Angelina Jolie est Maria Callas dans le biopic de Pablo Larraín en salles depuis le 5 février 2025
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Court métrageTranscription
00:00Les semaines cinémas se suivent et se ressemblent.
00:02En ce début d'année 2025, c'est le festival d'hélioptiques.
00:05Après Bob Dylan la semaine dernière dans Un Parfait Inconnu,
00:08on va parler cette semaine de Maria Callas dans Maria de Pablo Larraín.
00:30Rappelez-moi comment c'était d'être sur scène.
00:32Une exaltation.
00:34Une intoxication.
00:38J'ai cru que le stade lui-même allait brûler.
00:43Parfois, ceci arrive.
00:45Ce qui se passe en ce moment.
00:47Il y a un point où la confiance en soi devient une sorte d'insanité.
01:00L'ex-président des Etats-Unis.
01:02Il y a eu Lady Di.
01:04C'était le film Spencer avec Kirsten Stewart.
01:06C'est moins bien que Jackie.
01:08Il a aussi parlé de l'homme politique numéro un.
01:10Hélas, de son pays natal.
01:12Le général Pinochet.
01:14Dans un biopic totalement barré qui s'appelait El Condé.
01:16Le conte en français.
01:18Ce qui est bien avec Pablo Larraín, c'est qu'il ne fait pas des biopics comme tout le monde.
01:20C'est des films assez originaux dans la forme.
01:22C'est encore le cas avec Maria.
01:24Là-bas, comme tout bon biopic,
01:26il ne s'amuse pas à raconter toute la vie de Maria Callas.
01:28Il se localise sur une période très précise.
01:30Ce sont les derniers jours de Lady Var.
01:32En 1977.
01:34Quelques jours avant sa mort.
01:36Prématurée. 53 ans.
01:38C'est un grand cinéaste de direction artistique.
01:40Et de déco.
01:42Et là, je dois dire que je me régale
01:44de découvrir Maria Callas
01:46dans son immense appartement
01:48de l'avenue George Mandel.
01:50Qui est très très très beau.
01:52Et dont le dressing est plus grand que mon appart à moi.
01:54Il y a une sorte de régalade
01:56de voir ces mouvements de caméra
01:58extrêmement fluides, veloutés, etc.
02:00Se balader dans ce décor extraordinaire.
02:02C'est une excellente idée
02:04de raconter les derniers jours de la Callas.
02:06À Paris.
02:08À un moment de fragilité extrême
02:10où elle a perdu sa voix.
02:12Là où j'ai quand même l'impression que le film me roule dans la farine,
02:14c'est que sous ces grands airs de
02:16« attention, je ne suis pas un biopic comme les autres »,
02:18il finit quand même par
02:20me coller plein de flashbacks
02:22sur la jeunesse,
02:24la méchante mère,
02:26et les Allemands.
02:28Et le méchant Onassis qui était horrible,
02:30puisqu'il est parti avec Jackie,
02:32la boucle est bouclée.
02:34Et là, je dois dire que
02:36j'ai quand même l'impression de retomber un peu sur...
02:38Il faut bien expliquer un peu
02:40les drames
02:42qu'elle a eus dans sa vie.
02:44Et ça m'intéresse un peu moins
02:46que cette idée de la saisir
02:48dans ses derniers instants.
02:50Après les flashbacks dont parle Maria,
02:52c'est vraiment quelques scènes
02:54pour comprendre un petit peu
02:56le processus psychologique de Maria.
02:58Ces flashbacks sont surtout focalisés sur cette histoire d'amour
03:00avec Onassis et c'est des scènes vraiment réussies, je trouve,
03:02parce que c'est des scènes où il y a un peu d'humour
03:04aussi, il y a une espèce de complicité
03:06entre les deux, même si ça se finit très mal.
03:08Moi, le film m'a aussi beaucoup touché parce que c'est une grande performance
03:10d'actrice.
03:12C'est Angélina Jolie qui fait
03:14Maria Callas et elle le fait de manière
03:16très intelligente, c'est-à-dire qu'elle n'essaie pas de l'imiter.
03:18C'est l'antithéraïme
03:20dans Monsieur Aznavour, si vous voulez ce que je veux dire.
03:22Voilà, elle sait très bien qu'elle ne va pas pouvoir chanter
03:24comme la Callas, qu'elle ne va pas pouvoir être la Callas,
03:26elle n'a pas le même style.
03:28Mais elle essaie de faire une composition, ça s'en rapproche,
03:30ça évoque vraiment très bien la Callas.
03:32Je trouve que vraiment, une des grandes
03:34qualités du film, c'est Angélina Jolie qui est
03:36vraiment surprenante dans ce rôle. Elle parvient
03:38vraiment à déclencher de l'émotion,
03:40en tout cas chez moi, en particulier quand elle comprend
03:42que sa voix ne va sans doute jamais revenir.
03:44C'est assez déchirant et
03:46pour ça, vraiment, chapeau bas.
03:48Je vois Jolie tout le temps. Il se trouve que je n'aime pas
03:50beaucoup la filmographie d'Angélina Jolie.
03:52Ce n'est pas une actrice qui me passionne.
03:54Et donc, je regarde un peu
03:56ce qu'elle fabrique, comment elle
03:58incarne
04:00assez froidement, comme toujours. Il y a toujours une
04:02distance, je trouve,
04:04entre elle et moi, en tout cas.
04:06Et donc, comment elle incarne cette
04:08femme. Alors, on voit bien le boulot
04:10dément dans les scènes
04:12de chant, etc.
04:14Et je cherche, moi,
04:16un peu à percer
04:18le mystère de cette femme qui me reste
04:20assez opaque, en fait, avec
04:22Angélina Jolie.
04:36Moi, je trouve que le film fait presque
04:38un peu le malin. C'est-à-dire que c'est un film qui devrait
04:40me laisser bouleversée, il y a tout pour.
04:42Et je dois dire que j'étais un peu mal à l'aise,
04:44par exemple, dans une séquence où
04:46elle reprend un de ses airs
04:48les plus connus.
04:50Et je crois que c'est Castadiva.
04:52Elle est dans la cuisine pendant qu'Alba
04:54fait cuire son frishti.
04:56Et tout à coup, on entend les couinements
04:58des chiens, des approbateurs
05:00qui savent bien qu'elles chantent faux. Et je me suis dit
05:02ce petit clin d'œil, ce petit plan-là
05:04sur les chiens, qui est inutilement
05:06cruel. J'ai l'impression qu'il est contre
05:08Maria Callas
05:10et pour
05:12Pablo Larraine. Et j'ai trouvé ça
05:14pas très élégant, pour être franche.
05:16Encore une fois, très sévère. Je pense
05:18qu'il y a quand même une vraie empathie de Pablo Larraine
05:20pour Maria Callas,
05:22qui est quand même aussi de la montrer à la fois comme une victime
05:24et de montrer qu'elle n'était pas que ça.
05:26Justement, elle va réussir à dépasser un peu
05:28ce statut de victime.
05:30C'est un film qui est vraiment très beau pour les yeux,
05:32qui est un nectar pour les oreilles aussi.
05:34Ça m'a toujours raison, évidemment. Mais pour moi,
05:36Maria, c'est bof.
05:38Maria, Caben Loves, très bien.