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00:00Bienvenue au Coeur du Crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:57J'ai un besoin désespéré d'argent.
01:03On s'en tire convenablement, Marcia et moi, vivant au jour le jour de ce que je gagne sur le chantier de construction depuis que j'ai été libéré sur parole.
01:13Mais d'ici un mois, nous aurons une autre bouche à nourrir.
01:18Le vendredi, jour de la paie, on se sent plein aux as.
01:22Mais dès le jeudi, on est fauchés comme les blés.
01:26Les ouvriers non spécialisés, ex-taulards de surcroît, ne gagnent pas des milles et des cents, vous savez.
01:33C'est pourquoi j'ai préparé le coup de la banque.
01:37Marcia, moi et le bébé, on disparaîtra ensuite dans un coin reculé du monde où personne n'aura jamais l'idée de venir nous chercher.
01:45Et le bébé pourra grandir tranquillement en ayant tout ce qu'il lui faut, sans se douter que son paternel a purgé sept ans de prison.
01:54« Il m'aurait juste assez d'argent pour un paquet de chips, un pain et un peu de viande froide », me dit Marcia ce jeudi-là.
02:03Il pleut. Je travaille pas les jours où il pleut.
02:08Mais aujourd'hui, remarquez, ça m'arrange, sinon j'aurais dû me faire porter malade pour pouvoir assurer le rendez-vous que j'ai pris pour deux heures avec Duck et son copain Jack.
02:18« J'ai plus un sou », que je réponds à Marcia.
02:22« Je mens, parce qu'il me reste un billet de cinq dollars, mais j'en aurais besoin tout à l'heure. Et puis, on n'a pas besoin de tout raconter aux femmes. »
02:32Elle fronce les sourcils.
02:35« Pourtant, Johnny, d'après mes calculs, il devrait nous rester encore cinq dollars cette semaine. »
02:42« Eh ben, tu t'es trompée, ma chérie. Tant pis, je me contenterai d'un sandwich. On se rattrapera demain avec deux steaks saignants. Allez, va vite faire les courses. Je commence à avoir faim. »
02:53Elle proteste un peu pour le principe. Elle voudrait bien m'envoyer à sa place faire les courses, mais moi, c'est pas mon truc, les courses.
03:01Et puis, j'ai autre chose à faire pour l'instant. Je suis même pressé de l'avoir filée, alors je la pousse vers la porte.
03:08À peine cinq minutes après son départ, j'enfile mon impair et je descends à mon tour les marches à l'arrière de l'immeuble.
03:15Notre vieille bagnole tousse et crachote, mais consent à démarrer. Je la changerai bientôt pour une décapotable blanche.
03:24Le problème, bien sûr, ce sera d'expliquer à Marcha comment j'ai pu me la payer. Elle ne manquera pas de s'étonner de notre soudaine richesse.
03:31Ça risque même de faire une sérieuse crise dans notre vie. Il y a maintenant dix-huit mois que je me tiens tranquille.
03:38C'était d'ailleurs la condition sine qua non pour qu'elle accepte d'habiter avec moi. Mais il faudra bien qu'elle comprenne, hein ?
03:45Notre bébé a le droit d'être élevé comme il faut, lui aussi. Évidemment, j'avais promis de plus faire de bêtises.
03:54Mais la prochaine fois, je la tiendrai, ma promesse. C'est promis.
03:59Je retrouve Duck et son copain Jack au bar de la Grand-Rue comme prévu.
04:04Nous avons, Duck et moi, partagé une cellule pendant cinq ans des sept ans que j'ai passés en prison.
04:13Il a été relâché sur parole trois mois avant moi et j'ai repris contact avec lui à peine quinze jours après ma sortie.
04:20Duck vit de petits cambriolages, style station-service, magasin spiritueux, de temps en temps un supermarché.
04:30Duck n'est pas taillé pour monter un grand coup, mais grâce à ses petites affaires, il m'a aidé à survivre à ma sortie de prison.
04:40Libéré sur parole, je devais me tenir à carreau.
04:43Enfin, grâce à lui, j'ai pu meurir le grand projet qui nous permettra de toucher le paquet et de vivre à l'aise jusqu'à la fin de nos jours.
04:53J'aurais plus vite fignolé mon chef-d'œuvre si je n'avais pas entre-temps rencontré Marcia, mais maintenant, je suis prêt. Je suis prêt. Il n'y a plus qu'à agir.
05:03J'ai convoqué Duck avec son copain aujourd'hui pour pourfiner les détails.
05:08Ils sont assis l'un en face de l'autre dans ce bar crasseux, chacun devant une bière.
05:14Je m'installe avec eux et je commande une tournée en exhibant mon dernier billet de cinq dollars réservé à cet effet.
05:21Dans les affaires, il faut savoir investir pour inspirer confiance.
05:27Le copain, Jack, hoche la tête et demeure silencieux.
05:32Il doit avoir dans les vingt-cinq ans.
05:34Il me paraît un peu modeste, mais tout de même propre et en bonne santé.
05:38J'aime bien la façon dont il m'évalue tandis que je l'inspecte.
05:42Ça m'apprend quelque chose sur lui.
05:45C'est pas un fonceur, mais un type qui fait attention, en tout cas qui regarde où il met les pieds, et je trouve ça rassurant.
05:53Je sais en outre qu'il n'a jamais été arrêté.
05:56J'espère qu'il sera capable de tenir Duck en laisse pour le coup de la banque.
06:01Alors je déballe tout.
06:04J'explique le coup en long, en large et en travers.
06:08Non pas que mon plan soit tellement compliqué, mais ce sont les détails qui font la différence entre la prison et la belle vie.
06:16J'ai foncé une fois sans prendre le temps de polir les bords, et j'ai chopé sept ans.
06:23Quand je termine, je vois Duck qui est emballé, tandis que Jack hoche pensivement la tête.
06:31Je commande une nouvelle tournée, et Jack me dit enfin,
06:36« Ça me paraît au poil, bien que je ne sois pas très chaud à l'idée d'être le gardien des femmes à la maison, j'aimerais mieux partir avec le fric. »
06:44Nous commençons à discuter.
06:47Heureusement, au bout d'un moment, Duck se lève pour aller jouer au flipper,
06:51ce qui me permet d'expliquer à Jack qu'il est le seul sur lequel je puisse compter,
06:56car Duck sera toujours tenté de faire passer le plaisir avant les affaires.
07:02« Tu comprends, mon petit Jack, si on l'a pincé la dernière fois, c'est parce qu'il s'était arrêté pour violer une femme.
07:09Mais peut-être que tu le sais. »
07:12« Non, non, je ne savais pas », me répond Jack qui continue à fumer paisiblement.
07:19« Bien, alors nous allons quitter la maison à 8h20 exactement demain matin.
07:24Environ quarante minutes pour arriver en voiture à la banque, ce qui nous met à l'intérieur à 9h.
07:30C'est à ce moment-là que la pendule ouvre le coffre.
07:33Nous serons sortis de la banque et sur la route à 9h20, plus tôt si possible.
07:38Toi, tu partiras au même moment et tu viendras nous rejoindre à l'usine des pendages.
07:42C'est là que nous partagerons. Et ensuite, chacun pour soi.
07:47Régulier ? Régulier ! J'en suis ! » me dit Jack.
07:53Le plan de Johnny paraît bien au point, même si on n'en comprend pas encore tous les détails.
08:00Mais réussira-t-il ? Vous le saurez dans quelques instants.
08:09Johnny, qui vient de purger sept ans de prison, vient de s'allier avec deux copains pour dévaliser une banque.
08:22La femme de Johnny, Marcia, est enceinte.
08:26Johnny veut se procurer les moyens d'élever dignement leur enfant.
08:31Voici donc maintenant les trois compères à pied d'œuvre.
08:37J'embrasse Marcia et je quitte l'appartement à 5h30 précis ce vendredi matin, comme si j'allais travailler normalement.
08:45Je descends par l'escalier de derrière, soulagé que Marcia, bien qu'encore distante, soit de meilleure humeur ce matin.
08:54Évidemment, elle était dans tous ses états quand je suis rentré hier après-midi.
08:58Elle ne comprenait pas pourquoi j'étais sorti sans la prévenir.
09:01J'ai eu beau lui dire que j'ai eu brusquement envie de faire un tour sous la pluie, elle ne me croyait pas.
09:08À vrai dire, si elle m'avait servi ce genre d'explication, je ne l'aurais pas cru non plus.
09:14Mais comme elle n'est pas rancunière, elle m'a déjà à moitié pardonné.
09:19Je pêche au passage le calibre 38 que je garde caché dans ma voiture depuis déjà plusieurs mois.
09:26Et après m'être garé sur le parking de la gare, je me poste sur le trottoir.
09:32À l'heure dite, Doug s'amène dans une Ford volée. Je saute à côté de lui et nous fonçons vers l'agglomération.
09:40Je vérifie d'un coup d'œil par la vitre arrière que Jack nous suit.
09:44Lui, il a volé une Dodge.
09:47Nous arrivons parfaitement dans l'étang chez les Branson.
09:51Je sonne. La bonne ouvre la porte.
09:54Elle se laisse baïonner et ligoter sans offrir la moindre résistance.
09:57Idem pour ses patrons qui sont encore au lit.
10:00Le vieux essaie bien de se débattre, mais se calme dès qu'il sent le museau du 45 de Duck contre sa tempe.
10:08Figée, la vieille reste muette.
10:12J'ordonne au mari de s'habiller comme pour aller à la banque et je lui dis, à elle, d'enfiler sa robe de chambre.
10:19Puis tout le monde descend au salon.
10:21Il n'y a plus qu'à attendre.
10:24Jack nous prépare un bon café.
10:27Discrètement, je m'éclipse un instant pour me rendre dans le bureau aux douches, téléphone sans qu'on puisse m'entendre à mon chef de chantier.
10:36Sam, ici Johnny. J'ai la crève. Je suis complètement enroué. Je ne viendrai pas aujourd'hui, d'accord ?
10:43Ça n'a pas l'air d'aller, fiston. Soigne-toi pour être en forme lundi. T'inquiète pas, je mettrai ton chèque de côté.
10:50À l'heure prévue, Duck et moi partons avec le vieux Branson pour la banque.
10:58Nous sommes devant la porte d'entrée, juste au moment de l'ouverture.
11:02Mon 38 pointé sur la nuque du vieux, j'annonce aux employés, si les flics arrivent, cet homme est mort et sa femme aussi.
11:10Un homme à nous la garde prisonnière chez elle.
11:13Bien évidemment, personne ne bouge. Même les trois vigiles groupés sur ma gauche restent parfaitement immobiles.
11:22La porte du coffre, une fois ouverte, nous obligeons tout le monde à s'allonger par terre, à plat ventre, les bras tendus devant la tête.
11:30Duck reste debout au-dessus d'eux, son 45 à la main.
11:36À chaque fois que quelqu'un entre, il lui indique avec son arme de s'aplatir aussi.
11:43Quant à moi, j'entasse dans le sac à linge sale dont j'ai pensé à me munir tous les billets contenus dans le coffre. La petite monnaie ne m'intéresse pas.
11:54Enfin, quand je suis prêt à ressortir, je fais ma seconde annonce.
11:58Monsieur Branson reste ici, mais madame Branson est encore notre prisonnière, pour une bonne heure au moins.
12:04Si vous souhaitez la revoir vivante, je ne vous conseille pas d'entreprendre quoi que ce soit contre nous d'ici là.
12:11Et je file avec l'argent et Duck.
12:16« On a gagné le cocotier ! » hurle-t-il tout en pilotant la Ford d'une main experte.
12:24Tandis que nous nous éloignons de l'agglomération, je surveille malgré tout nos arrières, qui me paraissent assez dégagées.
12:31Pas la moindre voiture de police.
12:35« Je crois que c'est bon, petit vieux. Mais pas trop de vitesse, hein, c'est pas le moment de se faire repérer. Et ne rate surtout pas la sortie. »
12:41« Je sais où je vais ! » proteste Duck. « J'ai fait ce parcours deux fois la nuit dernière. »
12:47« Dis, Johnny, à ton avis, combien d'argent avons-nous ramassé ? »
12:52« Trente mille dollars, peut-être, ou quarante mille. Ah ! J'aurais cru davantage. Mais écoute, il y a peut-être plus, mais je ne me suis pas arrêté pour les compter. Attention, c'est bientôt la sortie. »
13:04« À ton avis, Johnny, combien de temps Jack mettra-t-il à nous rejoindre ? »
13:08« Je ne sais pas. Dix minutes ou plus, il ne va pas tarder, va. »
13:13Quelques instants plus tard, on est en pleine campagne. Je dis à Duck de se dépêcher.
13:20« Allez, allez ! Si quelqu'un nous voit traîner par ici, ça peut lui sembler curieux. Il risque de se demander pourquoi nous allons vers la vieille usine. »
13:28Les bâtiments désaffectés nous attendent au bout de la route goudronnée.
13:33Jadis, il y avait bien une porte en fer, mais les vandales s'en sont occupés. Duck engage la voiture à l'intérieur, arrête le moteur et descend.
13:44Nous sommes dans la pénombre. Je regarde l'étoile d'araignée en reniflant l'odeur d'humidité.
13:52Un mouvement au coin de mon oeil m'alerte. Duck a tiré le 45 de sa ceinture et pointe le canon vers moi. Je fais feu avec le 38 sans réfléchir.
14:03Duck pousse un hurlement et tombe en arrière, en me regardant comme s'il n'y croyait pas.
14:10Du sang s'étale sur sa poitrine. Je m'agenouille au-dessus de lui. Il est mort. Ce qui ne me trouble pas.
14:22J'avais moi-même prévu de le tuer pour filer seul avec l'argent avant l'arrivée de Jack, sauf que j'envisageais de mener moi-même la danse.
14:34Mais qu'importe, le résultat est acquis.
14:39Soudain, j'entends la voiture sur la route. Je cours vers l'ouverture où je me plaque contre le mur de briques.
14:47La Dodge pilotée par Jack vient se garer derrière la Ford.
14:52Jack n'a même pas la chance de sortir de la voiture. La vitre est baissée, je pointe le 38 et je tire avant qu'il puisse crier.
15:01Mon instinct me dit de me sauver et de mettre autant de distance que possible entre moi et ces deux cadavres.
15:06Je regarde quand même à l'intérieur de la voiture. Jack s'est écroulé sur le côté, le visage couvert de sang.
15:12J'aperçois le pistolet dans son point crispé. Lui aussi. C'est vraiment pas une surprise.
15:21J'ouvre la portière et pousse le corps pour me glisser au volant.
15:24Je recule hors du bâtiment, puis je sors la Ford avant de rentrer à nouveau la Dodge et de jeter les clés dans les herbes.
15:32Avec mon mouchoir, je frotte tous les endroits où je peux avoir laissé mes empreintes. Enfin, je monte dans la Dodge et je m'en vais.
15:39Mais je ne respire pas à fond avant d'être loin, très loin, sur l'autoroute.
15:47De retour en ville, je trouve une place pour me garer dans la troisième rue au nord du dépôt des autobus.
15:54Je reste assis recroquevillé à l'avant de la Ford pour l'essuyer aussi bien que possible sans attirer l'attention.
16:03Cette fois, je ne suis pas absolument certain d'avoir essuyé toutes mes empreintes, mais je ne peux pas rester dans la voiture plus longtemps.
16:09Je sors avec le linge sale rempli de billets et m'éloigne de la Ford d'un pas vif pour rejoindre ma propre voiture.
16:21Pendant un long moment, je roule sans but, essayant de mettre au point la suite des opérations.
16:28Je suis maintenant un meurtrier, même si je n'ai pas la sensation d'avoir tué quelqu'un.
16:36Le pistolet, naturellement, peut faire le lien entre moi et les deux cadavres, surtout si on le trouve en ma possession, il faut donc que je m'en débarrasse.
16:44Soudain, l'idée jaillit.
16:47Au chantier, on est en train de construire une tour, cinquante-sept étages de bureaux en verre et en ciment.
16:54Moi, je fais partie de l'équipe des cimentiers, il me suffira donc de couler discrètement le trente-huit dans ce qui deviendra le mur de l'immeuble.
17:04Je mets aussitôt mon plan à exécution en allant rejoindre les copains.
17:09Le chef m'accueille à bras ouverts, ravi que je me sente mieux.
17:14J'enterre le revolver dans du ciment frais pendant que les autres font la pause.
17:19Et c'est le cœur plus léger et ma paie en poche, comme si j'avais travaillé normalement toute la journée, que je rentre chez moi.
17:29Marcha, à présent, est d'excellente humeur, sans doute parce que j'ai pensé, sur le chemin de la maison, à m'arrêter pour acheter deux énormes steaks.
17:39Elle ne me reproche même pas d'avoir oublié le pain.
17:42En réalité, je l'ai fait exprès parce que, pendant qu'elle va le chercher, je descends rapidement prendre le sac à linge sale que j'avais laissé dans la voiture
17:50et je planque le magot dans le sac à poussière de notre vieil aspirateur cassé.
17:57Paisiblement installé dans notre unique fauteuil, je sirote notre dernière canette de bière quand Marcha revient.
18:06« Ah, que j'aime les vendredis ! » s'exclame-t-elle avec un rire léger en découvrant ma paie sur la table.
18:16« Le meilleur jour de la semaine, pas vrai, Poupée ? »
18:20Brusquement, j'ai une envie folle de tout lui raconter, meurtre compris, et de la laisser digérer, mais je m'aperçois que je ne peux pas.
18:30Les mots se bloquent dans ma gorge.
18:33Laissons d'abord passer le week-end.
18:37J'ai sûrement eu raison car je suis en pleine forme ce lundi matin quand je repars au boulot, au point que Marcha me dit en m'embrassant sur le seuil,
18:46« Merci pour ce merveilleux week-end, Johnny. »
18:50Était-il différent des autres ?
18:53« Toi, tu étais différent, si détendu, si... je ne sais pas. »
19:00Alors tout de go, je lui annonce que je vais bientôt avoir une augmentation, et tandis que je descends l'escalier, je ne pense à rien d'autre qu'à son visage ravi.
19:08Elle est si heureuse que je n'arrive même pas à avoir honte de lui avoir menti.
19:13D'ici à vendredi, je la mettrai au courant pour l'argent de la banque. Elle n'aura même pas le temps de me le reprocher.
19:19Nous serons déjà à Paris, à Rome, à Venise, ou ailleurs.
19:26Les corps de Duck et Jack sont découverts dans la matinée.
19:30Un gars du chantier a entendu le flash d'informations sur son transistor.
19:35Apparemment, la police ne fait pas de rapprochement entre les meurtres et le vol de la banque.
19:41Enfin, pas encore.
19:45Un violent orage nous chasse du chantier vers deux heures. Je reviens lentement à la maison sous la pluie.
19:52Il faut que je parle à Marchin.
19:55Il faut que nous commencions à faire nos valises, à demander nos passeports, enfin tout ce qui est nécessaire pour partir vivre en Europe.
20:05Je connais pas très bien la marche à suivre, mais je sais qu'il est temps de lever le camp.
20:11Marchin m'accueille gaiement.
20:14— J'espère que tu es toujours d'aussi bonne humeur, me dit-elle, parce que moi, aujourd'hui, je me suis drôlement lancé.
20:23— Lancé ? C'est-à-dire ?
20:26— Eh bien, tiens, par exemple, j'ai donné le vieil aspirateur à réparer.
20:30Je l'ai porté tout à l'heure et l'employé m'a dit qu'il s'y attaquait tout de suite.
20:33Il y a des jours comme ça où tout marche comme sur des roulettes, où tout s'enclenche bien.
20:38Tu ne trouves pas, Johnny ?
20:41Pauvre Marchin.
20:44Oui, ce matin-là, tout s'enclenchait si bien qu'elle a répondu au premier coup de sonnette ouvrant au policier.
20:52Tout s'enclenchait si bien que je n'ai même pas pu m'enfuir par derrière, car l'immeuble était cerné.
20:59Pauvre Marchin.
21:02On n'est pas prêts de se revoir.
21:05J'en ai pris pour 30 ans.
21:29Au cœur du crime est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
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