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00:00Mais tout de suite, alors que les pourparlers pour un cessez-le-feu partiel ont débuté en Arabie Saoudite,
00:05Moscou a donc été la cible d'une attaque massive de drones ukrainiens la nuit dernière.
00:10Kiev déclare que cette attaque doit inciter Poutine à accepter une trêve aérienne.
00:15On va écouter Manuel Bompard, coordinateur de LFI et député des Bouches du Rhône.
00:18Il est favorable au déploiement des forces de l'ONU pour garantir la paix en Ukraine,
00:22plutôt que des unités européennes et il était sur France Info ce matin.
00:26Je suis en opposition avec Vladimir Poutine, donc j'ai dit une chose très simple,
00:29je suis favorable, si c'est nécessaire, à ce qu'il puisse y avoir des forces de maintien de la paix,
00:34c'est-à-dire des forces qui sont présentes sur place pour garantir le respect d'un accord de paix.
00:38Je pense qu'elle doit être sous mandat de l'organisation des Nations Unies.
00:41Donc je ne suis pas opposé au principe d'avoir des troupes de maintien de la paix.
00:44Je pense qu'il faut aussi comprendre que le principe de garantie de sécurité,
00:48c'est de faire en sorte qu'elle soit crédible, c'est-à-dire faire en sorte à la fin que personne ne reprenne la guerre.
00:54Je pense que nos garanties de sécurité, elles sont plus crédibles si, par exemple,
00:57ces troupes de maintien de la paix, elles sont sous mandat de l'organisation des Nations Unies
01:00parce qu'elles mobilisent la communauté internationale dans son ensemble,
01:04que si c'est des troupes françaises ou des troupes franco-britanniques,
01:06parce qu'alors c'est des garanties de sécurité qui sont moins puissantes.
01:09Voilà, Manuel Bompard ce matin, Paul Melun.
01:12Une fois n'est pas coutume, je suis d'accord à 100% avec ce que vient de dire Manuel Bompard.
01:15On va faire un urgent FPR.
01:16Tout arrive, vous pouvez appeler toutes les rédactions.
01:20Blague à part, je pense qu'il a plutôt raison.
01:23C'est-à-dire que des forces des Nations Unies puissent intervenir pour garantir
01:28que le cessez-le-feu sera bien respecté, une fois qu'il aura été signé, donc après la paix.
01:32Ne caricaturons pas, il ne s'agit pas de dire,
01:36oui très bien, comme je l'entends ça et là, on va envoyer les jeunes gens d'Europe, etc.
01:42pour aller faire la guerre à Poutine.
01:43Personne n'a jamais imaginé une telle chose, ce serait un suicide total.
01:47Ce dont il s'agit, et pour le coup Emmanuel Macron l'avait dit dans son allocution de mercredi,
01:51c'est une fois que la paix est signée, pour vérifier que la paix a bien lieu et que tout le monde ait bien l'arme aux pieds.
01:56Ce qui se fait du reste, dans beaucoup de conflits, lorsqu'il est signé un cessez-le-feu.
02:00Lorsqu'il est signé un cessez-le-feu, il faut vérifier.
02:02Là, c'est un cessez-le-feu partiel, pour le moment.
02:04Oui, mais bon, c'est mieux que rien.
02:06Oui, je crois qu'il faut se rendre compte que tout ce qui se passe actuellement n'est pas étonnant
02:12alors que se prépare un traité de paix, justement, ou partiel ou pas partiel,
02:16mais en tout cas, parce que vous savez qu'un traité se signe en l'état des forces en présence au moment du traité.
02:22Donc chaque partie essaie d'avancer au maximum, parce que ça va être figé.
02:26Donc là, on a vu que la Russie disait avoir avancé à Kourk en bloquant l'approvisionnement des Ukrainiens,
02:33et les Ukrainiens envoyaient des drones.
02:34Donc il faut se rendre compte que c'est souvent ce qui se passe avant que soit signé un traité de paix.
02:42Les deux forces en présence avancent au maximum pour que la position leur soit la plus favorable.
02:46S'agissant de M. Bompard, écoutez, moi aussi, je trouve que...
02:51Vous êtes d'accord avec lui ?
02:52Non, mais disons que...
02:53D'ailleurs, pour vous dire que Manuel Bompard sera l'invité exceptionnel du grand rendez-vous ce dimanche à 10h avec Pierre de Villeneuve.
03:00Ah, je suis content, j'ai cru que vous alliez me dire, j'en profite pour vous dire qu'il vous embrasse, mais c'est pas grave.
03:04Peut-être que c'est ce qu'il dira dimanche, et je remercie Gabriel Puzel et Paul Mollin de me soutenir.
03:08Dans cette période de perestroïka.
03:09Non, mais simplement, ce qui inquiète les Français, et c'est pour ça, c'est en cela que la proposition
03:15paraît presque plus raisonnable, c'est que la France fasse la grenouille qui est plus grosse que le bœuf, vous voyez,
03:22et veuille faire casque bleu quand elle n'en a pas les moyens, et surtout quand cela risque de l'attirer
03:30dans une escalade qu'elle n'a pas souhaitée. Il ne faut pas être angélique, c'est-à-dire qu'on n'est pas à l'abri de balles perdues,
03:37plus ou moins téléguidées, qui poussent à une surenchère et qui finalement nous entraînent dans la guerre.
03:42Donc c'est vrai qu'après tout, c'est le boulot de l'ONU de faire ce genre de choses, qu'ils le fassent.
03:46D'ailleurs, moi je ne suis pas très étonnée que l'Amérique dise, oui, allez-y les Européens, parce que ce n'est pas le boulot le moins dangereux.
03:55Donc tout cela paraît finalement assez justifié.
03:59Et suite à cette attaque massive de drones la nuit dernière, ça nous prouve aussi que les Ukrainiens ne sont pas si affaiblis que cela.
04:07Les Ukrainiens, si vous voulez, nous ont donné depuis le début de cette guerre une leçon.
04:13Certes, ils ont eu des armes américaines et ils ont eu beaucoup d'argent.
04:16337 drones, c'était massif.
04:20Ce pays dont on nous dit qu'il était, et ce qui est vrai d'ailleurs, démographiquement c'est vrai, beaucoup plus petit que la Russie,
04:25avec une armée sur laquelle on n'aurait absolument pas misé le premier jour où Poutine est arrivé.
04:30Moi je me rappelle quand on commentait et qu'on écoutait les commentateurs le jour où Vladimir Poutine envoie ses chars vers Kiev.
04:37Oui, on pensait tous, je veux dire tout le monde, y compris les mêmes grands spécialistes d'ailleurs qui nous disaient que Poutine n'envahira jamais l'Ukraine.
04:44Une fois que Poutine a envahi l'Ukraine, nous ont dit qu'il allait gagner en trois jours.
04:47Il se trouve qu'il n'a pas gagné au bout de trois ans.
04:49Donc à un moment donné, il faut aussi saluer la vaillance et la résistance des soldats ukrainiens, probablement guidés par leur patriotisme.
04:56En cela, l'histoire est assez, non pas marrante, parce que rien n'est marrant dans cette affaire,
05:00mais en tout cas assez intéressante à observer, c'est que Poutine a renforcé le sentiment d'appartenance nationale à l'Ukraine.
05:06Et donc c'est vraiment mu par un patriotisme qu'une résistance militaire s'est organisée.
05:11Et effectivement, si elle a eu énormément de pertes, elle n'est toujours pas à terre et elle continue de se défendre.
05:18Bien sûr, si Trump coupe les vivres comme il a annoncé les couper, l'armée ukrainienne aura beaucoup de mal à survivre.
05:24J'entendais Raphaël Glucksmann nous dire que si l'Europe reprenait la place des Etats-Unis, il pourrait venir.
05:29J'aimerais le croire, mais j'ai même un doute là-dessus.
05:31Je pense que l'Ukraine, maintenant, ne va pas avoir autre choix que de signer ce cessez-le-fou.
05:36Mais il n'y a pas de conquête de territoire dans cette attaque massive.
05:39On est dans autre chose, c'est de l'intimidation.
05:42Officiellement, Kiev dit que c'est pour inciter Poutine à cesser ce cessez-le-fou partiel.
05:47Mais encore une fois, je pense qu'il y a la volonté de montrer que le pays n'est pas à l'air.
05:52C'est tout, c'est d'aller jusqu'au bout pour signer quelque chose dans les meilleures conditions possibles.
05:59C'est-à-dire pas un genou en terre, ou pas les deux, en tout cas.
06:02Donc je pense que c'est dans cet esprit-là.
06:04Ce qui est intéressant de relever, c'est quand même le développement massif des drones.
06:08Je crois que la France avait pris un peu de retard, d'ailleurs, des drones américains,
06:12ce qui est quand même, en termes de souveraineté, pas terrible.
06:14Actuellement, ça se développe, on est bon pour les petits drones,
06:18puis il y a une grande entreprise de drones qui est en train de se faire surface.
06:20Parce que même dans le conflit palestinien, les drones ont joué un rôle majeur.
06:24On a eu des freins éthiques pendant très longtemps.
06:26Et c'est vrai que ça, c'est vraiment la dimension à prendre en compte.
06:30Je revois Régis Le Sommier nous dire, cette guerre, c'est 14, c'est Verdun, en tout cas, plus les drones.
06:38Et je crois qu'il faut vraiment se rendre compte qu'on a passé un cap avec ces drones.
06:42Et puis, dernier point, peut-être, c'est vrai, vous avez raison, sur le sentiment national ukrainien,
06:47bien que nous aussi, nous nous rendions compte, puisque nous les soutenons,
06:50qu'appartenir à une nation, c'est important.