• il y a 3 jours
Transcription
00:00Yvan Roxtrade, bonjour. Vous êtes donc le nouveau président désengagé, formellement.
00:06En tout cas pour l'instant, de manière pleine et entière, oui.
00:09C'était une surprise pour vous, cette désignation, ou vous la sentiez venir ?
00:12Non, c'était vraiment une surprise. Honnêtement, jusqu'à la dernière minute,
00:16je n'étais pas dans cet état d'esprit-là.
00:18Je venais pour me réjouir du fait que le pays avait enfin un gouvernement,
00:23et puis les choses se sont un petit peu accélérées.
00:25Alors là, vous êtes président pour trois mois, trois mois et demi, c'est ça ?
00:28Trois mois, trois mois et demi, et vraiment essayer de prendre le relais,
00:31qu'il n'y ait pas de vide, et qu'on puisse s'assurer directement
00:34de continuer à avoir la même niaque au sein des engagés,
00:37pour préparer la suite de la manière la plus idéale possible.
00:41Alors justement, la mission, quelle est-elle ? Est-ce qu'elle est double ?
00:45Est-ce qu'il y a d'une part assumer et défendre la participation à l'Arizona,
00:49tout en gérant l'interne finalement, et préparer cette élection
00:55de l'ensemble des militants désengagés ?
00:56Alors c'est défendre l'Arizona, défendre le fait qu'on a eu le courage,
01:00à un moment donné, de ne pas rester collés 100% à notre programme,
01:03et le courage de la nuance, le courage d'avoir la capacité de faire des compromis.
01:07Je pense que c'est ce qui manque souvent.
01:08On le voit au niveau européen, on le voit au niveau international,
01:10et on le voit aussi en Belgique, où pendant le dernier gouvernement,
01:13les partis n'ont pas eu le courage de se dire, à un moment donné,
01:15qu'il fallait mettre de l'eau dans son vin pour arriver à faire avancer la Belgique,
01:19pour arriver à faire continuer, à faire fonctionner la Belgique.
01:21Aujourd'hui, les Belges se rendent compte que la situation est catastrophique,
01:24parce qu'il n'y a aucune action qui a été prise.
01:26Donc c'est défendre le fait que oui, Maxime Prévost, dans les négociations,
01:30a été capable, à un moment donné, de dire,
01:32ce n'est pas 100% notre programme,
01:33mais c'est suffisamment important pour remettre la Belgique sur les rails,
01:37que pour qu'on y aille.
01:38C'est défendre ça, mais c'est en même temps aussi continuer à faire entendre
01:41ce qu'est la position des engagés,
01:43sans pour autant renier le fait qu'on était en capacité de faire de la nuance,
01:47de faire un compromis,
01:48mais en même temps en rappelant quelles sont réellement nos lignes,
01:50et quel serait notre programme si on avait la majorité absolue.
01:52Justement, au sein de cet Arizona, est-ce que vous estimez
01:54qu'il y a vraiment la patte des engagés avec des mesures fortes
01:58prônées par votre formation politique,
02:00ou alors c'est plutôt simplement le sans-nous aurait été pire ?
02:03Non, je pense qu'il y a des mesures fortes qui ont vraiment été impactées,
02:07des éléments qui sont clés, que ce soit au niveau de la santé,
02:10que ce soit au niveau de la sécurité, de la police, de la justice.
02:13Il y a des éléments forts qu'on a réussi à défendre,
02:16que ce soit au niveau du climat, de la transition énergétique,
02:18qu'on a réussi à mettre dans cet accord.
02:20Mais il faut se rendre compte que cet accord se fait dans une situation économique
02:23qui est hyper difficile.
02:25Évidemment, il y en a qui s'en lavent les mains,
02:27et qui viennent nous dire maintenant, j'entends depuis plusieurs jours que
02:29on n'a pas dépensé assez, assez fait de cadeaux.
02:32Il y a une réforme fiscale, on a diminué la fiscalité,
02:351,5 milliard d'euros de fiscalité en moins
02:38dans notre pays avec ce nouveau gouvernement.
02:41Certains disent qu'on aurait dû faire beaucoup plus,
02:43même s'ils n'ont pas été capables de faire quoi que ce soit.
02:46Et en même temps, ils nous disent qu'on a fait trop d'économies.
02:49Et en même temps, ils nous disent que ce ne sera pas suffisant
02:51que pour respecter la réalité budgétaire.
02:53Mais je pense que les lecteurs, les citoyens,
02:54ils se rendent bien compte que ça n'a pas de sens.
02:56On ne peut pas dire qu'il faut dépenser plus,
02:57il faut économiser moins, et en même temps, on va faire le budget.
02:59Ça, ça n'existe pas.
03:01– Et vous vous êtes encore fait un petit peu attaquer ici,
03:04pas plus tard que ce jeudi matin.
03:06Paul Magnette était très virulent envers Maxime Prévost,
03:09lui demandant, vous connaissant, comment avez-vous pu accepter ça ?
03:12Comment avez-vous pu accepter 2,8 milliards d'euros d'économies
03:16sur le 2 des plus faibles ? Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
03:18– Je trouve ça regrettable, en fait.
03:20Je trouve ça regrettable que de cette manière-là,
03:23on polarise le débat sur des choses qui ne sont pas fondées,
03:26qu'on ne donne même pas le temps à l'explication,
03:29le temps à la compréhension.
03:31La réalité, c'est que nous avons veillé à protéger
03:34les gens qui étaient les plus fragiles dans notre population,
03:37comme par exemple les personnes en situation de handicap
03:39ou ceux qui sont les plus précarisés.
03:41Nous avons veillé à les protéger.
03:42Et aujourd'hui, on nous traite déjà de gouvernement des casseurs, etc.
03:45Mais c'est une attitude de casseur,
03:47et honnêtement, ça m'étonne de la part de Paul Magnette,
03:50parce que là, c'est non fondé.
03:52C'est crier au loup, c'est opposer les gens,
03:54c'est créer de la tension, de l'anxiété, de la peur,
03:57de la peur auprès des électeurs, auprès des citoyens,
03:59et je pense que ça n'a aucun sens.
04:01Ce n'est pas ça l'objectif.
04:02Aujourd'hui, on doit trouver un moyen de remettre la Belgique sur les rails
04:06pour qu'on puisse protéger la sécurité sociale sur le long terme.
04:09– Et vous qui êtes issu du monde de l'entreprise,
04:12il faut le rappeler quand même, vous avez notamment été manager de l'année,
04:15ce sont quoi ? Ce sont des mesures qui vont dans le bon sens
04:18pour la vitalité économique du pays, pour la compétitivité des entreprises,
04:22tout en préservant les travailleurs,
04:24ou alors est-ce que justement on n'a pensé qu'à la compétitivité des entreprises ?
04:27– Non, vraiment, je crois, et mon ADN,
04:29c'est ce que je défends aussi au niveau européen,
04:31c'est la compétitivité, mais pas à n'importe quel prix,
04:33c'est la compétitivité, mais en défendant des standards sociaux,
04:36sanitaires, environnementaux qui sont importants.
04:39Mais par contre, il est vrai que dans une entreprise,
04:41tous les X années, et tous les citoyens, tous les lecteurs le savent,
04:45tous les X années, il faut se dire, ok, mais qu'est-ce que je fais,
04:47ou quelle est l'habitude que j'ai prise,
04:49ce qui n'est peut-être pas nécessaire, ou comment est-ce que je pourrais faire mieux,
04:52comment est-ce que je peux remettre l'ouvrage sur le métier,
04:55pour essayer d'améliorer les choses, de retrouver en efficacité ?
04:58Et ça, cet effort-là, il n'a pas été fait pendant des années et des années,
05:01on a toujours reporté à deux mains ce qui était un peu plus compliqué à faire,
05:04parce que c'est vrai que changer, se remettre en question,
05:07arrêter des choses qui ne sont peut-être plus utiles, c'est difficile,
05:10et ça n'a pas été fait pendant des dizaines d'années,
05:12aujourd'hui on se retrouve au pied du mur,
05:14et on est obligé de changer, de prendre ses responsabilités en une fois,
05:17évidemment ça fait plus mal, mais c'est la réalité,
05:20et c'est sain, dans chaque entreprise, on le sait régulièrement,
05:23il faut se remettre en question.
05:25Il faut gérer la Belgique, l'État fédéral belge, comme une entreprise privée ?
05:29Non, parce que ce n'est pas le même objectif,
05:31l'objectif ici c'est d'amener tous les belges,
05:33c'est d'amener tous les belges dans une transformation,
05:35et c'est pour ça aussi qu'il ne faut pas opposer.
05:37En fait, je pense que le drame de la politique qu'on a aujourd'hui,
05:40c'est que c'est de plus en plus la politique des postures,
05:43les uns et les autres critiquent les réseaux sociaux,
05:45mais ils se comportent, ils utilisent les codes des réseaux sociaux,
05:48toujours en allant plus loin,
05:50dans les métaphores, dans les grands termes grandiloquents,
05:54en criant au loup, en criant à la fin du monde,
05:57ce n'est pas la réalité.
05:59La réalité aujourd'hui, c'est qu'on doit gérer cet État,
06:02et qu'on doit amener l'ensemble de la population,
06:04en accompagnant avec force les plus fragiles,
06:07parce qu'un processus de changement, c'est toujours difficile,
06:10et ceux qui sont les plus fragiles doivent être les plus accompagnés.
06:12Mais vous allez faire face, a priori,
06:14ça va être difficile de le nier,
06:16à une contestation sociale très forte, peut-être jamais vue,
06:19alors on ne peut pas supputer qui participera ou pas,
06:21mais on annonce quand même une contestation sociale très forte,
06:24et d'un autre côté, paradoxalement, vous êtes légitime par les urnes,
06:28comment entendez-vous faire face et répondre aux craintes
06:31de ces personnes qui ont peur pour leurs pensions,
06:34pour leurs salaires, pour leurs allocations ?
06:37Il va falloir qu'on fasse œuvre de pédagogie,
06:39il va falloir qu'on explique, qu'on explique dans les détails
06:42ce qu'on est en train de faire, qu'on démonte les fake news
06:44qui sont envoyées par les uns et par les autres,
06:46pour expliquer et montrer que la réalité…
06:49C'est fake news, qui envoie des fake news ?
06:50Mais par exemple, quand on dit qu'on veut faire des coupes sombres
06:53et qui vont toucher les plus faibles,
06:55je pense que c'est simplement factuellement pas vrai.
06:57On a veillé, c'est écrit noir sur blanc dans l'accord de gouvernement,
07:00par exemple, d'immuniser ceux qui étaient nécessaires
07:03pour accompagner les personnes en situation de handicap.
07:05Ça c'est un fait, c'est aussi un fait que, par exemple,
07:08le rallongement ou le fait que la période de nuit ne commence qu'à 24 heures
07:12ne touche aucunement les soins de santé ou le personnel des soins de santé.
07:16Nous avons veillé à ne viser uniquement pour cette mesure-là
07:19que le personnel qui est actif dans la logistique
07:21ou simplement dans l'e-commerce,
07:23et qui a d'ailleurs disparaissait pour se mettre juste de l'autre côté de la frontière,
07:26y compris Buipost, qui installe son hangar de distribution
07:30juste de l'autre côté de la frontière.
07:31Donc c'est uniquement des mesures ciblées,
07:32il ne faut pas faire peur aux autres personnes.
07:34Les infirmiers et infirmières ne sont pas du tout concernés
07:37par une nuit qui commencerait à 24 heures plutôt que 20 heures.
07:40Donc je pense qu'il y a aussi des choses par rapport auxquelles
07:42on doit pouvoir être clair.
07:44Il faut avoir le temps du dialogue dans les deux sens.
07:46Nous devons absolument communiquer, clarifier, expliquer, montrer
07:50et mettre en œuvre les différentes mesures
07:53de la manière la plus humaine possible.
07:54A l'inverse, vouloir tirer sur ce qui n'est pas encore là
07:58simplement en attisant les peurs,
08:00je pense que c'est complètement irresponsable.
08:01Que pensez-vous de situations qu'on a vues
08:03qui paraissent un petit peu rocambolesques
08:05avec d'une part par exemple une grève émotionnelle,
08:08comme on l'a appelée comme ça, non officielle au rail à Charleroi
08:13avec 45 cheminots qui se sont mis en même temps en maladie
08:16non couverts par le syndicat.
08:18Le président du MR Georges-Louis Boucher
08:20dénonce des certificats de complaisance.
08:22Est-ce que c'est aussi quelque chose que vous pointez du doigt ?
08:24L'Arizona prévoit de sévir à ce sujet-là ?
08:26Je pense que c'est un mauvais signal pour toutes les femmes et les hommes
08:29qui sont réellement malades en fait.
08:31Pour moi c'est ça qui m'attriste.
08:33C'est qu'il y a du comportement de certains
08:35qui abusent parfois du système
08:37et qui jettent le prob sur toute une partie de la population
08:41qui joue le jeu correctement, qui s'engage au quotidien
08:44et qui c'est vrai doivent être accompagnés correctement
08:46quand ils sont malades.
08:47Le danger c'est que si certains abusent
08:49ou font des grèves que certains qualifient d'émotionnelles
08:51et bien ça jette le prob,
08:53ça jette le discrédit peut-être
08:55sur ceux qui en ont réellement besoin.
08:57Et aujourd'hui on doit mettre clairement la différence entre les deux.
08:59On doit être aux côtés de ceux qui souffrent,
09:02on doit être aux côtés des personnes qui tombent dans le chômage.
09:05À un moment ça peut arriver à tout le monde,
09:07à vous, à moi, à n'importe qui des électeurs ou des auditeurs.
09:10Quand on tombe au chômage,
09:12il faut qu'on augmente même les allocations au départ.
09:15Et c'est ce que nous avons prévu avec l'Arizona
09:17parce qu'on a besoin d'un filet de sécurité,
09:19parce que c'est un choc.
09:20Et on ne doit pas rajouter un choc, un deuxième choc.
09:22Mais après deux ans c'est fini par contre.
09:23Mais par contre, on doit aussi ensemble,
09:25c'est-à-dire au niveau des pouvoirs publics
09:27et la personne qui est dans cette situation-là,
09:29faire tous les efforts pour revenir le plus rapidement possible
09:32vers une trajectoire positive d'intégration,
09:34d'accomplissement, d'épanouissement et donc de travail.
09:36Et donc c'est le double mouvement.
09:38C'est le mouvement de dire oui, on monte les allocations au départ,
09:40oui, on augmente l'accompagnement,
09:42mais à un moment donné,
09:43tout le monde doit se mettre dans cette trajectoire
09:45pour retrouver un travail.
09:46Est-ce que vous avez peur que ces cinq années à venir,
09:50donc on a bien senti qu'il y avait une volonté
09:52de réforme socio-économique majeure,
09:54mais il y a aussi cinq années de préparation
09:57d'une réforme de l'État potentielle,
09:59pilotée directement par Barthe Weaver ?
10:01Alors ma question est très simple.
10:02Est-ce que la Belgique dans cinq ans,
10:04elle sera très différente de celle qu'on connaît aujourd'hui ?
10:07Ou alors, qu'en restera-t-il finalement ?
10:09La meilleure immunisation qu'on a,
10:11la meilleure solution que l'on a pour lutter
10:13contre une potentielle réforme institutionnelle communautaire,
10:17c'est de mettre la Belgique en état de fonctionnement correct.
10:20C'est ça notre meilleure manière de nous protéger.
10:22Ce qui se passe à Bruxelles par exemple,
10:24où on n'est pas en capacité d'avoir un gouvernement
10:26qui veille à avoir une gestion correcte
10:28de l'institution bruxelloise,
10:30c'est tendre la main vers un risque institutionnel.
10:33La meilleure solution pour lutter
10:35contre la division de la Belgique,
10:37c'est de veiller à ce que la Belgique,
10:39au nord comme au sud, fonctionne mieux.
10:41Le plus grand danger communautaire,
10:43c'est d'avoir une suite du pays
10:45qui serait complètement dépendante
10:47et qui ne fonctionnerait pas correctement.
10:48Et c'est à ça que nous allons nous atteler.
10:50C'est à ça que nous nous attelons au niveau de la région,
10:52de la fédération et au niveau de la Belgique en entier.
10:54– Et Bruxelles, ça ne fonctionne pas ?
10:56C'est à l'abandon, c'est la risée du monde là,
10:58quand on voit la politique sans gouvernement
11:00et puis des fusillades maintenant qui sont en pleine.
11:02On n'est plus dans un quartier
11:04où on est le matin quand les gens vont travailler,
11:06prendre le métro.
11:07– Où sont les hommes et les femmes d'État à Bruxelles ?
11:10Moi c'est ça la question que je pose.
11:12Les uns et les autres disent
11:14oui je n'ai pas gagné les élections,
11:15ou c'est celui-là qui a gagné,
11:16il n'a qu'à se débrouiller.
11:17Non, la question c'est qu'aujourd'hui à Bruxelles,
11:19on a une urgence,
11:20on a une région qui est la région la plus endettée,
11:22où la situation financière est la plus catastrophique
11:25et on n'a pas d'hommes et de femmes d'État
11:28capables de dépasser les désaccords des uns et des autres
11:31pour trouver un terrain commun d'entente,
11:33pour construire un projet pour les Bruxellois et les Bruxelloises.
11:36Et donc c'est exactement le mouvement inverse
11:38qu'on essaye de faire pour tous les Wallons et les Wallonnes,
11:40c'est le mouvement inverse qu'on essaye de faire pour tous les Belges,
11:43parce qu'on se rend compte que ce pays a besoin d'être géré.
11:46La voiture a été amenée au bord du précipice,
11:48la Belgique est un des plus mauvais pays européens,
11:51alors que ce n'était pas le cas il y a quelques années.
11:53Aujourd'hui on est dans une situation catastrophique,
11:55à un moment donné il faut reprendre la barre,
11:57il faut pouvoir la diriger,
11:58il faut pouvoir sauver la situation,
11:59parce que sinon demain il n'y aura plus de pensions,
12:01sinon demain il n'y aura plus de capacités
12:03d'investir dans les soins de santé,
12:04sinon demain il n'y aura plus de capacités
12:06d'accompagner les uns et les autres quand ils ont un problème.
12:08Est-ce que vous qui avez fréquenté,
12:11ou différemment de votre formation politique,
12:14Bardo Weaver,
12:15durant les négociations,
12:16est-ce que comme l'annonce le PS,
12:19Bardo Weaver veut tuer la Wallonie ?
12:21Je ne crois vraiment pas,
12:23ce n'est pas comme ça qu'il s'est comporté
12:25pendant les négociations,
12:26et de toute façon je rappelle simplement
12:28que même si Bardo Weaver venait avec des propositions
12:31à un moment donné communautaires,
12:32il faudra qu'il ait une majorité des deux tiers,
12:34dans les deux groupes linguistiques,
12:35donc de nouveau,
12:36ne faisons pas peur aux gens,
12:38ne tirons pas sur un problème
12:39qui pourrait peut-être un jour arriver,
12:41essayons de s'occuper maintenant de notre problème,
12:43notre problème c'est que le pays
12:45est dans une situation catastrophique,
12:46nos finances publiques sont dans une situation catastrophique,
12:48le FMI nous menace,
12:49l'Europe nous menace,
12:50j'entends dire que c'est la pire réforme des pensions,
12:53en fait c'est la seule réforme des pensions,
12:55or comme vous, comme moi,
12:56depuis qu'on est tout petit,
12:57on entend le fait qu'il faut anticiper
13:00le vieillissement de la population,
13:01qu'il faudrait investir,
13:02anticiper, prévoir,
13:04il n'y a rien qui a été fait,
13:05par l'ensemble des gouvernements.
13:06Vous reprochez à ceux qui vous critiquent
13:07de n'avoir rien fait ?
13:08Ils n'ont strictement rien fait,
13:09et ne rien faire cinq années de plus,
13:11ça serait nous condamner définitivement,
13:13condamner définitivement les prochaines générations,
13:15et moi j'ai des enfants
13:16et je ne suis pas d'accord de faire ça.
13:18Si je me suis engagé en politique,
13:19ce n'est pas seulement pour la prochaine élection,
13:21mais c'est vraiment pour la prochaine génération,
13:23c'est pour que demain mes enfants
13:24puissent vivre dans un monde
13:25qui fonctionne correctement,
13:27et notre responsabilité
13:28c'est de ne pas reporter sur eux
13:30l'incapacité qu'on a eue aujourd'hui
13:32à prendre les mesures nécessaires.
13:33Question plus engagée,
13:37ce sera quand les élections prochaines ?
13:39Dans trois mois, trois mois et demi,
13:40donc on ne traînera pas,
13:41parce qu'évidemment il faut que le parti
13:43puisse continuer à être incarné,
13:45parce que comme je vous le dis,
13:46évidemment, et c'est ça qui est complexe,
13:48évidemment on va respecter l'accord
13:50et les compromis qu'on a fait au gouvernement,
13:52mais il faut aussi qu'on puisse
13:54incarner réellement notre projet,
13:56qui est différent évidemment de celui du gouvernement.
13:58Donc il faudra quelqu'un de plein exercice
14:00le plus rapidement possible.
14:01C'est un sacré challenge d'être l'homme
14:03qui doit faire oublier Maxime Prévost
14:04à la tête des engagés.
14:05Alors personne ne fera oublier
14:06Maxime Prévost à la tête des engagés,
14:08Maxime est vraiment profondément
14:10partie prenante à ce projet,
14:12moi je l'accompagne depuis
14:13quasiment le premier jour des engagés
14:15et c'était un tel bonheur
14:17de travailler avec lui à cette refondation,
14:19je pense qu'il y a mis sa patte, sa marque,
14:21qui dépassera même sa présence physique,
14:23parce qu'elle est profondément,
14:25et ce qu'il est, est profondément aussi
14:27intégré dans les engagés,
14:28ce que les engagés sont correspond aussi largement
14:30à ce que Maxime Prévost a pu transmettre
14:32comme message, donc je ne crois pas
14:33qu'on aura besoin de le faire oublier,
14:34que du contraire.
14:35Il y aura un nouveau visage,
14:36et Maxime ne demande pas mieux,
14:38parce que je pense qu'évidemment,
14:40ce parti et ce mouvement
14:42et le manifeste qu'on a porté,
14:43c'est un manifeste qui est porté
14:45par la société civile, par les citoyens
14:47et qui est simplement
14:49justement des valeurs partagées.
14:50Ce dont on a besoin aujourd'hui,
14:52plutôt que de polariser cette société
14:54et d'avoir des clans qui s'opposent systématiquement,
14:56c'est justement réussir autour d'un ensemble
14:58de valeurs et de priorités,
15:00à faire communauté, à faire groupe,
15:02c'est le message de Maxime,
15:03et d'autres pourront continuer à le porter
15:05avec force.
15:06On peut présupposer que si vous prenez le relais ici,
15:07en tout cas pour trois mois,
15:08trois mois et demi,
15:09vous pourrez potentiellement être candidat.
15:11Potentiellement être candidat.
15:13Oui, tout le monde peut être potentiellement candidat.
15:15À ce stade-ci, il est impossible de savoir
15:17pour moi si je serai candidat.
15:18Je ferai ce qui est le mieux
15:20pour le mouvement, d'une part,
15:22et aussi là où je pourrai être le plus utile.
15:24Pour moi, les deux boussoles que j'ai,
15:26c'est l'intérêt des citoyens
15:28et l'intérêt de nos adhérents.
15:29J'ai une responsabilité par rapport aux adhérents,
15:31parce qu'ils m'ont choisi pour les représenter
15:33à l'Europe, donc je dois faire ce job-là
15:35correctement pour eux
15:37et pour l'ensemble des Européens.
15:38Ma boussole, elle est là.
15:39Qu'est-ce qui est le plus utile ?
15:40Comment est-ce que je peux être le plus utile
15:42au sein du mouvement, pour faire avancer les idées
15:44et les combats que l'on porte ?
15:45Et comment est-ce que je peux être le plus utile
15:47dans le job que j'ai aujourd'hui,
15:48qui est le job de parlementaire européen ?
15:49Le cas des champs, il faudrait faire un choix.
15:51C'est difficilement imaginable d'être député européen
15:53et président d'une formation politique.
15:54Il faut voir comment on va s'organiser.
15:56Les choses ne sont pas définies.
15:58Il faudra d'abord que je décide
16:00ce que je vais faire, et puis en fonction,
16:02on verra comment concrètement organiser les choses.
16:04Dernier point que je voudrais aborder avec vous,
16:06retour à l'Arizona, mais sur une question
16:08un peu plus sociétale, la place des femmes.
16:10C'est dérangeant quand même, 4 femmes sur 15 ?
16:12Ou c'est un accident de l'histoire ?
16:14Un accident de parcours ?
16:16Ou vraiment, on doit y faire attention ?
16:18Ce n'est pas un accident de l'histoire.
16:20Je pense que si on regarde justement
16:22dans le passé, on a eu, même il n'y a pas
16:24tellement longtemps, je crois que c'était
16:26sur les gouvernements Michel, des pourcentages
16:28qui étaient encore plus faibles au sein du gouvernement.
16:30Et donc ça montre simplement
16:32que rien n'est acquis,
16:34et que peut-être,
16:36et c'est ce que nous pensons chez les engagés,
16:38nous avons besoin d'avoir des garde-fous
16:40pour veiller à ce que les choses se passent correctement.
16:42Et donc, personnellement, nous défendons
16:44chez les engagés le fait qu'il faudrait encore garder
16:46une représentation minimale, comme cela
16:48existe au niveau des entités fédérées,
16:50au niveau de la région, au niveau de la fédération,
16:52qu'on ait une représentativité de minimum 30%
16:54des deux genres au sein du gouvernement.
16:56Donc nous sommes pour appliquer
16:58le même type de règles. On verra si le gouvernement
17:00nous suit par rapport à ça, et si on arrivera
17:02à faire passer cet axe, mais en tout cas,
17:04les engagés, nous l'appliquons, et d'ailleurs,
17:06c'est pour ça que nous avons respecté largement
17:08ces objectifs de parité,
17:10et c'est ce qu'on voudra continuer à faire demain.
17:12Toute dernière question,
17:14est-ce que les engagés, qui ont quand même
17:16créé une sacrée surprise,
17:18une surprise de neuf confirmée,
17:20quand même, lors du scrutin d'octobre
17:22au niveau à l'échelon local,
17:24deuxième formation politique
17:26en Wallonie,
17:28c'est jouable de devenir premier ?
17:30Alors, mon objectif n'est pas de devenir premier,
17:32mon objectif est de peser le plus possible,
17:34et de continuer à porter la voix
17:36de tous ceux et toutes celles
17:38qui veulent qu'on ait la force, justement,
17:40de faire bouger les choses,
17:42et pas seulement la force de la posture.
17:44Et parce que la réalité, c'est ça, et je pense que les citoyens
17:46s'en rendent compte, alors c'est pas simple.
17:48C'est pas simple, et c'est pas facile d'assumer
17:50parfois aussi des décisions qui sont pas 100%
17:52en ligne avec notre ADN.
17:54Mais on ne peut pas, dans notre société, avoir des sociétés
17:56qui opposent systématiquement.
17:58Vous savez, moi j'ai été fort marqué par Trump.
18:00Quand Trump est arrivé à la présidence,
18:02d'habitude le président il dit « je serai le président de tous les américains »,
18:04il a fait juste l'inverse.
18:06Il a encore craché plus sur ceux qui n'avaient pas voté pour lui,
18:08et il a encore parlé uniquement
18:10à ceux qui avaient voté pour lui. Il a encore plus
18:12clivé la société que ce qu'il avait déjà fait
18:14de manière outrageuse pendant toute la campagne.
18:16C'est pas du tout la manière dont on doit faire la politique.
18:18Nous ne sommes pas là pour représenter
18:20uniquement les gens qui ont voté pour nous.
18:22Moi je fais de la politique, pas pour mes amis
18:24ou les quelques copains qui veulent voter pour moi.
18:26Non, je suis là pour faire de la politique pour l'intérêt général,
18:28pour l'ensemble de la population,
18:30pour essayer de faire fonctionner cette Belgique
18:32dans son ensemble, ou l'Europe dans son ensemble,
18:34le mieux possible. Et je pense que ça c'est le mouvement
18:36qu'on doit essayer d'avoir. C'est pas le mouvement
18:38majoritaire culturel, aujourd'hui,
18:40on le voit bien. Ce qui est à la mode, c'est le trash, le clash.
18:42Vous avez l'impression que vous êtes
18:44un des seuls partis qui pourraient
18:46potentiellement discuter avec tout le monde,
18:48du MR au PS, avec Collot ?
18:50Avec tous les partis démocratiques,
18:52on est l'un des seuls partis, et d'ailleurs on les respecte.
18:54Moi je l'ai dit pendant la campagne, je le redis aujourd'hui,
18:56il y a des gens vraiment bien chez Collot,
18:58vraiment, qui ont des vrais
19:00chouettes valeurs. Il y a des vraies personnes
19:02au PS qui portent un projet
19:04positif. Il y a des vraies personnes au MR
19:06avec qui on a trouvé maintenant un partenaire
19:08qui était prêt à prendre ses responsabilités
19:10pour faire des changements profonds.
19:12Et je pense que faire des caricatures
19:14de l'ensemble des partis pour s'opposer les uns
19:16aux autres, et crier au loup,
19:18au drame, à la mort, et demain on sera tous
19:20à peu près morts, je crois que ça n'a
19:22strictement aucun sens aujourd'hui. Il va falloir
19:24casser des ponts, trouver des solutions
19:26et rassembler cette population.
19:28Yvan Wolkstrad, merci beaucoup.
19:30Merci beaucoup.

Recommandations