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L'interview Tac O Tac de Yolande Moreau
Transcription
00:00Je suis Yolande Moreau et je participe à l'interview TAC O TAC.
00:13Aussi un élément déclencheur, c'est-à-dire drôle, grave, racontant les choses de la
00:25vie, comme de la peinture, une autre manière de faire que ce que je connaissais à l'époque.
00:32Pour moi, déclencheur aussi.
00:34Ce qui est super, c'est que c'est la reconnaissance d'une profession.
00:39Après, tout est toujours tout à recommencer, mais en même temps, ça fait plaisir quand
00:44même.
00:45Ça flatte les gouts.
00:46C'est l'homme de ma vie, mon compagnon.
00:53Il m'accompagne un peu partout.
00:57Tout ce qu'on partage, une grande connivence, des petites engueulades aussi, c'est l'homme
01:09de ma vie.
01:10Une enfance évoluée, heureuse, et en même temps comme peut-être l'enfance aussi parfois
01:22compliquée, secrète, avec des non-dits, mais c'est la mienne.
01:37Philippe Bollier, professeur que j'ai connu dans les années 80, où j'ai découvert
01:45le clown, un grand directeur d'acteurs, aussi j'aurais pu faire un métier différent.
01:51Si je l'ai fait, c'est parce que tout à coup, il m'a dit, et aussi en partant
01:55de ses cours, Bollier m'a dit « tu dois écrire ». Personne ne m'avait dit ça.
01:59J'ai écrit.
02:03Une réalité de notre époque, une des réalités pas drôles qui nous entoure, c'est Arte
02:13qui m'avait demandé de faire un documentaire là.
02:16J'ai beaucoup hésité, je n'ai pas du tout regretté.
02:19J'ai pu faire quelque chose, beaucoup grâce à Laurent Gaudé, qui a écrit des poèmes.
02:26C'était une autre manière de parler de cette réalité-là.
02:29Un grand moment dans ma vie, on improvisait déjà pour les spectacles, donc on avait
02:41une habitude de l'impro, les déchiens c'était des moments très courts, avec vraiment un
02:49début, un milieu, une fin.
02:50Quand des gens faisaient ça, on savait qu'il fallait trouver la fin.
02:54On se battait un peu à qui allait la trouver.
02:58Mais aussi, ça m'a familiarisé avec l'impro, j'ai fait aussi confiance.
03:07Si on ne parle pas, on existe aussi.
03:13Un grand souvenir de mes grandes espérances de ma jeunesse, je pensais que tout allait
03:21aller mieux, qu'il fallait retrouver d'autres valeurs, et je ne trouve pas que tout va mieux.
03:30Le premier film, Saint-Aunilois, Grande Dame, la plus anticonformiste que j'ai rencontrée
03:41de tous les gens qui ont tourné.
03:43C'est le moment de grâce, j'ai vu les plages d'Agnès, j'étais scotchée, je me disais
03:55qu'est-ce que tu veux faire du cinéma ? Elle ose tout, elle ose raconter sa vie, elle se
04:03déguise en patate, elle a une invention folle pour raconter le siècle dans lequel on vit.
04:11Je ne sais pas trop quoi en penser maintenant, je crois que je reste malgré tout croyante.
04:19On vit dans un monde qui nous dépasse tellement, que je pense toujours qu'il y a peut-être
04:28quelqu'un derrière.
04:29J'étais très catholique quand j'avais 12-13 ans, j'étais une grenouille de bénitier.
04:35C'est là que j'ai appris à boire du vin blanc, parce que j'ai servi la messe.
04:41Très bon.
04:45Premier spectacle, en revenant de l'école de clowns, j'ai commencé dans la rue, j'ai
04:50fait des petites appros à gauche, à droite, le festival de Rochefort, ça l'a fait, puis
04:56j'ai beaucoup tourné ce spectacle qui est un spectacle tragi-comique, ça fait rire
05:01Et en même temps, c'est assez graissant, et ça m'a amené à partir de là, peut-être
05:08aussi de fil en aiguille, j'étais infante, j'ai fait ça, ça m'a amené Varda, ça
05:15m'a amené, on m'a parlé de Deschamps, Deschamps, voilà, une chose en mène d'autre.
05:24Ça fait un bout de temps qu'on est ici, on n'est pas terminés, ça fait, on y vit
05:29depuis presque 33 ans, je crois, j'aime bien, je vis la campagne, je réunis des rêves
05:36que j'ai eus quand j'étais adolescente, l'envie de campagne, pendant longtemps j'ai
05:40fait potager, maintenant je n'y arrive plus, mais c'est mon mari qui fait, et j'aime
05:45bien cette quiétude dans laquelle on vit, le temps qui s'écroule, qui s'écroule
05:52différemment peut-être que dans une ville, je retourne souvent à Bruxelles, mes enfants
05:56y vivent, le moins souvent possible à Paris, j'aime bien y être, mais j'en use comme,
06:02et après, dès que je pars et que j'arrive dans les petites routes là, je suis contente.

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