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Helène Laporte, députée RN du Lot-et-Garonne, s'est spécialisée dans les questions agricoles. Dans sa circonscription, elle rencontre régulièrement producteurs, éleveurs et viticulteurs. Dans le contexte de colère du monde agricole, elle fait remonter leurs revendications au gouvernement en interpelant régulièrement la ministre de l'Agriculture. Son action s'inscrit aussi dans une stratégie mise en place par le Rassemblement national pour séduire l'électorat agricole.

C'est une partie essentielle du travail parlementaire qui est de nouveau mise en lumière à travers ce reportage où les journalistes de la rédaction suivent un député dans sa circonscription pour expliquer son travail sur le terrain. C'est aussi un voyage sur un territoire, avec ses enjeux locaux, et une rencontre avec ses habitants. Suivez votre député sur LCP !

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Transcription
00:00C'est un canard ! Il n'a pas le nez, il a un bec et puis voilà !
00:08Et donc là, il y aura le foie gras et également tout ça découpe au niveau du canard ?
00:12C'est ça, oui, le magret, tout ce qui est valorisé.
00:15C'est une fierté du sud-ouest le canard ?
00:16Ah bah oui, bien sûr !
00:17Il y a beaucoup de recettes à base de canard, le confit de canard, le magret de canard, le foie gras bien évidemment,
00:22pour lequel on est très fiers parce qu'on essaye de nous vendre du canard vegan, mais non, le foie gras c'est ça en fait, ça vient du canard.
00:30Bonjour, Hélène Laporte, députée de la seconde circonscription du Lot-et-Garonne.
00:40J'interroge régulièrement les ministres de l'Agriculture sur les problèmes de normes, sur les problèmes de concurrence déloyale,
00:45sur les problèmes de juste revenu de l'agriculteur et nous serons ici aujourd'hui dans le Lot-et-Garonne pour voir les problématiques des différentes filières.
00:52La circonscription d'Hélène Laporte est une grande ferme.
00:57La Nouvelle-Aquitaine est la première région agricole de France et même d'Europe.
01:02Le Lot-et-Garonne, avec plus de 5000 exploitations recensées, en est un pilier spécialisé dans les fruits et légumes.
01:10Et c'est justement un fruit sec qui concentre aujourd'hui l'attention de la députée, la noisette.
01:17Une fierté du Lot-et-Garonne, 55% de la production nationale y est concentrée.
01:23Hélène Laporte se rend sur une exploitation. Hiver oblige, pas encore de noisettes dans les arbres, mais ça va venir.
01:32On est en pleine floraison ?
01:34Ah oui, ça y est.
01:35Alors là on voit bien, la pointe rouge au bout du bourgeon, c'est la fleur femelle qui fera les noisettes.
01:40Donc là on a une teinte idéale pour la noisette avec du froid et du soleil pour faire la pollinisation des noisettes pour la récolte 2025.
01:48D'accord.
01:49Mais ces conditions idéales sont gâchées par la menace d'un nuisible devenu le cauchemar des producteurs.
01:56D'ailleurs, son nom semble tout droit sorti d'un film d'horreur, la punaise diabolique.
02:02Hop, je vous ai enfermés dans la boîte.
02:05Voilà, normalement, avec le froid qu'il fait, elle ne devrait pas s'envoler.
02:09Voilà, vous avez des punaises au fond.
02:11Qu'est-ce qu'il y a de la punaise diabolique ?
02:14Pas longtemps.
02:16Même si elle s'échappe, ce n'est pas trop grave.
02:18Bon, je ne vais pas te ramener avec moi chez moi.
02:20Donc elle arrive à piquer à travers la coquille pour aller se nourrir.
02:25Vous voyez toutes les piqûres qu'il y a eues sur ces amandes-là.
02:28Et l'eau varie entre 8% et 35% de piqûres de punaises.
02:32L'année dernière, on avait estimé sur 32 millions de chiffres d'affaires qu'on avait eu une perte sur la valeur récolte de 13,6 millions.
02:40Cette année, on doit être autour de 30 millions de pertes.
02:42Ça met en danger toute la filière.
02:43Si on refait une mauvaise année cette année, on saute comme les copains.
02:47Pour protéger les noisettes de la punaise, il existe une molécule efficace, l'acétamipride.
02:53De la famille des néonicotinoïdes, elle est autorisée partout dans le monde, y compris en Europe, jusqu'en 2033.
03:00Mais interdite en France depuis 2018.
03:03Un cas de surtransposition.
03:06On a voulu « laver plus blanc que blanc ».
03:08Et c'était aussi un dogme écologiste.
03:10Mais là où il y a quand même une grosse hypocrisie, dans ce cas-là, pourquoi consomme-t-on de la noisette venue de Turquie ?
03:15Où il n'y a pas de cahier des charges.
03:16Ils ont 244 molécules en Turquie.
03:19C'est ce qu'il faut voir.
03:20Et chaque fois que vous achetez cette confiserie très connue, le Ferrero, vous ne savez pas la noisette, d'où elle vient à l'intérieur.
03:25Au bout d'un moment, c'est juste être honnête.
03:27Ce que je demande, j'interpelle la ministre.
03:29Déjà, débattons du sujet.
03:31Après, forcément, on est sur un hémicycle divisé.
03:33Mais est-ce qu'on ne peut pas commencer étape par étape ?
03:35On pourrait faire déjà une proposition de loi uniquement sur la réautorisation de l'acétamipride, avec un délai.
03:39Avec simplement, parce que c'est ce qu'ils demandent, un alignement sur 2033, comme les autres européens.
03:44On pourrait juste commencer par ça.
03:47La noisette n'est pas la seule culture menacée dans le Lot-et-Garonne.
03:51Une autre filière appelle à l'aide depuis plusieurs années, la viticulture.
03:57Sur ce vignoble de l'appellation Côte-du-Marmandais, les vignes commencent à être taillées.
04:03La députée est avec le président de la cave coopérative.
04:07Son ennemi à lui, cette année, l'excès de pluie.
04:11Les vignes ont poussé dans l'eau, noyées.
04:13Le froid, les bourgeons ne se sont pas développés.
04:15Et les premiers bourgeons qui étaient sortis, ils sont venus inhiber la pousse des autres.
04:19Une, deux, trois, quatre, cinq, six.
04:22Six gras passent en 20 grammes.
04:24On est à la moitié, on est à 50% de la récolte.
04:26C'est ça.
04:27On est à 30 hecto pour 60.
04:28Pour 60.
04:29Donc là, c'est même pas rentable.
04:31Qualitativement, c'est très bien.
04:33Mais c'est pas, voilà.
04:35Sur ces vignes-là, l'objectif, c'est de faire 60.
04:37Et qualitativement, c'est très bien.
04:38Donc du coup, il va y avoir une augmentation du prix de la bouteille ou pas du tout ?
04:41Ah non, pas du tout, pas du tout, pas du tout.
04:43Ça, les acheteurs ne veulent rien savoir.
04:46Entre les pluies trop abondantes, les sécheresses ou le gel,
04:50les aléas climatiques affectent la vigne à un rythme toujours plus soutenu.
04:56La coopérative, qui regroupe 70 viticulteurs,
05:00enchaîne, année après année, les pertes en volume.
05:04Ce que demande son président, c'est une révision de l'assurance climat.
05:09Les indemnisations sont aujourd'hui calculées
05:12en se basant sur les cinq dernières années de production.
05:16On se base en réalité sur des rendements réels pour le calcul
05:21et non pas sur les rendements qu'on aurait dû faire
05:24si l'événement climatique n'était pas intervenu.
05:27Dernière la moindre des cinq dernières années,
05:29si vous avez des récoltes qui ne sont pas bonnes,
05:31de toute façon, l'indemnisation va être dérisoire également.
05:35Ces dispositifs d'assurance sont fixés par l'Organisation mondiale du commerce.
05:40Pas évident pour une députée seule d'obtenir une révision.
05:44Alors, le président de la coopérative appelle à l'union politique sur ce sujet.
05:51Au niveau de l'hémicycle,
05:52si tous les députés pouvaient se renseigner dans leur circonscription,
05:56le son de cloche serait le même.
05:58Et le rapporter, bien sûr, à madame la ministre,
06:00donc vraiment qu'elle mette la pression.
06:03Sinon, on ne peut pas le faire.
06:04Il n'y a vraiment que l'État français qui peut venir sauver son agriculture.
06:08De toute façon, la ministre, c'est son rôle aussi de revenir
06:11pour arriver à renégocier ce genre d'indemnisation et ce mode de calcul.
06:15Je vous la prends en disant que les ministres se sont un peu succédés.
06:19Moi, plusieurs reprises, j'ai interpellé par écrit.
06:21Il y a vraiment une urgence à sauver ce savoir-faire, à trahisser.
06:26Mais vraiment, vraiment.
06:27Si on veut pouvoir s'adapter au changement climatique,
06:31pour moi, c'est la priorité.
06:33Mais la lutte contre le changement climatique aux origines de ces difficultés
06:38fait-elle vraiment partie des priorités du Rassemblement national ?
06:43Alors ça, excusez-moi, on rentre, je suis désolée,
06:45mais dans la caricature du programme du Rassemblement national.
06:48Moi, j'adore la terre comme les autres.
06:49Je ne suis pas moins écologique que les autres.
06:51Et ça commence également par consommer local.
06:53Et la consommation locale, le Rassemblement national était pionnier en la matière.
06:58Consommer local pour limiter les importations,
07:02un argument écologique mais aussi économique pour la députée.
07:07Le Rassemblement national défend la stratégie dite du patriotisme économique.
07:12Et cela concerne de près une autre filière implantée dans la circonscription,
07:17la tomate.
07:21Ses serres abritent l'une des plus grosses exploitations du Lot-et-Garonne.
07:25À la tête de l'entreprise, Jean-François Faux se bat depuis des années
07:30pour obtenir un prix de vente satisfaisant.
07:32Mais il doit affronter la concurrence étrangère, notamment marocaine,
07:37qui produit à un coût inférieur.
07:40Déjà, nous n'avons pas le souhait qu'ils aient à gagner.
07:43Eux, ils ne mettent pas tout ça en œuvre, c'est-à-dire du paillage,
07:47ils n'ont pas des tubes en acier pour chauffer.
07:49Mais l'équipement coûte de l'argent.
07:51Eux, ils n'en ont pas besoin.
07:52Ce n'est pas des serres, c'est des piquets en bois avec des filets.
07:57Ce n'est même pas du plastique qu'ils ont.
07:59Tout ça, ce n'est pas les mêmes investissements.
08:01Nous, on est à 7 mètres de haut.
08:02La main-d'œuvre, le coût d'énergie aussi, parce que je fais la serre.
08:06Moi, je demande que lorsqu'il y a la production la plus optimale,
08:09notamment entre juin et septembre, soit on baisse le contingent,
08:12ce qui serait très bien, c'est-à-dire qu'on en importe moins,
08:15ou sinon qu'on revoie les droits de douane.
08:18Mais c'est quelque chose qu'il faut voir au niveau européen.
08:20J'en ai parlé à de nombreuses reprises à Mme la ministre, Mme Genevard,
08:23parce qu'il faut commencer au bout d'un moment une négociation à ce niveau-là.
08:27On ne peut pas laisser là encore complètement s'effondrer la filière de la tomate.
08:31Ça fait partie de notre patrimoine, de notre culture.
08:33Ici, vous êtes près de Marmande, la tomate marmandaise,
08:36c'est quelque chose qui rayonne au niveau national.
08:39Jean-François Faux est un producteur engagé,
08:42membre actif de la Coordination rurale,
08:45un syndicat agricole très implanté dans le département.
08:49Il a profité de la venue de la députée
08:52pour inviter d'autres membres et organiser un échange.
08:57C'est une situation générale catastrophique.
08:59Bien sûr, il y a toutes les filières qui sont impactées maintenant.
09:02On est polarisé du monde entier.
09:04C'est-à-dire qu'on accepte des choses que d'autres pays européens n'acceptent pas.
09:08Pour moi, on subit le lobbying écologiste depuis 30 ans
09:12parce que que ce soit de droite ou de gauche,
09:14ils font de la courbe aux écologues, on les voit.
09:18Classée à droite, la Coordination rurale
09:21prête une oreille attentive au discours du Rassemblement national.
09:26Jordan Bardella s'est rendu au mois de novembre
09:29dans la circonscription d'Hélène Laporte
09:31pour rencontrer des responsables du syndicat.
09:34Son discours semble avoir séduit.
09:37Au cours d'aujourd'hui, le plus problématique du moment,
09:40c'est quand même un peu lui.
09:42Et ça, on peut le dire aussi en général.
09:45Quand on voit le score du Front national aux Européennes...
09:48Il n'y a pas que les agriculteurs qui votent quand même.
09:51Et puis en même temps, ce n'est pas Noldeup,
09:53c'est quand même des gens qui votent.
09:54Vous, vous trouvez que c'est le parti qui répond le plus à vos inspirations ?
09:57Personnellement, oui.
09:58Un syndicat, c'est sa politique quand même.
10:00Je préfère le dire parce qu'il y a toujours un syndicat, c'est sa politique.
10:03Jordan Bardella est venu, il a rencontré des agriculteurs.
10:06Il y avait des agriculteurs qui étaient syndiqués ou pas.
10:08Mais on ne peut pas quand même...
10:11Parce que je vois un petit peu venir la question,
10:13c'est-à-dire l'amalgame, toujours l'ACR, Rassemblement national.
10:15Non.
10:17Au-delà des liens sur le terrain avec la coordination rurale,
10:21à Paris, les députés Rassemblement national
10:24mettent le paquet dans l'hémicycle pour séduire l'électorat agricole.
10:29Beaucoup d'entre eux sont élus de circonscription rurale.
10:32Ils multiplient les interventions sur ce thème.
10:35La situation de notre agriculture est dramatique
10:38et l'action du gouvernement n'encourage pas à l'optimisme.
10:42On demande des actes, car l'agriculture se meurt.
10:46Sans viticulture, c'est tout un pan de l'économie française qui s'effondre.
10:49Nos paysans, déjà accablés par les normes,
10:52n'ont aucune alternative pour s'en sortir.
10:54Ils se sont trahis et abandonnés.
10:58Hélène Laporte arrive à une réunion de députés RN.
11:03Bonjour à tous.
11:08Au sein du groupe à l'Assemblée nationale,
11:10elle est devenue une référente sur les questions agricoles.
11:15Au niveau de la censure, il y a eu la FNSEA qui l'a regrettée.
11:19Mais au niveau des autres syndicats,
11:21ils ont bien évidemment convenu que ça n'aurait rien changé.
11:24Ils sont toujours dans l'attente d'un prix rémunérateur,
11:27de la concurrence déloyale.
11:29Le problème au niveau des droits sociaux et des acquis sociaux des agriculteurs.
11:34Donc le débat de demain va y avoir certainement un constat
11:38qui va être refait par l'ensemble des groupes politiques.
11:41Ce débat, évoqué par la députée,
11:43est organisé à l'initiative du RN.
11:47La ministre Annie Gennevard va être interrogée sur la crise agricole.
11:52Quand la séance débute, Hélène Laporte occupe le rôle de rapporteure.
11:56Elle est la première à monter à la tribune.
11:59Dans son discours, elle va enchaîner les allusions aux problématiques de sa circonscription,
12:04en particulier sur la filière noisette.
12:08Concernant la cétamipride,
12:09il est urgent qu'une majorité soit trouvée pour sa réautorisation.
12:12Nos producteurs Lotte et Garonnet,
12:14qui pèsent pour 60% de la production nationale de noisettes,
12:17attendent un engagement gouvernemental ferme.
12:20Je rappelle que le Parlement est souverain.
12:23Vous allez avoir à examiner cette question
12:26avec une proposition de loi sénatoriale
12:29qui propose de revenir sur cette interdiction.
12:33Cette proposition de loi pourrait répondre à la demande d'Hélène Laporte,
12:37mais la députée se méfie.
12:39Le texte ne porte pas spécifiquement sur la cétamipride,
12:43comme elle l'aurait voulu.
12:45Élue de l'opposition,
12:47elle n'a pas la main pour imposer les mesures exactes qu'elle souhaiterait,
12:50mais dans la logique de conquête du pouvoir du RN,
12:54son travail doit permettre,
12:56pour reprendre les termes du parti,
12:58de préparer l'alternance.
13:01C'est sûr que sur le terrain des affaires,
13:03on ferait les choses différemment.
13:05On voudrait avancer, on renégocierait au niveau de Bruxelles,
13:08parce que les choses se disent, il faut aussi proposer.
13:10Moi, j'irais dans la négociation, mais sur plein de choses.
13:13Il faut sortir du bureau, aller sur le terrain
13:16et proposer des choses pragmatiques
13:18pour que les agriculteurs puissent avancer.
13:21Marine Le Pen, depuis deux ans,
13:23demande aux députés de son groupe
13:25de se spécialiser afin d'être en capacité demain
13:28de gouverner.
13:30Ministre de l'Agriculture d'un gouvernement RN,
13:33Hélène Laporte assure ne pas se projeter aujourd'hui
13:37dans cette éventualité.
13:48Sous-titrage Société Radio-Canada

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