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00:00J'accueille mes camarades du soir, bonsoir Gilles Boutin, bonsoir Pierre, journaliste au Figaro, bonsoir Jean-Michel Salvatore, bonsoir Pierre,
00:10chroniqueur politique et communicant, bonsoir à vous Emmerick Salmon, bonsoir, et merci de vous être déplacé de Haute-Saône où vous êtes député RN,
00:19mais c'est pour la bonne cause puisque vous avez voulu apostropher Bruno Retailleau sur cette affaire de voisinage, j'allais dire,
00:28puisque dans le village de Lure, c'est en Haute-Saône, les habitants s'inquiètent de l'arrivée de Karim Mohamed Haggad, fiché S,
00:36condamné à 9 ans de prison pour avoir rejoint l'Etat islamique en 2013, frère d'un kamikaze du Bataclan, sorti de prison, il était déchu de la nationalité française par Elisabeth Borne,
00:47mais l'Algérie, tout comme le Maroc, puisqu'il a un père algérien et une mère marocaine, ou le contraire, refuse son expulsion, il est donc maintenant assigné à résidence à Lure,
00:59commune de 7000 habitants. Vous, votre rôle, Eric Salmon, maintenant, c'est de faire quoi ?
01:07Mon rôle, ça a été tout d'abord d'alerter la population, parce que moi, j'ai été informé de cette histoire rocambolesque vendredi dernier, alors que M. Karim Mohamed Haggad est présent à Lure,
01:19d'après les sources que l'on a, bien informé, j'ai eu un de vos confrères journalistes à l'Est républicain, il est présent depuis juin 2024.
01:27Toutes les personnes au courant ont gardé le secret, quand je dis toutes les personnes, c'est le préfet, bien sûr, le maire de Lure...
01:39Le maire de Lure a gardé le secret ?
01:41Il a dit lui-même, dans une interview, qu'il était au courant dès le début.
01:47C'est un maire RN ?
01:49Non, c'est un maire PS, c'était mon adversaire aux élections législatives, et je vous rappelle qu'en juin 2024, quand Karim Mohamed Haggad est arrivé à Lure, nous étions en pleine campagne des élections législatives.
02:00Peut-être que M. Oulet, le maire de Lure, a eu peur que cela joue contre lui.
02:04Ça n'a pas suffi à le sauver, j'ai quand même été élu par les habitants de la deuxième circonscription de Haute-Saône.
02:13Dans cette histoire, ce qui est grave, c'est que les habitants ont, au fur et à mesure, au bout de six mois...
02:21Les retours que j'ai eus, c'est que depuis début janvier, des habitants de Lure ont constaté une personne étrange qui se promenait dans la ville,
02:29qui se rendait dans différents magasins, qui fréquentait une salle de sport, et qui avait des comportements étranges.
02:35Donc, naturellement, les gens ne sont pas suspects par nature, mais essaient de se renseigner qui est cette personne, et ils ont trouvé.
02:43Ils ont trouvé que c'était le frère d'un des terroristes du Bataclan, donc c'est pour ça qu'une commerçante est venue me voir vendredi à ma permanence,
02:51m'a alerté. Je pensais avoir tout le week-end pour réfléchir à ce que j'allais faire, mais l'article est sorti dans l'Est Républicain, le journal local, dimanche.
03:00Mais du coup, ça a été une traînée de poudre, et du coup, j'allais dire, tout Lure est en effusion, et tous les habitants ont peur ?
03:07Non, les habitants sont légitimement inquiets de la présence, parce que comme vous l'avez cité...
03:15Parce qu'il est assigné dans un hôtel ?
03:18Il est assigné dans un hôtel, mais c'est-à-dire que...
03:20Il n'est pas dans un crâ, il n'est pas dans un...
03:22Il n'est pas dans un crâ, il est assigné dans un hôtel, l'État prend en charge son logement, petit déjeuner compris, mais pas sa nourriture.
03:28D'ailleurs, c'est ce que, étrangement, le préfet m'a répondu quand je lui ai dit qu'il fréquentait...
03:322700 euros par mois, la charge de l'État.
03:34Ouais, c'est 90 euros par jour, donc ça fait un mois de 30 jours, 2700 euros.
03:37Quand j'ai appelé le préfet pour dire que les employés d'une grande surface se plaignaient qu'il était souvent là, le préfet m'a juste répondu, oui, il paie lui-même sa nourriture, donc vous comprenez bien qu'il contrôle les prix.
03:49Donc il passe beaucoup de temps à essayer de trouver les meilleurs prix pour manger au moins cher possible.
03:53La réponse du préfet m'a quand même un peu surpris, j'ai trouvé ça un peu léger comme réponse.
03:57Mais ce qui est inquiétant, c'est que cette personne qui est là maintenant depuis 6 mois, même plus, 8 mois quasiment, il y a, comme l'a dit M. Retailleau...
04:07Alors, parce que vous avez interpellé Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale, au QAG, aux questions au gouvernement.
04:13J'ai posé une question très précise à M. Retailleau, après avoir rappelé le curriculum vitae de cet individu, curriculum vitae d'ailleurs qu'il a reconnu.
04:22Il a dit, vous avez tout à fait raison sur le pédigré de ce monsieur, je lui ai demandé 1. Quand est-ce que ce monsieur sera expulsé ?
04:292. Quand est-ce qu'on aura récupéré la sécurité dans nos villes et nos villages ?
04:32Et 3. Est-ce qu'il y a d'autres cas identiques ? Parce que la question principale, c'est quand est-ce qu'il sera expulsé ?
04:37Et on écoute Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, qui vous a répondu.
04:40Par trois reprises, il y a eu des tentatives législatives qui toutes ont été censurées par le Conseil constitutionnel en 2008, en 2020 et en 2022, où il s'agissait de la loi SILT.
04:57Et nous avions prévu à l'époque des mesures de rétention, des mesures de sûreté pour ce type d'individu dangereux.
05:05Alors voilà, bien entendu, je dénonce cette situation. Le droit, malheureusement, bénéficie trop souvent à des individus dangereux, parce qu'il y a une rupture de l'équilibre entre le droit, la protection des libertés et la protection de la société.
05:21On n'a pas l'entièreté de la réponse.
05:24Oui, mais là, il répond à côté de la plaque. Nous, ce qu'on demande, ce n'est pas que M. Karim Mohamed Aghad soit gardé en rétention, que ce soit dans un crat ou même dans une prison.
05:33Il n'a plus reçu sa peine, alors il n'a fait que six ans de prison.
05:36Vous voulez que le pays le reprenne ?
05:38Nous, on veut une expulsion. C'est-à-dire qu'il a un père algérien, une mère marocaine.
05:42A l'État français de faire pression, comme le réclame Marine Le Pen à chaque fois qu'elle passe dans des médias, nous avons des moyens de faire pression.
05:50Par exemple, une rétention des visas. Plus de visas pour les Marocains ou les Algériens.
05:54Nous avons des moyens de pression. Plus de soins aux dignitaires de ces pays qui viennent tous se faire soigner en France.
06:00Nous avons des moyens en faisant des prélèvements des taxes sur les transferts d'argent.
06:05Il y a des moyens de rétorsion de la France.
06:08Et en fait, ce qu'explique M. Retailleau, c'est qu'il ne veut pas mettre en place ces moyens.
06:12Et il est vrai, le Conseil constitutionnel empêche de prendre des mesures autres, comme la rétention administrative de longue durée.
06:20Et ça, c'est tout à fait l'État de droit.
06:22Mais à la main du ministre de l'Intérieur, s'il y avait vraiment une volonté...
06:27Parce qu'aujourd'hui, M. Retailleau dit beaucoup de choses...
06:30Vous ne pensez pas qu'il a été éjeudé par l'affaire Doilem ?
06:32Oui, mais c'est à lui, même sur l'affaire Doilem,
06:35c'est à lui de mettre un niveau de rétorsion, dans l'affaire Doilem, contre l'Algérie,
06:42pour que l'Algérie soit obligée d'accepter son ressortissant.
06:46En tout cas, Bruno Retailleau sera l'invité du grand rendez-vous dimanche prochain.
06:49Donc, on verra ce qu'il dit sur ce sujet, et également sur l'UR.
06:51Jean-Michel Salvatore.
06:53Je vais vous interroger sur la présence de cet individu.
06:55Parce que j'ai l'impression que c'était quand même un secret de polychinelle.
06:59Puisque France Télévisions est venu faire un reportage dans la ville.
07:04Si France Télévisions a eu l'autorisation de faire ce reportage,
07:08c'est sans doute que le ministère de la Justice considérait que l'attitude
07:12et le comportement de ce monsieur étaient exemplaires.
07:15Est-ce que vous avez pu dénouer un petit peu cette histoire ?
07:18Comment se fait-il qu'on ait pu faire un reportage et que, sur place,
07:21personne n'ait reconnu à la fois le village et l'individu ?
07:25Alors, vous soulevez un point important, et je ne l'ai pas encore dénoué,
07:30le fin mot de cette histoire, mais qui est vraiment important.
07:33C'est-à-dire que, alors que les habitants ne sont pas au courant,
07:36alors que le maire le sait mais ne le dit à personne,
07:39les équipes de France Télévisions, France 2 en l'occurrence,
07:42dans un reportage qui s'appelle L'Oeil du 20h,
07:44a fait un reportage à Lure, au mois de septembre,
07:47en interrogeant cette personne.
07:49En interrogeant qui, du coup ?
07:51Monsieur Karim Mohamed Haggad.
07:53Le reportage est passé assez discrètement, parce qu'il était flouté,
07:57son nom n'était pas donné, il était même appelé sous un autre nom.
08:00On parlait juste d'un village de l'Est de la France,
08:03mais quand le journaliste de l'Est Républicain, qui m'a donné cette information,
08:07m'a indiqué de retrouver le reportage, vous allez voir,
08:09on regarde le reportage, moi je reconnais très bien Lure,
08:11parce que ça a été filmé, vous allez trouver ça rigolo,
08:13dans un parc qui est à 50 mètres de ma permanence parlementaire.
08:16Oui, mais vous, vous l'avez reconnu, mais tout le monde ne connaît pas votre permanence.
08:19Non, mais les habitants de Lure, qui voient maintenant aujourd'hui ce reportage,
08:24reconnaissent l'endroit, et savent bien de qui il s'agit.
08:28Et en plus, le reportage est assez gentil, avec le fameux Karim Mohamed Aghad,
08:34qu'il présente sous un jour, c'est un brave gars qui a quand même,
08:37il a fait 6 ans de prison, mais bon...
08:39Non, il a été condamné à 9, mais il n'en a fait que 6.
08:42Même ça, M. Rotailleau l'a dit cet après-midi,
08:45enfin, a répondu positivement à mon appel.
08:47En fait, il était présenté comme un exemple d'insertion dans un village.
08:50Voilà, le pauvre, il ne peut...
08:51Alors, lui-même dit qu'il souhaiterait retourner au Maroc,
08:53alors ça j'ai du mal à comprendre, parce que si lui souhaite retourner au Maroc,
08:56pourquoi le Maroc le refuse ?
08:58Et donc, il était présenté comme presque une pauvre victime du système.
09:04Gilles Boutin, du Figaro.
09:05Le Maroc est connu pour avoir une bonne politique de gestion de la menace terroriste,
09:09donc on les comprend de ne pas vouloir le récupérer.
09:12Au-delà de ça, vous dites qu'il faut exercer une pression sur le Maroc et l'Algérie,
09:16mais en attendant d'exercer cette pression, ce qui peut prendre du temps,
09:19qu'est-ce qu'on fait pour ce genre de profil ?
09:21Le souci, c'est bien cela.
09:23Aujourd'hui, il est hébergé, comme on l'a dit, au frais du contribuable, 2700 euros par mois.
09:29Il y a un problème de sécurité clair, à l'ure,
09:33parce que comme vous l'avez dit dans votre introduction,
09:35l'islamiste qui est jugé actuellement à 10,
09:38a quand même dit qu'un islamiste est là pour tuer.
09:42Donc, il y a quand même un risque.
09:45C'est le cas de Brahim Aouissaoui.
09:48C'est ce Tunisien qui a tué 3 personnes le 29 octobre 2020 dans la basilique de Nice.
09:54Et il a dit que le musulman a le droit de tuer celui qui le tue.
09:57Mais parce que ce Karim Mohamed Aghad, qui a fait 6 ans alors qu'il avait été condamné à 9
10:03pour association de malfaiteurs en but de commettre un attentat,
10:06il avait quand même passé quelques mois en Syrie.
10:09Et en Syrie, il a peut-être commis des crimes abominables.
10:11Et ça, on ne le sait pas.
10:12Et pour ça, il n'a pas été jugé.
10:14Il a été jugé juste parce qu'il était le frère.
10:17Oui, mais c'est-à-dire que la dangerosité de cette personne...
10:20Oui, il y a une dangerosité potentielle.
10:23Elle n'est contredite par personne, en tout cas.
10:26Et donc, que faire ?
10:28Aujourd'hui, je pense que la pression sur le Maroc ou l'Algérie,
10:32parce que, je sais, ça a été dit et recoupé par différentes personnes,
10:37la mère de cette personne était marocaine et a été expulsée au Maroc.
10:40Elle est actuellement au Maroc.
10:41Mais il y a quand même un moyen de le renvoyer au Maroc.
10:44Qu'est-ce que vous allez faire, les démarches ?
10:46Qu'est-ce qui vous interdit,
10:48même si ça doit passer par voie ministérielle,
10:51de retrouver cette dame et de lui dire,
10:53écoutez, voilà, il y a votre fils.
10:55Qu'est-ce qu'on fait ?
10:56Je ne me suis pas encore posé cette question.
10:58Je vous la donne.
11:00Je vous enverrai mes honoraires.
11:02Je ne suis pas sûr que j'ai des moyens concrets pour agir.
11:06Ça se retrouve.
11:07Non, mais moi, ce que je dis aux Français aujourd'hui...
11:10Alors, allure, c'est déjà fait.
11:12Il y a des députés RN un peu plus partout en France.
11:14Et vous verrez que nous, au gouvernement,
11:16avec Jordan Bardella au gouvernement,
11:17nous réglerons beaucoup plus rapidement les problèmes.
11:19Il y a sans doute un groupe d'amitié France-Maroc à l'Assemblée nationale.
11:23Je vais en parler à ma collègue, je crois que c'est Hélène Laporte,
11:25qui est présidente du groupe d'amitié France-Maroc.
11:27Et effectivement, je vais aller la voir
11:30pour que peut-être, via le groupe France-Maroc,
11:33on puisse agir plus efficacement.
11:35Alors, vous savez, les groupes d'amitié parlementaire,
11:37c'est plus pour normalement lier des...
11:39C'est pour manger du couscous.
11:40Non, mais c'est pour avoir des discussions
11:42entre les députés, les parlementaires marocains
11:44et les parlementaires français.
11:46Mais ça peut être un sujet mis sur la table.
11:48Non, mais ça peut être un sujet mis sur la table
11:50pour faire avancer les choses, oui, tout à fait.
11:52Jean Michel.
11:53Vous dites, le jour où Marine Le Pen sera au pouvoir,
11:55on saura quoi faire contre ce type de personnage.
11:57Qu'est-ce que vous ferez très précisément ?
11:59Eh bien, justement, vous disiez juste avant
12:02que ça serait long de mettre en place les mesures de rétention.
12:05Moi, si demain, le gouvernement décide
12:09zéro visa pour le Maroc,
12:11je pense que, rapidement,
12:13M. Karim Mohamed Agathe sera dans l'avion.
12:15Oui, mais vous aurez le Conseil constitutionnel.
12:17Non, zéro visa, c'est pas une mesure
12:19que le Conseil constitutionnel peut contester.
12:22La France décide de ne plus délivrer des visas
12:25aux Marocains qui veulent venir en France.
12:27Je pense que, rapidement,
12:29le consulat du Maroc,
12:31que ce soit à Paris ou ailleurs en France,
12:33appellera le ministère des Affaires étrangères
12:35en disant qu'il faut qu'on règle le problème rapidement,
12:37qu'on va reprendre le Marocain dans l'avion.
12:39Les accords commerciaux qu'on a avec le Maroc...
12:41Je pense que c'est une décision
12:43du ministère des Affaires étrangères
12:45de stopper les visas.
12:47Il y a une deuxième mesure, je l'ai dite,
12:49vous dites maintenant que plus aucun haut dignitaire
12:51marocain ou algérien, parce que les deux pays sont concernés,
12:53ne vient se faire soigner en France.
12:55On le sait régulièrement, des hauts dignitaires
12:57de ces pays viennent en France,
12:59bénéficier de la générosité du système
13:01sanitaire français,
13:03et bénéficient de cette aide.
13:05Et de l'argent des Français.
13:07Donc maintenant stop, on arrête.
13:09C'est Sarak Nafo qui avait fait d'ailleurs
13:11l'addition dans le JD News.
13:13On arrête, et comme ça
13:15on permettra
13:17au Maroc, sans qu'il y ait
13:19besoin de changer la loi. Effectivement, il faudrait
13:21changer la loi pour pouvoir
13:23mettre sous rétention
13:25ou en prison
13:27une personne qu'on jugerait dangereuse à l'issue de sa peine.
13:29Mais ça, ce n'est pas ce que nous demandons. Nous, on ne veut plus
13:31que ce soit la charge du contraire.
13:33On ne veut plus que ça soit
13:35au dépens de la sécurité des Français.
13:37En tout cas, grâce à cette séquence sur Europe 1,
13:39et merci d'être venu jusqu'à nous,
13:41c'est plus flouté, il n'y a plus de villages floutés,
13:43on sait que c'est un lure, on sait qu'il y a
13:457000 habitants, on sait qu'il y a un député
13:47qui prend le problème à bras-le-corps,
13:49et au détriment
13:51du maire PS,
13:53qui lui, visiblement,
13:55ne fait pas beaucoup état
13:57de cette situation. Merci beaucoup M. Salmon
13:59d'avoir été avec nous en direct sur
14:01Europe 1. Pascal Pro,
14:03c'est deux rendez-vous par jour sur Europe 1.
14:05D'abord, l'heure des pros, 9h, 9h30,
14:07codiffusion CNews, et ensuite 11h, 13h, pour vous
14:09donner la parole. Vous l'appelez
14:11d'ailleurs 0180 29 21
14:13pour participer à Pascal Pro.
14:15Et vous, à tout de suite dans Europe 1
14:17soir.