Embarquement pour la Méditerranée, aujourd'hui très menacée. La pollution, la hausse des températures et la pêche illégale déstabilisent fortement l'écosystème marin. Est-il possible d'enrayer ces phénomènes ? Pouvons-nous encore sauver la Méditerranée ?Jean-Pierre Gratien reçoit en plateau l'ancienne députée européenne Caroline Roose, le professeur en écologie marine, Didier Gascuel, et le Président du Plan Bleu, Guillaume Sainteny.LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP : https://bit.ly/2XGSAH5 Suivez-nous sur les réseaux ! Twitter : https://twitter.com/lcpFacebook : https://fr-fr.facebook.com/LCPThreads : https://www.threads.net/@lcp_anInstagram : https://www.instagram.com/lcp_an/TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_anNewsletter : https://lcp.fr/newsletterRetrouvez nous sur notre site : https://www.lcp.fr/#LCP #documentaire #debat
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NewsTranscription
00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:16Bienvenue à tous.
00:00:17Embarquement pour la Méditerranée dans ce débat doc
00:00:21aux côtés de l'ONG Sea Shepherd, fondée par Paul Watson,
00:00:25pour commencer, à travers le documentaire
00:00:27qui va suivre, les sentinelles de la mer.
00:00:30On y suit, vous allez le voir.
00:00:31Une campagne menée par un groupe de volontaires
00:00:34de cette ONG écologiste autour des côtes siciliennes
00:00:38et calabresses pour lutter à la fois contre la pollution
00:00:41et la pêche illégale en mer.
00:00:43Je vous laisse le découvrir,
00:00:45et je vous retrouverai juste après sur ce plateau,
00:00:48en compagnie de l'ancienne députée européenne Caroline Rose,
00:00:51du professeur en écologie marine Didier Gascuel
00:00:54et du spécialiste du développement durable Guillaume St-Tony.
00:00:59Avec eux, nous nous interrogerons sur l'avenir de l'une des mers
00:01:03parmi les plus menacées au monde sur le plan écologique,
00:01:07la Méditerranée. Bon doc.
00:01:10Musique douce
00:01:12...
00:01:22...
00:01:28Quand on évoque le nom de Sea Shepherd,
00:01:30on pense immédiatement au combat épique de Paul Watson
00:01:33contre les baleiniers russes et japonais.
00:01:35Action coup de poing de militants activistes,
00:01:38les armements des navires sont associés à jamais
00:01:40à cet ONG engagé dans la protection des océans.
00:01:43Sans oublier Brigitte Bardot,
00:01:45prenant la défense des bébés phoques dans les années 80.
00:01:48...
00:01:50Mais que sont devenus les Sea Shepherd ?
00:01:52Quels sont leurs combats d'aujourd'hui ?
00:01:55...
00:02:01Début mai, l'ONG rassemble ses troupes en Sicile
00:02:04pour sa prochaine campagne contre la pollution et le braconnage.
00:02:08Nous retrouvons un groupe de volontaires en plein préparatif.
00:02:11Ils s'apprêtent à embarquer sur le Sea Eagle
00:02:14pour une durée de cinq mois.
00:02:18Dès son arrivée à bord,
00:02:19le coordinateur des opérations en Méditerranée, Andrea Morello,
00:02:23rassemble l'équipage pour le lancement de la campagne.
00:02:37...
00:03:06L'équipage est composé d'une vingtaine de personnes
00:03:09venues de milieux et d'horizons différents.
00:03:11Allemagne, Australie, Belgique, Italie, France, Angleterre.
00:03:14Jeunes volontaires, côtois marins expérimentés.
00:03:18Au-delà de leurs différences, ils semblent unis par une même passion.
00:03:21...
00:03:57...
00:04:12La Méditerranée est une des mers les plus menacées
00:04:14et les plus poluées de la planète.
00:04:17Depuis quelques années, Sea Shepherd y multiplie les opérations
00:04:20contre les dispositifs de pêche illégaux et le braconnage,
00:04:23principalement au nord de la Sicile,
00:04:25une zone convoitée par les pêcheurs de thon et d'espadon.
00:04:30L'enjeu est de taille quand on sait que 30 % du poisson vendu
00:04:33sur le pourtour méditerranéen provient de la pêche illégale.
00:04:36...
00:04:43A la tombée de la nuit, toutes les ouvertures sont minutieusement fermées.
00:04:47Nous éteignons les lumières,
00:04:49le système d'identification GPS est désactivé.
00:04:52Le Sea Eagle devient un vaisseau fantôme.
00:05:22...
00:05:45Nous patrouillons dans l'obscurité à petite vitesse,
00:05:48à une vingtaine de kilomètres de la côte.
00:05:50...
00:06:10Après de longues heures à scruter l'horizon,
00:06:12Julian, le capitaine, aperçoit un chalutier au mouvement suspect.
00:06:17Pour ne pas se faire repérer, les moteurs sont coupés.
00:06:20L'annexe est mise à l'eau et part en reconnaissance.
00:06:50Le bateau contrôlé n'a visiblement rien à se reprocher.
00:06:55Par acquis de conscience, Andrea Morello avertit quand même
00:06:57les autorités de sa rencontre avec les pêcheurs.
00:07:00...
00:07:04Le lendemain matin, les gardes-côtes découvrent deux filets dérivants
00:07:08à l'endroit même où était stationné le chalutier pendant la nuit.
00:07:13Bien entendu, impossible de prouver que ces filets ont été posés
00:07:16par ce pêcheur et non par un autre braconnier.
00:07:20...
00:07:28Les filets dérivants sont interdits depuis 2002
00:07:31par l'Union européenne et les Nations unies.
00:07:33Appelés parfois murs de la mort,
00:07:35conçus pour cibler le thon rouge et l'espadon,
00:07:38ces filets tuent un grand nombre d'animaux marins,
00:07:40comme les dauphins, les tortues de mer ou encore les requins.
00:07:44Autant d'espèces protégées par les traités internationaux.
00:07:47...
00:08:09On a des oignons marinés, des mouches grillées, des fruits frits,
00:08:14On a du papier de bacon, c'est ce que nous faisons, du bacon à l'aide du riz.
00:08:18Puis on a de la brusquette, c'est ce que je fais.
00:08:23Ça va sur une feuille de lait de romaine au lieu de du pain.
00:08:28C'est le plus dur de la chaîne.
00:08:30Oui, sans arrêt.
00:08:31Sans arrêt.
00:08:32Sans arrêt.
00:08:33En mauvais ou en bon temps, vous devez travailler.
00:08:34Vous devez toujours travailler.
00:08:35Les gens ont faim.
00:08:36Les gens doivent manger.
00:08:38Même s'ils sont malades.
00:08:40Ma première campagne.
00:08:42Personnellement, j'ai toujours voulu faire partie de Direct Action,
00:08:47plutôt que de travailler, vous savez, par des petitions,
00:08:52des petitions, des petitions.
00:08:54C'est loin de la réalité de la situation,
00:08:57vous savez, signer des choses et faire des choses comme ça.
00:08:59Donc, j'ai vraiment voulu participer à Sea Shepherd,
00:09:02parce que Sea Shepherd est Direct Action.
00:09:04Direct Action, où vous pouvez voir que vous arrêtez des choses,
00:09:07en ce moment.
00:09:14Ah, c'est l'un des boutons de la radio.
00:09:24Oui, regardons ce qu'ils utilisent.
00:09:27Mais on va devoir le remettre, parce que c'est légal.
00:09:38C'est un bouillon de radio.
00:09:40Un bouillon de radio de pêche.
00:09:42Donc, les pêcheurs peuvent trouver leurs bouillons plus tard,
00:09:45quand ils reviennent pour eux.
00:09:46Ils peuvent scanner pour eux.
00:10:08Si l'organisation traque toujours les prédateurs,
00:10:11elle travaille le plus souvent en collaboration avec les autorités
00:10:14pour interpeller polveurs et braconniers.
00:10:20Du coup, là, on va au sud,
00:10:22et dans cinq minutes, on va se diriger à l'ouest.
00:10:27C'est beaucoup d'attente pour peu d'action,
00:10:30mais après, c'est pour ça qu'on est là aussi.
00:10:32Il faut patrouiller et il faut être là au bon moment,
00:10:34on s'arrivera.
00:10:35C'est pas tous les jours qu'il y aura de l'action, ça, on le sait.
00:10:37Mais le principal, c'est d'être là au bon moment,
00:10:39donc on s'arrivera.
00:10:43J'ai commencé avec Sea Shepherd il y a sept ans.
00:10:45J'ai fait deux campagnes à terre.
00:10:47Et en 2016, j'ai rejoint le bateau,
00:10:49et depuis, je suis à plein temps sur le bateau.
00:10:57En Belgique, j'habite à 250 kilomètres de la côte,
00:11:00donc je n'étais vraiment pas destiné à tomber amoureux de ça,
00:11:03mais c'est vraiment les cassettes de Cousteau
00:11:05qui m'ont donné envie de découvrir l'océan.
00:11:07Quand j'ai commencé à grandir,
00:11:08j'ai découvert vraiment ce qu'il s'y passait,
00:11:10que ce n'était pas juste la beauté des requins
00:11:12et des animaux marins qui avaient un problème dans les océans,
00:11:15donc il faut agir pour essayer de les protéger,
00:11:17avant qu'il ne soit trop tard.
00:12:04Bonsoir.
00:12:05Comment s'appelle votre bateau ?
00:12:10Non, on ne l'entend pas.
00:12:12Ah, alors on le voit plus proche.
00:12:14Quel type de pêche faites-vous ?
00:12:16Nous faisons la petite règle de 10 centimètres,
00:12:20la petite dérivante.
00:12:22D'accord, j'ai compris.
00:12:23C'est une petite règle de 10 centimètres.
00:12:25C'est une petite règle de 10 centimètres.
00:12:27C'est une petite règle de 10 centimètres.
00:12:29C'est une petite règle de 10 centimètres.
00:12:32D'accord, j'ai compris.
00:12:33C'est en eau, alors ?
00:12:34Oui, oui.
00:12:35C'est au fond.
00:12:37Mais à quelle heure vous tirez dessus ?
00:12:39Nous attendons la lune.
00:12:40Si la lune arrive, nous attendons.
00:12:42Parce que, disons, on ne pêche que peu et rien.
00:12:46Ce n'est pas la soirée.
00:12:48Oui.
00:12:53Nous passons la nuit en maraude entre la côte calabrèse et la Sicile.
00:12:57C'est l'occasion d'observer les pêcheurs
00:12:59et de contrôler la légalité des engins de pêche,
00:13:01mais aussi d'afficher notre présence.
00:13:07Il pêche avec une machine à pêcher.
00:13:10Regarde, il te donne le côté.
00:13:12Tu peux aller sur le côté.
00:13:15Ah, je le connais, je le connais.
00:13:17C'est de l'Ippari.
00:13:19Bonjour !
00:13:21Bonjour !
00:13:22Comment vas-tu ?
00:13:24Comment vas-tu ?
00:13:25Mal, on a trouvé un morceau de bois, il n'y a rien.
00:13:28Qu'est-ce que vous pêchez ?
00:13:30Avec de la laine ?
00:13:32Oui, avec de la laine, puis on change la laine si il y en a.
00:13:36Malheureusement, rien.
00:13:38Rien à faire.
00:13:39Continuons à pêcher.
00:13:40Je pense qu'on est plus chanceux.
00:13:42Merci, bonne journée.
00:13:59C'est comme un jeu.
00:14:01On doit trouver un moyen d'arriver un peu avant eux,
00:14:06mais pas trop,
00:14:08sinon ils te voient et ils ne pêchent pas illégalement.
00:14:11Ils pêchent légalement.
00:14:14On commence à comprendre comment ils travaillent,
00:14:17comment ils jouent le jeu.
00:14:21Et donc, on veut gagner cette partie-là.
00:14:24C'est un peu comme un jeu.
00:14:26C'est comme un jeu.
00:14:27C'est comme un jeu.
00:14:28C'est comme un jeu.
00:14:29C'est comme un jeu.
00:14:30C'est comme un jeu.
00:14:31C'est comme un jeu.
00:14:32C'est comme un jeu.
00:14:33C'est comme un jeu.
00:14:34C'est comme un jeu.
00:14:35C'est comme un jeu.
00:14:36C'est comme un jeu.
00:14:37C'est comme un jeu.
00:14:38C'est comme un jeu.
00:14:39C'est comme un jeu.
00:14:40C'est comme un jeu.
00:14:41C'est comme un jeu.
00:14:42C'est comme un jeu.
00:14:43C'est comme un jeu.
00:14:44C'est comme un jeu.
00:14:45C'est comme un jeu.
00:14:46C'est comme un jeu.
00:14:47C'est comme un jeu.
00:14:48C'est comme un jeu.
00:14:49Le bateau est une petite usine qui tourne 24 heures sur 24.
00:15:18Les changements de car rythment la vie à bord.
00:15:21Tandis que certains prennent leur repas,
00:15:24d'autres sont sur le pont, sur la passerelle ou à la surveillance des machines.
00:15:49Le bateau est techniquement prêt à entrer et sortir du port.
00:15:53Désolé.
00:15:54Pour le remplir de l'eau de la jacquette et des poissons,
00:15:58est-ce que c'est juste le conteneur ?
00:15:59Je n'en ai aucune idée.
00:16:00Je n'en ai aucune idée.
00:16:01Je ne l'ai jamais vu.
00:16:02Je ne l'ai jamais vu.
00:16:03Ok, cool.
00:16:04Ok, Marc.
00:16:05J'ai travaillé sur des bateaux commerciaux auparavant
00:16:07et je n'ai plus aimé ça à un moment donné.
00:16:11Mais parce que je voulais faire autre chose
00:16:13et ne pas juste travailler pour mon argent
00:16:15et m'asseoir à la chaise à la maison
00:16:18et voir que le monde brûle,
00:16:20je voulais vraiment faire autre chose.
00:16:27J'aime vraiment travailler dans un environnement de travail si agréable comme celui-ci
00:16:32et faire quelque chose de sensible avec la profession que j'ai appris.
00:16:37Et c'est très sensible ce que nous faisons.
00:16:46Sans le département de l'ingénieur, les bateaux n'alleraient pas n'importe où.
00:16:50Je pense que c'est mon action.
00:17:45Je vous rappelle qu'il n'est pas permis de faire n'importe quel type d'activité dans la zone A.
00:17:50Nous commençons par le fait que la seule barque en transit est un objet de signalement.
00:17:57L'arrière B est certainement la plus complexe,
00:17:59parce qu'elle est plus étroite que l'arrière A,
00:18:04et c'est l'arrière où les dérogues sont les plus communs.
00:18:09Les bénévoles se répartissent avant la tombée de la nuit par groupe de deux
00:18:13sur les 15 kilomètres de la réserve naturelle.
00:18:38Le commandant de la barque, César, nous sommes à l'alteur de la barque 27.
00:18:45Je sais que nous sommes peut-être un peu hors d'horloge,
00:18:47mais nous avons vu un garçon sur les couloirs et un garçon immédiatement submergé.
00:18:53Je ne peux pas m'approcher pour comprendre ce genre d'action qu'ils font.
00:18:59Je ne peux pas m'approcher pour comprendre ce genre d'action qu'ils font.
00:19:05Je vais me déplacer un instant avant de faire un autre point,
00:19:09je vais essayer de voir mieux.
00:19:11Jusqu'à ce qu'il confirme, je vais peut-être lui appeler.
00:19:34Il n'y a rien.
00:20:05Rosa, Rosa, Andréa, je passe.
00:20:07Andréa, Rosa, Rosa, je passe.
00:20:15C'est un bateau qui passe, mais hors de l'alignement.
00:20:27Bonjour, je suis César, du Sea Shepherd d'Italie.
00:20:31Bonjour, je suis César, du Sea Shepherd d'Italie.
00:20:34Une courtesie, nous avons un bateau en pleine zone A.
00:20:38C'est une barque blanche d'environ 4 mètres,
00:20:44et un petit bateau à limiter, en réalité, entre A et B.
00:20:48La petite barque est exactement sous le phare,
00:20:51mais à environ 30-40 mètres de la roche.
00:20:54Il y a deux bateaux ?
00:20:55Oui, il y en a deux, oui.
00:20:57Il s'est rapproché, peut-être qu'il est entré dans la zone A.
00:21:01Nous avons à gauche et à droite.
00:21:03Donc il nous faudrait un drone pour comprendre...
00:21:05Exactement, la précision.
00:21:07Donc si tu restes ici, si tu considères que c'est le bon endroit,
00:21:10je vais au bunker pour essayer d'intercepter la petite,
00:21:13si elle essaie de rentrer.
00:21:14Nous arrivons maintenant au bunker,
00:21:16parce que la barque qui pesait dans la zone A,
00:21:18donc dans l'arrière-marine protégée,
00:21:20essaie de rentrer dans le port.
00:21:22Nous, au long de la route, nous avons deux équipes
00:21:24positionnées de manière intermédiaire,
00:21:26et nous allons à la partie finale
00:21:28pour essayer de coordonner l'activité
00:21:30avec la guerre costière qui arrive avec les voitures.
00:21:39C'est un pêcheur autorisé,
00:21:41confirmé aussi par la guerre costière.
00:21:43Le numéro du pêcheur est un autorisé à peser dans la zone B.
00:21:46Le problème, c'est qu'il arrive en ce moment dans la zone A.
00:21:50Il veut faire le furbo.
00:21:52Si il fait le furbo, nous l'obtenons.
00:21:57Prévenus par Cesare,
00:21:59les gardes-côtes arrivent de Syracuse.
00:22:20Ils ne vont pas là-bas.
00:22:26Les gardes-côtes ne s'approchent pas du bateau de pêche,
00:22:29mais se contentent d'un contrôle visuel et font demi-tour.
00:22:33De son côté, Cesare a perdu la trace du second bateau
00:22:36qui s'est évanoui dans le port de Syracuse.
00:22:57Le lendemain matin,
00:22:59nous retrouvons un second groupe de volontaires
00:23:01à l'autre bout de la réserve naturelle.
00:23:04Ils ont patienté toute la nuit à l'abri d'un bunker
00:23:07lorsque deux individus pénètrent dans l'eau.
00:23:12Déguisés en touristes,
00:23:13Giulia et Federica sont envoyés en éclaireuse pour prendre des photos.
00:23:27Le bateau de pêche est en train d'arriver à Syracuse.
00:23:46Deux divers sont en train d'obtenir de l'eau
00:23:49avec des masques et des nets pour pêcher.
00:23:56Le bateau de pêche est en train d'arriver à Syracuse.
00:24:02Le capitaine de l'aéroport est venu.
00:24:05J'espère que cette fois-ci, c'est la bonne.
00:24:22Oh non, ils sont sortis avec des sacs.
00:24:26Le bateau de pêche est en train d'arriver à Syracuse.
00:24:42On voit qu'ils ont la nette
00:24:44et qu'ils changent.
00:24:45Ils ont mis des masques et des sacs dedans.
00:24:47Ils sont allés prendre de l'eau avec la nette.
00:24:57On va sortir ?
00:24:58Oui.
00:24:59On va sortir ?
00:25:00Qu'est-ce que vous faites ?
00:25:01On se bat.
00:25:02On se bat ?
00:25:03On se bat ?
00:25:04On se bat ?
00:25:05On se bat ?
00:25:06On se bat ?
00:25:07On se bat ?
00:25:08On se bat ?
00:25:09On se bat ?
00:25:10On se bat ?
00:25:11On se bat ?
00:25:12On se bat ?
00:25:13On se bat ?
00:25:14On se bat ?
00:25:15On se bat ?
00:25:16On se bat ?
00:25:17On se bat ?
00:25:18On se bat ?
00:25:19On se bat ?
00:25:20On se bat ?
00:25:21On se bat ?
00:25:22On se bat ?
00:25:23On se bat ?
00:25:24On se bat ?
00:25:25On se bat ?
00:25:26On se bat ?
00:25:27On se bat ?
00:25:28On se bat ?
00:25:29On se bat ?
00:25:30On se bat ?
00:25:31On se bat ?
00:25:32On se bat ?
00:25:33On se bat ?
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00:25:35On se bat ?
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00:25:38On se bat ?
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00:25:41On se bat ?
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00:25:49On se bat ?
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00:25:51On se bat ?
00:25:52On se bat ?
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00:26:00On se bat ?
00:26:01On se bat ?
00:26:02On se bat ?
00:26:03On se bat ?
00:26:04On se bat ?
00:26:05On se bat ?
00:26:06On se bat ?
00:26:07On se bat ?
00:26:08On se bat ?
00:26:12Nous avons reçu aujourd'hui une envoie pour Bé beginning
00:26:15de Chopper Mouton avec la police de Paris pour la surtout
00:26:20aller chercher des biles
00:26:22pour faire des clics sur les oiseaux de sperme.
00:26:26Les oiseaux de sperme font de très longues pêches,
00:26:3045 minutes, une heure,
00:26:33pour chercher l'animal.
00:26:35Nous appelons ça la phase basse,
00:26:37où l'animal arrive dans la profondeur
00:26:40et commence à chercher les poissons,
00:26:42émettant des clics,
00:26:44et ils reviennent sur la surface
00:26:47sans produire de son.
00:26:52Les oiseaux de sperme
00:26:55sont en train de chercher les poissons.
00:26:59Les oiseaux de sperme
00:27:02sont en train de chercher les poissons.
00:27:06Les oiseaux de sperme
00:27:09sont en train de chercher les poissons.
00:27:13Les oiseaux de sperme
00:27:16sont en train de chercher les poissons.
00:27:19Les oiseaux de sperme
00:27:22sont en train de chercher les poissons.
00:27:26Les oiseaux de sperme
00:27:29sont en train de chercher les poissons.
00:27:33Les oiseaux de sperme
00:27:36sont en train de chercher les poissons.
00:27:40Les oiseaux de sperme
00:27:43sont en train de chercher les poissons.
00:27:46Les oiseaux de sperme
00:27:49sont en train de chercher les poissons.
00:27:54Les oiseaux de sperme
00:27:57sont à peu près 600 individus
00:28:00vivant dans la territoire méditerranéenne.
00:28:04Par exemple,
00:28:06les oiseaux de sperme
00:28:09sont un bon indicateur
00:28:12de bonne santé générale
00:28:15la santé générale de l'écosystème des îles.
00:28:19Si tu ne les vois pas,
00:28:21tu peux assumer que tout le monde d'autre est en trouble.
00:28:38C'est vraiment un ballon d'avance !
00:28:40On va jouer au basketball !
00:29:11Je suis optimiste,
00:29:13parce que je crois qu'il peut y avoir une fin
00:29:16à l'écosystème des îles,
00:29:18à l'écosystème de l'eau,
00:29:20à l'écosystème de l'eau,
00:29:22à l'écosystème de l'eau,
00:29:24à l'écosystème de l'eau,
00:29:26à l'écosystème de l'eau,
00:29:28à l'écosystème de l'eau,
00:29:30à l'écosystème de l'eau,
00:29:32à l'écosystème de l'eau,
00:29:34à l'écosystème de l'eau,
00:29:36à l'écosystème de l'eau,
00:29:38à l'écosystème de l'eau,
00:29:40à l'écosystème de l'eau,
00:29:42à l'écosystème de l'eau,
00:29:44à l'écosystème de l'eau,
00:29:46à l'écosystème de l'eau,
00:29:48à l'écosystème de l'eau,
00:29:50à l'écosystème de l'eau,
00:29:52à l'écosystème de l'eau,
00:29:54à l'écosystème de l'eau,
00:29:56à l'écosystème de l'eau,
00:29:58à l'écosystème de l'eau,
00:30:00à l'écosystème de l'eau,
00:30:02à l'écosystème de l'eau,
00:30:04à l'écosystème de l'eau,
00:30:06à l'écosystème de l'eau.
00:30:36Nous venons tout juste de terminer notre petit-déjeuner, lorsqu'une étrange digue flottante apparaît
00:30:42à l'horizon.
00:30:43Andrea explique qu'il s'agit d'une cage à thon tirée à petite vitesse par un chalutier.
00:30:48Capturés par des pêcheurs locaux, les thons sont rassemblés dans des nasses géantes
00:30:58pour être transportés à Malte où ils sont engraissés.
00:31:00Ce système est légal puisque ces captures respectent les quotas fixés par l'Union
00:31:10Européenne.
00:31:11L'équipage constate impuissant que cette cage contient plus de 6000 poissons.
00:31:16Le problème de la cage à thon, c'est l'économie qui est derrière cette organisation.
00:31:30Le pêcheur italien vend à un prix irrisoire le produit pêché à un grosseur généralement
00:31:42maltais.
00:31:43Il revend ce produit à un prix dix fois plus élevé que celui d'un acheteur japonais.
00:31:52Même si nous disons qu'il y a un double des thons qu'il y avait il y a 4 ans, qu'il
00:32:01y a trois fois les thons qu'il y avait en 2010, nous parlons du 30% de la quota.
00:32:07Le triple de 2010 est le 30%, il manque encore le 70% et c'est très dangereux.
00:32:12Si les thons disparaissent, toute la façade sous le thon qui n'a plus de prédateur,
00:32:16les sardines augmenteront et détruiront complètement la façade inférieure.
00:32:21Nous aurons donc un déséquilibre qui portera à notre extinction.
00:32:27C'est pour cela qu'il est essentiel de protéger l'océan pour protéger notre
00:32:32espace.
00:32:33A la tombée de la nuit, l'équipage aperçoit une série de flotteurs au large de l'île
00:32:53de Salina.
00:32:54A l'aide d'une caméra thermique, le courat peut s'approcher sans danger dans l'obscurité.
00:33:01Nous sommes libres sur la droite, n'est-ce pas?
00:33:03Oui.
00:33:12Alors, allons-y.
00:33:21Va droit sur la barre.
00:33:25Arrête, arrête.
00:33:27Arrête, arrête.
00:33:31Non, je ne sais pas pourquoi c'est si lourd.
00:33:36C'est très lourd.
00:33:37Parce qu'il va jusqu'au fond à 2000 mètres.
00:33:41C'est très lourd, cette chose-là.
00:33:44J'ai peur.
00:33:45C'était mon réflexe.
00:33:51Alors, ici, il y a la règle.
00:33:57Ok, c'est ferretard.
00:34:00Le ferretard est de 18 centimètres.
00:34:04C'est exactement 18 centimètres.
00:34:07C'est bon, les gars.
00:34:31Bonjour.
00:34:35Il n'y a plus de lumière.
00:34:39Il y a deux lumières et une cartouche.
00:34:49Un bateau de pêche se présente sur zone quelques heures plus tard
00:34:52et commence à remonter les filets.
00:34:57Nous sommes loin, mais je vois bien.
00:35:01Je veux dire, il n'y a pas de lumière.
00:35:04Bonsoir.
00:35:07Bonsoir.
00:35:14Les pêcheurs refusent de répondre aux questions d'Andrea
00:35:17et continuent à remonter leurs filets en ignorant notre présence.
00:35:21Raphaël, tu filmes ?
00:35:22Oui.
00:35:28C'est tranquille, mais…
00:35:43La spade, ils la gardent où ?
00:35:51On va voir s'il y a encore un pêche.
00:35:53Ne perdons pas l'entrée et l'exit du pêche à la spade,
00:35:55parce que c'est un réacteur.
00:35:57J'ai pris le pêche à la spade.
00:35:59C'est sur l'aéroport.
00:36:04C'est un pêcheur que nous avons reçu en flagrance d'une pêche illégale,
00:36:09non déclarée, non réglementée,
00:36:11avec une chaîne dérivante illégale de type ferretard.
00:36:15En ce moment, nous le suivons jusqu'où il arrivera.
00:36:18Si il arrive dans un port, nous le suivrons jusqu'au port.
00:36:21Si la guardia costiera réussira à intervenir,
00:36:23nous le conséguirons directement dans les mains de la justice.
00:36:29Prévenus par radio,
00:36:30les garde-côtes attendent le chalutier dans le port de Salina
00:36:33afin de saisir l'objet du délit.
00:36:37Dès notre arrivée au port,
00:36:38nous sommes pris à partie par un groupe de pêcheurs
00:36:40qui a eu vent de notre intervention.
00:36:48Je veux que tu sois dans mes mains.
00:36:50Je serai là et tu seras là.
00:36:52Au contraire.
00:36:53Si tu ne peux pas le prendre,
00:36:55avec un kilomètre de chaîne,
00:36:57et la dérivante illégale,
00:36:59je ne peux pas prendre le tonneau avec le palangaro.
00:37:02Je ne peux pas prendre l'alalunga.
00:37:04Mais nous,
00:37:05si tu étais dans mes mains,
00:37:06si tu étais sur le bateau,
00:37:07qu'est-ce que tu ferais ?
00:37:08Alors, la dérivante est impossible
00:37:11que je vous fasse utiliser en ce moment,
00:37:14parce que c'est en train de tuer encore les animaux marins.
00:37:17Donc, tu ne pourras jamais utiliser...
00:37:19Nous aurons l'asthme.
00:37:20Parce que jusqu'à ce qu'il y ait les capodoglis,
00:37:23avec les dérivantes,
00:37:24nous tous, les dérivantes,
00:37:26nous les retirerons du maré.
00:37:27Les capodoglis, vous trouvez la marque 18
00:37:29toujours celle large ?
00:37:3018, malheureusement.
00:37:32La large, tu sais où nous l'avons trouvée ?
00:37:34Nous l'avons trouvée devant Salina,
00:37:3645,
00:37:37et elle avait des étoiles,
00:37:40des pêcheurs,
00:37:41beaucoup d'étoiles,
00:37:42mais elle n'était pas sur les capodoglis.
00:37:44Si il y avait une règle,
00:37:46tout le monde pourrait aller boire.
00:37:48Parlons-en clair,
00:37:49parce que cette pêche illégale ne s'élèvera jamais.
00:37:51Parce que les gens, malheureusement,
00:37:53n'ont plus d'endroit où aller.
00:37:54C'est risqué.
00:37:55C'est risqué.
00:37:56Il n'y a plus de pêche,
00:37:57mais tu sais qu'il y a quelque chose...
00:37:58Maintenant, dans tout le monde,
00:37:59le Méditerranée
00:38:00est le maré le plus surutilisé du monde.
00:38:03Donc, nous sommes en ce moment
00:38:04dans une situation dramatique,
00:38:05tous ensemble.
00:38:06C'est quelque chose que...
00:38:07Mais tu sais qui fait ça ?
00:38:08Finir le maré.
00:38:09La base du dialogue
00:38:12doit toujours partir de la légalité.
00:38:15Donc, si quelque chose n'est pas permis,
00:38:17nous ne pouvons pas le faire,
00:38:18parce que si tu le fais,
00:38:20rien ne peut se créer
00:38:21sans avoir d'abord la légalité.
00:38:37Le Conrad navigue désormais
00:38:38entre le Stromboli et la côte sicilienne,
00:38:40où se trouvent des failles
00:38:41de 2000 à 3000 mètres de profondeur.
00:38:43Ici, des cachalots sont régulièrement observés
00:38:46par les pêcheurs
00:38:47et les habitants de l'archipel.
00:39:11Si, comme nous pensons,
00:39:12il y en a, et il y en a beaucoup,
00:39:15alors il devient encore plus important
00:39:17de protéger cette zone,
00:39:18parce qu'elle deviendra encore plus exposée
00:39:22à la pêche illégale.
00:39:25Et donc, le Capodoglio,
00:39:26comme espèce à risque d'extinction,
00:39:28devra être encore plus protégée.
00:39:41Regarde les dauphins.
00:39:43Ils sont venus ici.
00:39:45Ils sont là, sur la porte.
00:40:10Carretta, carretta.
00:40:26Les jours se suivent et se ressemblent.
00:40:28Du plastique, des poubelles
00:40:29et encore du plastique.
00:40:31Mais toujours pas de cachalots à l'horizon.
00:40:37Cette situation préoccupe l'équipage.
00:40:39On commence à perdre espoir.
00:40:45Le dernier grand mammifère marin
00:40:46aperçu dans l'archipel
00:40:48a été observé en 2020
00:40:49lors de la précédente campagne.
00:40:54Ce cachalot, surnommé Fourier par l'équipage,
00:40:57s'est retrouvé entravé dans un filet dérivant.
00:41:03Il a pu être filmé par Carmelo Isgro,
00:41:05un plongeur sous-marin.
00:41:10Dans un premier temps,
00:41:11l'animal s'est laissé approcher.
00:41:13Son corps a pu être dégagé,
00:41:15mais il s'est affolé
00:41:16et sa queue est restée entravée.
00:41:19Depuis, personne ne sait ce qu'il est devenu.
00:41:23Il ne pouvait faire autrement.
00:41:31Il ne pouvait plus dire...
00:41:34Il n'y a plus rien sur lui.
00:41:37Il n'a plus rien.
00:41:40Il ne peut plus dire non.
00:41:43Ce n'est pas le moment.
00:41:44Il n'en a que quelques mots.
00:41:47Il ne peut plus dire non.
00:41:49...
00:42:17C'est ici, c'est ici, on y est.
00:42:19C'est ici, on y est.
00:42:21C'est ici, on y est.
00:42:23C'est ici, on y est.
00:42:25C'est ici, on y est.
00:42:27C'est ici, on y est.
00:42:29Je veux le sentir.
00:42:31On a trouvé un cap d'oeil.
00:42:33On a trouvé un cap d'oeil au final.
00:42:35Juste à la dernière mille.
00:42:37C'est ici, c'est ici en dessous.
00:42:39On entend avec le micro.
00:42:41Et maintenant on va avec le micro et les binoculaires
00:42:43pour voir, pour comprendre
00:42:45si on a trouvé un cap d'oeil.
00:42:47On va voir si on a trouvé un cap d'oeil.
00:43:15C'est ici qu'on va faire la sanctuarisation de la zone.
00:43:45C'est ici, on y est.
00:43:47C'est ici, on y est.
00:43:49C'est ici, on y est.
00:43:51C'est ici, on y est.
00:43:53C'est ici, on y est.
00:43:55C'est ici, on y est.
00:43:57C'est ici, on y est.
00:43:59C'est ici, on y est.
00:44:01C'est ici, on y est.
00:44:03C'est ici, on y est.
00:44:05C'est ici, on y est.
00:44:07C'est ici, on y est.
00:44:09C'est ici, on y est.
00:44:11C'est ici, on y est.
00:44:13C'est ici, on y est.
00:44:15C'est ici, on y est.
00:44:17C'est ici, on y est.
00:44:19C'est ici, on y est.
00:44:21C'est ici, on y est.
00:44:23On y est.
00:44:25On y est.
00:44:27C'est làстаточно loin d'ici.
00:44:29C'est làucison d'ici.
00:44:31Ça s'éteint.
00:44:33C'est làucissons.
00:44:35Qu'est-ce qu'on fait là-bas?
00:44:37On prend des receptacles
00:44:40qu'on laisse tirer sur la mer
00:44:42mais quand même, c'est si soutenu !
00:44:59En septembre, le gros de la saison de pêche est derrière nous.
00:45:03Mais les braconniers anticipent déjà la prochaine campagne.
00:45:07Depuis une dizaine d'années, ils utilisent un nouveau type de piège
00:45:09pour attirer le thon et les spadons,
00:45:11des DCP, des dispositifs de concentration de poissons.
00:45:42Chaque spadon a un ancre sur le bas,
00:45:45et des kilomètres de lignes de polypropylène
00:45:48attachées à une série de flottes sur la surface.
00:45:52Et à ces flottes, il y a des objets pour caster un peu de nuage.
00:45:56Et parce qu'il y a une zone nuageuse,
00:45:59l'écosystème commence à se développer autour de la nuage.
00:46:02Et après quelques semaines, vous avez des petits poissons
00:46:04qui attirent de plus grands poissons, qui attirent de plus grands poissons.
00:46:07Et finalement, vous avez un écosystème entier
00:46:09dans lequel les poissons peuvent s'enrouler
00:46:12et attirer de grands poissons.
00:46:24Le problème avec les spadons, c'est que c'est un poisson très non-discriminatoire.
00:46:28L'écosystème entier est attiré par les poissons.
00:46:31Et en plus, il y a un risque d'entanglement.
00:46:40C'est une tâche lente et délicate,
00:46:43de plier ces lignes.
00:46:46Et nous devons le faire assez lentement,
00:46:49parce que le poids de l'ancre signifie que la ligne est sous très haute tension.
00:46:52Et donc, nous devons y aller assez lentement.
00:47:03Le travail n'est pas toujours excitant.
00:47:06Ce n'est pas toujours facile.
00:47:09Quand vous faites des vols de bateaux
00:47:12et vous traquez des bateaux de poisson en Antarctique,
00:47:15la difficulté est là si vous avez un long jour à plier des lignes
00:47:18dans le soleil chaud.
00:47:21Vous êtes ici sur le deck pendant 10 heures,
00:47:24et ça peut être du travail très dur.
00:47:27Mais c'est réconfortant, c'est super réconfortant de voir le plastique
00:47:30s'enlever sur le deck.
00:47:33C'est un peu intimidant quand vous réalisez qu'il y a peut-être 10 000 de ces lignes ici.
00:47:35Nous pouvons plier une ligne chaque heure,
00:47:38une ligne chaque deux heures,
00:47:41et nous serons ici jour après jour après jour.
00:47:44Ça vous donne une idée de la taille du problème,
00:47:47de la grandeur du problème.
00:47:50L'année dernière, nous avions 450 kilomètres,
00:47:53450 kilomètres,
00:47:56de lignes Polypro.
00:47:59Mais cette année, ce n'est pas un défi,
00:48:02mais il y en aura plus.
00:48:06Médium stage, medium stage.
00:48:1311h30, short, medium stage.
00:48:17C'est vrai que c'est facile d'être déprimé.
00:48:2112h30, short stage.
00:48:24Ça peut être difficile de se concentrer sur un problème particulier
00:48:28et d'y mettre votre cœur.
00:48:31Mais je pense que c'est aussi important de reconnaître,
00:48:33en tant qu'individu,
00:48:36votre capacité et votre influence.
00:48:39J'ai participé à de nombreuses campagnes
00:48:42où j'ai senti que mes actions ont eu de grandes répercussions,
00:48:45et ça m'a été très satisfaisant.
00:48:48J'ai aussi participé à de petites activités locales
00:48:51dans ma communauté à la maison, en Tasmanie, en Australie,
00:48:54où je pense globalement et actue localement.
00:48:57C'est l'une des manières les plus empowrantes
00:49:00d'être environnementaliste, d'être activiste
00:49:03et d'avoir un rôle à jouer.
00:49:06Si nous ne trouvons pas l'un avant 6h,
00:49:09nous allons partir en mode drift pour la nuit.
00:49:33Au large de l'île Paris, un bateau de pêche
00:49:36a brusquement éteint ses feux de navigation
00:49:39et semble remonter un filet dans l'obscurité.
00:49:43L'annexe est immédiatement mise à l'eau et part en reconnaissance.
00:50:04L'annexe de l'île de Paris est en train d'éteindre ses feux de navigation.
00:50:08Le bateau de pêche est en train d'éteindre ses feux de navigation.
00:50:12Le bateau de pêche est en train d'éteindre ses feux de navigation.
00:50:16Le bateau de pêche est en train d'éteindre ses feux de navigation.
00:50:20Le bateau de pêche est en train d'éteindre ses feux de navigation.
00:50:24Je l'ai vu tomber dans l'eau.
00:50:27Est-ce qu'il y a un point où on peut le voir ?
00:50:29Je l'ai vu tomber dans l'eau.
00:50:32Ils ont tombé le filet dans l'eau.
00:50:35Allons-y.
00:50:38Les feux de navigation.
00:50:48Bonsoir.
00:50:50Bonsoir.
00:50:54Excusez-moi.
00:50:55On s'était demandé pourquoi vous avez fermé les lumières.
00:51:00Quand nous sommes passés, vous aviez les lumières de la Côte d'Ivoire allumées.
00:51:05Nous ne sommes pas fermés.
00:51:07Ah, vous êtes fermés.
00:51:09Vous voulez aller à Bordeaux ?
00:51:11Non, non.
00:51:13Comment non ?
00:51:15Nous ne pouvons pas venir visiter et voir ce genre de pêche.
00:51:20Non, non.
00:51:21Qu'est-ce qu'il y a ?
00:51:23Quoi ?
00:51:45Les filets illégaux,
00:51:46sont immédiatement saisis par les douanes.
00:51:49Quant aux pêcheurs,
00:51:51ils risquent de perdre sa licence à vie,
00:51:53et de voir son bateau immobilisé.
00:52:03C'est un pêcheur,
00:52:05qui est mort à cause d'une pêche illégale.
00:52:09La célèbre pêche illégale qui a tué notre bateau.
00:52:12A cause de l'opération CISO,
00:52:15nous sommes ici et nous pouvons documenter ce qui se passe dans la Côte d'Ivoire.
00:52:20Nous collaborons avec la Guadalfinanza et les autorités italiennes,
00:52:25et le résultat de notre première approche est un succès extrême.
00:52:42Les actions de Sea Shepherd sont beaucoup moins spectaculaires qu'en d'autres temps.
00:52:47Sont-elles pour autant moins efficaces ?
00:52:50Lors de cette campagne,
00:52:52moins d'une dizaine de braconniers ont été arrêtés.
00:52:55Mais les équipages du Sea Eagle et du Conrad,
00:52:58ont permis la saisie de centaines de dispositifs de pêche illégaux.
00:53:01Des tonnes de plastique ont été ramassées.
00:53:05Finalement,
00:53:07ce qui m'a le plus surpris,
00:53:09c'est l'optimisme de l'équipe.
00:53:10Ce qui m'a le plus surpris,
00:53:12c'est l'optimisme de Sofia, de Roberta, de Célim et des autres,
00:53:15face à ce combat à l'assisif.
00:53:17Sans doute, parce que le fait de participer à des actions concrètes,
00:53:21les pieds dans le réel,
00:53:23donne le sentiment de pouvoir changer le cours des choses.
00:53:29Les Sentinelles de la mer, documentaire écrit et réalisé par Laurent Luteau,
00:53:33où nous venons donc de suivre le quotidien d'une campagne menée par l'ONG écologiste Sea Shepherd,
00:53:38fondée par Paul Watson autour des côtes siciliennes et calabraises,
00:53:43pour lutter à la fois contre la pollution et la pêche illégale en mer,
00:53:47qui déstabilisent hautement l'écosystème marin.
00:53:50L'occasion pour nous maintenant, sur ce plateau de débats doc,
00:53:53en compagnie de nos invités,
00:53:55de nous interroger sur l'avenir de l'une des mers parmi les plus menacées au monde,
00:54:00sur le plan écologique, la mer Méditerranée.
00:54:03Et avec nous pour cela, sur ce plateau, Didier Gastuel, pour commencer.
00:54:06Bienvenue à vous.
00:54:08Votre professeur en écologie marine à l'Institut Agro,
00:54:12qui est installé à Rennes, dans Nile-et-Vilaine, bien entendu.
00:54:15Votre dernier ouvrage s'intitule « La pêche écologie manifeste pour une pêche vraiment durable »,
00:54:22et il a été publié aux éditions KUAE.
00:54:25Également avec nous, Caroline Rose.
00:54:27Bienvenue à vous, Caroline Rose, ancienne députée européenne Europe Écologie-Les Verts,
00:54:31c'est entre 2019 et 2024,
00:54:34et votre dernier ouvrage s'intitule, lui, « Pour les océans,
00:54:36vers une autre politique européenne de la pêche ».
00:54:41Il est disponible aux éditions Les Petits Matins.
00:54:44Puis enfin, avec nous, Guillaume St-Tony.
00:54:46Bienvenue à vous.
00:54:48Vous êtes un spécialiste du développement durable et président du Plan Bleu,
00:54:51un centre d'expertise du développement et de l'environnement au service des 21 pays de la Méditerranée.
00:54:59On reviendra sur le dernier rapport de Plan Bleu, c'est tout frais,
00:55:03il date de janvier dernier,
00:55:04qui n'est pas très optimiste, lui non plus,
00:55:07sur la situation environnementale de la Méditerranée.
00:55:11On va bien sûr resituer cette mer sur une carte.
00:55:15Pour commencer, cette mer semi-fermée, avec trois rives,
00:55:19vous le voyez sur cette carte,
00:55:22la rive nord, bien entendu, avec notamment la côte française,
00:55:26la rive orientale, avec notamment la Turquie,
00:55:30et puis la rive sud avec les pays d'Afrique du Nord,
00:55:34mais aussi l'Egypte, pour l'essentiel.
00:55:3746 000 km de littoral, c'est 0,8 % de la superficie du globe,
00:55:42la Méditerranée, mais c'est tout de même 8 à 10 % de la biodiversité mondiale.
00:55:47Et puis, par ailleurs, deux chiffres, 360 millions de touristes par an
00:55:52passent d'une manière ou d'une autre par la Méditerranée,
00:55:55et 26 millions de croiséristes passent aussi par cette mer.
00:56:00On y reviendra peut-être un instant tout à l'heure.
00:56:04On va parler à la fois de la surpêche,
00:56:08illustrée dans le film que nous venons de voir,
00:56:11la pêche illégale, on va parler de la pollution,
00:56:14elle aussi illustrée avec ce film,
00:56:16et puis on va aussi parler du dérèglement climatique
00:56:19qui a de lourdes conséquences aujourd'hui en Méditerranée.
00:56:22On va commencer par la surpêche, avec ces chiffres
00:56:26que vous avez d'ailleurs communiqués il n'y a pas si longtemps
00:56:28dans le quotidien belge le soir.
00:56:3186 % des populations de poissons,
00:56:34autrement dit 29 espèces sur 34 en Méditerranée,
00:56:38sont surexploitées.
00:56:40On y pêche deux fois plus que le niveau considéré comme soutenable.
00:56:44Voilà ce que vous disiez, et ma question est,
00:56:46pourquoi ces chiffres ? Pourquoi ce constat ?
00:56:49Comment en arrive-t-on là ?
00:56:51C'est un phénomène qui est mondial.
00:56:53D'une manière générale, les pêcheurs augmentent leur pression de pêche
00:56:56et on va vers la surexploitation.
00:56:59La Méditerranée est un endroit où on a pris beaucoup de retard.
00:57:02Pendant très longtemps, on n'a pas fait les études scientifiques.
00:57:05On ne connaissait même pas l'état des populations
00:57:07et on n'a pas mis en place les régulations pour ça.
00:57:10Effectivement, on est arrivé dans cette situation.
00:57:12Yves Rémer publie également des bilans
00:57:14et ces bilans nous montrent qu'encore aujourd'hui,
00:57:17un poisson sur deux qui sont pêchés par les pêcheurs français en Méditerranée,
00:57:20on ne sait pas où en est la population.
00:57:24Est-ce qu'elle est surexploitée ? Est-ce qu'elle se porte bien ?
00:57:26On a un certain nombre d'indices qui montrent que beaucoup ne se portent pas bien
00:57:28et qu'on n'a pas réellement de diagnostic.
00:57:30Quand on n'a pas de diagnostic,
00:57:32on ne peut pas réellement prendre des mesures de gestion appropriées.
00:57:34Et sur les autres, aujourd'hui, il y a 9 poissons sur 10,
00:57:39parmi ceux pour lesquels on a le diagnostic,
00:57:42qui effectivement sont toujours en mauvais état,
00:57:44reviennent de populations en mauvais état surexploitées.
00:57:46Est-ce qu'on peut dire qu'en matière de pêche illégale,
00:57:50c'est le terme qu'on va utiliser dans ce film,
00:57:53ou de surpêche, la Méditerranée est un très mauvais élève
00:57:55à comparer avec d'autres bassins ?
00:57:59Oui, c'est globalement un mauvais élève.
00:58:02Pas forcément un des pires au milieu mondial.
00:58:04On en trouve probablement pire au niveau mondial.
00:58:06Mais c'est un endroit où il y a de la pêche illégale,
00:58:08mais c'est un endroit aussi où il y a de la pêche illégale,
00:58:10sur lesquels on ne met pas en place les mesures de régulation requises,
00:58:14ou du moins, on met en place des mesures de régulation insuffisantes.
00:58:17Alors, ça a un peu changé ces dernières années.
00:58:19C'est mis en place ce qu'on appelle le plan de gestion
00:58:21de la Ouest Méditerranée,
00:58:22qui a pris des mesures quand même, pour la première fois,
00:58:25très dures, et qui ont été très dures pour les pêcheurs.
00:58:27On leur a demandé de diminuer le nombre de jours
00:58:30auxquels ils pouvaient aller en mer.
00:58:32Et puis, il faut bien le dire, on a financé le fait
00:58:34d'envoyer à la casse un certain nombre de navires.
00:58:37Si je vous prends un exemple, les chalutiers de Méditerranée,
00:58:40les chalutiers de fond, ceux qui vont avec leurs grands filets
00:58:42à racler le poisson sur le fond,
00:58:44leur nombre a été divisé par deux au cours des cinq dernières années.
00:58:48Donc, on a pris des mesures radicales.
00:58:49Mais il est encore trop tôt pour qu'on voile réellement
00:58:53une reconstitution des populations naturelles.
00:58:55On a, sur quelques espèces, des signes encourageants,
00:58:57mais encore très, très peu.
00:58:59Et la majorité des espèces ont partait de tellement bas
00:59:02ou de tellement mal qu'on est encore dans une situation
00:59:05très détériorée aujourd'hui.
00:59:07Nous n'avons pas assez régularisé,
00:59:09pour reprendre le terme qui vient d'être utilisé
00:59:11en Méditerranée, il y a un problème spécifique
00:59:13à la Méditerranée concernant le respect des normes,
00:59:16le respect de tout ce qui est mis en place à l'échelle européenne,
00:59:20puisque, là, pour le coup, l'Union européenne a un grand rôle à jouer,
00:59:23elle a la mainmise sur tout ce qui est protection écologique maritime.
00:59:27Qu'est-ce qui se passe en Méditerranée ?
00:59:30Alors, comme l'a dit Didier, en Méditerranée,
00:59:33on a pris beaucoup de retard sur la Méditerranée,
00:59:35mais pas que.
00:59:37On a cette problématique à faire respecter,
00:59:39justement, le fait qu'aujourd'hui,
00:59:42on n'a pas les moyens suffisants pour contrôler
00:59:44ce qui se passe en Méditerranée,
00:59:46on n'a pas des moyens de contrôle
00:59:48pour voir ce qui s'y passe,
00:59:50comment se coordonnent
00:59:54certains secteurs de la pêche,
00:59:57est-ce que les quotas sont respectés,
00:59:59puisque sur certaines espèces, nous avons des quotas.
01:00:01Sur le reportage, on parle du thon rouge de Méditerranée,
01:00:04on a un stock qui a été mis, dans les années 2000,
01:00:08au bord de l'effondrement par la surpêche.
01:00:11Il y a des quotas qui ont été fixés,
01:00:12les pêcheurs, comme l'a dit Didier,
01:00:14ont fait beaucoup d'efforts sur le thon rouge,
01:00:17mais malgré tout ça, aujourd'hui,
01:00:19on a vu avec les efforts des pêcheurs
01:00:21que le thon rouge a permis, je dirais,
01:00:24à l'espèce de se régénérer un petit peu.
01:00:27Il n'est pas encore en super état.
01:00:29Aujourd'hui, on peut dire qu'il est en bon état,
01:00:32mais si on continue, justement, à ne pas respecter les règles,
01:00:36il ne sera pas en bon état très longtemps.
01:00:38Donc, il faut continuer à...
01:00:40Je sais qu'on parle beaucoup de Méditerranée,
01:00:42de ses normes, mais il faut continuer à respecter
01:00:45ses normes, ses critères.
01:00:47Il y a un critère socio-économique et environnemental
01:00:49qui est important dans la politique commune de la pêche.
01:00:51Malheureusement, il n'est pas respecté aujourd'hui,
01:00:53et c'est dommage.
01:00:55Si on fait déjà respecter ce qui existe aujourd'hui,
01:00:57je pense qu'on arrivera à de meilleurs résultats.
01:00:59Il y a plusieurs acteurs, évidemment, sur ce dossier,
01:01:04mais on a pris du retard.
01:01:06C'est ce que vous nous avez dit, c'est aussi ce que vous constatez.
01:01:09Quels sont les acteurs qui ne jouent pas le jeu ?
01:01:10Parce que j'ai du mal à vous faire dire
01:01:13le pourquoi de ces chiffres,
01:01:15qui sont assez alarmants concernant la surpêche.
01:01:17Quels sont les acteurs qui ne jouent pas suffisamment le jeu
01:01:20aujourd'hui, à comparer avec des acteurs qui officient
01:01:24autour d'autres littoraux, dans d'autres mers ?
01:01:27Moi, j'aimerais bien comprendre, là, tout de même.
01:01:29Je vous pose la question.
01:01:31Je crois qu'on a l'idée...
01:01:33Gascel doit connaître ça mieux que moi.
01:01:35Oui, il va aussi en rajouter.
01:01:37On a des organismes de pêche,
01:01:38qui sont des organismes assez compliqués à comprendre,
01:01:41dont le fonctionnement est assez compliqué à comprendre,
01:01:44et il me semble que les organismes qui opèrent en Atlantique
01:01:47ont davantage progressé dans une tentative de gestion rationnelle
01:01:52des pêches qu'en Méditerranée.
01:01:54Mais il faut quand même voir qu'il y a des signes d'espoir
01:01:58et qu'il y a des possibilités d'amélioration.
01:02:00Le thon rouge a été cité, c'est un très bon exemple.
01:02:02La situation était vraiment très, très mauvaise,
01:02:04il y a quelques années.
01:02:06Il y a des mesures qui ont été prises,
01:02:08et indétestablement, les populations remontent.
01:02:10Et un autre problème en Méditerranée,
01:02:12c'est qu'on a du mal à avoir ce qu'on appelle
01:02:16des airs marines protégés vrais,
01:02:18c'est-à-dire qu'ils ne soient pas de papier,
01:02:20dans lesquels il y ait des interdictions soit de pêche totale,
01:02:23des airs marines protégées,
01:02:25soit des interdictions de pêche totale,
01:02:27soit des interdictions de charrutage,
01:02:29qui est le mode de pêche le plus destructif,
01:02:31le moins sélectif, etc.
01:02:33Et les expériences montrent
01:02:35que lorsqu'on a des airs marines protégées
01:02:36avec interdiction de pêche,
01:02:38ça a un effet bénéfique,
01:02:40pas seulement sur les airs marines protégées,
01:02:42mais aussi sur les alentours de l'air marine protégée
01:02:44pour les pêcheurs,
01:02:46et en fait, c'est une bonne chose pour les pêcheurs.
01:02:48Les pêcheurs ont du mal à l'accepter.
01:02:50Sur ces aides marines protégées que vous évoquez,
01:02:52par exemple, on parle souvent de mirage
01:02:54lorsqu'on parle de la Méditerranée.
01:02:56Officiellement, je crois qu'ils en déclarent 5 %,
01:02:58mais en réalité, il y aurait 0,2 %
01:03:04d'airs marines protégées.
01:03:06On triche, là ?
01:03:08Voir 0,1 %, c'est-à-dire qu'on a effectivement...
01:03:11Mais qui triche, alors ?
01:03:13Mais personne ne triche, en l'occurrence.
01:03:15Peut-être que c'est le décisionnaire politique.
01:03:17C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui
01:03:19créé des airs marines protégées.
01:03:21J'ai envie de dire, on a l'impression des fois,
01:03:23pour faire du chiffre, pour pouvoir annoncer du chiffre,
01:03:25mais on n'a pas mis en place de régulation.
01:03:27Donc les pêcheurs viennent pêcher
01:03:29dans les airs marines protégées,
01:03:31non pas parce qu'ils trichent, mais parce qu'ils n'y sont pas interdits.
01:03:33C'est leur droit.
01:03:34On pense souvent, et c'est plutôt une bonne idée,
01:03:36de mettre en airs marines protégées
01:03:38les zones qui sont riches.
01:03:40Bien sûr, le métier d'un pêcheur,
01:03:42c'est de trouver les zones riches pour aller pêcher.
01:03:44On se retrouve aujourd'hui dans certaines situations,
01:03:46c'est vrai à l'échelle de l'ensemble de l'Union européenne,
01:03:48où on chalute plus dans les airs marines protégées
01:03:51qu'en dehors des airs marines protégées.
01:03:53Donc l'enjeu, j'ai envie de dire aujourd'hui,
01:03:55il est vraiment d'accroître la protection
01:03:57des airs marines protégées
01:03:59pour qu'elles cessent d'être des airs de papier,
01:04:01mais réellement des zones de protection.
01:04:02Je vous ai coupé tout à l'heure,
01:04:04vous vouliez peut-être ajouter quelque chose ?
01:04:06Non, simplement, un autre problème,
01:04:08c'est qu'il y a plus d'airs marines protégées
01:04:10dans la partie nord du bassin méditerranéen
01:04:12que dans la partie sud.
01:04:14On a du mal à en créer dans la partie sud,
01:04:16même s'il y a un fonds spécial qui a été créé pour ça.
01:04:18Et par ailleurs, je voudrais rappeler
01:04:20que le président de la République
01:04:22a pris en septembre 2021,
01:04:24lors du congrès mondial de l'UICN à Marseille,
01:04:26l'engagement de placer 5% de la Méditerranée française,
01:04:28des eaux méditerranéennes françaises,
01:04:30en airs marines protégées.
01:04:325% de protection forte,
01:04:34c'est-à-dire excluant la pêche,
01:04:36ou au moins le chalutage,
01:04:38ou 5% de protection faible,
01:04:40n'excluant pas la pêche,
01:04:42mais il y a cet engagement
01:04:44qui nécessite maintenant d'être mis en oeuvre.
01:04:46J'ai une question toute bête,
01:04:48mais qui est évoquée néanmoins
01:04:50dans le documentaire que nous avons vu ensemble.
01:04:52Sea Shepherd alerte les autorités locales
01:04:54dès qu'ils constatent, finalement,
01:04:56un méfait en mer,
01:04:58notamment concernant la pêche illégale.
01:05:00Question toute bête,
01:05:02c'est-à-dire qu'il y a un méfait
01:05:04dans le domaine de la pêche illégale.
01:05:06Et quels sont les acteurs en matière de contrôle ?
01:05:08En l'occurrence,
01:05:10si on regarde le reportage de Sea Shepherd,
01:05:12c'est les gardes-côtes,
01:05:14mais il n'y en a pas suffisamment.
01:05:16J'ai eu l'occasion de faire une mission
01:05:18avec Sea Shepherd,
01:05:20où justement, là, sur ce reportage-là,
01:05:22on voit que les gardes-côtes jouent le jeu.
01:05:24Ce n'est pas toujours le cas.
01:05:26Ils ne sont pas toujours disponibles non plus
01:05:28au moment où on s'aperçoit de l'infraction.
01:05:30C'est compliqué de faire intervenir
01:05:32par rapport à ça.
01:05:34Je voudrais rebondir aussi
01:05:36sur les aires marines protégées,
01:05:38puisqu'on parle d'aires marines protégées de papier.
01:05:40On n'a aucun plan de gestion.
01:05:42Moi, j'habite entre Nice et Cannes.
01:05:44J'ai eu l'occasion d'aller voir
01:05:46une aire marine protégée qui est à Caproux,
01:05:48qui a été, je dirais, initiée par les pêcheurs.
01:05:50Ça fonctionne dans la mesure
01:05:52où il y a des plans de gestion.
01:05:54Et là, en l'occurrence,
01:05:56quand j'ai été voir cette aire marine protégée,
01:05:58il y a un chalut qui rentre
01:06:00juste au moment de ma visite,
01:06:02et il y a le bornage sur les aires marines protégées.
01:06:04On a vraiment un vide sur ces aires marines protégées.
01:06:07Et aujourd'hui, je pense qu'on a cartographié,
01:06:09comme Didier l'a dit, pour faire du chiffre,
01:06:12mais on n'a que des aires marines protégées sur le papier.
01:06:15Alors, il y a la question des aires marines protégées,
01:06:18mais il y a eu aussi une tendance à une époque en Méditerranée
01:06:20à dire qu'on a quelques aires marines protégées,
01:06:22toutes petites, minuscules,
01:06:24porcs gros, scandolas, etc.,
01:06:27et on va résoudre le problème
01:06:29de la gestion des pêches avec ça.
01:06:30Mais en fait, il faut s'intéresser à la totalité de la surface.
01:06:33Donc, l'objectif est effectivement, probablement,
01:06:36d'avoir 5 % de zones réellement protégées,
01:06:38parce qu'on en a besoin.
01:06:40Ce sera des zones de forte biodiversité,
01:06:42diversité des espèces, diversité génétique, etc.
01:06:44Mais on a besoin d'une gestion des pêches
01:06:46sur 100 % de l'océan.
01:06:48Et quand vous disiez, est-ce que les acteurs trichent ?
01:06:50Oui, probablement, certains trichent,
01:06:52mais pour moi, le problème, c'est bien
01:06:54que les mesures n'ont pas été prises
01:06:56ou que celles qui ont été prises sont insuffisantes.
01:06:58C'est très compliqué.
01:07:00C'est le cas des bateaux merlues, par exemple.
01:07:02On estime qu'il y avait 12 fois trop
01:07:04de pression de pêche sur certaines populations.
01:07:07Donc, trop de bateaux qui pêchent trop longtemps, etc.
01:07:10C'est très compliqué, mais ça ne change pas du jour au lendemain.
01:07:12En fait, ce qu'il faut bien comprendre,
01:07:14c'est que le système pêche,
01:07:16il est dans une espèce de spirale infernale.
01:07:18Plus la ressource se dégrade,
01:07:20plus on va avoir des gros bateaux,
01:07:22très impactants, pour essayer d'aller chercher
01:07:24les derniers poissons de la mer.
01:07:26Et plus on fait ça, plus on dégrade la ressource.
01:07:28Donc, on est dans cette espèce de spirale descendante
01:07:30et c'est très compliqué d'inverser la tendance.
01:07:32Alors, je pense honnêtement qu'aujourd'hui,
01:07:34on a commencé à inverser.
01:07:36On a commencé à prendre des mesures.
01:07:38On a diminué énormément la pression de pêche.
01:07:40On a diminué, je le disais, le nombre de bateaux.
01:07:42On a pris un certain nombre de mesures.
01:07:44Elles seront probablement insuffisantes.
01:07:46Il faut savoir que dans une zone comme l'Atlantique,
01:07:48à un moment donné, on met en place des quotas de pêche.
01:07:50On dit espèce par espèce, voilà le volume que vous pêchez.
01:07:52Pour l'instant, on n'a pas encore fait ça en Méditerranée.
01:07:54On a juste dit, voilà le temps de travail
01:07:56que vous avez le droit de passer en mer.
01:07:57Bon, c'est déjà un progrès.
01:07:59Donc, je pense qu'il y a déjà des améliorations.
01:08:01Mais c'est très compliqué.
01:08:03Il va falloir un moment.
01:08:05Il va falloir un moment pour que la ressource remonte.
01:08:07Et si la ressource remonte, on pourra aussi revenir
01:08:09à une situation dans laquelle on utilise des engins moins impactants.
01:08:11On se passe du chalut de fond.
01:08:13On refait de la pêche à la ligne, au casier,
01:08:16avec des engins plus vertueux.
01:08:18Mais ça, c'est très compliqué à faire.
01:08:20Il nous faut une vraie volonté politique.
01:08:22– Alors, autre thème préoccupant lui aussi,
01:08:24c'est la pollution dont souffre cette mer Méditerranée.
01:08:28Et notamment la pollution avec le plastique.
01:08:31Ça a été très bien illustré avec ce ramassage en mer.
01:08:34Parfois, on a le sentiment que cet ONG évacue les déchets
01:08:39à la petite cuillère dans cette mer Méditerranée.
01:08:43Avec ce chiffre, par exemple, chaque seconde,
01:08:4620 kg de plastique sont rejetés par les Européens dans la Méditerranée.
01:08:51Chaque seconde, 20 kg de plastique sont rejetés
01:08:54dans cette mer.
01:08:56Qu'est-ce qu'on peut dire de cette lutte
01:08:58contre la pollution Méditerranée ?
01:09:00Est-ce que là aussi, on a pris beaucoup de retard ?
01:09:02Pourquoi les chiffres sont aussi alarmants
01:09:04concernant notamment le plastique ?
01:09:06Mais il y a d'autres types de pollution évidemment
01:09:08qui viennent percuter cette mer.
01:09:11– Je pense qu'il ne faut pas, si on analyse la Méditerranée,
01:09:14il ne faut pas trop séparer la mer de la terre.
01:09:16Parce qu'en fait, l'essentiel de la pollution vient de la terre.
01:09:19Ce qu'on appelle la pollution tellurique.
01:09:21Donc, il faut contrôler la pollution qui vient de la terre.
01:09:22Alors, il y en a une partie qui est contrôlée.
01:09:24Par exemple, il y a un réseau de stations d'épuration
01:09:27très important, plus sur la rive nord que sur la rive sud.
01:09:30On manque encore de stations d'épuration sur la rive sud.
01:09:32Il y a aussi des pollutions qui viennent du trafic maritime
01:09:35qui est très intense sur cette partie de la mer
01:09:39par rapport à sa surface.
01:09:41Donc, ça pourrait être pire.
01:09:43Mais on n'est pas encore là où il faudrait.
01:09:45Donc, il faut certainement durcir à la fois…
01:09:48Alors, il y a une négociation comme vous le savez en ce moment
01:09:49sur le plastique qui vise à essentiellement deux choses.
01:09:52D'abord, recycler davantage de plastique
01:09:54et ensuite, diminuer la production de plastique.
01:09:56Ces négociations n'avancent pas beaucoup.
01:09:58Donc, la Méditerranée dépend aussi de ces négociations.
01:10:02On retrouve cette pollution plastique à peu près partout.
01:10:04La problématique de la Méditerranée, c'est que c'est une mer fermée
01:10:07et que donc, l'eau circule moins.
01:10:09Et donc, elle se renouvelle moins.
01:10:11Et donc, elle est plus sensible à la pollution
01:10:13que d'autres mers davantage ouvertes.
01:10:15Lorsqu'on parle de pollution concernant le bassin méditerranéen,
01:10:17qu'est-ce que vous mettez en tête de chapitre ?
01:10:20Oh, ce que je mettrais en tête de chapitre, c'est, je dirais…
01:10:24Il y a de plus en plus de bateaux en mer,
01:10:28de plus en plus de personnes qui jettent des déchets, tout simplement,
01:10:31de plus en plus de tourisme aussi.
01:10:33Moi, je plonge avec des associations pour récupérer en apnée,
01:10:37pour récupérer des plastiques et on s'aperçoit qu'on récupère tout.
01:10:41Et puis, il y a aussi des problématiques de changement climatique.
01:10:44Avec le vent, on se retrouve avec des chaises en mer,
01:10:45des tables en mer.
01:10:47Il y a énormément de plastiques et de micro-plastiques aussi,
01:10:51puisqu'en Méditerranée, on se retrouve…
01:10:55J'ai l'impression que chaque fois que je plonge ou que je nage en mer,
01:10:59d'en avoir toujours plus, toujours plus, toujours plus.
01:11:01Et je pense que le problème, c'est de faire à la source,
01:11:05justement, de ne plus produire de plastique
01:11:07et d'éviter, justement, d'avoir le maximum de CDG.
01:11:11De la prévention, j'imagine, aussi, pour…
01:11:13À terre, puisque vous disiez qu'effectivement,
01:11:17cette pollution vient pour l'essentiel de la terre.
01:11:19J'imagine que les solutions sont peut-être là à trouver.
01:11:22Oui. D'ailleurs, on avait travaillé à l'époque au Parlement européen
01:11:26sur un rapport qui s'appelle Économie bleue,
01:11:28où on avait intégré des amendements sur le fait que,
01:11:32même quand les pêcheurs étaient en mer,
01:11:34qu'ils puissent ramener du plastique.
01:11:36Alors, ils ne sont pas là pour ramener du plastique,
01:11:38mais qu'ils puissent, justement, rapatrier aussi du plastique
01:11:41et, en échange, ils avaient une rétribution
01:11:45via le Fonds européen des Affaires maritimes,
01:11:48et de la pêche et de l'aquaculture.
01:11:50Mais voilà, il y a beaucoup de choses.
01:11:52Et de par l'éducation, je pense qu'il faut en parler,
01:11:55il faut montrer ce qu'on récupère en mer aux citoyens
01:11:59pour montrer ce qui se passe en mer.
01:12:01Je pense que les ONG ont un rôle important.
01:12:03Ils sont des lanceurs d'alerte et le travail qu'ils font,
01:12:06il est très important, parce que nous,
01:12:08on ne peut pas être sur le terrain tout le temps.
01:12:09Mais eux, ils y sont en permanence
01:12:11et il est important de visualiser ça auprès des citoyens.
01:12:15Ce qui est très préoccupant, peut-être pour la faune marine,
01:12:20ce sont ces fameux microplastiques, ces petites miettes,
01:12:23moins de 5 mm à l'avènement,
01:12:25la concentration de microplastiques, justement,
01:12:28est quatre fois plus élevée en Méditerranée qu'ailleurs.
01:12:31Et puis alors, ce chiffre que j'ai découvert,
01:12:33ces fameux déchets sont ingérés dans 20 à 45 % des poissons
01:12:37et des moules testés aujourd'hui dans le bassin méditerranéen.
01:12:41Oui, alors ça, c'est un vrai problème,
01:12:43et puis ça peut y compris être un problème de santé publique.
01:12:45Mais j'ai envie de dire, il n'y a pas que le plastique.
01:12:47Il y a malheureusement plein d'autres polluants,
01:12:51et pour certains, beaucoup plus graves.
01:12:53Il y a des métaux lourds, il y a des polluants éternels,
01:12:55dont on parle de plus en plus,
01:12:57les crèmes solaires qui font des perturbateurs endocriniens, etc.
01:13:00Donc, tous ces polluants, généralement,
01:13:03ne créent pas une mortalité massive, instantanément visible,
01:13:05si, lorsque une station rejette, ou d'un coup, dysfonctionne,
01:13:10il peut y avoir localement de la mortalité.
01:13:12Mais si vous raisonnez à l'échelle de l'ensemble de l'écosystème,
01:13:14on ne voit pas tout de suite une mortalité.
01:13:16Mais derrière, il y a deux problèmes.
01:13:18Il y en a un qui est que ça peut réellement modifier
01:13:20la physiologie des animaux,
01:13:22leur reproduction, leur croissance, leur survie.
01:13:26Et il faut bien le reconnaître,
01:13:28c'est des choses qu'on connaît aujourd'hui très mal.
01:13:30On sait que c'est là, on le démontre sur certaines espèces,
01:13:33mais on a beaucoup de mal à l'apprécier.
01:13:35Et il y a un problème, bien souvent,
01:13:37de concentration de ces polluants,
01:13:39et notamment de ceux qui peuvent être toxiques,
01:13:41dans la chaîne alimentaire,
01:13:43qui fait qu'à la fin, on peut avoir des vrais problèmes
01:13:45de santé humaine avec un consommant du poisson qui est pollué.
01:13:47Évidemment, au travers de la chaîne alimentaire.
01:13:49Vous vouliez rajouter quelque chose ?
01:13:51Non, simplement, je voudrais rajouter,
01:13:53je crois que c'est important pour les téléspectateurs,
01:13:55qu'il y a un cadre juridique qui existe, quand même.
01:13:57Il est bon à rappeler, bien évidemment.
01:13:59Un traité qui s'appelle la Convention de Barcelone,
01:14:01qui est signé et ratifié par tous les pays riverains
01:14:03et par l'Union européenne, ce qui est important.
01:14:05En addition à ce traité,
01:14:07il y a un protocole qui porte précisément
01:14:09sur la pollution tellurique,
01:14:11et donc qui fixe les niveaux maximum de polluants
01:14:13qui peuvent être émis, etc.
01:14:15Ce qui est très important, si on veut progresser,
01:14:17c'est que les pays qui n'ont pas encore ratifié ce protocole,
01:14:19le ratifient, parce que certains pays
01:14:21l'ont signé et ratifié, comme la France,
01:14:23mais tous les pays ne l'ont pas signé et ratifié,
01:14:25puisque les pays sont libres...
01:14:27On peut peut-être en citer quelques-uns
01:14:29qui n'ont pas signé ce fameux traité ?
01:14:31Il y en a plusieurs, je ne vais pas citer des pays,
01:14:33mais aucun protocole n'a été ratifié
01:14:35sur des marges de manoeuvre.
01:14:37Il faut plutôt regarder les pays
01:14:39qui n'ont pas ratifié plusieurs protocoles.
01:14:41L'Union européenne travaille sur ces sujets,
01:14:44formule des propositions...
01:14:46Oui, l'Union européenne...
01:14:48Essaye de régulariser...
01:14:50Oui, mais l'Union européenne, c'est une grosse machine,
01:14:53et on a dit tout à l'heure
01:14:55que la Méditerranée a pris du retard,
01:14:57le temps que les rapports soient mis en oeuvre,
01:15:01soient mis en lumière, soient votés,
01:15:03et puis après, soient appliqués.
01:15:05Il va falloir encore un certain nombre d'années, malheureusement,
01:15:09mais on y travaille.
01:15:11Justement, ce sur-tourisme que vous évoquiez tout à l'heure,
01:15:14j'ai cité des chiffres, là aussi,
01:15:17qui sont vraiment assez francs
01:15:19sur le nombre de touristes
01:15:21qui circulent autour de ce bassin méditerranéen,
01:15:24ces mégas paquebots...
01:15:27Qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:15:29Parce que là, on ne peut pas empêcher les touristes
01:15:30d'aller sur, après tout,
01:15:33les côtes les plus ensoleillées européennes, ou presque.
01:15:36C'est sûr qu'on ne peut pas empêcher ces bateaux de naviguer,
01:15:40mais s'il y en avait déjà un petit peu moins,
01:15:44on doit pouvoir aussi réguler les déchets
01:15:47au sein même de ces navires,
01:15:49ne pas les rejeter en mer.
01:15:51On a vu des rejets qui sont faits directement via les bateaux.
01:15:54Sur les yachts privés, aussi,
01:15:57on voit qu'il y a carrément des poubelles entières
01:15:58qui sont déversées en mer.
01:16:00Je pense que si on a plus de contrôles
01:16:02par rapport à ces déchets, aussi,
01:16:05je pense qu'on pourrait limiter la casse aujourd'hui.
01:16:09Mais c'est vrai que le surtourisme,
01:16:11énormément de bateaux de croisière en Méditerranée,
01:16:14notamment dans ma région,
01:16:16pollue énormément la Méditerranée.
01:16:18Troisième sujet important,
01:16:20pas forcément abordé dans le film que nous venons de voir,
01:16:23mais qui semble peser de plus en plus,
01:16:25c'est le dérèglement climatique.
01:16:26On parle aujourd'hui d'une tropicalisation de la Méditerranée.
01:16:31Là, il faut vous nous expliquer.
01:16:33Autrement dit, c'est cette température de l'eau qui augmente.
01:16:36Oui, le changement climatique,
01:16:38ce n'est pas pour les générations futures.
01:16:40C'est déjà pour les générations présentes.
01:16:42L'eau se réchauffe.
01:16:44L'eau devient aussi plus acide.
01:16:46Ce n'est pas un milieu acide, mais devient plus acide.
01:16:49Et puis, on sait aussi qu'on perd en oxygène.
01:16:52Et tous ces facteurs-là, ils influencent
01:16:54sur toutes les formes de vie dans l'océan.
01:16:56Les premiers maillons qui sont impactés,
01:16:58c'est le phytoplankton, c'est le zooplankton.
01:17:00On assiste à des diminutions d'abondance.
01:17:02On assiste surtout à des remplacements d'espèces.
01:17:05Et d'une manière générale, on va vers des espèces plus petites.
01:17:08Les plus petits phytoplanktons qui donnent des plus petits zooplanktons.
01:17:12Ça n'est l'air de rien, mais j'ai l'habitude de dire,
01:17:14pour les poissons, au lieu de trouver dans leur assiette
01:17:17des biftecs, ils trouvent des croquettes.
01:17:19Et la conséquence de ça...
01:17:21La taille des sardines semble-t-il...
01:17:23La conséquence de ça, c'est qu'on a observé,
01:17:24effectivement, en Méditerranée,
01:17:26c'était le premier endroit où ça a été observé
01:17:28de manière relativement massive,
01:17:30le fait que les poissons devenaient plus maigres,
01:17:32de même âge, de même taille, mais plus maigres.
01:17:34Et dans des proportions extrêmement fortes.
01:17:37Ils peuvent avoir perdu 30, voire 50 % de leur poids.
01:17:41Donc, ça fait moins de poissons dans la mer,
01:17:43ça fait aussi moins de poissons à pêcher pour les pêcheurs,
01:17:45et puis ça fait des écosystèmes qui sont très perturbés.
01:17:48Alors, on assiste d'une manière générale, effectivement,
01:17:51à des changements d'espèces.
01:17:52Certaines espèces, plutôt d'affinités tropicales, se développent,
01:17:57et puis d'autres régressent.
01:17:59On pourrait se dire, bon, après tout, tout va bien,
01:18:01les uns gaillent, les autres perdent.
01:18:03Malheureusement, le bilan de tout ça, ce sont des pertes...
01:18:06Voilà, partout, on s'aperçoit que la quantité de vivants
01:18:09dans l'océan est en train de diminuer.
01:18:11L'estimation qu'on a à l'échelle mondiale,
01:18:13c'est qu'on considère que la quantité du vivant,
01:18:15des animaux dans l'océan, en tout cas,
01:18:17a déjà diminué de 5 % à l'échelle mondiale.
01:18:20Et la Méditerranée est une des zones fortement impactées.
01:18:23On va, de manière inéluctable, perdre encore 5 % de plus
01:18:27d'ici les 20 ou 30 années qui viennent,
01:18:30parce que, de toute façon, la machine climatique dans l'océan,
01:18:33c'est une machine avec beaucoup d'inertie.
01:18:35Donc, j'ai envie de dire, ce que nous faisons aujourd'hui
01:18:37n'empêchera pas, probablement, qu'on perde encore 5 %.
01:18:40Par contre, ce que nous faisons aujourd'hui
01:18:42va décider ce qui se passera au-delà des 20 ou 30 ans.
01:18:45Si, réellement, on met en place des politiques
01:18:47de limitation des émissions de CO2,
01:18:49alors on se stabilisera à ce niveau-là.
01:18:51Si on n'y arrive pas, si on continue à rejeter
01:18:54autant de CO2 dans l'atmosphère,
01:18:56alors là, on partira sur des décroissances
01:18:58encore beaucoup plus fortes, avec, évidemment,
01:19:00des conséquences, notamment pour les pêcheurs.
01:19:02On parle de canicules marines, aujourd'hui.
01:19:04C'est un terme souvent utilisé.
01:19:06On a une idée, on peut la quantifier,
01:19:09on peut les quantifier, ces canicules,
01:19:11récurrentes, maintenant, qu'on connaît
01:19:14le bassin méditerranéen.
01:19:16Je ne sais pas si, aujourd'hui, on peut les quantifier exactement,
01:19:17mais on s'aperçoit que l'océan se réchauffe.
01:19:21Les herbiers, les norseries de poissons,
01:19:24la possidonie, dans ma région,
01:19:26changent, justement, avec le dérèglement climatique,
01:19:29le réchauffement des eaux.
01:19:31On se retrouve avec des herbiers qui deviennent marrons,
01:19:33qui n'abritent plus les petits poissons,
01:19:36et forcément, ça empêche les poissons de grandir.
01:19:40Et puis, on s'aperçoit aussi qu'il y a des espèces
01:19:43qui disparaissent, mais il y a aussi des espèces
01:19:44qui viennent, alors qu'on n'a jamais vu,
01:19:48du côté, dans ma région,
01:19:50on se retrouve avec une espèce de loup
01:19:53qui n'est pas tout à fait la même,
01:19:55qui est plus un loup tropical, je dirais.
01:19:57Il y a des poissons qui migrent,
01:19:59il y a des espèces de poissons qui sont démigratoires,
01:20:02à la base, mais d'autres qui changent d'attitude,
01:20:04et donc, ça dérègle totalement l'écosystème en général.
01:20:08Et alors, pour ce qui est du tourisme,
01:20:10il y a les grands gagnants de ce réchauffement,
01:20:14de l'eau, ce sont les méduses,
01:20:16et évidemment, les touristes se disent
01:20:18qu'il y a beaucoup de méduses,
01:20:20alors ils sont très contents, parce que l'eau, évidemment,
01:20:22est un peu plus chaude en surface,
01:20:24néanmoins, il y a un désagrément qui est très concret,
01:20:27du côté des touristes, de ce point de vue-là aussi.
01:20:30Tout à fait, on a beaucoup de méduses dans ma région,
01:20:33on a eu aussi des poissons mordeurs,
01:20:35qui sont venus aussi là,
01:20:37et puis, on avait beaucoup de poulpes avant,
01:20:40on en a quasiment plus sur la côte de Nice,
01:20:42on va dire, et aux environs,
01:20:45par contre, on en a en Bretagne,
01:20:48on en a beaucoup, maintenant, des poulpes,
01:20:50alors qu'avant, il n'y en avait pas,
01:20:52donc, les espèces changent d'endroit.
01:20:54On peut pêcher du poulpe aujourd'hui en Bretagne,
01:20:56ce qui était sous votre contrôle absolument pas le cas avant.
01:20:59Ah si, il y a eu des épisodes dans le passé,
01:21:01mais j'ai envie de dire, ce qu'il faut bien comprendre,
01:21:04c'est les différents impacts dont on parle,
01:21:06en fait, se rajoutent les uns aux autres,
01:21:08la pêche, la surpêche, la pollution, dont on vient de parler,
01:21:10le changement climatique,
01:21:12et on aboutit à ce qu'on appelle des écosystèmes complètement stressés.
01:21:15Alors, moi, ça me frappe, j'ai enseigné dans des amphis
01:21:18que la biodiversité, c'était quelque chose d'absolument essentiel,
01:21:21et notamment essentiel à la stabilité des écosystèmes.
01:21:24Beaucoup d'espèces fait que les interactions font que c'est stable.
01:21:27Et j'expliquais dans mes cours que si on avait une perte de biodiversité,
01:21:30il fallait s'attendre à des écosystèmes plus instables.
01:21:33Et aujourd'hui, je me retourne vers la mer et je me dis,
01:21:35mais c'est un TP grandeur nature que nous offre l'océan.
01:21:37On voit réellement se multiplier ce qu'on appelle les chaos de la nature.
01:21:41Les chaos de la nature, c'est effectivement ces populations
01:21:44qui, tout d'un coup, se développent alors qu'on ne s'y attendait pas.
01:21:47Alors, le poulpe, il en a eu dans le passé, mais tout d'un coup, il est revenu.
01:21:50Les araignées de mer sont revenues en Bretagne.
01:21:52A l'inverse, en Méditerranée, le poulpe s'est effondré.
01:21:55Certains champs d'algues se sont complètement effondrés.
01:21:57Donc, ça, c'est très problématique.
01:21:59On voit les proliférations de méduses dont vous parliez.
01:22:01Ça, c'est aussi très problématique, par exemple, pour des pêcheurs
01:22:04qui, tout d'un coup... Alors, il y a une ressource nouvelle,
01:22:05ils sont contents, ils s'adaptent, ils mettent des bateaux.
01:22:08Et puis, tout d'un coup, elle leur disparaît
01:22:10ou celle à laquelle ils avaient l'habitude disparaît.
01:22:12Les quotas de pêche, là où il y en a, font du yo-yo.
01:22:14C'est très compliqué à gérer.
01:22:16– Les conséquences du dérèglement climatique, de ces chaos climatiques,
01:22:20peut-être pour reprendre une partie de votre expression,
01:22:22sur ce bassin méditerranéen, vous les quantifiez,
01:22:25vous les projetez dans l'avenir et vous alertez sur quoi en particulier ?
01:22:29– Elles sont absolument majeures parce que la Méditerranée
01:22:31est le deuxième endroit du monde à se réchauffer le plus vite.
01:22:33Et c'est la partie orientale du bassin qui se réchauffe plus vite
01:22:38par rapport à la partie occidentale.
01:22:40Et donc, les conséquences, elles sont énormes,
01:22:42puisqu'on a non seulement ce qu'on vient de dire,
01:22:44mais on a le fait que la Méditerranée est un hotspot de la biodiversité
01:22:48avec énormément d'espèces endémiques, c'est-à-dire qui n'existent que là.
01:22:51Et donc, si la Méditerranée les perd, le monde entier perd ces espèces.
01:22:54Deuxièmement, on a le problème de l'élévation du niveau de la mer,
01:22:58qui va beaucoup impacter le tourisme,
01:23:01parce que beaucoup d'installations touristiques sont en bord de mer,
01:23:04donc ces installations devront être déplacées,
01:23:06ce qui est un coût très important,
01:23:08qui va aussi impacter des activités économiques,
01:23:10qui va aussi impacter des logements.
01:23:12Et pour l'instant, comment financer tout ça, on ne le sait pas.
01:23:14– Et on est sur quelle échéance là ? On est sur l'échéance 2050 ?
01:23:18– Le problème, c'est que l'élévation du niveau de la mer
01:23:20va plus vite que ce qui avait été anticipé par les scientifiques.
01:23:22Donc, il y a déjà des ports qui sont en train de planifier
01:23:27et de mettre en réserve les fonds nécessaires pour surélever les quais.
01:23:30Parce que l'activité économique des ports est considérable en Méditerranée.
01:23:34Le tourisme risque d'être très impacté,
01:23:36parce que lorsqu'on aura des épisodes de canicule très réguliers en Méditerranée,
01:23:39il y a un certain nombre de touristes qui n'iront plus là,
01:23:41en tout cas ils n'iront plus là en juillet-août.
01:23:43Alors peut-être que ça provoquera un meilleur étalement des vacances
01:23:45qui ne serait pas une mauvaise chose,
01:23:47mais le tourisme est aussi le premier secteur économique de Méditerranée.
01:23:50Donc, ça pose une question sur la diversification nécessaire,
01:23:54absolument nécessaire, des économies méditerranéennes
01:23:56qui ne pourront plus reposer autant sur le tourisme.
01:23:57On a aussi le problème de l'agriculture méditerranéenne
01:24:00qui va vers de moins en moins d'eau, on le constate.
01:24:02Maintenant, en France, avant c'était surtout sur la partie sud,
01:24:05les Pyrénées-Orientales, l'Aude, etc.
01:24:07Et donc, on a un gros problème avec cette agriculture
01:24:10qu'on va devoir faire autrement,
01:24:12d'autant plus que l'élévation du niveau de la mer
01:24:14provoque aussi une salinisation des terres,
01:24:17voire de certaines nappes phréatiques
01:24:19qui deviennent en communication avec la mer.
01:24:21Donc, c'est un orage parfait, comme on dit en anglais.
01:24:25Du côté de Nice, on a déjà anticipé, justement,
01:24:30tout ce qui vient d'être dit, ou pas encore ?
01:24:33À certains endroits, on a anticipé.
01:24:36Il y a des projets qui sont en cours,
01:24:38mais on n'a pas tout anticipé, et je pense que...
01:24:41Autrement dit, concrètement, on recule des ports,
01:24:44on condamne certaines zones pour les habitations.
01:24:48Concrètement, ça commence à prendre forme, pas encore ?
01:24:51En termes de bétonisation, je dirais que non.
01:24:54Je dis non, pas encore, puisqu'on construit toujours...
01:24:57Elle est bétonnée, cette partie ?
01:24:59Malheureusement, oui.
01:25:01Il y a des barrières écologiques qui ont été mises en place
01:25:05sur une partie du bord de mer,
01:25:09mais il n'y a pas encore assez de recul pour dire
01:25:12ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas,
01:25:14mais il y a encore beaucoup de travail à faire.
01:25:16Il n'y a vraiment pas beaucoup de choses qui sont faites aujourd'hui.
01:25:18Notre question, c'était peut-on encore sauver la Méditerranée ?
01:25:21La réponse est sans doute oui,
01:25:22mais on n'est pas en avance du côté méditerranéen,
01:25:26sur tous les sujets que nous avons eu le plaisir d'évoquer avec vous
01:25:29sur ce plateau de Débats Docs.
01:25:31Un grand merci pour votre présence après ce film,
01:25:33Les Sentinelles de la mer, cette maraude,
01:25:35finalement effectuée avec cet ONG Sea Shepherd.
01:25:38Vos réactions, ce sera sur hashtag Débats Docs.
01:25:41Merci à Félicité Gavalda,
01:25:43et puis évidemment à Victoria Belay,
01:25:46qui m'ont aidé à préparer cette émission comme à l'accoutumée.
01:25:48Prochain rendez-vous avec Débats Docs,
01:25:50ça sera à la même place, la même heure,
01:25:52avec son documentaire et son débat.
01:25:54À très bientôt.