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00:0013h-14h, Europe 1-13h.
00:03Europe 1-13h, dernière partie sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud et avec vous aujourd'hui Céline Raphaël Stanville et Gilles-William Gonnadel.
00:11Et on est ensemble jusqu'à 14h, on va parler de ce sujet, l'une des figures de l'Etat islamique, Adrien Guillal, actuellement détenu en Syrie, qui demande à être transféré en France.
00:22Alors je rappelle qu'il a notamment prêté sa voix aux revendications des attentats de Nice et de Magnanville en 2016, et pour son avocat, Etienne Manjot, qui était l'invité de Pascal Praud ce matin, il vaut mieux qu'il soit en France qu'en Syrie.
00:35On peut portraitiser tout à fait légitimement Adrien Guillal comme un ennemi public, mais je crois que la France, elle est bien plus en danger en laissant Adrien Guillal en Syrie, dans le nord-est syrien, dans cette espèce de chaudron en pleine conflictualité.
00:51Les ennemis publics, il vaut mieux les avoir sous la main, dans nos prisons, judiciarisés avec nos juges, avec nos lois. Et je rappelle que la justice antiterroriste ne tremble pas, elle est plutôt implacable, comme on l'a vu ces derniers temps.
01:04Et dans la foulée, je vous propose d'écouter la réaction justement de Christophe Cuvie, secrétaire national du syndicat de police Unité, qui ne comprend pas ce rapatriement.
01:14C'est pas parce qu'on se revendique être français, surtout quand on a fait le choix, encore une fois, d'abandonner la France, de cracher dessus et de se dire qu'on veut un califat au nom d'une cause, de venir chouiner derrière pour dire en fin de compte je suis français, je préfère rester français.
01:28Ça raviverait avec Magnanville et même avec Nice, parce qu'en fait il faudrait rouvrir des assises et des jugements, donc ça replongerait encore toutes les parties prenantes dans un procès qui serait long, douloureux pour toutes les familles.
01:40On se dit qu'après tout, lui aussi il a commis des méfaits peut-être là-bas où il est enfermé, et que c'est le droit aussi des Kurdes de le garder en prison, parce qu'il a commis des méfaits dans leur pays.
01:51Gilles-William Gonaldel.
01:53Je vous mentirai en disant que je suis très sensible à l'argument de mon confrère, l'avocat du terroriste.
01:59C'est peut-être un bon avocat, je ne le connais pas, mais je ne suis pas sûr que ce soit un très bon stratège.
02:03Avocat des trois familles de terroristes françaises.
02:05Le plus de kilomètres entre moi, la France et ce type-là.
02:11Donc vous n'êtes pas d'accord quand il dit, je pense que c'est beaucoup plus sûr pour les français qu'il soit dans une prison française judiciarisée.
02:17Il veut nous expliquer qu'il souhaite en vérité que son client soit à l'intérieur d'une prison sécurisée où il ne pourrait pas bouger.
02:28Parce qu'il est dans un chaudron.
02:30Ils sont tous très maltraités semble-t-il dans cette prison.
02:34Dans ce camp kurde.
02:36Si vous savez, je vous assure que j'ai d'autres soucis que le bien-être de ce terroriste-là.
02:43Ça choque énormément les victimes d'attentats de Nice.
02:47J'approuve complètement le discours que je viens d'entendre de ce responsable.
02:51Et puis vous savez, on s'habitue à tout.
02:53Je ne trouve pas qu'on parle énormément du procès du terroriste de la Basilique de Nice.
03:02Malheureusement, tous les médias ne sont pas comme Europe 1.
03:07J'écoute dans mon devoir de vigilance l'audiovisuel du service public.
03:13Je peux vous dire qu'ils sont très discrets par rapport à cette affaire-là.
03:18C'est un discours suicidaire, sauf pour l'avocat qui fait son boulot, que de vouloir s'aider à ce monsieur.
03:30Raphaël St-Ville, sur l'argumentaire de l'avocat des trois djihadistes français.
03:36Il fait son travail d'avocat.
03:38J'imagine que les textes doivent lui permettre d'avancer un certain nombre d'arguments
03:43pour essayer désespérément de faire revenir son client.
03:47Mais pour aller plus loin...
03:49C'est sa mère qui a demandé son patrimoine.
03:52C'est vrai qu'en la matière, la France a raison.
03:56C'est une consense depuis des années.
03:59Ne répond pas favorablement aux demandes des familles qui demandent le rapatriement de leurs enfants djihadistes.
04:06C'était en 2022 que la Cour européenne des droits de l'homme
04:12condamne la France pour son inaction à ne pas répondre aux demandes des familles
04:17sans que pour autant la France ne rapatrie les terroristes.
04:23Mais on voit qu'on est vraiment sur le fil.
04:29Après, ce qui est certain, c'est que ces terroristes qui sont aujourd'hui aux mains des soldats du Kurdistan
04:36probablement que leur vie n'est pas très enviable.
04:40Mais je ne crois pas qu'ils aient pu faire preuve de beaucoup de sentiments à l'égard des français.
04:46Abou Oussama Alphorand Saoui, qui était la voix de ceux qui se sont félicités de l'attentat de Nice notamment.
04:57Il a martyrisé la France. Il l'a ensanglotté. Il a abandonné la France.
05:03Il a fait sécession. Il est parti combattre avec Daesh.
05:08Honnêtement, je ne crois pas qu'il ne faille verser une larme sur ces conditions de rétention.
05:13Est-ce qu'il a une chance selon vous, effectivement, de revenir ?
05:16Est-ce que la cour administrative qui doit donner sa décision dans les prochaines semaines a une chance de valider cette demande ?
05:20D'abord, effectivement, moi non plus, mon stock compassionnel n'est pas assez grand pour pleurer pour ces gens-là là-bas, premièrement.
05:26Deuxièmement, oui, malheureusement, parce que comme l'a très bien dit Raphaël,
05:30ils peuvent aussi invoquer la cour européenne des droits de l'homme.
05:35Tellement pour les droits de l'homme que c'est une cour qui a condamné la France
05:41parce que la France ne voulait pas qu'un Algérien, même pas un Français,
05:44qu'un Algérien qui avait tué des Français soit renvoyé en Algérie
05:49parce qu'il y avait des risques pour sa vie en Algérie.
05:52Autrement dit, c'est une cour qui préfère ménager la vie éventuelle d'un terroriste en Algérie
06:01que la vie des Français en France.
06:04A ce degré, si vous voulez, de fausse humanité et d'inhumanité vraie,
06:10vous comprenez dans quel système judiciaire nous vivons encore.
06:16Et tant que nous vivrons dans le cadre d'un système qui privilégie la cour européenne des droits de l'homme,
06:23nous ne sommes pas sortis de l'auberge.
06:26Et je rappelle que pour l'instant, la France a uniquement procédé au rapatriement d'enfants,
06:29en 1966, et de 57 femmes entre 2022 et 2023.
06:34Et ils ont ensuite cessé ces opérations malgré plusieurs condamnations internationales,
06:37dont celle en 2022 de la Cour européenne des droits de l'homme dont vous venez de parler.

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