• il y a 14 heures
Les invités de Thierry Cabannes débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00Il est un peu plus de 15h36, merci de nous accueillir pour la suite de votre 180 minutes info week-end.
00:07Nous sommes ensemble jusqu'à 17h avec Audrey Bertheau, je présente l'équipe qui nous accompagne dans quelques instants.
00:14On fait le tour d'horizon d'informations avec vous Audrey.
00:16Allez c'est parti !
00:17Emmanuel Macron est arrivé à Londres, il s'est entretenu avec Kirsten Hermer avant le début d'un sommet.
00:23Le Premier ministre britannique a annoncé que le Royaume-Uni et la France travaillent ensemble sur un plan pour faire cesser les combats entre l'Ukraine et la Russie.
00:30Une quinzaine de dirigeants européens sont réunis à Londres pour un sommet qui vient tout juste de commencer.
00:37Les Vendéens commémorent les 15 ans de la tempête Cynthia, elle avait balayé le littoral atlantique dont celui de la faute sur mer.
00:45Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, 47 personnes avaient perdu la vie.
00:50Un hommage aux victimes a eu lieu ce matin à la faute sur mer, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau était sur place.
00:56Et puis c'est une augmentation qui inquiète en Bretagne, on dénombre depuis le début d'année un nombre important de méningites.
01:03L'agence régionale de santé de Bretagne a annoncé une campagne de vaccination d'ampleur qui s'ouvrira dès demain.
01:08Yannick Noderre, le ministre de la Santé, ira dans un centre de vaccination des nourrissons et des enfants.
01:14Merci beaucoup Audrey, on se retrouve à quelle heure ?
01:17Dans 30 minutes à peine.
01:19Merci, le rendez-vous est pris. Allez, je vous présente l'équipe qui nous accompagne en ce dimanche après-midi.
01:24Karima Abri, fidèle à l'émission, journaliste, rebonjour Karima.
01:28Bertrand Decker, ravi de vous accueillir comme d'habitude, comme tous les dimanches.
01:33Maintenant, Lucas Jakubowicz, journaliste, soyez le bienvenu.
01:36Merci.
01:37Madi Seydi, fidèle à l'émission, communicante, ravi de vous retrouver également.
01:41Eliott Mamann, conniqueur politique.
01:43Bonjour.
01:44Bonjour Eliott, elle nous a rejoints, Marie-Victoire Dieudonné, puisqu'on va commencer avec vous.
01:47Vous êtes notre spécialiste police-justice.
01:49On va prendre la direction de Dijon dans quelques instants.
01:52Pourquoi Dijon ? Parce que cette nuit, un incendie a touché la médiathèque de la ville.
01:56Il s'agit du deuxième incendie en 15 jours.
02:00Expliquez-nous un petit peu ce qui s'est passé avant de retrouver notre équipe sur place,
02:03qui a eu un peu de mal sur le terrain. Elle va nous raconter.
02:06Oui, bien sûr Thierry.
02:07Alors, pour ces faits, c'est 200 mètres carrés de la médiathèque qui ont donc été rongés,
02:12dévastés par les flammes dans la nuit.
02:14Alors, grâce à l'alerte de la police, les sapeurs-pompiers ont pu rapidement maîtriser l'incendie.
02:19Mais d'après une source policière, c'est en réalité plusieurs individus
02:23qui auraient en réalité lancé des cocktails Molotov au premier étage de cette médiathèque.
02:28Une enquête a été ouverte pour dégradation volontaire par incendie.
02:32Alors, à ce stade, pas encore d'interpellation,
02:34mais la mairie n'hésite pas à qualifier l'effet d'acte intolérable criminel.
02:38Donc, c'était un deuxième poids.
02:40Oui, exactement.
02:41Le bâtiment, en réalité, venait d'ouvrir suite à un autre incendie
02:45qui s'était déroulé mi-février, donc il y a très peu de jours.
02:48La nuit même qui suit sa réouverture rebelote.
02:51Ce qu'il faut savoir aussi, et puis notre correspondant nous en parlera,
02:54c'est que ce quartier est assez particulier.
02:56Quartier prioritaire, mais aussi plaque tournante du trafic de stupéfiants.
03:00Et puis, ce que l'on sait aussi, c'est que dans ce cas précis,
03:04les auteurs de l'incendie pourraient être, s'ils sont liés au trafic de stupéfiants,
03:08non pas des têtes de réseau, mais plutôt des opérateurs, des lieutenants,
03:12puisque la tête de ce réseau serait plutôt en fuite au Maghreb
03:16et continuerait là-bas son business.
03:19Merci beaucoup pour ces précisions, Marie-Victoire Diodonné.
03:21Donc, on va prendre la direction de Dijon avec notre équipe,
03:24Corentin Alonso et Pierre Emko.
03:26Corentin Alonso, Marie-Victoire Diodonné vient de le dire,
03:28le quartier est assez sensible.
03:30Et vous pouvez nous le raconter d'ailleurs,
03:32parce que ça a été un petit peu difficile votre installation sur place, maintenant dit.
03:39Exactement Thierry, ce quartier des Grézis est un quartier réputé sensible ici à Dijon,
03:45bien connu par les forces de l'ordre, les intimidations y sont courantes
03:49et nous y avons nous-mêmes été confrontés au cours de notre tournage.
03:53Nous avons été invités par plusieurs individus à quitter les lieux,
03:57suivis pendant plusieurs minutes en voiture et menacés de mort.
04:01Voici un peu l'ambiance dans ce quartier, l'atmosphère qui y règne,
04:05l'insécurité en tout cas y augmente d'année en année.
04:08Selon un syndicat de police avec lequel j'ai pu échanger ce matin,
04:13aujourd'hui les habitants avec qui nous avons pu échanger
04:17sont consternés par les récents événements.
04:19Je vous propose de les écouter.
04:21Vers 3h30, je me suis levée, j'ai vu qu'il y avait des émanations bizarres
04:27et j'ai vu les pompiers qui étaient en train de revenir pour la deuxième fois
04:31sur cette pauvre bibliothèque.
04:35La dernière fois c'était le rez-de-chaussée à l'endroit des enfants
04:40et cette fois-ci c'était en haut.
04:41Ça me scandalise au possible, surtout qu'ici on est calme dans ce quartier-là, on est calme.
04:51Je suis surpris par la gravité de la chose,
04:53parce qu'en s'attaquant à la bibliothèque, on s'attaque à la culture,
04:57on s'attaque à toutes ces choses-là.
05:01Il y a deux semaines, deux individus se sont fait tirer dessus
05:05dans le quartier des Grézis.
05:07La semaine dernière même, la BAC a interpellé deux hommes armés et cagoulés
05:11qui s'apprêtaient à passer à l'action.
05:13C'est un quartier, Marie-Victoire l'a dit, bien connu pour du trafic de stupéfiants.
05:18La ville de Dijon va organiser un rassemblement demain à 17h30 devant la médiathèque.
05:23Merci beaucoup Corot, Alonso et Pierre-Lucard.
05:26Faites très attention évidemment sur place dans ce quartier visiblement très sensible.
05:31Réaction Lucas Dupovit.
05:32Apparemment il faut être réconcis, donc j'ai essayé de l'être.
05:34Deux choses, d'abord c'est pas du tout un fait divers, c'est un fait de société.
05:37Quand on regarde la presse quotidienne régionale,
05:40il y a très fréquemment des incendies de médiathèques et de bibliothèques.
05:44Rien que pendant les émeutes qui ont suivi la mort de Niall, il y en a une vingtaine.
05:48Rio-la-Pape, Vaud-en-Velin, Nogent-sur-Oise, Neuilly-sur-Marne,
05:52enfin il y en a une vingtaine.
05:54Deuxième truc, on critique beaucoup la France, il y a quelque chose qui marche très bien,
05:57c'est le système de bibliothèques et de médiathèques publiques
06:01qui permet à des gens de milieux populaires en zone rurale ou urbaine
06:04de prendre l'ascenseur social.
06:06En incendiant des médiathèques, on enferme des gens dans une classe sociale,
06:09on les empêche de s'émanciper et c'est pas anodin et je pense que c'est volontaire.
06:13Et effectivement, il y a des réseaux de drogue derrière tout ça
06:15qui veulent enfermer des millions de concitoyens dans des sortes de bulles informationnelles.
06:21Karine Mabryk, petite réaction.
06:23Oui, en fait moi j'ai une pensée pour les habitants de ces quartiers, de cet endroit
06:27qui justement sont, en fait on voit qu'ils sont les victimes de ces personnes,
06:32on verra pour l'enquête où tout cela va mener.
06:35Mais tout ça pour dire, vous savez, il y a eu, quand on parle des quartiers prioritaires,
06:38il y en a près de 1500 et il y a eu, comme l'a vu l'expression consacrée,
06:43du pognon de dingue qui a été dépensé pour essayer de faire quelque chose
06:47pour venir justement en aide à ces habitants.
06:49Et on voit à quel point il y a des groupes, il va y avoir des personnes, des individus,
06:56des criminels, moi je les appelle comme ça, c'est vraiment des criminels
07:00qui polluent la vie de tout le monde.
07:02Et quand on regarde finalement la dette d'aujourd'hui de la France,
07:05on dira oui, c'est peut-être pas énorme ce qui s'est passé là-bas, combien ça coûte.
07:09Mais écoutez, quand vous voyez qu'il y a 3000 milliards de dettes en France,
07:13ça en fait partie de ce problème.
07:15Donc on espère que la police va mettre la main au collet de ces individus.
07:19Mais c'est extrêmement grave, on s'attaque aux mobiliers,
07:22on s'attaque aux gens, on s'attaque aux forces de l'ordre.
07:24Et on demande aux journalistes de quitter les lieux.
07:25On fait des menaces et des menaces de mort ici et là,
07:28et on demande aux journalistes de quitter les lieux.
07:30Donc ça donne une idée quand même de l'état du pays.
07:32Alors Elodie Huchard va nous rejoindre dans quelques instants.
07:34On va prendre après 10 jours la direction de Londres avec ce sommet crucial,
07:38ô combien crucial, après le clash, vous vous souvenez, historique,
07:41entre Trump et Zelensky, une quinzaine de dirigeants occidentaux alliés de l'Ukraine se réunissent.
07:46Objectif discuté de la sécurité de l'Europe face aux Etats-Unis.
07:50Etats-Unis qui menacent en le sait de se désengager.
07:52Elodie, bonjour, soyez là, bienvenue.
07:54Alors très concrètement, le sommet vient de débuter.
07:57À quoi faut-il s'attendre, vraiment ?
07:59Alors ça, c'est une très bonne question.
08:01Je suis désolé de vous la poser.
08:03Effectivement, ce sommet, ce n'est pas le premier sommet qu'il y a sur l'Ukraine.
08:06Il y en aura un autre à Bruxelles jeudi.
08:08Là, l'idée, c'est de trouver en fait une réponse en européen.
08:12Comme on dit, avec la difficulté effectivement d'avoir,
08:14avec le risque d'avoir en tout cas d'un côté une réponse en européen
08:17avec un certain nombre de chefs d'État européens versus de l'autre côté,
08:21Donald Trump qui est extrêmement engagé dans les discussions
08:24et on l'a vu ce qui s'est passé avec Volodymyr Zelensky.
08:26Alors il y a beaucoup de choses qui peuvent entrer en jeu.
08:28Est-ce qu'il faut aller vers une défense européenne ?
08:29Est-ce qu'il faut aller vers une dissuasion nucléaire européenne ?
08:32Ça fait beaucoup de sujets à évoquer et surtout beaucoup de sujets
08:35sans savoir en fait ce que comptent faire les Etats-Unis.
08:38Parce que si on a, nous, une réponse en européen
08:40et que Donald Trump décide de faire l'inverse,
08:42de toute façon dans la balance ça n'a pas pesé bien lourd.
08:44Et on a vu que Zelensky dès hier disait que cette paix ne serait possible
08:48qu'avec les Etats-Unis malgré le clash.
08:50C'est-à-dire que c'est bien de tenter de faire une réponse commune d'un côté.
08:53La réponse commune s'il faut avoir une paix effectivement durable
08:56et une solution diplomatique,
08:57on ne peut pas avoir l'Europe qui tire dans un sens
08:59et les Etats-Unis qui tirent dans l'autre.
09:01Parce que le risque justement c'est d'au lieu d'aller vers la paix,
09:03c'est de continuer l'escalade qu'on a vu depuis ces dernières heures.
09:06On va suivre cette réunion au sommet avec attention.
09:10Merci beaucoup Élodie.
09:11Eliott Mamann.
09:12Oui, d'abord peut-être que cette réunion pourrait parler à Donald Trump sur un élément,
09:16c'est qu'elle est véritablement une expression des relations bilatérales,
09:19parfois multilatérales,
09:20que les différents Etats peuvent entreprendre entre eux,
09:22mais qui ne passent pas par l'entremise d'une institution supranationale.
09:25Et on sait que Donald Trump a un ressentiment particulièrement taverré,
09:29particulièrement prononcé à l'encontre de l'Union européenne.
09:32En l'occurrence, c'est d'ailleurs la présence du Royaume-Uni en est un exemple.
09:34Ce sont des réunions qui sont prises à l'initiative des chefs d'Etat
09:39et non à l'initiative d'une institution qui les dépasse.
09:41Donc c'est peut-être tout de même quelque chose qui,
09:43dans le rapport de force que Donald Trump espère instaurer,
09:45pourrait parler à la partie américaine.
09:48Il y a autre chose maintenant par rapport à la peur de désengagement de l'Europe
09:52que Donald Trump pourrait initier.
09:54D'abord, je crois que c'est quelque chose qui fait aujourd'hui plutôt consensus aux Etats-Unis.
09:58En réalité, le Parti démocrate est certes moins vociférant sur le sujet,
10:01mais il n'avait pas davantage envie de continuer à assurer la sécurité des affaires européennes
10:06que le veut Donald Trump, qui lui en revanche l'exprime avec beaucoup plus de conviction.
10:10Et dans le même temps, ce que je vais dire va paraître un peu contradictoire,
10:13au cours de son premier mandat, Donald Trump avait déjà prononcé des critiques particulièrement avérées,
10:18particulièrement acerbes à l'encontre de l'Union européenne,
10:21à l'encontre des dépenses américaines au sein de l'OTAN,
10:24estimant que les parties européennes, voire même canadiennes, n'en faisaient pas suffisamment.
10:28Et ce qui avait abouti à son discours au cours de son premier mandat,
10:31c'était une hausse des dépenses en faveur de l'OTAN,
10:34de l'intégralité des alliés de l'Amérique telle que l'on ne les avait jamais vues depuis des décennies.
10:38Donc peut-être qu'il y a aussi cette stratégie-là que Donald Trump cherche à mettre en œuvre.
10:42Et une dernière chose, son discours, certes absolument désastreux à l'encontre de l'Ukraine,
10:47ne présage pas nécessairement de ce qu'il a envie de faire à l'encontre de l'Union européenne,
10:51parce que Donald Trump a une approche très civilisationnelle des choses.
10:54Il estime que l'Europe comme les États-Unis, que l'Europe occidentale comme les États-Unis
10:59appartiennent au même ensemble de civilisations occidentales,
11:02et il estime que l'Ukraine, elle, appartient toujours à la sphère soviétique.
11:06À tort, à mon avis, puisque l'on a vu que Volodymyr Zelensky s'est imposé
11:09comme le représentant le plus admirable de la démocratie libérale telle qu'on la pratique.
11:13Néanmoins, c'est tout de même ce que pense Donald Trump,
11:15et donc je ne suis pas sûr que ce qu'il dit sur l'Ukraine
11:18vale également pour ce qu'il pense de l'Union européenne.
11:20Et on va suivre, évidemment, ce sommet.
11:22Bertrand Decker est avec nous, et quand Bertrand Decker est avec nous,
11:25ça veut dire que l'on va parler couronne,
11:27quoi qu'avec Elodie Boucher on aurait pu évoquer aussi la couronne,
11:31puisqu'Elodie est une vraie fan de la Grande-Bretagne,
11:33mais surtout de la royauté.
11:34Et c'est vrai, c'est bien de le rappeler.
11:35Pas que la royauté britannique, non, je ne suis pas sectaire.
11:37Non, non, pas que la royauté, évidemment.
11:40Plus sérieusement, Bertrand, le président Zelensky a rencontré Keir Starmer,
11:44premier ministre britannique, avec plus chez l'euro, d'ailleurs,
11:47que celui réservé par Donald Trump.
11:48On va payer revenir, mais à l'occasion de ce sommet européen,
11:51il va s'entretenir avec Charles III.
11:53Et que pouvez-vous nous dire de cette réunion ? C'est important.
11:56Absolument, il est pour l'instant à Lancaster House,
12:00qui est l'une des plus belles demeures londoniennes dans le quartier de Saint-Germain.
12:03C'est là, par exemple, qu'ont été tournées, pour la petite anecdote,
12:05de nombreuses scènes de The Crown.
12:08C'est une très, très belle maison.
12:09C'est une réunion bilatérale, vous le dites, avec le roi.
12:11Et comme c'est une réunion avec le roi, ça va donc s'appeler une audience.
12:14Alors, cette visite à Londres, ce qui est interpellant,
12:17je pense de souligner, c'est qu'elle était prévue,
12:20ce sommet était prévu bien avant le clash dans l'Euroval,
12:23qui a eu lieu cette semaine-ci.
12:24En revanche, d'après l'agenda du roi, quand on le consulte,
12:28il n'y avait pas forcément de rencontre prévue avec le président Zelensky.
12:33Et pour preuve, le roi n'est pas actuellement à Londres.
12:36Il est à Sandringham, dans la campagne dans le Norfolk,
12:39là où il se repose le week-end, depuis qu'il suit une chimiothérapie.
12:44Alors, cette audience, elle va se passer comment ?
12:46Malgré qu'on est en dimanche, c'est quand même très protocolaire.
12:49Il va être accueilli par l'écuyer du roi, le lieutenant Johnny Thompson.
12:53Il va être salué par son secrétaire privé, Clive Alderton.
12:56Et puis, la rencontre devrait durer, lorsqu'ils se sont vus en 2023,
12:59ça avait duré précisément 45 minutes.
13:01Il sera, on pense, reçu dans la grande bibliothèque de Sandringham,
13:04qui comporte des œufs habergés qui ont été offerts,
13:07pour la petite anecdote, par le sultan du Bahreïn,
13:10qui sont, paraît-il, absolument fabuleux.
13:12Et autre petite anecdote, Zelensky va être l'un des premiers à rencontrer Snuff.
13:17Et Snuff, voyez-vous, c'est le nouveau chien du roi.
13:19Il l'a reçu il y a quelques jours.
13:21C'est un Logoto-Romagnolo, une race italienne, chasseur de truffes,
13:26puisque le roi adore cueillir des champignons.
13:27Alors très rapidement, Charles III est plutôt un partisan de l'Ukraine.
13:30Il n'a pas peur de l'afficher, c'est important aussi.
13:32Absolument, ils se sont rencontrés déjà à de nombreuses reprises.
13:35En juillet 2024, déjà, en marche du sommet de la communauté politique,
13:39où il y avait une réunion de 46 dirigeants de chefs d'État.
13:42Il s'était vu.
13:43En février 2023, Zelensky était venu par surprise à Londres.
13:46Le roi n'était pas à Buckingham, on l'avait rappelé d'urgence.
13:48À nouveau, il s'était vu pendant presque une heure.
13:51C'était un des tout premiers déplacements de Zelensky.
13:54En octobre 2020, à nouveau, un peu plus d'un an après son élection à la présidence de l'Ukraine,
14:00lui et son épouse avaient effectué un voyage officiel à Buckingham Palace.
14:05Et vous le dites, Charles a de nombreuses reprises à adresser un soutien à Zelensky.
14:11Alors qu'en 70 ans de carrière royale,
14:14Élisabeth II n'a quasiment publié aucun communiqué à caractère politique,
14:18lui n'hésite pas à chaque anniversaire, si je peux dire, de cette déclaration de guerre,
14:22à apporter son soutien au président, certes, à la Première Dame et à l'Ukraine tout entière.
14:27Et Charles III a invité à nouveau Donald Trump.
14:31Alors c'est là que la chose est particulière.
14:33En effet, cette semaine-ci, Keir Starmer était en visite à la Maison Blanche
14:37et il a remis de la part de Sa Majesté une invitation.
14:40On pense là que ce sera un deuxième voyage officiel.
14:43Trump avait déjà été reçu sous Élisabeth II en juin 2019.
14:47Ça avait été rocambolesque d'ailleurs.
14:49Pour la petite anecdote, elle avait choisi de porter un collier de rubis.
14:53Et la symbolique du rubis, c'est que les pierres de rubis protègent des forces du mal.
14:58C'était ce qu'Élisabeth avait trouvé comme moyen pour nous montrer
15:01que ce n'était pas le grand amour avec Trump.
15:03Bref, ici, ça va être un deuxième voyage officiel.
15:05C'est complètement historique parce qu'on sait aussi que le roi joue sur les deux tableaux
15:10et qu'il ne veut pas se mettre les Américains à deux
15:13puisqu'il jouit quand même de pas mal de privilèges.
15:16Cette rencontre devrait avoir lieu non pas à Londres mais en Écosse, à Balmoral.
15:19Merci pour cet éclairage très intéressant.
15:21Merci beaucoup Bertrand Decker.
15:23On marque une pause.
15:23On se retrouve avec nos invités du dimanche dans quelques instants.
15:25À tout de suite.
15:30On dirait qu'on massacrait les chrétiens.
15:32Et il est 16h, Harold Imane.
15:33Il est 16h.
15:34C'est la dernière heure pour notre 180 minutes info week-end.
15:39Harold est donc avec nous puisqu'on va parler de ce sommet crucial à Londres avec vous,
15:43mon cher Harold.
15:44Karim Abouiq est avec nous.
15:45Bedi Seydi est avec nous.
15:47Lucas Jakubowicz est avec nous.
15:49Eliott Mamann est avec nous.
15:50Et Audrey Berteau est avec nous, comme tous les dimanches évidemment.
15:54Et Audrey, on commence par un petit tour d'horizon de l'information
15:57avec le pape François qui est dans un état stable.
16:00Oui, il est hospitalisé, vous le savez, depuis le 14 février pour une double pneumonie.
16:06Le pape a d'ailleurs remercié les fidèles du monde entier pour leur prière et leur affection.
16:11Régine Delfour, bonjour.
16:13Vous êtes à Rome depuis maintenant plusieurs jours.
16:15Vous êtes au Vatican, précisément, Régine.
16:17Quelles sont les dernières nouvelles concernant son état de santé ?
16:23Oui, Audrey, écoutez, vous l'avez dit, le pape est dans un état stable mais toujours réservé.
16:29En fait, Audrey, nous sommes devant l'hôpital Gemelli, là où le pape se trouve.
16:34Alors, les médecins, selon le service de presse du Vatican,
16:38nous disent que le pape réagit bien aux traitements, notamment respiratoires.
16:42Il a pu se lever, il a pu prendre un café, déjeuner, même plaisanter.
16:47Le service de presse du Vatican nous a quand même dit que ce matin,
16:49il y avait le secrétaire d'État, c'est-à-dire le cardinal Paroline,
16:54ainsi que Mgr Pena Parra, qui lui est le substitut aux affaires générales,
17:00qui sont venus lui rendre visite.
17:01Alors, tous se demandent pour quelles raisons, en fait,
17:04ces deux hommes sont venus rencontrer le pape aujourd'hui.
17:08Il a effectivement remercié tous les fidèles, puisqu'il reçoit énormément de messages pour sa santé,
17:14les fidèles qui prient pour sa santé.
17:16En bas, il y a la statue de Jean-Paul II, où il y a beaucoup de bougies, beaucoup de fleurs.
17:20On a pu voir des fidèles.
17:21Et on voulait vous montrer aussi, avec Mathilde Ibanez, en fait, l'autre côté,
17:25l'envers un peu du décor, c'est-à-dire tous ces journalistes du monde entier
17:29qui sont installés là sur les hauteurs pour suivre l'évolution de la santé du pape François.
17:35Et vous pouvez le constater, il y a ces barnames, il y a ces tentes.
17:38C'est assez impressionnant, puisque nous n'avons pas l'habitude, nous, de voir ce genre d'installation.
17:43Alors, ils sont là. Certains passent parfois la nuit ici.
17:47Ils ont mis des panneaux sur le grillage, puisqu'en fait, ils réservent en gros leur place.
17:52On n'a pas vraiment le droit d'y aller. Et ils passent toutes les journées là.
17:56Nous, on était depuis plus d'une semaine.
17:58Et on a vu un peu l'évolution avec ces tentes, il y a des tables.
18:01En fait, c'est un peu une scène de vie ici pour ces journalistes qui passent toutes les heures ici.
18:07Merci beaucoup, Régineau.
18:08C'est très intéressant de voir tous les journalistes du monde entier réunis à Rome pour l'état de santé du pape.
18:14Merci également à Mathilde Ibanez qui vous accompagne.
18:17C'est étonnant. Cette organisation, c'est impressionnant.
18:21C'est le cap de fin pour le salon de l'agriculture.
18:23L'édition 2025 ferme ses portes aujourd'hui.
18:26Donc si vous voulez profiter des bons produits, dépêchez-vous. Il ne reste que quelques heures.
18:30Une édition est nettement moins tendue qu'l'an dernier.
18:33Un premier bilan chiffré de la fréquentation sera donné dans quelques heures.
18:37Mais les organisateurs sont d'ores et déjà satisfaits de l'affluence cette année.
18:41On fait le point avec Hélène Charpy.
18:45Le grand point positif de cette édition 2025 du salon de l'agriculture, c'est la fréquentation.
18:52C'est quand même assez magnifique ce qu'on a. On a des dizaines de milliers de visiteurs.
18:56Je pense que globalement, au niveau maximum de fréquentation,
19:00Comme Explosions va nous annoncer une progression par rapport à l'an dernier.
19:04On remarque qu'on a un public jeune, des 20 à 35 ans.
19:08Il y a une grande curiosité et puis il y a un engouement pour tout ce qui est produit du terroir.
19:16En termes d'affluence, c'est un succès donc.
19:19Mais la baisse du pouvoir d'achat et l'inflation se sont laissées sentir.
19:23On voit que les consommateurs font des arbitrages.
19:26Ils viennent avec un budget et regardent comment ils peuvent le ventiler pour se faire le maximum plaisir.
19:31En discutant avec les uns et les autres, tout le monde a ressenti quand même une baisse.
19:37On contacte vraiment qu'il y a peut-être une baisse possible due à l'inflation.
19:41Et puis un autre paramètre est décisif pour les exposants, c'est l'emplacement de leurs stands.
19:46Et sur ce point, certains sont plus chanceux que d'autres.
19:50Le hall 7-1, ce n'est pas le hall le plus porteur parce qu'on est au bout du bout du salon.
19:56C'est normal, il y a des sollicitations pour manger, boire, déguster, se faire plaisir.
20:02Plus on est loin de la porte d'entrée, plus c'est compliqué.
20:06Plus que quelques heures pour profiter des bons produits du terroir de la plus grande ferme de France, le salon.
20:13Il s'est porté, ce dimanche, 19h.
20:18Nous on y était l'ensemble avec Olivier Le Québoud, monsieur Armani.
20:21On a pu savourer les produits typiquement français.
20:24De très bonne qualité.
20:25Très bonne qualité, c'est vrai.
20:26Allez, le tapis rouge a été déroulé.
20:29Hollywood est prêt à couronner le meilleur du cinéma, Audrey.
20:33Oui, ce soir c'est la 97e cérémonie des Oscars des Mûmours Favorites au titre de meilleure actrice.
20:40Elle croisera le chemin de Timothée Chalamet, lui aussi un parmi les favoris.
20:44Alors qui repartira avec une statuette dorée à l'issue de cette nouvelle édition des Oscars ?
20:48Réponse cette nuit.
20:50En attendant, Ramzi Malhou qui est notre correspondant à Los Angeles est déjà sur place.
20:55L'idéal serait de considérer les Césars comme les meilleurs baromètres pour les Oscars.
20:59Ce n'est pas le cas, ce n'est bien sûr pas la même académie.
21:02Mais heureusement, il existe ici à Hollywood certains indicateurs clés
21:05comme les Golden Globes et autres cérémonies pré-Oscars qui nous permettent d'anticiper les tendances.
21:1013 nominations aux Oscars pour Emilia Perez, c'est un record pour un film en langue étrangère.
21:15Emilia Perez, favori dans la catégorie Meilleur film international.
21:19Et puis il y a Zoé Saldana qui a jusqu'ici tout gagné à Hollywood et qui devrait, sauf énorme surprise,
21:25ajouter l'Oscar à sa collection de prix.
21:27Les autres favoris, Camille et Clément, doublement nommés pour la chanson.
21:31Et puis Jacques Audiard, Jacques Audiard qui a également ses chances.
21:34Alors pas forcément pour la mise en scène, mais pour le scénario.
21:37Les Français très présents à ces Oscars, il y a Emilia Perez, on en parlait,
21:42mais aussi Coralie Fargeat, la réalisatrice de The Substance.
21:45Il y a le court-métrage d'animation Burke.
21:47Il y a le long-métrage d'animation Flo, le chat qui n'avait plus peur de l'eau.
21:51Et on peut ajouter à cette liste Timothée Chalamet en lice pour le prix du meilleur acteur.
21:56En cas de victoire, le Franco-Américain deviendrait à 29 ans le plus jeune lauréat de l'Oscar dans cette catégorie.
22:03Le verdict, cette nuit.
22:05Verdict cette nuit. C'est la fin de ce journal ?
22:08C'est terminé en effet.
22:09Et on se retrouve à 16h30.
22:1116h30.
22:12Merci beaucoup. Merci Audrey.
22:13On va prendre la direction de Londres avec ce sommet crucial.
22:17On vous en a déjà parlé, ce sommet crucial entre une quinzaine de dirigeants alliés de l'Ukraine.
22:21Objectif, je le disais, discuter de la sécurité de l'Europe face aux Etats-Unis.
22:26Sommet important après le clash entre Zelensky et Trump.
22:29Et Kersthammer a notamment déclaré, le Premier ministre britannique,
22:33nous sommes mis d'accord pour que le Royaume-Uni avec la France
22:37et peut-être un ou deux, trois autres pays travaillent avec l'Ukraine
22:40à un plan pour cesser les combats.
22:43Avant ce sommet, Emmanuel Macron s'est exprimé devant un certain nombre de quotidiens régionaux
22:48et notamment le journal du dimanche.
22:51On voit tout cela avec Clara Bouvier-Desnault.
22:55Une conférence de presse qui a mal tourné.
22:58C'est ainsi qu'Emmanuel Macron a qualifié la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky
23:02qui a eu lieu ce vendredi.
23:04Une entrevue malgré tout nécessaire d'après le président français
23:07qui a œuvré pour la venue du président ukrainien à la Maison-Blanche.
23:11Je pense que c'était une bonne chose qu'ils puissent se voir.
23:14À partir du moment où on est convaincu que les Etats-Unis doivent rester engagés,
23:17il est important de faciliter tous les contacts possibles.
23:20Il faut des contacts, des contacts, des contacts.
23:23En filigrane, la nécessité d'agir et de se coordonner,
23:27comme aujourd'hui à Londres où 16 chefs d'Etat se réunissent
23:30à l'occasion d'un sommet européen autour de Volodymyr Zelensky
23:33avec un but précis, une paix durable dans le respect de tous.
23:37Nous sommes pour la paix. Il ne faut pas qu'il y ait une inversion des valeurs.
23:40Mais pas pour une capitulation qui se fasse sur fond de débandade ou d'abandon des Ukrainiens.
23:45Un déploiement pour la paix qui s'articule en deux temps,
23:48aujourd'hui à Londres et le jeudi 6 mars à Bruxelles
23:50lors d'un autre sommet européen exceptionnel
23:53où Emmanuel Macron, sans surprise, plaidera pour l'autonomie stratégique
23:56et la défense commune de l'Union européenne.
24:00Madi, ils sont réunis, mais pour faire quoi très concrètement ?
24:03C'est vrai que ce sommet a lieu juste après ce clash,
24:07mais il était déjà prévu ce sommet.
24:10Il va falloir une position ferme, très ferme.
24:13Vous disiez qu'Ernst Hammer a pris position ce matin, mais bon.
24:18Oui, non seulement il va falloir une position ferme,
24:20mais il va falloir aussi essayer de parler d'une seule voix
24:22parce que ce congrès est très intéressant.
24:26Evidemment, il faut que l'Europe ait aussi sa voix dans le dossier ukrainien,
24:29mais ce qu'il faudrait, c'est qu'il ne faudrait pas qu'il y ait une voix
24:32contraire à celle des Etats-Unis.
24:34On ne peut pas faire sans les Etats-Unis.
24:36Absolument, on ne peut pas faire sans les Etats-Unis.
24:39On est loin de nous sommes en guerre.
24:42Je crois qu'aujourd'hui, l'intérêt de tous, c'est que la paix revienne en Ukraine.
24:47Alors évidemment, il va certainement y avoir des sacrifices,
24:49mais l'idéal serait qu'on puisse parler d'une seule voix,
24:51que l'Europe reprenne sa voix forte,
24:53parce que malheureusement, ces derniers temps,
24:55on a moins entendu l'Europe sur ces sujets-là,
24:57mais il faudrait aussi qu'elle puisse avoir une voix
24:59qui puisse être celle qu'il y a dans le sens des Etats-Unis.
25:03En tout cas, il faut qu'il y ait une seule voix.
25:05Il faut que l'Europe, comme les Etats-Unis, parle d'une seule voix
25:07pour que cette voix soit forte et qu'elle puisse être entendue,
25:10notamment du côté de la Russie.
25:13Kérima.
25:14C'est important, ce qui se joue,
25:16parce qu'en même temps, c'est un exercice d'équilibre, vous savez.
25:19C'est plus qu'un exercice d'équilibre.
25:21Oui, parce qu'il faut, effectivement, c'est tout l'avenir,
25:24la question de la sécurité en Ukraine,
25:26c'est la question aussi de la sécurité de l'Europe.
25:29On avait mentionné déjà, il y a quelques années,
25:32notamment avec Donald Trump,
25:34mais c'était l'idée, déjà le critiquaient les Européens,
25:36le Canada aussi, pour dire,
25:39vous ne mettez pas assez d'argent pour votre défense militaire,
25:42vous ne mettez pas assez d'argent pour votre sécurité dans l'OTAN,
25:45et maintenant, il y a ces menaces de désengagement
25:49qui sont imminentes.
25:51Alors, c'est de s'assurer, effectivement,
25:53comment peut-on garder, vraiment s'assurer
25:56de notre sécurité ici en Europe.
25:58Mais d'un autre côté, d'où je parlais de ce jeu d'équilibre,
26:01c'est qu'on ne veut pas non plus être des ennemis des États-Unis,
26:04il faut quand même ménager ces relations,
26:06garder le canal ouvert,
26:08essayer même que les États-Unis puissent conserver
26:11quand même une forme de garantie aussi de quelque chose,
26:14c'est-à-dire que ce n'est pas une sécurité comme telle,
26:17les relations, les liens,
26:19on ne veut pas les briser avec les États-Unis.
26:21Donc, on voit qu'Emmanuel Macron essaie quand même de jouer,
26:24bon, on a vu ce que ça donnait,
26:26il a essayé de jouer sur sa relation privilégiée
26:28avec Donald Trump, quelques heures plus tard,
26:30quelques jours plus tard, on a eu la scène
26:32à laquelle on a assisté.
26:34Mais ce n'est pas simple quand même,
26:36parce que je pense que du côté de Donald Trump,
26:38il y a une visée qui est...
26:40Je ne sais pas si on tombe un peu dans ce piège-là,
26:42mais je pense qu'il est très heureux
26:44de voir que les Européens s'organisent.
26:46Il ne veut pas payer pour la sécurité,
26:48il ne veut pas de ce protectorat américain aujourd'hui en Europe.
26:51C'était un peu le message de J.D. Evans aux Européens.
26:53C'est ça.
26:54Donc, que les Européens s'agitent pour leur sécurité,
26:57je pense que ça fait vraiment l'affaire de Donald Trump
27:00de dire que c'est à eux de payer.
27:02Moi, oui, je veux bien m'impliquer ici,
27:04mais seulement si j'ai une entente avec l'Ukraine
27:07pour les terres rares et les minerais critiques.
27:10Donc, il y a quand même ce jeu-là qui est très délicat en ce moment.
27:13Et pour parler d'une seule voix,
27:15je suis désolée, mais ça va être compliqué.
27:17Quand vous regardez juste, par exemple,
27:19on dirait que ce n'est peut-être pas le même poids
27:21que la France ou la Grande-Bretagne,
27:23qui sont des puissances nucléaires,
27:25mais la Hongrie, par exemple, la Slovaquie ou d'autres pays
27:28qui ne voient pas du même oeil,
27:31la même façon de réagir.
27:33Lucas.
27:34Je n'étais pas tout à fait d'accord.
27:36En fait, j'ai un péché mignon en tant que journaliste politique
27:39et en tant que dirigeant politique qui arrive au pouvoir.
27:41Le premier truc que je fais, c'est que je lis les livres qu'il a écrits.
27:44En 2016, quand Donald Trump est arrivé au pouvoir,
27:46j'avais lu son livre « L'art du deal ».
27:48Et en fait, il a une stratégie que nous, on connaît bien en France
27:50quand on lit Astérix.
27:52C'est la stratégie « tulius detritus ».
27:54C'est-à-dire que quand on fait des deals,
27:56on essaye de monter les alliés potentiels
27:58les uns contre les autres.
28:00Et en réalité, c'est ce qu'essaye de faire Donald Trump
28:02depuis le début.
28:03Il n'a pas l'intérêt d'avoir une Europe unie,
28:05soit sur la défense ou sur l'économie.
28:07C'est clairement pour les États-Unis et pour l'administration Trump,
28:09l'Europe est un concurrent.
28:11Donc on voit très bien que dès le début de son deuxième mandat,
28:13il essaye entre guillemets
28:15de trouver des « favoris »,
28:17des interlocuteurs privilégiés,
28:19de monter les Européens les uns contre les autres.
28:21Et là, ce qu'il n'a pas prévu,
28:23après justement cette entrevue désastreuse avec Zelensky,
28:25c'est que tous les Européens font front commun.
28:28Et front commun contre qui ?
28:30Contre Donald Trump.
28:31Et ça, c'est quelque chose qui était en impensée
28:33dans la stratégie des néoconservateurs américains.
28:36C'est d'imaginer que l'Europe était unie.
28:38En fait, je pense que Donald Trump et Poutine
28:40font d'ailleurs la même erreur.
28:42Ils voient l'Europe comme plus faible
28:44que ce qu'elle est en réalité.
28:46En réalité, il faut quand même le rappeler.
28:48Je sais qu'en France, on adore se flageoler.
28:50En Europe, on adore se flageoler.
28:52On est la deuxième puissance économique mondiale.
28:54On a plus de 500 millions d'habitants.
28:56On a l'arme nucléaire et on peut tout à fait être unis
28:58et faire valoir nos vues.
29:00Et ça, effectivement, les Trumpistes ne l'ont pas prévu.
29:03Ils sont plutôt pour l'Ukraine, pour le soutien à l'Ukraine.
29:08Ils ne jouent pas frontal contre Donald Trump.
29:10Ce n'est pas contre Donald Trump.
29:12C'est ça, ils ménagent quand même les relations diplomatiques.
29:15Et d'ailleurs, je le disais, je le répète,
29:17Volodymyr Zelensky l'a dit hier.
29:19La paix ne pourra se faire qu'avec les États-Unis,
29:22malgré le clash.
29:24Et après, il s'est mis à remercier les États-Unis.
29:28Puisque vous parliez justement de l'arme nucléaire,
29:33Emmanuel Macron a relancé le débat, vous le savez,
29:35sur l'idée très sensible d'un parapluie nucléaire européen.
29:38On voit tout cela avec Alice Somerain
29:40et on en parle très rapidement ensemble.
29:42La dissuasion nucléaire française est un outil fondamental.
29:46Elle repose sur la possession de l'arme nucléaire,
29:49mais aussi sur la capacité à l'utiliser par différents moyens.
29:52Après la fin des essais nucléaires en 1995,
29:55la France a entamé une démarche de désarmement nucléaire.
29:58Et elle est passée de 500 têtes à 300 aujourd'hui.
30:01La particularité de cette composante,
30:03c'est qu'elle est démonstrative, c'est-à-dire
30:05lorsque l'on veut montrer à un adversaire
30:07que l'on monte en puissance, que l'on a l'intention
30:09de montrer sa dissuasion nucléaire,
30:11on fait décoller nos rafales avec l'ensermement
30:15pour montrer sa volonté de signaler à un adversaire
30:19qu'on est prêt à engager le feu nucléaire.
30:22Des moyens aériens puissants, mais pas que.
30:24La dissuasion nucléaire française repose sur deux composantes.
30:27Après la composante nucléaire aéroportée,
30:30elle repose également sur une composante nucléaire océanique.
30:33Il y a un sous-marin qui est tapis au fond des océans
30:36et qui est prêt à délivrer ses missiles nucléaires
30:39sur un objectif fixé par le président de la République.
30:42Ces deux composantes nucléaires donnent à la France
30:44une dissuasion totalement indépendante,
30:46ce qui n'est pas le cas des Britanniques,
30:48dont la dissuasion ne repose que sur la seule composante océanique.
30:53Justement, il y a débat, ça fait débat politique.
30:55Je vous propose d'écouter, avant de vous faire agir les uns les autres,
30:58Marine Le Pen qui s'est exprimée sur le sujet.
31:01Je considère que la défense française doit rester la défense française,
31:06que la dissuasion nucléaire française doit rester une dissuasion nucléaire française,
31:13qu'on ne doit pas la partager, qu'on ne doit encore moins la déléguer.
31:21Vous savez, je commence à bien les connaître
31:23et je vois très bien quel est en réalité l'objectif qui est le leur.
31:28Je suis en désaccord sur le moyen,
31:30parce que continuer la guerre, encore une fois, est un drame,
31:33et je suis évidemment en désaccord avec l'objectif.
31:35Madi, quelle est votre réaction ? Qui a raison ?
31:39Je ne sais pas qui a raison, mais c'est vrai que ce sujet est un petit peu compliqué.
31:44Parler de dissuasion nucléaire, alors qu'on est plutôt aujourd'hui dans un discours de paix.
31:50On veut aller vers la paix.
31:52Après, Marine Le Pen a sans doute raison de dire qu'effectivement,
31:55la dissuasion nucléaire, on doit protéger les Français.
31:57Mais aujourd'hui, c'est compliqué, on est quand même dans un contexte européen.
32:00On est dans un contexte trop européen, donc on ne peut pas aujourd'hui dire
32:03que la dissuasion nucléaire, on va l'utiliser uniquement à l'égard des Français,
32:06pour la protection des Français.
32:08On est dans un contexte qui est beaucoup plus large que la France,
32:10donc on est dans un contexte européen.
32:12On engage aussi pour les autres.
32:14Et ça fait partie aussi des engagements de l'Europe, de la France.
32:18Et j'avais le général Bruno Clairbont, que vous connaissez comme invité.
32:21On l'a reçu avec Karima Briggs ce midi.
32:24Et c'est vrai que c'est notre force, la France, cette puissance nucléaire.
32:29Harold ?
32:30La puissance nucléaire, ce n'est pas un instrument de champ de bataille.
32:34Et ça ne protège pas une frontière.
32:36Ça protège une civilisation entière.
32:39Donc avoir ça, ça veut dire qu'on ne peut pas être détruit par d'autres bombes atomiques.
32:46C'est tout ce que ça veut dire.
32:47Donc ça veut dire, c'est face à la Russie directement.
32:50Pour l'instant, on n'est pas en guerre nucléaire avec les Etats-Unis.
32:53Et heureusement.
32:54Dans l'idée.
32:55Mais donc voilà, c'est dire, ça veut dire que Vladimir Poutine
33:01ne doit pas menacer l'Europe d'une frappe nucléaire quelque part,
33:06parce qu'il recevrait une contre-frappe.
33:09C'est la dissuasion, ou la destruction mutuellement assurée,
33:13pour utiliser les termes de la guerre froide.
33:15Donc on en a beaucoup moins que lui, mais la doctrine française, c'est du faible au fort.
33:20Donc si votre ennemi est super fort, il peut complètement vous transformer en paysage lunaire,
33:26vous, vous pouvez quand même transformer sa capitale,
33:28mais peut-être seulement sa capitale, en cratère.
33:31Donc on est dans des espèces de pensées apocalyptiques, mais qui sont nécessaires.
33:37Sinon, on n'aurait pas une seule bombe atomique.
33:40Eliott.
33:41Oui, d'ailleurs le principe de dissuasion nucléaire implique précisément
33:44que la bombe ne soit pas employée.
33:46En tout cas, c'est l'idée selon laquelle on a un rapport de force suffisamment dissuasif
33:51pour empêcher qu'une destruction mutuelle survienne.
33:54Je pense qu'il y a tout de même une dimension à avoir par rapport aux racines historiques
33:58que ces problématiques ont, c'est que Volodymyr Zelensky, vous l'avez rappelé tout à l'heure,
34:03a notamment rappelé que quel que soit l'accord de paix qui soit trouvé,
34:06il ne pourrait pas être fait sans la partie américaine.
34:10C'est aussi que ce sont les Etats-Unis qui ont exigé de l'Ukraine au cours des années 90
34:16de se séparer de l'intégralité de leur arsenal nucléaire lui aussi.
34:20Et on comprend bien que dans le rapport de force tel qu'il a été défini
34:23et dans les moyens dont dispose l'Ukraine aujourd'hui,
34:26on parle de moyens qui ont été largement définis par les alliés américains et atlantiques.
34:32Donc c'est aussi pour cela qu'ils sont absolument centraux dans la définition d'un accord de paix.
34:36Le mot de la fin sur le sujet, Karima.
34:38Oui, je ne crois pas que la Russie doit aimer nécessairement entendre parler de ces discussions,
34:42mais c'est l'objectif aussi de cette dissuasion nucléaire.
34:45C'est de dire dans cette période d'instabilité, de fragilité,
34:48où les Etats-Unis menacent de se retirer complètement,
34:51mais d'avoir ces discussions dans l'espace public.
34:54C'est de rappeler effectivement que la France est une puissance nucléaire,
34:58qu'il y a des discussions avec ses autres partenaires européens.
35:02Ensuite, d'un point de vue, je vous dirais, plus local, national,
35:06il y a un vrai enjeu à savoir que veut-on.
35:09Quand on évoque, par exemple, une armée européenne, qu'est-ce que ça veut dire?
35:13Je pense qu'à ce moment-là, il faut qu'il y ait un vrai débat au sein même du pays,
35:17à l'Assemblée, mais il faut aussi que les Français aient leur mot à dire.
35:20À un moment donné, si vous en venez à aller vous battre pour ailleurs,
35:25il faut qu'il y ait ces discussions.
35:27Il faut que la démocratie s'exerce aussi sur ces questions fondamentales.
35:31Et j'en profite pour vous dire qu'il y aura un débat sur l'Ukraine demain à l'Assemblée nationale.
35:36C'est important de le rappeler.
35:37On marque une pause et on prend dans la direction de la faute sur mer en Vendée.
35:41On en a beaucoup parlé au cours de Mini-News.
35:44C'est une commune vendéenne qui a été fortement touchée il y a 15 ans par la tempête Xyntia,
35:51avec 29 victimes dans cette commune sur les 47 victimes en France.
35:5729 victimes dans cette petite commune vendéenne.
36:00On va vous en parler avec notre équipe sur place.
36:02A tout de suite.
36:07Quasiment 16h30, c'est déjà la dernière demi-heure de ce 180 minutes info week-end.
36:12On est très heureux de vous accompagner avec Aude Riberto tous les dimanches.
36:15On continue avec un tour d'horizon de l'information avec vous Audrey.
36:18Nous sommes sur la Lune.
36:20La société américaine Firefly Aerospace a réussi à poser un robot sur la Lune pour le compte de la NASA.
36:26Un autre alunissage est prévu jeudi.
36:29Blue Ghost s'est posé à 3h34, heure locale, sur la face nord-est de la Lune après 45 jours de voyage.
36:35C'est la deuxième fois qu'un engin privé réussit un alunissage.
36:39Les Vendéens commémorent les 15 ans de la tempête Xintia.
36:42Elle avait balayé le littoral atlantique, dont celui de la faute sur mer, dans la nuit du 27 au 28 février 2010.
36:4847 personnes avaient perdu la vie.
36:50Un hommage aux victimes a eu lieu ce matin.
36:52Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, conseiller général de la Vendée à l'époque, était sur place.
36:58Et attention si vous prenez la route.
37:00Demain, la voie de gauche du périphérique parisien sera réservée au covoiturage lors des heures de pointe.
37:06Une expérimentation déjà mise en place pour les délégations lors des Jeux olympiques.
37:10Les premières amendes de 135 euros seront émises à partir du 1er mai.
37:15On va être contents les auto-pognélistes.
37:17C'est vrai qu'on peut se dire.
37:18Merci beaucoup, ma chère Audrey.
37:20Toujours à nos côtés pour commenter cette actualité.
37:22Karim Aboïk fidèle au combien de l'émission.
37:24Madi Saïdi, Lucas Jakubowicz, Elliot Mamann et Harold Niemann qui sont toujours avec nous.
37:28Vous en parlez dans votre flash, ma chère Audrey.
37:31On va prendre la direction de la faute sur mer en Vendée.
37:34La commune vendéenne a commémoré ce dimanche le 15e anniversaire de la catastrophe de la tempête Xintia.
37:42Que personne n'ait oublié, cette tempête avait tué 47 personnes en France.
37:46Et sur ces 47 personnes, 29 habitaient dans cette commune vendéenne.
37:51Un drame absolu.
37:52On trouve sur place Augustin Donadieu.
37:54Des centaines d'habitants ont assisté à cette cérémonie émouvante, poignante ce matin.
38:00En mémoire des 29 victimes de la tempête Xintia.
38:03C'était il y a 15 ans dans la nuit du 27 au 28 février 2010.
38:06Ils ont perdu la vie lors d'une montée soudaine des eaux.
38:10Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau était présent ce matin.
38:13Il a réaffirmé à notre micro la nécessité de devoir changer les règles face au changement climatique.
38:18Regardez cet exemple, cette maison derrière qui dorénavant dispose d'un étage
38:22pour permettre aux habitants d'être mis en sécurité en cas d'inondation.
38:25Il y a quelques années, cela était interdit de monter un étage sur ces maisons vendéennes.
38:29Dorénavant, c'est une obligation sur les constructions neuves.
38:34Ce qu'on voulait vous montrer, c'était ce terrain de golf il y a 15 ans.
38:37Ici, il y avait près de 600 habitations.
38:39Depuis, ces maisons ont été rachetées par l'État.
38:42Elles ont été détruites.
38:44La raison, elle est simple.
38:45Je vais demander à Timothée Forget de tourner la caméra pour vous montrer ce totem.
38:49À cet endroit même où je me trouve, je fais 1m75, l'eau arrivait ici il y a 15 ans.
38:55Sur le terrain de golf, au niveau des 600 maisons, l'eau a atteint les 2m80.
39:00Ces 29 personnes qui ont perdu la vie n'avaient aucune chance de s'en sortir.
39:042m80 dans leurs habitations.
39:06Et ces 29 personnes, les habitants leur ont rendu hommage ce matin.
39:10Elles étaient âgées de 2 à 88 ans.
39:13C'est un sujet qui me touche.
39:15Je le disais ce midi avec Clément.
39:17J'ai couvert ce drame absolu.
39:20J'étais sur une autre chaîne.
39:22Je me souviens de ces images impressionnantes.
39:26Augustin l'a très bien montré avec Timothée.
39:29C'était des maisons sans étage.
39:31Les gens se sont trouvés piégés.
39:33On a construit là où il ne fallait pas construire.
39:36C'est le moins que l'on puisse dire.
39:38Evidemment, ces 29 personnes ont payé cash.
39:42Ces erreurs de certains élus qui ont autorisé la construction de bâtiments là où il ne fallait pas.
39:49C'est toujours la nature qui domine.
39:52On va écouter Bruno Rotailleau qui était présent ce matin.
39:55A l'époque, il était conseiller général de Vendée.
39:57On écoute Bruno Rotailleau et on en parle très rapidement ensemble.
40:00Nous sommes 15 ans après.
40:0229 victimes.
40:04Vous avez vu que la plus petite des victimes n'avait que 2 ans.
40:07La plus ancienne avait 88 ans.
40:10Ça a marqué durablement la Vendée.
40:13Mais cet épisode doit nous rappeler que les dérèglements climatiques sont en train de profondément bouleverser la nature.
40:19Qu'il faut transformer profondément notre façon de faire.
40:22S'imprégner d'une culture du risque.
40:24Pour se dire que le risque zéro n'existe jamais.
40:28Et que les forces de la nature sont extrêmement puissantes.
40:31Il y a une forme d'humilité humaine à avoir, à adopter.
40:35Vis-à-vis de ces forces de la nature qui sont en train de décupler, de se transformer.
40:39On ne doit rien oublier vis-à-vis des victimes, vis-à-vis des familles.
40:43On ne doit rien oublier aussi des comportements nouveaux qu'on doit avoir.
40:48On ne peut pas construire n'importe comment.
40:50Et il va falloir s'adapter.
40:52Parce que ça n'est pas terminé.
40:54Ces épisodes climatiques violents, on les aura de plus en plus souvent.
40:58Voilà. Effectivement, c'est toujours la nature qui domine.
41:02On va aborder un autre sujet.
41:04Errol Diemann est avec nous.
41:06On va parler de la situation des louises en Syrie.
41:08C'est important parce qu'on n'en parle pas assez.
41:10Il me semble que des affrontements ont eu lieu hier
41:13entre des forces affiliées aux nouvelles autorités syriennes
41:16et des combattants de ruses.
41:18Il y a eu un mort et neuf blessés.
41:20C'était près de Hamas.
41:22Errol Diemann, le nouveau régime syrien, veut ramener la normalité aux citoyens.
41:25Cependant, les anciens partisans de Bachar el-Assad,
41:27réellement supposés, sont sous pression.
41:29Pourquoi le gouvernement israélien tient-il autant à la protection des druses en Syrie ?
41:33C'est important. Il y a un lien très fort.
41:35Il y a des druses en Israël, sur les hauteurs du Golan.
41:41Pour voir, les druses sont une minorité religieuse
41:46qui ne sont ni musulmans, ni chrétiens, ni païens,
41:51et en même temps, tous là à la fois.
41:53Ils sont très fermés sur eux-mêmes.
41:55Ils vivent au Liban, en Syrie, en Israël et en Jordanie.
42:02Sur cette zone des quatre frontières, vous tracez un cercle, ils sont là-dedans.
42:08Donc, c'est dire qu'ils se connaissent d'un côté de la frontière jusqu'à l'autre.
42:15C'est des mêmes familles.
42:17Et Israël, sa population druse, qui est de 150 000 personnes,
42:23est très identifiée à l'état d'Israël.
42:27Tout en restant dans leur famille et leur religion,
42:31vous avez des généraux qui sont des druses.
42:34Voilà la carte qui s'affiche.
42:36Il y a eu des combats entre le nouveau régime syrien,
42:42qui est composé essentiellement d'ex-islamistes,
42:45ou d'islamistes toujours, et quelques ex-djihadistes, je devrais dire,
42:50et cette minorité qui a été très identifiée au régime de Bachar Al-Assad.
42:56Ça dépend des clans, parce qu'ils sont organisés en clans, les druses,
43:00mais certains clans ont été complètement pro-Bachar.
43:03Jusqu'à la fin, ils ont commencé à tourner.
43:05Donc, il y a des vengeances, des vengeances nombreuses contre ces druses.
43:09Et là, l'état d'Israël dit, et un petit peu mue par les druses
43:14qui sont à l'intérieur d'Israël,
43:16ne touchez pas à ces gens-là, sinon on intervient.
43:21Donc, voilà, ils ont étendu une protection,
43:24sachant qu'à l'intérieur d'Israël,
43:27cet avertissement serait tout à fait bien reçu par les druses
43:33qui sont si importantes dans l'appareil militaire, notamment Israël.
43:38Lucas Jakubowicz.
43:39En fait, c'est une sorte de scénographie politique, c'est ce qu'on voit là.
43:42C'est-à-dire qu'en fait, c'est les druses, c'est comme l'a dit Harold, un peuple.
43:45Un peuple, globalement, il a deux aspirations.
43:48Préserver son identité et vivre dans la prospérité.
43:51Et effectivement, les druses de Syrie commencent à être persécutées
43:56par un pouvoir qui est quand même plus islamiste que laïque
43:59et sont plus pauvres que les druses qui vivent en Israël.
44:03D'un autre côté, ce qu'il faut avoir à l'esprit,
44:05c'est qu'on parle toujours des druses comme une minorité
44:08parfaitement intégrée, etc. en Israël.
44:11Ils font le service militaire.
44:12Certains sont morts à Gaza, dans les rangs de Tsar.
44:15En réalité, il y a quand même des difficultés avec les druses,
44:17notamment depuis 2018.
44:19Depuis 2018, il y a une loi constitutionnelle israélienne
44:23qui, en gros, favorise le fait que les druses se voient confisquées des terres
44:29et reconnaît qu'ils n'ont plus des droits, mais aussi des privilèges.
44:32Donc le gouvernement israélien essaye aussi de se racheter
44:35auprès de la minorité druse.
44:37Et en se plaçant comme protecteur des druses de Syrie,
44:39le gouvernement Netanyahou veut aussi faire oublier
44:42certains droits qui ont été bafoués depuis quelques années.
44:46Éliott ?
44:47Oui, en effet, je pense que c'est une difficulté sur deux plans pour Israël.
44:50D'abord, au plan national, parce qu'il s'agit pour le pouvoir israélien
44:53d'exprimer une forme de gratitude à l'égard d'une communauté druse
44:56qui n'est pas toujours pensée comme étant partie intégrante
45:00de la communauté nationale, alors même qu'à l'égard de la communauté nationale israélienne,
45:04les druses ont fait preuve d'une dévotion exemplaire.
45:07Et donc, il s'agit de leur montrer une forme de redevabilité.
45:10Et au plan international, au-delà même des considérations nationales
45:14par rapport à l'engagement qu'Israël prend en faveur des druses,
45:17il y a aussi que le pouvoir israélien ne sait pas exactement
45:20comment se positionner par rapport à la transition gouvernementale
45:23qui a lieu en Syrie.
45:25De toute évidence, puisqu'ils défendent des valeurs plutôt libérales,
45:27ils ont estimé que la chute de Bachar était une bonne nouvelle,
45:29d'autant qu'ils en ont profité pour détruire la quasi-totalité
45:32de l'arsenal chimique de Bachar al-Assad.
45:34Mais dans le même temps, un pouvoir islamique aux portes d'Israël
45:37n'est de toute évidence pas la meilleure des nouvelles
45:40pour un État-nation juif.
45:42Et donc il s'agit aussi de savoir comment il pourrait conserver
45:47une influence sur place, peut-être en se servant de la popularité
45:50dont il bénéficie auprès des druses, mais aussi parce que,
45:53et d'ailleurs le fait que les druses commencent à être persécutées
45:55en est un signe, il y a une influence grandissante de la Turquie
45:58au sein de la Syrie, ce qui, de toute évidence et à plusieurs égards,
46:02est une très mauvaise nouvelle pour Israël.
46:04Donc ce sont toutes ces dimensions-là qui alimentent
46:06cette situation à laquelle m'assiste.
46:08Merci beaucoup Eliott.
46:09Dernier sujet sur lequel j'aimerais vous faire réagir,
46:11c'est qu'on va parler des problèmes de prison.
46:12On en parle souvent sur ce plateau.
46:14J'en profite pour saluer Alexandre Caby,
46:16qui est secrétaire général adjoint à l'UFA PUNSA Justice.
46:18Bonjour Alexandre Caby, merci d'avoir accepté notre invitation.
46:21Bonjour.
46:22Je le disais, je vous propose de regarder ce sujet
46:25puisque la population carcière Alba a un nouveau record en France.
46:27Plus de 81 000 détenus ont été recensés dans nos prisons
46:30au 1er février, pour seulement 62 000 places.
46:33On voit ça avec Horatio Alonso, et on parle de ce problème de prison
46:36parce que oui, on manque de prisons en France,
46:38mais il faut les construire.
46:39Où les construire ? Avec qui ? Comment ? Enfin voilà.
46:42Corentin Alonso, et on en parle avec Alexandre Caby.
46:46Au 1er février, la France dénombrait 81 599 détenus
46:51pour 62 363 places.
46:54Soit une densité carcérale de 130,8%.
46:58En Europe, seule Chypre et la Roumanie surpassent la France.
47:02Cette surpopulation complexifie les conditions de travail
47:05des surveillants pénitentiaires.
47:07Vous entassez les détenus dans des cellules de 9 mètres carrés.
47:11Forcément, cette promiscuité crée des incidents.
47:16Beaucoup d'agents doivent passer une centaine de détenus
47:20dans des endroits où il n'y a que 4 douches.
47:22Vous imaginez que cela crée des conflits,
47:24cela crée des agressions, des agressions verbales
47:27et des agressions physiques au sein des détentions.
47:30Le ministre de la Justice souhaite adapter davantage les peines
47:33pour les personnes les moins dangereuses.
47:35Peut-être une partie d'entre eux, qui ne sont pas dangereux
47:37pour l'extérieur, peuvent le faire davantage
47:39dans les centres de semi-libertés, d'incarcération à domicile,
47:42augmenter les bracelets électroniques.
47:44Aujourd'hui, il n'y a que 1500 places de semi-libertés en France.
47:47Selon les syndicats, l'application d'une directive européenne
47:50peut permettre à 4000 détenus originaires d'un autre pays,
47:53de l'UE, de purger leurs peines dans leur pays d'origine.
47:56Une directive qui n'est pas appliquée automatiquement.
48:00Alexandre Caby, merci d'avoir accepté notre invitation.
48:04Le gouvernement a annoncé, doublé d'ici 2027,
48:07les places de semi-libertés, soit 3000 places, car la France,
48:10on est les mauvais élèves, a priori, de l'Europe.
48:13Alexandre Caby.
48:15Oui, on est sur 27 pays au sein de l'Union Européenne.
48:19On est le 25ème État en termes de surpopulation carcérale.
48:23Donc avec toutes les difficultés qui vont avec
48:26en termes de promiscuité et de conditions de détention
48:28pour les personnes détenues.
48:30Mais surtout et avant tout, c'est là également notre rôle
48:33en termes de conditions de travail pour les personnels.
48:35Parce que quand vous êtes censé gérer 50 ou 60 détenus
48:37et que vous en gérez 130 ou 150, vous vous doutez bien
48:40que ce n'est pas la même chose, que les agressions sont
48:42bien plus nombreuses, qu'automatiquement les mouvements
48:44sont bien plus nombreux également.
48:46Et aujourd'hui, le parc pénitentiaire n'est clairement plus
48:48adapté à la population pénale qu'on doit gérer.
48:51Et puis on manque de prisons, Alexandre Caby.
48:53Mais le problème de fond, je le disais,
48:55on les construit où ces prisons ?
48:57C'est toujours mieux chez le voisin d'à côté.
49:00Tout à fait.
49:02Le Français, nos concitoyens, veulent des prisons,
49:05veulent de la sécurité, veulent de l'ordre,
49:07mais surtout pas au bout de son jardin ou au bout de sa rue.
49:09Donc c'est une réflexion globale et on avait abordé ce point
49:12avec le ministre le 6 janvier.
49:14Il faut aujourd'hui alléger le droit administratif
49:17et que les établissements pénitentiaires deviennent
49:19des constructions prioritaires pour l'État,
49:21de façon à les construire beaucoup plus vite.
49:23Aujourd'hui, entre l'annonce d'une prison et sa sortie de terre,
49:26ça fait en moyenne 7 ans,
49:28dont 18 à 24 mois de construction.
49:30En fait, on a 5 ans de délais administratifs,
49:33de traitements, de recours,
49:35qui nous font perdre un temps phénoménal.
49:37Il nous faut aujourd'hui plus de prisons.
49:39Mais pour avoir plus de prisons,
49:41il faut aussi répondre à la réalité
49:43de ce qu'est aujourd'hui le parc pénitentiaire,
49:45c'est-à-dire 4 000 vacances d'emploi
49:47tout corps et grade confondus.
49:49C'est-à-dire qu'aujourd'hui, notre parc existant,
49:51malgré une surpopulation pénale endémique,
49:53on n'est déjà pas capable de l'armer.
49:55Il y a une hausse de personnel partout,
49:57en tous lieux du territoire hexagonal et ultramarin,
49:59et c'est catastrophique.
50:01Donc augmenter le parc, oui, ça peut être une solution,
50:03mais il faut aussi déjà gérer le parc existence
50:05que nous ne sommes plus capables de faire aujourd'hui.
50:07Et puis on a aussi des détenus qui seraient peut-être
50:09mieux ailleurs que chez nous en France.
50:11Alors oui, il y a une convention européenne
50:15et des textes européens qui sont très clairs.
50:17Depuis les années 90,
50:19et on pourrait même remonter au traité de Rome,
50:21qui prévoit l'échange de personnes détenues
50:23en fonction de leur nationalité,
50:25du moins pour le sujet intra-européen,
50:29le sujet extra-européen étant beaucoup plus compliqué
50:31avec des laissés-passer consulaires,
50:33ce qui est difficilement…
50:35on a du mal à l'obtenir.
50:37Et votre chaîne en a fait un long sujet
50:39il y a quelques jours, notamment avec le jury.
50:41Mais au-delà de ça, à l'intérieur de l'Europe,
50:43on pourrait les renvoyer,
50:45mais je reste quand même prudent
50:47parce qu'en 2017, l'administration pénitentiaire
50:49avait, dans ses coulisses,
50:51mené une enquête pour savoir
50:53combien de détenus elle pourrait renvoyer.
50:55Mais de ce fait-là, ça inviterait
50:57certains partenaires européens à renvoyer
50:59également leurs détenus.
51:01Et vous vous doutez bien que si l'administration pénitentiaire
51:03en 2017 n'a pas été au bout de la démarche,
51:05c'est qu'à l'époque, on avait plus de détenus français
51:07incarcérés au sein de l'Union européenne
51:09que de compatriotes européens
51:11incarcérés au sein des établissements
51:13de la République française.
51:15Donc oui, les renvoyer, pourquoi pas,
51:17mais attention de ne pas renvoyer 4 000 pour en toucher 6 ou 7.
51:19Vous avez raison. Merci beaucoup Alexandre Caby.
51:21Merci pour ce regard. Je rappelle que vous êtes secrétaire
51:23général adjoint à UFAP, une SA justice.
51:25Merci beaucoup Alexandre Caby.
51:27Un mot très rapidement.
51:29En France, il y a un vrai tabou autour de la construction
51:31de prisons. C'est un vrai tabou.
51:33Tout le monde veut de la sécurité, comme ça a été dit,
51:35mais personne ne veut accueillir sur son territoire
51:37une prison.
51:39Alors j'écoutais le ministre
51:41de la Justice qui disait qu'effectivement,
51:43on pouvait peut-être penser à d'autres
51:45peines pour des prisonniers
51:47moins dangereux,
51:49mais ça pose toujours le même problème,
51:51et aussi celui des renvois.
51:53On n'arrive pas à obtenir
51:55les documents administratifs
51:57nécessaires pour envoyer
51:59des EQTF.
52:01Alors si, en plus, on doit renvoyer des gens
52:03pour aller faire de la prison, c'est très compliqué.
52:05Mais je crois qu'il faut qu'on change idéologiquement
52:07notre manière de concevoir la détention
52:09et la prison en France.
52:11Oui, vous avez raison. Elliot, le mot de la fin.
52:13Oui, c'est compliqué peut-être aussi parce qu'on se satisfait toujours
52:15des prisons, places de prison, qui ne sont pas nécessairement
52:17les plus urgentes. Emmanuel Macron, en 2017, avait promis
52:1915 000 places de prison sur l'intégralité
52:21de son quinquennat. Environ 5 000 en ont été
52:23construites, dont l'essentiel constitue
52:25des places de prison qui sont destinées à la
52:27réinsertion, qui est évidemment
52:29la question la plus consensuelle
52:31sur la question des prisons entre tous les partis,
52:33y compris en collaboration avec les élus locaux.
52:35Donc, peut-être aussi qu'il y a un manque de courage
52:37ou d'insistance de ce point de vue-là.
52:39Et on est loin du chiffre annoncé.
52:41Très loin. Merci Zabine de nous avoir
52:43accompagnée. Merci Carima, c'est toujours un plaisir de vous avoir
52:45à mes côtés. Émission un peu
52:47bouleversée évidemment avec cette diffusion
52:49consacrée selon format à
52:51Gabriel Attal.
52:53Merci en tous les cas.
52:55Merci à l'équipe qui nous a accompagnés, qui nous a
52:57entourés, David Bouinet, Julien Durou,
52:59Romain Gogelin, Margot Nodin, Audrey Berteau
53:01pour la formation. Merci à la
53:03formation, Francisca Bamele et
53:05Anthony Possescama. Merci, bien sûr, toujours.
53:07Un grand merci aux équipes en régie.
53:09Dans quelques instants, c'est Punchline avec
53:11David Kerenchek. Moi, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter
53:13une très belle semaine sur
53:15CNews, première chaîne d'information de France
53:17et ça fait du bien de le dire. Et j'aurai
53:19le plaisir de vous retrouver la semaine prochaine
53:21à partir de 12h pour
53:23Midi News. Bye bye et belle semaine.

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