François Bayrou s'exprime sur la situation internationale avant le sommet à Bruxelles consacré à la défense européenne et à l'Ukraine.
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00:00Les Etats-Unis et la Russie ont choisi de porter atteinte au pacte de respect des nations et du droit.
00:14Évidemment, c'est pour l'Union européenne tout entière. Et pour tous ceux qui travaillent en confiance avec l'Union européenne,
00:24c'est un bouleversement complet. Ce bouleversement va entraîner pour tous les pays européens et pour la France
00:36une remise en cause complète des hiérarchies et des urgences.
00:41Le Président demande des propositions au gouvernement. Comment vous allez vous en paraître, Monsieur le Président ?
00:45Je vais assumer la fonction qui est celle du gouvernement, qui est en effet de se prononcer sur l'avenir, de choisir des priorités.
00:59La France est le seul pays de l'Union européenne qui avait depuis longtemps prévu que ça pourrait arriver.
01:06Et le général De Gaulle l'avait dit de la manière la plus incroyablement visionnaire. Et donc c'est notre responsabilité.
01:17Et notre responsabilité, plus que jamais, c'est de choisir les priorités et les hiérarchies. La défense est désormais
01:27une priorité évidente pour tous. Mais ça n'efface pas d'autres priorités, par exemple le souci des finances publiques.
01:36Par exemple le souci du pacte social. Et tout cela, j'avais dit en prenant l'image de l'Himalaya, qu'on allait faire l'ascension
01:44de tous les 8 000 mètres qui étaient devant nous. Nous ne laisserons aucun des problèmes du pays de côté.
01:51Et j'aurai l'occasion de m'exprimer dans les jours qui viennent sur les choix que le gouvernement a l'intention de porter
02:01et de mettre en œuvre pour répondre à la situation que le Président de la République a décrite hier si justement.
02:09— Ça suscite beaucoup d'inquiétude, justement, les choix budgétaires courageux que demande le Président.
02:13Sans augmenter les impôts, ça suscite beaucoup d'inquiétude.
02:15— Oui, je ne suis pas sûr que ça soit arrangé dans le chapitre de l'inquiétude. C'est arrangé dans le chapitre de la volonté.
02:23Est-ce qu'on peut laisser les choses aller à volo ? C'est proprement inimaginable, en tout cas pour des hommes politiques,
02:33femmes et hommes politiques responsables. C'est impossible. Donc il faut renouveler complètement la vision,
02:43les projets pour l'avenir. On va le faire sans rien abandonner. Le modèle social fait partie de l'identité française.
02:53— Il n'y aura pas de priorité donnée à la défense ?
02:55— Bien sûr que si. Vous voyez bien qu'il s'agit non seulement de donner priorité à l'accomplissement de la loi de programmation militaire,
03:05mais aller au-delà pour une loi de réarmement ou en tout cas pour une loi de sécurité.
03:16On voit bien que l'Europe toute seule aujourd'hui, avec la guerre d'Ukraine à ses portes, quasiment sur son sol,
03:23l'Europe n'a pas les moyens de faire face, en particulier parce qu'elle est totalement dépendante de l'appareil industriel
03:33et technologique des États-Unis. Et donc nous avons à construire ce que l'avenir sera. Mais j'aurai l'occasion de m'exprimer sur ce sujet,
03:42ce que le président de la République a défini hier. C'est simplement le devoir de toute la nation.
03:52— Avec des sacrifices à faire pour les Français ?
03:55— Oui. Moi, je parle jamais en termes de sacrifices. Le sacrifice vrai et insupportable, ça serait de laisser la situation aller à volo.