• il y a 8 heures
La France est elle en train de rater l'héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de paris 2024 ? Quelle stratégie pour la gauche à St-Etienne en 2026 ?
Deux questions posées à Régis Juanico. Le conseiller départemental de la Loire et député honoraire, expert des politiques publiques sportives, est l'invité de 7 Minutes Chrono sur TL7.

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00:15Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono, chaque jour sur TLC, de la parole aux élus locaux.
00:19Je suis avec Régis Jouannicot aujourd'hui, conseiller départemental de la Loire, député honoraire,
00:24expert en politique sportive publique. Régis Jouannicot, bonjour.
00:28— Bonjour, Sylvain Kerselès. — On va balayer tout un tas de dossiers d'actu, si vous le voulez bien, ensemble.
00:32Je voudrais d'abord que nous revenions sur l'héritage Paris 2024. On s'était vu à de nombreuses reprises ici
00:37parce que vous étiez évidemment un fervent supporter de l'organisation des Jeux de Paris 2024.
00:42Il semble que le mouvement sportif soit un peu déçu de cet héritage qu'auront laissé les JO sur la politique sportive dans le pays.
00:49Est-ce qu'on n'a pas su utiliser, rebondir correctement sur les Jeux, Régis Jouannicot ?
00:53— Surtout que ça a été des Jeux olympiques et paralympiques qui ont été une formidable réussite.
00:58Et je dirais même un des rares moments d'unité nationale dans l'année 2024.
01:02Et c'est vrai que d'abord, les athlètes et les para-athlètes ont été au rendez-vous,
01:06notamment les Français, voilà, avec une moisson de médaille.
01:10Et puis la réussite de l'organisation des Jeux. Comité d'organisation, voilà.
01:14Financièrement, ça n'a pas été, pour le moment, une catastrophe.
01:17On verra les comptes très précis, finalement.
01:20Mais voilà, on s'attendait à ce que derrière, il y ait une suite donnée.
01:27Et notamment sur le plan budgétaire, sur le plan de l'héritage sportif et territorial,
01:33notamment pour nos clubs, nos clubs amateurs, ici, dans notre territoire ligérien.
01:38Et tous, ils ont eu un effet J.O. au sens où ils ont eu plus de licenciés.
01:43Il y a eu 5 % de licenciés en plus dans tous les clubs.
01:46Certaines disciplines, beaucoup plus, hein.
01:47Le tennis de table, avec ce qu'ont fait les Frères Lebrun.
01:50Le badminton a aussi eu beaucoup de licenciés.
01:53— La natation. — Les parasports.
01:55Et donc, on a eu 1 500 000 licenciés de plus dans les clubs.
01:59Parfois, ça a été compliqué. Parfois, il a fallu les refuser,
02:01ces jeunes filles et ces jeunes garçons qui sont venus après les exploits des Français.
02:05Et faute d'équipement, faute d'encadrant.
02:07Et là, aujourd'hui, c'est un peu la touche froide parce qu'on voit qu'on a...
02:11— Parce qu'on demande des efforts au mouvement sportif aussi.
02:13Et vous appelez à sanctuariser le budget lié au sport.
02:15— La moindre des choses. On attendait au moins que les moyens financiers...
02:19C'est très peu, hein, au niveau de l'État, du budget des sports.
02:21Moins d'un milliard d'euros soient maintenus. Voilà. Au moins maintenus.
02:25Bon. Il est en baisse. Alors il devait être en baisse de moins 30%.
02:29Donc là, il y a eu effectivement une mobilisation du mouvement sportif,
02:31des grands sportifs français aussi.
02:34— Oui. François Bayrou a revu la copie dans son projet de loi de finances.
02:36— Mais aussi des élus, hein. Mais aussi des élus.
02:37Parce qu'il y a deux sujets, hein. Il y a le budget de l'État.
02:39Il sera finalement en baisse de moins 15%.
02:42Bon. C'est un moindre mal. Mais c'est quand même des politiques publiques sportives
02:45qui pourront pas avoir le jour ou qui seront amputées, hein,
02:48comme le passe-sport ou comme l'aménagement des cours d'école
02:50actives et sportives. Mais c'est aussi le budget des collectivités
02:54qui est très inquiétant. Parce que vous savez que quand on touche
02:58au budget des collectivités territoriales, les communes, les intercommunalités...
03:01— C'est de l'argent moins pour renouveler les équipements sportifs.
03:03— Les départements et les régions, bon, ont tendance, pas toutes,
03:06ont tendance à couper les budgets et les crédits de la culture ou du sport.
03:11— Il peut y avoir des conséquences, d'après vous ?
03:12Alors vous qui avez écrit un livre, je rappelle, un manifeste
03:14pour pousser les jeunes à bouger, à faire de l'exercice,
03:17évidemment, ces reculs, ces problématiques de budget,
03:20ça peut aller dans le sens inverse, voilà, pousser à la sédentarité ?
03:24— Alors, ça peut avoir des effets. Quand je dis qu'on va avoir moins d'argent
03:28pour aménager les cours d'école, les rendre actives et sportives,
03:31par exemple, faire bouger pendant la récréation les élèves,
03:34ça, c'est une conséquence très concrète. On a un budget qui est passé
03:37de 10 millions à 2,5 millions au niveau national.
03:40Le passe-sport, c'est une très bonne idée, hein.
03:4350 € pour aider à prendre une licence pour nos gamins,
03:47eh bien voilà, c'est un budget qui a été raboté aussi de 10 millions d'euros.
03:50Et donc voilà, sur tous ces sujets-là, on risque d'avoir des coupes,
03:54et ces coupes, malheureusement, ça ne fait pas un héritage,
03:56même budgétaire, pour les Jeux olympiques.
03:58— Un avis sur France 2030, la candidature conjointe d'Auvergne-Rhône-Alpes et de PACA ?
04:03— Bah moi, je regrette que Marta Fourcade n'ait pas été choisie.
04:07Je pense que c'était vraiment...
04:08— Elle a jeté l'éponge pour prendre la présidence du comité d'organisation.
04:11— Ouais, et je pense que c'était la personnalité du mouvement sportif,
04:14vraiment, qui incarnait ces Jeux.
04:16Je pense qu'il y avait des divergences de vues.
04:18Il ne faudrait pas que les présidents de régions et les régions,
04:21on va dire, s'accaparent un petit peu cet outil,
04:24notamment des Jeux d'hiver Alpes 2030.
04:27— Mais c'est une bonne nouvelle, quand même, pour vous,
04:29qu'on accueille comme ça, à nouveau, des Jeux olympiques ?
04:31— À condition que ces Jeux soient vraiment des Jeux qui reflètent une ambition
04:36d'aller vers une transition écologique, des Jeux sobres,
04:39des Jeux qui, vraiment, prennent la dimension environnementale.
04:42Et ça, c'est tout à fait possible.
04:44Ça a été enclenché avec Paris en 2024.
04:46Mais il faut vraiment que cette ambition soit portée.
04:48Et que ce ne soit pas que le joujou des présidents de régions,
04:51Auvergne-Rhône-Alpes et Sud de France, voilà.
04:53— Régis Joannicot, changeons de sujet, si vous le voulez bien.
04:55Je voudrais que nous parlions de la situation politique à Saint-Etienne.
04:58En ce début d'année, nombreuses tribunes fleurient
04:59sur les réseaux sociaux de différentes personnalités politiques.
05:02Nous avons reçu Lionel Boucher, ici, à votre place, il y a quelques semaines.
05:05Vous avez aussi publié un texte pour dénoncer la situation de Saint-Etienne.
05:10Saint-Etienne est devenue la risée de la France,
05:12la ville est ostracisée, d'après vous.
05:14Vous, voilà, critiquez ouvertement la gestion de Galperdriault
05:19et appelez à un renouveau, un sursaut pour que 2026 soit une année de changement.
05:23Est-ce que vous êtes candidat pour reprendre la mairie de Saint-Etienne, Régis Joannicot ?
05:27— Alors, ça, c'est beaucoup trop tôt pour en parler.
05:29Aujourd'hui, on n'a pas encore les contours des rassemblements politiques,
05:32des listes qui se présenteront dans un peu plus d'un an, donc on verra.
05:36Moi, je suis pour un large rassemblement, effectivement,
05:37des forces de gauche et écologistes.
05:40Et puis, dans notre camp, au Parti socialiste, nous avons des élus de talent,
05:45des élus comme moi, qui sont élus, alors moi, au Conseil départemental,
05:48mais Isabelle Dumestre, au Conseil municipal et au Conseil métropolitain,
05:51Pierre Courbon, donc député et au Conseil départemental,
05:55qui sont des élus expérimentés, qui sont sur le terrain tous les week-ends à Saint-Etienne.
06:00Et voilà, tous les trois, même si on travaille de façon collective,
06:04on pourrait très bien aspirer à un...
06:06— Et vous, exactement, c'est quelque chose qui pourrait vous intéresser,
06:09de partir en campagne, de conduire une liste
06:11d'un rassemblement de la gauche au municipal à Saint-Etienne ?
06:13— Ce n'est pas encore d'actualité,
06:15et les questions collectives primeront sur les questions individuelles.
06:18Moi, je me mettrais au service d'un collectif et d'une liste,
06:22et plus largement qu'une liste de gauche et écologistes,
06:25d'un grand rassemblement qui permettra aussi à ce que, aujourd'hui,
06:28les forces, les différentes forces politiques
06:30qui se sont opposées à Gallup et Andréau puissent travailler ensemble
06:34à relever le territoire, parce que le problème, il est là, aujourd'hui.
06:37Deux ans et demi après l'affaire Perdréau,
06:41une forme de lassitude et de résignation.
06:42Alors, l'instruction judiciaire est terminée,
06:44mais aujourd'hui, on n'a pas encore l'agenda judiciaire du procès.
06:49Et c'est vrai que les Stéphanois voient leur ville...
06:52— C'est ce procès qui va donner le tempo, d'après vous,
06:53de la campagne électorale, ensuite ?
06:55— Bah, c'est... Évidemment, s'il y a un procès d'ici la fin de l'année
06:58et que le maire est condamné,
07:00et qu'il y a une mesure exécutoire d'inégibilité,
07:02il ne pourra pas se représenter.
07:03Donc, c'est un élément très important.
07:05En tout cas, il faut que la justice passe, et le plus vite possible.
07:08Et elle est là, aussi, pour rendre justice,
07:10et on a confiance dans la justice.
07:11— L'union de la gauche doit s'arrêter où, à droite, pour vous ?
07:15— À droite ?
07:16— Oui, jusqu'où, l'union de la gauche ?
07:18On sait que tout le monde appelle à l'union, aujourd'hui.
07:20Pour vous, on peut aller chercher du centre-liste, à droite ?
07:22— Je suis pour la clarté politique.
07:24S'il y a des listes droite et de centre-droit qui se présentent,
07:27c'est normal, je pense que...
07:29— Mais pas d'union, pas de liste multipartie ?
07:33— Après, ça sera des questions de second tour, certainement.
07:35Mais l'idée, c'est quand même de battre au premier tour
07:37une liste de Gaël Perdriau, si jamais il peut se représenter,
07:41ou de ses soutiens,
07:43puisqu'il a encore des soutiens, malheureusement, au Conseil municipal.
07:45— Il nous reste un peu moins d'une minute.
07:47Vous vous tenez à réagir à une allusion
07:49faite par le maire de Saint-Etienne, lors du Conseil municipal,
07:52c'est ça, invoquant des personnalités de gauche
07:57qui pourraient être impliquées dans l'affaire dite de sextype ?
08:00— Pas impliquées, il dit à Isabelle Dumestre,
08:03au Conseil municipal, certains de vos proches très virulents,
08:05aujourd'hui, ont leur nom dans le dossier judiciaire,
08:08et leur nom n'a rien à y faire.
08:10Alors, je voudrais vous le dire très clairement,
08:11puisque maintenant l'instruction est terminée,
08:13oui, mon nom est dans le dossier judiciaire pour une raison simple,
08:16c'est que j'ai été auditionné par la police judiciaire de Lyon,
08:19et en particulier sur un sujet,
08:22qui est l'élaboration, dans le volet des détournements de fonds publics,
08:25d'un dossier de subvention, un faux, qui a été commis
08:28pour l'association Agap,
08:30où, effectivement, cette subvention de 20 000 euros,
08:32on a rajouté mon nom pour donner de la crédibilité à ce dossier,
08:36donc Régis Jouannicourt, réserve parlementaire,
08:38ce qui n'a jamais existé,
08:40et que les policiers souhaitaient m'entendre,
08:41notamment sur les procédures de subvention publique aux associations.
08:46Donc, je leur ai expliqué, voilà, comment ça se passait,
08:49que cette réserve parlementaire n'avait pas été mobilisée,
08:52et que, bien évidemment, dans ce procès verbal d'audition,
08:56j'ai terminé en m'adressant aux policiers, en disant,
08:59ben voilà, moi, mon nom a été mis là, je ne sais pas pourquoi,
09:02est-ce que c'est pour me compromettre ?
09:03On a vu que, voilà, ça avait déjà été le cas pour d'autres,
09:07pour d'autres dans cette affaire Pendrayo,
09:09mais en tout cas, je me réserve le droit de porter plainte
09:13pour un faux en écriture, notamment pour ce dossier de subvention.
09:15Et donc, mon nom y apparaît, et voilà,
09:18ce n'était pas la peine de faire des insinuations
09:19que personne n'a comprises, d'ailleurs, en conseil municipal.
09:21– Merci beaucoup, Régis Jouannicourt, d'être venu nous voir aujourd'hui.
09:24Je rappelle que vous êtes conseiller départemental de la Loire,
09:26député honoraire du département.
09:28Merci à vous de nous avoir suivis.
09:29On se retrouve demain, même heure, sur TLC.
09:31À demain.
09:32– Sous-titrage ST' 501

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