• il y a 2 semaines
Un rendez-vous 100% politique présenté par Gauthier Le Bret du lundi au vendredi de 21h à 23h30.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro de 100% politique consacré, encore une fois, quasi exclusivement, évidemment, aux conflits entre la Russie et l'Ukraine,
00:11puisqu'il y a un sommet extraordinaire, vous le savez, aujourd'hui, à Bruxelles. Et le président de la République française, Emmanuel Macron, doit prendre une nouvelle fois la parole.
00:18Désormais, on va pouvoir cocher les jours où il ne s'exprime pas, parce qu'il parle tout le temps. Donc on va voir si c'est pour une nouvelle fois nous faire peur.
00:25Bonsoir Éric Revel.
00:27Bonsoir Gautier Lebret, bonsoir chers consoeurs, bonsoir messieurs.
00:31Ça va ? Vous allez bien ?
00:34C'est la septième compagnie.
00:36Oui, c'est ça.
00:38Il y a votre chaise là.
00:43Bonsoir Judith Vintraube.
00:44Bonsoir.
00:45Bonsoir Régis Le Sommier.
00:46Bonsoir Gautier.
00:47Est-ce que vous ferez des phrases un peu plus longues qu'hier ? Parce que c'était un peu con hier.
00:49Je sais, on me l'a dit, donc ne vous inquiétez pas, j'ai prévu.
00:53Bonsoir Alexandre Nevechio.
00:54Bonsoir Gautier.
00:55On va commencer en attendant la prise de parole du Président de la République. Je le disais, il parle tout le temps, ça devient un enfer. On va devoir le diffuser tous les soirs.
01:02Ce n'est pas la Russie de Vladimir Poutine.
01:05Il doit avoir des choses importantes à dire.
01:07Un petit tour de table là-dessus d'ailleurs.
01:11Pour commencer, il est vrai que Alexandre Nevechio, c'est un président très volubile.
01:18D'ailleurs, on lui avait souvent reproché de trop parler. Est-ce qu'il faut autant parler d'ailleurs pour, pourquoi pas, distiller une peur ?
01:25Non, non, c'est l'anti-pilan qui avait justement théorisé qu'un Président de la République devait s'exprimer le moins possible pour solennaliser sa parole.
01:33Moi, je pense que c'est plutôt une preuve de faiblesse.
01:36Plus il s'exprime, plus c'est un souci d'exister, une peur de disparaître.
01:41Je crois qu'il exprime Emmanuel Macron.
01:44Ça va être intéressant puisque hier, il a fait une prestation qui était tout à fait honorable.
01:49Il était dans son rôle de Président de la République.
01:51Il ne faudrait pas qu'il annule sa bonne prestation.
01:55Parfois, le mieux est l'ennemi du bien.
01:58Judith, c'est un président très bavard.
02:00Oui, après avoir été très silencieux et très éclipsé sur la scène nationale, même d'ailleurs sur la scène internationale.
02:09La séquence précédente qu'il avait eue avec Donald Trump n'était quand même pas à son avantage.
02:14Après avoir été reçu avec des marques de considération, après avoir pavoisé, on s'était rendu compte qu'il n'avait rien obtenu du tout.
02:23C'est ça, il avait obtenu 25% de droits de douane.
02:26Oui, ils sont tombés 48 heures plus tard.
02:29Après avoir dit qu'on s'est mis d'accord avec Donald sur les taxes douanières.
02:3248 heures plus tard, le coup près tombait.
02:35Sa dernière apparition s'était quand même soldée par un échec flagrant.
02:39Surtout sur la scène intérieure, il est complètement empêché.
02:44Il a tenté de nous jouer le président de cohabitation façon, rappelez-vous,
02:49Mitterrand sous la première cohabitation recevant les cheminots en grève
02:55qui lui apportent des fleurs pour nuire à la politique de Jacques Chirac et aux nationalisations.
03:05C'est un registre quand même dangereux.
03:08Sur quoi voulez-vous qu'il s'exprime ?
03:10C'est pour reprendre la main.
03:12C'est comme quand ils recadrent Bérou et Rotaïo sur l'Algérie.
03:15C'est pour dire que j'existe.
03:17Volodymyr Zelensky devait faire une conférence de presse ce soir, il est parti.
03:21Il n'en fera pas.
03:22Ce n'est pas une obligation.
03:23Il s'exprime.
03:24Dans le Figaro, il y a un très bon papier de Jean-Marie Roy qui résume ce que vous dites.
03:32Dans le Figaro, Macron a brûlé tous ses vaisseaux intérieurs.
03:37Il ne lui reste plus qu'un seul vaisseau, c'est celui de l'international.
03:40Donc là, il tire la pelote.
03:41Il essaie de se poser en leader.
03:43C'est lui qui va être le médiateur.
03:45Il joue ce rôle-là.
03:46Il ne lui reste plus que ça puisque plus personne ne l'écoute.
03:49Régis, ne vous inquiétez pas, on a pris l'antenne depuis deux minutes.
03:51Je sais bien.
03:52Il y a quelqu'un d'autre que vous.
03:53Je sais bien, mais vraiment, je pense que j'ai l'explication.
03:56Alors attendez, temps mort.
03:58Là, on a attention.
04:00En fait, l'explication, elle est toute simple.
04:03C'est Donald Trump.
04:04Pourquoi c'est Donald Trump ?
04:05Donald Trump s'exprime tout le temps, tous les jours.
04:08Il y a une conférence de presse tous les jours.
04:10Et il révèle d'ailleurs des choses qu'il ne devrait pas révéler.
04:13Et cette boulimie de communication déteint sur les autres chefs d'État
04:20qui, dans cette période troublée, ont besoin d'occuper l'espace.
04:24Emmanuel Macron encore plus, avec une volonté de leadership européen, par exemple.
04:29On entend beaucoup aussi Kirsten Armer.
04:31Pendant l'épisode Gaza, on a beaucoup entendu Netanyahou aussi.
04:35Et Poutine, qu'on entend d'habitude assez peu, on l'entend assez régulièrement.
04:39Et je pense qu'aujourd'hui, on est dans une période de bouleversement.
04:42Et les chefs d'État ont besoin de se positionner en parlant à leurs opinions.
04:46C'est là où ils retrouvent leur...
04:48Et je pense que ça peut expliquer pourquoi Macron parle.
04:50Tous les chefs d'État des 27 qui se sont réunis aujourd'hui à Bruxelles
04:53ne se sont pas exprimés hier soir à leur population.
04:56Il y a qu'Emmanuel Macron qui a fait une allocution.
04:59Il vise le leadership.
05:00Et comme l'Europe est un peu un navire perdu dans la tempête en ce moment,
05:06il veut lui fixer un cap.
05:08Il pose les conditions.
05:10Ursula von der Leyen est un peu sur la touche, on va dire.
05:13Et donc, c'est pour ça qu'il insiste et pour ça qu'on l'entend, à mon avis.
05:16Éric Tegner, ce que dit Régis Le Sommier est très probable.
05:19Il y a aussi, c'est ce qu'on disait avec Éric Reuvel,
05:21la volonté de revenir au centre du jeu sur la scène politique nationale.
05:25C'est le recadrage à l'endroit de Bérou et Rotaïo sur l'Algérie.
05:28Vous êtes bien gentils, les amis, mais l'accord de 68, c'est moi.
05:31Ce qui se discute en plus parce que c'est un accord, pas un traité.
05:35Et là, c'est pareil.
05:36Je suis le chef des armées, je suis chef de guerre.
05:39Et donc, je vais énormément parler pour revenir au centre du jeu,
05:43même si je n'ai plus de majorité à l'Assemblée nationale.
05:45C'est sûr que c'est passionnant de comparer
05:47tout ce qui s'est passé avec l'Algérie et aujourd'hui, la guerre en Ukraine.
05:50C'est-à-dire que tous les partisans d'Emmanuel Macron ces derniers mois,
05:53à chaque fois, la réponse, quand on était sur les plateaux,
05:55en train de dire, mais qu'est-ce qu'il fait ? Il faut réagir quand même.
05:57Parce qu'aujourd'hui, s'il y a un otage, il n'est pas en Ukraine ou en Russie,
06:00il est en Algérie.
06:02Il s'appelle Boleyn Sansalle.
06:03Vous savez, c'est ça la diplomatie.
06:05Les gens vont regarder de haut, vous ne connaissez pas.
06:07Le quai d'Orsay, c'est plus compliqué que ça.
06:09Il y a des négociations en coulisses.
06:10Donc, ils avaient théorisé la logique du silence.
06:12Et là, d'un coup, tout ça s'est mis complètement à bas.
06:15Emmanuel Macron, il en était même à dévoiler, vous savez,
06:18ce qu'il avait dit à Donald Trump.
06:19Vous vous rappelez ?
06:20Il avait fait un live TikTok où il avait dit, je vais dire à Donald,
06:23non, Donald, ce n'est pas toi.
06:25Et tu ne lui as pas dit d'ailleurs.
06:26Ça ne te ressemble pas de parler comme ça à Vladimir.
06:30Ils sont fous, pardonnez-moi.
06:31Puisque là, on aurait dû ouvrir avec les deux nouveaux OQTF algériens
06:34que le gouvernement algérien a refusé.
06:35Et on fait quoi ?
06:36On parle de la prochaine intervention de Macron.
06:38Croyez-moi, j'aimerais bien que l'actualité change aussi.
06:42Vous pouvez me croire.
06:43On parlait de l'Algérie.
06:44Il y a quand même encore deux OQTF qui viennent d'être refoulés d'Algérie
06:46et qui sont refusés par le gouvernement algérien.
06:47Mais on va quand même en parler.
06:48Macron réussit son écran de fumée de communication.
06:51Non, on parle de Macron parce qu'il nous a laissé sur notre faim.
06:53Il nous a dit, en gros, on est en guerre.
06:55Et ensuite, comment on fait pour financer ?
06:58Là où vous avez raison, il est très fort avec Vladimir Poutine.
07:05Très faible avec M. Théboune.
07:07Très fort avec la Russie.
07:09Très faible avec l'Algérie.
07:10Il est très faible dans les deux cas.
07:11C'est-à-dire que ça ne fait pas une lutte.
07:14D'un point de vue du vocabulaire, il est beaucoup plus fort avec Poutine qu'avec Théboune.
07:18Je suis bien d'accord avec vous.
07:19Il y a une rhétorique où on fait des effets de manche.
07:21Il fait des effets de manche, mais sous pouvoir réel et faible.
07:25C'est ce qui rend tout ça un peu tragique.
07:27C'est-à-dire qu'on a une espèce de théâtre du pouvoir.
07:30Mais la vérité, c'est qu'on n'a pas le pouvoir.
07:32Judith l'a très bien dit.
07:34On est en guerre, mais il n'en tient aucune conséquence.
07:37Ça veut dire qu'en réalité, c'est pour ça qu'il parle beaucoup.
07:40C'est parce qu'il agit peu.
07:42Et la communication à outrance lui permet finalement de faire croire qu'il agit.
07:48Or, nous sommes impuissants puisque ça fait 50 ans que nous n'avons plus d'armée.
07:55Vladimir Poutine.
07:57Vladimir Poutine qui a répondu à Emmanuel Macron après son allocution.
08:03Depuis l'époque de Napoléon, depuis l'invasion de la Russie par Napoléon,
08:07certains sont encore impatients.
08:11Il y a encore des gens qui veulent revenir à l'époque de Napoléon,
08:13oubliant comment cela s'est terminé.
08:19La référence est flatteuse.
08:22En France, personne ne comparerait Napoléon et Emmanuel Macron.
08:28On écoute le ministre des Affaires étrangères russe.
08:34Bien sûr, c'est une menace pour la Russie.
08:36S'ils nous considèrent comme une menace,
08:40s'ils convoquent une réunion des chefs d'état-major des pays européens et de la Grande-Bretagne,
08:44s'ils disent qu'il faut utiliser des armes nucléaires,
08:47se préparer à utiliser des armes nucléaires contre la Russie,
08:50c'est bien sûr une menace.
08:54Contrairement à ses prédécesseurs, qui voulaient aussi combattre la Russie,
08:57Napoléon, Hitler, M. Macron n'agit pas très gracieusement.
09:02Car eux, ils ont dit directement, nous devons conquérir la Russie, nous devons vaincre la Russie.
09:11Lui veut apparemment la même chose.
09:16Mais pour une raison quelconque, il dit,
09:18nous devons combattre la Russie pour qu'elle ne batte pas la France,
09:21que la Russie crée des menaces pour la France et pour l'Europe.
09:28Eric Tegner, c'est l'escalade,
09:30Macron comparé à Hitler et Napoléon,
09:33par Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères russe.
09:36Chacun joue sa politique, c'est comme Medvedev,
09:38il parle aux nationalistes russes, c'est la même chose,
09:41c'est comme Emmanuel Macron aujourd'hui, il a un discours où de toute façon,
09:44Vladimir Poutine, sa façon de réagir en voix, il y a de la moquerie.
09:47Et on se retrouve dans une situation, c'est quand même compliqué,
09:49parce qu'évidemment qu'on ne va pas essayer de défendre,
09:52parce qu'on se retrouve avec un chef d'État qui est un peu ridiculisé par Vladimir Poutine.
09:56Donc forcément, en tant que Français, c'est assez dérangeant.
09:59Mais dans les faits, effectivement, il y a quand même le fait que hier,
10:01Emmanuel Macron a tenu un discours qui faisait extrêmement peur,
10:04alors qu'on imaginait que peut-être il viendrait rassurer les Français.
10:07Et de l'autre côté, si véritablement le danger, il était à hauteur de ce qu'il disait,
10:11la proposition est très faible.
10:14Et ça se joue, et à côté, il y a une paix qui est en train de se négocier entre Zelensky et Trump.
10:17Donc en fait, le seul résultat, c'est de se moquer d'eux,
10:20et en fait, d'être contre-productif.
10:22Parce que justement, Macron qui voudra envoyer des troupes en Ukraine,
10:25jamais Vladimir Poutine ne les acceptera, parce qu'il le trouve trop battant en guerre.
10:29Régis, est-ce qu'Emmanuel Macron est en train de nous dessiner une cible dans le dos ?
10:35Est-ce qu'il est en train d'exciter les Russes ?
10:37Il est en train d'exciter les Russes, et aussi les Américains,
10:40qui commencent à le trouver embarrassant dans leur projet, justement, de négocier la paix à tout prix.
10:46Parce que ce que veut Donald Trump et son équipe, c'est faire cette paix,
10:50de façon à s'occuper de la Chine ensuite.
10:52Donc ils ont cette intention ferme,
10:54on a entendu que le nucléaire iranien pouvait éventuellement faire partie des négociations,
11:00donc on risque d'avoir une énorme négociation,
11:03qui si elle aboutit, peut changer quand même beaucoup de choses.
11:06Et par rapport à ça, on a un président français qui nous explique qu'il faut se préparer à la guerre,
11:10que la guerre est aux portes de nos pays,
11:13et quand même, il y a quelque chose qu'il faut réaliser avec l'Ukraine.
11:18Depuis trois ans, l'OTAN fournit des armes à l'Ukraine,
11:22les Américains, la majeure partie de ces armes,
11:25et depuis trois ans, cette OTAN, avec l'Ukraine, n'arrive pas à vaincre la Russie,
11:30puisque la Russie a progressé, et qu'aujourd'hui c'est le champ de bataille.
11:33Comment peut-on imaginer aujourd'hui, avec l'état de nos armées respectives en Europe,
11:38qu'on risque de repousser la Russie, parce que c'était l'objectif d'Emmanuel Macron,
11:43alors qu'on n'est plus avec les Américains,
11:46avec les Américains ne vont plus être avec nous,
11:48et on peut imaginer qu'on va gagner une guerre qu'on n'a pas réussi à gagner avec eux ?
11:52C'est quand même assez illusoire.
11:55Et pour vous, il excite les Russes, il nous met une cible dans le dos.
11:57Non, mais les Russes attendent, quand Poutine parle de Napoléon,
12:02ce qui est intéressant, c'est que Napoléon, en russe, c'est un millefeuille,
12:06c'est un gâteau qu'on mange.
12:08C'est lié au fait que les Russes ont dévoré la grande armée avec les souvenirs.
12:15C'est plus l'hiver que les Russes.
12:17Oui, c'est l'hiver, mais c'était leur stratégie.
12:20La Bérezina, c'est une bataille gagnée.
12:22Les Russes adorent rien moins que de rappeler que les Suédois, que les Polonais,
12:27parce qu'avant Napoléon, il y a eu les Suédois, il y a eu les Polonais,
12:31ont échoué à conquérir la Russie.
12:33Évidemment Hitler.
12:35Judith et Alexandre, je vous donne la parole dans un instant,
12:37mais écoutez le porte-parole du Kremlin, qui remet une pièce dans la machine lui aussi.
12:41Le discours du président français Emmanuel Macron est vraiment extrêmement conflictuel.
12:47Il peut difficilement être perçu comme un discours d'un chef d'État qui pense à la paix.
12:51Au contraire, d'après ce qui a été dit,
12:53on peut conclure que la France pense plutôt à la guerre, à la poursuite de la guerre.
12:57Macron dit que la Russie est presque devenue un ennemi, un adversaire de la France,
13:02mais il n'y a rien dans son discours sur la façon dont l'infrastructure de l'OTAN
13:06s'est constamment rapprochée des frontières russes.
13:09Monsieur le Président n'a rien dit à ce sujet,
13:11et monsieur le Président n'a pas mentionné les inquiétudes
13:13et les craintes légitimes de la Russie à cet égard.
13:16Judith.
13:47Revoyons l'image d'ailleurs, je le dis à Valéry Aknin,
13:49on va authentifier le sourire de Vladimir Poutine, ça n'arrive pas souvent.
13:52Donc ça montre quand même le faible impact, n'exagérons pas, non, Emmanuel Macron,
13:59justement parce que la France ne pèse pas,
14:02parce qu'il a dit ne pèse pas, ne nous met pas une cible dans le dos pour répondre à votre question.
14:08Non, je suis tout à fait d'accord, mais ça montre surtout qu'on n'est absolument pas pris au sérieux.
14:13Je pense qu'il y a une très grande désinvolture chez les Russes qui font de la propagande.
14:17Alors regardez Poutine, regardez Poutine, voilà, attention, attention,
14:22est-ce qu'il va sourire, est-ce qu'il va sourire ?
14:24Il l'a fait avant, c'est un demi-sourire.
14:26C'est un sourire.
14:27C'est un sourire, ça ? C'est un sourire russe.
14:29Oui, c'est un demi-sourire de Vladimir Poutine, mais en réalité je pense qu'il s'en fiche.
14:34C'est ça qui est dramatique, c'est qu'on n'est plus pris au sérieux,
14:37donc il y a un peu de propagande russe,
14:39mais il ne se donne même pas beaucoup de mal pour être crédible.
14:42Et après là où je ne comprends pas la stratégie d'Emmanuel Macron,
14:45c'est que quand on veut rentrer dans un rapport de force,
14:47il faut justement avoir les moyens du rapport de force, sinon on n'est pas pris au sérieux.
14:51Comme on n'a pas les moyens du rapport de force, je pense qu'il serait plus utile,
14:54vu que les Russes vont rester nos voisins, de nous aussi essayer de se réconcilier avec eux.
15:00Et donc je pense que quand il faudra se réconcilier, parce qu'il le faudra parce qu'ils sont nos voisins,
15:06Vladimir Poutine nous traitera avec mépris.
15:09Donc je pense que sur le long terme, stratégiquement, ce que fait Emmanuel Macron
15:13n'est pas très bon pour les intérêts de la France.
15:15La question c'est est-ce que la Russie est une menace aujourd'hui pour la France ?
15:21La Russie est une menace, dans le sens où de toute façon il y a eu une guerre depuis deux ans et demi.
15:25Je rappelle qu'Emmanuel Macron a parlé de cyberattaques contre des hôpitaux français.
15:29Oui, mais ça il y en a. La question ce n'est pas est-ce que c'est une menace, tout le monde est d'accord.
15:33Est-ce que c'est un ennemi ? Est-ce que c'est une menace vitale pour le pays existentiel ?
15:37Là non, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
15:39Donc c'est une histoire de degrés, c'est ça qui compte, c'est ça qui est fondamental.
15:43Vous savez, ce qu'a fait Emmanuel Macron hier, ça sert les intérêts de Vladimir Poutine.
15:47Pourquoi ? Parce qu'il explique depuis le début que les accords de Minsk,
15:50ce ne sont pas eux qui ne les ont pas respectés, ce sont les Ukrainiens.
15:53Et que François Hollande avec Angela Merkel, on se rappelle de l'interview qui avait été donnée,
15:57de toute façon ne voulait pas respecter les accords de Minsk.
15:59Donc ça les arrange parce qu'ils sont en train de montrer au peuple russe
16:02que de toute façon les Occidentaux, les Européens ne veulent pas la paix
16:05parce qu'ils veulent se mettre du côté des partisans de la paix.
16:07C'est une erreur majeure en termes diplomatiques de la part d'Emmanuel Macron.
16:10Je vais vous dire, ça serait malin d'une certaine façon de vouloir envoyer des troupes européennes
16:15pour aller sécuriser justement la frontière.
16:17Pourquoi d'ailleurs ? Parce qu'il faut peut-être éviter que les Ukrainiens fassent de la provocation
16:21parce que c'était arrivé.
16:22Mais en étant aussi vatte en guerre, aujourd'hui il n'a aucune chance d'y arriver.
16:25Alors sur cette menace que représente la Russie.
16:28Écoutez ce qu'en disait ce matin le ministre des armées Sébastien Lecornu
16:32qui vous dit qu'il n'y a pas un agent de la DGSE en France
16:34qui ne dit pas que la Russie est une menace.
16:37On ne peut pas passer d'une forme d'insouciance dividante de la paix
16:40à une forme de fébrilité.
16:42Oh là là, c'est la troisième guerre mondiale.
16:43On y est un peu là.
16:44Oui mais enfin, il faut rester calme.
16:46Être français aussi, je crois, dans ce moment, c'est de rester calme et confiant.
16:51Je crois que sur la menace russe, de fait, on n'a jamais varié.
16:53C'est sûr qu'on a un système politique et parfois médiatique qui n'a pas envie de le voir.
16:57Bon, moi je suis ministre des armées.
16:59Vous n'avez pas un agent de la DGSE.
17:01Vous n'avez pas un officier d'état-major actuellement en France
17:04qui considère que la Russie n'est pas une menace.
17:06Donc après, je ne sais pas en quelle langue il faut le dire.
17:08Peut-être à certains en russe.
17:09Mais la réalité c'est que oui, un pays qui s'est habitué à sa survie politique
17:13par de l'agressivité extérieure et dont désormais l'économie repose
17:17en grande partie justement sur un effort de guerre
17:19et qui désormais engagé dans des coopérations des plus dangereuses
17:24avec Téhéran d'une part et la Corée du Nord d'autre part
17:27sans oublier les transferts de technologies éventuels,
17:29sans oublier les programmes d'armement que même la guerre froide avait permis de réguler
17:33typiquement l'envoi d'armes nucléaires dans l'espace.
17:36Il n'y a pas grand-chose à attendre de positif de ce côté-là.
17:40C'est une menace ?
17:41Bah écoutez, quand on écoute le ministre de la Défense
17:43qui fait le service après-vente de l'adresse aux Français d'Emmanuel Macron d'hier soir,
17:47c'est une menace évidente quand on l'écoute.
17:49Alors ce que j'adore c'est être français, c'est rester calme.
17:51Mais pardonnez-moi, rester calme après les propos du ministre de la Défense
17:54ou après les propos d'Emmanuel Macron hier qui commencent par
17:57« Je sais que les Français sont inquiets »
17:59et en fait le quart d'heure suivant c'est pour leur expliquer que…
18:02La patrie aura besoin de vous.
18:03Oui mais justement, on a quasiment basculé…
18:06On a été chercher notre casque et notre fusil avec Éric Techner aujourd'hui.
18:08Dans une économie de guerre, on a quasiment basculé dans une économie de guerre.
18:11Une économie de guerre c'est mettre l'outil industriel au service de la défense
18:13et mobiliser les gens.
18:15Mais la patrie a besoin de vous.
18:17Moi j'imagine au moment de la conscription…
18:21Des affiches dans Paris ?
18:22Mais bien sûr ! La patrie a besoin de vous.
18:24C'est tout à fait un slogan pour dire « Engagez-vous » en fait.
18:26Donc en fait le ministre nous dit « Être français c'est rester calme »
18:29mais enfin ils font tout pour nous inquiéter.
18:32Plus que nous inquiéter.
18:33Alors on continue, on continue à en parler.
18:35Et le timing de la pub, vous l'avez ?
18:37Ah bah le timing, oui.
18:38Ah le timing.
18:39J'arrive souvent.
18:40Vous parlez aussi beaucoup avant la pub, ne vous inquiétez pas.
18:43Vous aurez la parole juste après la pub, cher Régis.
18:47Et on va continuer à parler de cette menace que représente la Russie
18:50en entendant le ministre des Affaires étrangères
18:52et puis l'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin,
18:55qui a été assez critique sur le discours du président de la République
18:58disant « Les Russes ne sont pas aux portes de Paris ».
19:01Vous ne bougez pas.
19:02Je vous rappelle qu'Emmanuel Macron doit prendre une nouvelle fois la parole ce soir.
19:05Vous serez avec nous j'espère pour le débrief
19:07parce que vous ne l'aurez pas ailleurs.
19:08A tout de suite.
19:12De retour dans 100% Politique,
19:1424 heures après l'allocution du président de la République,
19:16évidemment, une série de réactions,
19:18dont celles, on les a entendues,
19:20de Vladimir Poutine, de son ministre des Affaires étrangères,
19:22de son porte-parole du Kremlin.
19:23Pourquoi vous n'êtes pas en train de rire, Éric Tegner ?
19:25Non, parce que c'est vrai qu'on a vécu une séquence aujourd'hui
19:27qui est un petit peu désobligeante pour nous.
19:30Ah bah oui.
19:31Parce qu'en fait, d'un côté,
19:33il y a en commentaire Emmanuel Macron qui est très ferme,
19:35qui fait peur aux Français,
19:36et de l'autre, ceux à qui il est censé faire peur,
19:38ils en rient.
19:39Et pourquoi vous riez-vous aussi, Éric Ravel ?
19:41Pour la même raison que moi.
19:43C'est le président de la République,
19:44mais pour moi, c'est une humiliation absolument incroyable.
19:46Vous avez vu le ton solennel d'Emmanuel Macron hier ?
19:50Ah si, hein.
19:51Et Poutine qui s'énerve.
19:52Oui, mais pas non plus, il a fait pire.
19:54Non, mais d'accord, d'accord,
19:56mais sans entendre la traduction de ce que dit Poutine,
19:59effectivement, le rire en coulant...
20:01Oui, vous voulez dire, il m'amuse, quoi.
20:02Il va jouer avec tes petits chevaux.
20:04Emmanuel Macron, on a compris.
20:06Ce que pense Poutine, c'est Emmanuel Macron est un nain.
20:09C'est ça que vous pensez ?
20:10La façon dont il ricane et qu'il lui dit...
20:12Enfin, c'est même pas peur de quoi tu me parles.
20:14On comprend pourquoi même en 2022,
20:16quand il essaie de négocier avec Vladimir Poutine,
20:17ça n'a pas fonctionné.
20:18Enfin, excusez-moi,
20:19mais s'il le prend pour quelqu'un, comme vous dites,
20:21qui doit jouer avec ses petits chevaux,
20:23je trouve que voir tout l'état-major russe réagir,
20:27ça veut quand même dire qu'ils accordent un tout petit peu d'importance
20:31au Conseil de sécurité.
20:32Bien sûr, bien sûr.
20:34C'est à l'adresse de leur propre population.
20:36Ça leur permet justement d'exciter.
20:39Moi, je me suis tué.
20:41C'est de la super propagande pour les Russes.
20:45Pour les Russes, la destination de leur opinion,
20:47c'est absolument incroyable.
20:48Et pour nous, si je puis rajouter juste une chose,
20:50souvenez-vous quand même la menace russe.
20:541981, là, à l'époque, les Russes étaient en Allemagne de l'Est,
20:59François Mitterrand élu, les ministres communistes,
21:03on s'était dit, ça y est, les chars soviétiques vont arriver.
21:07J'ai une anecdote exceptionnelle.
21:08Ma grand-mère, mai 81,
21:10elle pense que les chars vont arriver à Marguerite-Triomphe.
21:13Elle tombe dans les pommes.
21:14Elle a fait un malaise.
21:16Elle a perdu 10 kilos en mai 81.
21:18Elle a perdu 10 kilos.
21:20Elle a créé une association de femmes giscardiennes.
21:22Je la salue, ma grand-mère.
21:23Il y a eu des exercices de SNLE qui ont été faits
21:27parce que Mitterrand était contre la dissuasion,
21:29était contre l'armatomie.
21:30Puis après, il a changé d'avis.
21:31Mais on pensait que vraiment...
21:34Et puis on se souvient des ministres communistes.
21:36Oui.
21:37Et à cette époque-là, on était en pleine guerre froide.
21:39On était dans un moment où la Russie
21:41était idéologiquement agressive.
21:44La Poutine, je le répète encore une fois,
21:47a conquis 200 kilomètres aux Ukrainiens
21:51en deux ans dans le Donbass.
21:53Voilà les progrès.
21:55On dit qu'il a pris combien ?
21:5620% du territoire ukrainien ?
21:57Oui, à peu près.
21:58Même pas.
21:59Même pas ?
22:00Écoutez le ministre des Affaires étrangères français,
22:03Jean-Noël Barraud, sur la menace.
22:05La ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous.
22:08Que la menace est devenue existentielle.
22:11Pourquoi ?
22:12Parce que la Russie d'aujourd'hui n'est pas celle d'il y a 15 ans.
22:15Et que Vladimir Poutine aujourd'hui n'est pas
22:17le Vladimir Poutine que le président Chirac
22:20ou que le président Hollande ont connu.
22:23Depuis trois ans et le début de cette guerre d'agression,
22:25la menace a pris une forme nouvelle.
22:28D'abord celle d'une invasion à grande échelle.
22:30Ensuite, elle s'est mondialisée avec l'arrivée
22:32sur le sol européen de soldats nord-coréens.
22:35Et puis, elle a pris des formes nouvelles,
22:37y compris des campagnes de désinformation
22:40qui ont perturbé des élections dans l'Union Européenne,
22:42des campagnes cyber, des actes de sabotage
22:45avec des colis piégés en Allemagne
22:47et l'assassinat d'opposants politiques à l'étranger.
22:50Cette agressivité redoublée de Vladimir Poutine
22:53ne connaît pas les frontières et se rapproche sans cesse de nous.
22:56Si nous restons aveugles à cette transformation de la menace,
22:59nous serons, oui, un jour ou l'autre, entraînés vers la guerre.
23:03Il est beaucoup plus...
23:04Moi, je trouve que c'est le plus alarmiste du gouvernement.
23:06Ça n'a rien à voir avec le discours de Sébastien Lecornu.
23:09Et même d'Emmanuel Macron.
23:10Jean-Noël Barraud nous dit depuis des jours
23:12que les Russes se rapprochent de nous.
23:13Et là, il dit, la menace est existentielle.
23:17Est-ce que la menace russe est aussi existentielle, par exemple,
23:20que l'islamisme ?
23:21L'islamisme tue en France.
23:23Vous n'attendez pas que je vous réponde,
23:24mais c'est ce que j'allais vous dire.
23:26C'est-à-dire qu'il y a une menace...
23:28Je ne peux pas vous vexer.
23:29Non, vous ne me vexez pas du tout.
23:30Mais il y a une menace relative, effectivement, de la Russie,
23:35mais qui est infiniment moindre,
23:37comme l'a dit d'ailleurs François Fillon,
23:39qui est ancien Premier ministre,
23:40qui sait de quoi il parle,
23:41que la menace islamiste qui est présente
23:44et qui a déjà des conséquences
23:45avec une forme de partition du territoire.
23:48Et donc, c'est ça qui rend...
23:49On sourit depuis tout à l'heure,
23:51mais en fait, c'est tragique,
23:53parce qu'il y aurait des bonnes raisons de se battre,
23:55de redresser l'État,
23:57d'investir dans la sécurité,
23:59et on ne le fait pas.
24:00On fait des effets de manche face à Vladimir Poutine.
24:03Donc, ça ne veut pas dire que Vladimir Poutine nous veut du bien,
24:05mais enfin, il est très loin de Paris.
24:08Donc, il y a une hiérarchie des menaces,
24:10et dans la hiérarchie des menaces,
24:12effectivement, la Russie est très loin de la menace islamiste
24:15qui est présente sur le territoire.
24:17Monsieur Judit, qui est déjà là.
24:19Et, Judit, je trouve...
24:21Et vous aviez commencé à faire cette phrase
24:23avant d'être coupé par ces hommes
24:24qui ne vous respectent guère.
24:26Non, ce n'est pas vrai, je rigole.
24:28C'est le plus alarmiste du gouvernement,
24:30Jean-Noël Barraud.
24:31Absolument.
24:32Quand on l'entend, on a l'impression
24:33qu'on va être russe demain.
24:34Absolument.
24:35Moi, je trouve que l'expression menace existentielle
24:39ne devrait pas être utilisée comme ça gratuitement,
24:45parce qu'en fait, il y a une menace existentielle
24:48qui pèse sur l'ensemble de l'Europe,
24:50c'est de disparaître de la scène mondiale.
24:54Ce qui se joue là, ce changement des équilibres,
24:58nous menace tous collectivement,
25:00et la France au milieu de l'Europe,
25:03parce qu'elle est faible au milieu de l'Europe,
25:05de disparaître de l'échiquier international.
25:08Je ne parle pas de disparaître, d'être rasé,
25:11mais de ne plus peser rien du tout
25:13entre un jeu qui est complètement redistribué
25:16entre la Chine et les Etats-Unis, pour faire court.
25:19Je ne vais pas le dire pour vous,
25:20mais ça m'étonne que des vieux briscards,
25:22confrères et consœurs comme ça,
25:23se laissent prendre à la guerre de la communication.
25:26Vous avez exactement la même réplique à Moscou.
25:28Vous avez entendu Lavrov, qu'est-ce qu'il dit ?
25:30La France menace d'envahir la Russie.
25:32Chacun est dans son rôle.
25:33Notre ministre des Affaires étrangères,
25:35il est en service d'après-vente du discours.
25:37Excusez-moi, je le trouve plus alarmiste que les autres.
25:40Plus mauvais, plus mauvais.
25:46Il est beaucoup plus alarmiste que Poutine.
25:48C'est une guerre de communication, chers amis.
25:51Les Russes ont repris 200 kilomètres à l'ouest.
25:54C'est ça une frontière ?
25:56C'est ça une ligne de front qui se rapproche de nous ?
25:58Franchement, on est dans le Donbass.
26:00La Russie ou l'islamisme, Éric Revelle ?
26:05C'est évidemment l'islamisme.
26:07Dans cette interview, l'ancien Premier ministre,
26:11il le dit, ça a pu choquer François Fillon.
26:14Ça a peut-être pu choquer certains,
26:15mais il y a infiniment plus de morts avec l'islamisme
26:18en France ou en Europe que des tueurs russes.
26:22Les victimes russes, elles sont potentiellement
26:26dans les hôpitaux ciblés par des cyberattaques.
26:29Mais on n'a pas eu de bilan de ces cyberattaques.
26:31Judith a raison.
26:33Il y a la menace existentielle islamiste
26:35qui fait des morts directement.
26:36Il y a la menace existentielle de ne plus rien peser
26:39et d'être demain à la fois une colonie numérique des États-Unis,
26:42une colonie économique de la Chine
26:44et une colonie de peuplement de l'Afrique.
26:47C'est ça qui pend au nez de l'Europe.
26:50On aimerait bien que notre dirigeant ait justement
26:52une vision stratégique plutôt qu'un discours court-termiste
26:56pour se faire plaisir et jouer d'une certaine manière
26:59à la guerre parce que ça les arrange,
27:01parce qu'Emmanuel Macron ne pèse plus rien
27:03sur le plan intérieur, qu'il doit exister encore un peu
27:06et qu'il ne lui reste plus que ça pour exister.
27:10Écoutez, Hervé Morin, l'ancien ministre de la Défense
27:12de Nicolas Sarkozy qui va à rebours complet
27:15de ce que peut dire Jean-Noël Barraud.
27:17Pour lui, il n'y a pas de menace existentielle russe.
27:19Il y a potentiellement une menace, on parle des cyberattaques,
27:22on a parlé de l'Afrique, mais une menace existentielle
27:24comme si les Russes allaient débarquer demain
27:26à l'Arc de Triomphe, pour Hervé Morin, c'est n'importe quoi.
27:29On ne peut pas dire que la Russie nous menace à nos frontières.
27:33Ce n'est pas vrai.
27:35Les Russes n'ont même pas été capables d'arriver à Kiev.
27:40Qui peut imaginer à un seul instant que les Russes
27:43auraient l'ambition un jour d'arriver jusqu'aux frontières
27:46de notre pays ? Ça n'existe pas.
27:48Si ça existait, ça prouverait que notre dissuasion n'a pas marché.
27:51Il faudrait d'abord avoir, grosso modo, rayé de la carte
27:55l'ensemble des pays qui sont un peu plus à l'est que nous,
27:58que les Baltes ou les Moldaves puissent s'inquiéter.
28:02Ça, oui, nous sommes d'accord, mais honnêtement,
28:07ce n'est pas le sujet.
28:09Le sujet, c'est que l'Europe construise sa propre
28:12architecture de sécurité, que l'Europe se réarme
28:16pour être respectée, ça, oui.
28:19À la différence d'Hervé Morin, Eric Tegner,
28:21moi, quand j'entends Jean-Noël Barraud, je me dis
28:23qu'il y a une possibilité de risque de Troisième Guerre mondiale.
28:25Oui, c'est peut-être parce que ces six derniers mois,
28:27on ne l'a pas trop entendu.
28:29Il n'était pas très radical sur la question de l'Algérie.
28:31Donc là, il se lâche.
28:32Moi, je vais vous dire, ce qui me dérange, c'est que…
28:34C'est faible avec l'Algérie, mais fort avec la Russie.
28:36Bien sûr.
28:37Ce qui me dérange, c'est que ça fait quand même
28:38deux ans et demi qu'on a lobotomisé l'opinion publique
28:40sur la question de la guerre en Ukraine.
28:41L'opinion publique, hier, je pense, ce qu'a fait
28:43Emmanuel Macron, globalement, a fonctionné à plein tube.
28:46Et il sait très bien que son bloc, le bloc central aujourd'hui,
28:49est complètement uni sur ce discours jusqu'au bouddhiste,
28:51alors que la gauche comme la droite sont divisés.
28:53Pour regarder les réseaux sociaux, aujourd'hui, c'est ça.
28:55Parce qu'en fait, on est obligé, aujourd'hui,
28:57de parler géopolitique en 90 secondes.
28:59Et au bout du compte, si vous atténuez un petit peu
29:01le propos d'Emmanuel Macron, c'est que vous êtes
29:02dans le camp de Poutine.
29:07En termes de soucis existentiels, on a quand même parlé
29:09de la semaine dernière, de proche d'Emmanuel Macron,
29:11qui expliquait qu'on n'arrivait pas à se mobiliser
29:13sur l'Algérie, uniquement parce qu'on avait
29:15une population de 3 millions d'Algériens,
29:17de Franco-Algériens, sur le territoire.
29:19Moi, je suis désolé, c'est plutôt ça qui m'inquiète.
29:21En termes de soucis intérieurs et de problématiques
29:24de souveraineté et d'indépendance, c'est-à-dire qu'on nous explique
29:26que le problème qu'on a depuis 4 mois, aujourd'hui,
29:28en France, et depuis des années, c'est uniquement
29:30parce qu'il y a une population, aujourd'hui, française,
29:32finalement, qui lit les mains du président de la République.
29:34Ça m'inquiète un peu plus.
29:36On est allé poser la question aux Français, dans les rues de France.
29:38Qu'avez-vous pensé d'Emmanuel Macron, hier,
29:40et au fond de sa stratégie de la peur ? Écoutez.
29:42Sur le plan international, je pense qu'il assure
29:45avec beaucoup de dignité et d'humanité.
29:48Là, ce discours peut être au bon moment,
29:50parce que ça fait suite à, il y a moins d'une semaine,
29:52cette séquence assez incroyable à la Maison-Blanche,
29:54et ce discours est nécessaire.
29:56On était déjà en guerre pendant le Covid.
29:58Voilà, c'est ce qu'il voulait.
30:00Donc, il veut signifier qu'on sera encore en guerre.
30:02C'est une nouvelle guerre froide.
30:04Je ne vois pas pourquoi on mettrait le pays en guerre.
30:06Je pense qu'on en a assez fait pour l'Ukraine.
30:08En France, il n'y a plus de moyens.
30:10On n'arrête pas de nous taxer
30:13pour envoyer de l'argent en Ukraine,
30:15alors que les Français sont en train de dépérir.
30:17On part à la catastrophe, là,
30:19si on suit son discours.
30:21Macron prépare la guerre,
30:24et qu'il a choisi la confrontation
30:28plutôt que la coopération.
30:30Judith, on va peut-être insister à une polarisation.
30:32Vous allez voir que, je vous mets mon billet,
30:34qu'Emmanuel Macron va gagner 2-3 points de popularité
30:36dans les sondages, comme à chaque fois.
30:38C'est déjà en cours, comme à chaque fois.
30:40On appelle ça l'effet de rapport.
30:42Et d'un autre côté, vous avez entendu cette dame
30:44qui dit qu'elle n'a pas envie de payer pour l'Ukraine.
30:46Moi, j'entends beaucoup ce que dit cette dame-là.
30:48Précisément pour la raison que j'avais évoquée tout à l'heure,
30:51c'est-à-dire qu'il a levé plus d'interrogations,
30:54il a apporté de réponses.
30:56Il a dit qu'on était en guerre, qu'on devait se préparer à être en guerre.
30:59Le pays a besoin de vous.
31:01Pour beaucoup de Français qui l'ont entendu,
31:04ça veut dire qu'il va falloir payer encore.
31:07D'où le caractère, à mon avis,
31:10assez répandu des interrogations,
31:13que je partage d'ailleurs de la façon dont vous avez interrogé.
31:16On va se poser une question dans un instant,
31:18juste après une courte pause.
31:20Emmanuel Macron, on le disait en filigrane
31:22depuis le début de cette émission,
31:24il est très fort avec Vladimir Poutine dans le verbe.
31:27Et dans le verbe, il n'y a rien avec l'Algérie.
31:29Alors qu'il y a un pauvre monsieur retraité
31:32qui s'est fait poignarder en s'interposant à Mulhouse
31:36par un Algérien sous OQTF
31:38qu'on avait essayé d'expulser 14 fois.
31:41Et voilà-t-il pas qu'on apprend qu'on a essayé d'en expulser deux nouveaux,
31:44dont un très dangereux dans la fameuse liste
31:46des plus dangereux de Bruno Rotailleau.
31:48Aussitôt en Algérie, aussitôt en France.
31:50Renvoyé par le régime de Monsieur Théboune.
31:52Emmanuel Macron, fort avec la Russie,
31:54faible avec l'Algérie ?
31:55C'est juste après la pause.
32:00De retour dans 100% Politique.
32:02Dans un instant, on va se poser cette question.
32:04Il y avait Jordan Bardella tout à l'heure
32:06chez Laurence Ferrari.
32:08Et il a dit Emmanuel Macron est fort avec Vladimir Poutine,
32:11mais faible avec Monsieur Théboune,
32:13le dictateur algérien qui a en otage
32:15Boilem Sansal.
32:17Ça, c'est dans un premier temps.
32:19Et puis, vers 22h30,
32:21Emmanuel Macron doit prendre la parole.
32:23Regardez.
32:25Il doit prendre la parole à Bruxelles.
32:27On me dit que c'est imminent.
32:29Maureen Vidal, je suis désolé.
32:31On me dit que c'est imminent.
32:33Votre rappel des titres va partir avec vous.
32:37Vous reviendrez, bien sûr.
32:39Vous voyez le pupitre d'Emmanuel Macron
32:41depuis Bruxelles, où il doit prendre la parole,
32:43le chef de l'État.
32:45On le disait en ouverture de l'émission,
32:47Alexandre Devecchio, c'est un président bavard.
32:49Il a pris la parole hier avec son allocution.
32:51Il va reprendre la parole, vous le voyez,
32:53dans un instant, depuis Bruxelles,
32:55après ce sommet extraordinaire
32:57avec les 27 autour de Volodymyr Zelensky
32:59à Bruxelles, pour reprendre la main,
33:01sans doute sur la scène politique nationale,
33:03et montrer aussi, espérer un leadership européen.
33:05Oui, donner l'illusion, en tout cas,
33:07de reprendre la main, d'exister.
33:09Je crois que quand on parle beaucoup,
33:11c'est qu'on a peur de disparaître.
33:13Et finalement, c'est plutôt un aveu de faiblesse.
33:15Quand on a une stratégie claire,
33:17il n'y a pas besoin de multiplier
33:19les prises de parole.
33:21Donc oui, il va tenter d'exister.
33:23On voit bien que là,
33:25il n'a plus la main sur le gouvernement
33:27en France,
33:29et donc le plan international
33:31lui permet d'avoir une stature.
33:33Mais je pense
33:35qu'on est dans une forme de théâtre.
33:37L'enregistrement sommet va continuer
33:39avec la stratégie de la peur, à votre avis, Emmanuel Macron ?
33:41Est-ce qu'il va répondre à Vladimir Poutine
33:43et à Lavrov, qu'il le compare à Hitler
33:45et à Napoléon ?
33:47Je ne pense pas. Je serais lui,
33:49j'éviterais une surenchère.
33:51En revanche, je pense qu'il va continuer
33:53parce que se joue, à mon sens, le leadership
33:55européen. Madame van der Leyen
33:57n'est plus tellement
33:59en odeur d'eau synthé, on va dire.
34:01Et aujourd'hui, il y a un problème.
34:03La question, c'est que la position de la France,
34:05il a cru pouvoir embarquer les Anglais
34:07avec lui, on se souvient, dans ce plan
34:09de paix qui avait été,
34:11c'était au début de la semaine,
34:13un plan de paix
34:15sur les mers et dans les airs.
34:17Les Anglais et les Français
34:19se mettent d'accord et puis finalement, les Anglais nous ont
34:21trahis au matin puisqu'ils ont annoncé
34:23qu'ils ne faisaient pas partie de ce plan de paix.
34:25Le plan de paix d'ailleurs d'Emmanuel Macron
34:27avec ce cessez-le-feu dans les airs
34:29et sur les mers a été repris
34:31par Volodymyr Zelensky.
34:33Après la pression
34:35de Donald Trump. Il y a quand même un impact.
34:37Et Emmanuel Macron essaye d'être, justement,
34:39l'architecte d'une paix
34:41incluant l'Ukraine
34:43à la table des négociations si l'Europe ne peut pas y être.
34:45Eric Revelle, à votre avis,
34:47que va dire le Président
34:49ce soir ? Quel costume
34:51va-t-il endosser ? Celui de
34:53chef de guerre ? Celui de leader
34:55européen qui va mettre en musique
34:57les 800 milliards qui ont été annoncés.
34:59Je signale quand même qu'une grande partie de ces
35:01800 milliards, ils vont être empruntés
35:03et je regardais, ce n'est pas un petit détail Gauthier,
35:05les taux d'intérêt français sur lesquels on
35:07emprunte pour financer notre dette, ils sont au plus haut depuis
35:0914 ans. Ca veut dire qu'on va avoir
35:11de plus en plus de difficultés à se refinancer.
35:13Donc il va apparaître comme le leader
35:15européen.
35:17Un discours anxiogène encore à votre avis ?
35:19Mais moi, je ne suis pas tout à fait d'accord
35:21avec Régis. OK, Mme van der Leyen
35:23elle est mise sur le côté et c'est tant mieux.
35:25On l'a assez entendu
35:27se laver les mains pendant le Covid et nous expliquer
35:29qu'elle était chef de guerre de l'Europe.
35:31Mais il y a quand même Georgia Melloni qui avait pris
35:33de l'avance dans le leadership européen.
35:35Georgia Melloni fait un parcours
35:37remarquable. Elle est un peu
35:39sur la corde raide
35:41entre son amitié et sa proximité
35:43avec Trump et Musk
35:45et puis évidemment l'Europe.
35:47Mais je pense que
35:49Macron, qui n'avait pas d'autre choix que d'incarner ça,
35:51a senti le vent du boulet parce que Georgia Melloni
35:53a pris beaucoup de place dans ce qui se passe
35:55depuis l'affaire du bureau.
35:57Et une position assez équilibrée. Exactement.
35:59Elle qu'on avait décrite sur les médias.
36:01Post-fasciste, mussolinienne.
36:03Post-fasciste aussi.
36:05La France Info, maintenant, il l'appelle la conservatrice.
36:07En plus, vous savez,
36:09vous qui êtes un amoureux de l'économie,
36:11elle a des bons résultats économiques.
36:13Elle a fait repartir la croissance italienne.
36:15Plus de déficit.
36:17Judith, à votre avis, président,
36:19comme hier soir, alarmiste,
36:21anxiogène.
36:23Pourquoi pas qu'il répondrait en filigrane
36:25à Poutine et Lavrov ?
36:27Ça peut être le cas
36:29mais ce qui me frappe surtout, c'est le risque du contretemps.
36:31Parce que pendant
36:33que Emmanuel Macron nous tenait ce discours
36:35très dramatique et dramatisant,
36:37que se passait-il ?
36:39Zelensky envoyait
36:41une lettre rendue publique
36:43par Donald Trump
36:45où il expliquait qu'il était prêt
36:47pour une trêve,
36:49que pour les métaux rares,
36:51évidemment, il allait y avoir
36:53un accord. Et là, il n'est plus...
36:55Il est parti
36:57en Arabie Saoudite
36:59pour négocier.
37:01Donc, en fait,
37:03les choses sérieuses, les choses importantes
37:05ne se jouent pas là où Emmanuel Macron
37:07va prendre la parole.
37:09Donc, pour vous, c'est du vent ?
37:11Dans un instant, c'est du vent ?
37:13Malheureusement, ce n'est pas là que ça se passe.
37:15Alors, vous avez compris.
37:17Dans un instant,
37:19vous entendrez Emmanuel Macron,
37:21Judith Vintraud nous dit en filigrane que ça sera du vent.
37:23Mais ne vous inquiétez pas, on fera un débrief
37:25derrière.
37:27Et restez bien avec nous puisque, à mon avis,
37:29le débrief qu'on fera ici, vous ne l'aurez pas ailleurs.
37:31C'est un consensus généralisé dans les médias
37:33de libération
37:35jusqu'à... Je vais m'arrêter avant le Figaro.
37:37Judith, tu es à l'exemple.
37:39Mais c'est vrai qu'il y a un espèce de grand consensus
37:41sur les chaînes infoconcurrentes, etc.,
37:43autour d'Emmanuel Macron, hier, Eric Tegner.
37:45Énorme consensus, énorme contradiction.
37:47Parce que les mêmes qui, il y a six mois,
37:49justement, refusaient d'entendre toute personne
37:51qui dirait à un moment, peut-être que la Crimée, on ne la récupérera pas.
37:53Vous étiez pro-Rousse, vous étiez pro-Poutine.
37:55Aujourd'hui, on l'a vu hier soir,
37:57plus personne ne parle de récupérer
37:59ni la Crimée, ni même la partie du Donbass.
38:01C'est pour ça qu'on assiste à une comédie.
38:03Qu'est-ce qui va se passer, là, ce soir ?
38:05Emmanuel Macron, il va montrer, d'une certaine façon,
38:07que son discours de hier soir a fonctionné.
38:09Donc, il va montrer qu'il est en contrôle, aujourd'hui.
38:11Parce qu'il va finir par se caler, de toute façon,
38:13sur ce que va proposer Donald Trump.
38:15Donald Trump, il doit être ravi, d'une certaine façon,
38:17de se dire que les Européens ont refinancé.
38:19Mais bien entendu, il n'a pas le choix.
38:21Mais il donne l'impression, justement, de contrôler.
38:23Mais le problème, c'est
38:25qu'il veut créer une paix
38:27contre Poutine. Mais derrière, il se range
38:29sur la même chose. Et c'est intéressant comme enseignement.
38:31Ça montre que les mêmes qui passent leur temps...
38:33Vous pensez qu'il veut créer une paix contre Poutine ?
38:35Dans l'esprit des gens. Il veut se mettre en opposition.
38:37Mais hier, on a quand même compris, en filigrane,
38:39parce qu'il ne l'a pas dit tel quel,
38:41qu'il disait qu'il faudrait
38:43cette fameuse paix, que
38:45Volodymyr Zelensky n'allait pas récupérer le Donbass et la Crimée.
38:47Il ne l'a pas dit tel quel. Mais on le comprend.
38:49Bien sûr. Mais en faisant peur, il donnait
38:51cette impression que l'armement de demain, de toute façon,
38:53c'était contre Poutine. Je vais vous dire, Trump,
38:55il a commis une seule erreur. Il a commis l'erreur
38:57tout simplement d'avoir l'impression de se coucher.
38:59Parce que, je vais vous dire, Biden et Harris, ils auraient fait la même chose.
39:01Sauf qu'ils n'avaient pas la même possibilité
39:03de le faire. Mais ils auraient fait la même chose, mais avec
39:05le discours hypocrite. C'est tout. Et donc,
39:07c'est intéressant parce que les mêmes qui passent leur temps depuis
39:09deux ans et demi à nous faire des leçons
39:11de géopolitique, à dire, oui, mais nous,
39:13on n'est pas dans le camp des munis quoi, etc.
39:15De toute façon, à la fin, ils se rangent à la réale
39:17politique. Ces gens qui prétendent justement
39:19donner des leçons sur la géopolitique,
39:21ce sont les premiers idéologues. Et on va le voir
39:23à nouveau, vous verrez, ils vont finir sur les positions
39:25de Trump tout en le critiquant.
39:27Régis Le Sommier, moi, il y a quand même quelque chose qui me frappe.
39:29C'est que, comme l'accord
39:31sur les otages libérés
39:33des mains du Hamas, cet accord qui est
39:35accéléré par la victoire de Trump juste avant
39:37son arrivée à la Maison Blanche, et il impose
39:39à Netanyahou d'accepter cet accord que Netanyahou
39:41n'acceptait pas depuis plusieurs mois,
39:43pour ne pas dire plusieurs semaines. La paix,
39:45on en parle en Europe, depuis Trump.
39:47Depuis qu'il met la pression maximale
39:49pour cesser le feu. Personne ne parlait de paix avant Trump.
39:51Et comme disait Eric, la paix,
39:53c'était pro-russe. C'est parler
39:55de paix, parler de négociation.
39:57Le général Millet, qui était le chef d'état-major
39:59de l'armée américaine en novembre
40:012022, qui voyait la
40:03situation sur le terrain, a commencé à évoquer
40:05des questions de négociation immédiatement.
40:07Il s'est fait retoquer
40:09par Antony Blinken, qui lui a proposé
40:11un nouveau paquet de sanctions, une nouvelle
40:13aide à l'Ukraine. Donc la diplomatie
40:15était plus pour la guerre, et les militaires
40:17qui voyaient que ça menait à rien,
40:19disaient qu'il faut peut-être négocier, faire
40:21la paix. Donc ça, c'est le paradoxe de l'Ukraine.
40:23Mais je crois qu'on est aujourd'hui
40:25dans une situation où, quand Emmanuel
40:27Macron agite le chiffon
40:29de la menace, on peut
40:31imaginer qu'il faut se réarmer
40:33parce que peut-être que même si on arrête Poutine
40:35aujourd'hui, et qu'il y a une paix,
40:37il va recommencer demain. Et là, il faudra
40:39qu'on soit prêts. En gros,
40:41quand on dit
40:43dans les mots du président,
40:45quand on dit
40:47la patrie est en danger,
40:49quand on a un appel
40:51à la force de l'âme française,
40:53qu'on fait du Charles Peggy à la fin
40:55en essayant de nous mobiliser,
40:57il ne faut quand même pas oublier qu'il y a
40:59les deux superpuissances, la Russie
41:01et les Etats-Unis,
41:03qui sont en train de négocier un traité de paix.
41:05Donc on a quand même un peu de mal à croire
41:07qu'on est au bord de la guerre, quand
41:09les deux superpuissances se sont mis
41:11autour d'une table, elles sont dans leur deuxième
41:13rang de négociation. Franchement,
41:15la guerre n'est pas là.
41:17Il y a quand même
41:19une phrase hier d'Emmanuel Macron,
41:21Alexandre Devecchio, c'est
41:23« Qui peut croire que la Russie s'arrêtera
41:25à l'Ukraine ? ». Cette phrase,
41:27ça veut dire... Il a fait du Jean-Noël
41:29barreau. Oui, plus subtil,
41:31avec un peu plus de talent. Oui,
41:33il faut qu'il maintienne une stratégie de la tension.
41:35Effectivement, il y a un processus
41:37de paix qui est en route,
41:39et lui, il nous dit qu'il y a une menace. Alors, il ne faut pas
41:41être naïf non plus. Moi, je ne crois pas que
41:43les Russes seront demain
41:45à Paris, mais ce n'est jamais bon.
41:47Non, mais les Polonais sont inquiets, par exemple.
41:49La vérité, c'est qu'ils ont quand même violé une frontière,
41:51violé la souveraineté
41:53d'un pays. Bien sûr. Et que, justement,
41:55nous, on est très très faibles. À part faire des phrases,
41:57on n'a rien
41:59à leur opposer.
42:01Je pense que c'est inutile de faire des phrases
42:03dramatisantes, justement, quand on n'a rien à opposer.
42:05Après, moi, je suis un peu triste, la position
42:07de la France, parce qu'on devrait être au centre
42:09du jeu. C'est notre position historique
42:11traditionnelle. Le gaulliste, c'est quand même
42:13de faire exister l'Europe
42:15entre les blocs,
42:17entre les États-Unis et la Russie.
42:19Et ça aurait pu être, justement, d'être
42:21les premiers à créer
42:23les conditions de la paix. Et d'ailleurs,
42:25Emmanuel Macron, au début du conflit,
42:27avait une position plutôt gaullienne.
42:29D'aller parler avec Poutine, aussi.
42:31Exactement. Je ne sais pas pourquoi il a fait
42:33un virage à 180 degrés.
42:35Et donc, effectivement,
42:37comme le disait Judith, il est complètement
42:39à contre-temps, alors qu'on pourrait être,
42:41justement, dans cette situation, il pourrait être vraiment
42:43le leader de l'Europe, s'il avait été l'homme
42:45qui avait permis de faire la paix.
42:47En plus, dans le gaulliste, il y a l'idée
42:49de l'indépendance de l'Europe
42:51et de la France entre les blocs, mais il y a aussi
42:53l'idée qu'on a des points communs
42:55civilisationnels avec la Russie.
42:57Il y a l'idée que, justement,
42:59la Russie ne doit pas se rapprocher de la Chine,
43:01ce que pense Trump
43:03C'est déjà fait. La Russie et la Chine,
43:05pour les séparer, il va falloir
43:07se lever de bon matin.
43:09Toute la stratégie de Trump est de les séparer
43:11parce qu'il y a aussi des points communs
43:13entre l'Occident et la Russie.
43:15Ce n'est pas vrai que c'est un pays
43:17totalement asiatique, la Russie.
43:19Donc, la stratégie de Trump
43:21n'est pas du tout idiote
43:23et elle est conforme à ce qu'est, historiquement,
43:25la stratégie française. Donc, on aurait dû avoir
43:27un temps d'avance, on se retrouve avec un temps de retard.
43:29Il y a un autre débat,
43:31on en a parlé hier, c'est le réarmement.
43:33Personne autour de cette table, je pense,
43:35est opposé à ce qu'a dit Emmanuel Macron sur le réarmement.
43:37Tout le monde est d'accord.
43:39Emmanuel Macron hérite
43:41de la dynastie
43:43d'hommes politiques qui ont permis
43:45une situation
43:47où on n'est pas armé. C'est ça le problème.
43:49Je rappelle quand même
43:51qu'il avait, non pas Limogé puisqu'il a démissionné,
43:53mais bon, après une forte pression du Président,
43:55le général De Villiers
43:57qui était opposé à des coupes budgétaires.
43:59Après, Emmanuel Macron et le départ
44:01du général De Villiers avaient fait un revirement
44:03sur l'aile, commençant à augmenter de manière
44:05assez importante le budget
44:07de l'armée. Maintenant, qui va
44:09financer ce réarmement, Éric Revelle ?
44:11Pas de hausse d'impôts. Et vous savez quoi tout à l'heure ?
44:13François Birou, qui sera d'ailleurs demain,
44:15vous le savez, avec Sonia Mabrouk et
44:17Laurence Ferrari sur CNews Europe 1 à 8h10.
44:19Puisqu'Emmanuel Macron a habilement
44:21renvoyé la patate chaude à son gouvernement,
44:23vous allez devoir me trouver des mannes d'économie
44:25pour financer le budget.
44:27Donc François Birou, en gros,
44:29vu qu'il a été recadré, lui aussi,
44:31il met un petit taquet au Président. On ne va pas toucher
44:33à la politique sociale française.
44:35Comment on finance, Éric Revelle ?
44:37Je vois qu'il y a la stratégie de l'épargne.
44:39Réorienter l'épargne des Français.
44:41Est-ce qu'on va faire les poches aux Français, Éric Revelle ?
44:43Ce n'est pas impossible. Il y a deux
44:45manières de faire les poches aux Français.
44:47Il y a deux manières. Dans la manière de financer
44:49l'effort, il y a accroître le déficit
44:51budgétaire de la France, de l'Allemagne,
44:53faire exploser les critères qui tiennent
44:55la zone euro, parce que l'euro, ça demeure
44:57une monnaie de référence, parce que précisément,
44:59il y a des critères qui encadrent
45:01les déficits budgétaires. Là, on est en train de tout faire voler
45:03en éclats. Je vous parlais
45:05des taux d'intérêt qui sont en train
45:07de s'envoler et qui vont donc rendre
45:09le refinancement de la dette française très difficile.
45:11Donc, faire les poches aux Français, il y a deux possibilités.
45:13Là, il y a un vieux rêve
45:15européen d'Europe fédérale, c'est-à-dire
45:17trouver des produits d'épargne européens.
45:19Alors, il y aura des taux d'intérêt.
45:21On ne vous piquera pas votre argent. On ne vous obligerait pas
45:23à souscrire à ces produits.
45:25Mais en tout cas, d'essayer de pousser un peu plus
45:27le fédéralisme, parce qu'il y a
45:29la guerre en Ukraine et parce qu'il faut financer le réarmement.
45:31Vous voyez, le timing est très beau
45:33pour ceux qui poussent cette Europe fédérale.
45:35C'est de trouver le moyen de capter
45:37sur des produits européens l'intégralité
45:39de l'épargne européenne. Et puis, la deuxième
45:41possibilité, c'est de fiscaliser
45:43l'épargne des Français.
45:45C'est de leur en piquer. Vous savez que
45:47la fiscalisation de l'assurance vie,
45:49c'est un vieux serpent de terre.
45:51C'est un vieux serpent de mer.
45:53Je me souviens à l'époque...
45:55Non, je n'ai pas dit ça.
45:57Je vous dis que c'est sur les tables
45:59régulièrement des ministres des Finances à Bercy
46:01depuis des années et des années.
46:03Et alors là, c'est une bombe sociale.
46:05C'est le seul produit
46:07qui est défiscalisé. Vous pouvez
46:09léguer à vos enfants, à vos petits-enfants.
46:11Pas les intérêts. Si vous sortez de l'assurance vie,
46:13les intérêts ne sont pas défiscalisés.
46:15C'est un produit qui est défiscalisé.
46:17C'est ce qu'a proposé Jean-François Copé hier.
46:19Ce que pensent certains aussi,
46:21c'est de réorienter une partie du livret A,
46:23de l'épargne sur le livret A.
46:25Il a des rendez-vous
46:27sans chaîne à Bercy sur ce sujet.
46:29Normalement, ça sert à financer
46:31le logement social. Vous pouvez le flécher
46:33différemment. Donc, il y a
46:35l'épargne des Français qui va être mise
46:37sous pression. Est-ce qu'on la fiscalise ?
46:39Est-ce qu'on la réoriente vers d'autres produits
46:41d'épargne ? Est-ce qu'on fait progresser
46:43l'Europe fédérale par ce moyen-là ?
46:45Et puis accroître le déficit des Etats.
46:47Ça commence à me rendre fou. Éric Revel.
46:49C'est une situation budgétaire telle qu'on ne pourra pas.
46:51Je le sais. Pourquoi est-on
46:53infichu, incapable de faire
46:55des économies dans ce pays ?
46:57De dire, on taille dans les dépenses
46:59de l'État, dans le train de vie de l'État,
47:01on taille dans les prestations sociales.
47:03Pourquoi on est infichu de faire ça ?
47:05La différence entre le salaire brut et le salaire net
47:07en France, c'est juste dingue.
47:09Le discours, c'est la guerre.
47:11Le discours, c'est la guerre,
47:13sert à éviter
47:15de faire des économies, de prendre des décisions
47:17impopulaires et douloureuses.
47:19Il a aussi cette usage-là.
47:21On a eu Michel Barnier. Pas une économie, que de la hausse d'impôt.
47:23Et François Bayrou, à peu près pareil.
47:25J'ai beaucoup d'intérêt, comme tous les Français l'interviewent
47:27demain, de François Bayrou sur l'antenne
47:29de CNews et d'Europe 1. Je vais vous dire pourquoi.
47:318h10 demain, Laurence Ferrari, Sonia Mahoung.
47:33Où le Premier ministre manque pas d'air, ça va, la formule est correcte.
47:35Oui, il manque pas d'air.
47:37Il manque pas d'air, c'est qu'il explique...
47:39Enfin, il est invité demain matin, donc calmez-vous aussi.
47:41Il explique qu'il va falloir regarder là où...
47:43Il a demandé à tous les ministères
47:45de faire table rase
47:47des économies. Enfin, ce que font tous les
47:49premiers ministres. Et il a dit non, il faudra regarder
47:51du côté des agences. Au moment où lui-même
47:53vient de faire la passation de pouvoir
47:55au plan
47:57avec Clément Beaune...
47:59Cela dit, il a raison de regarder du côté des agences.
48:01Mais il a 100% raison, Éric Revelle.
48:03Mais le commissariat au plan, c'est une honte.
48:05Il faut tailler tout ça.
48:07Vous avez François Bayrou qui vous dit
48:09de regarder du côté des agences qui ne servent à rien.
48:11Et il a fait la passation de pouvoir hier
48:13avec son commissaire. Et lui-même n'a servi à rien pendant
48:15des années avec le haut commissariat au plan.
48:17C'est les mêmes qui, dès qu'il y a un problème,
48:19ils lancent une nouvelle commission d'enquête.
48:21Mais c'est les mêmes qui ont voté les budgets
48:23de l'armée déclinant depuis 40 ans.
48:25C'est ça le problème aussi. La seule question, Gauthier,
48:27c'est que ça fait 8 ans qu'on entend tous les jours
48:29Bruno Le Maire, notamment,
48:31qu'ils n'avaient pas d'os d'impôts. Ceux qui nous écoutent,
48:33quand ils regardent leur poche,
48:35ils ont l'impression d'avoir plus ou moins d'argent.
48:37La réponse est donnée. Ils ne vont jamais assumer.
48:39Vous savez, c'est un peu comme C8. Ils n'assument pas
48:41de fermer une chaîne. Ils vont dire ça n'a pas respecté
48:43le critère, etc. Ils ne vont pas vous dire
48:45on vous prend votre argent. Ils vont dire on n'augmente pas
48:47l'impôt sur revenu. Très bien, il y a un Français sur deux
48:49qui paie seulement l'impôt sur revenu. Mais tout est caché
48:51derrière les taxes. Et c'est ça depuis le début.
48:53On attend dans un instant
48:55la prise de parole, vous le savez,
48:57à suivre en direct sur ces news
48:59d'Emmanuel Macron. On débriefera
49:01juste derrière les nouveaux mots
49:03du président de la République.
49:05Donc on va évidemment suivre ça
49:07dans un instant.
49:09Régis Le Saumier, il y a aussi une question.
49:11Parce qu'aujourd'hui, il y avait le sommet à Bruxelles.
49:13Très bien. On parle
49:15d'Europe de la défense.
49:17Il faudrait peut-être commencer par acheter
49:19européens. Parce que où achètent
49:21nos voisins
49:23en Europe ? Aux États-Unis.
49:25Ils ne choisissent pas des rafales.
49:27Leurs avions de guerre sont américains.
49:29Les Belges, les Norvégiens,
49:31les Suisses,
49:33les Danois, tous ont acheté du matériel
49:35américain, en particulier du matériel
49:37d'aviation. Mais le problème
49:39aussi, c'est que là aussi,
49:41on va vouloir aider l'Ukraine. On va vouloir
49:43compenser ce qu'on
49:45ne peut pas faire. On le sait, on l'a
49:47déjà étudié. On ne peut pas
49:49compenser. Les Américains ont apporté
49:51à l'Ukraine depuis le début de ce conflit
49:5370 milliards de dollars
49:55de matériel
49:57militaire. On n'a pas
49:59ces matériaux.
50:01Les matériaux qu'on a, qu'on peut
50:03éventuellement céder à l'Ukraine
50:05sont bien souvent du matériel
50:07américain. Les Américains
50:09peuvent très bien nous interdire
50:11d'aider l'Ukraine, d'envoyer
50:13des avions, des F-16,
50:15etc. Donald Trump peut très bien
50:17dire... Vous achetez américain,
50:19mais si vous n'avez pas le feu vert des États-Unis,
50:21vous avez des avions, vous avez des armes, mais vous ne pouvez pas
50:23vous en servir. Il ne fera pas ça parce qu'il
50:25voudra qu'on continue à lui acheter ce qu'on va
50:27faire. Oui, parce que c'est ce qu'il veut, c'est ce qu'il
50:29entend bien. Mais je vous donne un
50:31seul exemple. Hier à 14h,
50:33en Ukraine, le renseignement
50:35américain a cessé de
50:37coopérer avec
50:39les Ukrainiens. Alors
50:41dit sur le papier comme ça, oui,
50:43c'est brutal, etc. Mais quelle est la
50:45conséquence ? La conséquence, c'est que les missiles
50:47Atak MS, les missiles I-Mars
50:49ne sont plus reliés
50:51aux satellites américains, donc ne peuvent plus être utilisés.
50:53Starlink fonctionne toujours.
50:55Starlink fonctionne toujours, mais je parle
50:57des missiles de
50:59l'intelligence, en fait,
51:01des renseignements, des datas qui sont
51:03utilisés pour pouvoir utiliser ces
51:05missiles. Donc ça, c'est terminé. Mais
51:07par rapport à ce que je vous disais sur les alliés,
51:09les Anglais
51:11ont interdiction de la part
51:13des Américains de communiquer
51:15des informations que les Américains
51:17leur donnent aux Ukrainiens. C'est ça
51:19la conséquence. C'est pas simplement
51:21les Américains arrêtent de donner du renseignement,
51:23mais les Anglais, les Britanniques ne peuvent
51:25plus donner le renseignement américain aux
51:27Ukrainiens. Et on sait que les Britanniques
51:29sont les plus en pointe actuellement
51:31pour aider les Ukrainiens sur le terrain.
51:33Alexandre de Miquelot. Non, mais sur la question du
51:35déficit, certes, c'est une vraie question,
51:37mais en fait, ce réarmement
51:39pourrait profiter à la France, puisqu'on est plutôt
51:41en avance sur nos
51:43voisins européens. Et en réalité,
51:45ça pourrait nous rapporter de l'argent, plus
51:47que nous en coûter, s'il y avait par exemple
51:49un système de préférence communautaire.
51:51On pourrait imaginer que l'Europe
51:53dise maintenant ça suffit, on
51:55achète européen, puisqu'on ne peut pas
51:57compter sur les Etats-Unis de là, ce serait
51:59utile. Et on ne sait jamais, peut-être que
52:01le président de la République va parler
52:03de ça, mais je n'y crois pas beaucoup, bizarrement.
52:05Est-ce que vous pensez ce soir, Eric Tegner, qu'il va être une nouvelle
52:07fois très fort dans le vocabulaire
52:09utilisé avec la Russie,
52:11en parlant comme d'une
52:13menace. On voit que, en disant
52:15même, sous-entendant
52:17que la Russie ne s'arrêterait pas
52:19au Donbass et à la Crimée,
52:21il y a une volonté expansionniste chez Vladimir
52:23Poutine absolument colossale. Est-ce qu'il va
52:25continuer dans cette voie ? Et au fond, ce que
52:27cherchent les Européens, c'est quoi ?
52:29C'est parce qu'on sent bien que ça y est, la paix
52:31est en bonne passe.
52:33Ce qu'ils cherchent, c'est un engagement des Etats-Unis
52:35à intervenir d'une manière ou d'une autre
52:37si Vladimir Poutine va plus loin
52:39que cette nouvelle frontière qui pourrait être dessinée.
52:41Oui, ce qu'on appelle les backstops,
52:43c'est-à-dire que là, il est quand même obligé
52:45de dédulcorer un petit peu son discours par rapport à hier soir.
52:47Parce qu'il va parler un petit peu
52:49au nom des Européens. On se rappelle la dernière fois
52:51qu'il avait reçu des dirigeants Européens
52:53à l'Élysée et que dans la foulée, il avait expliqué
52:55que peut-être il faudrait envoyer des hommes.
52:57Ils se sont tous sentis piégés et s'est retrouvés
52:59ridiculisés. Donc, il ne peut pas se retrouver dans la même
53:01situation. Il va aller trop loin
53:03par rapport à des dirigeants. Donc, il va quand même
53:05être obligé de mesurer ce propos. Après, évidemment,
53:07il va faire comme Ursula von der Leyen.
53:09Il va en faire des tonnes sur l'argent qu'ils sont en train d'investir.
53:11Moi, ce que je veux noter quand même,
53:13c'est qu'on a pour l'instant des industries de défense
53:15français qui sont en train d'être achetées
53:17par des Américains. Voilà. Depuis quelques jours,
53:19on a une société qui s'appelle LNB Aerospace
53:21qui est rachetée en ce moment justement
53:23par leur groupe qui est un groupe américain.
53:25Alors, on voit un petit peu ces derniers jours
53:27le ministre de la Défense qui dit peut-être qu'on mettra
53:29le veto, etc. Mais non, il faut bloquer.
53:31Commençons au lieu d'investir des milliards. Commençons
53:33par bloquer ce type de choses. Moi, je veux dire, j'ai parlé
53:35à des industriels de la défense
53:37justement hier qui me disaient
53:39cette société tellement survalorisée
53:41qu'on pense que c'est la CIA derrière
53:43le pouce pour la racheter. C'est ça le sujet
53:45en fait. On devrait se mobiliser sur des trucs
53:47concrets et pas essayer de nous vendre
53:49des milliards dans tous les sens. On ne sait pas
53:51exactement où ça va se positionner.
53:53Éric Revelle, est-ce qu'il n'y a pas tout à l'heure
53:55de contre-temps ?
53:57Est-ce qu'Emmanuel Macron n'est pas
53:59à contre-temps en ce qui concerne
54:01la paix ? C'est-à-dire qu'on a un Trump
54:03qui parle de paix. On a Volodymyr Zelensky
54:05après la pression maximale qui s'est prise
54:07dans le bureau Oval. Évidemment, certains disent
54:09le pistolet sur la tempe. C'est la méthode Trump.
54:11Elle fait pareil avec les Colombiens pour reprendre
54:13leur ressortissant. Ils parlent dorénavant
54:15de paix. Volodymyr Poutine, j'en parle pas
54:17parce qu'à mon avis, on ne peut pas lui faire confiance.
54:19Mais hier, est-ce qu'Emmanuel Macron n'était pas à contre-temps
54:21des États-Unis et de l'Ukraine ?
54:23Ça parait évident. Ça a été dit
54:25au moment où Trump reçoit la fameuse
54:27lettre de Zelensky.
54:29Emmanuel Macron nous dit qu'on est
54:31ou le ministre des Affaires étrangères
54:33qu'on a les chars russes à nos portes.
54:35Nous, on dit...
54:37Alors que
54:39Trump et Zelensky se préparent à la paix.
54:41Mais je pense qu'on a été peut-être,
54:43et le président de la République aussi,
54:45il a été trop marqué peut-être par
54:47cet incident dans le bureau Oval
54:49où il s'est dit que de toute façon, Zelensky
54:51et Trump ne se parleront plus. Trump ne voudra plus
54:53parler à Zelensky. Sauf que peut-être
54:55il n'avait pas tout à fait compris la psychologie de Trump.
54:57Trump, c'est un gueulard,
54:59c'est un négociateur.
55:01Et là, on voit bien que, Judith le rappelait,
55:03Zelensky sera en Arabie Saoudite pour négocier
55:05avec les Américains la paix. Donc nous,
55:07on est en train de dire, Jupiter
55:09remonte sur le mont Olympe avec le drapeau
55:11bleu-blanc-rouge, effet drapeau, suivez
55:13le chef de guerre, suivez mon panache blanc.
55:15Pendant que les autres sont en train de négocier la paix.
55:17Mais c'est pas du tout...
55:19C'est plus qu'un contre-temps.
55:21C'est plus qu'un contre-temps.
55:23Zelensky joue une partition.
55:25Justement par rapport... Je rebondis sur ce que
55:27disait Eric. Zelensky,
55:29il a fait quoi ? Il a...
55:31L'altercation
55:33a eu lieu à peu près à la 45ème
55:35minute sur 50 minutes d'entretien.
55:37Les 45 premières minutes
55:39d'entretien ont été relativement
55:41cordiales, il n'y a pas eu de problème particulier.
55:43On a oublié que
55:45Donald Trump, voyant que Zelensky
55:47avait envoyé promener
55:49son négociateur qui était venu
55:51à Kiev pour justement
55:53sceller cet accord, il avait dit
55:55l'Ukraine n'est pas à vendre.
55:57Et Trump, immédiatement, l'a traité
55:59de dictateur. Ensuite, il y a eu
56:01rabibochage, renégociation
56:03et à la fin de la semaine, avant
56:05que Zelensky arrive à Washington,
56:07Trump déclare
56:09que Zelensky est le meilleur président que l'Ukraine
56:11n'ait jamais eu, etc.
56:13Ça peut changer vite avec Trump.
56:15Et c'est l'art du deal.
56:17Et donc, Macron est
56:19sans arrêt à contre-temps.
56:21C'est vous qui avez lancé dans le débat
56:23l'élément que j'ai repris, le fameux contre-temps d'Emmanuel Macron.
56:25Mais en fait, le contre-temps,
56:27pourquoi ? Au-delà de la
56:29forme qui était effectivement
56:31détestable avec laquelle
56:33Donald Trump s'est adressé à
56:35Volodymyr Zelensky,
56:37quelle est la vraie
56:39provocation, ou en tout cas
56:41ressentie-t-elle par les Européens en général
56:43et la France en particulier ?
56:45Parce que Trump
56:47a eu la grossièreté
56:49de dire à Zelensky
56:51vous ne pouvez pas
56:53gagner la guerre. En fait,
56:55c'est cette vérité-là
56:57qu'aucun Européen
56:59n'arrivait à formuler
57:01tout en n'en pensant pas moi,
57:03parce que vous interrogez les dirigeants
57:05européens. Mais il n'y a personne qui pense que le Donbass
57:07va être à nouveau ukrainien. Exactement.
57:09Vous ne pouvez pas gagner la guerre.
57:11Alors, comme le grossier personnage
57:13qu'il est, Trump a mis les pieds dans le plat
57:15et c'est pour ça que toute l'Europe
57:17s'est récréée. L'ancien, oui.
57:19L'ancien président de France aux Etats-Unis.
57:21Eric Tegner, Donald Trump, à chaque fois, c'est la même méthode.
57:23Tout le monde a été
57:25bien corseté comme il faut, puis lui, il arrive
57:27comme un chien dans un jeu de quilles.
57:29Il balance tout et au fond,
57:31la paix, on en parle aujourd'hui.
57:33Un petit exemple.
57:35Un petit exemple collatéral. Pardonnez-moi parce que ça,
57:37il faut quand même le citer. Vous vous souvenez de ce qu'il avait dit sur le canal
57:39de Panama ? Oui. Je vais reprendre
57:41le contrôle du canal. Il l'a redit hier.
57:43C'est ce qui s'est passé. BlackRock
57:45est un énorme fonds d'investissement le plus puissant au monde
57:47a racheté les concessions détenues par les
57:49Hongkongais dans le canal du Panama
57:51au profit des Américains. Ça y est,
57:53il n'a pas envoyé la marine américaine
57:55pour reconquérir le canal. Il l'a fait racheter.
57:57Donc, de nouveau, les concessions
57:59hongkongaises qui faisaient le trafic
58:01chinois en leur faisant sans doute des cadeaux,
58:03le canal du Panama vient d'être
58:05privatisé de manière financière par
58:07les Américains. En fait, Trump peut changer de langage,
58:09il ne change pas d'objectif.
58:11Il ne faut pas dire que Trump peut faire le contraire.
58:13Non, pas du tout. C'est bien le seul qui fait ce qu'il dit.
58:15Voilà. Mais il peut
58:17amender, c'est-à-dire qu'il peut aller très loin.
58:19Ce qui est fou, c'est qu'aujourd'hui, on a l'impression
58:21en Europe que tout le monde a toujours parlé de paix
58:23alors qu'il y a un mois, personne n'en parlait.
58:25Mais ils ne voulaient pas la paix. Eric et Alexandre.
58:27En avril 2022, on aurait pu avoir
58:29la paix et Boris Johnson s'est rendu en Ukraine
58:31à Kiev pour la flinguer, cette paix.
58:33C'est quand même une réalité qui s'est produite.
58:35En novembre 2022,
58:37les Français ne l'ont pas encore. Boris Johnson, l'ancien Premier ministre
58:39anglais qui était très proche de
58:41Volodymyr Zelensky. Vous savez qu'il y a une loi en Ukraine
58:43qui a été votée en novembre 2022
58:45qui a interdit au président ukrainien
58:47Volodymyr Zelensky de négocier directement
58:49avec Vladimir Poutine. On se retrouve quand même dans une situation
58:51où aujourd'hui, on a créé les conditions
58:53de l'impossibilité de faire la paix.

Recommandations