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00:00Bonjour Estelle Youssoupha, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:06Vous êtes députée de Mayotte, rapporteur de la loi d'urgence autour de Mayotte.
00:10Rappelons-le quand même, Mayotte c'est une île française par choix, française depuis 1841.
00:16Et je vous demanderai bien sûr, Estelle Youssoupha, des nouvelles des Mahorais
00:19près d'un mois et demi après le cyclone Shido.
00:21Mais tout d'abord, dans l'actualité politique, vous le savez depuis 48 heures,
00:24c'est un mot qui enflamme les débats, celui de submersion.
00:28Le Premier ministre persiste et signe, alors qu'il est attaqué, vivement attaqué par la gauche,
00:32qui reproche à François Bayrou de reprendre les mots de l'extrême droite.
00:36Vous avez souvent dénoncé le désordre migratoire à Mayotte,
00:39et plus largement dans d'autres départements français.
00:41Est-ce que vous diriez aussi qu'il y a une submersion aujourd'hui ?
00:44Alors pour le coup, pardon de vous corriger,
00:46mais j'ai toujours dénoncé le problème migratoire à Mayotte.
00:49Et je pense que je n'ai jamais parlé des autres départements.
00:52Mais ma question c'est à propos des autres départements.
00:54Oui, mais c'est précisément ça.
00:56C'est-à-dire que je vois bien qu'on utilise Mayotte comme un ballon de football
01:00pour faire ses jouts oratoires, faire ses postures,
01:03essayer de gagner quelques semaines à Matignon.
01:05Mais qu'en fait, le sujet migratoire à Mayotte,
01:08c'est la moitié de la population qui est étrangère,
01:10en grande partie en situation irrégulière.
01:12Ça n'a rien à voir avec aucun autre département.
01:15Par contre, effectivement, on sent bien que,
01:18vu la difficulté des négociations avec les socialistes,
01:21le Premier ministre va vers l'extrême droite
01:24et c'est son jeu politique.
01:26Mais moi, ça ne change rien à la situation à Mayotte.
01:29Parler de submersion, se faire un petit débat sémantique,
01:33ça ne protège pas ma frontière.
01:34Il n'y a toujours pas de...
01:35Ce n'est qu'un débat sémantique.
01:36Mais il n'y a toujours pas de protection de la frontière à Mayotte.
01:39Vous aviez dit un débat sémantique.
01:40Ça fait des mois qu'on demande.
01:41Il existe une suspension d'études.
01:42Voilà, le Premier ministre a toute la latitude
01:45pour envoyer un message comme M. Rotaillot à ses services
01:48pour dire pas d'études de demande d'asile à Mayotte,
01:52pas de prolongation ni de délivrance de titre de séjour
01:55parce que les services d'État sont par terre.
01:57Donc, c'est inertie totale au niveau de la lutte
02:00contre l'immigration clandestine à Mayotte.
02:01Et on a des bateaux qui continuent à arriver
02:04depuis le lendemain du cyclone.
02:05Mais par contre, on se permet d'aller utiliser Mayotte
02:08pour justifier sa petite cuisine
02:10et ses petites batailles dans l'hémicycle.
02:11Justification, vous êtes députée élue de Mayotte,
02:13mais vous avez un regard...
02:14Evidemment, vous êtes députée française.
02:16Bien sûr, je suis députée de la nation.
02:17Je représente la première circonscription.
02:19Donc, ma question, certains affirment,
02:21et je vous pose la question,
02:22est-ce que ce qui se passe à Mayotte
02:23peut préfigurer de ce qui peut se passer
02:25ailleurs sur le territoire ?
02:26Ou vous dites non ?
02:27Mayotte, c'est malheureusement, si je puis dire,
02:29un cas unique et exceptionnel.
02:31Mayotte est prisonnière de sa géographie.
02:32On est à 500 km des côtes africaines,
02:3460 km d'écomorts qui nous revendiquent.
02:37L'immigration à Mayotte, c'est quand même
02:38l'instrumentalisation des flux migratoires
02:40pour prendre le contrôle d'une île.
02:42C'est l'écomort qui revendique Mayotte
02:44et qui envoie leur population en disant
02:46les Comoriens sont chez eux
02:47et on prendra le contrôle de ce département français.
02:50C'est ça, l'immigration à Mayotte.
02:52Ici, dans l'Hexagone, à ma connaissance,
02:55aucun migrant ne vient et dit
02:57je suis chez moi dans le sens où
02:59c'est l'Algérie ou c'est le Maroc ici
03:01ou c'est le Sénégal ici ou c'est le Mali ici.
03:03Ce n'est pas le cas de ce qui se passe.
03:05Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des zones
03:07dans notre pays, dans l'Hexagone
03:10où je pense aussi à la Guyane,
03:11où la proportion entre les étrangers
03:14et les Français est totalement déséquilibrée.
03:17Ça, je ne le nie pas.
03:19Mais je pense que personne n'a conscience
03:21de ce qu'il se passe à Mayotte
03:23dans sa réalité.
03:24Quand vous êtes dans certaines classes
03:26avec 80-90 % des élèves qui sont étrangers,
03:29la plupart, la quasi-totalité en situation irrégulière.
03:33Quand vous avez 80 % de la patientèle à l'hôpital
03:37qui est étrangère et qui ne paye pas ses soins
03:39parce qu'il n'y a pas l'aide médicale d'État.
03:40Ce n'est pas la situation dans l'Hexagone.
03:42Mais ça ne veut pas dire que,
03:43compte tenu de ce que projette, par exemple, l'ONU
03:46sur les migrations dans les décennies qui viennent,
03:48qu'on ne va pas vers des flux migratoires très importants.
03:50Il me revient à l'esprit une phrase d'un homme de gauche.
03:52Il est classé ainsi, Daniel Cohn-Bendit,
03:55qui avait parlé, et ça avait provoqué
03:57aussi des cris d'orfraie de remplacement,
03:59de grand remplacement à Mayotte.
04:01À Mayotte, c'est malheureusement le cas.
04:03Moi, je suis...
04:04En reprenant les termes tels quels.
04:05Moi, je suis, pour le coup,
04:07et vous n'avez jamais entendu ni parler de submersion
04:09ni parler de grand remplacement,
04:10puisque je pense que ces questions sémantiques,
04:12en effet, jouent le rôle d'écran de fumée.
04:16Et comme on est tous dessus,
04:18on ne parle pas du sujet, on ne trouve pas de solution.
04:21Vous ne voulez pas les utiliser,
04:23non pas parce qu'ils sont marqués, selon vous,
04:25idéologiquement ou politiquement,
04:26mais parce que c'est un écran de fumée
04:27qui ne nous permet pas d'aborder le sujet.
04:29Regardez, on a eu le débat dans l'hémicycle,
04:31et puis tout le monde a perdu de vue le sujet,
04:33qui est pourquoi est-ce qu'on ne protège pas
04:35la frontière à Mayotte ?
04:36Pourquoi est-ce qu'on continue à délivrer des papiers ?
04:38Monsieur Retailleau pond sa circulaire,
04:40il n'y a pas un mot sur Mayotte,
04:41ce qu'il a pondu la semaine dernière
04:42ne s'applique pas sur mon territoire.
04:44Je veux dire, à un moment, il faut juste
04:46arrêter de se servir de Mayotte pour aller dire...
04:48Servir de Mayotte, c'est terrible,
04:50compte tenu de la situation.
04:51On se sert de Mayotte.
04:52Vous avez entendu le Premier ministre
04:54avoir Mayotte à la bouche,
04:55alors qu'il n'y a donné aucune consigne à son préfet
04:58pour arrêter la délivrance de papiers à Mayotte,
05:01alors que tous les services de l'État
05:03sont totalement désorganisés,
05:04qu'on n'a plus de radar qui fonctionne,
05:06qu'on n'a plus les bateaux de la gendarmerie
05:09et de la police à l'air aux frontières
05:12pour aller protéger notre frontière.
05:13Les bateaux continuent à arriver quotidiennement.
05:16Soit dit en passant,
05:17le fait que Mayotte soit par terre
05:19et qu'on continue à avoir des migrants
05:20prouve bien que le sujet n'est pas
05:22la pseudo richesse de Mayotte.
05:24Le sujet, c'est bien d'obtenir des papiers.
05:26Vous décrivez, et ce matin vous le faites,
05:28je vous en remercie, sur CNews et Europe 1,
05:30ce que vous vivez, ce que vous voyez.
05:32Pourtant, certains élus, en particulier de gauche,
05:35affirment qu'il n'y a pas d'immigration
05:37ou de submersion comme en Rhin à Mayotte
05:39parce qu'il y a des liens familiaux,
05:41parce qu'il y a des liens culturels.
05:43Et eux, ils gardent à ces liens,
05:44ils estiment que ce n'est pas une submersion,
05:46que ce n'est pas un remplacement.
05:47Qu'est-ce que vous leur répondez ?
05:49Écoutez, vous l'entendez, ça ?
05:51Je l'entends très bien.
05:52Si le sujet des frontières
05:54était un sujet seulement culturel, linguistique
05:57ou de proximité géographique,
05:58la France serait aussi la Suisse romande et la Belgique.
06:01Il faut arrêter ce type d'inaptie.
06:02Les frontières sont politiques.
06:04Si les sujets des frontières
06:06c'était uniquement la proximité culturelle,
06:08linguistique ou familiale,
06:09les Antilles seraient un seul et même archipel
06:12avec un seul et même pays.
06:13Donc, en fait, cette mauvaise foi,
06:15elle est désagréable, elle est insultante
06:17parce qu'en fait, elle sous-entend
06:18que Mayotte n'a pas à être française.
06:21On se permet un discours sur Mayotte
06:23qui est totalement inacceptable.
06:24Vous voulez dire qu'ils encouragent l'immigration ?
06:26À quel moment est-ce que la gauche
06:28ne pourra pas assumer que, effectivement,
06:31Mayotte a choisi de rester française
06:33et que les Comores sont indépendantes ?
06:34Parce que ce qui est sous-jacent dans ce discours,
06:36c'est de dire Mayotte, au fond, est comorienne
06:38et il faut laisser ce département,
06:40malgré le choix que nous avons fait,
06:43nous, Mahoraises et Mahorais,
06:44de rester français.
06:45Nier le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
06:47Oui, c'est la partie sympathique
06:49d'une partie de l'hémicycle
06:50qui n'a aucune honte à défendre,
06:53en commission ou dans l'hémicycle,
06:55les Comores et qui nie complètement
06:57la revendication territoriale
06:59des autorités comoriennes.
07:00Il y a deux semaines seulement,
07:01le président comorien donnait encore
07:03une très longue interview sur France 24
07:05pour expliquer que Mayotte est comorienne,
07:06comme ils le font chaque année,
07:08par exemple, à l'ONU,
07:10ou quand ils le font aussi à l'Élysée,
07:12puisque, quand même, on a une relation
07:14qui est très malsaine avec les Comores.
07:15Et quand le président de la République
07:17déroule le tapis rouge,
07:18comme tous ses prédécesseurs,
07:20au président comorien,
07:21il enjambe la question de Mayotte.
07:23Quand le quai d'Orsay ne dit strictement rien
07:26à chaque déclaration
07:27où les autorités comoriennes réclament Mayotte,
07:30là, silence radio.
07:31Moi, j'ai quand même une diplomatie
07:33qui est toujours en train
07:34de se pavaner partout
07:35à défendre la veuve et l'orphelin
07:37à des milliers de kilomètres,
07:38mais quand il s'agit
07:39de ses propres ressortissants,
07:40pas un son, pas une image.
07:42Sur l'aide au développement,
07:43il n'y a rien.
07:44Je pense que la comparaison
07:45était différente avec l'Algérie.
07:46On attend de voir ce que fait la France.
07:48Et là encore, il y a eu,
07:50vous l'avez vu,
07:51la demande d'expulsion
07:52d'un influenceur algérien
07:53qui a été suspendu.
07:54Il y a des liens,
07:55si je peux dire,
07:56particuliers, historiques
07:57avec l'Algérie,
07:58avec les Comores.
07:59Pourquoi la France
08:00ne tape pas du poing
08:01sur la table, selon vous ?
08:02Moi, ce que je constate,
08:03c'est qu'on est,
08:04a priori,
08:05normalement,
08:06toujours une grande puissance
08:07et qu'on est réduit
08:08à serrer la main,
08:10baiser les pieds
08:12d'un minuscule pays
08:13ultra-corrompu
08:14qui envoie sa population
08:16à la mort
08:17pour prendre le contrôle
08:18de notre département.
08:20Alors, évidemment,
08:21il y a les restes
08:22de la France-Afrique,
08:23visiblement,
08:24un pays qui rend service
08:26à la France.
08:27J'aimerais bien savoir lesquels,
08:28mais de toute façon,
08:29ce n'est pas le sujet.
08:30C'est que ces services
08:31que rendraient les Comores
08:32à la France
08:33ont un prix.
08:34C'est une partie
08:35du territoire national.
08:36Et ça, c'est inacceptable.
08:37Moi, je veux bien
08:38toute la petite cuisine
08:39qu'il peut y avoir
08:40entre deux États.
08:41C'est la raison d'État,
08:43certainement,
08:44mais l'État,
08:45c'est quand même
08:46respecter nos frontières.
08:47C'est inscrit dans la Constitution.
08:48On doit respecter
08:49l'intégrité territoriale nationale.
08:51Et ça, c'est quand même
08:52ce que semble beaucoup oublier
08:54une partie de la classe politique
08:56mais aussi de la haute administration.
08:58Parce qu'il faut quand même constater
08:59que cette question-là
09:01a survécu aux décennies.
09:02Ça dure depuis 1976.
09:04Et que quelle que soit
09:05la couleur politique
09:06des uns et des autres,
09:07on voit cette même ligne.
09:08On voit cette même ligne.
09:09Vous vous entendez parler du sujet
09:12qui date depuis 1976.
09:14C'est-à-dire que
09:15quelle que soit la couleur politique,
09:16par exemple,
09:17quand on était hier en commission
09:18à parler de la limitation
09:20du droit du sol à Mayotte
09:21en commission des lois,
09:23il y avait quand même
09:24un débat avec une partie
09:26des élus de gauche
09:27et une élue socialiste
09:28qui a rappelé
09:29qu'on n'appliquait pas
09:30le droit du sol
09:31jusqu'en 1993 à Mayotte.
09:33Les mêmes qui sont en train
09:34de parler des grands principes
09:35en disant
09:36qu'abroger le droit du sol à Mayotte,
09:37ça abattrait la République,
09:39c'est la fin de tous nos principes.
09:40Je dis mais, ma chère,
09:41jusqu'en 1992,
09:43c'était le président Mitterrand
09:44qui était aux affaires.
09:45Et là, la gauche n'est pas allée
09:47hurler au Conseil constitutionnel
09:48parce qu'il n'y avait pas
09:49le droit du sol
09:50pour les étrangers à Mayotte.
09:52Marianne dormait
09:53sur ses deux oreilles,
09:54la République était intacte.
09:55Et puis là,
09:56vous êtes en train de nous dire
09:57alors qu'on voit un flux migratoire
09:58qu'on ne connaissait pas
09:59avant 1993.
10:01On ne connaissait pas
10:02ces flux migratoires
10:03avant 1993.
10:04Et là, vous êtes en train
10:05de nous dire
10:06pousser des hauts cris
10:07en disant
10:08qu'il faut mettre fin,
10:09il faut empêcher
10:10toute modification pour Mayotte
10:12parce que ça pourrait avoir
10:13un risque de contagion
10:14dans l'Hexagone.
10:15Mais expliquez-nous,
10:16Estelle Youssoupha,
10:18vous êtes une femme de terrain
10:20et on entend ce que vous dites.
10:21Vous dites que la question
10:22n'est pas sémantique,
10:23c'est-à-dire qu'il y a une submersion
10:24mais qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
10:25Est-ce que vous estimez...
10:26Pour le moment, on ne fait rien.
10:27On l'a bien compris.
10:28Mais est-ce que vous estimez
10:29que l'immigration comorienne
10:30est même encouragée ?
10:31Mais dans ce cas-là,
10:32dans quel but ?
10:33Elle est encouragée
10:34par les...
10:35Et d'effacer Mayotte.
10:36Oui, les autorités comoriennes
10:37ont inscrit dans leur constitution
10:43que l'île de Mayotte
10:44leur appartenait.
10:45Et des élus français
10:46encouragent...
10:47Et ce sont souvent d'ailleurs
10:48des binationaux.
10:49Mais oui, ce sont
10:50des autorités comoriennes
10:51qui ont souvent
10:52le passeport français.
10:53Nous, Paris,
10:54qui avons la Banque de France
10:55à laquelle est adossé
10:56le franc comorien,
10:57ne saisissons aucun des biens
11:00de ces personnes
11:01qui revendiquent Mayotte,
11:03qui utilisent le trafic humain
11:05pour envoyer des migrants à Mayotte
11:08parce que les Comores
11:09sont maintenant passés
11:10à un autre niveau
11:11de déstabilisation de Mayotte.
11:13Avant, c'était uniquement
11:15des migrants comoriens.
11:16Maintenant, les Comores
11:17servent de plateforme
11:18pour envoyer des migrants
11:19qui arrivent
11:20du continent africain.
11:21Et on se retrouve
11:22depuis 3-4 ans
11:24avec une poussée
11:25des demandes d'asile
11:27de migrants africains
11:28qui arrivent
11:29et qui transitent par les Comores
11:30avec des passeurs comoriens.
11:32Donc en fait,
11:33un demandeur d'asile
11:34a beaucoup plus de droits
11:36qu'un migrant,
11:37un simple migrant,
11:38parce que les Comoriens,
11:39c'est 67 %
11:40de la natalité à Mayotte.
11:4267 % de la natalité à Mayotte.
11:45Ce sont des partiriantes comoriennes
11:46qui viennent
11:47pour obtenir des papiers.
11:48Et vous faites face
11:49à des élus
11:50qui vous tiennent tête.
11:51J'écoutais l'écologiste
11:52Dominique Voynet
11:53qui a dirigé
11:54l'Agence régionale de santé
11:55de Mayotte
11:56qui estime à propos de la...
11:57Madame Voynet,
11:58c'est formidable.
11:59C'est une femme
12:00qui est sortie
12:01de l'oubli politique
12:02et du désert
12:03qu'elle traversait
12:04en se refaisant une santé
12:05dans sa carrière
12:06en prenant
12:07l'ARS de Mayotte
12:08qu'elle a créée
12:09de toutes pièces
12:10et qui a le pire bilan
12:13de la crise Covid de France
12:15sur le territoire
12:16le plus jeune de France.
12:17Mayotte a connu
12:18une mortalité à Mayotte,
12:20une mortalité
12:21pendant la crise du Covid
12:22qui est scandaleuse
12:24alors que la moitié
12:25de sa population
12:26a moins de 20 ans.
12:27C'est un désert sanitaire.
12:28Le bilan
12:29de Madame Voynet
12:30à Mayotte,
12:31c'est une catastrophe
12:32qui devrait être jugée.
12:34Jugée et je pèse mes mots.
12:35Et cette femme
12:36se permet
12:37de prendre la parole
12:39systématiquement pour Mayotte
12:41en crachant sur les Mahorais
12:43matin, midi et soir.
12:44Elle rejette l'idée
12:45selon laquelle
12:46les Comoriennes
12:47se précipiteraient à Mayotte
12:48pour espérer mettre au monde
12:49un enfant français.
12:50Elle se demande
12:51ce qu'elle a fait à l'ARS
12:52puisque c'est 67%
12:54des naissances
12:55à l'hôpital de Mayotte.
12:56L'hôpital de Mayotte
12:57qui a rendu gratuit
12:58l'accouchement
12:59pour les étrangères
13:00par dérogation.
13:01On en est là.
13:02Et donc on a
13:03toute une partie de la gauche
13:04qui conteste le fait
13:05que Mayotte est française
13:06qui sous-entend
13:07qu'il ne devrait pas
13:08y avoir de frontières
13:09entre Mayotte et les Comores.
13:11Et c'est ça
13:12le fond du sujet.
13:13Il y a aussi
13:14le cycle de violence
13:15à l'endroit
13:16des forces de l'ordre.
13:17Estelle Youssoupha,
13:18c'est une information
13:19européenne.
13:2010 000 blessés
13:21au sein de la gendarmerie
13:22l'an passé.
13:23Près de la moitié
13:24des gendarmes agressés
13:25en Outre-mer,
13:26alors Nouvelle-Calédonie,
13:27Martinique et Mayotte aussi.
13:28Qu'est-ce qui est en train
13:29de générer
13:30cette violence
13:31qui s'enquiste aujourd'hui ?
13:32Moi, je pense que
13:33ce que vous dites
13:34est très important.
13:35Par exemple,
13:36dans la nuit
13:37de mardi à mercredi,
13:38les migrants
13:39qui sont abrités
13:40dans un collège,
13:41le collège de Kualé,
13:42où donc les élèves
13:43ne peuvent pas aller à l'école
13:44parce qu'on accueille
13:45des migrants,
13:46ces migrants africains
13:47ont attaqué
13:48les forces de l'ordre,
13:49des policiers,
13:50qu'ils ont caillassés
13:51très violemment.
13:52C'est ça
13:53le quotidien à Mayotte,
13:54des caillassages
13:55et des violences.
13:56Des migrants
13:57qui attaquent
13:58des forces de l'ordre.
13:59Et ce sont
14:00nos forces de l'ordre,
14:01les policiers
14:02et les gendarmes
14:03qui risquent leur vie
14:04pour protéger la population.
14:05Moi, à chaque fois
14:06que je les rencontre,
14:07je les remercie
14:08parce qu'ils sont
14:09loin de leur famille,
14:10ils sont dans des missions
14:11extrêmement difficiles,
14:12extrêmement dangereuses.
14:13De nombreux gendarmes
14:14reviennent blessés
14:15avec des blessures
14:16qui sont invalidantes
14:17de manière permanente
14:18par rapport
14:19à ce à quoi
14:20ils font face à Mayotte.
14:21Et c'est particulièrement
14:22difficile.
14:23Quand j'entends,
14:24par exemple,
14:25à La Réunion
14:26qui est en train
14:27de hurler
14:28parce qu'il y a
14:29de la violence
14:30qui est importée
14:31de Mayotte
14:32qui arrive à La Réunion,
14:33les élus réunionnais
14:34ont tous protesté
14:35et mis le drapeau
14:36en berne
14:37quand il y avait
14:38l'opération
14:39Wambushu
14:40à Mayotte
14:41pour ramener l'ordre
14:42et la sécurité.
14:43Alors, à un moment,
14:44il faut aussi
14:45rendre hommage
14:46à nos forces de l'ordre,
14:47comprendre que la violence
14:48que l'on connaît à Mayotte
14:49est inadmissible
14:50et rappeler que la sécurité
14:51est un droit
14:52inscrit dans la Constitution.
14:53On va conclure,
14:54vous êtes rapporteur
14:55de la loi d'urgence
14:56autour de Mayotte
14:57Estelle Lussoupha.
14:58Vous vous inquiétez
14:59de ce que prévoit
15:00le budget
15:01à quelques heures
15:02de la construction ?
15:03De ce que ne prévoit pas
15:04le budget
15:05pour la reconstruction
15:06de Mayotte,
15:07c'est ça qui m'inquiète.
15:08Pour reconstruire
15:09375 kilomètres carrés,
15:10le compte n'y est pas
15:11et on a besoin
15:12de savoir
15:13comment est-ce que l'État
15:14compte reconstruire
15:15et avec quel argent
15:16compte reconstruire
15:17Mayotte.
15:18Et pas reconstruire
15:19comme on le voit
15:20à l'image sur CNews
15:21sans bidonville.
15:22Ah oui, nous on veut
15:23reconstruire mieux,
15:24on veut reconstruire
15:25correctement
15:26et certainement pas
15:27avec les bidonvilles.
15:28Et donnez-nous des nouvelles
15:29parce qu'il y a quelques semaines
15:30les distributions alimentaires
15:31et les distributions en eau
15:32étaient insuffisantes.
15:33Quelle est la situation
15:34aujourd'hui ?
15:35Et rappelons-le quand même,
15:36la population de Mayotte
15:37n'a pas accès
15:38à l'eau courante
15:39tous les jours.
15:40Non, on a toujours
15:41des coupures d'eau
15:42extrêmement importantes
15:43au point que là,
15:44il y a une centaine d'hectares
15:45qui sont parties en fumée
15:46parce que les pompiers
15:47n'ont pas d'eau
15:48pour éteindre les incendies.
15:49On connaît
15:50une catastrophe écologique
15:51qui est gravissime
15:52avec le cyclone.
15:53Mais Mayotte
15:54est courageuse
15:55mais c'est vrai que
15:56et ça je veux le dire ici,
15:57la solidarité nationale
15:59nous touche énormément,
16:01on est très touchés.
16:02La Fondation de France
16:03a récolté 40 millions d'euros
16:05de dons pour Mayotte
16:06et ça c'est un grand,
16:07grand, grand merci.
16:08Mayotte est courageuse
16:09et vous l'êtes aussi
16:10évidemment, on l'entend.
16:11C'est vous tous
16:12qui nous donnez du courage.
16:13Merci Estelle Youssoupha,
16:14bonne journée et à bientôt.
16:15Merci Estelle Youssoupha,
16:16merci Sonia Mabrouk.
16:17À suivre.

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