Dans une longue interview accordée à L'Opinion dimanche 2 février, le président algérien Abdelmadjid Tebboune est revenu sur les différents sujets brûlants qui enveniment la relation entre sa nation et la France, et a déploré un "climat délétère" entre les deux pays. "Le climat est délétère. Nous perdons du temps avec le président Macron", affirme le chef d'État, disant vouloir éviter une "séparation qui deviendrait irréparable", dans cet entretien publiée en ligne.
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00:00La crise entre la France et l'Algérie n'est franchement pas réglée, c'est ce qui ressort surtout de cette interview.
00:05Le président algérien lance un avertissement dès le début de l'interview sur le fait qu'il ne faut pas, je cite,
00:10« tomber dans une séparation qui deviendrait irréparable ».
00:13Il ne mâche pas ses mots et ses coups dans les phrases.
00:16« Qui suive le climat, dit-il, est délétère. Nous perdons du temps avec le président Macron.
00:21Plus rien n'avance, si ce n'est les relations commerciales et le dialogue politique est quasiment interrompu ».
00:26Le chef d'État algérien évoque également des attaques contre l'Algérie de la part de plusieurs dirigeants politiques français
00:32depuis le début de cette crise, il y a quelques mois.
00:34La reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
00:39Abdelmajid Tebboune évoque notamment des propos d'Éric Ciotti ou encore de Jordan Bardella.
00:43Mais ce ne sont pas les seuls visés par cette interview.
00:45Le ministre de l'Intérieur Bruno Rotaïo est lui aussi cité, notamment, vous savez, dans le dossier d'Ouallem.
00:51Après l'expulsion ratée de cet influenceur, parce que refusé par l'Algérie, le président Tebboune s'explique.
00:57« Je ne veux pas imposer à la France des Algériens en situation irrégulière, mais il faut respecter les procédures légales ».
01:04Voilà ce qu'il explique. Bruno Rotaïo a parlé de l'Algérie comme d'un pays qui cherche à humilier la France.
01:09Il a voulu faire un coup politique en forçant l'expulsion de d'Ouallem. Voilà ce qu'il a notamment expliqué.
01:16Et puis le président Tebboune évoque aussi le dossier sensible, le cas de l'écrivain d'Ouallem sans salle.
01:21Et là, le président de l'Algérie se veut très clair et très ferme.
01:25« Ouallem sans salle n'est pas un problème algérien. C'est un problème pour ceux qui l'ont créé, dit-il.
01:30Il n'a pas livré tous ses secrets. C'est une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l'Algérie ».
01:36Abdelmadjid Tebboune s'étonne aussi de la mobilisation pour demander la libération de cet écrivain.
01:41D'autres cas de binationaux n'ont pas soulevé autant de solidarité.
01:45Et sans salle n'est français que depuis cinq mois. Voilà ce qu'il précise.
01:48Il sera jugé dans le temps judiciaire imparti. Il peut téléphoner régulièrement à sa femme et sa fille.
01:54Voilà ce qu'il explique sur les conditions de détention de cet écrivain.
01:57Mais le président algérien laisse la porte ouverte à la reprise du dialogue avec Paris,
02:02à condition que la France ait des déclarations politiques fortes.
02:05La balle est dans le camp français, selon lui.
02:08Et parmi ceux qui devraient pouvoir s'exprimer, dit-il,
02:10il y a des intellectuels et hommes politiques que nous respectons,
02:13comme Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin, Ségolène Royal et Dominique de Villepin.