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00:00Vous venez de parler des magistrats en disant qu'ils n'appliqueront pas la nouvelle loi si l'excuse de minorité devient l'exception.
00:08Donc, vous sous-entendez l'idéologie ?
00:10Oui, bien sûr.
00:11D'extrême gauche ? De gauche ?
00:13Je ne dis pas de gauche. Non, non.
00:15Moi, je ne vais pas vous expliquer comme ça. Ce n'est pas tout à fait ça. Ce n'est pas vrai.
00:20Moi, je ne fais pas ça une explication politique. Je fais vraiment une explication de conviction.
00:25Quand je discutais avec les autres détenus qui passaient en commission d'application des peines qui est destinée à vous libérer en conditionnel ou pas,
00:33il y a une vraie conviction chez les magistrats qu'ils n'ont rien à faire en prison, qu'il faut leur donner une seconde chance et qu'il faut les libérer plus vite.
00:45Vous savez, c'est une conviction d'eux-mêmes.
00:49Donc, c'est du laxisme ?
00:51Ce n'est pas choquant. De même qu'il y a une vraie conviction que les gens comme toi, délinquants financiers, doivent payer plus que les autres.
00:56Mais à la limite, ça ne me choque pas. Franchement, ça ne me choque pas.
00:59C'est quand même une idéologie alors. Ça veut dire qu'il y a quand même des délinquants scoles blancs qui est vraiment sulfureuse et qu'on doit mettre de côté.
01:05Et en revanche, des gens qui plantent des couteaux, qui assassinent et tout ça, ils ont des excuses parce que c'est difficile, parce qu'ils ont une enfance compliquée.
01:12C'est quand même un deux poids deux mesures qui est problématique.
01:16On est bien d'accord. Mais je vous dis, c'est une conviction. Moi, je vous le dis franchement, c'est une conviction.
01:19Et il va falloir que Gérald Darmanin...
01:22Des convictions motivées par une idéologie. Le laxisme étant plutôt de gauche.
01:26Attendez, une idéologie ? C'est là où je ne suis pas tout à fait d'accord. Parce que vous dites de gauche, je ne suis pas tout à fait d'accord.
01:31Non mais Guillaume...
01:33Gauthier.
01:35Gauthier, ça commence par G, c'est pareil. J'ai eu lui même. J'avais presque moi. Non, j'ai eu Gérard.
01:41Non, juste, il y a une idéologie, mais moi, je ne lui donne pas de couleur politique.
01:46Et ça va être un des problèmes de Gérald Darmanin. Parce qu'il va falloir qu'il se confronte à ça.
01:50Excusez-moi, quelqu'un de droite va plutôt choisir la victime que le bourreau et sera sans doute plus dur que quelqu'un de gauche...
01:57Qui choisit le bourreau.
01:58Qui aura plus de mal à enfermer pour des décennies et des décennies quelqu'un d'affreux.
02:05Je répète, quand vous prenez les petits poils, l'histoire avec la carte de vœux, par exemple, du syndicat de la magistrature...
02:14Qui se moquait de Bruno Roteu et de Gérald Darmanin.
02:16Donc là, on est dans une idéologie de gauche. Même d'extrême gauche.
02:21Mais je vous dis, la conviction de plusieurs magistrats, vraiment, ancrée très profondement...
02:26Vous voyez, quand je vois cette dame qui est ancienne magistrate et qui ose dire, en parlant des 100 détenus qui vont être enfermés dans cette cellule de haute sécurité.
02:35Et elle ose dire, j'aurais voulu qu'on pense un peu à leur réinsertion.
02:40Voilà.
02:43Ça veut dire qu'elle estime que la prison, en fait, ça n'est qu'un échec aussi, peut-être.
02:46C'est-à-dire qu'elle ne croit même pas à ce qu'elle fait.
02:48Elle pense qu'elle met des gens en prison, mais que finalement, ça ne sert à rien.
02:51C'est-à-dire que ça fabrique, ce que vous avez expliqué tout à l'heure, des gens encore pire quand ils sortent.
02:55Alors là encore, c'est des mots qui sont difficiles à dire.
02:58Mais je pense qu'en prison, il y a des gens qui sont récupérables.
03:02Et il y a des gens qui ne le sont pas.
03:04Pierre Botton, vous restez avec nous.