Catégorie
📺
TVTranscription
00:00A l'école élémentaire inclusive Apix Guinauraï Sud, située dans la commune de
00:08Pékin, un élève hors du commun défie les préjugés.
00:12Falou Cham, un jeune enfant sourd, muet et autiste, a su surclasser ses 71 camarades
00:19de classe en obtenant une moyenne de 9 sur 10 en cours d'initiation.
00:22Une performance qui a été saluée par le ministre de l'éducation nationale, Moustapha
00:27Mbagirassi, dans une vidéo publiée le 16 janvier 2025 sur ses plateformes sociales.
00:32Dans sa classe, Falou Cham n'est pas le seul élève à tant de surdité.
00:36Il est accompagné de deux autres enfants, Fatih et Seynabou.
00:40La particularité de cette école, c'est qu'elle est inclusive parce qu'il y a des
00:46enfants auditifs, des enfants sourdiers qui ne parlent pas, qui n'entendent pas, qui
00:53sont insérés dans l'école où ils travaillent au même biais que les enfants normaux.
01:00Au programme du jour, arithmétique, l'enseignante guide ses élèves à travers un exercice
01:06de calcul oral tout en effectuant des gestes avec ses mains.
01:09Chacun s'applique à inscrire sa réponse sur son ardoise, concentré sur l'exercice.
01:14Quand vint le moment d'apporter la solution, plusieurs mains se lèvent, dont celle de
01:19Falou Cham.
01:20Avec assurance, il se dirige vers le tableau pour y inscrire la réponse.
01:28Très bien, donc on a vu le nombre ? Bonne réponse, il est ovationné par ses camarades
01:37en langue des signes.
01:38Donc pour communiquer avec Falou, nous on a ce qu'on appelle l'auxiliaire.
01:44Là aussi, nous aussi on travaille avec des gestes, avec des signes.
01:49On est formé sur la langue des signes, donc pour communiquer avec eux, on fait ce qu'on
01:56appelle des gestes.
01:57Cette école accueille au total 12 enfants sourds, répartis dans plusieurs classes.
02:01Ces élèves bénéficient de l'encadrement adapté grâce à l'appui de 6 auxiliaires
02:05de vie scolaire et d'enseignants formés à la langue des signes par l'ONG Humanité
02:10et Inclusion.
02:11Dans l'ombre de la maîtresse, Samedoundia et l'auxiliaire de vie scolaire interprètent
02:16simultanément les moindres explications de l'enseignante en langue des signes pour
02:20les 3 enfants de la classe.
02:21Le métier de AVES, il y a beaucoup de genres d'AVES.
02:27Il y a des AVES qui s'occupent des enfants comme ici, des enfants sourds, muets, il y
02:33a aussi des AVES qui s'occupent des enfants déficients intellectuels et d'autres déficiences
02:40aussi.
02:41En ce qu'on fait ici à APEX, nous on est chargé d'interpréter, on traduit en signes
02:49les paroles du maître ou de la maîtresse, on fait en sorte que l'enfant puisse comprendre
02:56comme les autres.
02:57Il y a des AVES qui sont au CI comme moi, il y a aussi des AVES qui sont au CP et dans
03:04les autres classes aussi.
03:06Dans chaque classe il y a un AVES.
03:08Donc vous êtes constamment dans cette salle de classe ?
03:10Oui, on est tous les jours ici, du matin au soir, comme les autres classes.
03:17Son rôle ne se limite pas à la simple interprétation pour ses 3 élèves, il veille également à
03:22leur concentration en classe, les ramenant à l'attention lorsque nécessaire et leur
03:26dispense fréquemment des cours de renforcement.
03:29Bien que l'école soit inclusive, les méthodes d'apprentissage sont parfois adaptées avec
03:34l'intégration de technologie.
03:36Nous ce qu'on utilise, c'est de les différencier.
03:41Souvent au moment des évaluations, nous on différencie les exercices qu'on fait en
03:51classe, on les différencie.
03:53Par exemple, lorsqu'on déroule notre leçon, après avoir terminé, on appelle l'AVES,
03:59l'auxiliaire, de venir appuyer certains.
04:04On utilise ce tablette-là, c'est HIE, Humanité et Inclusion qui nous a donné ce tablette-là.
04:10Puisque les enfants, comme ils n'entendent pas, on est chargé, la plupart, on utilise
04:16les images, ces images-là.
04:18Pour cela, on utilise ce tablette-là et la connexion.
04:21Comme ce sont des élèves du CI, la plupart des signes, ils ont des problèmes pour comprendre
04:27ça, on est obligé de traduire ça en images.
04:30Au sein de cet établissement, l'inclusion n'est pas un concept abstrait, mais une réalité
04:35vécue au quotidien.
04:36Chaque geste, chaque leçon, chaque moment est pensé pour offrir à tous les élèves,
04:41sans distinction, une chance égale de réussir.
04:44Ainsi, les méthodes d'évaluation des élèves atteints de surdité sont également spéciales.
04:49Concernant les évaluations, nous on évalue en même temps que les autres élèves.
04:55Maintenant, ce qui différencie souvent, c'est que parfois, si on évalue, il y a des choses,
05:02si on sent que cet élève-là ne comprend pas, on fait ce qu'on appelle une remédiation.
05:07Maintenant, concernant cette remédiation, soit on appelle l'auxiliaire pour qu'il appuie
05:12sur certains exercices en faisant des autres exercices.
05:17Par exemple, il y a ce qu'on appelle la production d'écrits.
05:21Là, on ne le voit pas, mais quand on monte sur les autres classes, eux, ce qu'ils produisent,
05:27ce n'est pas la même chose.
05:28Par exemple, les phrases ne sont pas cohérentes.
05:32Ce n'est pas la même chose que les autres élèves.
05:36Eux, ils n'écrivent pas, par exemple, si j'ai un verbe complément.
05:40Parce que la méthode d'évaluation diverte un peu parce qu'ils sont accompagnés par
05:46sur les signes, sur les mots en mathématiques, en français.
05:50Donc, ça diverte un peu.
05:52Bien qu'ils font des évaluations de l'IF en même temps que les élèves normaux,
05:58mais ils font aussi des propres évaluations pour les épreuves qui sont proposées par l'éditeur d'école,
06:04validées par le projet et les inspecteurs.
06:07Donc, il y a une petite différence.
06:11L'ambiance de l'école ne déroge pas à celle des autres établissements.
06:15Rire, cris et joie emplissent la cour de récréation.
06:19Au milieu de cette agitation, une discussion animée se déroule dans un silence total.
06:24Quelques élèves sourds échangent dans un langage que seuls les initiés peuvent comprendre.
06:30Rapidement, d'autres enfants se joignent à eux.
06:32Bien que les moyens de communication varient parfois, la compréhension est toujours au rendez-vous.
06:37L'inclusion prônée par cette école dépasse les frontières de la classe.
06:41Les enfants s'entendent bien. Ils communiquent en même temps, ensemble.
06:47Parce que nous aussi, quand on est là, quand on est en train de faire des essais,
06:55eux aussi, ils vont faire des essais.
06:57Parce que cela permet aussi de communiquer avec les autres élèves.
07:00Parce qu'ils vont garder certains signes.
07:04Il ne faut pas signer aussi avec seulement les handicaps.
07:07Il faut signer avec tous les élèves pour qu'ils puissent communiquer en dehors de la classe.
07:12En ce mardi, la classe de CIA et de services de nettoyage,
07:16les 72 élèves s'activent à faire resplendir la cour de récréation.
07:20Prenant part à cette activité, Fallou Cham s'applique dans la plus grande décontraction.
07:25Dans le cadre du programme de l'ONG Humanité et Inclusion,
07:28plusieurs parents ont été formés à la langue des signes
07:31pour pouvoir communiquer plus facilement avec leurs enfants.
07:34Toutefois, nombreux sont ceux qui n'ont pas encore bénéficié de cette formation.
07:38Une difficulté majeure pour l'apprentissage de leur protéger.
07:42C'est le problème majeur.
07:45Parce que nous, nous sommes formés.
07:48Il y a les signes conventionnels.
07:51Nous, on dit ASLE.
07:54Les parents qui ne sont pas encore formés.
07:57Parce qu'il faut préciser qu'ASLE a formé certains parents.
08:00Mais ces dernières années, ces parents ne sont pas encore formés.
08:04Eux, ils utilisent les signes conventionnels qui sont utilisés à la maison.
08:09C'est différent de ce que nous apprenons.
08:12L'enfant a des problèmes parce que des fois,
08:16lorsqu'ils viennent à classe, ces enfants-là,
08:19ils oublient les signes qu'on leur avait montrés la dernière fois.
08:23Puisque à la maison, les parents ne sont pas encore formés,
08:26ils utilisent d'autres signes.
08:29Je pense que si on pouvait harmoniser ces signes-là
08:32et former ces parents-là, ça aiderait beaucoup les enfants.
08:35À travers l'exemple de Fallou Cham,
08:38le directeur de l'école espère que d'autres établissements
08:41ouvriront davantage leurs portes aux enfants en situation de handicap.
08:44Si vous faites tout lire depuis le début,
08:47pratiquement c'est la seule école.
08:50Donc vous voyez, ces enfants ont leur place dans l'école.
08:53Ils ne doivent pas être stigmatisés,
08:56ils ne doivent pas être quelque part regardés de notre œil.
08:59Si on les entend, qu'on les suive,
09:02ils ne pourront pas réussir.
09:05Donc c'est un appel que je lance à tous les collègues
09:08responsables de l'IFAM,
09:11d'occuper ces enfants et de les aider dans les écoles.
09:14Tout de suite, il y a une suivi,
09:17il faudra former les enseignants
09:21Donc il faut les intégrer à l'école
09:24et leur permettre d'étudier comme leurs camarades.
09:27Le responsable de l'établissement appelle également
09:30à une mobilisation accrue pour renforcer l'accompagnement de ces enfants
09:33et offrir davantage de moyens aux établissements
09:36souhaitant intégrer des élèves en situation de handicap.
09:39C'est les enfants qui passent la journée à l'école.
09:42C'est tous les mardis, les mercredis et les jeudis,
09:45après le ministère.
09:49C'est nous les enseignants qui cotisons,
09:52comme pour nous aussi nous passons à l'école, nous cotisons.
09:55Mais nous sommes conditions aussi de les rétablir
09:58pour qu'ils puissent passer la journée avec nous.
10:01Nous sommes au nombre de 12 dans cette école, 14 même.
10:04Mais nous sommes conditions de les prendre en charge.
10:07C'est là où je lance un appel pour les prises en charge,
10:10pour qu'on nous accompagne à la prise en charge.
10:13Vous voyez, il y a une carte de loi qui est en train d'être mise en place,
10:16qui a été financée par l'SOS,
10:19qui nous permet de donner des infos.
10:22Mais la prise en charge va demarrer.
10:25Donc on lance un appel pour que les gens, les bons volontaires,
10:28mènent le temps, surtout le temps parce que c'est les enfants du Sénégal.
10:31Pour que le temps nous vienne en appui, pour le prise en charge.
10:34Et ensuite pour le retirement massive
10:37de tous ces enfants qui sont en difficulté.
10:40Le parcours de Faloucham rappelle que l'éducation inclusive
10:43n'est pas seulement une obligation morale,
10:46mais aussi une occasion d'offrir un avenir meilleur à tous les enfants,
10:49sans exception.