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Transcription
00:00Sam Raimi offre avec Spider-Man une ode à l'adolescence et met en image ce passage très compliqué vers les responsabilités et le monde des adultes.
00:07En dehors de ça, c'est sa mise en scène qui constitue encore aujourd'hui une leçon.
00:10Son sens du cadre, sa capacité extraordinaire à offrir de la cohérence dans l'action et sa mise en image de New York,
00:16tout ceci place la trilogie au rang d'oeuvre indispensable dans la filmographie d'un homme qui a déjà su prouver ses talents.
00:22C'est d'ailleurs assez intéressant de constater à quel point Raimi a pu imposer son style unique sur des films pourtant destinés au grand public.
00:28Spider-Man 3 est à l'époque le film le plus cher de l'histoire avec 258 millions de dollars de budget.
00:33Et pourtant, Sam Raimi réussit encore à imposer son univers, notamment horrifique avec un style très baroque et une dimension bien plus sombre.
00:39Ce style horrifique, on le retrouve également dans les deux premiers opus, dans certains jumpscares qui va diluer par-ci par-là,
00:45mais aussi dans certaines scènes, comme la scène de l'incendie dans le 1 ou encore la scène de l'hôpital dans le 2,
00:49qui se veut pour le coup être un véritable hommage au genre horrifique et où la mise en scène de Raimi se rapproche au plus près de ce qu'il a pu faire par le passé.
00:56Notamment sa trilogie Evil Dead.
00:58C'est la force de ce cinéaste, il parvient à récupérer le meilleur de ce qu'il a fait pour l'injecter dans ce qu'il fera.
01:04Son film Darkman par exemple est littéralement un brouillon de ce qui sera sa trilogie Spider-Man.
01:08On peut y trouver des similitudes dans la mise en scène, l'écriture des personnages et jusqu'au décor.
01:13Le climax de Spider-Man 3 utilise un décor quasi similaire à celui de Darkman.
01:18Toute la tragédie du personnage de Darkman et l'horreur de sa situation fait écho aux circonstances des choix d'Otto Octavius.
01:24Les deux personnages vont se transformer en monstres mais vont s'en servir comme une force.
01:28Il va iconiser l'aspect sombre de son personnage tout comme son côté héroïque.
01:40Darkman a constitué un vrai plan de travail pour Raimi, qui n'oublie pas non plus ses amis puisqu'il continue par exemple de caster son acteur fétiche Bruce Campbell.
01:48Ce dernier joue un rôle différent dans chacun des films de la trilogie.
01:51Présentateur de catch dans le premier, gardien de théâtre dans le second et chef restaurateur dans le troisième.
01:57"- Magnifique."
01:58D'ailleurs pour la petite anecdote, tous ces différents rôles ne sont pas anodins et représentent sans aucun doute un seul et même personnage
02:05puisque Bruce Campbell devait initialement interpréter le personnage de Mysterio dans le quatrième volet.
02:09Vous l'aurez compris, Sam Raimi fut le choix parfait pour introniser Spider-Man au cinéma.
02:14Laisser un budget conséquent et une liberté créative à quelqu'un qui a déjà prouvé qu'il pouvait faire de grandes choses avec peu de moyens
02:21et le résultat ne peut être qu'à la hauteur des attentes.
02:23Raimi manie sa caméra de sorte à ce que l'on s'imprègne des pouvoirs de l'homme-araignée.
02:27Il iconise son héros à travers des scènes d'action mémorables où tout le génie du cinéaste fait sens et s'insère à merveille avec le propos.
02:34Le combat entre Spidey et le bouffon vert dans un climax très ingénieux qui va entremêler à merveille l'action,
02:39les dilemmes de Peter et les motivations du bouffon,
02:41la scène de la grue dans le 3 qui va chercher son souffle épique dans sa fluidité incroyable
02:46et dans la capacité qu'a Raimi d'enchaîner ses plans de manière très cohérente
02:49et bien sûr la scène de la banque suivie de la scène du train dans Spider-Man 2
02:53qui atteint le summum de ce qu'a pu faire Sam Raimi en termes de mise en scène.
02:57Ici la dimension héroïque du personnage atteint son paroxysme.
03:00On porte le symbole de Spider-Man au plus haut et on le projette à travers les habitants de la ville de New York.
03:05C'est d'ailleurs ce qui manquera aux différents films de super-héros par la suite,
03:08la dimension humaine, voire même leur simple présence.
03:11La caméra se déplace à travers l'environnement et parvient à sublimer ses affrontements dantesques entre deux entités quasi-divines.
03:18Tout est synchro dans cette scène, tout a été pensé pour offrir au spectateur un spectacle à la hauteur de ses attentes.
03:24Un spectacle que très peu de films du genre ont su ne serait-ce qu'effleurer aujourd'hui.
03:28Du spectaculaire dans le sens le plus propre du terme.
03:31Si Sam Raimi est inventif dans sa mise en scène, il est également pour lui de la mettre au service d'un univers et de personnages haut en couleur.
03:38Les caméos de Bruce Campbell, certaines situations absurdes
03:42et l'indispensable J.K. Simmons dans le rôle de D.A. Johnson constituent des moments très bon enfant, très drôle et très agréable à suivre.
03:53Sans pour autant tâcher l'importance des enjeux et le sérieux des antagonistes qui eux aussi ont su tirer leur épingle du jeu.
03:59William Dafoe en bouffant vert inoubliable,
04:01Docteur Octopus tiraillé entre le bien et son rêve,
04:04d'ailleurs Alfred Molina a déjà eu affaire à des araignées auparavant,
04:08mais aussi l'homme sable qui trouve la motivation de ses actes dans l'amour qu'il porte à sa fille,
04:12qui doit se battre entre la culpabilité et son devoir de père.
04:16D'ailleurs à savoir que la scène de la naissance de l'homme sable a elle seule coûté près d'un tiers du budget du film.
04:21La trilogie Spider-Man puise sa force dans sa mise en scène spectaculaire,
04:25dans sa musique épique et inoubliable composée par Danny Elfman,
04:29dans la conviction de ses comédiens, notamment
04:31l'acteur primé au MTV Awards dans la catégorie du meilleur baiser, Tobey Maguire,
04:36mais aussi et surtout dans le développement de ses personnages, tous sans exception,
04:40protagonistes comme antagonistes, tous en une bonne raison d'agir,
04:44et leur évolution ainsi que leur dénouement se veulent au pire cohérent et au mieux ultra satisfaisant.
04:51Avec une recette cumulée de 2 milliards 500 millions de dollars,
04:54la trilogie devait naturellement accueillir un quatrième opus.
04:57Ce dernier devait introduire le personnage du Vautour joué par John Malkovic,
05:01et le personnage de Mysterio interprété par Bruce Campbell.
05:04Mais les trop nombreux conflits entre le studio et Sam Raimi terminera d'enterrer le projet.
05:08Tobey Maguire, par soutien pour le cinéaste, ne reprendra pas son rôle de Spider-Man
05:12si Raimi n'est plus derrière la caméra.
05:14Toute l'équipe du film suivra les deux hommes,
05:16et Sony n'aura pas d'autre choix que de mettre en chantier un reboot
05:19afin de conserver les droits du personnage de Spider-Man,
05:21qui pourrait leur échapper si ces derniers ne parviennent pas à relancer un projet de franchise.
05:25Voilà comment, et pour des raisons totalement cupides,
05:28ils décident de produire une nouvelle origin story du personnage,
05:31en annonçant l'arrivée de Mark Webb à la réalisation.
05:33Quelques jours seulement après le départ de Raimi.
05:35C'est ainsi qu'en 2012 sort au cinéma The Amazing Spider-Man.

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