Dixième édition historique avec 40 marins au départ pour un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
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00:00Tout le monde comprend qu'il y a quelqu'un qui part sur un bateau tout seul, qui va faire
00:08le tour du monde.
00:09C'est ça qui rend cette course si populaire.
00:10La notoriété du Vendée Globe, cette légende, c'était dû au parcours.
00:18Le parcours est tellement long, les conditions sont tellement imprévisibles, c'est ça
00:22qui fait l'essence de cette course-là.
00:24C'est un truc de fou, il neige !
00:30Le Vendée Globe a cette qualité, c'est de ne pas simplement être du sport.
00:35Ce n'est pas qu'une compétition, mais ça reste aussi le sacré port d'aventure.
00:42Une emmerde par jour, et tous les jours, il faut régler cette emmerde parce que demain,
00:46il y en aura une autre.
00:50Mais qu'est-ce que c'est beau !
00:52Celui qui aura le plus envie de gagner, celui qui ira chercher un peu plus loin que ses
00:55limites, remportera cette 10e édition.
01:00À la fin du mois d'octobre 2024, 40 des plus grands marins de la course au large ont remonté
01:17le chenal des Sables-de-Lonne pour s'amarrer au ponton de Port-Aulonnaz, trois semaines
01:21avant le départ de la 10e édition du Vendée Globe.
01:2440 marins, dont 14 internationaux de 11 nationalités différentes, 34 hommes et 6 femmes de 23 à
01:3065 ans, deux marins à handicap qui s'apprêtent à se lancer dans une aventure autour du monde
01:35en solitaire, sans escale et sans assistance, à bord de voiliers de 18 mètres.
01:40La plus belle des courses à la voile, le défi ultime, un skipper, un bateau et la mer.
01:46Le Vendée Globe est l'occasion d'une grande fête populaire autour des marins, un rendez-vous
01:50dont avait été frustré le public en 2020 en raison de la pandémie mondiale.
01:57On sent combien ils étaient impatients de se retrouver ici, à accoster leur bateau
02:03et pouvoir rencontrer ce public.
02:06Il fallait que le village soit à la hauteur, un grand événement, l'Everest des mers,
02:11la plus belle course au monde.
02:14Trois semaines festives et ensoleillées au cours desquelles près d'un million 300 000 personnes
02:18ont parcouru les pontons.
02:19Ce public, avec bonheur et sous le soleil vendéen, s'est plongé dans l'univers de la course au large.
02:27Plusieurs milliers d'enfants et de scolaires ont pu profiter de ces animations,
02:30prolongements naturels des milliers de kits pédagogiques du Vendée Globe Junior
02:34qui ont été déployés dans des centaines d'écoles en France et à l'étranger.
02:40À la fois ludiques et informatifs, l'espace des initiatives positives a mis en lumière
02:44les engagements sociétaux et environnementaux d'un certain nombre de partenaires,
02:48d'associations et de sponsors.
02:50Grâce aux marins, ce sont 30 causes environnementales, sociales ou humanitaires
02:54qui sont soutenues et mises en lumière à l'occasion du Vendée Globe.
02:58On va être seul pendant trois mois.
03:00Le nourrit des gens qui sont là.
03:02Franchement, ça fait plaisir.
03:03C'est chouette de voir des humains et pas que des clics sur Internet ou des likes.
03:08Le village et ses espaces d'hospitalité sont un cadre idéal pour la rencontre
03:12des acteurs économiques du territoire et de la France entière.
03:16Pour cette 10e édition du Vendée Globe, la course s'est associée à l'UNESCO
03:19pour accélérer encore la préservation et la connaissance des océans,
03:22le terrain de jeu des marins.
03:2425 d'entre eux embarquent des balises, des bouées, des flotteurs
03:27ainsi que des stations météorologiques qui vont collecter des données essentielles
03:31aux scientifiques, notamment dans les zones les moins fréquentées du globe
03:34afin d'enrichir les connaissances mondiales sur le climat et l'océan
03:37et d'améliorer les prévisions météo.
03:41Tous les bateaux du Vendée Globe sont des monocoques de 18 mètres.
03:4416 bateaux sur 40 sont munis uniquement de dérives.
03:47Ils sont donc moins rapides que les foilers qui sont, eux,
03:50capables de s'élever au-dessus de l'eau et donc d'aller plus vite
03:53grâce à leurs grands appendices.
03:58Le parcours du Vendée Globe est un changé depuis 1989
04:01avec un départ et une arrivée au sable de l'Aune,
04:04sans autre escale possible sur la route.
04:07Autour des Açores et du Cap Vert, deux zones de protection
04:10de la biodiversité ont été créées car ce sont des lieux
04:13de reproduction et de migration des grands cétacés et mammifères marins.
04:1645 000 kilomètres par les trois caps, Bonne Espérance en Afrique du Sud,
04:20le Wynn en Australie et le Horn à la pointe de l'Amérique du Sud.
04:23Le tour de l'Antarctique avec une zone interdite pour éloigner
04:26les bateaux des icebergs décrochés de la banquise.
04:29Le meilleur temps sur ce parcours du Vendée Globe est celui d'Armel Le Cleac'h,
04:32vainqueur en 2016 en 74 jours et 3 heures.
04:37Cette 10e édition du Vendée Globe sera une aventure
04:40mais aussi une vraie bataille navale de regattis à l'échelle planétaire.
04:43Jamais le plateau sportif n'a été aussi dense et relevé,
04:46jamais les bateaux n'ont été aussi performants et fiabilisés
04:49avec de nombreux favoris et encore plus d'outsiders
04:52pour remporter cette 10e édition particulièrement excitante
04:55pour son incertitude.
05:08Dimanche 10 novembre au matin,
05:11ce sont les derniers instants de terrien pour les 40 marins.
05:18C'était une journée de folie que j'avais déjà un peu vécue en 2016.
05:21Je savais un peu à quoi m'attendre.
05:24Mais même quand on l'a déjà vécue,
05:27qu'on sait ce qui va se passer sur cette première journée,
05:30on ne peut jamais vraiment être prêt.
05:33C'était mon rêve d'être ici et c'est si particulier.
05:36Cela me bouleverse.
05:39C'est vraiment un moment très spécial.
05:42Il faut que les émotions s'expriment.
05:45C'est une bonne façon de montrer qu'on est des humains au final.
05:51C'était une émotion très forte c'est sûr
05:54et c'est difficile de dire au revoir.
05:57Mais je crois que je m'étais bien préparé pour que cela ne m'affecte pas négativement.
06:00Pour moi ce n'était pas un jour de séparation,
06:03c'était un jour de fête.
06:06Je suis parti vraiment avec la banane.
06:18Cela a été dur, émouvant pour moi
06:21jusqu'à l'arrivée sur le bateau au comptoir.
06:26Une fois que j'étais au bateau, c'était bon.
06:31C'est incroyable !
06:35Je n'ai pas envie de pleurer.
06:38Cela fait longtemps que j'ai envie de faire cette course-là.
06:41J'essaie de contenir cette émotion pour ne pas inquiéter mes proches.
06:44Quand je serai sur la ligne de départ, vous allez faire une belle fête.
06:47Il faut savoir que vous faites la fête tous ensemble, que vous vous amusez.
06:50Pour moi, c'est l'une de mes belles rachats.
06:53Je vous aime à la folie.
06:56Maintenant, je vais faire ce que j'aime le plus au monde.
06:59Pour moi, ma famille, c'est naviguer.
07:11Toute cette remontée de Chenal, il y avait tellement de monde.
07:14Cela fait des années que je rêve de ça.
07:17Et là, j'y suis. C'est fou.
07:30Je pense que c'est difficile de vivre ça dans d'autres disciplines, dans d'autres événements.
07:35C'est probablement la longueur de cette course qui fait tout ça aussi.
07:38À 13h02, le président du Vendée Globe libère la flotte.
08:023, 2, stop. Départ Vendée Globe 2024.
08:20Et maintenant, nous sommes officiellement seuls.
08:23Et double appartie pour trois mois.
08:27Seul absent de cette grande fête, le vent.
08:30C'est donc au ralenti que la course à la voile la plus dure au monde est lancée.
08:40Pas de vent. Le vent qui monte crescendo.
08:43Le tout au portant.
08:45Du beau temps.
08:47Tu ne peux pas rêver mieux.
08:49C'est peut-être mieux ça que de partir dans 25 nœuds avec de la houle.
08:52Ça permet aussi aux gens sur l'eau d'en profiter.
08:55De prendre le rythme.
08:57D'avoir le temps de s'installer un petit peu à bord.
09:01Au final, ça a calmé les émotions de tout le monde.
09:04Parce qu'en fait, les bateaux traînaient à côté de nous.
09:06Puis à un moment, ils ont fait, bon, ciao.
09:08On ne va pas rester là toute la nuit.
09:11Petit aperçu de la flotte en ce premier soir.
09:15J'ai Charlie Dalin qui va déjà très vite.
09:18Une nuit passée à chercher les moindres souffles de vent.
09:21Charlie Dalin accélère.
09:23Plus rapide sur chaque bord de cette descente dans du vent moyen.
09:26Il prend la tête du classement en début de matinée devant Sébastien Simon et Sam Gochild.
09:31L'état de flot était clairement avec moi sur ce moment-là.
09:34Et quand j'empannais, le vent tournait exactement au moment où je pensais qu'il allait tourner.
09:38Je fais corps avec le bateau.
09:40Dès le début, j'ai une très bonne vitesse.
09:42Je fais corps avec la météo.
09:44Tout de suite, ça m'amène au Cap Finistère en tête.
09:48Là, je navigue bord à bord avec Éric Bellion.
09:51Là, on est encore tous très groupés.
09:53Il y a pas mal de croisements.
09:55La mer est encore relativement plate.
09:57Il va bientôt y avoir un changement de trajectoire
09:59pour aller vers le redoutable Cap Finistère qui va nous attendre avec du vent fort.
10:04Ça, ça s'appelle un départ à la bâtée.
10:07On ne va faire que forcir, mais il y a déjà 30 nœuds.
10:10On va aller prendre le deuxième riz.
10:14Cette fois, ça y est.
10:15On entre dans le vif du sujet.
10:17Le vent monte au Cap Finistère.
10:20J'ai joué beaucoup plus safe que toute la flotte.
10:22J'ai perdu des places, forcément.
10:24Et quelques jours après, j'ai découvert qu'il y en avait plein qui avaient cassé plein de choses.
10:29J'ai plutôt bien fait de jouer très safe au début.
10:32Le merdier, quoi, encore !
10:34Plus grave, Qin Kunshu, le marin chinois, se fait repérer.
10:38Qin Kunshu, le marin chinois, se fait une entorse à la cheville.
10:43Maxime Sorel se fait surprendre.
10:45Peinant à réduire sa grand voile, il est monté dans sa baume
10:47et a été déstabilisé par une vague, se blessant lui aussi à la cheville.
10:52Putain, mais on s'est trop bien préparé pour avoir des merdes comme ça depuis le début.
10:57C'est pas possible, putain !
11:03Non, c'est pas un décevillé, putain !
11:06Si ses soucis techniques seraient potentiellement réparables,
11:09c'est sa cheville, de plus en plus douloureuse,
11:11qui va le contraindre à abandonner à Madère 5 jours après le départ.
11:17Une fois ce coup de vent passé, les bateaux naviguent le long de la péninsule ibérique
11:20et tentent de se projeter sur un Atlantique Nord qui s'annonce très lent,
11:24entre les Canaries et le Cap Vert.
11:26Jouant avec les bascules de vent, Sam Goodchild prend la tête.
11:30Je savais que cela ne signifiait rien, la course dure 3 mois.
11:37Bien sûr, je suis fier parce que mener la flotte du Vendée Globe n'est pas si courant.
11:40C'était la cerise sur le gâteau.
11:43Cap Finistère !
11:46Hop là !
11:48C'est intéressant, il y a du jeu, c'est le début des petits coups à jouer.
11:51On voit qu'il y a Nico Lunewen qui fait une option dans le Nord qui marche très bien.
11:55Seul, Nicolas Lunewen a prolongé très à l'Ouest depuis le passage du Cap Finistère.
11:59Une fois qu'il met du Sud dans sa route,
12:01le skipper d'Holcim PRB navigue à une allure et des angles de vent très favorables,
12:05des conditions idéales qui lui permettent de couvrir une distance record sur 24 heures.
12:12J'ai appris tout à l'heure que j'avais battu le record de distance parcourue en 24 heures en solitaire,
12:18546 000,6.
12:22Les 39 marins cherchent la bonne veine de vent pour descendre vers Madère.
12:26Presque toute la flotte reste compacte.
12:33Tout le monde va par là, et Jean et moi, nous allons par là.
12:38C'est effrayant.
12:40Jean Le Cam est sur cette option, je ne suis pas seul.
12:43Il a une expérience météo en course monstrueuse,
12:45donc je ne suis pas le seul à faire une erreur en descendant par cette route.
12:49J'ai fait mes routages, et il y avait cette option là,
12:52où tu avais une route qui laissait le Cap Vert à tribord,
12:55c'est là où je me suis retrouvé en tête de la course,
12:59pendant je ne sais pas combien de jours.
13:01Il y a des groupes qui partent à l'Est, à l'Ouest,
13:03pour moi c'est vite, il est assez clair qu'il faut aller dans l'Ouest,
13:06parce que les conditions vont vraiment meulir dans l'Est,
13:09et c'est vraiment dangereux de rester là-bas,
13:11même si les bateaux sont mieux classés, parce que c'est plus proche de Cape Town.
13:19La situation météo générale est très inhabituelle.
13:22Les alizés, qui soufflent d'habitude à cette latitude, sont éteints.
13:26Les concurrents sont condamnés à naviguer très lentement.
13:30C'est 8 nœuds.
13:31Là, ça va tourner arrêté, donc ce n'est pas trop stressant.
13:35La tête de la course est très ralentie,
13:37et c'est un vrai resserrement qui s'opère.
13:39Les 15 premiers se tiennent en 60 000.
13:42Il faut en permanence rester vigilant à porter la toile du temps.
13:45À bord, tout le monde tente d'optimiser le moindre souffle pour gagner du terrain.
13:50Je suis en train de vivre un de ces moments magiques.
13:52Je suis en train de surfer une bande de nuages.
13:55En fait, sous cette bande, il y a du vent.
13:57J'arrive au bout du nuage.
13:59Il n'y en a plus après, je crois que j'ai à peu près tout exploité.
14:04Changement de voile, équilibrage des poids à bord,
14:06chaque détail compte dans la quête de déplacement.
14:09La température est montée d'un cran, le vent faiblit et la mer s'aplanit.
14:14Première douche à l'eau de mer, bien sûr.
14:17Je viens de rincer avec un petit peu d'eau douce.
14:20Et là, ça fait du bien d'être propre.
14:22Alimentation, récupération et réparation.
14:25C'est le triptyque de cette fin de première semaine.
14:31Les amis, ça fait une heure que je suis là.
14:34Je suis en train de changer l'anémomètre.
14:36Et là, je viens de finir.
14:39Les favoris ont montré leurs muscles chacun à leur tour,
14:42en se mettant parfois dans le dur.
14:44Désormais, on passe à l'installation du temps long.
14:49Moi, là, je sens plutôt le truc par l'Ouest,
14:51donc j'ai envie d'être placé par rapport à ça.
14:53Et donc, j'essaye de me créer ce petit décalage
14:56qui fonctionne finalement pas si mal.
14:58À ce moment-là, on est 1 et 2 avec Sam.
15:00C'est un super moment, d'ailleurs, de la course.
15:02C'est mon anniversaire.
15:03Je suis en tête du Vendée Globe, donc c'est un bon anniversaire.
15:08Ciao !
15:11C'est un manœuvre fort sur le palais.
15:15Il y a du max.
15:17Je ne sais pas si vous le voyez, Noël, là-bas.
15:20On prend un grain à 35 nœuds dans la nuit noire.
15:25Et là, il y a Louis Burton qui casse juste à côté de moi.
15:29C'est pas possible.
15:30Il y a eu un krach.
15:31Et cinq minutes après, il y a eu deux autres krachs.
15:34Et ça allait bien, la speed, tout.
15:36Par rapport aux bâtons neufs, tout, machin, putain.
15:41Après avoir constaté de larges fissures sur sa coque
15:43au niveau de l'écarteur de Jennaker,
15:45Louis Burton se lance dans une réparation impressionnante en mer.
15:53La tête de la course descend vers l'équateur.
15:55Les deux vulnérables sont en tête.
15:57À l'est, Jean Le Cam et Konrad Kohlmann,
15:59après avoir longé l'Afrique,
16:00se recentrent finalement en milieu de flotte.
16:02Chacun cherche sa voie dans des vents très ératiques
16:05à la bord du poteau noir.
16:08Et c'est reparti pour la dour.
16:11On déride comme on peut.
16:13On va mouiller, on va finir.
16:17Il est 3h du mat',
16:19on est dans un nuage, c'est tout noir.
16:22On a vraiment l'impression d'entrer dans un mur
16:24et on se dit, oh là là, j'avais trop peur
16:26de me prendre du 40 nœuds dès le début.
16:29Et au final, j'ai eu pas de vent.
16:31T'as l'impression de rentrer dans un monde parallèle.
16:35Un cieux, vous l'avez vu ?
16:40J'arrive à sortir du poteau noir, je crois,
16:42avec 50 ou 60 nœuds d'avance,
16:43et donc passer l'équateur en tête.
16:45Moi, c'était vraiment important
16:46d'arriver dans l'Atlantique Sud placé.
16:49Moi, j'ai très très peur que ça,
16:50mais Thomas, il se barre.
16:52Franchement, quand tu vois le scénario,
16:53tu connais les deux bateaux,
16:54tu te dis, mais là, ils vont juste...
16:56On va les perdre.
16:57On a deux petits acolytes
16:59qui sont un petit peu échappés,
17:00mais j'espère aussi que le vent va revenir
17:03et il y a moins que prévu.
17:05Il y a un petit zéphyr qui revient
17:07et là, je me remets à sentir le bateau-là
17:09et à sentir le vent.
17:10Et je pense que si j'en panne,
17:11je vais toucher plus de vent.
17:13Et ça va aller plus vite.
17:15Et j'en panne, et là, comme par magie,
17:17le vent devient un peu plus fort.
17:19Charlie revient fort.
17:21Il quitte le paquet dans lequel il était
17:23et il me recolle.
17:26Sitôt les Alizés du Sud attrapés,
17:28les foilers de tête font pour la première fois
17:30parler leur puissance.
17:31De Charlie Dalin à Justine Métraud,
17:33on se lance dans une course de vitesse.
17:35Objectif pour tous,
17:37accrocher un train de dépression
17:38qui se forme sur les côtes brésiliennes
17:40et qui pourrait les propulser
17:41vers le Cap de Bonne-Espérance.
17:45Et voilà, on est reparti.
17:47On a trouvé du vent.
17:49Ça déboîte 27, 28, 29, 30 nœuds.
17:56Et voilà des vitesses un peu plus normales
17:59pour nos bateaux.
18:00Il ne faut pas grand-chose
18:01pour qu'ils soient à 25 nœuds, le bateau.
18:03Ça va vite facile.
18:06Après dix jours de course,
18:07la flotte s'étire considérablement
18:09en quelques heures.
18:10Les bateaux à dérive, moins rapides,
18:12sont définitivement décrochés.
18:16Ils sont partis.
18:19Et après, nous, on est restés,
18:21à des moments, on était à 4 nœuds.
18:23Ils étaient à 23 nœuds.
18:25Donc l'addition, elle va vite.
18:27Pour autant, le match est très serré
18:29dans ce groupe de dériveurs
18:30qui se disputent la bonne option.
18:32Jean Le Cam est à l'est
18:33et Louis Duc à l'ouest.
18:34Ils accusent plus de 1 000 km de retard
18:36en franchissant l'équateur.
18:38Les 19 premiers, tous des foilers,
18:40à pleine vitesse,
18:41se lancent dans une diagonale des fous.
18:43Il faut surfer la dépression
18:45le plus longtemps possible
18:46pour dévaler vers l'Afrique du Sud.
18:50Il y a un jeu de trouver
18:51où est-ce qu'il faut placer les curseurs
18:53pour ne rien casser
18:54et ne pas laisser les autres s'échapper
18:56trop longtemps.
18:58Le bateau est dans une configuration
18:59assez incroyable.
19:00Il vole.
19:02Il vole vers l'Indien.
19:03Voilà.
19:04C'était trois jours difficiles en vrai.
19:07Les conditions étaient incroyables.
19:09Mais ces bateaux qui vont de plus en plus vite,
19:12quand tu files à 30 nœuds,
19:14avec le bruit,
19:15on a mesuré plus de 90 décibels
19:17quand même en moyen dans le bateau,
19:19ce qui est énorme.
19:20Donc j'avais des bouchons d'oreille
19:21en permanence.
19:22Ça bouge beaucoup.
19:23Ça vole, ça atterrit,
19:24ça se crache, ça tombe.
19:27Pour faire du foiler,
19:28il faut savoir vivre
19:30comme un singe accroché aux branches,
19:32tout le temps tenu aux poignets.
19:34Avec ces conditions,
19:35la mission de la journée,
19:38c'est d'arriver à aller aux toilettes,
19:40de venir en équilibre sur le saut.
19:42Déjà que je ne tiens pas debout
19:44dans le bateau sans m'accrocher fermement.
19:46J'ai sorti le casque lourd
19:48parce que là,
19:50je serais un peu chahuté.
19:51La vie à bord,
19:52ces conditions-là,
19:53c'est quand même un peu galère.
19:54Tu te fais secouer,
19:55t'es tendu de partout.
19:58Quand tu bouffes,
19:59tu t'en mets partout.
20:00Tu tiens parce que
20:01tu sais que c'est peut-être
20:02le coup du Vendée.
20:03C'était ce front-là.
20:06On m'annonce que je commence
20:07à battre le record une fois,
20:09deux fois,
20:10trois fois.
20:11Du coup,
20:12tu rentres dans un rythme
20:13un peu euphorique.
20:15Le record ne cesse d'être battu
20:16et finalement,
20:17Sébastien Simon est le plus véloce.
20:19Il parcourt 615 000,
20:20soit 1140 km en 24 heures
20:22à 25 nœuds de moyenne.
20:25Derrière le quatuor de tête,
20:26les autres tentent de suivre
20:27sur ce bord infernal.
20:29Nicolas Lunewen,
20:30Sam Goodchild,
20:31Yannick Bestaven,
20:32Paul Meya
20:33et Jérémy Beyou
20:34sont décrochés
20:35à plus de 100 000
20:36dans une mer levée
20:37par la dépression.
20:38Ça a été bien sport,
20:39la petite dépression
20:41qui nous a propulsés
20:42tout l'Atlantique Sud
20:43en train de nous presser
20:44dans le Sud.
20:45Et on essaye
20:46de rester
20:47dans le groupe
20:48des quatre devant.
20:51Boris Herrmann
20:52est finalement
20:53le seul skipper favori
20:54pour l'instant
20:55en milieu de peloton.
20:56Une situation
20:57qu'il subit
20:58depuis l'Atlantique Nord
20:59sans parvenir
21:00à combler son retard.
21:02Autour de l'Allemand,
21:03Clarisse Kramer,
21:04Sam Davis,
21:05Justine Metro
21:06forment un troisième groupe
21:07qui n'est plus
21:08dans le même modèle météo
21:09que la tête
21:10à près de 2000 km derrière.
21:13Nous, on a raté
21:14un peu le train du coup,
21:15malheureusement.
21:16J'étais pas très loin
21:17de Paul Meya
21:18qui finit, je crois,
21:19à 5 ou 600 000 devant moi
21:20après cette semaine-là.
21:21Mais voilà,
21:22je me dis que les choses
21:23sont comme elles sont
21:24et puis voilà,
21:25les écarts se sont faits
21:26et puis il faut faire
21:27mon mieux après
21:28avec les conditions
21:29que je vais avoir
21:30à ce moment-là.
21:33Distancées dans cette ruée
21:34vers le Grand Sud,
21:35les foilers
21:36d'ancienne génération
21:37tentent de garder le contact.
21:38Mais pour tous,
21:39c'est une prise de conscience
21:40que la course
21:41est partie par devant.
21:48Mentalement,
21:49c'est assez pénible
21:50de voir les bateaux
21:51de devant s'éloigner
21:52et de se faire rattraper
21:53par ceux de derrière.
21:55C'est vrai que plus on est devant,
21:56vous avez bien compris,
21:57ça fait une semaine
21:58que c'est comme ça.
21:59Plus on est devant,
22:00plus on va vite.
22:01C'est comme dans la vie.
22:02Plus on est riche,
22:03plus on est riche.
22:04Voilà.
22:06La proximité des bateaux
22:07crée une émulation permanente
22:08et tous les concurrents
22:09tentent de descendre
22:10plus vite
22:11sans se faire avaler
22:12par les calmes
22:13de l'Anticyclone de Saint-Hélène.
22:15Ce matin,
22:16scène improbable.
22:18Nous avons un concurrent.
22:20Et voilà les bateaux
22:21qui descendent
22:22très très près.
22:23Le 1er décembre,
22:24en 34e position
22:25après 20 jours de mer,
22:26Manu Cousin
22:27est stoppé net
22:28par un objet
22:29ou un animal
22:30non identifié.
22:31J'ai vraiment eu peur
22:32parce que ça faisait
22:33un fracas énorme.
22:34J'ai battu la gueule
22:35à l'intérieur.
22:36Bon, j'ai pris
22:37quelque chose
22:38au niveau du nez,
22:39du bras,
22:40des côtes.
22:41Mais j'avais bien cru
22:42que ma course
22:43allait rester là.
22:44Ça a touché devant,
22:45c'est sûr.
22:46Et ça n'a pas l'air
22:47trop méchant.
22:48Donc voilà,
22:49je décide
22:51Chabi Veroes
22:52est bon dernier
22:53et très en retard.
22:54Un hauban,
22:55le câble qui tient son mât,
22:56casse en pleine Atlantique Sud.
22:58Le skipper hongrois
22:59renoncera
23:00avant d'entrer
23:01dans l'océan Indien.
23:04Un,
23:05deux,
23:06trois !
23:07Dans ces mers
23:08peu fréquentées
23:09par le trafic maritime commercial,
23:10les concurrents
23:11larguent des flotteurs Argo
23:12que leur ont confié
23:13les scientifiques
23:14de l'Ifremer
23:15pour collecter des données
23:16et améliorer la connaissance
23:17de ces océans sauvages.
23:21Ils ne sont plus que quatre
23:22à se disputer
23:23la première place
23:24au terme
23:25de cette semaine intense.
23:26Charlie Dalin,
23:27Johan Richaume,
23:28Sébastien Simon
23:29et Thomas Ruyant
23:30se sont détachés
23:31et passent le premier cap
23:32de ce tour du monde.
23:36Ça va débilement vite, là.
23:40En fait,
23:41j'ai l'impression
23:42vraiment qu'on m'a téléporté
23:43de l'équateur
23:44au Cap de Bonne-Espérance.
23:46Au final,
23:47j'ai peu de souvenirs
23:48de ce tronçon
23:49tellement il est passé vite.
23:50C'est un Atlantique Sud
23:51vraiment fabuleux.
23:52Trois,
23:53deux,
23:54un, hop !
23:55Cap de Bonne-Espérance
23:56franchi !
23:57Prochaine étape,
23:58entrer dans l'Indien
23:59et que la bataille continue.
24:03Après 19 jours de mer
24:04et avoir dévalé l'Atlantique,
24:063h18 seulement
24:07séparent les quatre premiers bateaux
24:09au moment de passer
24:10la latitude
24:11du Cap de Bonne-Espérance.
24:12Le Cap de Bonne-Espérance,
24:13c'est le premier virage
24:14à gauche
24:15et donc, en fait,
24:16il faut aller
24:17bien placer
24:18au premier virage à gauche
24:19pour engager
24:20les mers du Sud.
24:21Les écarts se créent
24:22à ce moment-là
24:23et c'est là
24:24que la course se joue.
24:37Je ne serais pas surpris
24:38de trouver des gars
24:39de Yoann Richaud.
24:40Charlie Dalin,
24:41c'est celui-là.
24:44Toujours mon site
24:45avec Charlie Dalin.
24:47Généralement,
24:48il va dans la bonne direction.
24:53Bon, voilà un petit peu
24:54ce qui m'inquiète ce matin.
24:57Il y a une énorme dépression
24:59qui va toucher
25:00la tête de la flotte
25:01et qui se creuse,
25:02qui se creuse,
25:03qui se creuse.
25:04Et là, il y a
25:05un choix fort à faire.
25:06C'est un moment
25:07de torture pour moi
25:08parce que je passe
25:0936 heures
25:10de temps en réflexion
25:11avec ce que j'y vais
25:12et ce que je n'y vais pas.
25:13À ce moment-là,
25:14j'étais déjà positionné
25:15très très sud.
25:16Je n'ai pas eu le sentiment
25:17d'avoir le choix
25:18de faire route au nord
25:19ou au sud
25:20ou pas comme Yoann.
25:22Voilà.
25:23C'est soit tu te planques
25:24dans le sud de la dépression
25:25où il y a moins de mer
25:26et par contre,
25:27si ça se décale,
25:28tu vas prendre très très cher.
25:29Moi, je ne le sens pas.
25:30Je vois le truc se creuser.
25:33J'ai quand même
25:34un risque certain
25:35de me faire passer dessus
25:36et prendre cher.
25:37Là, on ne parle pas
25:38de très très cher.
25:39Je vais casser
25:40une écoute de phoque.
25:41On parle de très très cher.
25:42Peut-être,
25:43on ne te reverra plus jamais.
25:46Charlie Dalin
25:47et Sébastien Simon
25:48choisissent donc
25:49de profiter au maximum
25:50du vent de la dépression
25:51en construction
25:52et de garder le cap à l'est
25:53pour rester devant le système
25:54le plus longtemps possible,
25:55faire de la vitesse
25:56sur la route
25:57et ce quel que soit
25:58l'état de la mer.
25:59Un choix risqué
26:00mais si cela passe,
26:01les écarts seront énormes.
26:05J'ai l'impression
26:06de naviguer sur le fil
26:07du rasoir à ce moment-là.
26:08Je sais que je n'ai pas
26:09le droit à l'erreur.
26:10Il faut que je reste rapide
26:11coûte que coûte,
26:12jour et nuit.
26:13Je ne peux pas me permettre
26:14de ralentir.
26:15Si je me fais rattraper,
26:16je me retrouve
26:17dans 100 km hors de vent,
26:18dans 10-11 mètres de mer.
26:20J'étais devant avec Charlie
26:21très sud.
26:22On était les deux seuls.
26:23On voyait les autres
26:24monter au nord, au nord, au nord.
26:25La terre est ronde,
26:26il ne faut pas l'oublier.
26:27Plus tu montes au nord,
26:28plus la route est longue.
26:29Plus tu es au sud,
26:30plus tu es content.
26:31On filait à 20-25 nœuds
26:32avec Charlie
26:33pendant que les autres
26:34subissaient déjà
26:35l'état de la mer du front
26:36et autres.
26:37Clairement, j'ai compris
26:38que j'avais raté un coup
26:39et du coup,
26:40quand je remonte au nord
26:41et que je les vois
26:42et que je comprends
26:44je t'avoue que
26:45je ne passe pas une bonne journée.
26:46Alors que ses poursuivants
26:47montent au nord
26:48pour laisser passer
26:49le gros de la tempête,
26:50Charlie Dalin
26:51pousse sa machine
26:52pendant trois jours
26:53d'une intensité folle
26:54pour rester en avant
26:55de cette énorme dépression.
26:56C'est le seul à y parvenir.
26:57Sébastien Simon
26:58est lui rattrapé.
27:02Je n'ai pas envie
27:03de casser le bateau.
27:04Je vais ralentir un peu.
27:05Et là, je me suis fait
27:06doubler par le front.
27:07Et là, je me suis dit
27:08mais quelle erreur
27:09parce que j'aurais dû
27:10continuer de pousser
27:11avec Charlie
27:12et Charlie,
27:13il n'a jamais vu
27:14cette dépression.
27:15Je sors très éprouvé
27:16du système
27:17et vraiment heureux
27:18d'avoir réussi mon coup.
27:20Charlie Dalin
27:21a fait le break.
27:22La majeure partie
27:23des concurrents
27:24est désormais
27:25dans l'océan Indien.
27:26Le Vendée Globe
27:27entre dans une nouvelle phase,
27:28celle du Grand Sud.
27:29Entre les passages
27:30de dépression
27:31et l'influence
27:32du courant des aiguilles
27:33le long de l'Afrique,
27:34la mer est énorme,
27:35croisée
27:36et la navigation
27:37devient très brutale.
27:39Le jour où j'ai passé
27:40le Cap Bonne-Espérance,
27:41c'était très très très dur.
27:43Ça a été une des journées
27:44les plus difficiles
27:45parce que je me suis retrouvée
27:46dans du 6 mètres de vagues
27:48avec des vagues
27:49hyper hachées
27:50donc très courtes,
27:51le bateau qui tapait.
27:53C'est ça,
27:54toutes les mers du Sud,
27:55ça va être horrible.
28:05Ça vient dans tous les sens
28:06les vagues,
28:07marmite géante.
28:12En fait,
28:13dans la bannette,
28:14il s'est collé au plafond.
28:18Putain,
28:19je viens de casser 3 lattes
28:20dans un jam
28:21à tempestible
28:22dans le front.
28:23Je suis dégoûté, putain !
28:24Putain,
28:25ça fait chier,
28:26il y a 50 nœuds
28:27qui arrivent là !
28:35Le 4 décembre,
28:36Louis Burton
28:37abandonne
28:38après une nouvelle avarie.
28:39Cette fois,
28:40le bateau de son gréement
28:41qui a cassé
28:42et qui l'oblige à renoncer,
28:43son troisième Vendée Globe
28:44s'arrête au cap.
28:51Toujours dans l'océan Indien,
28:52le long de la zone des glaces,
28:53alors qu'il remonte
28:54vers l'Australie
28:55en deuxième position
28:56à plus de 200 000
28:57derrière Charlie Dalin,
28:58Sébastien Simon
28:59connaît une grosse alerte.
29:01Je me réveille,
29:02le bateau couché,
29:03je regarde un peu
29:04sous le vent
29:05et là, je dis,
29:06il manque un truc.
29:07Au fait,
29:08je me rends compte
29:10que c'est comme ça,
29:11c'est vraiment très dur
29:12à encaisser,
29:13je peux l'avouer.
29:14On parlait,
29:15il me déplaît énormément.
29:20Ça y est,
29:21c'est fait.
29:22Cap Lewin
29:23franchi
29:24en tête.
29:28Après 29 jours de mer,
29:29Charlie Dalin
29:30passe son deuxième cap
29:31en tête.
29:32Le trou est fait
29:33sur ses poursuivants.
29:34Sébastien Simon
29:35qui poursuit sa course
29:36accuse 11 heures de retard.
29:37Troisième,
29:38Johan Richombe
29:39est à une journée
29:40derrière Dalin.
29:41Dans l'océan Indien,
29:42la course se durcit encore.
29:52Il y a beaucoup de tempête
29:53dans l'océan Austral.
29:54Ce soir,
29:55il y aura un nouveau vent
29:56à plus de 40 nœuds.
29:59Ne vous inquiétez pas,
30:00la tempête est notre quotidien.
30:08Oh, oh, oh, oh !
30:12Oh, la vache !
30:21Oh, la vache !
30:26Oh, attention !
30:28Je sais qu'on n'est pas
30:29vraiment les bienvenus.
30:30J'ai l'impression
30:31de passer un petit peu
30:32sur la pointe des pieds
30:33pour que la mer
30:34et les vagues
30:35et le vent
30:36me laissent passer tranquillement.
30:39Je vais arracher
30:40un bout de rail
30:44et voilà.
30:48Voilà.
30:50Là, je ne sais pas
30:51comment je vais faire
30:52pour réparer ça.
30:58Là, je ne sais pas.
31:09Il n'y a pas que moi.
31:11Tous les bateaux
31:12ont leur part dans nous.
31:13Ils réparent,
31:14ils reviennent en course.
31:16Il faut avoir
31:17une force morale importante
31:18pour terminer le Vendée Globe.
31:23Dimanche 15 décembre
31:24à 800 milles
31:25au sud de l'Australie,
31:26alors qu'elle effectuait
31:27une superbe course
31:28en 15e position,
31:29la britannique Piper
31:30dématte.
31:34La médaille a décollé
31:35quand il a atterri
31:36sur la mer.
31:38Puis, le mât
31:39est tombé en deux morceaux.
31:44C'est la fin
31:45de notre Vendée Globe 2024.
31:50Déjà plus d'un mois
31:51de mers
31:52et d'aventures extrêmes
31:53ont passé.
31:54Les marins sont fatigués,
31:55à fleurs de peau.
31:56Le voyage
31:57prend le pas
31:58sur la compétition.
32:04Toujours l'horizon
32:05et rien que l'horizon
32:06à perte de vue.
32:07Là, je profite à fond.
32:09Ça me ressource
32:10et ça me donne
32:11des beaux moqueurs.
32:14Ciel bleu,
32:15mer turquoise,
32:16des albatros
32:18tout autour de nous.
32:20Je les vois planer,
32:21descendre dans le vent,
32:22accélérer,
32:23faire demi-tour,
32:24remonter contre le vent
32:26et tout ça
32:27sans embattement d'ailes.
32:28C'est assez impressionnant
32:29à voir et majestueux.
32:31Il y a un mois,
32:33depuis un mois,
32:34on n'est pas assez
32:35d'une somme de l'autre.
32:38Et là,
32:39on est en douze très vite.
32:44C'est surréaliste.
32:45Je sais pas si c'est la Terre
32:46qui est toute petite
32:47mais nos bateaux
32:48qui vont très vite.
32:54Johan Richaume,
32:55depuis sa déconvenue
32:56dans la dépression
32:57des Kerguelen,
32:58a réagi
32:59en accélérant très fort.
33:02C'est un lent effort.
33:03La vache !
33:05C'est 34 nœuds
33:06dans le bas de la vague là.
33:08Le skipper de Paprec Arkea,
33:09troisième,
33:10porte plus de toile
33:11plus longtemps,
33:12une prise de risque
33:13qui fait la différence
33:14en maintenant
33:15un rythme impressionnant
33:16jour et nuit
33:17pendant 15 jours.
33:18Une accélération
33:19qui lui permet
33:20de lâcher Thomas Ruyant
33:21et de revenir
33:22sur le duo de tête
33:23sur ce long bord
33:24sous l'Australie.
33:29Johan avait une phase
33:30assez incroyable
33:31dans le sud.
33:32Il était très très rapide.
33:33Je pense naviguer
33:34certainement un peu
33:35plutôt les coins.
33:36J'arrive pas
33:37à tenir le rythme,
33:38ou en tout cas
33:39les vitesses de Johan
33:40à ce moment là.
33:42À ce moment là,
33:43j'ai un peu compris
33:44des nouvelles choses
33:45sur la façon de mener
33:46le bateau
33:47dans ces conditions là.
33:48Quand j'arrive sous la Tasmanie
33:49avec 200 000 d'avance
33:50sur Thomas Ruyant,
33:51je sors de la Nouvelle-Zélande
33:52j'en ai 800 000 d'avance.
33:53Donc bon,
33:54on va pas fanfaronner non plus
33:55mais par contre
33:56je suis revenu sur les autres.
33:57Donc ça c'est assez
33:59Et ça c'est un gros
34:00un bon coup de boost
34:01c'est clair.
34:03Johan,
34:04juste sous mon vent
34:05qui me double.
34:07Ben oui,
34:08sans foil
34:11je peux pas faire grand chose.
34:15Trop beau !
34:18Super content
34:19d'être venu jusque là
34:20en tout cas.
34:21L'île d'Aucland !
34:22Passé quelques heures
34:23avant Richaume
34:24au large de ces mêmes îles,
34:25Charlie Dalin
34:26est dans un autre
34:27état d'esprit.
34:28Il y a un îlot
34:29qui s'appelle
34:32l'île de la déception.
34:33Voilà,
34:34grosse ambiance.
34:35Car si Johan Richaume
34:36est revenu,
34:37c'est aussi car
34:38Charlie Dalin
34:39sous la Nouvelle-Zélande
34:40a passé 36 heures
34:41à réparer une voile d'avant
34:42déchirée.
34:43Charlie Dalin fait de la couture
34:44dans des conditions complexes
34:45afin de pouvoir réinstaller
34:46et réutiliser cette voile
34:47au plus vite
34:48avant d'attaquer le Pacifique.
34:51C'est bon c'est fait
34:52il n'y a plus qu'à réhisser là.
34:53Il n'y a plus qu'à réhisser
34:55et c'est bon.
34:57Le trio de tête
34:58s'est échappé dans le Pacifique.
34:59Derrière,
35:00l'anticyclone australien
35:01et son absence de vent
35:02usent les nerfs des skippers.
35:04C'est un véritable bouchon
35:05qui se forme sous la Tasmanie.
35:07Les dix poursuivants
35:08se trouvent coincés
35:09en attendant la prochaine dépression
35:10qui leur permettra de repartir.
35:13Les trois premiers sont loin,
35:14ils sont passés
35:15dans un autre système météo
35:16donc ils n'ont pas à subir
35:17cette zone de vent faible.
35:19Donc malheureusement
35:20pour le moment
35:21on ne les reverra pas.
35:22Je suis un peu dépité là.
35:24Nicolas Lunewen,
35:25Thomas Ruyant
35:26et Jérémy Beyou
35:27sont désormais ensemble.
35:29Frustrés de ne pouvoir
35:30revenir avant le Cap Horn,
35:31ils vont devoir rester
35:32sur la bordure
35:33de cette zone des glaces
35:34à se faufiler
35:35sous les trous de vent.
35:36Poursuivis par
35:37Yannick Bestaven,
35:38Paul Meya,
35:39Justine Métro
35:40et Boris Herrmann
35:41car l'Allemand
35:42est enfin revenu
35:43dans le top 10.
35:45Ça bombarde !
35:47Tise les ponceurs !
35:50Il y a un front
35:51qui descend du nord
35:52avec du vent très fort
35:53sur notre zone de course.
35:54Moi j'ai un peu d'avance
35:55sur Sam et Clarisse
35:56à ce moment-là
35:57peut-être 50 ou 60 milles
35:58et en fait c'est ce qui me permet
35:59juste d'être...
36:00C'est ce petit écart
36:01qui me permet de partir
36:02avec la dépression.
36:05Je suis dégueu !
36:06Je suis tellement dégueu
36:07que je me suis battue pour rien
36:08et maintenant il n'y a plus de vent
36:09et il faut que j'aille
36:10renvoyer une voile.
36:11Je ne sais même plus où je vais
36:12parce que moi
36:13je pensais rester
36:14dans ce putain de front
36:15et j'ai tout perdu quoi !
36:16Ça fait chier !
36:19Clarisse et Sam
36:20ont été déçus de rater le train
36:21et par contre les conditions
36:22sont vraiment très dures aussi.
36:23Je suis un peu isolée
36:24du coup à ce moment-là
36:25vu que j'ai creusé
36:26l'écart derrière
36:27et que Boris a commencé
36:28à avoir un peu d'avance sur moi.
36:29Je suis vraiment dans le pire
36:30où je suis vraiment
36:31dans 35 noeuds et plus
36:32pendant plusieurs jours.
36:35Plus loin derrière
36:36Jean Le Cam
36:37est en 18ème position
36:38grâce à une trajectoire magistrale
36:40dans un océan indien
36:41particulièrement musclé.
36:42Le Cam arrive sous l'Australie
36:44en tête d'un groupe de bateaux
36:45dans lequel la compétition
36:46est acharnée.
36:47Deriveurs et foilers,
36:48régates au contact,
36:49poussés par les trains de dépression
36:51qui se succèdent sans relâche.
36:55C'est un océan indien hyper dur.
36:56Il y a de la vie
36:57de tous les concurrents.
36:58Ils sont contents
36:59quand je dis ça
37:00parce qu'ils disent
37:01qu'ils ne savent pas trop
37:02et que j'ai de l'expérience.
37:03Non, vraiment,
37:04c'est un océan indien
37:05hyper difficile.
37:10Là, c'est tension max.
37:14Il reste trois heures
37:15à tenir là,
37:16pour que ça tienne.
37:18Pour que ça tienne.
37:20C'est la grosse merde.
37:21Le bateau qui est en train
37:22de se disloquer.
37:23Là, il y a une grande fissure
37:24tout du long.
37:30Oh la vache !
37:32Putain, j'aurais dû
37:33mettre des lunettes.
37:36Je vais faire
37:37peut-être un peu plus attention
37:38et y aller plus mollo
37:39dans les fronts.
37:40C'est pas vraiment de ma faute,
37:41c'est à cause de Benjamin Ferré
37:42et dès que je suis
37:43à côté de lui,
37:44j'ai mon égo
37:45qui prend le dessus
37:46et il faut absolument
37:47que j'aille plus vite que lui.
37:48Sinon, ça ne va pas.
37:50Là, je suis dans une bague
37:51qui a été éjectée.
37:52Mais vraiment,
37:53comme un accident de voiture,
37:54je me suis,
37:55mais je me suis vraiment
37:56fait mal à la nuque,
37:57aux épaules,
37:58à la tête.
38:01Tout début décembre,
38:02j'étais à deux doigts
38:03d'abandonner.
38:05J'avais eu le problème
38:06de saffron
38:07et je me suis dit
38:10essaye ton système
38:11et va jusqu'en Australie,
38:12vois si c'est possible
38:13d'aller jusqu'en Australie.
38:14Mais ça y est,
38:15on est en Australie.
38:17C'est un truc de fou.
38:19On est à l'autre bout
38:20de la Terre !
38:30À l'autre bout
38:31des mers du Sud,
38:32alors que la flotte
38:33est éparpillée
38:34le long de la zone des glaces,
38:35Charlie Dalin
38:36et Johan Richaume
38:37sont entrés dans un duel
38:38extrêmement intense.
38:39Un moment clé
38:40de la confrontation
38:41entre les deux.
38:42Les deux foilers
38:43sont sur un bord direct
38:44à très haute vitesse
38:45jusqu'au Cap Horn,
38:46un match de très haut vol
38:48mais aucun des deux
38:49ne parvient à prendre l'ascendant.
38:55Moi je pense que
38:56je vais l'ouvrir complet
38:57à ce moment-là,
38:58sauf que je bute
38:59dans le système de devant.
39:00J'ai pas de vent.
39:01J'arrive au Horn,
39:02j'ai pas de vent.
39:03Le vent rentre derrière
39:04et il n'y a pas d'écart,
39:05on passe avec 9 minutes
39:06au Cap Horn.
39:13On y est !
39:20On a fait le Cap Horn quoi !
39:23En tête !
39:25Un truc de malade !
39:29On y est !
39:32Trop bien de le voir de jour !
39:38Il me vole le Cap Horn,
39:40je pense que
39:41j'aurais pu l'avoir,
39:43mais malgré tout,
39:44ça reste un moment de joie fort.
39:46Je décide de profiter
39:48de ce Cap Horn.
39:5235 heures après,
39:53dans une mer
39:54beaucoup plus formée
39:55et un vent
39:56beaucoup plus fort,
39:57Sébastien Simon
39:58passe 3ème au Cap Horn.
40:05À un moment donné,
40:06sur les classements,
40:07je regardais même plus
40:08les premiers
40:09parce que tu voyais
40:10la trace toute droite
40:11direction le Horn.
40:12J'ai dit putain,
40:13mais pourquoi nous,
40:14on fait deux fois le chemin ?
40:18Si Thomas Ruyant
40:19a fait un bel écart
40:20dans la traversée du Pacifique
40:21pour défendre sa 4ème place
40:22et ce,
40:23malgré des conditions
40:24beaucoup moins favorables
40:25que pour les leaders,
40:26ces 6 poursuivants
40:27sont de Jérémy Beyou
40:28à Yannick Bestaven,
40:29très groupés
40:30et se tiennent
40:31en 200 000 nautiques.
40:41Putain !
40:42Au 47ème jour de course,
40:43Yannick Bestaven
40:44doit faire face
40:45à une avarie
40:46de son système de bar
40:47et le fond de coq
40:48de Maître Coq
40:49se délamine.
40:50Il rejoint Ushuaïa
40:51pour s'abriter
40:52mais une fois réparé,
40:53il reprendra la mer
40:54pour terminer son tour du monde
40:55hors course.
40:56J'ai reçu beaucoup
40:57de messages de soutien
40:58et de tout le monde
40:59et je vous remercie beaucoup
41:00parce qu'il y a
41:01des moments difficiles,
41:02c'est pas simple
41:03le Vendée Globe.
41:08Cap Horn ça y est !
41:09Cap Horn !
41:10Le Vendée Globe,
41:11c'est aussi du plaisir intense.
41:12Comme celui que vit
41:138 jours après les premiers
41:14et avec moins de 7 heures d'écart,
41:15le trio d'utreux
41:16Kramer-Davis
41:17qui sort enfin du Pacifique.
41:18Je suis en piste
41:19absolue.
41:20J'ai l'impression
41:21de sortir
41:22d'un mois d'hibernation.
41:23Ce soleil !
41:24C'est la première fois
41:25que j'ai du soleil comme ça.
41:26On voit pas le Cap Horn
41:27mais on l'imagine.
41:28C'est incroyable.
41:29C'est incroyable.
41:30C'est incroyable.
41:31C'est incroyable.
41:32C'est incroyable.
41:33C'est incroyable.
41:34C'est incroyable.
41:35C'est incroyable.
41:36On voit pas le Cap Horn
41:37mais on l'imagine.
41:40J'ai eu une malade
41:41qui m'a escortée
41:42à côté des îles ce matin.
41:44Grâce à Cloture,
41:45mon mère du Sud,
41:48qui était incroyable.
41:49J'ai adoré.
41:51J'ai pas toujours bien navigué
41:53mais même si c'était difficile,
41:55j'ai adoré.
41:56C'était trop bien.
41:59Après une semaine en tête
42:00depuis le passage du Cap Horn,
42:01Johan Richaume s'apprête
42:02à entrer dans le front semi-permanent
42:04du Cabo Frio
42:05au large du Brésil.
42:06Cette zone météo est très perturbée,
42:08les prévisions très peu fiables,
42:10les zones sans vent sont piégeuses.
42:12C'est là que la capacité
42:13de Massif Santé Prévoyance
42:14à aller plus vite dans le petit temps
42:16va faire la différence.
42:17C'est compliqué.
42:18Ça avance pas.
42:20On rentre dans le front.
42:21En fait, moi, je galère entre les nuages,
42:23je me prends des refus,
42:24des machins, des trucs
42:25et j'arrive plus trop
42:26à avancer vers l'Est.
42:27Et lui, il passe crème.
42:28Il rentre par derrière,
42:29il décale de 10 000
42:30et moi, j'ai jamais pu faire ça.
42:32Yoann doit être par là, quelque part.
42:35À 30-40 000.
42:37À la louche.
42:39Je suis assez trousse.
42:41Il fallait que je me décale
42:42un peu à l'Est.
42:43J'entendais vraiment
42:44que ça allait être la bonne ligne
42:45et puis je grappille
42:46des milles sur lui
42:47et j'arrive à le doubler
42:48et j'arrive à grappiller.
42:49Les performances de Massif
42:50sont très bonnes
42:51dans les conditions
42:52qu'on rencontre
42:53et voilà, après,
42:54j'arrive à augmenter,
42:55augmenter, augmenter
42:56mon avance au fur et à mesure
42:58dans cette zone-là.
43:01Il y a une part de réussite.
43:03Et je t'avoue honnêtement
43:04que je pense que
43:05même si j'avais réussi à passer,
43:06vu son potentiel
43:07dans la remontée,
43:08je pense que c'était
43:09peut-être pas assez non plus.
43:10L'impact est dur, c'est sûr.
43:12De se faire dépasser comme ça,
43:14c'est un peu une fessée,
43:15globalement.
43:16Et puis en public.
43:20Charlie Dalin s'envole.
43:21À l'Équateur,
43:22il a près de 8 heures d'avance
43:23sur Yoann Richaud
43:24pour la première fois
43:25dans sa carrière.
43:26C'est un moment
43:27où il a l'impression
43:28qu'il n'y a plus rien.
43:29Il a près de 8 heures d'avance
43:30sur Yoann Richaud
43:31qui ne reviendra plus.
43:40Oh putain !
43:42Il y a un iceberg !
43:45Il y a un iceberg
43:46à l'avant de travers.
43:48Ah la vache,
43:49ça fait flipper !
43:53C'est un iceberg monstrueux.
43:55Il est énorme.
43:56Si tu tapes quelque chose
43:57par ici,
43:58c'est la fin du jeu.
44:01En plein milieu du Pacifique,
44:02les concurrents sont confrontés
44:04à la présence d'icebergs
44:05dérivants au-delà
44:06de la limite des glaces.
44:07Des morceaux de banquise
44:08repérés grâce au travail
44:09de surveillance par satellite
44:11de la société CLS
44:12qui informe les skippers
44:13du danger situé sur leur route.
44:17Quelques jours plus tard,
44:18en approche du Cap Horn,
44:19ce sont d'énormes dépressions
44:20descendant le long
44:21de l'Amérique latine
44:22qui effraient les skippers.
44:23Certains font le pari
44:24de passer le plus vite possible
44:25pour éviter
44:26le gros coup de vent.
44:27D'autres choisissent
44:28de freiner
44:29et de mettre
44:30leur course en pause.
44:31Je suis terrifiée
44:32à l'idée d'aller là-dedans.
44:33Je ne me sens pas
44:34d'aller dans du...
44:35En fait,
44:36dans la dépression,
44:37ils disent qu'il y a
44:3840 nœuds,
44:39rafales jusqu'à 55.
44:40Là,
44:41j'ai zéro expérience
44:42sur cette partie du monde.
44:43Je ne sais pas du tout
44:44à quoi m'attendre.
44:45Donc,
44:46mon objectif,
44:47c'est de terminer
44:48le Vendée Globe.
44:49Et vraiment,
44:50je me suis dit
44:51ouais,
44:52ma décision,
44:53c'est bon,
44:54je vais me reposer,
44:55laisser passer ça
44:56et on verra.
44:59Eric Bellion
45:00s'arrête au Malwin.
45:01L'axe de son été
45:02de J2 est défaillant.
45:03Le skipper d'Alta
45:04via Stendhazwan
45:05s'abrite pour réparer
45:06et donc abandonne
45:07avant de boucler
45:08son tour du monde
45:09hors course.
45:14La remontée
45:15de l'Atlantique
45:16est laborieuse
45:17pour le groupe du top 10
45:18qui se déchire
45:19pour les places d'honneur.
45:20La régate est intense
45:21et les stratégies divergent
45:22pour remonter
45:23et ne pas se perturber.
45:45Il pleut !
45:50C'était bien
45:51de revenir dans l'Atlantique
45:52et très bien
45:53d'avoir l'opportunité
45:54de regagner des places
45:55et cela s'est mieux passé
45:56que j'aurais pu l'imaginer
45:57de passer de la 9ème place
45:58au Horn
45:59à 4ème
46:00à Cabo Frio.
46:01C'était super
46:02de revenir dans le match
46:03et d'avoir des places
46:04pour lesquelles se battre.
46:09Je sais pas dans quoi je suis là
46:10mais
46:11c'est la merde,
46:12c'est vraiment la merde.
46:15Je vois le vent qui monte
46:1630, 40,
46:1745,
46:1850,
46:19je suis dans ce truc là
46:20et donc
46:21ça a duré une demi-heure,
46:22trois quarts d'heure,
46:23une heure
46:24et je me dis
46:25putain le bateau
46:26il va pas tenir en fait.
46:28J'ai détruit le J2
46:29putain !
46:35J'ai mis
46:36le J2 en lambeau
46:38à l'intérieur.
46:41Putain,
46:42j'ai jamais eu ça quoi.
46:43Moralement,
46:44dur
46:45parce que la météo
46:46fait que ça recolle pas derrière
46:47et puis qu'ensuite
46:48j'ai pu
46:51j'ai pu le bon arme.
46:54Peu à peu,
46:55les bateaux blessés sont distancés.
46:56C'est Jérémy Beyou
46:57qui sort gagnant
46:58de ce très difficile combat
46:59pour la quatrième place
47:00dans le retour
47:01dans l'hémisphère nord.
47:02Usé par cette remontée fastidieuse,
47:04le peloton connaît
47:05des avaries multiples.
47:07T'as les tecs à casser ?
47:08Enfin,
47:09les mérions ?
47:10Paul Meya
47:11et Sam Goodchild
47:12qui étaient à la bagarre
47:13avec Jérémy Beyou
47:14jusqu'aux assorts
47:15sont définitivement décrochés
47:16après une case d'été pour l'un
47:17et une grand voile
47:18explosée pour l'autre.
47:22Oh !
47:26Lancé dans un sprint final effréné,
47:28Charlie Dalin
47:29n'aura pas commis d'erreur.
47:30Toujours le plus rapide,
47:31le skipper de Massive Santé Prévoyance
47:33a fermé toutes les portes
47:34dans lesquelles
47:35Johan Richaume
47:36aurait pu rêver de s'engouffrer.
47:39J'ai eu peur jusqu'au bout
47:40parce que
47:41il y a quatre ans
47:42j'avais fait l'erreur
47:43de penser victoire acquise
47:44la dernière après-midi en mer
47:45et cette année
47:46j'ai pas du tout voulu
47:47faire cette erreur
47:48et je me suis
47:49vraiment
47:50autorisé à y croire
47:51que
47:52seulement quelques heures
47:53avant l'arrivée.
47:58Attention pour l'arrivée
47:59de Charlie Dalin
48:02top Massive Santé Prévoyance
48:04vainqueur
48:05du Vendée Globe
48:062024-2025.
48:09Le 14 janvier
48:10dans une lumière divine
48:11Charlie Dalin coupe la ligne
48:12en vainqueur
48:13et met fin à huit ans
48:14d'une quête obsessionnelle
48:15de victoire.
48:17J'ai jamais vécu
48:18des émotions pareilles.
48:19C'était de la folie
48:20cette ligne d'arrivée
48:21avec la lumière
48:22comme ça du jour
48:23qui commençait à percer
48:25j'ai jamais vécu ça de ma vie
48:26c'était incroyable
48:27c'était incroyable comme moment.
48:36C'est un torrent d'émotions
48:37un torrent de joie
48:38qui m'a envahi
48:39quand j'ai franchi
48:40cette ligne d'arrivée
48:41c'était
48:42c'était juste
48:43juste incroyable
48:44juste dingue
48:46d'avoir Oscar et Perrine
48:47qui m'ont à bord
48:48de pouvoir les retrouver
48:49enfin
48:50de pouvoir les serrer dans les bras
48:51de rentrer dans le club
48:52très très très très fermé
48:53des vainqueurs du Vendée Globe.
49:01Une performance magistrale
49:03son temps de course
49:04est de 64 jours
49:05et 19 heures
49:06il pulvérise le record
49:07d'Armel Leclerc
49:08de 2016
49:09de plus de 9 jours.
49:11C'est ce que je venais chercher
49:12sur ce Vendée Globe
49:13c'est de la compétition
49:14de la confrontation
49:15et ça a été beaucoup avec Johan
49:16et je pense que si
49:17on a réussi d'autant
49:18c'est aussi beaucoup
49:19grâce à lui
49:20parce qu'on s'est tirés
49:21l'un l'autre vers l'eau
49:22ça nous a obligés
49:23à naviguer vraiment
49:24pied au plancher
49:25pendant tout le tour du monde
49:26ça a été un rythme incroyable
49:27j'ai l'impression
49:28d'être parti avant-hier.
49:44Pour sa première participation
49:45au Vendée Globe
49:46Johan Richaume arrive
49:4722 heures plus tard
49:48en deuxième position.
49:52L'émotion d'avoir
49:53fini un tour du monde
49:54incroyable
49:55je ne sais pas si
49:56un jour j'en avais vraiment rêvé
49:57mais en tout cas on l'a fait
49:59et la fierté
50:00d'avoir mené une équipe
50:02d'une page blanche
50:03il y a trois ans
50:04à une deuxième place
50:05sur le Vendée Globe
50:06à titiller le premier
50:07juste l'envie
50:08de partager avec tout le monde
50:09l'envie de fêter ça
50:10dignement.
50:16Deux jours et 17 heures après
50:17c'est Sébastien Simon
50:18troisième
50:19qui rentre chez lui
50:20en héros.
50:22Finir troisième
50:23c'est un scénario
50:24magique
50:25malgré cette avarie de foil
50:26on pourrait refaire
50:27le match mille fois
50:29mais ça sert pas
50:30à grand chose
50:31Charlie il mérite
50:32cette victoire
50:33il a fait preuve
50:34d'une constance incroyable.
50:35Une énorme dépression
50:36balaie le golfe
50:37de Gascogne
50:38au moment où le reste
50:39du top 10 arrive au sable
50:40soit neuf jours
50:41après Charlie Dalin.
50:43Il y a des quatrièmes places
50:44qui sont comme des défaites
50:45et ça là c'est plutôt
50:46comme une victoire.
50:47C'était hyper intense
50:48c'est ça que j'ai adoré
50:49sur ce Vendée
50:50c'est le fait d'être
50:51tout le temps
50:52contre des concurrents
50:53ça c'était génial
50:54génial génial génial.
50:56Thomas Ruyant
50:57qui faisait partie
50:58des favoris au départ
50:59prend la septième place.
51:00J'aurais aimé mieux
51:01et c'est aussi ça
51:02qui est dur
51:03c'est quand on a gagné
51:04des courses
51:05on sait ce que c'est
51:06on a envie de revivre ça
51:07c'est un peu une drogue
51:08c'est vrai
51:10c'est de l'émotion
51:11incroyable.
51:15Christine Métraud
51:16devient la femme
51:17la plus rapide
51:18autour du monde en monocoque
51:19première femme
51:20et première internationale
51:21de cette course.
51:22Le match des bateaux
51:23à dérive
51:24est disputé
51:25jusqu'au dernier mètre
51:2616 minutes seulement
51:27séparent Benjamin Ferré
51:2816ème
51:29de Tanguy Le Turc
51:3017ème
51:3120 jours après Charlie Dalin.
51:33A 65 ans
51:34Jean Le Cam
51:35a bouclé son cinquième
51:36Vendée Globe
51:37en vingtième place
51:38et il était aux premières loges
51:39pour assister
51:40à l'incroyable engouement populaire
51:41lors du retour
51:42de Violette d'Orange
51:43pour fêter
51:44la plus bluffante
51:45jeune femme
51:46de 23 ans
51:47en 90 jours.
51:4930ème
51:50en 99 jours de mer
51:51Xu Jingkun
51:52est devenu
51:53le premier marin chinois
51:54à terminer un Vendée Globe
51:55et le deuxième marin
51:56handisport
51:57à réussir
51:58cette performance
51:59après Damien Seguin
52:00qui lui a bouclé
52:01son deuxième Vendée
52:02en quinzième place.
52:04Ce sont finalement
52:0533 bateaux
52:06qui rentrent
52:07au sable de l'Aune
52:08toujours salués
52:09par la ferveur populaire
52:10des Vendéens.
52:11Ce dixième Vendée Globe
52:12a tenu toutes ses promesses
52:13et restera
52:14comme une référence
52:15pour la performance sportive
52:16de Charlie Dalin.
52:18La onzième édition
52:19du Vendée Globe
52:20aura lieu en 2028.