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C'est une exclu ICI Cotentin. Les premiers mots de Xavier Gravelaine, ancien joueur et dirigeant du Stade Malherbe Caen jusqu'en 2018. Il est actuellement directeur sportif de l'US Avranches, qui évolue en National 2. Il était l'invité du Club Manche 100% Sport.

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Sport
Transcription
00:00Les débats du Club Manche, chaque lundi, ici Cotentin.
00:04Le Club Manche 100% Sport avec un invité de marque ce soir, bonsoir Xavier Gravelen.
00:08Bonsoir Louis.
00:09Merci d'être avec nous, nous avons aussi du côté de Saint-Lô pour m'accompagner sur cet échange.
00:13Pierre Machado de la rédaction des Sports de Ouest-France à Saint-Lô.
00:16Salut Pierre.
00:17Salut tout le monde, bonsoir les amis.
00:19Salut Pierre.
00:20Alors on va essayer d'apporter des réponses ce soir, Xavier Gravelen, aux supporters aussi du stade.
00:26On a le temps d'échanger sur cette situation, des supporters aussi qui sont nombreux dans la Manche.
00:31On évoquera aussi votre club l'USA France dont vous êtes le directeur sportif.
00:34Mais avant toute chose, Xavier Gravelen, ça vous fait quoi de voir ce club dans cette situation ?
00:41C'est déjà la première fois que je m'exprime vraiment sur le stade Malherbe depuis mon départ en 2018.
00:47Attristé, effaré, ça fait mal au ventre parce que ça reste mon club, même si j'ai fait beaucoup de clubs dans ma carrière.
00:54Je suis revenu en tant que joueur deux fois et directeur général sous l'époque quand Jean-François Fantin m'a recruté.
01:02C'était l'époque de la Ligue 1.
01:03Et depuis le départ, on voit bien que l'année d'après, il y a eu la descente.
01:08C'est un long chemin de croix.
01:10Et là, c'est compliqué.
01:13Je pense à beaucoup de personnes.
01:15Alors bien sûr, il n'est peut-être pas le lieu encore de faire le bilan.
01:19Puisque le club a été racheté cette année par la famille Mbappé.
01:23Mais là, c'est la première fois, même quand Nico Sebb avait repris l'équipe l'an dernier, il avait remonté tout ça.
01:32J'ai beaucoup d'appels, c'est surprenant.
01:37Beaucoup d'appels de supporters, de gens qui ne parlent que de ça.
01:39On vous demande de revenir au club ?
01:41Non, parce que j'ai mis moins de temps à cicatriser mon départ.
01:46Notre départ avec Jean-François Fantin a forcé.
01:49J'ai mis beaucoup de temps à cicatriser parce qu'on avait fait du bon travail.
01:53On avait fait une identité.
01:55On avait fait un stade, refait tout à neuf.
01:58On avait fait plein de choses.
02:00On avait fait regrimper le centre de formation.
02:02Et puis, quelques années après, on voit bien que ça avait jeté.
02:06Pour l'instant, ce n'est pas le lieu de parler de football.
02:12J'ai une pensée pour plein de gens, comme Arthur Ossamassa,
02:15qui était le plus fidèle des fidèles quand j'étais joueur.
02:20Jean-François, parce que je pense que celui qui a le plus mal au ventre, c'est Jean-François Fortin.
02:25Il s'est exprimé.
02:26Guillaume aussi, son fils, parce que j'ai très faim.
02:28Vous avez parlé des supporters aussi, Xavier Gravelaine, les plus touchés dans cette histoire.
02:33Ils sont nombreux à Caen, je l'ai dit, et dans la Manche.
02:35En France, ce club a une résonance particulière.
02:37Écoutez juste ces supporters.
02:39J'ai l'impression que l'identité de ma l'herbe, on ne la retrouve pas dans l'équipe, dans le club.
02:44Désolé pour l'entraîneur, mais ça fait six matchs, il n'y a rien qu'à changer.
02:47On va venir un coach de je ne sais pas d'où.
02:49En fait, à un moment donné, je pense qu'il faut mettre un coach qui connaît le championnat de France,
02:53qui connaît le championnat de Ligue 2.
02:55Les carottes sont cuites.
02:56Qu'est-ce que vous voulez faire ?
02:57Comme dit, il y a 36 points à prendre.
02:59On pourrait quasiment tout gagner.
03:01C'est les autres face des copains.
03:03On a déjà vu des saisons très compliquées, au final, réussir à s'en sortir.
03:07Comptablement, c'est possible. Il faut y croire, malgré tout.
03:10Les supporters du Stade Malherbe, c'est l'âme de ce club.
03:12On les entend partout.
03:14Il y en a partout, même ici en Normandie, dans le Calvados, dans la Manche.
03:18Vous leur dites quoi aux supporters ce soir ?
03:21De toute façon, on a eu la chance.
03:23En tout cas, quand j'étais joueur et dirigeant, j'avais beaucoup de relations avec le COP.
03:30J'allais leur expliquer les problèmes.
03:34Donc, ils comprenaient qu'on avait besoin d'eux.
03:37Je pense qu'ils sont fidèles.
03:39Même en Ligue 2, on voit bien, il y a quasiment 17-18 000.
03:43Le Stade Malherbe fait partie du patrimoine de Caen.
03:47C'est pour ça qu'ils sont désabusés. Ils ont peur.
03:50C'est normal qu'ils aient peur.
03:52Ça nous est arrivé la première année en Ligue 1.
03:54On était 20ème à la trêve.
03:56Et vous vous êtes sauvés.
03:59Ils sont là en absence de Jean-François qui avait été mis de côté pendant 6 mois.
04:07Donc, on s'en est sortis.
04:09Bien sûr, mais là, c'est une vraie peur.
04:11Je ne regarde plus les matchs de Ligue 1.
04:13Je regarde la Ligue 2 en ce moment.
04:15Je ne regardais pas trop les matchs de Caen.
04:17Mais c'est vrai que les 2-3 derniers matchs, je les ai vus.
04:21On a une impression.
04:24Mais en tout cas, ce qu'il faut faire...
04:26On va y revenir sur les solutions.
04:28Ce qu'il faut faire, c'est surtout rester fidèle jusqu'au bout.
04:31Et ne pas envahir comme j'ai vu.
04:33Oui, c'est vrai qu'il y a eu des envahissements de terrain.
04:36Mais le public sera toujours là parce que c'est un public fidèle.
04:39Ils aiment leur club.
04:40Et comme tout le monde, ils aiment le Stade Malherbe.
04:42On va essayer de décrypter, de trouver des solutions.
04:44On va passer la parole à Pierre Machado, à la rédaction des sports de West France à Saint-Lô.
04:49Xavier, toi qui connais très bien le foot et Malherbe,
04:55il y a quand même quelque chose qui saute aux yeux.
04:58C'est que l'année dernière, Malherbe fait une assez bonne saison.
05:00Il termine 6e de la saison.
05:02Et on a l'impression qu'il y a quelque chose qui s'est cassé dès cet été.
05:05Toi, tu te l'expliques sans parler de l'histoire du rush à Watt.
05:08Mais tu penses que les joueurs...
05:10Evidemment, il y a eu du mercato.
05:11Mais l'équipe n'a pas été remaniée à 100%.
05:13Comment on peut expliquer qu'on passe d'une saison à la 6e place
05:17à une autre où finalement, rien ne va au bout de 6 ou 7 mois de compétition ?
05:21Je pense que déjà...
05:23Je ne suis pas dans les secrets des dieux.
05:25Il faut respecter aussi.
05:27On est passé pour la première fois depuis Malherbe à un actionnaire majoritaire à 80%
05:32qui est arrivé tardivement.
05:34Donc les tractations ont été un peu dures.
05:35Et moi, j'ai eu la chance...
05:37On a fait un match amical avec la réserve de Malherbe.
05:41Nous, la première.
05:43Juste pendant l'été, avant la reprise du championnat.
05:45Et j'étais avec Nico Sub.
05:48Il me disait qu'effectivement, il n'avait pas...
05:52Il y a des joueurs qui traînaient la patte.
05:54Il y en a qui voulaient partir.
05:55Ça a été très compliqué.
05:57Il a utilisé beaucoup de jeunes.
05:59Il n'était pas perdu parce que lui, il traçait son truc.
06:02Mais il a eu beaucoup de difficultés.
06:04Et ça a tardé à venir avec le pressure, avec ceci, cela.
06:09Donc je pense que l'été a été complètement loupé.
06:13Et justement, il y a eu un changement d'entraîneur à Nico Sub.
06:16Il a été évincé.
06:18Aujourd'hui, c'est Bruno Balthazar.
06:20Si on essaye de trouver des solutions,
06:22est-ce que maintenant, la direction doit assumer
06:24que le choix Bruno Balthazar est une erreur de casting, selon vous ?
06:27C'est les patrons. Ils s'assumeront.
06:29Je pense qu'ils sont assez grands
06:31pour assumer s'il y a une descente, pour assumer plein de choses.
06:34Maintenant, on ne peut pas tout leur mettre aussi sur la figure.
06:37Je pense que le mercato a été très tardif.
06:39Il y a eu beaucoup de blessés.
06:40Il y a eu des gens qui voulaient partir, qui se sont restés,
06:42qui n'ont pas pris l'entraînement.
06:45Maintenant, l'heure n'est pas au jugement.
06:48L'heure est à dire qu'il y a le feu.
06:50Mais ce n'est pas le feu, il y a vraiment le feu.
06:52Il faut changer d'entraîneur, pour vous ?
06:54Je ne sais pas.
06:56Déjà, moi, perso...
06:58On a parlé d'ADN.
07:00Oui, mais l'ADN, on en parle dans tous les clubs.
07:02L'ADN, ils l'ont perdu depuis pas mal de temps.
07:04Je ne veux pas être méchant,
07:06mais ce n'est pas de la faute de Mme Mbppé
07:08s'ils ont perdu l'ADN.
07:10L'année dernière, elle semblait là, tout de même,
07:12avec Nico Lassob quand il a repris l'équipe.
07:14Oui, mais je parle d'un ensemble,
07:16je ne parle pas d'un seul.
07:18Je pense,
07:20moi,
07:22ici,
07:24il n'y a aucun personnel sans langage que moi,
07:26je pense qu'ils auraient pu attendre
07:28pour changer Nico,
07:30parce que c'est le dernier emblème.
07:32Je pense que lui, avec le public,
07:34l'adhésion, il y a une cassure.
07:36C'est normal que tout le monde se rappelle
07:38des belles époques, mais il y a une cassure
07:40entre les supporters
07:42et leur club,
07:44et leur amour de club.
07:46Donc, il ne faut pas tout mettre sur la famille Mbppé, bien sûr,
07:48mais je pense que ceux qui étaient là avant
07:50ont aussi un grand truc.
07:52Nico, vu la situation
07:54de Martic, vu la situation financière
07:56du commandiaire d'Ajaccio,
07:58je pense qu'il aurait,
08:00même s'il était sur une mauvaise pente,
08:02d'ailleurs que Balthazar ne l'a pas pu relever,
08:04et c'est encore pire, vu qu'il arrive dans des conditions
08:06encore atroces,
08:08moi, si j'aurais été à la tête,
08:10j'aurais attendu avant de sortir Nicolas,
08:12parce que c'est le dernier emblème qui reste de tout ce qu'on a connu.
08:14Ça ne veut pas dire qu'après,
08:16il y a des choix à faire aussi.
08:18Peut-être qu'ils étaient partis sur une stratégie qui a loupé.
08:22En tout cas, aujourd'hui, le Stade Malherbe
08:24est bon dernier.
08:26Il y a ce match ce soir face à Annecy.
08:28Je vous propose d'écouter Patrice Garande.
08:30L'identité, le Stade Malherbe,
08:32c'est quelque chose qui est important,
08:34qui est important pour la ville, qui est important pour la région,
08:36qui compte autant que certains monuments
08:38historiques, où ça fait partie
08:40de l'identité de cette ville.
08:42L'histoire de ce club, elle est belle,
08:44elle existe, et voir partir ce club
08:46comme ça à Boulot, voir des matchs comme ça,
08:48encore une fois, dans le sport,
08:50on ne peut pas toujours gagner, on peut perdre,
08:52mais il y a des attitudes à avoir, il y a des comportements
08:54à avoir, et laisser mourir un club comme ça,
08:56parce qu'on est en train de mourir, tout doucement,
08:58on y va, on est en train de mourir,
09:00et ça me tue.
09:02Ce championnat national, le Stade Malherbe n'y est pas encore,
09:04mais est-ce qu'en 4 décentes, dans le 3e échelon français,
09:06on perd
09:08l'identité d'un club
09:10comme ça ?
09:12Non, il faut la retrouver. Déjà, premièrement,
09:14il faut retrouver l'identité.
09:16Il a raison, Patrice, parce que nous,
09:18avec Jean-François Fortin,
09:20et Patrice d'ailleurs, pendant les 4 années où
09:22j'ai travaillé avec lui, avec Alain Gavillard,
09:24c'était toujours
09:26le motif de Jean-François Fortin.
09:28L'identité, identitaire, identitaire.
09:30Alors, il est vrai que ça s'est effrité au fur et à mesure
09:32des années,
09:34et là, on arrive à un point où c'est...
09:36Voilà. Donc, c'est pas le lieu
09:38du jugement. Maintenant, il arrivera le jugement,
09:40s'il y a relégation à la fin.
09:42Là, c'est comment fait-on psychologiquement ?
09:44Parce que moi, j'ai regardé les 2-3 derniers
09:46matchs, et
09:48il suffit d'un grain de sable, alors qu'ils
09:50n'ont pas fait une mauvaise première période à 3,
09:52et derrière, ça s'est...
09:54Boum ! En 2 minutes, tout s'effrite. Donc,
09:56psychologiquement, ils sont très touchés.
09:58Mais des footballeurs, et le football, ça existe, parce que nous,
10:00on l'a fait, en première division.
10:02Donc, l'exploit
10:04est possible, mais ça va dépendre de ce soir,
10:06effectivement. Pierre Machado, à
10:08Ouest France. Ah oui,
10:10on parle un tout petit peu
10:12d'Avranches, dans la poule de N2
10:14d'Avranches, c'est-à-dire qu'il y a un certain club assez
10:16connu dans le monde français, c'est Bordeaux.
10:18Oui, j'y viens.
10:20Justement, on vit dans une époque,
10:22maintenant, où dans le foot, les grands clubs français
10:24peuvent, malheureusement,
10:26chuter. Et on a eu Bordeaux, on a eu d'autres clubs,
10:28on a maintenant, potentiellement, Caen.
10:30Qu'est-ce que
10:32ça t'inspire, Xavier, de voir que
10:34de grands clubs historiques français peuvent
10:36trébucher, alors qu'on a l'impression, pourtant,
10:38tout est fait pour les aider, mais
10:40essayer d'éviter le pire ?
10:42On voit qu'on est rentrés dans une époque
10:44football moderne. Les droits TV,
10:46là aussi, c'est une catastrophe.
10:48Donc, automatiquement, tout le monde
10:50vivait un peu au-dessus de ses moyens.
10:52Faut pas rêver.
10:54C'est toute une déclinaison qui est arrivée.
10:56Et puis, les changements de poules. On le voit bien,
10:58nous, en N2, il y avait 4 poules, il y en a que 3.
11:00En national, il y a eu, pendant 2 ans,
11:022 descentes à 6 trucs pour réduire,
11:04réduire, réduire.
11:06Et on s'aperçoit qu'en national, maintenant, il y a des clubs qui étaient en ligue 1.
11:08Et puis, ça va aller
11:10en N2, parce que nous, on a Bordeaux,
11:12qui, normalement, ne devraient pas se trouver là.
11:14Et puis, en national, vous avez des clubs comme Nancy,
11:16Sochaux, des clubs historiques...
11:18C'est très dur.
11:20La descente, elle est souvent très, très dure à valer.
11:22C'est pour ça qu'il faut l'éviter à tout prix,
11:24parce que, derrière, soit on remonte dans les deux
11:26années suivantes, ce que faisait souvent
11:28Metz, qui faisait le yo-yo,
11:30mais sinon, c'est très, très compliqué de remonter.
11:32Maintenant, économiquement, c'est très compliqué.
11:3418h42, ici Cotentin,
11:36on fait une petite pause. Xavier Gravelaine, et on revient juste après.
11:54Marché de producteurs et créateurs,
11:56sport irlandais, escape game,
11:58des voyages en Irlande à gagner et bien d'autres
12:00surprises pour célébrer la Saint-Patrick.
12:02Faisons vibrer ensemble le Cotentin
12:04au rythme de l'Irlande.
12:06Suivez-nous sur Instagram et retrouvez
12:08la programmation sur
12:10lecotentin.fr
12:12Ici Cotentin
12:16Toute la journée, actus locales,
12:18musique et bonne humeur.
12:20Ici Cotentin
12:2218h30-19h
12:24Vous écoutez Club Manche
12:28Et de retour dans ce Club Manche 100% Sport
12:30toujours avec Xavier Gravelaine, le directeur
12:32sportif de l'USA Branches.
12:34On peut parler tout de même des conséquences
12:36Xavier Gravelaine en nationale, en cas de
12:38descente.
12:40Ils y sont pas.
12:42On espère, c'est clair,
12:44pour le club
12:46historique de la Normandie,
12:48même si on peut parler de club historique
12:50pour la France et même pour la Normandie.
12:52Écoutons Alexandre Mendy,
12:54je vous fais réagir juste après.
12:56C'est horrible pour tout le monde.
12:58Il faut qu'on prenne en compte
13:00qu'il y a des familles,
13:02il n'y a pas que les joueurs,
13:04il y a des salariés au club aussi
13:06qui dépendent de nous.
13:08C'est pour ça ma frustration.
13:10Parce qu'un club c'est aussi une entreprise,
13:12Xavier Gravelaine, qu'il faut réussir à manœuvrer
13:14pour garder le cap, faire tourner aussi
13:16cette entreprise. Ça parle à beaucoup de monde
13:18aujourd'hui le Stade Malherbe, même dans la Manche
13:20avec des partenariats, ça aussi
13:22c'est un risque de voir ça
13:24s'effondrer.
13:26Pour l'instant,
13:28on est dans la peur. Il reste
13:3011-12 matchs je crois,
13:32avec Sudat ce soir.
13:34Dans la limite du raisonnable, bien sûr,
13:36il faut être prudent,
13:38conscient,
13:40mais c'était aussi le motif
13:42quand je travaillais sous les ordres de Jean-François Fortin.
13:44C'est-à-dire que quand il y avait besoin
13:46de taper du poing sur la table,
13:48il disait, je virerais
13:50plutôt un joueur que la secrétaire.
13:52C'est tout un état d'esprit qui a été perdu.
13:54C'est toute une évolution de vie
13:56qui a changé.
13:58Mais c'est vrai
14:00que comme Patrice,
14:02on voit ce qu'on a construit nous.
14:04On voit partir en fumée
14:06et je peux comprendre que les supporters,
14:08et même moi, puisque je m'étais détaché
14:10et il a fallu une cicatrice pour le truc,
14:12et maintenant je reprends depuis 3 semaines,
14:14je regarde, parce que c'est mon club.
14:16J'ai fait beaucoup de clubs,
14:18mais c'est mon club.
14:20J'ai fait de passage et dirigeant.
14:22Donc j'ai construit quelque chose avec Jean-François Fortin.
14:24Donc c'est pour ça que
14:26attendons ce soir,
14:28mais le seul motif...
14:30Qu'est-ce qui s'est fait ce soir, pour vous ?
14:32C'est psychologique.
14:34De toute façon là, Bruno Balthazar,
14:36il en est à sa sixième, septième...
14:38Après, dirigeant, des fois vous prenez
14:40des décisions qui sont difficiles, faut pas croire.
14:42Donc...
14:44Donc si effectivement,
14:46il y a des fêtes ce soir,
14:48on voit le rocher qui s'approche de plus en plus.
14:50Parlons aussi, Xavier Gravelaine, vous êtes aussi
14:52actuellement le directeur sportif de l'USA Branch.
14:54Vous êtes cinquième du championnat,
14:56à deux points de la troisième place.
14:58Michel Audrin disait en début de saison que la montée serait
15:00pas illusoire, mais très difficile pour vous.
15:02Qu'est-ce que le club joue aujourd'hui ?
15:04Alors...
15:06Oui, c'est difficile
15:08surtout quand vous perdez.
15:10Et là, on parle financièrement.
15:12Quand vous descendez de division, il y a aussi ce problème
15:14qui est arrivé.
15:16On a vécu, de toute ma carrière,
15:18Dieu sait que je l'ai connu au Stade Malherbe,
15:20avec cet épisode Nîmois et la suspension de Jean-François
15:22pendant six mois.
15:24L'an dernier, avec la mort d'Hilbert Guérin, qui avait tout construit
15:26avec ses bénévoles,
15:28avec tout son cœur, qu'il a fait pendant 30 ans.
15:30C'était son club. Il est parti en trois mois,
15:32très vite.
15:34J'ai jamais vu, dans toute ma carrière, une année noire,
15:36comme ça, même en tant que joueur.
15:38Et c'est Gilbert,
15:40qui a perdu 6-7 matchs
15:42entre 1990 et 1995.
15:44Et le club se relève petit à petit.
15:46On atterrit,
15:48même si je pense qu'on est aussi
15:50à la croisée des chemins à la fin de saison.
15:52Maintenant, on est en N2.
15:54Il y a l'incain qui monte.
15:56On voit que Bordeaux, malgré les millions
15:58qu'ils ont,
16:00alors qu'ils ont un déficit incroyable,
16:02ils feront la différence.
16:04Pour l'expliquer aux auditeurs, le budget de Bordeaux,
16:06par rapport au vôtre ?
16:086 millions. Nous, on est 1,6 million.
16:10Donc là, vous ne jouez pas dans la même cour ?
16:12Non, mais ça ne fait pas tout.
16:14Il y a un statut, il y a des choses.
16:18Pour moi, l'année la pire,
16:20même physiquement, même mentalement,
16:22parce qu'il a fallu que je remplace,
16:24pendant une journée, avant qu'on reprenne Michel Audrin,
16:26Damien Haut.
16:28C'était une année très noire.
16:30Cette année, je pense que,
16:32hormis le pépin de Tahiti,
16:34de Coupe de France.
16:36C'est une saison de transition pour l'USA ?
16:38Ce n'est pas de transition.
16:40Quand vous avez 1,6 million, vous avez 5 clubs
16:42qui n'ont plus de budget que nous.
16:44Déjà, c'était le maintien ?
16:46Oui, c'était de l'atterrissage,
16:48comme disait mon président.
16:52On a la chance d'avoir un actionnaire
16:54qui nous soutient.
16:56Pour l'instant.
16:58Il est clair qu'il faut structurer
17:00et changer de mentalité
17:02pour penser que dans l'avenir,
17:04ce sera les jeunes du club
17:06qui comportent superbe en Gambardella.
17:08Essayer de garder nos gamins.
17:10Entre les 18 joueurs
17:12et la 23ème place dans le groupe pro,
17:14il faut que ce soit des gamins.
17:16Le club qui rayonne
17:18par les jeunes,
17:20qui sont en 8ème de finale de la Coupe Gambardella.
17:22C'est génial.
17:24Il y a une place en quart de finale à aller chercher le 2 mars prochain.
17:26Ce serait incroyable.
17:28Ils ont déjà égalé le record.
17:30Emilien Joba
17:32et sa petite troupe Cartonne.
17:34Ils ont été très bons.
17:36Gilbert, l'image de la Savranche
17:38en 17 ans nationaux,
17:40en 19 ans nationaux,
17:42en R1, en R2.
17:44C'était une championnate aiguë
17:46que Gilbert a construit, Guérin,
17:48pendant des années.
17:50Il faut trouver un autre mode.
17:52Mais pour ça,
17:54il faut aussi se réveiller
17:56pour d'autres choses.
17:58Il faut prendre le taureau par les cornes
18:00pour avoir un vrai projet.
18:02Sinon, ce sera compliqué.
18:04La parole à Pierre Bachado, à West France.
18:06Xavier, tu viens de parler
18:08de l'avenir.
18:10Au mois de mai,
18:12cela fera 3 ans que tu es directeur sportif
18:14de l'USA.
18:16Est-ce que là, en 7 mi-février,
18:18tu commences déjà à penser à la saison prochaine ?
18:20Est-ce que tu te dis que tu seras là cet été
18:22à la rentrée ?
18:24Ou tu commences à dire que ça fait déjà beaucoup,
18:26pour que les auditeurs comprennent ?
18:28Est-ce que tu commences à penser à la suite ?
18:30Oui, secrètement.
18:32J'ai vécu une année,
18:34même physiquement,
18:36très très dure l'an dernier.
18:38Mentalement, le départ de Gilbert,
18:40tout le monde...
18:42On commençait à faire une paire
18:44intéressante,
18:46avec son charisme,
18:48et ça a été pour moi un choc.
18:50Puis derrière, la chute,
18:52parce que certaines décisions
18:54n'ont certainement pas été prises,
18:56ce n'était pas facile.
18:58Là, je me laisse
19:00quelques temps pour réfléchir,
19:02pour voir s'il y a un vrai projet de mise en route.
19:04Les mots, c'est beau,
19:06mais il y a aussi la mise en place
19:08de plein de choses.
19:10On verra au mois de mai, avec les actionnaires.
19:12Il est clair que
19:14j'ai pas coupé depuis quasiment un an et demi,
19:16il est temps que les choses soient
19:18claires pour moi aussi.
19:20Je vous remercie, Xavier Gravelen, d'avoir été avec nous,
19:22sortif de l'USA Branch,
19:24bon retour sur 40 ans.
19:26Merci de votre accueil, vous êtes privilégié,
19:28parce que c'est la première fois que je parle du Stade Manet.
19:30Bonne chance à eux et aux supporters,
19:32il faut continuer à les soutenir, même si ça va mal.

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