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00:00Car en ce 4 février, Aurélie, c'est la Journée internationale de lutte contre le cancer.
00:05L'occasion de faire le point sur les traitements, la prise en charge des patients.
00:09Venez partager votre expérience en tant que malade ou que proche au 03 88 25 15 15
00:14et échanger aussi avec le vice-président de la Ligue contre le cancer dans le bar.
00:18Bonjour Patrick Dufour.
00:19Bonjour.
00:20La Ligue contre le cancer qui envoie un courrier aujourd'hui au président de la République
00:25parce que si on progresse dans la lutte médicale contre la maladie,
00:30il reste beaucoup de choses à faire, à améliorer.
00:33La Ligue demande notamment de supprimer le reste à charge pour les patients.
00:37Ça veut dire quoi ça ?
00:38Alors si vous voulez, dans les cancers, il y a une prise en charge qu'on appelle l'ALD.
00:42Ça veut dire les infections de longue durée qui a une prise en charge à 100%
00:45pour les soins courants dans le domaine du tarif de la sécurité sociale.
00:50Mais à côté du traitement, il y a ce qu'on appelle les soins associés
00:53qui, eux, ne sont pas pris en charge.
00:55Soins associés, ça veut dire quoi ?
00:56C'est la socio-esthétique, c'est la psychologue, c'est la diététicienne.
01:00C'est tout un tas d'éléments qui permettent de faciliter,
01:03de rendre plus facile le traitement et de le supporter mieux.
01:06Et cette partie-là n'est pas prise en charge actuellement et représente un reste à charge.
01:11L'autre reste à charge qui existe, c'est que des fois il y a des dépassements d'honoraires
01:16dans certains cas qui ne sont pas pris en charge.
01:18Ils sont pris en charge plus ou moins partiellement par les mutuelles.
01:21Les mutuelles, il faut les payer, ce n'est pas tout à fait gratuit.
01:24Mais après, c'est des choses tout à fait courantes.
01:27Là, on est sur le cancer du sein.
01:28Par exemple, la plupart des chimiothérapies vont entraîner une chute des cheveux.
01:32Donc, le moyen, c'est de mettre une prothèse capillaire.
01:35Mais les prix des prothèses capillaires, c'est extrêmement variable.
01:39Il y a un tarif de base, de remboursement,
01:41mais qui n'est pas celui de ce qui est des prothèses capillaires les mieux
01:45sur le plan esthétique, si vous voulez.
01:46Et donc, le delta, il faut le payer.
01:49Et ça, ça pose un problème parce que les patients qui sont atteints d'un cancer du sein,
01:53ça entraîne souvent des difficultés financières.
01:56Beaucoup sont obligés de s'arrêter et de travailler
01:58pendant un laps de temps plus ou moins important.
02:00Si la personne est seule, elle se retrouve dans des difficultés importantes.
02:04Au niveau de la ligue, on s'occupe également d'un certain nombre de personnes
02:08atteintes d'un cancer du sein qui se retrouvent liées à leur maladie
02:11dans un état de précarité.
02:12Et on finance en direct des choses tout à fait basiques,
02:16c'est-à-dire le loyer, l'électricité, des bons alimentaires.
02:20Ce qu'on ne se doute pas.
02:21Donc, si vous voulez, ça peut dans certains cas entraîner,
02:24chez des gens qui sont juste sur le plan financier,
02:26un basculement vers une précarité.
02:29Donc prise en charge du reste à charge que vous demandez
02:33pour tous les cancers, finalement.
02:35Pour l'instant, oui.
02:36Pour l'instant, dans la loi du 28 janvier,
02:38c'est essentiellement orienté vers le cancer du sein.
02:41Mais il faudra envisager, bien entendu,
02:43puisque la problématique est la même dans les autres cancers.
02:45Soutien psychologique, financier, matériel,
02:48on parle de la prise en charge des cancers.
02:50Ce matin sur votre radio, on accueille Cédric.
02:52Tenez, bonjour Cédric.
02:54Bonjour Hubert, bonjour tout le monde.
02:56Bonjour.
02:57Blotheim.
02:58Cédric, que souhaitez-vous nous dire ?
02:59Je crois que votre maman vous était atteinte du cancer.
03:02Vous parlez d'expérience.
03:04Déjà, je vais envoyer tout plein d'ondes positives
03:06aux malades pour un bon rétablissement
03:08et saluer les personnels soignants.
03:10Et oui, en 88, ma maman a malheureusement décédé
03:14d'un cancer généralisé,
03:16où à l'époque, il n'y avait pas beaucoup de moyens.
03:18Et effectivement, aujourd'hui,
03:20je pense qu'on a beaucoup plus de moyens
03:22pour essayer de s'en sortir.
03:24Mais je trouve ça assez triste que ce n'est pas plus en charge à 100%,
03:26parce que ça fait du niveau 20.
03:28Ceux qui n'ont pas les moyens peuvent moins se soigner.
03:31On entend votre témoignage, Eric.
03:34Vous nous confirmez.
03:35Est-ce que finalement, professeur Dufault,
03:38il y a aussi des malades qui renoncent à certaines choses
03:41parce qu'ils n'en ont pas les moyens ?
03:44Tout à fait.
03:45Il y a un certain nombre de patients
03:46qui ne peuvent pas affronter ce reste à charge,
03:48parce qu'il peut être important.
03:49Il est évalué autour de 1000-1200 euros par an,
03:51à peu près, en moyenne.
03:53Il y a des extrêmes, en particulier
03:55quand il y a de la chirurgie reconstructrice,
03:57ça peut être beaucoup plus important que ça.
03:59Et quelqu'un qui est très juste sur le plan financier
04:01va renoncer à faire ses soins de support
04:04parce qu'il n'a pas les moyens financiers.
04:07Eric, vous, vous notez qu'il y a eu quand même
04:09des avancées par rapport à ce à quoi
04:12a été confronté votre maman,
04:13ce à quoi vous, vous avez été confronté
04:15aussi au moment de sa maladie ?
04:17Oui, il y a quand même des avancées
04:19parce qu'à l'époque, c'était une chimiothérapie.
04:21Malheureusement, en alimentation,
04:23de ce que je me souviens,
04:24parce que j'avais 6 ans,
04:25je me souviens qu'elle a été couchée dans un lit
04:27à boire de la poudre.
04:29Il n'y avait pas vraiment d'avancée
04:31où tu faisais ta chimiothérapie à la maison.
04:33Malheureusement, les perruques et tout ça
04:35n'étaient pas pris en charge du tout.
04:37C'est comme il a dit,
04:39soit tu avais quelque chose qui n'était pas du tout
04:41esthétique sur la tête,
04:43et puis le reste à côté, tu étais un peu seul au monde.
04:45Et après, ce qu'il y a surtout là-près,
04:47c'est qu'on a laissé mon papa et moi
04:49tout seuls.
04:51Ce qui a aussi entraîné des difficultés
04:53dans la vie de tous les jours.
04:55Merci Eric pour ce témoignage.
04:57Professeur Dufour,
04:59vice-président de la Ligue contre le cancer
05:01dans le Barin.
05:03On parle souvent des malades.
05:05C'est vrai qu'il faut aussi soutenir
05:07les proches dans tout ça ?
05:09Nous avons au niveau de la Ligue toute une approche
05:11par rapport à ce qu'on appelle les aidants,
05:13qui sont un élément essentiel dans la prise
05:15en charge. Parce que finalement,
05:17les patients actuellement, avec les nouveaux
05:19traitements, passent peu de temps à l'hôpital.
05:21La plupart des traitements sont faits en ambulatoire.
05:23Ils vont rester peut-être 3h-4h
05:25et après ils rentrent à la maison.
05:27Certains des traitements sont très bien
05:29supportés, d'autres c'est beaucoup plus difficile.
05:31Et c'est le travail des aidants
05:33pour s'asseoir,
05:35améliorer par exemple l'alimentation,
05:37participer aux soins,
05:39le courant. Il y a des infirmières qui viennent
05:41à domicile. Une infirmière à domicile, elle va rester
05:43une demi-heure, trois quarts d'heure au maximum, c'est tout.
05:45Donc ces aidants, ils sont fatigués.
05:47Et ça, là également, il faut les aider.
05:49Et dans certains cas,
05:51ça empiète sur la vie
05:53professionnelle de ces aidants.
05:55Patrick Dufour, invité ici à Alsace, vice-président
05:57de la Ligue contre le cancer dans le Barin
05:59ce 4 février, journée mondiale de lutte
06:01contre le cancer.
06:03On parle des aidants, on parle des
06:05malades. C'est important
06:07aussi finalement dans le rétablissement
06:09d'aller plus loin
06:11que le traitement physique
06:13de la maladie. On parlait
06:15des perruques, on parle des gens autour
06:17de soi qui sont un peu plus reposés.
06:19Peut-être finalement guérir,
06:21c'est un peu plus large que seulement des médicaments.
06:23Oui, parce que la partie
06:25thérapeutique active,
06:27ça va durer quelques semaines ou quelques mois.
06:29Et après, il y a ce qu'on appelle la période de
06:31rémission, dans le meilleur des cas, qui peut être
06:33relativement longue. Je rappelle qu'actuellement,
06:35on guérit environ 60% des cancers,
06:37par rapport à une situation antérieure.
06:39Mais malgré tout, il y a un certain nombre
06:41parce que pour parler de guérison, il faut
06:43un certain délai après la fin du traitement.
06:45Et donc durant toute cette période,
06:47il faut une aide et un soutien. Alors souvent,
06:49on le retrouve auprès des proches et de la famille, il faut bien le reconnaître.
06:51Mais après, au niveau des
06:53hôpitaux, ils sont un peu surchargés,
06:55comme vous le savez actuellement, et ça prend
06:57beaucoup de temps. Donc nous,
06:59on insiste également sur la première partie
07:01du traitement qui est la consultation d'annonce,
07:03qui est un élément qui a été mis en place
07:05il y a 25 ans, mais qui ne fonctionne
07:07pas encore parfaitement pour des
07:09problèmes de moyens, en fait, très clairement.
07:11Et qui sont pourtant un élément
07:13essentiel parce que ça va permettre aux patients
07:15d'expliquer la situation de sa maladie
07:17et de savoir ce qu'on va pouvoir faire.
07:19On va prendre la direction de Colmar,
07:21rejoindre Magali qui
07:23nous attend. Bonjour Magali !
07:25Bonjour !
07:27Votre témoignage ce matin, qu'est-ce que vous souhaitez nous dire ?
07:29J'ai moi-même
07:31été touchée par le cancer,
07:33et je voulais réagir.
07:35Effectivement, la prise en charge
07:37n'est pas du tout adaptée.
07:39Parce qu'après le cancer,
07:41moi, j'ai perdu mes ongles.
07:43Ça fait partie des traitements du chimiothérapie,
07:45et je suis obligée d'aller chez le podologue,
07:47chez la manicure,
07:49pour avoir des traitements spécifiques,
07:51pour les aider à la repousse. Ça fait deux ans que j'ai été traité,
07:53et j'ai toujours les ongles
07:55en podologie,
07:57qui ne sont toujours pas remis en état.
07:59Ça m'oblige à dépenser de l'argent
08:01pour avoir un soin correct.
08:05Magali,
08:07en termes de montant,
08:09ça représente combien ?
08:11Un podologue, c'est à peu près dans les 75 euros
08:13pendant un traitement, et encore
08:15quand je me fais les capsules,
08:17pour avoir des ongles corrects.
08:19Ça c'est de l'esthétique, je suis d'accord,
08:21mais quand même, on peut monter
08:23à plus de 100 euros.
08:25Magali,
08:27vous aussi vous demandez finalement
08:29que tous ces soins annexes
08:31soient mieux pris en charge ?
08:33Oui, parce que même
08:35la peau, suite à la chimiothérapie,
08:37elle est asséchée,
08:39il faut des traitements, des produits spécifiques,
08:41on ne peut pas remettre
08:43des produits du commerce,
08:45et ça, c'est un coût plus élevé,
08:47et ça fait partie des séquelles
08:49post-cancer.
08:53Pour les ongles,
08:55il faut du vernis spécifique,
08:57à base de sélicium,
08:59c'est plus cher, parce que c'est demandé pendant
09:01les traitements, il faut mettre des vernis
09:03sombres dessus pour protéger les ongles,
09:05c'est pas pris en charge, et c'est beaucoup plus cher.
09:07On entend, Magali,
09:09avec vous, toutes ces
09:11choses qui s'ajoutent
09:13au traitement de base de la maladie.
09:15On vous souhaite beaucoup de courage
09:17à la suite, Magali,
09:19merci d'être venue témoigner, vous aussi,
09:21ce matin.
09:23Merci à vous, une belle journée !
09:25On va devoir s'arrêter là,
09:27il y aurait beaucoup de choses à dire sur la prise
09:29en charge, un petit mot de la fin,
09:31professeur Dufour ?
09:33Oui, juste, au niveau de la Ligue, on offre des soins
09:35de support, au niveau socio-esthétique,
09:37psychologue, et également sur des activités
09:39physiques, qui sont délivrés à titre
09:41gratuit.