Injection, lipoaspiration et autres opérations chirurgicales sont proposées par des fausses chirurgiennes esthétiques sur les réseaux sociaux. Depuis quelques mois, ces usurpatrices proposent de faire ses opérations esthétiques moitié moins cher. Le syndicat national de chirurgie s'apprête à déposer plainte. Catherine Bergeret-Galley, présidente du syndicat est l'invitée pour tout comprendre dans RTL Soir.
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 30 janvier 2025.
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00:00Ça peut être des apportements en location, ça peut être une chambre d'hôtel,
00:04c'est parfois dans l'arrière-fond d'une salle de restaurant un dimanche après-midi.
00:08Il y a un aspect aussi parfois communautaire de la publicité autour de cet acte.
00:15Venez, on a tel et tel médecin qui est là et en fait ce n'est pas du tout un médecin qui va officier.
00:22Donc là c'est grave, ce sont des injections, mais là elles vont plus loin.
00:25Et je dis elle, et malheureusement moi étant une femme ça m'agace,
00:29elles vont plus loin parce qu'elles n'ont aucun scrupule maintenant pour aller encore plus loin
00:35dans la pratique d'actes chirurgicaux qui sont réservés à des chirurgiens.
00:39Je me permets d'insister.
00:40Et notamment le remodelage des visages, le remodelage des fesses,
00:44le remodelage de la culotte de cheval, donc en haut de la cuisse pour les femmes,
00:48avec des actes qu'on appelle des lipo-aspirations.
00:53Donc on avait ce problème il y a quelques années avec des gens qui injectaient des produits
00:57pour dissoudre les graisses, mais là maintenant elles y vont à la cannule.
01:01Donc vous nous parlez de chirurgie...
01:03Pardonnez-moi docteur, vous nous parlez de chirurgie esthétique sauvage
01:07qui peut aller jusqu'à des mutilations très graves ?
01:09Mais absolument.
01:10Lesquelles ?
01:11Absolument.
01:12On a des mutilations très graves, vous savez que si on fait n'importe quoi les patients peuvent décéder.
01:19On peut aussi se retrouver avec des patients qui ont des infections,
01:23des infections qui peuvent aller jusqu'à la cellulite infectieuse, à la gangrène.
01:28Donc ce n'est pas la cellulite, ce n'est pas le petit capiton peau d'orange sur la peau des fesses.
01:33Non, c'est une maladie dans ces cas-là infectieuse, c'est une infection des tissus sous-cutanés.
01:37Ça peut aller à la gangrène, il faut à ce moment-là exciser les tissus,
01:41il faut parfois greffer, il faut faire des plastiques glissements, des lambeaux pour réparer.
01:46Donc c'est extrêmement grave.
01:48Et notamment, souvent en utilisant ces cannules, si elles ne sont pas propres, elles ne sont pas stériles,
01:55on peut contaminer, on peut donc faire rentrer dans la peau des germes
02:00qui normalement étaient à la surface de la peau et innocents à la surface de la peau,
02:05mais qui ne le sont plus à partir du moment où ils sont à l'intérieur.
02:08Alors ça ce sont des infections que nous nous connaissons bien,
02:11que les chirurgiens en général connaissent bien,
02:14les infectiologues et les médecins spécialisés en maladies infectieuses,
02:19mais ces femmes n'ont aucun scrupule et elles se lancent dans des interventions chirurgicales.
02:24Là encore, il y avait des injections illégales, là encore dans des espaces réduits, confinés,
02:30pas forcément propres, avec aucune asepsie.
02:33Avez-vous des informations sur le profil de celles et ceux qui ont recours à ce genre d'acte ?
02:42Lorsqu'on parle de filles, on parle de plus en plus jeunes,
02:46on cite même des jeunes filles de 14 ans, vous avez des retours ?
02:50Alors 14 ans moins, mais je pense qu'à 14 ans,
02:54on a eu quelques exemples d'augmentation de volume des lèvres de façon illégale
03:01chez toutes jeunes femmes, des jeunes filles,
03:04mais la plupart du temps c'est plutôt des femmes qui ont 17-18 ans
03:09jusqu'à 25-30-35 ans.
03:12Il y a toujours de la naïveté, mais je peux la comprendre cette naïveté,
03:18c'est pour ça qu'on est là aussi pour éduquer, informer et lancer un cri d'alerte,
03:22ce n'est pas tolérable, on voit effectivement via les réseaux sociaux
03:26des jeunes femmes qui se mettent en blouse, qui se font appeler docteur XYZ,
03:34quand on vérifie, la plupart de ces jeunes patientes potentielles sont crédules
03:40et ne se rendent pas compte que si un site est bourré de photos avant-après,
03:45avec quelqu'un qui se met en scène avec un manque de rigueur,
03:50comment juger le manque de rigueur ?
03:53On ne danse pas sur un site internet, on est sur un réseau social,
04:01il y a une façon très médicalisée d'informer et d'éduquer nos patients
04:07et la population en général.
04:09Les victimes sont souvent des gens jeunes,
04:12parce qu'une femme de 40-45 ans va quand même se méfier,
04:15elle propose des tarifs, elle n'a pas d'adresse professionnelle,
04:20généralement il y a un numéro de téléphone, un Instagram ou un TikTok ou un Snapchat,
04:29il y a vraiment très peu d'informations professionnelles,
04:32parce qu'un médecin quand il communique, il a un site web, il a une adresse,
04:38et puis surtout vous appelez le conseil de l'ordre départemental ou national
04:43et vous pouvez vérifier qu'un médecin est dûment enregistré
04:47et qu'il a d'ailleurs une qualification,
04:49puisque les qualifications sont toujours mentionnées par le conseil national de l'ordre des médecins.
04:54Merci infiniment de toutes ces précisions Catherine Bergeret-Gallais,
04:58présidente du syndicat professionnel de la chirurgie plastique.
05:01Dans un instant, un homme qui nous injecte notre dose d'humour chaque soir,
05:05rassurez-vous c'est parfaitement légal, Marc-Antoine Lebray pour le Breaking News.