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00:00Vous écoutez Le Siffleur, un podcast d'ici des archives d'Europe 1.
00:12L'argent ne fait pas le bonheur, dit-on.
00:16Cette pauvre Francie n'en sait quelque chose.
00:18Elle avait tout pour être heureuse, et cependant la voici atrocement pâle sur son lit de douleur,
00:26dans cette chambre dont la somptuosité rend plus tragique encore sa solitude.
00:32Alors docteur ?
00:33Rassurez-vous mademoiselle, votre sœur est sauvée.
00:36Après le lavage de l'estomac et la piqûre que je viens de lui faire,
00:39il n'y a aucune raison pour qu'elle ne soit pas sur pied d'ici quelques jours.
00:43Mais elle revient de loin.
00:45S'empoisonner à 25 ans, quelle folie !
00:47Comment est-elle arrivée là ?
00:48Je faisais déjà de la dépression nerveuse à la suite de la disparition de son mari.
00:52Monsieur Mézières est mort ?
00:53Mais... on ne sait pas.
00:55Comment on ne sait pas ?
00:57Il a disparu.
00:59Du jour au lendemain ?
01:00Oui.
01:01Ma sœur avait une véritable passion pour son mari.
01:04Ils avaient fait un mariage d'amour et elle ne vivait que pour lui.
01:08Que par lui.
01:09Le couple idéal.
01:10Malheureusement non.
01:12Ma sœur était d'une jalousie excessive,
01:14et parfois elle faisait des scènes ridicules à son mari.
01:17Dans ces cas-là, mon beau-frère menaçait de s'en aller.
01:20Alors Francine lui demandait pardon et jurait de ne plus recommencer.
01:23Sa jalousie était peut-être justifiée.
01:26Mon beau-frère était très beau garçon, doué d'une grande intelligence.
01:29Il était très sollicité, très entouré.
01:32Que de temps en temps il ait trompé ma sœur me semble assez probable.
01:36Vous croyez qu'il est parti avec une autre femme ?
01:37Non, il était bien trop équilibré pour agir comme un collégien
01:40et abandonner brusquement ses affaires sans donner signe de vie.
01:43Ah !
01:45Non, pour ne rien vous cacher, je...
01:47je crains le pire.
01:48Allons donc, un cadavre ça se retrouve.
01:51À moins qu'il ne se soit perdu...
01:53en mer ou...
01:55en montagne.
01:55Non.
01:57Il avait...
01:58Ah !
02:00Vous voyez, c'est plus fort que moi,
02:01je ne peux pas m'empêcher de parler de lui comme s'il était mort.
02:04Il avait une très belle propriété à 80 km de Paris
02:06dans laquelle il y avait un lac immense où il pêchait.
02:09Cette propriété, nous l'appelons la maison du lac.
02:12C'était fin septembre.
02:15Nous avions passé là-bas tous les trois un bon mois de repos
02:17et je suis rentrée à Paris avec ma sœur.
02:20Mon beau-frère voulait encore rester deux jours pour pêcher.
02:23Et c'est lui qui devait fermer la maison.
02:27Nous l'attendons encore.
02:28Naturellement, vous avez prévenu la police.
02:30Vous pensez bien.
02:32Ma sœur avait même fini par leur porter sur les nerfs
02:33tellement il les harcelait.
02:35Il faut dire qu'après avoir interrogé les hôpitaux,
02:37les morgues et les frontières, ils n'ont pas fait grand-chose.
02:40À tel point que j'ai déniché un détective privé
02:41dont on m'a dit le plus grand bien
02:42et j'ai vivement conseillé à ma sœur
02:44de lui donner pour mission de rechercher son mari.
02:46Psychiquement,
02:47elle s'est-elle toujours bien comportée ?
02:49Bien sûr.
02:50Ah.
02:51Mais depuis la disparition de son mari,
02:54elle est comme un corps sans âme.
02:56Je n'avais pourtant pas cru qu'elle aurait été jusqu'au suicide.
02:59Ah, je vous conseille de la surveiller de très près.
03:02Puisque je suis célibataire,
03:03je vais venir m'installer ici avec elle.
03:05Vous avez raison.
03:07Allons, je me sauve.
03:08Je reviendrai demain, bien entendu,
03:09s'il survenait quoi que ce soit par un coup de téléphone.
03:12J'arrive.
03:12Je vous remercie, docteur.
03:14Je vais retourner au chevet de ma malade.
03:17Pierre !
03:19Bien, voulez-vous reconduire le docteur, je vous prie ?
03:21Bien, mademoiselle.
03:22Au revoir, docteur.
03:24Au revoir, mademoiselle.
03:36Alors, ma Francine ?
03:38Comment te sens-tu ?
03:40Je crois que je ne te pardonnerai jamais, Nicole.
03:43C'est moi qui te pardonnerai.
03:46C'est moi qui ne me serais jamais pardonnée
03:48d'arriver trop tard pour te sauver, ma chérie.
03:51On en veut encore beaucoup à sa vieille soeur.
03:54Oui.
03:56C'était si simple de me laisser m'en aller.
03:59C'est pas supportable d'être seule,
04:01toute seule, avec les souvenirs d'Alain autour de moi.
04:04J'ai toujours l'impression qu'il va entrer me parler,
04:08qu'il va faire couler l'eau de son bain.
04:10Allons, allons, allons, ne t'agite pas.
04:12Attends que je range tes oreillers.
04:15Voilà.
04:17Maintenant, tu vas essayer de dormir.
04:20Dormir pour oublier.
04:23Oublier.
04:25Quant à moi, il y en a un à qui je vais secouer les puces.
04:29Qui donc ?
04:31Monsieur Bray, le détective.
04:33Depuis un mois qu'il a accepté de prendre l'affaire en main,
04:36il n'a donné signe de vie que pour nous dire
04:38qu'il n'avait encore rien trouvé.
04:40Je passerai le voir demain et il va m'entendre.
04:45Monsieur Bray demande à parler à madame.
04:48Faites entrer dans mon boudoir, j'y vais tout de suite.
04:51Bien, madame.
04:55Nicole.
04:56Oui ?
04:57Ton détective est là, il demande à me parler.
04:59Aurait-il du nouveau ?
05:01Tout, plutôt que cette incertitude.
05:03Viens.
05:05C'est quoi, ça ?
05:07C'est un délire.
05:09C'est quoi, ça ?
05:11C'est un délire.
05:14Viens.
05:26Bonjour, monsieur Bray.
05:27Bonjour, mesdames.
05:29Avez-vous appris quelque chose de nouveau au sujet de mon mari ?
05:31Oui, madame.
05:32Dites vite.
05:33J'ai tout lieu de penser qu'il est vivant.
05:35Mon Dieu, vous êtes sûr ?
05:37Parmi les nombreux renseignements que vous m'avez donnés concernant votre mari,
05:39vous m'avez dit qu'il adorait la pêche
05:41et qu'il avait toujours déploré le manque de temps
05:44en montagne, principalement à Talwar, au bord du lac d'Annecy.
05:46Oui, oui.
05:48Nous y étions passés au cours de notre voyage de noces.
05:50Je m'en suis souvenu et je suis allé à Talwar.
05:52J'ai montré une photographie de votre mari
05:54et quelqu'un m'a dit, ce monsieur-là habitait la semaine dernière
05:56à la pension de famille de madame Cassin.
05:58Je suis immédiatement allé chez cette madame Cassin
06:00qui, au premier regard jeté sur la photo,
06:02m'a dit, c'est lui.
06:04Des explications qu'elle m'a données,
06:06il en résulte qu'il est resté trois jours chez elle.
06:08Il allait à la pêche,
06:10mais au cours des rares propos qu'il échangeait avec les autres pensionnaires,
06:12il paraissait bizarre,
06:14comme quelqu'un frappé d'amnésie.
06:16D'amnésie?
06:18Voilà qui expliquerait bien des choses.
06:20Mais Alain, rappelle-toi,
06:22était très surmené.
06:24Oui, oui, je sais, oui.
06:26Ce monsieur a-t-il rempli une fiche de police?
06:28Non. Vous savez, dans les pensions de famille,
06:30on est moins sévères que dans les hôtels.
06:32Il faut tout de même donner un nom.
06:34Quel nom a-t-il donné?
06:36Monsieur Clément.
06:38Clément. Clément n'est même pas l'un des trois prénoms d'Alain.
06:41Oui, une photographie ne me semble pas suffisante
06:43pour identifier quelqu'un à coup sûr.
06:45Il peut y avoir des ressemblances.
06:47Même frappante, ça n'est quand même pas une preuve.
06:49C'est tout à fait mon avis.
06:51Mais dans le paquet que voici,
06:53je rapporte un objet que ce monsieur Clément a oublié.
06:55Madame Cassin hésitait à me le donner,
06:57mais je lui assurais avec autorité que son pensionnaire
06:59était bien l'homme que je cherchais.
07:01Elle a fini par me le confier.
07:03Qu'est-ce que c'est?
07:05Vous allez voir.
07:08Un veston.
07:10Francine.
07:12C'est le veston tweed que portait ton mari
07:14cet été à la maison du lac.
07:16Mais regarde, c'est bien ça
07:18avec les coudres renforcées en cuir.
07:20Mon Dieu, Francine.
07:22Elle se retrouve mal.
07:24Mon Dieu, mais elle était déjà si fragile.
07:26Monsieur Bray, aidez-moi à la porter sur son lit.
07:28Vite, c'est là à côté.
07:30Il aurait fallu prendre plus de caution, monsieur Bray.
07:32Pauvre petite.
07:34Là, la voilà sur son lit.
07:36Là.
07:38Partez, je vous en supplie, qu'elle ne vous voie pas.
07:40Partez. Je vous tiendrai au courant.
07:42Tenez, tenez.
07:44Passez-moi les selles qui sont sur la coiffeuse.
07:46Oui, merci.
07:48Maintenant, sauvez-vous, sauvez-vous vite.
07:50Oui, madame. Au revoir, mademoiselle.
07:52Au revoir.
07:54Là.
07:56La, la, ma chérie, respire ça.
07:58Ça ne sert à rien.
08:00Où suis-je?
08:02Dans ta chambre, mon petit.
08:05Tu t'es trouvée mal en voyant cette veste de sport
08:07que t'a rapporté monsieur Bray.
08:11La veste d'Alain.
08:13Oui, c'est vrai.
08:15Où est monsieur Bray?
08:17Je veux lui parler tout de suite.
08:19Je vais l'envoyer.
08:21On n'est pas aussi maladroit, mais il reviendra.
08:23N'est-ce pas merveilleux, ma chérie?
08:25Tu sais maintenant que ton mari est vivant.
08:27Essaie de t'endormir avec cette pensée.
08:31Alain est vivant.
08:35Quel coup inattendu.
08:37N'est-ce pas, Francine?
08:39Pourquoi ce détective a-t-il menti?
08:41Cette veste ne peut pas être celle d'Alain.
08:43Elle ne peut pas être celle que portait ton mari
08:45la nuit où tu l'as tué.
08:47Dès le lendemain de ton départ,
08:49je me suis rendu compte
08:51que tu n'étais pas chez moi.
08:53Tu ne voulais pas me voir.
08:55Tu ne voulais pas me voir.
08:57Tu ne voulais pas me voir.
08:59Tu ne voulais pas me voir.
09:01Tu ne voulais pas me voir.
09:04Le lendemain de ton départ,
09:06tu étais revenu à la maison du lac
09:08pour avoir une explication avec lui.
09:10Cette promenade en bateau,
09:12au clair de lune, tous les deux.
09:14Cette scène de jalousie
09:16que tu lui as faite.
09:18Folle d'orage, tu l'as poussé.
09:20Il est tombé à l'eau
09:22et pour qu'il ne s'accroche pas à la barque,
09:24tu l'as assommé d'un coup de rame.
09:26Il a coulé à pic.
09:28Son corps est au fond de l'eau,
09:30au milieu du lac.
09:32Il a une veste aussi, naturellement.
09:34Alors, avec cette veste,
09:36où exactement ce détective veut-il en venir?
09:38où exactement ce détective veut-il en venir?
09:40où exactement ce détective veut-il en venir?
09:42Bonjour, madame.
09:44Bonjour, monsieur.
09:46Je suis madame Mézières.
09:48Ah, très heureux, madame.
09:50J'ai l'honneur d'habiller monsieur Mézières
09:52depuis bien longtemps.
09:54Vous êtes bien monsieur Grete?
09:56Oui, madame.
09:58Auriez-vous l'obligence d'ouvrir ce paquet, je vous prie?
10:01Certainement.
10:05Ce veston a bien été fait chez vous, n'est-ce pas?
10:07Bien sûr.
10:09Je vous demande ça parce que je n'ai pas trouvé
10:11à l'intérieur d'une des poches
10:13votre griffe habituelle,
10:15avec la date de fabrication.
10:17Vous m'étonnez.
10:19On a des cousumas de griffes?
10:21Comment ça se fait-il?
10:23Je l'ignore, monsieur Grete.
10:25Quand mon mari vous a-t-il commandé ce veston?
10:27Celui-ci.
10:30C'est le premier ou le second?
10:32Il en a fait faire deux?
10:34Oui, au début de mars,
10:36je lui en ai coupé un,
10:38et puis un second il y a une quinzaine de jours.
10:40Quoi?
10:42Mon mari est venu ici il y a quinze jours?
10:44Non, son secrétaire.
10:46Ce monsieur m'a dit que monsieur Mézières était en voyage
10:48et qu'il l'avait chargé de faire refaire exactement
10:50le veston qu'il portait sur une photo qu'il m'a montrée.
10:52Vous pensez si je l'ai reconnu tout de suite?
10:54Et comme nous avons les mesures de tous nos clients,
10:56ça m'a été facile de répéter exactement le même.
10:58Et...
11:00Comment s'appelait ce secrétaire?
11:02Je ne m'en souviens plus.
11:04Vous ne pourriez pas retrouver son nom?
11:06Mais si...
11:08Si j'y pense,
11:10il m'a payé par un chèque,
11:12et sur notre livre,
11:14nous notons toujours le nom du titulaire du compte.
11:16Attendez, je prends mon livre.
11:18Voyons, la livraison a eu lieu
11:20il n'y a pas plus de trois, quatre jours.
11:22Ah, voici.
11:24Monsieur Mézières, le chèque était payable
11:27sur le compte de M. Bray.
11:29Bray, euh... B-R-A-Y.
11:31Oui.
11:33Je vous remercie.
11:51Ah, c'est toi, chérie.
11:53Tu n'as pas été trop fatiguée dans les magasins?
11:56Où es-tu allée?
11:58J'ai fait le faubourg Saint-Honoré.
12:00Rien de nouveau?
12:02Euh, si.
12:04Quoi donc?
12:06Il faudrait d'abord que tu me promettes d'être raisonnable
12:08et de ne pas te trouver mal comme l'autre jour.
12:10Oh, mais parle, parle donc!
12:12J'ai horreur de ces préambules.
12:14Il y a d'autres nouvelles d'Alain?
12:16Oui.
12:18Bonne?
12:20Oui, ma chérie.
12:22Tu avais dit après que ton mari devait aller à Monte-Carlo
12:24pour une affaire importante?
12:26Oui, oui, oui. Et alors?
12:28Notre détective est enfin du bon travail.
12:30Il est allé à Monte-Carlo.
12:32Il s'est rendu à la police et il a demandé
12:34si l'on n'avait pas eu à s'occuper d'un Français amnésique.
12:36Mais... Enfin, si...
12:38Si Alain est devenu amnésique,
12:40je me demande comment il se serait souvenu
12:42qu'il avait à amorcer une affaire à Monte-Carlo.
12:44Je me suis laissée dire que l'amnésique
12:46retrouvait parfois une espèce de mémoire par à-coups.
12:48Pour Alain, ça doit être le cas.
12:50Toujours est-il qu'ils ont signalé à Bray
12:52qu'il allait avoir une automobile et emmener à l'hôpital
12:54où il serait resté une quinzaine de jours.
12:56Et puis un matin, il serait parti sans rien dire à personne
12:58mais en laissant un bout de papier pour remercier son infirmière.
13:00Tiens.
13:02Voilà le papier.
13:04Attends, fais voir.
13:06Merci, mademoiselle.
13:08Je n'oublierai jamais vos bons soins
13:10et la gentillesse que vous m'avez témoignée.
13:12C'est l'écriture d'Alain, n'est-ce pas?
13:14Il n'y a pas de doute.
13:16Ah oui. Oui, en effet.
13:18Il n'a pas signé, mais...
13:20il a mis une date.
13:22C'est où, lui, ça?
13:24Le 17 décembre.
13:26Le 17 décembre?
13:28Alain était donc à Monte Carlo?
13:30Et...
13:32Et depuis,
13:34on n'a pas retrouvé sa trace,
13:36bien entendu.
13:38Non.
13:40Sais-tu ce que j'ai pensé?
13:42Quoi?
13:44J'ai besoin de savoir la vérité,
13:46toute la vérité.
13:48Alain est-il bien mort
13:50ou vivant?
13:52Plusieurs fois, il m'est arrivé
13:54de consulter des voyantes.
13:56Moi, j'y crois.
13:58Et je viens de lire un bouquin
14:00écrit par une certaine madame Claire
14:02qui m'a bouleversée.
14:04Je veux la consulter.
14:06J'ai son numéro de téléphone.
14:08Je vais lui demander de venir ici,
14:10dès demain.
14:12Ça me coûtera ce que ça me coûtera.
14:18...
14:33Mon cher enfant,
14:35cette photographie de votre mari
14:37que je tiens entre mes mains
14:39m'envoie son message.
14:41Oui, le cliché s'impose nettement à moi.
14:43Je le vois,
14:45dans un beau pays de montagne.
14:47Tout au soleil, souriant.
14:49Il semble calme et parfaitement heureux.
14:51Mon mari est vivant?
14:53Oui.
14:55Vous êtes sûre?
14:57J'ai tout lieu de le croire.
14:59Je vous remercie.
15:01C'est tout ce que je voulais savoir.
15:03...
15:07Nicole, tu peux venir.
15:09Tu voudras bien remettre à madame
15:11ce que je lui dois.
15:13Bien.
15:15J'ai un mal de tête épouvantable.
15:17Je monte dans ma chambre.
15:19Je vais prendre de l'aspirine et me coucher.
15:21Bien, ma chère.
15:23...
15:30...
15:43Ainsi, le veston,
15:45le billet écrit de la main de ton mari,
15:47la voyante,
15:49tout conspire à te confirmer
15:51qu'Alain est vivant.
15:53Mais ce n'est pas possible.
15:55C'est un cauchemar.
15:57Mais oui, tu as raison, Francine.
15:59On te croit là-haut, couché dans ta chambre.
16:01Redescends donc écouter derrière la porte
16:03du salon ce que disent ta sœur
16:05et la voyante.
16:07Alors, madame Claire,
16:09je vais vous annoncer de bonnes
16:11et de mauvaises nouvelles à ma petite sœur.
16:13Je lui ai dit que son mari était vivant.
16:15Mais j'ai menti.
16:17J'ai vu monsieur Mézières mort,
16:19comme flottant dans le brouillard ou dans l'eau.
16:21Vous dites la vérité, madame Claire.
16:23Mon beau-frère est mort et bien mort,
16:25j'en étais sûre.
16:27On peut entrer ?
16:29Entrez, monsieur Bray.
16:33Madame Claire, qui est une grande voyante,
16:35vient de confirmer tout à fait nos soupçons.
16:37Alain est mort.
16:39Naturellement, voyante. Tout l'indique.
16:41Vous avez bien fait, madame. Il faut surtout
16:43que ma sœur croit toujours son mari vivant.
16:45Nous y tenons, pour le moment du moins.
16:47Tenez, permettez-moi de vous remettre cette enveloppe
16:49et de vous remercier encore d'être venu jusqu'ici.
16:57Pierre.
16:59Madame.
17:01Pierre, voulez-vous reconduire, madame ?
17:03Bien.
17:05Au revoir, madame.
17:07Je viens voir comment votre sœur a réagi
17:09après l'histoire du veston.
17:11C'est curieux.
17:13Elle ne m'en a pas parlé.
17:15Vous lui avez raconté l'histoire de Monte Carlo ?
17:17Oui. Je suis affolée
17:19à la pensée que j'arrive à mentir
17:21avec tant de naturel.
17:23Elle a reconnu l'écriture de son mari ?
17:25Oui. Il faut dire qu'elle était imitée à s'y méprendre.
17:27Je me suis adressé à l'un des meilleurs spécialistes.
17:29Maintenant, il faut que nous en ayons
17:31le cœur net. La police officielle
17:33n'a pas procédé à des sondages dans le lac.
17:35Je prends demain soir le train de 9h
17:37et je ferai explorer les fonds pendant les jours qui suivront.
17:39Moi-même, demain je dîne chez des gens à 6 km de là.
17:41Je vous attendrai dans la maison.
17:43Surtout pas un mot à Francine.
17:45Je ne lui ai pas dit où je vais.
17:47Bien entendu.
17:49Ah ! Je vous signale.
17:51Dans cette petite gare de campagne,
17:53il n'y a jamais personne pour prévenir.
17:55Quand vous descendez du train,
17:57il faut traverser la voie pour sortir de la gare.
17:59D'abord, vous laissez repartir
18:01votre omnibus.
18:03Puis, au moment de traverser,
18:05vous vous méfiez.
18:07Parce que c'est à cette seconde-là
18:09que passe le rapide de Paris à 120 à l'heure.
18:11Ah ! Merci. Je ferai attention.
18:13Une dernière chose.
18:15Combien avez-vous
18:17déjà touché, M. Bray ?
18:19100 000 francs et mes notes de frais.
18:21Alors, envoyez une facture à ma sœur.
18:23N'hésitez pas.
18:25Sa fortune lui permet de faire les choses largement.
18:27Bon, bon. Nous nous en souviendrons.
18:29Bonjour, M. Bray.
18:31Bonjour, madame.
18:33Mais tu n'es donc pas couchée ?
18:35Non, je me sens beaucoup mieux.
18:37Euh... M. Bray...
18:39M. Bray, j'ai réfléchi.
18:41En fait, je le sais, je le sens,
18:43mon mari est vivant.
18:45Pourtant, au bout de deux mois,
18:47vous ne l'avez pas retrouvé.
18:49Alors, dites-moi combien je vous dois.
18:51Je vous prie de ne plus vous occuper de nous.
18:53Mais enfin, chérie, tu es folle !
18:55Maintenant que l'on est si près de toucher au but,
18:57je veux qu'il continue et il continuera.
19:05Drôle de jeu que jouent là ta sœur Nicole
19:07et son détective.
19:09N'est-ce pas, Francine ?
19:11Te faire cracher de l'argent
19:13aussi longtemps que possible.
19:15Et te démasquer.
19:17Car ils sont sûrs qu'Alain est mort.
19:19Ils se doutent qu'il est au fond du lac.
19:21Et s'ils truquent tout,
19:23c'est pour te persuader qu'il est vivant,
19:25exaspéré, ténère,
19:27et t'arracher un aveu.
19:29Une seule solution.
19:31Demain soir,
19:33supprimer le détective
19:35à son arrivée dans la petite gare,
19:37te cacher dans son propre train,
19:39te glisser derrière lui dans l'ombre
19:41et le jeter d'une poussée
19:43sous le rapide de Paris.
19:45Oui, c'est ça la solution.
19:55Alors, qu'est-ce qui est arrivé ?
19:57Oh...
19:59C'est très simple, inspecteur.
20:01J'étais au bord du quai.
20:03J'attendais pour traverser
20:05que le rapide de Paris soit passé.
20:07Il arrive à toute vitesse.
20:09Tout d'un coup, j'ai l'impression
20:11qu'il y a quelque chose qui se passe.
20:13Je me suis dit
20:15qu'il y avait un problème.
20:17Je me suis dit qu'il y avait un problème.
20:19Je me suis dit qu'il y avait un problème.
20:21Je me suis dit qu'il y avait un problème.
20:23Tout d'un coup, j'ai l'impression
20:25qu'il y a quelqu'un derrière moi.
20:27Je me retourne,
20:29juste au moment où Mme Mézières s'élance.
20:31D'un instant, je fais un pas de côté.
20:33Elle ne peut pas freiner son élan
20:35et elle tombe sur la voie.
20:37Le train lui est passé dessus.
20:39Pauvre chéri.
20:41Mais que faisait-elle dans cette gare ?
20:43Un nouveau coup de folie.
20:45Un nouveau coup de folie.
20:47Et nous qui nous étions donnés tant de mal
20:49pour lui faire croire
20:51que le chéri était toujours vivant.
20:53Elle avait déjà tenté de se suicider
20:55et j'avais si peur qu'elle recommence.
20:59Pauvre enfant.
21:01Je l'avais presque élevée.
21:03J'étais prête
21:05à faire n'importe quoi,
21:07à lui raconter n'importe quoi
21:09pour la garder vivante.
21:21Réalisation
21:23Productions
21:25Patrimoine sonore
21:31Promotion
21:35Le siffleur est disponible sur le site
21:37et l'appli Europe 1.
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