En salles le 29 janvier 2025
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Court métrageTranscription
00:00On est au début 2025 et déjà, déjà, on va vous parler d'un biopic.
00:04Biopic d'une star.
00:05Alors, pour une fois, ranger les antidépresseurs.
00:09C'est un film plus original, un peu plus enthousiasmant
00:12que ceux qu'on a l'habitude de débiner à longueur de vidéo.
00:30Alors, Marie l'a dit, c'est encore un biopic musical et on en a quand même beaucoup.
00:59C'est quasiment deux par mois depuis quelques années.
01:02Alors, celui-là qui est vraiment un bon point pour lui, c'est que c'est un biopic qui se
01:07concentre sur une période très brève de la vie de Bob Dylan.
01:09Ça démarre en 61, l'arrivée de Bob Dylan à New York où c'est donc imparfait, inconnu
01:14et sa première vraie heure de gloire, 1965, le festival de Newport où, sacrilège, Bob
01:21Dylan va brancher sa guitare et donc passer de la musique folk acoustique à la musique
01:25amplifiée.
01:27Il va se faire traiter de Judas par les puristes du genre.
01:30La catastrophe, mais pour lui, le vrai début de la gloire, en gros, quand il passe du folk
01:34au rock.
01:35Le film est extrêmement classique.
01:36C'est James Mangold qui est un bon réalisateur américain, on va dire un bon artisan du système
01:40hollywoodien.
01:41Ce n'est pas du tout péjoratif ce que je dis.
01:42C'est un cinéaste qui n'a peut-être pas une très forte personnalité, mais qui vraiment
01:46sait raconter une histoire avec élégance, une certaine efficacité dans la mise en scène,
01:51une bonne direction d'acteur.
01:52Timothée Mimi Chalamet, comme dit Marie, il n'est pas mal du tout.
01:56Il se débrouille pas mal au champ aussi.
01:57Il est assez crédible, surtout dans la première partie.
02:00Ma petite réserve, c'est que je trouve qu'il y a une première partie qui est vraiment
02:02très forte et la deuxième partie où on va vers ce fameux festival de Newport, je
02:07trouve que le film est un peu plus prévisible, un peu moins fort dans le récit.
02:11Il traîne un peu aussi.
02:12Il aurait pu gagner, je pense, être un petit peu resserré à ce moment-là.
02:15Le film est un peu trop long, mais il a une vraie qualité, c'est qu'il n'essaie pas
02:18d'éclaircir le mystère Bob Dylan.
02:21C'est-à-dire que c'est un personnage assez opaque.
02:22On ne nous fait pas le coup de vous raconter quatre ans dans les années 60, mais en même
02:25temps, je vais faire 722 flashbacks qui vont vous raconter tout depuis sa naissance jusqu'à
02:30aujourd'hui.
02:31Ça, c'est vraiment très malin, je trouve, de le saisir vraiment dans sa jeunesse et
02:36dans son opacité.
02:37Ce n'est pas un personnage extrêmement sympathique.
02:40Ça aussi, je trouve que c'est une des originalités du film, c'est-à-dire qu'il ne se comporte
02:43pas hyper bien d'une manière générale avec les gens.
02:45Il ne parle pas beaucoup, il est très égoïste.
02:48Ça nous refait un peu le mythe éternel du génie pas aimable, etc.
02:53C'est vrai que de film en film, c'est un peu une figure qui se répète, mais je dois
02:57dire que dans ce cadre-là, ça fonctionne bien.
02:59Il y a des personnages féminins intéressants et des très bonnes actrices.
03:02Ellie Fanning et surtout Monica Barbaro, que je ne connaissais pas, qui a eu une révélation
03:07dans le rôle de Joan Baez.
03:08Déjà, elle est d'une beauté à tomber par terre.
03:11C'est la réincarnation d'Ali Magro pour les boomers qui se souviennent de Love Story.
03:15Et puis, elle chante très bien aussi, sans doute mieux que Timothée Chalamet.
03:19Les scènes à tous les deux, qu'ils soient sur scène ou dans l'intimité, sont vraiment
03:23très réussies.
03:24J'ai deux séquences, et c'est déjà pas mal, qui me reviennent en tête.
03:28Une séquence où on est à New York, c'est la crise de Cuba et ça restitue vraiment
03:34ce qu'a été l'Amérique de ce début des années 60.
03:37Les gens se disent qu'on va se coucher ce soir et peut-être que demain matin, il y
03:40aura eu une guerre nucléaire et qu'on sera tous morts.
03:42Et là, Bob Dylan va jouer de la musique dans un club et dit qu'on va peut-être tous
03:47crever, mais trouvez-vous quelqu'un à aimer.
03:48Il repart avec Joan Baez et la séquence du lendemain matin est vraiment la très belle
03:54séquence du film.
03:55Il est sur un lit, il lui chante une chanson à sa guitare pendant qu'elle essaie de trouver
03:59le café.
04:00Et tout à coup, elle le rejoint.
04:01Et là, il y a un alignement des deux profils, de ces deux visages à la fois jeunes mais
04:08saisis dans leur beauté, dans l'imperfection aussi de leur peau parce qu'on est vraiment
04:12très, très près d'eux.
04:13Et là, tout à coup, il y a un moment suspendu dans le film qui mérite à lui seul d'aller
04:18le voir.
04:19Après, Newport, brancher sa guitare, pas brancher sa guitare.
04:23Alors, pour les passionnés de musique, de folk, de pop, de tout, de rock, j'imagine
04:28que c'est la bataille d'Hernani et que ça va les passionner.
04:30Moi, j'avoue que les enjeux du film, à ce moment-là, m'échappent un peu.
04:33Un Parfait Inconnu, c'est bien.
04:35Allez, les temps changent, mais un Parfait Inconnu, c'est bien.
05:05Un Parfait Inconnu, c'est bien.