Cette semaine dans Swing émission spéciale consacrée à Anne-Lise Caudal. A 40 ans, la joueuse Basque entame sa 19e année pro et compte déjà 270 tournois sur le Ladies European Tour. Nous avions rencontré la double vainqueur sur le LET à l'occasion du Lacoste Ladies Open de France. Anne-Lise nous parle de ses débuts au golf de La Nivelle, de ses victoires, de l'évolution de son sport mais aussi de son avenir.
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00:00Salut à tous, bienvenue dans Swing, l'émission de Journal du Golfe sur l'Equipe.fr et désormais sur vos écrans.
00:06Cette semaine, émission spéciale consacrée à Anne-Lise Caudal.
00:09À 40 ans, la double vainqueur sur le Ladies European Tour va entamer sa 19e saison professionnelle.
00:15Elle cumule déjà plus de 270 tournois sur le Ladies European Tour.
00:19Et justement, nous l'avions rencontrée à l'occasion du Lacoste Ladies Open de France.
00:23Elle nous parle de ses débuts, de l'évolution du circuit, mais aussi de son avenir.
00:30Anne-Lise, j'aimerais bien que tu me parles un peu du tout début, quand t'as commencé le golf vers 9-10 ans à l'annivelle déjà.
00:46C'était quoi de commencer le golf là-bas ? Et comment ça s'est fait ?
00:51Alors déjà, j'ai découvert le golf avec le golf scolaire, une initiation qu'on faisait avec l'école au golf à l'annivelle.
01:00Et mon professeur d'école, qui était un golfeur, ami de mes parents, a vite vu que j'avais des facilités à taper la balle.
01:11Mais moi, ça ne m'a pas forcément attirée d'entrée.
01:17Tu faisais d'autres sports, c'est ça à côté ?
01:18Oui, je faisais d'autres sports à l'école. Je faisais beaucoup de sports collectifs parce que j'ai deux frères.
01:23Donc forcément, tous les week-ends, on était avec un ballon, que ce soit rugby, foot ou quoi que ce soit.
01:31Si on pouvait jouer, on jouait ensemble.
01:33Et ensuite, à la fin de l'année, c'était en CM1, à la fin de l'année, j'ai dit à mes parents que je voulais jouer au golf.
01:41Donc ils ont été un petit peu surpris.
01:42Il y a eu un choc ? Pourtant, c'est une région dans le sud-ouest, c'est à Saint-Jean-de-Luz, t'habites Fibourg.
01:48C'est une région qui respire le golf quand même.
01:50Mais c'était un ovni, on va dire, de jouer au golf ?
01:55Un petit peu parce que mes frères ont fait la même initiation que moi.
02:00Donc ils ont aimé le golf, mais ils n'ont jamais voulu en faire parce que c'était beaucoup plus le rugby ou le foot.
02:09Et moi, oui, ça a été un peu un choc parce que je jouais beaucoup au hand, j'aimais beaucoup le hand.
02:15J'aimais les sports où il fallait se dépenser, il fallait que je dépense de l'énergie.
02:20Tout le contraire du golf finalement.
02:22Tout le contraire du golf, oui.
02:24Donc c'est l'opposé.
02:26Et mes parents, oui, ils ont été surpris.
02:31Du coup, ils m'ont dit « Attends, il faut qu'on se renseigne, on ne connaît pas le milieu, on ne sait pas qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse, combien ça va coûter d'argent et tout ça. »
02:40Donc du coup, on s'est vite renseigné justement avec mon professeur d'école qui, à l'époque, était le maire de Cibourg.
02:47Donc c'est vraiment, c'est toute une histoire de famille et on s'est renseigné.
02:53Et en septembre 1994, j'ai commencé au golf de l'Annivelle.
03:03J'ai intégré l'école de golf.
03:05C'était quoi de commencer après ?
03:08C'est vrai que tu as tout de suite, je pense qu'en plus à l'Annivelle, à cette époque-là, c'était un peu Benoît Tellaria qui était, pas l'idole, mais qui avait peut-être déjà joué un British Open.
03:18C'était la star de l'Annivelle à l'époque, Benoît ?
03:20Oui, complètement la star.
03:22Après, c'est vrai qu'il y a toujours eu des bons joueurs à l'époque de Benoît au golf de l'Annivelle.
03:28Ils ont été en première division, donc il y avait vraiment un esprit sportif et de compétition.
03:38Et puis après, avec les histoires, avec tous les joueurs qu'on a eu, Jean-Garay Halde, Catherine Lacoste, on rentre vite dans ce moule de haut niveau, d'histoire.
03:52Donc, j'ai vite été intégrée dans tout ça.
03:55Et ça t'a plu ? Ça t'a plu tout de suite de commencer à appartenir à cette histoire ?
04:00Oui, ça m'a plu de suite.
04:02Et puis, j'ai été aussi de suite prise dans l'équipe féminine qui était en première division aussi en golfers.
04:11Donc, j'ai été de suite intégrée dès l'âge de je crois que j'avais douze ans.
04:15Donc, elle m'a amenée dans tous les déplacements.
04:20Je faisais le cadet au début et puis elle voulait que je m'imprègne direct.
04:26Et mon entraîneur à l'époque aussi, direct de la compétition et de ce que c'est l'esprit d'équipe et puis cette culture autour du golf.
04:44On sait qu'en plus, quand on fait cadet, on apprend beaucoup et c'est un peu une tradition dans le sud-ouest, à la Nivelle.
04:50On apprend quoi quand on est cadet ? On regarde beaucoup, on prend des conseils à droite, à gauche.
04:55Franchement, on essaye de tout absorber.
04:57Oui, alors c'est vrai que quand j'étais plus jeune, je faisais cadet aussi souvent, même aux membres ou aux gens qui venaient jouer.
05:07Il y avait toujours des personnes âgées qui demandaient, je veux un cadet et tout ça.
05:10Donc, on faisait cadet, je faisais cadet et puis de temps en temps, elles me disaient, tu joues au golf ?
05:14Oui, allez, vas-y, tape un petit coup.
05:16Donc, on tapait, c'était souvent un boisset ou un truc comme ça.
05:19Donc, c'est assez drôle.
05:20Donc, on regarde les gens aussi, même si c'est des personnes âgées, on apprend avec le regard.
05:25Moi, j'ai toujours aimé regarder, observer et c'est vrai qu'on apprend de tout le monde, en fait.
05:32Benoît, il t'a pris un peu sous son aile ou pas du tout ?
05:36Non, pas vraiment, pas vraiment, mais il a toujours été présent au club, il a toujours eu des échanges et encore maintenant, il le fait.
05:47Donc, c'est quelqu'un qui a influencé beaucoup de joueurs et moi aussi, forcément.
05:56Après, le côté passage pro, c'est venu naturellement, finalement, en montant les échelons les uns après les autres.
06:02Évidemment aussi, l'équipe de France, avec ce championnat du monde, vous finissez quatrième, je crois, d'ailleurs.
06:07C'était une belle aventure, ce championnat du monde ?
06:09Oui, c'était génial.
06:10C'était génial parce que déjà, on n'était vraiment pas loin de cette victoire.
06:16C'était avec Isabelle Bonneau et Mélodie Bourdie et la capitaine, c'était Alexandre Avilat.
06:22Belle équipe.
06:23Très belle équipe, on avait fait une très grosse préparation.
06:28Je crois que c'était pendant deux mois, mais on avait fait vraiment une préparation golf et physique, c'était très, très dur.
06:36Et puis, l'équipe, un peu de rêve, on était toutes copines.
06:43Bonne osmose, quoi.
06:44Ouais, super, c'était vraiment...
06:49Je me souviens encore de tout, de tout ce qu'on a fait, c'était vraiment extraordinaire.
06:54Et le passage, chez les pros, il s'est fait naturellement.
07:00Donc, j'avais fait un peu le tour.
07:03Et après le passage pro, ça a été quoi ? C'était une adaptation rapide, tu es allée directement sur l'édition européenne de tour, je ne sais pas si c'est vrai ou pas.
07:21Directement sur le LIT.
07:23Au début, il y a eu un temps d'adaptation, forcément, on ne connaît personne.
07:29Et puis, de suite, les Françaises, on était deux ou trois, je crois, à passer en même temps, à prendre en même temps.
07:38Elles nous ont accueillies direct.
07:39Et puis, voilà, donc ça s'est fait naturellement et ça s'est super bien passé dès le début.
07:47C'était un rêve de rejoindre ce circuit avec des grandes joueuses comme Laura Davis et compagnie.
07:53C'était un premier accomplissement ?
07:57Oui, premier accomplissement, surtout que du fait que j'avais fait deux Opens de France en amateur, j'avais vu toutes ces joueuses.
08:05Tu avais tâté un peu le terrain.
08:06J'avais tâté un peu le terrain, j'avais déjà rencontré les Françaises.
08:11Et puis après, oui, Laura Davis, Zorzi, enfin, il y avait vraiment Gustafsson, Alfredsson, tout le...
08:19D'ailleurs, tes idoles, c'était qui ? C'était ces joueuses-là à l'époque ?
08:22Moi, j'ai toujours été fan de Marine Monnet.
08:25Depuis amateur, j'étais fan d'elle.
08:30Pourquoi ? Parce que...
08:32Parce que l'aura qu'elle dégage, la personnalité, le jeu.
08:41Et puis, ouais, elle est sympathique.
08:45J'ai toujours aimé cette joueuse.
08:48Même quand elle était amateur, j'ai eu la chance de jouer avec elle, à une golfeuse, et ça a été génial.
09:11Première victoire, ça arrive assez vite finalement, en 2007 ?
09:142008.
09:152008, au Portugal.
09:18C'est quoi la sensation de...
09:21Quand tu mets ce dernier put, je pense que tu t'en souviens encore,
09:25c'est quoi qui vient en premier ? C'est l'accomplissement d'un premier bout de rêve qui se décide ?
09:31Au départ, je réalise pas trop, c'est ma deuxième saison sur le L.I.T.
09:38J'avais perdu ma carte.
09:42Et puis la victoire, elle arrive hyper vite.
09:46Et ouais, c'est un accomplissement, c'est aussi une suite dans ma tête.
09:52C'est une suite pas forcément logique, mais voilà, je suis là pour ça, quoi.
09:58Ça confirme, en fait.
10:01Ça confirme, ouais, ça confirme, mais vu que ma première année pro, ça a été dur.
10:11Ça confirme, mais c'était un peu...
10:16Pas fragile, mais vite, j'ai trouvé, j'ai eu un déclic et ça m'a propulsée après,
10:24pendant quelques années.
10:25Mais cette victoire, oui, je fais moins neuf, record du parcours.
10:29Je suis dans les dernières parties.
10:32Le dernier jour, j'ai Gladys qui joue aussi pour la gagne,
10:39qui vient me titiller un peu.
10:42Il y a Véronique Azorzi aussi.
10:43Enfin, il y a vraiment de très bonnes joueuses et il faut faire abstraction de tout ça.
10:46Mais Planète s'aligne à ce moment-là.
10:47Ouais, ouais.
10:48Et puis, tu sens cette pression quand tu es sur le parcours ou pas tant que ça?
10:53Non, pas tant que ça, parce que je pense que déjà le moyen neuf, il m'avait bien calée.
10:58Mais ouais, sur les derniers trous, peut-être un petit peu parce que c'était des trous pas faciles.
11:06C'était où au Portugal?
11:07C'était à Quinta da Cima.
11:11Et donc, oui, la pression, on l'a forcément un peu, mais...
11:14On joue pour ça aussi, je pense aussi.
11:16On joue pour, on s'entraîne pour ça.
11:17Forcément, il faut, il faut ce petit, ce petite flamme, l'adrénaline.
11:25Ça et ça, c'est, enfin, je le souhaite à tout le monde.
11:27C'est génial.
11:28Tu t'entraînes avec qui à ce moment-là?
11:29C'est comment tu, comment ça se passe dans tes entraînements?
11:33Tu t'organises comment?
11:34Ça a toujours fonctionné pareil tout au long de ta carrière?
11:37Ouais, plus ou moins toujours la même façon.
11:39Toujours, j'étais avec le même entraîneur, Jean-Bernard Lécona.
11:43Et c'était, oui, toujours, on n'a rien changé dans notre façon de s'entraîner.
11:48Et ouais, enfin, j'ai eu la chance que ça fonctionne et d'avoir des résultats assez rapides.
11:58Qu'est-ce que t'aimes dans l'entraînement?
12:00Tu t'entraînes, t'aimes bien t'entraîner au practice?
12:01T'aimes plus le putting, le petit jeu, le wedging?
12:05C'est quoi le secteur où tu t'éclates dans l'entraînement, entre guillemets?
12:08Quand j'étais amateur, j'ai tapé beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de balles.
12:13Trop?
12:16Peut-être un peu trop.
12:18J'en ai tapé vraiment beaucoup.
12:20C'était un peu, ouais, un entraînement assez dur.
12:27Toujours avec ce coach-là?
12:28Ouais, toujours avec ce coach-là.
12:31Et c'était, ouais, il fallait que je tape beaucoup de balles, beaucoup de balles.
12:34Pluie, vent, peu importe.
12:37À la dure, quoi.
12:38À la dure, c'était vraiment...
12:40T'as eu les mains qui saignaient parfois?
12:42Ouais, c'était à la dure.
12:43À la dure, mais bon, je pense que c'était aussi pour forger mon mental que j'avais,
12:51mais qu'il faut grandir, donc du coup, ça a été un peu à la dure, mais j'adorais ça.
13:01Tu l'as détesté à un moment, ton coach, quand il te faisait taper toutes ces balles-là?
13:07Ouais, il le sait, j'en pouvais plus, mais bon, il me dit, si tu veux arriver là,
13:14il faut passer par là et puis c'est comme ça.
13:17Et il faut que tu fasses plus et que tu vas être meilleur que les autres.
13:22Et si un jour tu veux gagner l'US Open, c'était toujours avec des objectifs de très loin,
13:27très loin, très loin, très loin, très loin.
13:31Mais bon, c'était bien aussi, quoi.
13:35C'était bien aussi, mais oui, j'ai eu des moments où j'en pouvais plus.
13:39Et tu y repenses parfois sur le parcours, quand ça se passe bien,
13:42de toutes ces heures d'entraînement que tu as faites à tenir les mains.
13:48On se dit, ben voilà, ça a payé quand même.
13:50Oui, forcément, on y pense.
13:52Après, j'ai beaucoup de souvenirs d'entraînement sur le parcours avec lui aussi.
13:57Donc ça, on faisait beaucoup d'entraînement sur le parcours, des coups techniques,
14:02surtout à la nivelle, c'est un peu dans tous les sens.
14:06Donc voilà, il fallait savoir faire les coups dans n'importe quelle situation
14:13pour qu'après, ça soit facile quand c'est à plat.
14:16Tu as le meilleur conseil qu'on ait pu te donner sur le tour
14:21ou d'un joueur, d'une joueuse qui t'est restée gravée dans ta mémoire.
14:25Est-ce que tu en as un ?
14:28Non, je n'en ai pas, mais mon entraîneur, il m'avait toujours dit,
14:38voilà, comment tu as commencé, les valeurs que tu as, d'où tu viens,
14:45ça, il ne faut jamais l'oublier.
14:47Il me dit, la première série que tu as eue, qu'on t'a offerte,
14:50première paire de chaussures, le jour où tu gagneras les tournois,
14:56quand tu es pro, il ne faut pas que tu oublies,
14:59il faut que le sentiment que tu as là, il faut que tu l'aies toujours.
15:01La flamme finalement.
15:04La flamme, les yeux qui pétillent, tout ça, il faut le garder en soi,
15:10quoi qu'il arrive.
15:11Victoire en Allemagne, je crois que tu gagnes devant Laura Davis.
15:16Qu'est-ce que ça fait d'avoir son nom en play-off ?
15:19Qu'est-ce que ça fait de battre cette joueuse-là,
15:22à ce moment-là de ta carrière, d'avoir ton nom devant elle
15:25et de remporter la coupe ?
15:26Oui, ça, ça a été énorme.
15:30C'est la plus belle victoire de ta carrière ?
15:31Oui, c'est la première, forcément.
15:35Elle est belle, mais contre Laura Davis en play-off,
15:38et en plus, cette année-là et l'année d'avant,
15:43je crois que j'ai beaucoup joué avec elle.
15:45Tu as appris de elle quand tu joues avec elle,
15:51quand on joue avec une joueuse qui a une aura comme elle peut avoir,
15:56un palmarès impressionnant, des soleil in cup.
15:59Tu en vois là, on se fait tout petit, on se sent tout petit au début ?
16:03Non, moi, je n'ai jamais été trop impressionnée,
16:06mais forcément, on apprend.
16:07C'est vrai que j'ai eu la chance, après ma première victoire,
16:11de jouer le British Open et de jouer avec des joueuses top,
16:18top mondiales, top européens, et je les ai côtoyées très, très souvent.
16:23Donc, j'ai eu cette chance très jeune, très vite,
16:29et ça, oui, forcément, on apprend.
16:32Et je pense que le fait d'avoir joué avec elle plusieurs fois avant,
16:37ça m'a aidée.
16:40Mais j'ai eu un sentiment sur le parcours que j'allais gagner le tournoi.
16:46Même quand tu te retrouves en play-off, premier type, premier départ.
16:51Si, celui-là, il est pour moi.
16:53Peu importe l'adversaire.
16:54Si, celui-là, il est pour moi.
16:56Elle t'y est toujours avec un petit tas de sable.
17:01Oui, et en plus, je commence le tournoi, je fais plus de la première journée,
17:05et après, j'en vois trois fois au moins cinq.
17:08Mais le dernier jour, je vois son nom, et puis je vois le mien aussi,
17:13et puis je me dis, il est pour moi.
17:15J'ai dit à mon cadet, je sens, ce tournoi, il est pour moi.
17:19Et là, je finis au 18.
17:22Et là, play-off contre Laura Davies, je me dis, putain.
17:26Elle a encore un petit effort.
17:27Elle a encore un petit effort.
17:28Et puis, oui, non, c'est...
17:30Tu te souviens de ces mots qu'est-ce qu'elle te dit quand tu gagnes, Laura Davies,
17:33ou c'est des mots bateau, bien joué, ou...
17:36Je pense déjà qu'elle a été dégoûtée.
17:39Parce qu'il y avait une photo, elle était contre la petite voiture,
17:42elle faisait une tête, elle n'était pas très contente.
17:45Mais oui, après, forcément, Laura Davies, elle a toujours été...
17:51De voir des jeunes joueuses jouer, bien jouer, elle a toujours respecté ça.
17:59Même si elle a gagné beaucoup de tournois dans mes premières années où je suis passée pro,
18:05mais quand on jouait avec elle, elle avait beaucoup de respect.
18:10Et elle félicitait toujours les joueuses.
18:14Tu devais être fière de remporter déjà un tournoi.
18:16Et puis contre Laura Davies, ça rajoute un petit truc quand même à la victoire.
18:21Oui, parce que des play-offs, on n'en joue pas beaucoup, déjà.
18:26Et puis le gagné contre Laura Davies, c'est Dame Laura.
18:30Donc, elle a une carrière incroyable.
18:36Oui, celle-là, on ne va pas me l'enlever.
18:38Tu aimais bien jouer des play-offs, le match-play ?
18:41C'est quelque chose qui correspond à ton jeu, que tu aimes bien faire ?
18:45Oui, j'ai toujours adoré jouer en match-play quand j'étais amateur.
18:51J'ai perdu en play-off un tournoi à Ténérife, la semaine après le Portugal, en 2008.
18:58Mais je ne savais pas que j'étais en tête du tournoi, il n'y avait pas de leaderboard.
19:02Et au 18, 1 par 5, je vois qu'elle rentre un put, je me dis qu'elle fait birdie.
19:07J'ai été un peu trop agressive.
19:10Et du coup, je fais le part et on part en play-off.
19:16Et là, je perds au bout, troisième trou, un truc comme ça.
19:19Mais bon, oui, ça fait partie...
19:22C'est décevant, mais ça fait partie du job.
19:29Depuis le début de la journée, c'est un terrible mano-a-mano dans la dernière partie.
19:33Nous sommes ici au départ du trou numéro 15, après être revenu à un coup de Hanley Scoddal.
19:38Julie Maisongrosse est maintenant à deux coups.
19:41C'est un faire six dans les mains de Hanley Scoddal, leader.
19:59Par direction du drapeau, elle n'est pas malheureuse.
20:04Elle n'est pas malheureuse parce que là-bas, elle aurait pu tout aussi bien redescendre dans le bunker
20:08avec une sortie, pour le coup, très difficile à jouer.
20:11Là, voilà qu'il se retrouve avec un birdie quasiment donné et l'occasion de faire le break.
20:18Et voilà qui est fait, trois coups d'avance, trois trous à jouer.
20:23Plus rien de véritablement significatif ne se produira durant les derniers trous.
20:27On retrouve la joueuse native de Cibourg qui remporte donc la deuxième victoire de sa carrière professionnelle.
20:36Mais celle-ci est la plus belle de toutes puisqu'acquise sur ces terres
20:39et félicitée par l'ensemble des joueuses françaises présentes ici à l'annivelle.
20:45Rien ne remplace une victoire, que ce soit sur le Tour Européen ou ici au Générali.
20:52En plus, sur mes terres, c'est doublement de fierté avec tous mes amis et toute ma famille ici.
21:00Donc, c'est super.
21:03Ça devait être sympa de gagner chez toi, c'était particulier aussi ?
21:07Oui, c'est sûr que c'est mon jardin.
21:12C'est chez moi, c'est mon jardin, c'est là où j'ai grandi, c'est là où j'ai appris.
21:17Là encore, ça a été difficile de jouer à la maison.
21:21Quand on connaît si bien le parcours, c'est hyper dur en fait parce qu'on est encore plus exigeante.
21:29C'est plus dur parce que tu rates le green du mauvais côté.
21:35C'est encore plus dur parce que le coup qu'il faut faire, tu sais lequel c'est,
21:41c'est sous pression et tu ne veux pas être là.
21:46Donc, ça t'agace, ça t'énerve.
21:48Mais après, j'avais l'avantage que je savais qu'à partir du 11ème trou, c'est là où c'est le plus dur à la Nivelle.
21:55Et je savais que j'avais un gros avantage à la façon de jouer les trous.
21:59Donc, ça s'est bien passé.
22:01La fête a dû être belle, on suppose, chez toi, Clubhouse, tout ça, ça a dû être une belle fête ?
22:08Oui, c'était une grosse fête, très grosse fête.
22:12On est tous fêtards là-bas, donc très très grosse fête, mais un super souvenir.
22:16Tu gagnes après en Afrique du Sud, c'est important si c'est ta victoire en Afrique du Sud, symbolique.
22:23C'est finalement peut-être ta terre d'adoption maintenant, l'Afrique du Sud.
22:26C'était important de gagner là-bas aussi, c'était une belle émotion ?
22:30Oui, belle émotion parce qu'en plus, c'était la première édition du Jabra à les disques classiques,
22:34donc mon partenaire et mon sponsor principal, qui me suit maintenant depuis 7 ou 8 ans.
22:41Et voilà, il décide de créer un tournoi en Afrique du Sud et je gagne la première édition, donc incroyable.
22:50Et de gagner en Afrique du Sud aussi, je joue le tour là-bas depuis le début, c'est un pays qui me tient à cœur aussi.
23:00Et du coup, oui, ça a été une victoire que je n'oublierai jamais.
23:24Là, tu vas jouer ton 266e tournoi sur le LED.
23:28Impressionnant, quand on regarde ça, on se dit qu'on a fait un bon petit bout de chemin.
23:32Oui, je ne me rends pas compte au niveau des chiffres, mais c'est passé hyper vite.
23:38Enfin, je n'ai pas vu les années passer, je le ressens physiquement, mentalement de temps en temps,
23:44mais c'est aussi une fierté de faire ma 18e saison sur le LED.
23:51Oui, ce n'est pas fini surtout.
23:51Non, ce n'est pas fini.
23:53Est-ce que tu peux me citer peut-être les trois plus beaux parcours sur lesquels tu as eu la chance de jouer ?
23:58Peut-être dans ta ville, hors Pays Basque.
24:04Alors, je vais prendre un parcours en Australie, métropolitaine.
24:12On a joué un Open de Melbourne, métropolitaine golf club, magnifique.
24:21Links ? Non, pas forcément.
24:25Non, pas forcément.
24:26Non, c'était plutôt dans la forêt, mais après, les bunkers étaient collés au green,
24:35il n'y avait pas de rough, rien, c'était direct, c'était magnifique, un parcours magnifique.
24:43Je dirais, je dirais, je dirais Burgdale, Links, j'ai adoré, j'adore les Links.
24:56En plus, j'ai plutôt bien joué, donc Burgdale, Royal Burgdale.
25:02Et c'est dur, c'est dur parce qu'il y en a plein.
25:12Et je dirais, je dirais en France quand même, Pays Basque inclus.
25:17Non, non, et je dirais Morfantaine, Golf de Morfantaine.
25:23On va dire la joueuse ou le joueur le plus talentueux avec qui tu as eu la chance de pouvoir jouer ?
25:32Lauren Outroir.
25:35Pas mal.
25:36Tu n'as pas cité Evian, d'ailleurs, dans les parcours, les beaux parcours ?
25:40Non.
25:40Pourtant, c'est un endroit qui te tient à cœur aussi, Evian.
25:43Oui, c'est vrai.
25:46Mais oui, c'est dur, c'est dur de choisir.
25:50C'est dur de choisir.
25:53Mais oui, Evian me tient à cœur aussi, mais c'est dur de choisir.
25:56Alors raconte-nous pourquoi ça te tient à cœur, Evian.
25:58Évidemment, tu as joué l'Evian Master, tu joues le Jabra tous les ans avec le Net.
26:03C'est un endroit particulier, Evian ?
26:05Déjà, oui, parce que j'ai joué l'Evian Master.
26:08C'était un tournoi privilégié quand même.
26:12Il fallait gagner un tournoi du cirque européen pour pouvoir jouer.
26:19Et ensuite, la création du Jabra Ladies Open.
26:24Donc ça, grosse fierté, surtout parce que le tournoi est dur.
26:29C'est un tournoi qui est important au calendrier.
26:33Et on a la chance de jouer sur un parcours de majeure maintenant.
26:37Malheureusement, je n'ai jamais eu la chance de jouer l'Evian Championship.
26:43Mais oui, j'ai la chance de jouer le Jabra.
26:46Et oui, c'est vraiment un tournoi qui me tient à cœur aussi.
26:48Quel souvenir tu gardes de l'Evian Master ?
26:51Tu as participé à des rencontres de grandes joueuses.
26:55Tu parlais de Lorena Ochoa.
26:57Je crois qu'elle jouait encore à l'époque où tu l'as jouée.
26:59Oui, rencontre des meilleures joueuses mondiales.
27:04C'était très convivial.
27:07C'était vraiment une fête du golf, même si ce n'était pas un majeur.
27:12Et la proximité qu'on peut avoir avec les joueuses.
27:15Je crois que mon premier, c'était en 2008.
27:17Donc j'étais jeune et c'était vraiment génial.
27:21Avec toutes ces années sur le tour, je suppose que le niveau, tu l'as vu vraiment augmenter.
27:26Les filles jouent de mieux en mieux.
27:28Elles sont prêtes de plus en plus tôt.
27:29Comment tu peux juger l'évolution du niveau de jeu ?
27:35C'est vrai que les filles qui passent pro maintenant, elles sont prêtes.
27:41Elles sont préparées.
27:43On était peut-être un peu moins à l'époque.
27:47Ça tape fort.
27:48Ça tape beaucoup plus fort ?
27:49Oui, ça tape beaucoup plus fort.
27:54Et elles sont prêtes.
27:56Je pense que le cursus, elles sortent quasiment toutes d'un cursus américain.
28:03Elles arrivent, elles sont prêtes.
28:05Elles n'ont peur de rien.
28:07C'est impressionnant.
28:09Oui, je trouve quand même.
28:12Moi, je retourne 20 ans en arrière.
28:14Je n'étais pas comme ça.
28:16Je n'étais pas aussi prête.
28:17Mais là, les filles, elles sont déjà prêtes.
28:19Elles sont pros.
28:20Tu les envies quelque part de ne pas avoir eu la chance de pouvoir aller aux Etats-Unis,
28:26d'avoir un cursus différent ?
28:28Ou non, tu ne regrettes pas de regousser comme ça finalement ?
28:30Non, c'est comme ça.
28:32Je ne regrette pas du tout.
28:33Après, je trouve ça génial.
28:35Je trouve ça génial.
28:37Je pense que je repars 20 ans en arrière.
28:39Il y a le même cursus américain.
28:41Je pense que j'y vais pour la langue, pour le golf, pour la culture du sport là-bas aux Etats-Unis.
28:50Par exemple, dans le champ, cette semaine, qui t'impressionne ?
28:53On voit, il y a une poignée de Rossin-Bouchard.
28:55Évidemment, Céline Moutier n'est pas là cette semaine.
28:57Mais je pense qu'elle fait partie de la liste.
28:59Il y a des joueuses comme ça qui ressortent du lot chez les Françaises ou même les étrangères pour toi ?
29:04Oui, Pauline.
29:05Pauline en plus qui est en forme en ce moment.
29:08Donc, c'est top de voir ça.
29:11Mais voilà, fille hyper pro, athlétique, qui t'a fort d'entrée.
29:18Même sa première année pro, elle a montré qu'elle était capable d'être à haut niveau.
29:24La jeune Allemande qui est incroyable.
29:29Qui tape très, très fort.
29:32Je ne sais même pas si j'ai envie de jouer avec elle parce que je pense que ça va me dégoûter.
29:36Mais j'ai envie de voir ça quand même.
29:37Mais c'est impressionnant.
29:40Impressionnant comment elle joue à son âge.
29:48Après, là, comme ça, Kiara aussi, la Suissesse, qui fait une première saison, qui fait une saison de ouf.
29:58Elles sont prêtes, elles n'ont pas besoin d'adaptation.
30:03Elles gagnent direct.
30:05Comment tu vois l'avenir, toi, Anne-Lise Caudal ?
30:10Tu te dis que c'est passé très vite.
30:12Il te reste encore de belles années.
30:14Tu t'es donnée jusqu'à, je crois, 2026, c'est ça ?
30:16Oui.
30:17Est-ce que c'est possible de prolonger un peu plus, tu penses ?
30:21Qu'est-ce qui te fait tenir, entre guillemets ?
30:24La compétition.
30:25Le fait que je ne peux pas encore performer.
30:30J'aime ça, j'aime le golf, j'aime la compétition.
30:35J'aime moins les voyages maintenant.
30:38Je suis un peu fatiguée tous les voyages.
30:42Mais j'aime tant que je peux performer et je continuerai.
30:49C'est vrai que les 300 tournois du Lettres sont proches.
30:52Je me donne jusqu'à 2026.
30:55Ça fera 20 ans de circuit.
31:00Et pourquoi pas atteindre les 300 tournois.
31:02Mais je n'avais pas pensé, je n'ai pas tous les chiffres.
31:06Non, je ne suis pas du tout chiffre.
31:09Mais ça serait beau, 300 tournois, 20 ans de circuit.
31:12Pourquoi pas.
31:13Est-ce que tu as déjà pensé à l'après ?
31:16Est-ce que ça sera toujours dans le golf ?
31:19J'ai envie de rester dans le golf, c'est sûr.
31:21J'ai envie de transmettre.
31:23Ça, c'est quelque chose qui me tient à cœur.
31:25Vraiment, de transmettre mon expérience, mon savoir.
31:29Donc après, je ne sais pas trop où je vais me diriger.
31:36Mais peut-être aux Pays-Basques.
31:38Ça serait la suite logique, finalement.
31:40Oui, ça serait bien.
31:42Ça serait la suite logique.
31:44Et de rendre un peu ce qu'on m'a donné aussi à la Nivelles.
31:48J'ai eu la chance d'être entourée par ce club-là qui m'a toujours supportée.
31:55Et pourquoi pas le rendre un peu aussi...
31:57Voilà.
31:59L'appareil.
32:01L'appareil, oui.
32:03Merci beaucoup, Anne-Lise.
32:05Avec plaisir.
32:07Merci.
32:09Merci.
32:11Merci.
32:13Merci.