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Une provision pour la solde des fonctionnaires, en hausse de 100 milliard en un an, et approchant désormais les 1 587 milliards, soit le tiers des recettes internes, en léger dépassement des directives de la CEMAC en la matière qui plafonnent les dépenses salariales à 30% du total des impôts et douanes, le gouvernement s’avance en territoire incertain. Très loin, en tout cas, des prescriptions de son Président, pourtant régulièrement disert sur la question.
Un Président qui prescrit, mais ne montre pas la voie.
Un Président dont on a du mal à suivre la direction, dès lors que lui-même, un pas plus loin, prend des mesures tout à fait opposées à celles qu’il fait mine de suggérer à l’ensemble de ses concitoyens.
Un Président qui, sur cette question pourtant centrale de la place qu’occupent les Agents de l’Etat dans l’architecture des finances publiques, ne sait même pas combien de fonctionnaires il a à sa charge. Le Ministère de la Fonction publique parle souvent de 340 000 ; certains experts de 350 à 360 000 ; alors que le Ministère des Finances lâche le chiffre ahurissant de 400 000 !

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00:00La nouvelle augmentation des dépenses des personnels dans le budget 2025 est le clair
00:17signal d'une intensification des dérives du gouvernement dans la gestion des finances
00:21publiques et l'éparpillement de l'État dans une déconfiture de gouvernance incontrôlée.
00:26Car avec une dotation en hausse de 100 milliards en un an et approchant désormais les 1587 milliards,
00:32soit le tiers des recettes internes, en léger dépassement des directives de la CEBAC en la
00:37matière qui plafonne des dépenses salariales à 30% du total des impôts et douanes, le gouvernement
00:42s'avance en territoire incertain. Très loin en tout cas des prescriptions de son président,
00:47pourtant régulièrement, disertent sur la question.
00:50D'une façon générale, notre administration gagnerait aussi à simplifier, à alléger ces
00:58procédures et comme je l'ai dit récemment, comme je l'ai prescrit, à réduire son train de vie.
01:05Un président qui prescrit mais ne montre pas la voie. Un président dont on a du mal à suivre
01:12la direction dès lors que lui-même, un pas plus loin, prend des mesures tout à fait opposées
01:16à celles qu'il fait mine de suggérer à l'ensemble de ses concitoyens.
01:20Le chef de l'État a signé une ordonnance en juin, le mois dernier, qui a revu à la baisse le budget
01:28d'investissement public. Il est clair qu'une orientation, une inflexion doit être faite dans
01:36le budget 2024 pour que le budget d'investissement public reprenne une courbe ascendante. Parce
01:42qu'il faut-il le dire, c'est les investissements d'aujourd'hui qui font les recettes, qui font la
01:47richesse de demain. Un président qui, sur cette question pourtant centrale de la place qu'occupent
01:59les agents de l'État dans l'architecture des finances publiques, ne sait même pas combien de
02:03fonctionnaires il a à ses charges. Le ministère de la fonction publique parle souvent de 340 000,
02:08certains experts de 350 à 360 000, alors que le ministère des finances laisse le
02:14chiffre ahurissant de 400 000. Aucune explication officielle sur la réalité de ces chiffres ou
02:19leurs sources, aucune contestation non plus, on navigue donc en pleine obscurité.
02:24À la suite de cette mesure conservatoire de suspension de soldes, s'ouvrait la phase
02:31disciplinaire de l'opération, conduite par le conseil permanent des disciplines de la
02:37fonction publique du ministère en charge de la fonction publique et de la réforme administrative.
02:42Après cette phase disciplinaire ayant permis la reprise en solde de certains,
02:49il me plaît de rappeler que cette opération génère encore, six ans plus tard, une économie
02:55budgétaire considérable, soit plus de 30 milliards de francs CFA au 31 décembre 2024,
03:01témoignant à suffisance de l'importance de cette opération.
03:06Derrière ce véritable théorème de l'impossibilité, comme l'explique le ministre,
03:12le chaos généré sur les dernières années par des campagnes de recrutement anarchique qui ont
03:16fait venir dans les rangs de fonctionnaires des milliers de nouveaux agents, souvent en provenance
03:21de la présidence de la République elle-même, sans la moindre planification, sans le moindre contrôle,
03:26juste par mécanismes politiciens clientélistes et prébandiers,
03:31au sacrifice évidemment de l'État, qui n'est la préoccupation de personne.

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