L'affaire du tableau controversé débouche sur les premières auditions. C'est le président de l'association Envie santé qui, le premier, à déférer à sa convocation. Celles de l'artiste ayant peint cette œuvre et du commissaire de l'exposition devraient se tenir la semaine prochaine. Ils ont tous deux accepté de se confier devant la caméra de -Richard GARNIER-, pour réaffirmer que ce tableau n'était autre qu'une œuvre artistique illustrant le non-lieu, toujours frappé d'appel.
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00:00Votre argument c'est toujours de dire que c'était une oeuvre artistique bien évidemment
00:06suite aux non-lieux prononcés dans le cadre du Clair d'École.
00:09Oui, je n'ai rien de plus à ajouter que ça en fait.
00:13Et justement comment ça vous est venu cette idée de réaliser ce tableau ?
00:17C'est instinctivement, comment dire, sous le climat de l'Aquajou depuis toujours en
00:25fait.
00:26C'est vraiment une espèce de répression, de dictature au limite.
00:32Comme j'ai reçu des commentaires, c'est une idée qui est dans la tête de tout le
00:37monde en fait, cette revendication.
00:41C'est un état d'esprit, c'est une idéologie entre guillemets, c'est une revendication.
00:47Justement, un non-lieu c'est quand même pesant quand on sait que 95%, 98% de la population
00:52antillaise en général a été infectée, contaminée en tout cas par ce pesticide.
00:57Jusqu'à maintenant, l'eau est encore contaminée, on continue de la boire, il n'y a aucune
01:02solution qui est proposée.
01:03D'ailleurs justement quand on essaye de réclamer, c'est « taisez-vous ».
01:08Avec le rôle du Président de la République tout de même mis en avant ?
01:11Je dirais plutôt le rôle du gouvernement, du pouvoir, des gens qui gèrent et qui décident
01:17à la place de ceux qui sont concernés en fait.
01:22C'est sûr que c'est ça.
01:24Vous êtes son régisseur, est-ce que ça vous a étonné cette démarche du Président
01:31de la République d'attaquer en dénonciation calomnieuse, pour incitation au crime quand même ?
01:36Je suis surpris parce que c'est la meilleure façon de faire parler de l'œuvre.
01:41Alors s'il voulait nous faire disparaître l'œuvre, faire disparaître le travail des
01:47artistes, c'est raté parce que finalement maintenant on en parle dans le monde entier.
01:52Il y a des articles qui apparaissent dans des journaux jusqu'en Amérique.
01:57Donc si c'était pour nous faire taire, si c'était pour arrêter le combat contre
02:02le longueuil, contre le chlordécone, c'est raté parce que finalement ça va permettre
02:09de remettre l'affaire du chlordécone sur la table.
02:12Vous êtes l'un des artistes de ce collectif ici, vous avez participé à plusieurs œuvres
02:18d'ailleurs de fresques dans ce centre des arts et de la culture, c'est votre manière
02:23d'exprimer ce que vous pensez de tout ce qui se passe dans la société guadeloupéenne ?
02:28Alors quand je crée, que ce soit de la musique ou de la peinture, je me contente de créer
02:36sans intention.
02:37Il n'y a pas d'arrière-pensée ?
02:38Il n'y a pas d'arrière-pensée.
02:39Il y a juste une création, il y a une idée et il faut que je la matérialise, que ce
02:44soit musicalement, picturalement, peinture, sculpture, et c'est souvent, tout le temps
02:50au final, la suite qui dévoile l'ampleur des réactions, les critiques, les références,
03:00les sentiments, les ressentis que chaque personne me rapporte et c'est souvent ça qui donne
03:06une dimension, qui explique mon oeuvre.
03:08Moi, à la base, je ne sais pas forcément pourquoi je peins les choses, je les peins
03:12juste et je me contente de les sentir.
03:14Et on en trouve également, bien sûr, sur des murs un peu partout dans nos points de
03:17répit.
03:18Merci beaucoup en tout cas de le répondre à notre question.
03:20Merci à vous, merci.