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L'Ukraine pourra-t-elle continuer la guerre ? Quelle stratégie pour l'Europe face à Trump et Poutine ? Le grand départ d'André Chassaigne, quelle date pour sa fin de mandat ?
La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, et le président du groupe GDR à l'Assemblée, André Chassaigne, ont répondu aux questions de Maël Morin, Hugo Couturier (Hugo au perchoir), Antonin Marin et du chat.

Légi'Stream présenté par Maël Morin, c'est tous les mercredis à 16h30 en live sur la chaîne Twitch de LCP-Assemblée nationale.

#Ukraine #Europe #Défense #Trump #Poutine #Bayrou #Gouvernement #Chassaigne #Députés #AssembléeNationale

Chaque mercredi en direct sur Twitch, après les deux séances de Questions au gouvernement de la semaine, deux personnalités politiques se succèdent pour répondre aux questions de deux streamers : Hugo au Perchoir chaque semaine, accompagné de Sasha Beckerman en alternance avec un autre streamer. Les invités répondent également aux questions des internautes exprimées dans le chat et relayées par Valérie Brochard, en alternance avec Maël Morin une fois par mois.

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Transcription
00:00:00Salut tout le monde, j'espère que vous allez bien, on est reparti dans l'Egistrim avec au programme cette semaine un point sur la situation en Ukraine et le rôle de la France, l'élection à la présidence des Républicains et on va parler aussi également d'agriculture et pour en parler, cette semaine je suis avec Antonin, fondateur et rédacteur en chef d'Ukrayon, salut Antonin !
00:00:22Et je suis évidemment avec Hugo, salut Hugo !
00:00:25Salut !
00:00:26Et donc je vais passer tout de suite à notre première invitée qui n'est autre que Sophie Prima, bonjour !
00:00:31Bonjour !
00:00:32Merci beaucoup d'être venue répondre à nos questions dans l'Egistrim.
00:00:35Alors vous êtes porte-parole du gouvernement, ministre porte-parole du gouvernement et avant cela vous avez été ministre déléguée chargée du commerce extérieur sous le gouvernement de Michel Barnier.
00:00:45Et encore avant cela, sénatrice et donc ce que je vous propose c'est qu'on commence tout de suite avec la situation en Ukraine puisque Emmanuel Macron a dit qu'il allait faire une allocution ce soir à 20h.
00:00:59Qu'est-ce qu'il peut nous dire ce soir ?
00:01:01Je vais un peu vous décevoir dans la mesure où je ne sais pas le contenu de son intervention, c'est bien légitime, c'est à lui de prendre la parole et de s'exprimer et de réserver ses propos évidemment aux Français.
00:01:14En réalité je pense qu'il va évidemment parler de son sujet principal et le sujet de la France principale aujourd'hui qui est la situation géopolitique, la situation des blocs qui sont en train de se figer entre les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l'Europe.
00:01:29Et de notre détermination à soutenir le peuple ukrainien et de ce que cela veut dire pour l'Europe et pour les Français. Je pense que ça va être ça l'essentiel.
00:01:40Le sujet qui est un peu donné dans les grandes lignes c'est la défense nationale. Est-ce que la France aujourd'hui elle est menacée ?
00:01:47Alors la sécurité de la France c'est comme la sécurité de l'Europe en réalité. Nous considérons qu'elle est menacée si la guerre en Ukraine ne s'arrête pas et si nous ne trouvons pas les conditions d'une paix durable.
00:02:00Et une paix durable, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on trouve les conditions d'une paix entre l'Ukraine et la Russie, mais la Russie respecte ces conditions de paix pour les années qui viennent, pour de nombreuses années qui viennent.
00:02:12C'est pas ce qui s'est passé quand on a fait par exemple les accords de Minsk il n'y a pas très longtemps, où il y avait des accords que la Russie s'arrêtait à cet endroit du territoire, sauf que ces accords de Minsk ont été bafoués plusieurs fois sans que nous ne réagissions.
00:02:26Donc cette fois-ci il faut arrêter la Russie.
00:02:28Et par exemple hier il y a un avion de chasse russe qui a menacé un drone français au-dessus de la mer Méditerranée. Pour vous c'est une attaque ?
00:02:38Alors ça s'est passé dans un espace international où tout le monde peut aller, c'est une intimidation, c'est une menace claire des Russes vis-à-vis d'un drone d'observation, qui n'était d'ailleurs pas un drone qui avait des munitions, pas un drone de guerre, c'est un drone d'observation qui regarde ce qui se passe à cet endroit du monde.
00:02:58Il y a eu des intimidations qui sont très très fortes, parce qu'en fait les secousses de l'avion russe qui passe à côté d'un drone c'est très très puissant, ça peut déséquilibrer le drone et le faire s'écraser.
00:03:10C'est des petits drones qui valent plusieurs millions d'euros, donc oui c'est une attaque, une intimidation, l'expression de puissance.
00:03:18Oui c'est la première, ça veut dire qu'on rentre un peu dans une confrontation directe là avec Vladimir Poutine, avec la Russie ?
00:03:24C'est ce type de manœuvre, le ministre des armées l'a clairement dit, malheureusement ça arrive et ça arrive souvent, c'est à dire que chacun se jauge à sa force et donc il y a des manœuvres d'intimidation qui peuvent arriver.
00:03:39Il y a des drones je crois anglais qui ont été d'ailleurs victimes de ce même type d'intimidation, c'est une façon de désarmer, de se dire on est là, on est fort et on vous regarde.
00:03:54Les Français et les Européens font ce même type d'intimidation ou c'est que les Russes ?
00:03:57Alors je ne sais pas, je ne suis pas assez expérimentée et sachante sur le domaine.
00:04:04Est-ce qu'il n'y a pas une forme aussi de naïveté vis-à-vis des Russes ? Est-ce qu'on n'a pas été naïfs en pensant qu'ils allaient effectivement s'arrêter après les accords de Minsk ?
00:04:12On a eu plusieurs cyberattaques sur le territoire français dont les enquêteurs ont vu que ça venait de Russie, est-ce qu'il n'y a pas une forme de naïveté quand même ?
00:04:21En réalité je pense que longtemps on a cru que la géographie du monde s'arrêtait comme elle était après la destruction du mur de Berlin et on s'est dit voilà on rentre enfin dans une période pacifique.
00:04:36Ce n'est pas ce qui s'est passé exactement, on voit bien qu'au Moyen-Orient tout bouge et tout est épidermique.
00:04:43On voit bien que des alliances qu'on croyait impossibles comme celles des Etats-Unis et de la Russie sont en train de poindre.
00:04:52On voit bien que la Chine devient un acteur du monde absolument essentiel et qui fait preuve aussi de puissance.
00:04:58Donc vous avez raison, on a probablement été trop naïfs pendant quelques années par rapport à la Russie sous le prétexte aussi qu'on était sous protection de l'OTAN et donc en partie des Etats-Unis.
00:05:09Et ce qui s'est passé la semaine dernière dans le bureau Oval, ce qui se passe sur la suspension de l'aide américaine à l'Ukraine, ça bouleverse complètement notre stratégie de sécurité de l'Union Européenne.
00:05:20Sur les avoirs russes, on sait qu'ils sont gelés. Certains, comme Gabriel Attal et Edouard Philippe, appellent à les saisir.
00:05:28Le gouvernement a une position là-dessus, il dit qu'on ne peut pas, sinon on infringe le droit international.
00:05:35Est-ce que, pour aller plus loin, on doit, nous aussi, toujours respecter le droit international quand on a nos adversaires qu'il ne respecte pas ?
00:05:43Est-ce qu'on ne risque pas de se faire battre à être, entre guillemets, trop dans le respect des règles ?
00:05:47Sur les avoirs russes, en effet, si on les saisit...
00:05:51On parle de 300 milliards d'avoirs russes.
00:05:53Oui, on parle de 300 milliards d'avoirs russes, c'est considérable et évidemment, ça pourrait financer une partie de l'effort de défense que nous devons faire.
00:06:01Pour le moment, effectivement, le droit international ne nous permet pas de saisir ces avoirs russes.
00:06:07Il semble qu'il y ait, en tout cas, une étude de ce qui pourrait être possible.
00:06:11Aujourd'hui, ces avoirs russes produisent des intérêts et ces intérêts, en revanche, on les utilise pour l'Ukraine.
00:06:16Mais le gros, qui sont les 300 milliards dont vous parlez, pour l'instant, on ne peut pas les saisir à cause du droit international.
00:06:22Et si nous, nous enfreignons aussi le droit international, alors c'est la jungle la plus totale.
00:06:27Je crois qu'il faut aussi, sans faire preuve de naïveté, en faisant preuve de force et de fermeté, rester dans le cadre du droit international tel qu'il existe.
00:06:36Je crois que c'est via la CPI qu'on pourrait potentiellement les saisir.
00:06:39Voilà, alors avec l'Angleterre, parce que l'Angleterre est sous le même principe et a déjà annoncé qu'elle était en train d'étudier cette possibilité.
00:06:45On regarde comment, dans le cadre du droit international, on pourrait avoir accès à ces avoirs.
00:06:51Mais pour l'instant, notre position, c'est de respecter le droit international.
00:06:54Et rapidement, on a interdit sur le territoire européen RT France.
00:06:58On a une chaîne de télévision française qui donne libre cours à son ex-rédactrice en chef.
00:07:05Est-ce que, pour vous, l'ex-rédactrice en chef d'un média qu'on a interdit sur le territoire européen
00:07:11peut s'exprimer totalement librement sur les antennes soumises par l'ARCOM ?
00:07:16Écoutez, moi, je crois que ce qui fait la différence entre une dictature et une démocratie, c'est la capacité à chacun de s'exprimer
00:07:25en ayant clairement identifié son identité, ses convictions.
00:07:31Alors, il ne faut pas faire de propagande, c'est toujours le fil très ténu sur lequel on marche.
00:07:39Je crois à la transparence de l'information.
00:07:41Est-ce qu'aujourd'hui, on peut être pro-Poutine sans nuire aux intérêts français ?
00:07:44Parce que là, il envoie des intérêts géostratégiques de la France.
00:07:47C'est une bonne question à laquelle j'avoue que je n'ai pas réfléchi, donc merci de m'avoir posé la question.
00:07:53C'est une bonne question, mais je crois que si on identifie les gens et si on sait qu'ils sont des pro-Poutine,
00:07:58qu'ils vont faire de l'information, je ne suis pas sûre qu'il fallait complètement interdire la liberté d'expression.
00:08:08C'est quoi le risque ? Qu'est-ce qu'on risque aujourd'hui ?
00:08:11Parce que là, on a le président de la République qui s'exprime.
00:08:13Vous parliez de ce qui s'est passé dans le bureau Oval, où Donald Trump disait à Zelensky
00:08:16qu'il jouait avec une potentielle Troisième Guerre mondiale.
00:08:18Est-ce que c'est ça ? Est-ce que le risque, là, aujourd'hui, c'est une Troisième Guerre mondiale ?
00:08:22Ce qui est en cours, en fait, c'est la sécurité de l'Union européenne.
00:08:27On a bien compris que la Russie n'allait pas s'arrêter en Ukraine
00:08:31et que vu l'investissement, en réalité, qui est fait en Russie pour l'armement, pour la défense,
00:08:40ça va au-delà de la conquête de toute ou partie de l'Ukraine.
00:08:46Et donc, il faut... Vous savez, dans une situation pareille, moi, je n'ai évidemment pas vécu non plus,
00:08:54mais il faut opposer la force pour avoir la paix.
00:08:57Si vous opposez une faiblesse, vous avez la guerre, parce que vous engagez les gens à continuer leur oeuvre.
00:09:04Donc, aujourd'hui, il faut que l'Union européenne se ressaisisse, qu'elle se réveille, qu'elle affirme sa défense,
00:09:11qu'elle mette les moyens pour avoir une défense souveraine et que la force s'oppose à la force.
00:09:17Justement, je reviens sur...
00:09:18Donc, ça s'arrête.
00:09:19Il y avait quelqu'un qui posait la question dans le chat en disant
00:09:21que l'Union européenne ne serait-elle pas plus protectrice que l'OTAN pour l'Ukraine ?
00:09:25Est-ce que ça joue plus au niveau de l'UE que de l'OTAN ?
00:09:28C'est une très bonne question, parce qu'effectivement, au sein de l'OTAN, maintenant, avec les Etats-Unis...
00:09:32Alors, il ne s'agit pas de rompre toutes les relations avec les Etats-Unis.
00:09:34Ça serait suicidaire, ça serait perdant-perdant de chaque côté de l'Atlantique.
00:09:40Ça n'a pas de sens.
00:09:41Et puis, personne n'oublie le rôle des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.
00:09:45Les Etats-Unis sont nos alliés.
00:09:48Et surtout, ce qui se passe avec le gouvernement Trump, ça ne correspond pas à tout le peuple américain.
00:09:59Donc, il faut être très prudent dans le temps par rapport à nos relations.
00:10:03C'est vrai que la place de l'OTAN, enfin, la place des Etats-Unis,
00:10:05le financement de l'OTAN par les Etats-Unis, aujourd'hui, nous pose une question.
00:10:09Et c'est vrai qu'il faut qu'on retrouve une souveraineté défense
00:10:11et qu'on ne sera jamais mieux servis que par nous-mêmes.
00:10:15Si on est en capacité d'assurer nous-mêmes notre défense,
00:10:18ça sera plus rassurant, on sera plus souverains et moins dépendants des Etats-Unis.
00:10:21Est-ce que ce n'est pas un peu tard, trois ans après le début de la guerre en Ukraine,
00:10:25de devoir attendre qu'on ait un changement de pied de notre ancien allié numéro un,
00:10:30qui étaient les Etats-Unis ?
00:10:33Est-ce que ce n'est pas un peu tard ?
00:10:35On est dans l'urgence, là ?
00:10:37On est dans l'urgence, évidemment.
00:10:39Et on peut passer notre temps à pleurer sur le l'air inversé
00:10:42en se disant qu'on aurait dû le faire avant, depuis...
00:10:45La France a toujours été en faveur de la création d'une souveraineté de défense au sein de l'Union européenne.
00:10:51Il faut bien dire qu'on était un peu dans le vide
00:10:54et qu'on prêchait un peu dans le vide auprès de grands partenaires de l'Union européenne,
00:10:57comme l'Allemagne, par exemple, qui ne comprenait pas cette question de souveraineté.
00:11:01Ça a été la même chose pour l'énergie, par exemple,
00:11:03où l'Allemagne était très dépendante de la Russie.
00:11:05Aujourd'hui, l'Allemagne comprend parfaitement qu'il faut être souverain,
00:11:09en termes d'énergie, en termes de défense.
00:11:11Et puis, vous avez des pays qui sont attaqués d'une autre façon.
00:11:13Je pense au Danemark avec le Groenland,
00:11:15qui est aujourd'hui plutôt des pays qui regardaient vers les Etats-Unis
00:11:18et aujourd'hui comprennent la nécessité d'avoir une souveraineté de défense.
00:11:21Donc, oui, c'est tard, oui, ça va être difficile, mais il faut le faire.
00:11:25Vous avez dit qu'il faut répondre à la force par la force.
00:11:28Je reviens sur cette expression que vous avez dit,
00:11:30parce que déjà, ce n'est pas évident pour tout le monde de dire...
00:11:32Au contraire, pour éviter la guerre, on peut se dire
00:11:34qu'on ne va pas répondre à la force par la force,
00:11:36parce que la force, ça peut entraîner la guerre.
00:11:38Mais au-delà de ça, ça veut dire quoi, concrètement ?
00:11:39Ça veut dire qu'on envoie des troupes sur le front ukrainien ?
00:11:41Non, ça ne veut pas dire ça.
00:11:43Ça veut dire qu'on soit en capacité d'assurer notre souveraineté et notre défense.
00:11:46Et dire aux Russes, on est là, l'Union européenne a une défense,
00:11:50et ne venez pas nous embêter,
00:11:52parce qu'on a les capacités militaires de vous répondre.
00:11:56Et donc, là, effectivement,
00:11:59quand vous êtes en face d'un adversaire qui est fort,
00:12:02vous l'écoutez un peu plus en termes de négociation.
00:12:05Si vous avez un adversaire qui est faible,
00:12:08ne vous embêtez pas trop.
00:12:10Il s'agit juste de montrer les muscles.
00:12:12Vous savez, c'est la dissuasion nucléaire.
00:12:14La dissuasion nucléaire n'a pas vocation à être réutilisée.
00:12:17Elle a vocation à dire qu'on est fort.
00:12:19Et justement, il y avait une question dans le chat.
00:12:22Est-ce qu'augmenter le budget des armées de l'UE est-elle une solution ?
00:12:26Si c'est pour acheter aux Américains,
00:12:28est-ce que le retrait des USM est-il en risque
00:12:30l'approvisionnement pour l'Union européenne ?
00:12:32C'est une excellente question aussi.
00:12:35Évidemment, si nous dépensons de l'argent,
00:12:38si nous nous endettons collectivement
00:12:40pour produire davantage d'armements
00:12:42et être plus en capacité de nous défendre,
00:12:45il faut que cet argent soit dépensé dans notre industrie de la défense
00:12:49et donc établir une forme de préférence européenne.
00:12:53Aujourd'hui, par exemple, les Allemands ou d'autres pays,
00:12:56même nous, parfois, nous achetons du matériel américain,
00:12:59ça fait aussi partie du deal de l'OTAN,
00:13:01c'est-à-dire contre la protection de l'OTAN,
00:13:03l'investissement des Etats-Unis.
00:13:05Nous achetons du matériel américain,
00:13:07c'est un échange, les deals qu'aime bien M. Trump.
00:13:10Si demain, l'OTAN ne nous protège pas autant,
00:13:13si les Etats-Unis financent moins
00:13:15et que nous devons faire cet effort en matière d'armement,
00:13:18il faut que ça profite à notre industrie de la défense
00:13:20et on a de la chance, on a des entreprises
00:13:22qui sont excellentes en Europe.
00:13:24Comment on concilie cette augmentation des dépenses militaires
00:13:27avec, nous, notre besoin de réduire les déficits ?
00:13:31Je pense que c'est exactement la raison
00:13:33pour laquelle le président de la République
00:13:35prend la parole ce soir,
00:13:37c'est d'expliquer aux Français
00:13:39qu'il faut perdurer sur les deux axes,
00:13:42il faut qu'on réduise les déficits de nos finances publiques,
00:13:45c'est absolument essentiel,
00:13:47parce que sinon, les milliards qu'on va dégager,
00:13:50ils serviront à payer notre dette,
00:13:52par désintérêt de la dette, et pas à nous réarmer.
00:13:54Donc il faut qu'on réduise les déficits,
00:13:56c'est un objectif absolument essentiel,
00:13:58et en même temps, il faut qu'on fasse cet effort.
00:14:00Et donc, ça nécessite que,
00:14:02dans les budgets prochains,
00:14:04on fasse des choix et qu'on les fasse
00:14:06en toute transparence avec les Français.
00:14:08Et parce qu'en plus de ça,
00:14:10on a parlé d'économie de guerre,
00:14:12qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
00:14:14Est-ce qu'on va entrer dans une économie de guerre ?
00:14:16Parce que ce n'est pas anodin comme terme,
00:14:18on n'a pas l'habitude d'entendre ça.
00:14:20On n'a évidemment pas l'habitude,
00:14:22ce qu'il faut bien comprendre,
00:14:24c'est que depuis plusieurs années,
00:14:26on a un budget qui prévoyait déjà
00:14:28des augmentations successives,
00:14:30année par année, du budget militaire,
00:14:32pour justement reconstituer
00:14:34les forces de l'armée,
00:14:36faire de nouveaux choix stratégiques
00:14:38en matière d'armement,
00:14:40et puis aussi prendre en considération
00:14:42des nouveaux armements qui sont dans l'espace,
00:14:44qui sont du cyber,
00:14:46qui sont des drones, par exemple.
00:14:48C'est un sujet très important
00:14:50pour les armées françaises aujourd'hui
00:14:52d'investir dans les drones.
00:14:54La guerre, le retour d'expérience en Ukraine
00:14:56nous montre que le drone
00:14:58est un élément, le drone presque jetable,
00:15:00est un élément essentiel
00:15:02de la défense et de l'attaque.
00:15:04Mais ça, c'est plus suffisant aujourd'hui.
00:15:06Aujourd'hui, c'est plus suffisant.
00:15:08Cette loi de programmation militaire,
00:15:12on la suit, alors qu'on est
00:15:14dans des périodes de réduction budgétaire.
00:15:16Celle-là, elle est figée.
00:15:18On va continuer à augmenter, comme c'était prévu,
00:15:20notre effort.
00:15:22On va regarder avec l'Union européenne
00:15:24la combinaison de l'Union européenne et de la France
00:15:26si on doit garder cette même pression
00:15:28ou si on doit l'augmenter.
00:15:30C'est l'objet de la réunion
00:15:32qui a lieu demain
00:15:34dans le cadre de l'Union européenne
00:15:36et qui fera un partage
00:15:38de la stratégie de l'Union européenne
00:15:40et de chacun des pays sur l'effort
00:15:42qui doit être fait pour la défense.
00:15:44Justement, dans votre débrief du Conseil des ministres
00:15:46que vous avez fait tout à l'heure,
00:15:48vous avez parlé de mobiliser l'épargne
00:15:50des Français. Pourquoi c'est...
00:15:52D'une possibilité, en tout cas, de mobiliser l'épargne des Français.
00:15:54Pourquoi c'est si facile pour le gouvernement
00:15:56d'évoquer cette possibilité-là
00:15:58vis-à-vis de la situation de l'Ukraine,
00:16:00mais pas, par exemple, de taxer les plus riches,
00:16:02de faire une taxe exceptionnelle ? On sait que pendant
00:16:04la Première Guerre mondiale, notamment, en 1916,
00:16:06il y a une loi qui a été adoptée
00:16:08pour créer, en gros, une taxation exceptionnelle
00:16:10pour les plus riches,
00:16:12pour financer cet effort de guerre.
00:16:14Pourquoi l'épargne des Français plutôt que les plus riches ?
00:16:16En fait, on est souvent
00:16:18dans ce fantasme des plus riches.
00:16:20En réalité, il y a quelques plus riches
00:16:22en France, et ce n'est pas du tout
00:16:24à la maille. Alors que,
00:16:26de mémoire, je ne pense pas dire une bêtise,
00:16:28il y a 6 000 milliards
00:16:30d'euros d'épargne
00:16:32en France. Et une épargne,
00:16:34ça ne veut pas dire qu'on confisque
00:16:36l'argent des Français, ça veut dire qu'on leur propose,
00:16:38s'ils le souhaitent,
00:16:40d'investir dans un fonds qui va investir
00:16:42sur l'industrie de la défense.
00:16:44Ça peut être un livret. C'est une sorte de livret
00:16:46d'épargne, avec des taux, etc.
00:16:48Vous dites, par exemple, à Bernard Arnault d'être un milliard sur ce compte
00:16:50d'épargne-là, ou pas ?
00:16:52Si je le souhaite. Si lui, il a un milliard d'épargne,
00:16:54d'abord, il a de la chance.
00:16:56Il a plus de 130 milliards, Bernard Arnault.
00:16:58D'épargne, je ne suis pas sûre.
00:17:00D'appareil de production, oui, mais d'épargne,
00:17:02je ne suis pas sûre. Enfin, je n'en sais rien, je ne connais pas
00:17:04ses comptes. Mais, oui,
00:17:06il a mis de l'argent dans Notre-Dame, il a mis de l'argent
00:17:08dans un certain nombre de grands chantiers
00:17:10pour la France. C'est un patrimoine.
00:17:12Il est plus riche à faire la même chose pour soutenir le client.
00:17:14Mais, chacun, je pense que
00:17:16ce qui est important ce soir
00:17:18dans l'allocution du président de la République,
00:17:20c'est qu'il faut que chacun
00:17:22se sente concerné.
00:17:24Chacun, chaque Français
00:17:26doit se sentir concerné par sa sécurité
00:17:28et la sécurité de l'Union européenne.
00:17:30Et la sécurité de l'Union européenne, la paix qu'on connaît,
00:17:32moi, je suis né
00:17:34l'année de la fin de la guerre d'Algérie.
00:17:36Je suis né en 1962. Je n'ai jamais connu
00:17:38la guerre sur notre territoire. Et vous, vous êtes
00:17:40très jeune, vous n'avez jamais connu,
00:17:42vous n'imaginez même pas
00:17:44qu'il puisse y avoir une guerre sur notre territoire.
00:17:46Donc, il faut que chacun comprenne
00:17:48que c'est de la sécurité de l'Union européenne
00:17:50qu'il s'agit et que, par conséquent,
00:17:52c'est chacun d'entre nous, je ne dis pas aux plus modestes
00:17:54d'aller mettre leur épargne, de livrer
00:17:56une caisse d'épargne, évidemment, mais je pense que chacun
00:17:58peut participer, s'il le souhaite.
00:18:00Je pense qu'il y a aujourd'hui encore plein de Français
00:18:02qui, justement, ne se sentent pas concernés par
00:18:04ce qui se passe en Ukraine et qui ne considèrent pas qu'il en va de la sécurité
00:18:06de l'Union européenne. Qu'est-ce que vous leur dites
00:18:08aujourd'hui et comment, aujourd'hui, on justifie qu'un pays
00:18:10qui n'est pas dans l'Union européenne, certes qui est en frontière
00:18:12de l'Union européenne, mais qui n'est pas dans l'Union européenne,
00:18:14on doit absolument le secourir pour aider
00:18:16l'Union européenne ? Mais parce que la Russie ne s'arrêtera
00:18:18pas là. La Russie
00:18:20continuera avec les Etats baltes,
00:18:22par exemple, qui sont pour la Russie
00:18:24très importants pour l'accès
00:18:26à la mer. Elle continuera,
00:18:28elle continuera à avancer.
00:18:30Voilà, elle continuera. Sinon,
00:18:32elle ne mettrait pas tant d'argent
00:18:34dans sa défense. C'est 40 % de son budget,
00:18:36c'est énorme. Imaginez que 40 %
00:18:38de notre budget est dédié à l'armement.
00:18:40Donc, elle ne s'arrêtera pas là.
00:18:42Juste parce que je vois que le temps
00:18:44file un peu,
00:18:46vous avez suivi le discours
00:18:48devant le congrès de Donald Trump
00:18:50d'hier, d'1h40.
00:18:52Cette nuit, j'avoue...
00:18:54Vous l'avez peut-être rattrapé ce matin, ou en tout cas,
00:18:56vous avez peut-être vu les grandes lignes.
00:18:58Est-ce qu'il y a des choses que vous retenez
00:19:00dans ce discours-là ?
00:19:02Trump a fait du Trump, en fait,
00:19:04sans surprise.
00:19:06Il a été extrêmement...
00:19:08Alors, en politique intérieure,
00:19:10je ne veux pas me prononcer sur ce qu'il a annoncé,
00:19:12puisqu'il a été élu.
00:19:14Il a été élu avec un programme,
00:19:16donc je respecte le choix des Américains.
00:19:18Mais en politique étrangère,
00:19:20il a fait du Trump,
00:19:22c'est-à-dire le Groenland
00:19:24en Lora,
00:19:26le canal du Panama, pareil.
00:19:28On va se retirer de l'Ukraine.
00:19:30Là, j'ai vu qu'il avait encore annoncé
00:19:32qu'il mettrait plus à disposition de l'Ukraine
00:19:36les services de renseignement.
00:19:38Voilà, il a fait du Trump.
00:19:40Et les droits de douane.
00:19:42Il a réannoncé les droits de douane.
00:19:46Donc, il avait évoqué
00:19:4825 % de hausse de droits de douane
00:19:50sur les produits européens.
00:19:52Concrètement, ça implique quoi
00:19:54pour nous, les Français ?
00:19:56Ça implique des difficultés
00:19:58très claires sur les exportations,
00:20:00en particulier sur des secteurs
00:20:02qui sont déjà fragilisés.
00:20:04Je pense par exemple au cognac,
00:20:06au spiritueux,
00:20:08au vin,
00:20:10qui vont être impactés directement.
00:20:12Avec 25 % de droits de douane,
00:20:14ça atteint des prix
00:20:16à la consommation aux Etats-Unis
00:20:18qui ne permettent pas
00:20:20des ventes et des volumes
00:20:22tels qu'on les a aujourd'hui.
00:20:24Par exemple, pour les cognacs,
00:20:26où nous avons des tensions très fortes
00:20:28et c'est un sujet très fort,
00:20:30quasi existentiel,
00:20:32sur cette filière.
00:20:34Mais je crois que M. Trump
00:20:36sous-estime l'impact
00:20:38de ces barrières douanières
00:20:40sur sa propre économie.
00:20:42La dernière fois qu'il a fait ça...
00:20:44D'abord, l'Europe doit répondre immédiatement
00:20:46si ses droits de douane sont appliqués.
00:20:48L'Europe doit immédiatement appliquer
00:20:50des droits de douane pendant,
00:20:52qui sont suspendus depuis la dernière fois
00:20:54et qui doivent impacter
00:20:56les produits importés d'Amérique.
00:20:58Elle est capable de le faire, l'Europe ?
00:21:00On l'a déjà fait et c'est prêt.
00:21:02Les droits de douane sur ces produits américains
00:21:04ont été suspendus.
00:21:06On attend que les nôtres s'appliquent.
00:21:08Aujourd'hui, ils ne s'appliquent pas
00:21:10pour l'instant.
00:21:12On n'est pas dans le cas du Mexique
00:21:14et on n'est pas dans le cas du Canada
00:21:16où ça s'applique.
00:21:18La dernière fois, il a aussi taxé
00:21:20et ça va s'appliquer très rapidement
00:21:22sur l'aluminium et l'acier.
00:21:24Ça, c'est très...
00:21:26C'est non bénéfique pour sa propre industrie.
00:21:28Sa propre industrie va voir
00:21:30ses coûts de production augmenter
00:21:32de façon très importante.
00:21:34La dernière fois, ça avait eu des impacts
00:21:36sur la productivité de ses entreprises,
00:21:38sur l'emploi, et ça avait été
00:21:40en réalité une très mauvaise opération
00:21:42pour les Etats-Unis.
00:21:44Et justement, le chef de l'Etat,
00:21:46quand est-ce qu'il retourne voir Donald Trump ?
00:21:48Écoutez, dès qu'il l'aura décidé.
00:21:50Voilà.
00:21:52Vous n'avez pas donné d'infos ?
00:21:54Non, pas d'infos particulières.
00:21:56Est-ce que les taxes que Donald Trump
00:21:58va potentiellement mettre en place,
00:22:00ça ne serait pas une occasion pour nous
00:22:02de gagner des parts de marché dans certains secteurs ?
00:22:04Est-ce qu'il y a des secteurs là où on voit
00:22:06que ça pourrait être une opportunité ?
00:22:08Aux Etats-Unis, vous voulez dire ?
00:22:10Oui, aux Etats-Unis.
00:22:12Non, au contraire, parce que nos produits
00:22:14vont être plus chers aux Etats-Unis.
00:22:16Et puis même, ça va avoir un deuxième impact,
00:22:18cette histoire de droit de douane,
00:22:20ça va créer de l'inflation aux Etats-Unis.
00:22:22Donc il va tout de suite, et en plus tout de suite.
00:22:24Donc ça va être aussi un peu compliqué
00:22:26dans la durée à supporter
00:22:28pour l'économie américaine.
00:22:30Et on vous demande dans le chat
00:22:32est-ce que le gouvernement soutiendrait
00:22:34le relancement d'un clout souverain
00:22:36pour se détacher des entreprises US
00:22:38et ce clout si rentable devrait-il être public
00:22:40ou céder à des sociétés privées ?
00:22:42Cloud.
00:22:44Oui, je vous emmerde.
00:22:46Désolé.
00:22:48Vous avez fait ce que moi
00:22:50je ne me serais pas permise de faire.
00:22:54Vous êtes copains,
00:22:56moi je ne peux pas faire ça.
00:22:58Le clout souverain, c'est vraiment
00:23:00une idée qui a été
00:23:02très très poussée par Thierry Breton
00:23:04avec des difficultés,
00:23:06mais il faut que chacun s'empare
00:23:08de ce clout souverain. Jusqu'à présent,
00:23:10tout le monde est installé avec les clouds américains
00:23:12en particulier, c'est pratique
00:23:14et on est habitué, etc.
00:23:16Si demain, enfin,
00:23:18on se réveille européen
00:23:20sur la défense ou sur l'énergie
00:23:22il se fait aussi au niveau du numérique
00:23:24je pense que c'est plutôt une bonne chose
00:23:26mais ça nécessite que chacun d'entre nous
00:23:28et les entreprises les premières
00:23:30migrent sur un cloud
00:23:32qui soit un cloud européen souverain.
00:23:34Et certains demandent
00:23:36l'exclusion ou en tout cas
00:23:38une mise à côté de la Hongrie
00:23:40dans l'Union Européenne qui bloque
00:23:42certains votes, etc.
00:23:44Certains demandent aussi une réforme
00:23:46du système de fonctionnement européen
00:23:48pour éviter qu'un pays qui est
00:23:50sous influence russe bloque
00:23:52des sanctions. Comment on
00:23:54pourrait faire nous la France
00:23:56avec Jean-Noël Barraud et avec
00:23:58Benjamin Haddad, le ministre de l'Europe
00:24:00pour empêcher que
00:24:02des gens sous influence russe bloquent
00:24:04les réponses européennes ?
00:24:06Alors ça c'est vraiment
00:24:08une question de fond, c'est une question hyper intéressante
00:24:10mais il va falloir y répondre assez rapidement
00:24:12donc je suis assez d'accord avec votre
00:24:14j'allais dire auditeur
00:24:16mais on ne dit pas ça ici
00:24:18un viewer
00:24:20mais c'est bon il s'est reconnu
00:24:22voilà
00:24:26c'est une question
00:24:28très importante parce qu'aujourd'hui on voit
00:24:30que l'Europe d'ailleurs est stigmatisée
00:24:32mais aussi pénalisée par le fait
00:24:34qu'on n'arrive pas à prendre les décisions
00:24:36parce qu'il faut prendre les décisions à l'unanimité
00:24:38donc la question de décision
00:24:40à la majorité, une majorité
00:24:42qui soit qualifiée par exemple
00:24:44on dit que ça fasse la majorité des états
00:24:46et puis au moins 75% de la population
00:24:48de l'Union Européenne
00:24:50c'est des choses sur lesquelles il faut réfléchir
00:24:52malheureusement j'ai peur que comme ça
00:24:54c'est une décision qu'il faut prendre à l'unanimité
00:24:56on met un temps infini
00:24:58à prendre cette décision-là
00:25:00en revanche, notamment pour ce qui concerne la défense
00:25:02on peut très bien imaginer
00:25:04que les 27 pays européens ne soient pas d'accord
00:25:06pour participer à cet effort de souveraineté
00:25:08en matière de défense
00:25:10y compris des pays comme la Hongrie
00:25:12qui sont pro-russes
00:25:14et dans ce cas il faut réfléchir à une autre structure
00:25:16qui soit un conseil de défense
00:25:18plus restreint, dans lequel d'ailleurs
00:25:20on pourrait dire aux Anglais
00:25:22qu'ils peuvent rentrer éventuellement
00:25:24et faire cet effort
00:25:26sur un périmètre
00:25:28à la fois plus restreint à l'intérieur des 27
00:25:30et peut-être élargi à l'Angleterre
00:25:32ce sont aujourd'hui des réflexions
00:25:34ce sont évidemment des réflexions
00:25:36Je suis désolé de vous couper
00:25:38parce qu'il ne reste déjà que 4 minutes
00:25:40et j'ai envie
00:25:42de vous poser aussi des questions
00:25:44sur des choses un peu plus franco-françaises
00:25:46puisque vous étiez
00:25:48sénatrice LR, notamment dans le groupe de Bruno Retailleau
00:25:50je suppose
00:25:52que c'est un meilleur candidat
00:25:54que Laurent Wauquiez à la présidence des Républicains
00:25:56Vous n'allez pas m'emmener
00:25:58sur cette piste
00:26:00qu'est-ce qui en ferait un bon candidat ?
00:26:02Plutôt que de répondre à cette question directement
00:26:04je ne vais pas faire de langue de bois
00:26:06mais je vais effectivement vous dire ce qui fait un bon candidat
00:26:08pour les Républicains
00:26:10Les Républicains avaient complètement disparu
00:26:12du paysage politique
00:26:14et on parle
00:26:16des Républicains
00:26:18en mettant en avant peut-être la bataille
00:26:20entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez
00:26:22déjà on parle de nous, c'est déjà incroyable
00:26:24et puis Bruno Retailleau
00:26:26on est rentré au gouvernement et tout d'un coup on s'aperçoit
00:26:28que la droite républicaine existe
00:26:30qu'elle a des idées, qu'elle a des hommes pour les porter
00:26:32donc ça c'est plutôt bien
00:26:34maintenant il faut qu'on élargisse
00:26:36à la force de se rétrécir on n'est plus très nombreux
00:26:38donc il faut qu'on reparte dans une conquête de nouveaux électeurs
00:26:40de nouvelles idées, de mise en place de convictions
00:26:42et donc je pense qu'une des qualités
00:26:44au-delà du socle de conviction
00:26:46une des qualités
00:26:48du futur président ou de la future présidente
00:26:50des Républicains
00:26:52c'est la capacité à réunir et à faire des alliances
00:26:54voilà, je pense que c'est ça
00:26:56Les idées des Républicains, j'avoue que moi j'ai du mal à les définir
00:26:58c'est quoi les idées des Républicains aujourd'hui ?
00:27:00Laurent Wauquiez 2027
00:27:02on a l'impression
00:27:04qu'il y a une mise en avant pour Laurent Wauquiez
00:27:06pour 2027
00:27:08Non, les idées des Républicains elles sont assez constantes
00:27:10dans le temps, c'est très fort
00:27:12sur le régalien et c'est pour ça d'ailleurs
00:27:14que Bruno Retailleau aujourd'hui
00:27:16émerge comme un personnage de la droite
00:27:18évidemment
00:27:20assez incontournable
00:27:22aujourd'hui, basé sur l'économie
00:27:24une économie qui soit plutôt
00:27:26libérale, plutôt
00:27:28avec un monde du travail qui finance
00:27:30un modèle social qui ne soit pas en déficit
00:27:32voilà, c'est ça en fait
00:27:34le travail doit payer, le travail doit être
00:27:36la clé du pouvoir d'achat pour nos concitoyens
00:27:38c'est comme ça qu'on doit voir
00:27:40l'économie, pas que le travail
00:27:42comme une punition, mais le travail comme une clé
00:27:44pour le pouvoir d'achat
00:27:46et pour pouvoir évidemment
00:27:48faire pérenniser notre modèle
00:27:50social qui est aujourd'hui en danger
00:27:52Est-ce qu'il n'y a pas un risque que
00:27:54l'étiquette Emmanuel Macron
00:27:56colle un peu à la peau
00:27:58des ministres qui ont accepté
00:28:00d'être sous les gouvernements
00:28:02sous Emmanuel Macron ?
00:28:04On peut assez peu nous taxer, en tout cas pour les ministres
00:28:06LR qui sont dans le gouvernement
00:28:08d'avoir été des fans
00:28:10absolus d'Emmanuel Macron
00:28:12depuis 2017, nous sommes juste
00:28:14dans une situation politique
00:28:16à la fois inédite et compliquée
00:28:18justement au moment où la géopolitique
00:28:20n'est pas simple, celle de
00:28:22ne pas avoir de majorité ici à l'Assemblée nationale
00:28:24et donc nous, en responsabilité
00:28:26nous participons à ce gouvernement
00:28:28et vous voyez d'ailleurs souvent qu'il y a des positions
00:28:30personnelles et des affirmations
00:28:32personnelles qui sont exprimées pour une porte-parole
00:28:34c'est pas toujours très très facile
00:28:36du coup, mais chacun
00:28:38personne ne renonce à son identité
00:28:40politique d'origine, mais chacun
00:28:42dans cette période inédite politique
00:28:44fait des efforts pour
00:28:46que la France ait un gouvernement qui soit stable
00:28:48Moi j'avais une petite question puisque vous avez lancé
00:28:50le 19 février dernier
00:28:52le 1 question pour la porte-parole
00:28:54bon ça n'a pas été un
00:28:56très très grand succès, il n'y a eu qu'une personne
00:28:58qui a utilisé le hashtag que vous aviez
00:29:00lancé, en tout cas sur Twitter
00:29:02j'ai vu il y a eu une seule question
00:29:04il y a eu d'autres, c'est pas
00:29:06la folie, j'entends mais
00:29:08il y avait un outil qui avait été lancé qui s'appelait
00:29:10Agora, pourquoi vous avez
00:29:12abandonné, c'était Olivier Véran
00:29:14qui avait lancé, qui avait aussi le Renouveau
00:29:16démocratique comme titre, vous n'avez plus
00:29:18d'ailleurs ce titre de Renouveau démocratique
00:29:20moi je vous essayais des choses
00:29:22qu'est-ce qu'il se passe, pourquoi vous ne vous utilisez pas
00:29:24Agora ? On a voulu tester
00:29:26un petit peu les réseaux directs
00:29:28donc on va faire, on va pérenniser, d'ailleurs
00:29:30j'en profite pour présenter mes excuses parce que
00:29:32ce matin à la fin du
00:29:34compte rendu du conseil de ministre j'ai oublié
00:29:36de répondre aux questions qui m'avaient été posées
00:29:38donc je vais répondre sur les réseaux, donc ça pour tuer
00:29:40le système il n'y a pas mieux, donc
00:29:42je présente mes excuses
00:29:44à ceux qui m'avaient posé des questions
00:29:46on va essayer cette formule là
00:29:48qui nous paraît plus interactive
00:29:50et moins filtrée, en réalité
00:29:52Agora était peu connu
00:29:54en réalité et fonctionnait sur
00:29:56un microcosme en gros
00:29:58gouvernemental, enfin voilà, ou d'élus locaux
00:30:00etc. Pas du tout télécharge
00:30:02l'application, pas du tout. Et bah voilà
00:30:04et moi je voulais l'ouvrir
00:30:06un peu davantage. Et bah écoutez, je suis désolé
00:30:08il est déjà 7h30
00:30:10mais oui mais quand on s'amuse, bon en tout cas
00:30:12vous n'hésitez pas du coup
00:30:14pour les gens qui sont dans le chat à aller poser directement
00:30:16vos questions à Sophie Prima
00:30:18porte-parole du gouvernement
00:30:20Bah écoutez, merci beaucoup Madame la Ministre
00:30:22d'être venue répondre
00:30:24à nos questions dans le Légistrim
00:30:26On fera attentivement
00:30:28l'allocution du Président maintenant, donc vous commencez
00:30:30à nous donner des petites pistes
00:30:32pour ce soir. Alors je vais devoir vous demander
00:30:34de laisser la place à notre deuxième invité
00:30:36qui va entrer
00:30:38qui n'est autre qu'André Chassaigne
00:30:40qui vient, et bien
00:30:42il doit être juste derrière la porte. Merci beaucoup
00:30:44d'être venu répondre à nos questions
00:30:46à très bientôt sur Légistrim
00:30:48et donc on va
00:30:50on aurait du le faire deviner
00:30:52on aurait du faire un qui-est
00:30:54on aurait du faire un qui-est
00:30:56André Chassaigne
00:30:58bonjour, voilà c'est ça
00:31:00bonjour, je vous en prie
00:31:02on ne se quitte plus depuis la semaine dernière
00:31:04je m'assois là, André Chassaigne je vous en prie
00:31:06asseyez-vous ici
00:31:08il a fallu que je me fasse répéter en conséquence ici
00:31:10on m'a dit tweak
00:31:12je connais pas tout ça
00:31:14là vous me faites sauter
00:31:16un siècle d'un seul coup
00:31:18je sors de l'ère médiévale
00:31:20et vous m'amenez sur des émissions
00:31:22de ce genre là
00:31:24c'est la chute de l'URSS
00:31:26malgré tout
00:31:28pour tout le monde, je vais vous présenter
00:31:30vous êtes donc président du groupe
00:31:32Gauche, Démocrate et Républicaine
00:31:34jusqu'à présent tout est bon
00:31:36vous êtes député
00:31:38du Puy-de-Dôme depuis 2002
00:31:40oui monsieur
00:31:42député communiste
00:31:44il en reste
00:31:46GDR, voilà
00:31:48ça comprend les députés communistes
00:31:50mais pas qu'eux
00:31:52et donc vous avez été aussi maire pendant 27 ans
00:31:54de Saint-Amand, Roche-Savine
00:31:56petit village d'un peu plus de
00:31:58500 habitants selon
00:32:00des comptes personnels
00:32:02le mandat local ça vous manque ?
00:32:04bien sûr que ça me manque
00:32:06bien sûr que ça me manque
00:32:08allez-y
00:32:12les gens sont déjà très contents
00:32:14de vous retrouver
00:32:16je suis devenu conseiller municipal
00:32:18même maire adjoint de mon petit village
00:32:20à l'âge de 27 ans
00:32:22en 1977 les gamins
00:32:24en 1977
00:32:26j'en suis été maire en 1983
00:32:28et j'ai été maire effectivement
00:32:30pendant 27 ans
00:32:32je suis toujours conseiller municipal
00:32:34et mon rêve aujourd'hui
00:32:36c'est de finir sous peu
00:32:38avec le mandat que j'avais à l'âge de 27 ans
00:32:40pour finir ma vie politique
00:32:42en toute humilité
00:32:44alors on dit sous peu
00:32:46on me glisse que ce serait le conseil municipal du 14 mars
00:32:48est-ce que les infos sont bonnes ?
00:32:50oui il y a un conseil municipal du 14 mars
00:32:52par hasard dans mon petit village
00:32:54où le maire
00:32:56va proposer
00:32:58un poste d'adjoint
00:33:00à un vieil homme
00:33:02pour terminer sa vie publique
00:33:04dans la tranquillité
00:33:06pour reprendre
00:33:08certains dossiers
00:33:10qui lui tiennent à coeur
00:33:12et ce vieil homme c'est moi
00:33:14donc départ de l'assemblée
00:33:16prévu quand du coup ?
00:33:18regardons la loi
00:33:20dans la mesure où
00:33:22ça sera le cas je pense
00:33:24où je suis élu maire adjoint de mon petit village
00:33:26je dispose d'un mois
00:33:28pour
00:33:30quitter l'assemblée
00:33:32et passer le flambeau
00:33:34pourquoi être si pressé
00:33:36parce qu'on voit la situation actuelle
00:33:38que très certainement il y aura peut-être
00:33:40une nouvelle dissolution
00:33:42peut-être une nouvelle assemblée
00:33:44pourquoi maintenant et pas attendre la prochaine dissolution
00:33:46et partir à ce moment là ?
00:33:48je vais être très franc
00:33:50en 2022
00:33:52j'avais prévu déjà
00:33:54de partir à mi-mandat
00:33:56il y a une chose que je déteste
00:33:58c'est la politique de la terre brûlée
00:34:00et je me suis dit
00:34:02en passant le flambeau
00:34:04à mon suppléant
00:34:06puisque dans ce cas là ça serait le cas
00:34:08en passant le flambeau
00:34:10il aura l'occasion
00:34:12de mener son activité
00:34:14et en aucun cas
00:34:16il est envisageable que je me représente
00:34:18s'il y avait une dissolution
00:34:20à 75 ans
00:34:22je l'ai fait parce que je sentais le boulet du canon
00:34:24et donc
00:34:26j'ai fait le choix
00:34:28de ne pas me représenter
00:34:30parce qu'il y avait
00:34:32un danger réel en quelque sorte
00:34:34et on rappelle qu'en 2002
00:34:36vous aviez été l'un des seuls communistes
00:34:38à être élu en battant quelqu'un de droite
00:34:40alors que c'était la vague de la droite
00:34:42de 2002
00:34:44alors j'ai une autre particularité
00:34:46ça va vous surprendre
00:34:48je vous en prie
00:34:50vous savez que j'ai été candidat
00:34:52pendant 24 ans
00:34:54sur la même circonscription
00:34:56avant d'être élu député
00:34:58la première fois que j'étais candidat
00:35:00j'avais 28 ans
00:35:02et j'ai été élu 24 ans après
00:35:04en 2002
00:35:06alors que le parti communiste avait dû perdre
00:35:08je crois 14 sièges
00:35:10et ils ont vu arriver un campagnard
00:35:12qui ne me connaissait pas pratiquement
00:35:14je n'avais jamais mis les pieds place du Colonel Fabien
00:35:16qu'on appelle le communisme rural
00:35:18donc c'était ça
00:35:20au bout de 24 ans
00:35:22élection après élection je progressais
00:35:24j'étais principal dans un tout petit collège
00:35:26et le prof de maths un jour il me dit
00:35:28il me dit André tu sais
00:35:30j'ai fait une courbe
00:35:32si ça continue comme ça tu seras élu à 104 ans
00:35:34donc il a fallu que
00:35:36j'accélère un peu les progressions
00:35:38et en 2002
00:35:40je suis passé devant le candidat
00:35:42socialiste et j'ai donc été
00:35:44élu député
00:35:46et donc c'est assez extraordinaire
00:35:48aujourd'hui où certains sont les députés
00:35:50alors qu'ils n'étaient même pas inscrits sur les listes électorales
00:35:52un an avant
00:35:54et vous leur aviez dit à ceux qui ont voté pour vous pour ce mandat
00:35:56que vous partiriez en cours de mandat
00:35:58non je ne l'ai pas dit
00:36:00je reconnais que je ne l'ai pas dit
00:36:02je l'avais en tête
00:36:04la décision n'était peut-être pas
00:36:06complètement prise, c'était dans ma tête quand même
00:36:08c'était dans ma tête
00:36:10mais là j'ai fait le choix de redevenir
00:36:12maire adjoint de mon petit village
00:36:14et donc ça entraînera mécaniquement
00:36:16le passage de Flambeau
00:36:18si ça se passe comme je le souhaite
00:36:20et du coup il y aura aussi
00:36:22vu que vous êtes président du groupe
00:36:24une nouvelle élection pour changer
00:36:26de président
00:36:28est-ce que le nom de Stéphane Peu
00:36:30circule beaucoup, est-ce que c'est votre candidat
00:36:32à vous pour vous succéder ?
00:36:34d'abord on a
00:36:36une coprésidence
00:36:38c'est vrai qu'au niveau du règlement de l'Assemblée
00:36:40normalement il n'y a qu'un président qui est reconnu
00:36:42mais nous on a fait le choix en juillet dernier
00:36:44compte tenu de
00:36:46la nature de notre groupe
00:36:48d'avoir deux députés députés d'outre-mer
00:36:50et moitié députés communistes
00:36:52d'avoir une coprésidence
00:36:54c'est Emeline Carbidi qui est députée
00:36:56de La Réunion, qui est une jeune députée
00:36:58qui est coprésidente
00:37:00et effectivement il faudra remplacer
00:37:02l'autre coprésident
00:37:04par un autre
00:37:06mais on doit en discuter
00:37:08dans les semaines qui suivent
00:37:10et j'étais hier avec un député
00:37:12de votre groupe, Frédéric Maillot
00:37:14et je lui avais demandé s'il était candidat pour vous succéder
00:37:16et vous avez dit qu'on ne remplace pas André Chassengne
00:37:18on lui succède
00:37:20et c'est vrai que quand on parle de vous
00:37:22que ça aille des députés de droite
00:37:24l'extrême droite, je sais pas, mais des députés de droite
00:37:26aux députés de gauche
00:37:28tout le monde vous adore
00:37:30même s'il y a des...
00:37:32ils disent vous êtes un meuble, il avait dit ça Frédéric Maillot
00:37:34il a dit vous êtes un meuble de l'Assemblée nationale
00:37:36Ouais mais on voit bien, vous allez dans un magasin
00:37:38de brocante ou une antiquité
00:37:40les meubles ça n'a plus de prix maintenant
00:37:42les vieux meubles, c'est vrai que ça ne se vend plus
00:37:44les jeunes n'en veulent plus d'ailleurs
00:37:46donc il faut maintenant faire un peu de moderne
00:37:48mais c'est vrai que j'ai beaucoup aimé
00:37:50énormément aimé, j'aime toujours
00:37:52le travail parlementaire
00:37:54c'est...
00:37:56c'est une forme de passion
00:37:58que j'ai et
00:38:00qui est compliquée quand on est communiste
00:38:02comme moi parce que je me suis souvent
00:38:04comparé à
00:38:06un critique littéraire par exemple
00:38:08qui n'a jamais écrit un roman
00:38:10et qui n'a jamais écrit un poème et qui critique
00:38:12et donc la difficulté qu'on peut avoir
00:38:14c'est d'avoir, de créer, d'être utile
00:38:16en faisant passer une proposition de loi
00:38:18en faisant passer des amendements
00:38:20et je me suis toujours efforcé
00:38:22de faire en sorte que
00:38:24malgré le fait que j'ai toujours été dans l'opposition
00:38:26j'ai essayé d'être utile
00:38:28d'améliorer des textes de loi
00:38:30qui nous étaient proposés
00:38:32et comme je dis, revenir auprès des électeurs
00:38:34de ma circonscription est quelque chose dans la besace
00:38:36c'est ça, l'idée d'utilité du mandat public
00:38:38C'est quoi votre meilleur souvenir à l'Assemblée ?
00:38:40Ah le meilleur souvenir
00:38:42j'ai eu
00:38:44le meilleur souvenir
00:38:46c'est
00:38:48je pense
00:38:50quand j'ai réussi, après plusieurs années
00:38:52à faire passer
00:38:54ma première loi sur la tête agricole
00:38:56c'était un combat
00:38:58pour moi qui a été
00:39:00conduit sur plusieurs années
00:39:02donc c'était la première fois
00:39:04la première loi devait être
00:39:06j'ai même oublié
00:39:08j'étais avec le président Macron
00:39:10donc ça devait être en 2020
00:39:12après 18 ans de mandat
00:39:14oui
00:39:16et donc j'ai fait passer une première loi
00:39:18sur les retraites agricoles
00:39:20pour les chefs d'exploitation, une deuxième
00:39:22ensuite pour les conjointes
00:39:24les conjointes d'agriculteurs
00:39:26et ça on a des femmes
00:39:28il faut comprendre une chose
00:39:30moi j'ai toujours fait la politique avec des tripes
00:39:32on a des femmes de paysans
00:39:34qui toute leur vie ont travaillé
00:39:36elles ont trimé
00:39:38et elles ont des retraites de 500 euros
00:39:42et la loi que j'ai réussi à faire passer
00:39:44a fait des augmentations
00:39:46j'ai presque honte de le dire, de 100 euros
00:39:48c'était une première étape
00:39:50et j'espère que maintenant ça va continuer
00:39:52et qu'on essaiera de faire en sorte
00:39:54que les femmes de paysans puissent avoir des retraites
00:39:56qui soient correctes
00:39:58Vous avez parlé de communisme rural
00:40:00est-ce que vous pouvez expliquer ce que c'est le communisme rural
00:40:02et aussi est-ce qu'avec vous
00:40:04vous partez de l'Assemblée
00:40:06est-ce que c'est pas la fin d'un communisme
00:40:08et même du communisme en soi à l'Assemblée
00:40:10Quand je dis communisme rural
00:40:12d'abord j'ai pas été
00:40:14je vais employer un mot, formaté
00:40:16c'est-à-dire
00:40:18j'ai pas fait de grande école du parti
00:40:20j'ai fait une école quand j'ai adhéré
00:40:22à la jeunesse communiste à l'âge de 16 ans
00:40:24j'ai toujours milité
00:40:26quand j'ai adhéré au parti communiste
00:40:28je devais avoir 19 ou 20 ans
00:40:30j'ai fait une école d'une semaine
00:40:32j'ai fait une école d'un mois
00:40:34j'ai même trouvé des députés
00:40:36avec lesquels j'ai siégé
00:40:38qui avaient fait l'école de Moscou
00:40:40qui durait un an
00:40:42donc j'ai pas eu
00:40:44une éducation idéologique
00:40:46et je me suis formé comme communiste
00:40:48sur le terrain
00:40:50en défendant les services publics
00:40:52dans des actions de proximité
00:40:54par des mandats d'élus
00:40:56les différents mandats d'élus que j'ai pu avoir
00:40:58donc quand je suis arrivé ici
00:41:00j'étais même gêné de parler
00:41:02j'étais gêné parce que les autres collègues du groupe
00:41:04avaient un langage qui était très construit
00:41:06politiquement
00:41:08il y avait beaucoup de réflexions
00:41:10idéologiques tout ça
00:41:12et moi j'arrivais, je faisais plus en spontané
00:41:14c'est ça en fait
00:41:16est-ce que vous aviez eu des difficultés à l'école aussi
00:41:18si ma mémoire est bonne
00:41:20et c'est pour ça parce que Frédéric Maillot m'avait raconté
00:41:22l'histoire que vous êtes
00:41:24vous m'en aviez parlé aussi
00:41:26quand vous étiez venu
00:41:28vous pleurez lors d'une
00:41:30DG de Frédéric Maillot où il racontait
00:41:32comment les langues régionales
00:41:34pouvaient aider à
00:41:36remettre des jeunes dans le cursus scolaire
00:41:38et vous étiez en pleurs à ce moment là
00:41:40disons que moi je suis assez émotif
00:41:42bon j'ai eu
00:41:44c'est vrai que j'avais une scolarité
00:41:46quand j'étais difficile
00:41:48d'une part parce que j'étais un gros
00:41:50j'étais le gros
00:41:52j'étais celui avec qui on jouait pas beaucoup dans la cour
00:41:54et une forme de rejet
00:41:56et j'avais des difficultés scolaires
00:41:58et mon père qui était ouvrier
00:42:00Michelin
00:42:02on a déménagé, on habitait un petit village
00:42:04j'avais 9 ans pour aller habiter
00:42:06dans les cités Michelin
00:42:08à Clermont-Ferrand
00:42:10et mon père qui était un laïc
00:42:12un ouvrier de décoffrage avec beaucoup de valeur
00:42:14nous a même dit au revoir
00:42:16à l'instituteur
00:42:18ça devait être fin août avant qu'on déménage
00:42:20on monte les escaliers, on était 3 frères à l'époque
00:42:22ensuite on a eu 2 autres
00:42:24qui sont arrivés
00:42:26et là
00:42:28il y avait mon frère qui avait 2 ans de plus
00:42:30un autre qui avait 2 ans de moins
00:42:32mon père tape sur la porte de l'instite
00:42:34l'instite sort, il dit
00:42:36qu'est-ce que vous voulez monsieur Chassaigne
00:42:38et mon père très digne dit
00:42:40j'amène mes fils, vous dire au revoir monsieur l'instituteur
00:42:42et là
00:42:44l'instituteur dit
00:42:46le grand
00:42:48vous en ferez quelque chose, le petit aussi
00:42:50mais le gros, vous en ferez jamais rien
00:42:52et le gros c'était moi
00:42:54et quand je suis arrivé
00:42:56ensuite à l'école de la ville
00:42:58puisqu'on était à l'école de la ville
00:43:00il y avait un classement à la semaine, je redoublais
00:43:02je redoublais
00:43:04la première semaine je me trouve septième
00:43:06j'ai traversé, je suis allé voir ma maman
00:43:08en disant je suis septième, je suis septième
00:43:10mais à partir de là, j'ai travaillé
00:43:12et petit à petit
00:43:14à force de travailler
00:43:16je suis devenu instituteur
00:43:18enfin professeur de collège
00:43:20mais j'ai beaucoup travaillé
00:43:22et y compris dans ma vie politique
00:43:24j'ai toujours été un laborieux
00:43:26un cheval de labour
00:43:28autant quand j'étais au lycée
00:43:30je passais trente heures à faire une dissertation
00:43:32les discours
00:43:34je peux passer
00:43:36des dizaines d'heures
00:43:38quand on a le temps de préparer un discours
00:43:40je suis aussi capable d'improviser
00:43:42mais ça c'est l'habitude
00:43:44parce que j'ai par exemple l'amour du mot juste
00:43:46de la citation
00:43:48que je vole quelquefois
00:43:50que je transforme, que je tourne
00:43:52et je remplace un paragraphe complet
00:43:54par une citation qui est beaucoup plus
00:43:56fulgurante
00:43:58et tout ça c'est un travail
00:44:00j'ai toujours été
00:44:02souvent c'est ce qu'on me dit, tu travailles trop
00:44:04j'ai toujours énormément travaillé
00:44:06énormément travaillé
00:44:08j'allais dire justement
00:44:10après tout ce que vous venez de dire
00:44:12quand vous regardez derrière vous
00:44:14il y a un sentiment de travail accompli
00:44:16oui
00:44:18bien sûr
00:44:20mais je vais nuancer
00:44:22j'ai un sentiment de travail accompli
00:44:24j'ai fait mon travail d'élu
00:44:26que ce soit comme maire, conseiller général
00:44:28député
00:44:30vraiment j'ai fait mon travail
00:44:32je suis fier de ça, j'ai pas honte de ce que j'ai fait
00:44:34sans en tirer de glorieux
00:44:36même si c'est
00:44:38des petites choses
00:44:40il n'y a pas de petites choses en politique
00:44:42on grignote
00:44:44on grignote des avancées
00:44:46la seule chose aujourd'hui
00:44:48moi qui ai commencé à militer à l'âge de
00:44:5016 ans
00:44:52j'ai 75 ans
00:44:54je vis ce que je vis
00:44:56aujourd'hui comme vous vivez ce que vous vivez
00:44:58cette dérive planétaire
00:45:00sur les valeurs
00:45:02humanistes qu'on écrabouille
00:45:04sur des individus
00:45:06qui deviennent des chefs d'Etat
00:45:08qui écrasent tout le monde
00:45:10qui n'ont pas de
00:45:12j'allais presque dire une forme d'immoralité
00:45:16et je me dis tout ça pour ça
00:45:18oui vous pensez à qui ?
00:45:20je vais penser à Trump
00:45:22je vais penser à des chefs d'Etat
00:45:24je vais penser à ce qui peut se passer aujourd'hui
00:45:26et je dis
00:45:28et même la dérive d'extrême droite dans notre pays
00:45:30je le dis, la dérive d'extrême droite
00:45:32je me dis tout ça pour ça
00:45:34c'est à dire quand on a une vie
00:45:36de militant et d'élu comme moi
00:45:38j'arrive à 75 ans
00:45:40et je suis dans un monde
00:45:42qui est à l'opposé de ce que j'aurais voulu construire
00:45:44justement pour avancer un peu sur le sujet
00:45:46de l'Ukraine
00:45:48puisqu'on parle des bouleversements
00:45:50du monde
00:45:52Emmanuel Macron parle ce soir, vous en attendez quelque chose
00:45:54de cette prise de parole ?
00:45:56le problème avec Emmanuel Macron
00:45:58il est capable
00:46:02de surprises
00:46:04qu'est-ce que j'atteins ?
00:46:06ce que je pourrais souhaiter
00:46:08c'est qu'il n'ait pas un discours ce soir
00:46:10qui soit un discours guerrier
00:46:12qui aille vers un engrenage guerrier
00:46:14ce que j'attendrais de lui
00:46:16c'est qu'il redonne
00:46:18la hauteur de ses propos
00:46:20et bien la hauteur
00:46:22que la France avait dans le paysage politique
00:46:24au niveau diplomatique
00:46:26par exemple, où la parole de la France
00:46:28comptait, et aujourd'hui
00:46:30pour que la parole de la France compte
00:46:32il faut être engagé
00:46:34vers une solution
00:46:36à la fois une solution politique
00:46:38diplomatique, mais en même temps
00:46:40en même temps
00:46:42en sécurisant la paix
00:46:44dans la durée, et en particulier
00:46:46en sécurisant l'Ukraine
00:46:48mais en se disant
00:46:50il y a déjà eu combien ? 500 000 morts ?
00:46:52peut-être plus, aujourd'hui
00:46:54la priorité c'est l'arrêté de la guerre
00:46:56mais on ne peut pas l'arrêter à n'importe quel prix
00:46:58donc je ne souhaite pas
00:47:00qu'il se couche
00:47:02derrière Trump
00:47:04je ne souhaite pas
00:47:06qu'il abandonne l'Ukraine
00:47:08mais je ne souhaite pas pour autant
00:47:10qu'il ait un discours qui sera un discours de vingt ans de guerre
00:47:12je sais que c'est difficile à trouver l'équilibre
00:47:14mais c'est ça qui ferait la grandeur de la France
00:47:16Et vous lui dites de faire du en même temps
00:47:18en réalité, dans ce que vous dites
00:47:20Non, parce que je crois qu'on peut
00:47:22mettre en oeuvre
00:47:24au niveau européen
00:47:26une défense qui soit
00:47:28une défense européenne, même apporter un soutien
00:47:30à l'Ukraine
00:47:32mais on peut mettre en oeuvre
00:47:34une défense européenne
00:47:36mais sans être une défense qui soit
00:47:38à la solde des Etats-Unis
00:47:40parce qu'aujourd'hui, il faut se dégager
00:47:42de cette empreinte des Etats-Unis
00:47:44C'est la direction que ça prend
00:47:46on voit les Etats européens
00:47:48qui, ensemble
00:47:50Zelensky
00:47:52qui était obligé de faire le communiqué
00:47:54qu'il a fait hier, par exemple
00:47:56après ce qu'il a pu subir quelques jours avant
00:47:58la forme que ça peut prendre
00:48:00ça peut être aussi une forme
00:48:02de terre d'ombre et au final
00:48:04la chute
00:48:06peut être bien différente de l'envol
00:48:08je me méfie beaucoup
00:48:10dans les rapports de force qu'il peut y avoir
00:48:12Et les communistes, historiquement, sont
00:48:14plutôt positionnés dans un anti-américanisme
00:48:16certains diraient primaire
00:48:18Là, vous, quatre militants communistes
00:48:20depuis 50 ans, voir
00:48:22un axe
00:48:24américano-russe
00:48:26est-ce que vous auriez imaginé voir ça
00:48:28un jour dans votre vie ?
00:48:30Surtout qu'on pourrait
00:48:32penser
00:48:34qu'on pourrait avoir un axe
00:48:36de cette façon
00:48:38qui serait avec
00:48:40un président des Etats-Unis
00:48:42qui serait un démocrate, qui serait quelqu'un qui des valeurs progressistes
00:48:44qui serait respectueux de l'homme
00:48:46et pourquoi pas
00:48:48au niveau de la Russie
00:48:50aussi un chef d'Etat
00:48:52qui soit sur des valeurs
00:48:54donc on pourrait avoir un axe tel que celui-ci
00:48:56je serais très content
00:48:58par exemple
00:49:00ou Gorbatchev, par exemple
00:49:02on pourrait avoir
00:49:04ça ne me choque absolument pas
00:49:06dans la mesure où
00:49:08ça s'appuie sur des valeurs humanistes
00:49:10dans le respect des peuples
00:49:12le problème c'est qu'aujourd'hui
00:49:14on a droit à deux individus
00:49:16chacun de leur côté, il n'y en a pas un qui rachète l'autre
00:49:18Et la défense européenne
00:49:20du coup
00:49:22est-ce que
00:49:24nos temps sont les Etats-Unis
00:49:26mais est-ce qu'une vraie défense européenne
00:49:28indépendante des intérêts américains
00:49:30et russes, ça pourrait être une solution ?
00:49:32Moi ce que je pense
00:49:34ce que je pense
00:49:36c'est que d'abord
00:49:38on ne doit pas se fixer
00:49:40d'objectifs, de chiffres, ça ne veut rien dire
00:49:42quand on dit qu'il faut augmenter
00:49:44de 1,5% du PIB
00:49:46les dépenses
00:49:48pour la défense
00:49:50moi je ne suis pas là-dessus
00:49:52je veux que l'Union Européenne
00:49:54fasse le bilan
00:49:56de ce qu'il faut en termes d'armement
00:49:58partagé
00:50:00pour pouvoir se protéger
00:50:02c'est-à-dire qu'on sorte
00:50:04de la domination des industries
00:50:06d'armement américaine
00:50:08parce que si les Etats-Unis
00:50:10Trump disait
00:50:12il faut passer à 5% du PIB
00:50:14pour financer les armements
00:50:16parce qu'il pense à l'industrie militaire américaine
00:50:18aujourd'hui 60%
00:50:20des dépenses d'armement
00:50:22des Etats d'Union Européenne
00:50:24c'est des achats qui se font
00:50:26des achats sur étagère
00:50:28et qui consistent à acheter
00:50:30des armes américaines
00:50:32il faut qu'il y ait une coopération
00:50:34entre les Etats Européens
00:50:36en évaluant les faiblesses que l'on peut avoir
00:50:38et que par cette coopération
00:50:40on développe des industries
00:50:42de l'armement parce qu'il en faut pour se défendre
00:50:44mais qu'on le fasse
00:50:46dans le cadre de
00:50:48faire une course
00:50:50au surarmement qui à mon avis
00:50:52pourrait être un frein à une solution
00:50:54diplomatique. Et jusqu'où faut aller
00:50:56pour la défense ? Est-ce qu'on peut se servir des
00:50:58avoirs gelés russes ?
00:51:00Pour moi, bien sûr
00:51:02je ne me pose pas de questions là-dessus
00:51:04il y a un débat là-dessus
00:51:06il y a un débat parce que
00:51:08certains disent qu'on n'y touche pas
00:51:10et c'est les intérêts qu'on utilise
00:51:12moi je pense que je préfère
00:51:14vraiment, je préfère
00:51:16ce type de sanctions
00:51:18si ça peut permettre de trouver
00:51:20une solution
00:51:22en tapant au portefeuille
00:51:24pour faire avancer
00:51:26les chances de la paix et pour affaiblir
00:51:28la puissance, je préfère ça
00:51:30plutôt que
00:51:32d'envisager
00:51:34par exemple une intervention
00:51:36militaire sur le terrain ukrainien
00:51:38d'armée de l'Union Européenne
00:51:40Juste parce qu'il y a quelqu'un qui pose la question
00:51:42par rapport à ce que vous disiez
00:51:44Qu'est-ce que vous pensez de la Russie actuelle ?
00:51:46Comment vous la qualifiez ?
00:51:48Parce qu'ils disent qu'il n'est plus communiste d'un point de vue économique
00:51:50Comment vous la qualifiez cette Russie actuelle ?
00:51:52Mais c'est
00:51:54il ne faut pas oublier que c'est
00:51:56la quintessence
00:51:58au contraire d'un libéralisme
00:52:00sans limite
00:52:02mais malheureusement ce libéralisme sans limite
00:52:04l'économie que l'on a
00:52:06aujourd'hui en Russie
00:52:08elle s'est construite sur les ruines
00:52:10d'un système socialiste
00:52:12qui a complètement échoué
00:52:14et malheureusement aussi on peut dire
00:52:16que les anciens
00:52:18aparatchiks qui étaient dans le système
00:52:20soviétique ce sont eux qui aujourd'hui
00:52:22sont les
00:52:24oligarches de la Russie
00:52:26c'est le pire
00:52:28c'est un régime libéral qui n'a plus rien
00:52:30de socialiste mais c'est
00:52:32c'est le pire qu'on puisse avoir
00:52:34comme type
00:52:36de régime parce que
00:52:38le régime libéral il est fait pour gagner de l'argent
00:52:40la lutte des classes ça existe selon moi
00:52:42mais eux ça se double en plus de ça
00:52:44de gens qui sont sans principe
00:52:46et qui sont capables de faire n'importe quoi
00:52:48pour s'enrichir. Et vous recevoir aujourd'hui c'est particulier
00:52:50parce que vous savez ce dont c'est l'anniversaire
00:52:52aujourd'hui ? La mort de Staline
00:52:54Ah bon ? C'était le 5 mars
00:52:56j'ai pu l'année 53
00:52:58je crois de mémoire
00:53:00c'est quoi l'héritage de
00:53:02cette période là au sein du PCF
00:53:04est-ce qu'il y a toujours des, pas des staliniens
00:53:06mais des nostalgiques de l'URSS
00:53:08au PCF actuellement ?
00:53:10Je pense que parmi les anciens
00:53:12je dis les plus anciens
00:53:14certains ont un peu
00:53:16cette nostalgie
00:53:18et par exemple
00:53:20peuvent avoir un regard
00:53:22moins sévère que le mien
00:53:24sur la politique
00:53:26qu'on vit en Russie
00:53:28mais ça c'est du passé
00:53:30Et vous c'est quoi vos grandes figures communistes
00:53:32qui vous inspirent ?
00:53:34J'ai pas spécialement
00:53:36de grandes figures
00:53:38je serais plutôt marqué par un Jean Jaurès
00:53:40par exemple
00:53:42ou alors par une Rosa Luxembourg
00:53:44ou ces
00:53:48militants communistes
00:53:50ou Karl Leibniz en Allemagne
00:53:52mais
00:53:54j'ai jamais été
00:53:56impressionné par les grandes figures
00:53:58que peut être
00:54:00Staline, surtout pas Staline
00:54:02davantage Lénine
00:54:04à vrai dire
00:54:06Ca a encore du sens aujourd'hui
00:54:08de se dire communiste
00:54:10parce qu'aujourd'hui comme le disait Hugo
00:54:12le communisme ça renvoie à l'URSS
00:54:14et je pense qu'il y a beaucoup de gens
00:54:16aujourd'hui qui ne comprennent pas
00:54:18comment on peut se dire communiste
00:54:20en évoquant tout ce qui s'est passé en URSS
00:54:22C'est faire admettre
00:54:24que notre conception
00:54:26du communisme ça n'a rien à voir
00:54:28avec ce qui a pu être mis en oeuvre
00:54:30par certains pays
00:54:32C'est difficile à imaginer
00:54:34J'ai le temps de vous donner une petite anecdote
00:54:36Il reste 5 minutes
00:54:38et on parle un peu d'agriculture
00:54:40Quand j'étais conseiller régional
00:54:42un jour Giscard d'Estaing
00:54:44qui était président du conseil régional d'Auvergne
00:54:46me convoque
00:54:48j'arrive, il me demandait ce qu'il me voulait
00:54:50il me fait asseoir
00:54:52le fauteuil était un peu plus bas que le sien
00:54:54à l'époque il était derrière son grand bureau
00:54:56à Chamalières à côté de la Montferrand
00:54:58il me pose cette question
00:55:00pourquoi vous êtes communiste ?
00:55:02et j'ai essayé de lui faire comprendre
00:55:04que c'était lié à mon origine sociale
00:55:06fils d'ouvrier
00:55:08recherche de justice sociale
00:55:10sur des valeurs humanistes
00:55:12en quelque sorte
00:55:14pour essayer de lui faire comprendre
00:55:16qu'on pouvait être communiste encore aujourd'hui
00:55:18sur des bases qui sont des bases
00:55:20à l'opposé de la caricature qu'on peut en avoir
00:55:22mais j'ai senti que
00:55:24il avait du mal à comprendre
00:55:26c'est sargent la question
00:55:28qu'il avait de l'estime pour moi
00:55:32il disait à son voisin
00:55:34au conseil régional
00:55:36je ne comprends pas
00:55:38qu'un garçon si intelligent
00:55:40puisse dire autant de conneries
00:55:42il y avait lui une espèce
00:55:44d'incompréhension sur le fait qu'on puisse être communiste
00:55:46moi je dis que plus que jamais
00:55:48aujourd'hui on peut être communiste
00:55:50sa condition comporte un communisme humaniste
00:55:52parce que le communisme
00:55:54c'est le bonheur
00:55:56le bonheur pour le plus grand nombre
00:55:58c'est la justice sociale
00:56:00c'est en ce sens là qu'on dit communisme
00:56:02faire du commun
00:56:04aujourd'hui non seulement on ne fait pas du commun
00:56:06mais on disloque la société
00:56:08est-ce qu'on peut être communiste sans moustache ?
00:56:10j'espère qu'on peut être communiste sans moustache
00:56:16il nous reste juste 4 minutes
00:56:18je voulais parler un peu d'agriculture
00:56:20vous étiez au salon de l'agriculture la semaine dernière
00:56:22qu'est-ce qu'ils vous ont dit les agriculteurs
00:56:24que vous avez rencontrés
00:56:26ils étaient
00:56:28plus calmes
00:56:30que l'année précédente
00:56:32et je pense que
00:56:34en pensant
00:56:36que leurs affaires étaient
00:56:38réglées et je pense que moi
00:56:40tant mieux d'ailleurs
00:56:42parce qu'au salon d'agriculture c'est aussi un moment de rencontre
00:56:44un moment de fête, on n'attend pas que ça manifeste
00:56:46dans les allées et tout ça
00:56:48ils auraient pu être inquiets aussi vu le contexte par exemple
00:56:50de ce qui vient des Etats-Unis, d'être au roi de douane
00:56:52pour le moment ils n'en ont pas beaucoup parlé
00:56:54ce qu'ils disent
00:56:56par contre ils sont toujours
00:56:58sur la question des traités de libre-échange
00:57:00alors c'est lié ça aussi
00:57:02c'est lié, les traités de libre-échange
00:57:04ils sont très opposés
00:57:06aux traités de libre-échange
00:57:08mais je pense que Trump maintenant
00:57:10il est aussi opposé aux traités de libre-échange
00:57:12avec des droits de droits
00:57:14exorbitants
00:57:16moi je ne suis pas d'ailleurs
00:57:18je pense qu'aujourd'hui dans la société d'aujourd'hui
00:57:20il ne faut pas multiplier les échanges
00:57:22internationaux, essayons de manger
00:57:24ce qu'on a chez nous, évitons
00:57:26de vendre du bovin
00:57:28à l'autre côté de la planète et en en faisant rentrer
00:57:30dix fois plus venant par exemple d'Amérique latine
00:57:32il faut une agriculture de proximité
00:57:34et il y a de plus en plus le sentiment
00:57:36chez les agriculteurs
00:57:38qu'il faut faire de la qualité, ça c'est sûr
00:57:40très attaché à la qualité
00:57:42si j'ai un reproche à leur faire
00:57:44c'est qu'ils ont
00:57:46tort de penser qu'ils vont s'en sortir
00:57:48je leur ai dit
00:57:50ils ont tort de penser qu'ils peuvent s'en sortir
00:57:52en affaiblissant les contraintes
00:57:54environnementales, je pense que ça
00:57:56c'est un boomerang
00:57:58de la société qui peut leur revenir dessus
00:58:00il faut à la fois être capable de produire
00:58:02mais il faut aussi les accompagner
00:58:04pour que leur pratique de culture
00:58:06les choix qu'ils font
00:58:08au niveau agronomique soient des choix
00:58:10qui respectent l'environnement
00:58:12qui limitent l'usage de pesticides et tout ça
00:58:14c'est ça qu'il faut leur faire comprendre
00:58:16L'orientation agricole a un peu calmé les esprits ?
00:58:18Oui, ça les a calmés de mauvaise façon
00:58:20moi je dis que ça les a calmés de la mauvaise façon
00:58:22je me suis abstenu en première lecture
00:58:24j'ai voté contre
00:58:26telle qu'elle est sortie
00:58:28on ne développe pas l'agriculture
00:58:30d'un pays en abandonnant
00:58:32certaines contraintes environnementales
00:58:34pour moi je le dis, je leur dis
00:58:36les yeux dans les yeux, c'est une erreur de pensée
00:58:38ça j'estime que c'est un peu
00:58:40la muletta qu'on agite, ils vont pas s'en sortir
00:58:42les agriculteurs de cette façon
00:58:44ils s'en sortiront si on rétribue bien
00:58:46ce qu'ils produisent, si on les accompagne
00:58:48dans leur mutation
00:58:50dans leur mutation agroécologique
00:58:52qu'on les accompagne
00:58:54mais sinon, c'est pas en jetant
00:58:56toutes contraintes
00:58:58qu'on réglera le problème d'agriculteurs
00:59:00dans notre pays, je sais pas si je suis clair
00:59:02pour moi c'est extrêmement important
00:59:04D'ailleurs, dernier point
00:59:06vous parliez de rétribution
00:59:08la semaine dernière, Patrick Mignola
00:59:10ministre chargé des Relations avec le Parlement
00:59:12a dit que la loi
00:59:14les lois Egalim seraient révisées
00:59:16d'ici l'été
00:59:18pour vous c'est une bonne idée ?
00:59:20Oui c'est une bonne idée
00:59:22à une condition, c'est qu'on accepte
00:59:24d'avoir
00:59:26une agriculture qui soit plus administrée
00:59:28qu'elle l'est, parce que
00:59:30si on laisse
00:59:32si on considère que les simples négociations
00:59:34commerciales suffisent
00:59:36à résoudre le problème, on résoudra pas
00:59:38je crois qu'il faut qu'on impose
00:59:40des prix minimums
00:59:42je pense qu'il faut plus d'intervention
00:59:44de l'Etat
00:59:46parce que laisser la liberté
00:59:48complète, à la sortie
00:59:50ça peut marcher quelques mois, mais au bout
00:59:52très rapidement, c'est ceux qui
00:59:54tiennent
00:59:56les réseaux commerciaux qui l'emportent
00:59:58et ce que je souhaite, c'est qu'on ait
01:00:00un accompagnement de la production agricole
01:00:02qui soit un accompagnement
01:00:04qui fasse pas de concessions
01:00:06sur toutes les filières
01:00:08au profit, qu'on fasse pas de concessions
01:00:10au profit de ceux qui s'en mettent
01:00:12plein les poches, et au final
01:00:14c'est ni le consommateur qui en profite, et c'est ni le producteur
01:00:16Oui, dernière question
01:00:18on va parler évidemment
01:00:20de Jean-Louis Debré, que vous avez connu
01:00:22puisque vous avez siégé de 2002 à 2007
01:00:24quand il était président
01:00:26c'était quoi Jean-Louis Debré
01:00:28pour vous ? Vous avez failli lui succéder
01:00:30puisque vous aviez été
01:00:32candidat cette année au Perchoir
01:00:34c'était quoi Jean-Louis Debré, président
01:00:36de l'Assemblée nationale ?
01:00:38C'était une autorité naturelle
01:00:40un rayonnement
01:00:42qui était le rayonnement de sa personnalité
01:00:44et qui faisait
01:00:46qu'il n'y avait pas besoin de sanctions
01:00:48aujourd'hui, il y a toujours
01:00:50des sanctions pour les députés
01:00:52qui enfreignent
01:00:54le règlement et tout ça
01:00:56lui c'était pas ça du tout
01:00:58il disait un député de ce terre
01:01:00il le disait
01:01:02avec sa tonalité
01:01:04sa tonalité avec beaucoup d'humour aussi d'ailleurs
01:01:06avec beaucoup d'humour, un exemple
01:01:08s'il y a trop d'amendements
01:01:10aujourd'hui qu'est-ce qu'on fait ?
01:01:12on modifie le règlement intérieur
01:01:14pour limiter le nombre d'amendements
01:01:16ou on interdit les députés de défendre trop d'amendements
01:01:18Debré c'était pas ça
01:01:20on avait déposé des milliers d'amendements
01:01:22qu'est-ce qu'il a fait ? Il les a exposés
01:01:24ça faisait une hauteur de 2 m de chaque côté
01:01:26et le résultat des courses
01:01:28il a ridiculisé ceux qui avaient mutué
01:01:30les amendements et le lendemain
01:01:32il a enlevé la plupart
01:01:34c'était notre façon de faire
01:01:36est-ce qu'il y avait une compétence différente
01:01:38aujourd'hui ?
01:01:40est-ce qu'à l'époque
01:01:42il y avait plus de compétences par exemple
01:01:44à l'Assemblée Nationale ?
01:01:46Non il y a toujours des compétences
01:01:48on voit arriver des jeunes députés aujourd'hui
01:01:50qui connaissent bien leur dossier
01:01:52la seule chose qui cache
01:01:54qui occulte je crois la véritable compétence des députés
01:01:56c'est cette obsession
01:01:58des réseaux sociaux
01:02:00et tout ça
01:02:02qui font qu'on s'exprime davantage
01:02:04pour que ça circule sur les réseaux sociaux
01:02:06plutôt que sur le contenu
01:02:08d'un texte de loi
01:02:10Mais la compétence reste la même ?
01:02:12Oui la compétence, je vois arriver des députés
01:02:14des jeunes députés
01:02:16qui connaissent très bien leur dossier
01:02:18et qui bossent
01:02:20n'allons pas dire qu'aujourd'hui la compétence
01:02:22s'est amenuisée, je ne le pense pas
01:02:24c'est la communication qui dévoie
01:02:26la qualité du travail parlementaire
01:02:28Merci beaucoup André Chassaigne
01:02:30on est arrivé au bout de cette émission
01:02:32une petite pensée pour
01:02:34quelqu'un dans le chat qui dit
01:02:36j'ai un regret personnel, j'ai croisé André Chassaigne
01:02:38quand il allait à Matignon
01:02:40il était tout seul, j'étais sur le point de le faire
01:02:42mais je ne lui ai pas parlé
01:02:44on peut lui dire de vous retrouver à Saint-Amand-Roch-Savine
01:02:46c'est ça ?
01:02:48dans quelques mois
01:02:50quelques semaines même
01:02:52quand on le saura
01:02:54vous avez un mois pour quitter vos fonctions
01:02:56c'est ça que vous avez dit
01:02:58tous les week-ends je suis dans mon petit village
01:03:00je passe trois jours par semaine ici
01:03:02depuis 23 ans je couche dans mon lit placard
01:03:04et je suis content quand j'arrive
01:03:06dans la nature
01:03:08dans la campagne où j'habite
01:03:10merci beaucoup
01:03:12d'être venu répondre à nos questions
01:03:14sur le plateau de Légistream
01:03:16du coup j'ai plus qu'à vous donner
01:03:18rendez-vous la semaine prochaine
01:03:20cette fois-ci je me trompe à chaque fois
01:03:22mercredi prochain
01:03:24à 16h30
01:03:26on se retrouve la semaine prochaine
01:03:28salut tout le monde
01:03:30je vous remercie
01:03:32c'est nous

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