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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours pour les abonnés, en deuxième partie de soirée sur CANAL+
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00:00Pour plein de gens, le graffiti artiste c'est du vandalisme, c'est pas un jet artistique.
00:04Mais là on comprend qu'il se met dans un personnage, qu'il a plusieurs identités,
00:08et finalement, est-ce que c'est pas ça le début du métier de comédien ?
00:11Est-ce que c'est pas une initiation comme une autre ?
00:13En fait, sur la question d'identité,
00:17il y avait quelque chose de très fort parce que c'était se faire un nom,
00:21mais c'était se faire un nom exactement à l'opposé
00:25de là où la société nous propose de nous faire un nom.
00:29C'était de se faire un nom, mais anonyme.
00:32Tout le monde disait « Putain, t'as vu ? Il y en a partout, il y en a partout, il y en a partout. »
00:36Mais si ça se trouve, le mec est en face de toi, mais tu sais pas que c'est lui.
00:40Et ça c'était extraordinaire, c'était à la fois cet anonymat et en même temps,
00:44exister, se faire une identité.
00:46Et le frisson ?
00:47Ah bah le frisson.
00:49Le frisson, et cette question de l'interdit,
00:53à un endroit où moi j'étais pas non plus très dégourdi, si tu veux.
00:58Et là, c'était évidemment un espace dans lequel on allait dépasser la peur,
01:04dépasser les frontières, et tout ça pour de la peinture.
01:07Donc, moi c'est vraiment ma génération, le hip-hop, c'est vraiment les années 90.
01:13Et donc c'est à cet endroit-là, le graffiti et le rap,
01:17c'est à cet endroit-là où j'ai fait une place, où j'ai construit une identité.
01:22Elle ressemblait à quoi tes journées à l'époque ?
01:24Quand j'étais ado ?
01:25Ouais, quand tu taguais ?
01:27Ah bah, comme tout le monde, j'allais à l'école, je faisais ma vie,
01:32et puis voilà, après la nuit parfois, on sortait.
01:39Bon, on faisait pas ça toutes les nuits, mais...
01:46Est-ce que le rap, c'était mieux à cette époque ?
01:48Oh, je sais pas si c'était mieux...
01:50C'était mon époque, c'est tout, c'était ce qu'on appelait le rap conscient,
01:55il y avait cette importance du texte, de la langue, ce travail sur les allitérations,
02:00et puis c'était quelque chose qui émergeait,
02:03où d'un coup, on avait des gens qui parlaient de leur vie en fait,
02:08et il n'y avait qu'eux qui pouvaient se saisir de leur histoire.
02:11Et donc, ils ont créé leur propre mythe, et donc c'était hyper puissant.