblée va arriver très bientôt
57:24pour traverser et lancer cette séance des questions au gouvernement.
57:27On va retrouver Clément Perrault dans la salle des 4 colonnes.
57:30Quelle est l'ambiance autour de vous Clément ?
57:33Les journalistes commencent à affluer Elsa,
57:36comme souvent juste avant le début de la séance.
57:39Je suis juste à l'entrée de l'hémicycle
57:42où les députés commencent à arriver de plus en plus nombreux
57:45pour cette séance.
57:48Toutes les questions sont largement focalisées sur l'Ukraine.
57:51Comment financer une augmentation du budget de la défense ?
57:54Il est aussi question de cette rencontre d'Emmanuel Macron
57:57avec les chefs d'Etat-major de différents pays de l'Ukraine.
58:00C'est vraiment le thème majeur de cette journée.
58:03Merci beaucoup Clément Perrault.
58:06Beaucoup d'actualités, beaucoup de rendez-vous.
58:09Le chef de l'Etat reçoit les chefs d'Etat-major d'une trentaine de pays.
58:12Jeudi, c'est le ministre des Armées et le Premier ministre
58:15qui recevront les groupes politiques.
58:18L'idée c'est d'essayer d'avoir, et on l'a vu sur le plateau,
58:21un consensus politique sur l'état de la menace.
58:24Là où ça va être plus compliqué, c'est sur les choix budgétaires
58:27qui attendent la France demain.
58:30Comment financer cet effort ?
58:33Effort nécessaire pour les uns, pas forcément pour les autres.
58:36Chacun y voit des moyens d'y arriver.
58:39L'actualité du jour et du moment, c'est la séance
58:42des questions au gouvernement.
58:52La présidente de l'Assemblée nationale,
58:55Yael Broun-Pivet, vient de traverser la salle des pas perdus.
58:58Elle va monter au perchoir pour ouvrir la séance
59:01des questions au gouvernement.
59:04Le menu est assez riche.
59:07Il sera question de la guerre en Ukraine
59:10et de la réponse que peut apporter l'Europe
59:13et de la réponse qu'apportera la France
59:16dans les prochaines semaines.
59:20Yael Broun-Pivet ouvre la séance.
59:23On parlera également de la Syrie.

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