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00:00Bonjour Vincent. Bonjour à tous. Vincent, vous revenez ce matin sur la rencontre russo-américaine, hier en Arabie Saoudite,
00:06prélude à l'ouverture des négociations de paix et à la rencontre prochaine
00:11entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Oui, alors le palace saoudien, avec son décor funèbre dégoulinant d'acajou et de marbre
00:19comme un funerarium,
00:20le palace saoudien était le cadre idéal pour la reprise du dialogue et pour enterrer l'Ukraine souveraine.
00:26Il y avait un côté retour à le passé
00:29avec de part et d'autre de la table, engoncés dans leur fauteuil, des hommes capables de négocier
00:33pendant quatre heures et demie, accrochés à la table, des fauves à sang-froid, prêts à se partager le monde.
00:39Sergei Lavrov, l'indéboulonnable ministre des affaires étrangères, était déjà là au début de la guerre avec l'Ukraine en 2014
00:45quand il accusait la CIA d'avoir fomenté un coup d'état à Kiev. A ses côtés, Yuri Ushakov,
00:52l'inusable sherpa de Vladimir Poutine, lui aussi interprofessionnel,
00:56capable de couper les cheveux en quatre, l'Ukraine en deux, les problèmes en mille sans jamais perdre de vue l'objectif.
01:02Et puis enfin,
01:03Kirill Dimitriev qui préfère rester dans la coulisse,
01:06le financier qui prépare la levée des sanctions prises il y a dix ans. Et en face, trois américains qui n'ont jamais négocié avec les russes.
01:16Marco Rubio, le secrétaire d'Etat, qui s'est fait une spécialité des dossiers complexes.
01:20Mike Valls, qui était déjà au conseil de sécurité il y a un quart de siècle. Et enfin, Steve Whitkoff,
01:26l'homme d'affaires qui a la confiance de Donald Trump. Tous graves et décidés à trouver un accord.
01:33Le contraste est saisissant avec la table ronde réunie à l'Elysée avec des dirigeants européens
01:39indécis, d'accord sur rien mais sourire aux lèvres, se livrant à un pur exercice de com'.
01:45Bon alors, qu'est-ce qui en sort ?
01:47Alors, on n'a aucune précision sur la composition des équipes de négociateurs, le calendrier, ni même sur le rendez-vous entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
01:55Mais en renouant le dialogue, comme au temps de la guerre froide, les russes ont obtenu ce qui leur importe plus que tout,
02:00d'être traités d'égal et égal comme au temps des soviets. D'ailleurs, et c'est le second point
02:06décisif, ce n'est pas de l'Ukraine qu'ils ont parlé en priorité,
02:09mais de l'architecture de sécurité en Europe, de coopération sur le désarmement, de la levée progressive des sanctions,
02:16avec toujours la même exigence des russes tenir l'OTAN loin de leurs frontières.
02:20En revanche, ils ne s'opposent plus à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne.
02:25Pendant ce temps, Volodymyr Zelensky est en colère, il refuse que le sort de l'Ukraine se décile sans elle.
02:30Il devait se rendre aujourd'hui à Riyad après la bataille, il a repoussé sa visite, on comprend son amertume et on mesure aussi sa solitude.
02:38La semaine dernière déjà, il s'était rebiffé contre le pillage
02:42qu'envisageait l'émissaire américain prêt à prendre le contrôle des ports ukrainiens, des infrastructures, des météorats.
02:48Maintenant, c'est son sort personnel
02:50qui semble scellé. Les russes ont expliqué qu'il voulait bien discuter avec lui, mais qu'il ne pourrait pas signer d'accord de paix puisqu'il n'a plus de
02:58légitimité. Washington approuve. Donald Trump a même eu un commentaire fiéleux hier soir en affirmant
03:04que les dirigeants ukrainiens n'étaient plus soutenus que par 4% de la population.
03:09Nul ne sait d'où il tire ce chiffre. Il signifie seulement qu'il faut passer Zelensky par-dessus bord,
03:14comme si les ukrainiens étaient responsables de leur malheur.
03:17Vous n'auriez jamais dû commencer la guerre, vous auriez dû conclure un accord, a dit Donald Trump.
03:23Décidément et sans même le demander, les russes sont en train d'obtenir tout ce qu'ils n'avaient pas réussi à arracher en tempétant il y a dix ans.
03:30La suite, demain. Merci. Vincent Hervouet pour l'édito internationale.