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Victime d'une grosse chute sur la 3ème du Tour de Pologne 2024, Nicolas Debeaumarché a vécu de longs mois de convalescence marqués notamment par une grosse opération. S'il n'a toujours pas effectué son retour à la compétition, le coureur de 27 ans est sur la bonne voie. Dans une vidéo publiée sur Youtube par son équipe Cofidis, il revient sur les circonstances de sa chute, sa rééducation et exprime son impatience de faire son retour dans le peloton professionnel.

Video : @TeamCOFIDIS / @GomeraProd

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Sport
Transcription
00:00J'ai fait des super belles courses l'année dernière, j'étais vraiment content de ça,
00:17j'ai pris le départ de monuments, des courses vraiment qui me faisaient rêver justement
00:22quand j'étais gamin.
00:23Tout se passait plutôt bien globalement, j'étais dans l'échappée du jour, on était
00:26une dizaine de vents, c'était le 14 août en Pologne, pour recontextualiser.
00:32On est quelques-uns à avoir raté un virage dans une descente, sur une période où j'étais
00:36pourtant concentré, lucide, et moi j'ai eu la malchance de taper un muret en béton
00:43sur la fin du virage.
00:45Je suis parti dans le fossé, sur l'avant, je suis passé par-dessus le vélo et j'ai
00:50vraiment été taper le dos directement dans le muret.
00:55J'ai compris assez rapidement que c'était grave, je n'ai jamais perdu connaissance
01:00et tout, donc j'ai vraiment tout en tête, je n'ai pas du tout de séquelles psychologiques
01:05à être inquiet sur ce qui s'est passé ou faire des cauchemars ou quoi que ce soit,
01:10c'est vraiment assez sain de ce côté-là.
01:12J'ai compris rapidement que j'avais cassé quelque chose d'assez important au niveau
01:19du dos et je sentais aussi beaucoup le cou et aussi l'avant parce que le sternum était
01:24cassé, donc voilà, quelques difficultés à respirer.
01:28J'ai été hospitalisé en Pologne, bien sûr, sur place, ensuite on a rapidement pris
01:32la décision de se faire opérer en France, donc ça demandait un rapatriement assez rapide.
01:37J'ai été opéré au niveau thoracique des 4 vertèbres que j'avais fracturés,
01:45avec deux arthrodès qui sont maintenant en place dans mon dos et qui sont bien vissés
01:49là pour quelques années je crois.
01:51On s'est posé la question de si j'allais arrêter le vélo ou pas.
01:54Moi, le chirurgien, quand il est venu me voir avant l'opération, il m'a dit « voilà,
02:01tu as une chance incroyable d'être encore ici et de tout avoir, donc il faut opérer
02:06et voir si tout va bien se passer ». 90% de chances d'être tétraplégique et 50%
02:13de chances de décès, donc à partir du moment où je fais partie des 10% qui n'ont rien,
02:19je suis parti de ce constat-là et je me suis dit que c'est en quelque sorte un signe.
02:24L'équipe a été fondamentale là-dedans, elle m'a laissé libre de venir si j'en
02:31avais besoin, d'être en retrait si j'en avais besoin aussi.
02:34Je pense qu'à un certain moment de la convalescence, qui était assez longue avec l'immobilisation,
02:41on perd cet aspect de sportif de haut niveau parce qu'on ne l'est plus tout simplement.
02:46J'ai vraiment perdu énormément de poids, de muscles et tout ça, donc en termes de
02:51reconstruction, ça prend beaucoup de temps et l'équipe m'a vraiment laissé le temps
02:56et aussi intégré dès le mois d'octobre quand j'ai pu revenir un petit peu avec eux
03:01sur le stage administratif et tout ça, ils m'ont réintégré à l'équipe, donc petit
03:05à petit j'ai réussi à me ressentir Cycliste Pro et derrière j'ai pu rejoindre l'équipe
03:12directement au mois de décembre où on ne savait même pas vraiment si j'allais pouvoir
03:16faire du vélo dehors, mais l'équipe m'a directement dit « viens, ça te fera du
03:20bien de voir tout le monde, de revenir ». Donc l'équipe évidemment, ça a été super
03:24important, le soutien du staff et puis des coureurs aussi qui ont été là parce qu'au-delà
03:31d'être des coéquipiers, c'est aussi des amis pour la majorité.
03:34C'est une période qui est difficile à vivre, je pense que si on n'est pas accompagné
03:38c'est très compliqué.
03:40Moi j'ai eu la chance d'avoir Solène, ma compagne qui a été là du début à la fin,
03:47j'ai envie de dire.
03:48Elle m'a beaucoup aidé, elle a, au-delà de l'aspect psychologique on va dire, d'être
03:57là, il y a tout l'aspect pratique aussi on va dire du quotidien.
04:00Donc voilà, il y a eu mes parents aussi qui ont été très présents, toute ma belle famille
04:07aussi.
04:08Le 12 décembre, j'ai pu remonter sur mon vélo en extérieur, donc c'était incroyable,
04:17il n'y a pas trop de termes en fait, c'est un peu, il y avait un mélange de beaucoup
04:20de sentiments.
04:21Évidemment j'ai pleuré parce que j'étais tellement heureux de ressentir l'air sur
04:27mon visage, la sensation de vitesse et puis en même temps il y a un peu d'inquiétude
04:32parce que j'avais beaucoup de douleurs au dos, au cervical, en termes squelettiques
04:37si je peux le dire comme ça, je n'ai plus de contraintes pour reprendre les compétitions
04:43parce que tout est suffisamment consolidé pour ne pas qu'il y ait de risques on va
04:49dire.
04:50Ces dernières années, j'ai vraiment, je vais prendre plus en plus de plaisir à m'entraîner
04:53mais je pense qu'on est de base, on est vraiment compétiteurs et j'adore regarder les courses
04:58de vélo, surtout quand Kofinis gagne, mais j'aime encore plus y participer donc évidemment
05:05ça me manque énormément et tout ce qu'il y a autour, l'ambiance, l'ambiance du vestiaire
05:11si on peut dire, dans le bus, les courses, le public, enfiler le maillot, ça me manque
05:21beaucoup et j'ai vraiment hâte d'y retourner.

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