Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Europe 1 soir, week-end.
00:0219h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Bonsoir Alexandre Toussé.
00:07Bonsoir.
00:08Vous êtes vice-président à l'air en charge de la sécurité au conseil départemental de l'Essonne.
00:12Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police va nous rejoindre.
00:16Évidemment on avait envie de vous entendre et merci de vous exprimer ce soir sur Europe 1
00:21après cette affaire épouvantable qui touche votre département.
00:24Petite Louise, 11 ans, retrouvée morte, poignardée dans un bois à Longjumeau
00:30à 900 mètres de son collège d'Épinay-sur-Orge.
00:33Louise qui avait disparu à la sortie de son établissement scolaire ce vendredi dans l'après-midi.
00:38Il y a bien un couple qui a été placé en garde à vue mais ce couple a été libéré.
00:43Ce soir il y a donc un ou des tueurs qui sont dans la nature.
00:47J'imagine, Alexandre Touzé, qu'il y a une grande émotion, une grande peur dans votre département ce soir.
00:55Vous êtes en charge de la sécurité. Est-ce qu'il y a des mesures particulières qui ont été prises ?
00:59Oui, je pense qu'effectivement la police aura à cœur d'être présent aux abords de l'établissement
01:07mais au regard des interrogations et comme vous avez pu le dire
01:12on n'a pas d'éléments tangibles à la fois sur l'origine de ce meurtre qu'il a commis, dans quelles circonstances
01:19et pour quelles finalités. J'allais dire l'inquiétude porte bien au-delà de ce collège
01:27parce qu'au fond c'est une famille qui est paisible.
01:32Une jeune adolescente qui vous a quitté, qui était connue comme étant très paisible.
01:40Donc il n'y a pas de lien à priori établi.
01:44Effectivement l'inquiétude je pense dépasse le cadre de cet établissement.
01:48Alexandre Touzé, vous êtes en charge de la sécurité au conseil départemental de l'Essonne et maire de Saint-Yons également.
01:54Je voulais vous demander, demain les enfants vont retourner dans ce collège.
02:00Est-ce qu'ils vont être pris en charge ?
02:03Est-ce qu'il y a une cellule psychologique qui va être mise en place pour répondre à leurs questions et leurs inquiétudes ?
02:10Oui, dans le cadre de drames de cette ampleur.
02:14Il y a quelques mois, il y a eu le drame de Cheyne-Sédine.
02:18Un jeune qui avait été tué dans des circonstances bien différentes à Vienne-le-Châtillon près de son établissement.
02:25Il y a une cellule spécialisée avec des infirmiers, des psychologues.
02:29Donc c'est le métier de prendre en charge ces traumatismes.
02:33D'avoir des temps d'écoute à la fois collectifs mais aussi plus individuels à la demande.
02:40Parce qu'effectivement, c'est un choc. Un choc pour les parents, un choc pour les collégiens.
02:46Un choc aussi pour l'ensemble des encadrants éducatifs.
02:50Je pense à leurs enseignants, aux professeurs principales, aux personnes d'encadrement qui travaillent dans ce collège.
03:03L'émotion sera naturellement très forte lundi matin.
03:09C'est pour ça qu'il y a ces temps d'écoute avec des spécialistes.
03:13Avec tout un travail à la fois d'écoute mais aussi sur le moyen et le long terme.
03:18Comment revenir sans oublier le drame à une vie normale.
03:24Parce qu'il va falloir entreprendre ce travail de résilience pour surmonter ce drame.
03:29En sachant que ce travail est beaucoup plus complexe quand on ne connait pas la nature des faits et que l'auteur n'est pas arrêté.
03:35Alexandre Toussé, restez avec nous. Je voudrais parler à Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police.
03:42Bonsoir, merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
03:46Évidemment, beaucoup d'émotions. On le disait, Alexandre Toussé en parlait.
03:50Vice-président en charge de la sécurité au conseil départemental de l'Essonne.
03:54Les élèves vont être pris en charge demain du côté de l'enquête.
03:58Quelle est la priorité des enquêteurs au moment où nous nous parlons, Axel Ronde ?
04:05Axel Ronde, que nous avons peut-être égaré.
04:09Alexandre Toussé, je reviens vers vous.
04:21Évidemment, les parents qui nous écoutent ce soir s'interrogent.
04:27Comment est-ce possible qu'un tel drame puisse arriver que cette petite fille, à la sortie de son collège,
04:34il est 15h30 vendredi, puisse disparaître et se faire assassiner sauvagement ?
04:41Est-ce que les caméras de vidéosurveillance sont passées au peigne fin en ce moment ? Est-ce que ça prend du temps ?
04:52Alors, ça prend du temps, oui et non, parce qu'en fait, on connaît l'heure de sortie.
05:01On connaît l'heure de sortie, on connaît malheureusement l'heure où le corps a été retrouvé.
05:10Il y a quelques caméras. Il y a celle du collège, mais on n'a pas le droit de filmer, je dirais, 3-4 mètres au-delà de la grille.
05:19Les caméras de la ville. Je pense qu'aujourd'hui, ce travail-là, il a déjà été effectué.
05:29D'ailleurs, l'arrestation non suivie de fait d'une personne hier, enfin même avant-hier,
05:40parce que la personne était arrêtée vers les minuits, minuit et demi, a été faite suite, justement, à un rapprochement qui s'est révélé faux
05:50entre une image de la vidéoprotection et cette personne qui a été arrêtée à tort, semble-t-il.
05:59Aujourd'hui, il y a d'autres faits à rechercher. C'est l'ensemble des téléphones qui bornent près du lieu.
06:11C'est éventuellement rechercher des personnes qui pourraient ficher, qui pourraient être domiciliées ou se trouver en proximité du lieu.
06:23Il y a des recherches aussi sur des relations, puisqu'aujourd'hui, effectivement, on n'a pas d'éléments.
06:29Et c'est ce qui, à mon avis, contribue à l'inquiétude, c'est qu'on n'a pas d'éléments tangibles.
06:35Il n'y a pas de piste qui ressort très clairement de cette enquête. Et c'est ce qui, à mon avis, nourrit l'inquiétude.
06:41Et c'est bien normal, puisque pour l'instant, il n'y a pas eu d'interpellation. Personne n'en garde à vue.
06:45Évidemment, ça sème le trouble et ça sème l'angoisse.
06:49Évidemment, pour les parents, nous avons retrouvé Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police. Est-ce que vous êtes là ?
06:56Oui, je vous entends.
06:59Je voulais vous poser la question tout à l'heure. On a évoqué évidemment les images des caméras de vidéosurveillance
07:06qui sont passées au crime en ce moment par les enquêteurs pour essayer de retrouver des indices.
07:10Quelle est la priorité absolue ? Puisque maintenant, ça fait 48 heures presque que la dépouille de Louise a été retrouvée.
07:18Quelle est la priorité absolue des enquêteurs ? Quelle est leur priorité ? Sur quelle piste travaillent-ils ? Peuvent-ils travailler ?
07:25La priorité, c'est de retrouver l'individu qui a commis ce meurtre pour éviter qu'il réitère un autre meurtre.
07:32On ne sait jamais, parce qu'on peut être sur un tueur en série. C'est une possibilité qu'il ne faut pas écarter.
07:38En tout cas, les enquêteurs mènent tout type de recherche avec les caméras de protection, mais aussi avec la téléphonie mobile.
07:46On est vraiment sur la scientifique. Après, il y a mes collègues de la police judiciaire qui vont regrouper toutes les informations
07:58qu'ils ont pu trouver, comme les traces et indices qu'ils ont sur le lieu du meurtre.
08:03Le suspect ou les suspects pourraient déjà avoir quitté le département. Je pense au drame épouvantable de Philippine, qui a été étudiante et qui s'est fait assassiner sauvagement
08:10et violée près de l'université Paris-Dauphine à Paris. Son meurtrier a été retrouvé en Suisse.
08:18C'est tout à fait possible que le suspect ou les suspects aient déjà quitté le département ?
08:25Tout est ouvert. C'est pour ça qu'on ne va pas que se cloisonner sur le département de l'Essonne.
08:30On va élargir les recherches au-delà de ce département et au-delà de l'Île-de-France, bien évidemment.
08:38Pour l'instant, on recherche par rapport aux vidéos protections, mais aussi à la téléphonie mobile, tout ce qui est bornage de téléphone.
08:48On essaie de faire des regroupements avec des personnes qui sont connues des services de la police pour voir s'il n'y a pas un éventuel individu qui pourrait correspondre à un type de ce comportement.
09:01S'il y a déjà eu un individu qui est déjà fiché dans les délinquants sexuels, par exemple, dans les délinquants qui peuvent commettre des crimes.
09:12On a toute une base de données et on travaille dessus, bien évidemment.
09:16C'est le travail des enquêteurs, bien évidemment.
09:19Mais au-delà de ça, dès qu'on a le moindre indice, le moindre soupçon, on va vérifier.
09:28C'est pour ça qu'il y a eu une garde à vue de deux individus pour faire des levées de doutes.
09:34Ce n'est pas parce qu'on va en garde à vue qu'on est coupable, bien évidemment.
09:37Le régime de garde à vue, c'est pour trouver la vérité.
09:42On est vraiment dans ce travail d'enquêteur, dans ce travail d'enquête, et on espère que ça va aller rapidement.
09:49Bien évidemment, s'il y a des gens qui ont vu quelque chose...
09:52Il y a un appel à témoins qui a dû être lancé par les forces de l'ordre.
09:59Axel Ronde, restez avec nous, je me retourne vers vous.
10:01Alexandre Toussé, vice-président en charge de la sécurité au Conseil départemental de l'Essonne.
10:05Est-ce que la sécurité a été renforcée à la sortie des collèges et des lycées de votre département demain ?
10:13Je pense que, particulièrement vers ce collège, il y aura une attention des forces de police.
10:20Nous, effectivement, nos 101 collèges sont connectés à un centre de visionnage urbain
10:26qui se situe au sein du Conseil départemental.
10:31Donc, on aura effectivement, dès demain matin, une vigilance particulière.
10:36Après, je crois qu'aujourd'hui, rien ne dit que le fait est lié, si vous voulez, à l'activité du collège en elle-même.
10:44Rien ne dit que ce fait n'aurait pas pu être commis le week-end lors d'une balade en vélo, par exemple, vous voyez.
10:51Donc, je crois que malheureusement, bien sûr, il va y avoir un dispositif.
10:56Je n'ai pas de doute que demain, la police sera près de l'établissement.
11:00Je vais même, avec ma police municipale intercommunale, demander qu'elle soit près des collèges qui sont pourtant un peu plus lointains de ce site.
11:10Mais, si vous voulez, aujourd'hui, il n'y a pas de connexion entre le collège et le fait.
11:18Et peut-être que ce fait aurait pu être commis hors du temps scolaire et hors du temps...
11:23On ne sait pas ça encore, Alexandre Toussé, s'il n'y a pas de connexion.
11:27Ou si ce n'est pas un individu dans le collège qui a poignardé cet enfant.
11:31Pour l'instant, on n'a pas d'élément là-dessus.
11:33On n'a pas d'élément. C'est pour ça que je pense que la présence policière sera là pour rassurer.
11:38Mais on n'a pas d'élément aujourd'hui pour dire que c'est lié, c'était spécifiquement fait dans le cadre du trajet.
11:47Effectivement, le crime a été commis dans le cadre du trajet.
11:51Mais si on a une personne dangereuse, elle peut agir au-delà de ce temps spécifique.
11:58Alexandre Toussé, juste un mot sur la violence, notamment dans votre département de l'Essonne.
12:05On ne connaît ni l'assassin de Louise, ni les circonstances dans lesquelles elle a été tuée, ni les motifs.
12:12Mais le département de l'Essonne enregistre des chiffres qui nous ont interpellés au niveau des risques et des attaques au couteau.
12:23Ces chiffres, je les ai sous les yeux. Ils sont en augmentation.
12:27En 2003, 56 RICS, 203 interpellations ont été recensées en Essonne et 20 affrontements ont eu lieu depuis le début de cette année 2024.
12:36Vous l'expliquez comment ? Que se passe-t-il dans votre département ?
12:39Vous relevez avec justesse qu'on a un département qui connaît des faits de violence importants, que ce soit des RICS, que ce soit les violences intrafamiliales, que ce soit les prosecutions des mineurs.
12:50On a évidemment énormément de problèmes.
12:52Et en face, on a un autre souci, c'est qu'on a une présence de l'État judiciaire, éducatif, qui est très faible par rapport aux autres départements franciliens,
13:00au regard de notre démographie et de son évolution.
13:04Sur les RICS, malheureusement, ce sont des faits qui se propagent aujourd'hui, depuis 4-5 ans, sur des territoires qui n'étaient pas jusqu'ici affectés par ce problème,
13:16mais qui opposent des villes où ces histoires existaient il y a déjà 30 ans, et où on n'arrive pas à expliquer, et où il y a cette culture d'affrontement territorial.
13:29Il y a le déconnecté, d'ailleurs, des trafics de soupéfiants, il y a le trafic de plus soupéfiants comme ailleurs,
13:37mais en plus, on a ces affrontements tribaux, soit entre quartiers d'une même ville, soit entre deux quartiers,
13:45il y a aujourd'hui des progrès, c'est-à-dire qu'on limite la commission des faits, mais on a toujours une jeunesse, une hyper jeunesse,
13:53c'est du 12, 13, 14 ans, qui se trimballe avec du couteau et qui va s'en prendre aux quartiers voisins, sans savoir d'ailleurs pourquoi,
14:02parce que ce sont des histoires qui datent depuis 30 ans, qui sont d'une futilité totale, mais on a du mal à endiguer cette haine entre quartiers.
14:10Merci beaucoup Alexandre Touzé, merci d'avoir été en direct avec nous, vice-président LR en charge de la sécurité dans le département de l'Essonne,
14:19et Alex Selleronde, merci beaucoup, porte-parole du syndicat CFTC Police, merci pour vos explications et vos éclairages.
14:27Il est 19h29 sur Europe 1.