🇨🇩 Qui sont les wazalendo, ces jeunes patriotes qui combattent aux côtés de l'armée congolaise ? Leur rôle dans la lutte contre le M23 est indispensable pour la RDC mais soulève de nombreuses questions. Notre journaliste Christiane Kogbi fait le point.
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00:00À nos vaillantes forces armées et aux vaillants patriotes wasalendo,
00:05véritable sentinelle de la souveraineté nationale,
00:09je rends un hommage appuyé et vous exprime au nom de toute la République
00:15notre reconnaissance infinie et notre fierté inébranlable.
00:19Le mercredi 29 janvier 2025, pendant l'offensive du M23 à Sugoma,
00:24le président de la République démocratique du Congo
00:26a rendu un vibrant hommage aux wasalendo.
00:29Mais qui sont-ils réellement, d'où viennent-ils,
00:31pourquoi combattent-ils aux côtés de l'armée congolaise
00:34et pourquoi le gouvernement leur rend-il hommage ?
00:36On te fait le point.
00:37Les wasalendo sont des jeunes patriotes congolais
00:39qui combattent aux côtés de l'armée congolaise
00:42contre le mouvement du 23 mars à l'est du Congo.
00:44Wasalendo signifie patriote en Swahili,
00:47une langue Bantu parlée dans plusieurs pays de l'Afrique de l'Est.
00:50Engagés aux côtés de l'armée officielle,
00:52les forces armées de la République démocratique du Congo,
00:55les wasalendo sont composés de groupes de jeunes
00:57et de milices formées en autodéfense
00:59pour lutter contre les rebelles du M23.
01:01Les wasalendo sont un mélange de citoyens
01:04qui se sont mobilisés presque spontanément,
01:09mais également de, et malheureusement,
01:13une sorte de rebranding
01:16de beaucoup d'autres groupes armés
01:18qui opéraient déjà dans la région.
01:21Ils présentent cette mobilisation comme une manifestation
01:25de leur engagement patriotique.
01:28Le contexte de l'SLRDC,
01:30ces termes désignent en ce moment
01:34l'ensemble de groupes locaux,
01:39on va dire des milices locaux,
01:40qui depuis près de trois ans,
01:45ont commencé à combattre aux côtés des forces gouvernementales
01:49pour lutter contre la rébellion du M23 soutenue par les Rwandais.
01:54L'est de la RDC a confronté depuis des années
01:57à la présence des groupes armés,
01:58des groupes qui sont souvent accusés d'agression, de pillage.
02:01Pendant longtemps, ces autres groupes
02:03s'étaient constitués parallèlement à l'armée,
02:06souvent en accrochage avec l'armée
02:10et les autres forces de sécurité,
02:13parfois en collaboration avec d'autres,
02:16mais ils n'étaient pas toujours alliés au gouvernement.
02:20Et d'ailleurs, si vous vous rappelez,
02:22le processus de Nairobi,
02:25dont on parle encore aujourd'hui,
02:28avait pour but de démobiliser,
02:30de pousser ces groupes armés négatifs,
02:33on les appelait les forces négatives,
02:35à pouvoir se démobiliser.
02:37Et ils étaient source d'insécurité
02:39pour une partie de la population dans cette région.
02:43Et donc c'est pour ça qu'on les appelle les milices,
02:47ils ne font pas partie des forces armées,
02:50de la police ou des services de sécurité de la RDC.
02:56Le 3 novembre 2022, le président Félix Tshisekedi
02:59avait demandé à la jeunesse congolaise
03:01de s'organiser en groupe de vigilance
03:03face au mouvement du 23 masses soutenu par le Rwanda.
03:06L'appel du gouvernement de 2022
03:08ne visait pas seulement les groupes armés,
03:11je pense qu'il visait en général l'enrôlement,
03:13il appelait à l'enrôlement des jeunes dans l'armée.
03:17Certains ont été enrôlés,
03:18certains ont été amenés dans des camps,
03:20dans des centres de formation
03:22et d'autres ne l'ont pas été.
03:24Dans la logique du gouvernement congolais,
03:27dès lors qu'il faisait face à une menace extérieure,
03:30à une agression extérieure,
03:31comme les langages du gouvernement congolais le disent,
03:36et qu'une partie de l'armée
03:39n'était pas forcément en mesure de combattre seule ces groupes,
03:44il a fait aussi recours à d'autres groupes locaux,
03:49un peu dans la logique de l'ennemi de mon ennemi,
03:50c'est mon ami.
03:51Le 3 septembre 2023,
03:53un décret a légalisé la présence des milices
03:55au sein des forces armées de la République démocratique du Congo.
03:58Suite à ce décret,
04:00plusieurs milices locales présentes dans l'est du pays
04:02ont décidé de s'allier sous le nom de Mwazalendo.
04:04Ce ne sont pas des militaires formés,
04:06donc il n'y a pas forcément beaucoup de discipline,
04:09il y a beaucoup d'abus qui sont signalés
04:12dans certaines zones qui nous occupent.
04:16Je pense qu'un des grands problèmes de cette stratégie,
04:21c'est de provoquer une grande circulation d'armes légères
04:26dans la région,
04:27dans les mains de personnes qui ne sont pas forcément identifiées,
04:30et qui peuvent poser des risques sécuritaires énormes dans le futur.
04:35Je pense que la gestion de Mwazalendo après la guerre
04:38est évidemment un grand problème
04:41auquel le gouvernement congolais va se retrouver confronté.
04:44Et je pense que c'est important et urgent même
04:47de penser à comment est-ce que cela sera géré
04:50pour éviter que ça retombe dans des situations
04:53qu'on a déjà connues par le passé avec beaucoup d'armes
04:56qui circulent de manière incontrôlée
04:58ou des situations qu'on voit dans d'autres pays de la région
05:01avec des milices qui ont été armées.
05:03Suite à l'attaque sur Goma et à l'appel des autorités,
05:06plusieurs jeunes se sont enrôlés aux côtés de l'armée ces derniers jours.