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00:00Je pense qu'il y a une difficulté initiale qui est liée à la méthode.
00:05Depuis des années, depuis des décennies en réalité, la question migratoire en France,
00:10pour des raisons politiques notamment liées aux années 80, est passionnelle.
00:15Or l'immigration, c'est comme d'autres très grands sujets qui concernent la vie et le futur de tous les états,
00:22c'est une question de souveraineté, comme l'est l'industrie, la défense, etc.
00:27Et donc, on ne devrait parler d'immigration qu'à l'aune de réflexion sur la souveraineté.
00:34Et c'est intéressant ce qu'on vient d'entendre, le son qu'on vient d'entendre de Gérald Darmanin,
00:37parce que la première chose qu'il dit, c'est qu'il se situe en termes de chance ou pas chance.
00:41Et moi, je vais vous dire, je n'ai aucune idée de la question de savoir si l'immigration est une chance pour la France ou pas.
00:48Ce qu'il faut, ce que j'essaye de faire avec mes équipes du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure,
00:53c'est de réfléchir en termes politiques sur l'intérêt de notre pays et les conséquences de l'immigration en termes de sécurité,
01:02en termes sociaux, en termes culturels et en termes de besoins économiques.
01:06Et quand on prend ces critères objectifs, de quoi se rend-on compte ?
01:09Vous avez évoqué, Pascal Praud, le chiffre 2024 avec 336 000 premières demandes de visa.
01:15En réalité, il faut y ajouter les premières demandes d'asile,
01:18parce qu'à chaque fois, que ce soit au titre de visa ou au titre de demande d'asile, ce sont des gens qui entrent en France pour la première fois.
01:26Et les premières demandes d'asile, c'est 131 000, auxquelles on ajoute les 336 000 premières demandes de visa,
01:32et on arrive à 1 000 ou 2 000 près, à 470 000.
01:37Et depuis quelques années, maintenant, je donne toujours comme exemple la ville à laquelle la population correspond,
01:42parce que c'est beaucoup plus éloquent pour les gens qui nous écoutent, et c'est l'équivalent de la ville de Toulouse.
01:47Sauf que vous avez dit demandes d'asile, mais sur ces 130 000 demandes d'asile, combien sont validées ?
01:5550%.
01:56Autant que ça ?
01:57Oui, et c'est un chiffre qui est en légère augmentation, c'était 46% l'année d'avant.
02:00Mais Pascal, ça prend plus d'un an pour avoir la réponse, et ensuite, en cas de rejet, il y a les recours.
02:05C'est pour ça qu'il faut raisonner en termes...
02:08Parce qu'ils sont là ?
02:09Oui, bien sûr.
02:10Les demandes d'asile sont là, effectivement.
02:12Donc, la question à se poser, on peut prendre en début de raisonnement les chiffres par catégorie,
02:19mais la seule question à se poser en termes de capacité d'absorption pour le pays, pour son système social, pour ses services publics,
02:25c'est la masse.
02:26C'est la masse qui compte.
02:28Quelqu'un qui va à l'hôpital aux urgences et qui est étranger,
02:31peu importe qu'il soit étudiant en situation régulière, qu'il soit en situation irrégulière, etc.
02:38Est-ce que tous ces gens-là ont le droit aux prestations sociales, minimum ?
02:42Quasiment toutes.
02:44Le RSA, non. Pas avant 3 ans.
02:46Mais autrement, toutes ont le droit d'aller dans un hôpital français.
02:49Absolument.
02:50Les 500 000 dont on parle là ?
02:51Absolument.
02:51Même les demandes d'asile auxquelles on n'a pas encore répondu ?
02:55Non seulement ça, mais eux, ils ont un petit picule mensuel, ils sont hébergés, etc.
02:59C'est-à-dire que là, je pense...
03:00Les 70 000 à qui on dit non, ils ont quand même quelque chose ?
03:04Alors, les 70 000 à qui on dit non, normalement, ils doivent quitter le territoire.
03:10Ils peuvent faire appel du rejet de leur demande d'asile.
03:15Pendant ce temps-là, ils peuvent rester.
03:17Ensuite, lorsque une fois les voies de recours épuisées, il est confirmé,
03:22pour ceux pour lesquels c'est confirmé, qu'ils ne sont pas éligibles à l'asile,
03:26ils doivent quitter le territoire.
03:28Ceux qui ne le font pas et qui sont contrôlés, se voient délivrer une OQTF.
03:33La fameuse OQTF, l'obligation de quitter le territoire.
03:36Mais, vous imaginez bien que la plupart ne le font pas.
03:39En plus, le temps a passé.
03:42Très souvent, ils sont très bien conseillés par des associations
03:45sur les conditions qui leur permettent de rester,
03:48de trouver des moyens de raccrocher des titres légaux.
03:51Beaucoup font un enfant.
03:53Un certain nombre se marient.
03:55Moi, avec mon centre de réflexion, je fais des réunions publiques dans toute la France,
03:59notamment avec des élus.
04:00Et les élus me disent, partout aujourd'hui,
04:03qu'il y a régulièrement des mariages
04:05dont ils s'interrogent sur la réalité du sentiment
04:09et se sont arrêtés des mariages blancs
04:10parce que c'est une des manières d'avoir le droit de rester sur le territoire.