Francis Letellier reçoit cette semaine dans « LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec franceinfo et Challenges, Cyrielle Chatelain, député de l'Isère, présidente du groupe Ecologiste à l'Assemblée.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
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00:00Les écologistes entre deux eaux. D'un côté partant pour dialoguer avec le gouvernement, mais de l'autre prêt aussi à censurer François Bayrou.
00:07À l'Assemblée nationale, Cyril Chatelain, président du groupe écologiste, se veut garante de la ligne du nouveau front populaire, celle de l'Union de la gauche.
00:13Le budget 2025 va être l'heure de vérité. Cyril Chatelain est l'invité de LCP, l'indicé politique.
00:30Générique
00:37Bonsoir et merci d'être fidèle à LCP tous les lundis soirs. Bonsoir Cyril Chatelain.
00:41Bonsoir.
00:41Pour commencer, je vais vous présenter ceux qui vont vous interroger ce soir à mes côtés, en commençant par Rémi Clément de Challenge. Bonsoir Rémi.
00:48Bonsoir.
00:48Bonsoir Julie-Marie Lecomte de France Info et bonsoir Clément Méric de LCP, sans oublier Hugo Couturier, alias Hugo Auperchoir.
00:56Bonsoir.
00:56Qui relaient vos commentaires, vos questions via la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale.
01:02Avec vous, Cyril Chatelain, nous allons parler d'écologie évidemment, bien sûr. C'est le ministère qui subit le plus de coupes budgétaires, ça vous aurez des choses à dire évidemment.
01:12Et puis au cours de cette émission, vous débattrez aussi avec Bruno Delaporta de la fin de vie. Faut-il changer la loi pour faciliter l'aide active à mourir ?
01:19C'est un sujet sensible et clivant qui n'est pas tranché du côté du gouvernement sur la méthode et Bruno Delaporta est l'auteur d'un livre dont le titre est
01:26« Tuer les gens, tuer la terre ». Donc ça va résonner chez vous.
01:29Ce lundi est marqué par le 80e anniversaire de la libération du camp de concentration et d'extermination nazis d'Auschwitz en Pologne.
01:36Il y a 80 ans, l'armée rouge découvrait l'ampleur de la barbarie en présence des derniers survivants de l'Holocauste.
01:42Ces cérémonies, aujourd'hui, plus d'un million de femmes, d'hommes, d'enfants, majoritairement juifs, ont été exterminés à Auschwitz.
01:49En prélude à ces commémorations, Emmanuel Macron s'est rendu ce matin au mémorial de la Shoah à Paris et une nouvelle fois, il a appelé à combattre l'antisémitisme sous toutes ses formes.
01:58Cyril Châtelain, les chiffres le montrent, les actes antisémites en France ont augmenté ces deux dernières années. Est-ce que ça vous inquiète ?
02:05Oui, oui bien sûr.
02:07Comment vous l'analysez ?
02:10C'est difficile à analyser.
02:12Je regarde les chiffres du CRIF, qui montrent qu'effectivement on a une augmentation et qu'on est encore sur une année malheureusement record sur les actes antisémites,
02:23qu'on est sur des actes qui deviennent aussi de plus en plus violents, 65% ce sont des atteintes aux personnes, dont des actes de violences physiques,
02:33donc on est vraiment sur une recrudescence extrêmement dure.
02:37Je pense que cette violence est liée au fait qu'on a laissé quand même, depuis des années, revenir des propos antisémites, que ce soit Alain Seural, que ce soit Dieu Donné,
02:51et donc peu à peu ça...
02:53Donc pour vous, c'est de l'antisémitisme d'extrême droite ?
02:55Pour moi, l'antisémitisme d'extrême droite.
02:57Je vous pose la question, parce que vous entendez sur les bandes nationales qu'il y aurait un antisémitisme de gauche. Pour vous, il n'y a pas d'antisémitisme de gauche ?
03:06Moi, je pense que quand on a des gens qui sont proches de nous, qui sont des militants de gauche, quand on a, j'ai vu un certain nombre d'artistes aussi qui interpellent,
03:16moi j'ai été très marquée par la lecture de la BD de Johan Sfar, Nous vivrons, on doit se questionner.
03:22En fait, on peut avoir autant de gens qui nous questionnent sur la manière dont on formule les choses pour ne pas se dire à un moment, est-ce que dans la manière dont on pose les choses,
03:30dont on pose les débats, à gauche, est-ce qu'on ne blesse pas des gens ? Donc à partir de là, on doit se questionner.
03:36Mais est-ce que c'est de l'antisémitisme ?
03:38Mais pour moi, et c'est pour ça que je dis très clairement, quand on pose le débat comme ça, on dit que globalement, ce qui serait de la défense des Palestiniens mènerait, d'une certaine manière, à l'antisémitisme.
03:50Moi, je veux dire catégoriquement, non.
03:52Politiquement, je défends les Palestiniens, je condamne ce que fait Netanyahou, mais je ne fais aucun amalgame, d'aucune manière, entre la politique d'un gouvernement et la communauté.
04:03Alors, est-ce que vous diriez qu'il y a une déviance de la part de ceux qui vous traitent d'antisémite ? Pas vous, personnellement, mais les pro-palestiniens qui sont traités d'antisémite.
04:11Vous dites que c'est malhonnête ?
04:13Non, moi, ce que je dis, c'est qu'en fait, on passe beaucoup de temps à poser ces questions-là, et qu'à l'inverse, on a Elon Musk, qui maintenant fait partie du gouvernement de Trump,
04:21qui, en 2024, avait des propos antisémites, 2023, ce qui disait que les Juifs encourageaient la haine contre les Blancs.
04:31Ça, c'est son tweet de 2023, donc on voit bien qu'il a des propos antisémites.
04:35Cet homme-là, il fait un salut nazi, qui va en Allemagne, ce week-end, à l'AFD, où il attaque le devoir de mémoire, où il dit qu'il faut arrêter avec la culpabilité.
04:44Donc, à un moment, on voit très clairement qu'on a un homme puissant, d'extrême-droite, qui est en train de faire revenir, non seulement l'antisémitisme, mais vraiment, pour moi, une sorte de filiation et de nazisme.
04:59Et en fait, on passe un certain temps à dire, regardez les militants pro-palestiniens.
05:03C'est-à-dire que vous dites, si je comprends bien vos propos, qu'on s'attache trop à ceux qui défendent la cause palestinienne, qui sont traités d'antisémite, plutôt qu'à la vraie cause, qui est l'extrême-droite, c'est ça que vous voulez dire ?
05:13Et qui l'a toujours été, qui a toujours été antisémite.
05:17Il n'y a pas d'antisémitisme à gauche.
05:19Ce que je dis, c'est que, pour moi, l'antisémitisme est d'extrême-droite, et on passe trop peu de temps à la dénoncer, alors qu'elle est continue.
05:25Dans le débat public, je pense qu'on a plus de temps d'antenne passée sur les militants pro-palestiniens, ou les politiques pro-palestiniens, sont-ils antisémites, qu'à déconstruire une rhétorique d'extrême-droite.
05:42Ça doit nous questionner.
05:44Qu'on blesse des gens, qu'on ait un devoir de clarté, de rappeler que jamais, pour nous, il n'y a pas d'amalgame entre la condamnation de Netanyahou et la communauté juive.
05:54Nous devons le faire, et que nous devions nous améliorer.
05:56Il faut le dire à chaque fois, à chaque propos, quasiment.
05:58Et puis qu'on doive s'améliorer.
06:00C'est un sujet sur lequel je me suis questionnée.
06:02Vous savez que c'est la France insoumise qui est souvent pâtée du doigt.
06:06Donc c'est un conseil que vous leur donnez.
06:08En Allemagne, c'est les écolos qui sont pâtés du doigt.
06:10L'accusation d'antisémitisme, en fait, elle peut être utilisée, y compris par l'extrême-droite, pour délégitimer des causes qui sont légitimes.
06:18Comme la cause de la Palestine.
06:20Vous savez que le gouvernement envisage une loi pour redéfinir l'antisémitisme en France.
06:24À votre place, la semaine dernière, il y avait Aurore Berger ici, qui défend justement ce texte en disant
06:28qu'il faut inclure dans cette loi sur l'antisémitisme la remise en cause de l'État d'Israël.
06:34Est-ce que vous voteriez un texte comme ça ?
06:37Je n'ai pas connaissance du texte, mais à priori, non.
06:39S'il est soutenu par Aurore Berger, je pense qu'on n'a pas la même vision des choses.
06:43Vous ne voteriez pas un texte comme ça ?
06:45Moi, je le dis, un, on l'a toujours été extrêmement clair chez les écologistes,
06:47il faut un État de Palestine et un État d'Israël, il faut deux États.
06:51Ça, c'est la première chose.
06:53La deuxième chose, je le dis, je trouve que c'est vraiment le symbole de ça.
06:55C'est-à-dire qu'on va se concentrer vraiment sur accuser la gauche et on va oublier tout ce qui est l'extrême-droite.
07:01Et je prends encore une fois les chiffres du CRIF qui doivent nous interroger.
07:05Ils disent que sur l'ensemble de l'augmentation des actes antisémitistes,
07:0930 % ont été liés dans la sémantique en lien avec la Palestine.
07:13Donc, ça doit nous inquiéter et c'est inacceptable.
07:15De n'aucune manière, on ne peut avoir des actes antisémites, quelle qu'en soit la cause.
07:19Ou des paroles.
07:21Pour moi, c'est un acte antisémite.
07:23Mais ça veut quand même dire qu'il y a 70 % qui sont liés à autre chose.
07:25Et donc, j'ai l'impression qu'on concentre sur ces 30 % et qu'on oublie les 70 %.
07:29Et donc, à un moment, il faut être clair.
07:31L'antisémitisme, c'est l'antisémitisme, il doit être combattu.
07:33Et donc, si la loi inclut, dans la lutte contre l'antisémitisme,
07:37le fait qu'on remette en cause l'existence d'Israël,
07:39pour vous, ça n'est pas acceptable.
07:41Non, mais moi, je vais attendre de voir la loi...
07:43C'est ce qu'elle a dit.
07:45Oui, mais en fait, il y a ce qui est dit sur les plateaux,
07:47il y a les contenus des textes.
07:49Mais s'il y a ça dedans, vous votez pas.
07:51Non, mais la question... Moi, aujourd'hui, en tout cas, je me questionnerais.
07:53Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il veut dire la remise en cause de l'Etat d'Israël ?
07:57En fait, comment est-ce que ça va être interprété ?
08:01Est-ce que c'est les manifestations qui vont soutenir Gaza ?
08:05Ou est-ce que c'est les manifestations qui soutiennent un Etat palestinien ?
08:09On voit vos précautions.
08:11Ça veut dire que vous ne pouvez pas voter ce genre de texte.
08:13En tout cas, je ne vais pas le voter les yeux fermés.
08:15Qu'on soit en soutien à la condamnation et à la lutte contre l'antisémitisme, oui.
08:17Que nous ayons à gauche un devoir de clarté, pour être extrêmement clair, bien évidemment.
08:23Et qu'il faut changer la loi ?
08:25Moi, je pense qu'il faut l'appliquer, la loi.
08:27Il ne faut pas la changer ?
08:29Je pense que c'est un des objectifs de l'État d'Israël.
08:31Notamment de l'éducation.
08:33On voit des actes antisémitismes, y compris dans les écoles.
08:35Il faut lutter contre ça.
08:37Et il faut rassurer.
08:39Ce que j'entends, c'est qu'il y a toute une partie de nos concitoyens
08:41de confession juive, de culture juive, qui se sentent en danger.
08:43Il faut les rassurer.
08:45Je ne pense pas que ça passera par la loi.
08:47Je pense que ça passera par des actes.
08:49La parole va maintenant être à mes confrères et à ma consoeur.
08:51Cette semaine, ça va être en quelque sorte qui-tout-dout pour le gouvernement.
08:53On va voir s'il y a un accord en commission mixe paritaire sur le projet de budget 2025.
08:55S'il y a un accord, la route sera libre pour François Bayrou.
08:57A l'heure qu'il est,
08:59juste pour planter le décor,
09:01est-ce qu'on va plutôt vers un compromis
09:03du côté d'Europe Écologie-Les Verts avec le gouvernement ?
09:05Non.
09:07Il n'y a pas à ce stade, non.
09:09On ne va pas vers un compromis avec le gouvernement.
09:11Puisqu'ils ont continué à raboter le budget
09:13notamment de l'environnement.
09:15Pas que celui-là, celui de la recherche,
09:17le budget pour la fonction publique.
09:19Sur les budgets, je me réjouis.
09:21Un milliard d'euros, c'est l'ampleur du coup de rabot
09:23du gouvernemental voté au Sénat
09:25sur le budget de l'écologie.
09:27Après, avec l'aide au développement,
09:29l'écologie est probablement le secteur le plus touché
09:31par les coupes budgétaires.
09:33Est-ce que vous considérez que ce gouvernement
09:35est aujourd'hui un ennemi de l'écologie ?
09:37Oui, je considère qu'aujourd'hui,
09:39ce gouvernement est un ennemi de l'écologie.
09:41Tout à fait.
09:43Je pense qu'en tout cas,
09:45ils n'ont pas saisi la mesure des politiques à mener.
09:47Parce qu'il y a moins 1,3 milliard
09:49sur les politiques environnementales.
09:51C'est-à-dire très concrètement des aides
09:53pour acheter une voiture moins polluante.
09:55C'est les moyens pour protéger la biodiversité.
09:57Mais à côté de ça,
09:59dans un autre budget,
10:01il y a la suppression de l'agence bio.
10:03De l'autre côté, on avait le gouvernement
10:05qui posait un amendement pour enlever 500 millions
10:07pour la rénovation des bâtiments.
10:09Petite parenthèse sur l'agence bio,
10:11parce que la ministre de l'Agriculture
10:13a annoncé cet après-midi que l'agence bio serait maintenue.
10:15Très bonne nouvelle.
10:17Je vous le dis pour que vous n'alliez pas
10:19me faire croire que c'était une bonne nouvelle.
10:21C'est juste que depuis deux ans,
10:23j'ai appris à me féliciter des choses
10:25une fois qu'elles sont votées.
10:27Si c'est le cas, j'en suis ravie.
10:29Est-ce que ça veut dire
10:31qu'aujourd'hui, les ponts sont rompus
10:33ou vous appelez encore François Bayrou
10:35à revenir sur ces coupes budgétaires ?
10:37On l'est sûr qu'on l'appelle.
10:39Mais ne serait-ce que parce que la question
10:41n'est pas seulement celle d'un accord politique.
10:43Elle est les moyens qu'on veut donner
10:45pour faire face à un défi incommensurable
10:47qui est celui de lutter
10:49contre le réchauffement climatique
10:51et de s'adapter aux conséquences qui sont déjà présentes.
10:53Et que ça, c'est d'intérêt général.
10:55Et qu'il faut arrêter de couper
10:57dans des politiques qui sont...
10:59Est-ce que les ponts sont rompus avec le gouvernement ?
11:01En tout cas, les relations sont extrêmement ténues.
11:03On a des travails entre
11:05nos cabinets.
11:07On essaye de voir les portes...
11:09Vous négociez encore ?
11:11Vous discutez avec le gouvernement ?
11:13À ce stade, en tout cas, nous, on a des collègues
11:15qui, une semaine, ont essayé, étaient au Sénat,
11:17à discuter avec Eric Lombard,
11:19avec la ministre du Budget, Amélie de Montchalin,
11:21et à chaque fois qu'on proposait
11:23quelque chose, on avait pire.
11:25Donc, à ce stade, c'est quand même très compliqué,
11:27mais on continue à défendre nos propositions.
11:29Quand Agnès Pannier-Runacher
11:31dit aux écologistes
11:33la porte de mon ministère leur est ouverte,
11:35est-ce que vous vous êtes allé la voir pour discuter avec elle ?
11:37Avec madame Agnès Pannier-Runacher,
11:39on s'est au téléphone, on échange.
11:41Ce qu'on lui a dit, concrètement,
11:43c'est qu'il était aussi sur des actes,
11:45et qu'après, dans le même temps qu'il nous expliquait
11:47que la porte était ouverte,
11:49ils enlevaient des crédits sur la biodiversité,
11:51ils essayaient d'amputer encore
11:53les moyens pour la rénovation thermique,
11:55on a des membres qui sont
11:57du socle commun qui attaquent l'ADEME,
11:59on a un Premier ministre qui dénigre
12:01les agents qui travaillent pour la biodiversité.
12:03En fait, à un moment, il ne suffit pas de dire
12:05qu'on est ouvert. Il faut, à un moment,
12:07des actes en faveur de l'environnement et de l'écologie.
12:09Il y a une proposition de loi
12:11qui a été ratée aujourd'hui et demain, je crois, au Sénat,
12:13qui vise à, je cite,
12:15lever les contraintes de l'exercice
12:17du métier d'agriculteur,
12:19et ce texte veut notamment réautoriser
12:21un néonicotinoïde, c'est un insecticide
12:23qui avait été interdit en France en 2020,
12:25il veut aussi faciliter la construction
12:27de retenues d'eau. Est-ce que vous,
12:29les écologistes aujourd'hui, vous êtes en mesure,
12:31politiquement, d'empêcher
12:33l'adoption de ce texte ?
12:35Déjà, un, c'est un scandale,
12:37je le dis très clairement, c'est-à-dire que depuis maintenant
12:39plusieurs mois, voire plusieurs semaines,
12:41on voit que l'environnement,
12:43dans toutes ses formes,
12:45est attaqué, que ça soit
12:47sur la question, vous l'avez dit, des néonicotinoïdes,
12:49que ça soit sur la question
12:51de la lutte contre le réchauffement climatique
12:53et de la transition
12:55avec l'ADEME, donc oui, à ce stade,
12:57c'est une catastrophe. Moi, je ne suis pas
12:59en mesure de vous le dire, parce qu'en fait,
13:01on nous dit la porte est ouverte, mais quand on dit
13:03quels sont les gestes que vous seriez prêts à faire
13:05pour même nous remettre autour de la table,
13:07on ne nous répond pas.
13:09La vérité, c'est qu'on ne nous répond pas.
13:11Il va y avoir une commission mixte
13:13paritaire. Concrètement, est-ce que
13:15vous avez des demandes précises
13:17qui pourraient vous amener à ne pas voter la censure ?
13:19Alors, un, je voudrais
13:21déjà dire que sur la commission mixte paritaire,
13:23la porte d'Agnès Pannier-Henachy
13:25est peut-être ouverte, mais sur la commission mixte
13:27paritaire, quand on doit nous donner
13:29le siège auquel on a le droit pour voter,
13:31on nous en écarte. Mais déjà, quand même, le dire
13:33clairement, c'est ce qu'ils veulent bien.
13:35On sera suppléants alors qu'on n'aurait
13:37pu prétendre à un poste
13:39de titulaire, sauf que, comme par magie,
13:41il y a une CMP sur le vapotage qui a apparu.
13:43Et donc, en fait, ça ne nous permet pas
13:45de siéger. C'est ce qu'on a à renouer.
13:47Et je trouve que ça montre
13:49que derrière... On va vous écarter, clairement.
13:51En fait, ça montre que derrière les grands discours,
13:53quand il faut passer aux actes, quand il faut laisser la place,
13:55eh bien, en fait, ça ne suit pas.
13:57Et c'est pour ça qu'on est très pleurants.
13:59Est-ce que vous avez suffisamment négocié sur des points précis ?
14:01Le PS a négocié,
14:03le PS a négocié, a accepté de ne pas
14:05censurer après la déclaration politique générale.
14:07Ils ont obtenu, les socialistes,
14:09des victoires.
14:11Dites-moi ce qu'ils ont obtenu, exactement.
14:13Les 4000 suppressions de postes...
14:15Qui n'ont pas été votées au Sénat à ce stade.
14:17Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas...
14:19C'est intéressant. C'est un moment où on nous dit
14:21que ce n'est pas assez.
14:23Leurs cinq textes dans leur niche parlementaire
14:25sont passés.
14:27Et à ce stade, vous pensez qu'ils passeront potentiellement au Sénat ?
14:29Oui, mais la question, ce n'est pas qu'est-ce qui passe,
14:31c'est qu'est-ce qui change en vrai.
14:33Pourquoi est-ce qu'à un moment, les postes au Sénat
14:35sur l'éducation nationale
14:37n'ont pas été supprimés ?
14:39C'est parce qu'avec...
14:41Ils avaient fait un même amendement.
14:43Il y avait plusieurs amendements qui venaient à réduire
14:45les postes qu'il y avait disponibles
14:47sur les autres champs de la fonction publique,
14:49notamment des postes
14:51sur les questions environnementales.
14:53C'est qu'en fait, ce qu'ils donnent d'un côté,
14:55ils le reprennent de l'autre de manière extrêmement violente.
14:57Et je veux dire,
14:59ce qui aurait été obtenu,
15:01la taxe sur la question de l'énergie,
15:03la taxe sur l'électricité,
15:05c'était déjà voté à l'Assemblée, au Sénat.
15:07La question de l'indemnisation,
15:09de la réindexation des retraites,
15:11c'était effective depuis le 1er janvier.
15:13Donc dans ces conditions-là, vous préférez rester spectateur ?
15:15Non, ce n'est pas spectateur, c'est que je dis
15:17à un moment sur quoi on est acteur.
15:19Quand c'est obtenir des choses qui sont déjà gagnées,
15:21cela ne nous suffit pas.
15:23Vous voulez dire que les sociétés se font avoir ?
15:25En tout cas, nous, ce qu'on a estimé,
15:27c'est qu'au vu de ce qu'il y avait dans le courrier,
15:29il y avait très peu de nouveaux gains.
15:31Ce qui était dans le courrier,
15:33c'était des sujets qui étaient déjà adoptés.
15:35Et je voudrais juste finir.
15:37On a donné des choses très précises.
15:39Le fonds vert, retour à 2,5 milliards,
15:41l'augmentation des moyens, par exemple,
15:43pour les transports en commun,
15:45puisqu'on a 800 millions qui sont enlevés à la FIDE,
15:47c'est-à-dire qui finance les transports en commun et le ferré.
15:49Tout ça, on l'a mis sur la table, on nous a dit non,
15:51on nous a redits non, et après,
15:53on a enlevé encore des crédits sur le Sénat.
15:55Donc, en fait, discuter, je veux bien,
15:57mais par contre, on juge dans les faits et dans les actes.
15:59Est-ce que vous changerez d'avis
16:01si, au final, dans la version adoptée
16:03en commission mixte paritaire,
16:05il n'y a pas les 4 000 suppressions de postes dans l'éducation nationale
16:07et il y a des moyens supplémentaires pour l'hôpital public ?
16:09Est-ce que vous changerez d'avis ?
16:11Je soutiens le fait
16:13qu'il n'y ait pas 4 000 suppressions de postes
16:15à l'éducation nationale. Par contre, je suis contre
16:17le fait qu'on aille chercher ces postes
16:19dans les autres fonctions publiques
16:21et qu'on enlève des plafonds de postes,
16:23notamment sur les questions environnementales
16:25ou sur des agents de fonctionnaires
16:27sur la question de l'agriculture.
16:29Non, parce qu'il faut quand même regarder ce qu'il y a derrière.
16:31Deuxièmement, on est sur l'un des budgets
16:33les plus austéritaires qu'il y a eu
16:35sur la Ve République. On enlève
16:37plus de 600 millions sur la recherche.
16:391,3 milliard, vous l'avez dit, sur l'écologie,
16:41700 millions sur l'aide en développement,
16:43600 millions sur la recherche. On a, je pense,
16:45potentiellement un plan de licenciement
16:47qui va être très fort dans le milieu associatif.
16:49Non, mais donc, en fait, à un moment, nous, on va regarder
16:51sur l'ensemble...
16:53Sur les pistes d'économie, justement, vous êtes pour plus
16:55de justice sociale.
16:57Parmi les pistes d'économie, le ministre de l'Économie
16:59propose de moins rembourser les médicaments
17:01quand on gagne bien sa vie.
17:03Est-ce que vous, les écologistes, vous y seriez favorables ?
17:05Non. Pourquoi ?
17:07Parce qu'en fait, quand on commence à conditionner
17:09à des niveaux de revenus,
17:11c'est une manière d'aller
17:13peu à peu grignoter les droits.
17:15D'abord, c'est les plus riches, puis après, on va descendre
17:17les plafonds, au fur et à mesure,
17:19et puis, à un moment, les médicaments
17:21ne seront plus remboursés intégralement
17:23que pour les plus précaires, et puis, à la fin,
17:25vous aurez des gens de droite qui viendront dire
17:27que c'est un inconséquent, c'est encore
17:29les assistés qui ont des droits, et donc, à la fin,
17:31plus personne n'aura des médicaments remboursés,
17:33on ne laissera pas les droits se faire grignoter.
17:35Il faut des droits universels pour tous.
17:37C'est l'impôt qui permet de répartir les richesses.
17:39Oui, madame Chatelain, ça a beaucoup réagi dans le tchat
17:41par rapport à la discussion sur l'antisémitisme,
17:43il y a Tranche qui dit que l'antisémitisme,
17:45comme les autres discriminations, est systémique,
17:47donc il y en a forcément à gauche, comme dans toute la société,
17:49sans que la gauche ait jamais milité dans ce sens
17:51comme l'extrême droite a pu le faire,
17:53et l'antisémitisme ne veut pas antisionisme.
17:55Il y a une question sur l'éducation.
17:57Les collégiens ont appris ce qui s'est passé,
17:59et même les lycéens, sur les crimes du nazisme,
18:01les camps de concentration et les chambres à gaz,
18:03et pourtant, il y a beaucoup de sondages
18:05qui montrent que beaucoup de jeunes
18:07n'ont jamais entendu parler de Shoah, etc.
18:09Comment faire pour réussir ça
18:11avec les derniers témoins
18:13qui disparaissent petit à petit, malheureusement ?
18:15Peut-être un sur le début de question.
18:17Je pense qu'effectivement,
18:19toutes les discriminations sont systémiques,
18:21et c'est pour ça qu'on doit se questionner
18:23quand des gens nous disent
18:25que nos propos ne sont pas les bons, y compris à gauche.
18:27On ne peut pas dire qu'il faut se requestionner
18:29et se déconstruire et ne pas penser
18:31qu'il faut se l'appliquer à nous-mêmes.
18:33Sur l'éducation, c'est vrai, on a un enjeu,
18:35c'est de continuer la politique de mémoire
18:37alors que les derniers survivants sont nous.
18:39Et donc, ça veut dire renforcer les moyens
18:41sur l'éducation nationale,
18:43du temps, du travail.
18:45Et il y a, au niveau des collectivités,
18:47par exemple, des projets qui fonctionnent très bien.
18:49Nous, à Grenoble, on avait mis en place
18:51le fait d'avoir des classes
18:53qui allaient à Auschwitz,
18:55mais ce n'était pas seulement un aller-retour.
18:57Le fait d'y aller, les enfants qui reviennent,
18:59c'est incroyable.
19:01Je finis juste cet exemple.
19:03C'est impressionnant,
19:05mais surtout, ça va sur une année de travail
19:07où, en fait, on travaille toute l'année,
19:09on voit avoir des pièces.
19:11Il y a vraiment un accompagnement tout au long de l'année
19:13sur la réflexion.
19:15Donc, il y a à la fois le choc de découvrir le lieu
19:17et à la fois cet accompagnement tout au long de l'année
19:19pour comprendre et pour déconstruire
19:21l'ensemble des stéréotypes.
19:23On va revenir sur la stratégie du Nouveau Front Populaire
19:25sur le budget.
19:27Est-ce qu'il y a une ligne, réellement,
19:29entre tous les partis du Nouveau Front Populaire ?
19:31On voit bien que le Parti socialiste,
19:33depuis l'arrivée de François Bayrou à Matignon,
19:35a changé de ton et veut, on pourrait dire,
19:37éviter la censure à tout prix.
19:39Est-ce qu'il change d'alliance ?
19:41Non.
19:43Manuel Bompard dit
19:45que ne pas voter la censure,
19:47c'est entrer dans un soutien sans participation au gouvernement.
19:49Vous êtes d'accord ou pas ?
19:51En tout cas, je ne pense pas qu'il change d'alliance.
19:53Je ne pense pas que le PS change d'alliance
19:55s'il ne vote pas la censure.
19:57Moi, on verra
19:59quelle est la copie
20:01qui est posée sur la table.
20:03Nous, on s'attend à ce que ce soit une très mauvaise copie.
20:05Et vous voterez la censure ?
20:07À ce stade,
20:09si on regarde la copie sortie du Sénat,
20:11pour le moment, je ne vois pas
20:13d'autres solutions.
20:15En tout cas, à ce stade, je ne vois pas
20:17comment on ne le fait pas.
20:19Vous ne suivez pas le PS, vous votez la censure
20:21avec les Insoumis, mais vous n'êtes pas d'accord
20:23avec les Insoumis quand ils considèrent que le PS est en rupture.
20:25On a du mal à vous situer.
20:27Ce qui est impressionnant, c'est que vous pensiez
20:29qu'on prend des décisions
20:31sur un sujet qui est extrêmement important,
20:33à savoir la censure d'un gouvernement
20:35et le vote d'un budget par rapport à nos partenaires.
20:37En fait, moi, je ne vais pas
20:39discuter avec le gouvernement
20:41pour être avec le PS.
20:43Vous pensez qu'il faut une dissolution dès que ce sera possible ?
20:45Non, parce que nous, on pense que...
20:47Pourquoi est-ce qu'il y aurait une censure ?
20:49Déjà, il y aurait une manière assez simple
20:51de parler de la censure, c'est que François Bayrou
20:53n'utilise pas le 43.
20:55Il faut redire pourquoi c'est la censure.
20:57Vous imaginez bien qu'il y a peu de chances.
20:59Oui, mais en fait, c'est problématique.
21:01C'est parce que c'est un budget qui n'a pas de majorité
21:03et donc, en fait, ce n'est pas vrai
21:05qu'ils se donnent vraiment les moyens de discuter.
21:07Parce qu'il y a un budget de 100 millions d'euros par jour, je crois.
21:09Oui, ça, on pourra revenir sur les calculs.
21:11C'est un budget d'urgence.
21:13Oui, mais on va revenir sur les...
21:15Alors, un, ils auraient très bien pu travailler vraiment pour construire une majorité,
21:17ce qu'ils n'ont pas fait, parce que dès le début,
21:19ils nous ont dit qu'ils feraient le 49-3.
21:21Donc, en fait, la censure, c'est le moyen de se positionner sur le budget.
21:23Deux, sur les calculs du coût de la censure.
21:25Moi, aujourd'hui, on n'en a pas les détails.
21:27Et il nous parle à peu près de 12 milliards d'euros.
21:29Et vous êtes d'accord sur l'urgence ?
21:31Bien sûr qu'il faut une urgence, mais en termes de visibilité
21:33sur le coût de la censure à ce stade,
21:35il y a une partie qui est liée à la mauvaise croissance.
21:37Et même avec le budget de 2025,
21:39on avait déjà une réduction de la croissance.
21:41Et de l'autre, il nous explique qu'on perd de l'argent,
21:43mais qu'on fait 2 milliards d'économies grâce à la loi spéciale.
21:45Alors, pour être très claire sur ce que vous répondiez à Julie,
21:47vous dites, si le Parti Socialiste vote le budget,
21:49oui, il vote le budget,
21:51il est toujours dans le Nouveau Front Populaire.
21:53Pour moi, oui.
21:55Moi, je ne suis pas là pour faire des exclusions.
21:57C'est un grand écart.
21:59Moi, je préférerais qu'on soit tous sur la même position sur la censure.
22:03Je vous le dis, ça serait beaucoup plus confortable.
22:05Ça, je le reconnais très largement.
22:09Et je ne sais pas ce que décideront mes amis socialistes...
22:11Mais comment peut-il voter le budget
22:13qui veut dire appartenir à une majorité
22:15tout en étant dans le Nouveau Front Populaire ?
22:17Il ne voterait pas la censure, ce qui est quand même une différence.
22:19Je suis sûre que si le budget était amené
22:21et qu'il n'y avait pas de 49 fois, il ne voterait pas.
22:23Pourquoi, à un moment, je dis qu'il faut dépasser ça ?
22:25En fait, face à nous,
22:27on ne peut pas dire qu'on est dans un moment historique,
22:29qu'on a une montée de l'extrême droite
22:31à l'international et en France,
22:33et de l'autre côté,
22:35chercher à créer des divisions entre nous.
22:37Moi, je dis oui, on a besoin de cohérence et de clarté.
22:39Mais de cohérence, il n'y a pas de cohérence.
22:41Il y en a un qui vote pour et l'autre contre.
22:43La question, à un moment, c'est qu'est-ce qu'il fait ?
22:45En fait, on n'a pas la même vision de la balance.
22:47Nous, on pense qu'à ce stade,
22:49ils ne nous ont donné que des miettes
22:51et que défendre nos électeurs,
22:53c'est pourquoi pas tout notre programme,
22:55en tout cas qu'une partie de notre programme,
22:57qui est des vrais changements...
22:59Ce n'est pas qu'une question de balance,
23:01ce sont deux visions, deux stratégies,
23:03deux gauches différentes qui s'opposent
23:05au sein du Nouveau Front Populaire.
23:07Pourquoi vous refusez de choisir ?
23:09Je vais être franche pour moi.
23:11Choisir la division de la gauche
23:13et choisir l'échec à la prochaine.
23:15C'est le PS qui divise.
23:17Moi, je vais être franche,
23:19je pense qu'aujourd'hui,
23:21il faut clarifier pour ça.
23:23Il y a ceux qui disent qu'il faut laisser le PS de côté
23:25et ceux qui disent qu'il faut laisser l'AFI de côté.
23:27Moi, je dis que c'est très simple.
23:29Si on ne va pas du PS à l'AFI, on ne gagnera pas.
23:31D'accord, mais si vous ne votez pas les mêmes choses...
23:33Oui, mais en fait, par exemple,
23:35c'est très étonnant parce que pendant deux ans,
23:37on a voté 80 % des textes en commun.
23:39Là encore, on a plus de 70 % de vote en commun
23:41et on passe notre temps de nous dire
23:43qu'on ne vote pas pareil.
23:45Donc, si le PS ne vote pas la censure,
23:47ce n'est pas grave ?
23:49On aura des débats entre nous, je trouverais mieux.
23:51Mais ce n'est pas grave.
23:53Mais je pense qu'il ne faut pas
23:55surinvestir ce sujet-là.
23:57Dans votre groupe, il y en a qui ont choisi clairement,
23:59je pense, aux anciens insoumis
24:01que vous avez accueillis dans votre groupe
24:03et qui n'hésitent pas à critiquer la stratégie du PS.
24:05François Ruffin l'a fait sur son blog
24:07la semaine dernière.
24:09C'est la position de votre groupe qu'il exprime
24:11quand il prend la parole ?
24:13Je pense déjà qu'il explique,
24:15vous l'avez vu, sa note de blog,
24:17c'est un parcours et un cheminement personnel
24:19qu'on n'a pas tous.
24:21Ce n'est pas la ligne du groupe écologiste ?
24:23Non, vous voyez bien, la ligne du groupe écologiste
24:25est pas... Alors, un, je voudrais redire,
24:27moi, je trouve sa note extrêmement intéressante,
24:29mais c'est une note, déjà, personnelle,
24:31où il chemine son parcours.
24:33Deux, est-ce que cette inquiétude de dire
24:35attention à nos collègues du PS,
24:39c'est un vote qui est quand même regardé
24:41et faites attention à ne pas être emmenés
24:43à un moment, à devoir
24:45coporter des choses qui seraient
24:47extrêmement néfastes, mais c'est plus
24:49quelque chose, pour moi, et même quand je lis
24:51la note de blog de François Ruffin,
24:53de l'ordre de l'alerte que de l'ordre
24:55de l'excommunication. Il dit attention,
24:57c'est pas du tout la même chose que dire
24:59vous ne faites plus partie de l'Union,
25:01vous n'êtes plus nos partenaires.
25:03Moi, je ne l'ai pas lu de cette manière-là.
25:05Vous voulez être entre deux, vous voulez être
25:07les liens entre tout le monde.
25:09En fait, moi, je veux être
25:11assez, et je comprends que la position
25:13soit pas simple en ce moment,
25:15mais moi, les seules choses que j'entends,
25:17parce que tout le monde parle de ce qui remonte à ses voeux,
25:19moi, ce que j'entends, c'est on en a marre.
25:21Vous êtes ensemble, vous n'êtes plus ensemble.
25:23Vous êtes ensemble, vous n'êtes plus ensemble.
25:25En fait, ça suffit.
25:27Oui, mais c'est le PS qui se distingue dans l'histoire.
25:29Oui, mais en fait, quand c'est...
25:31Vous êtes ensemble ou vous n'êtes pas ensemble ?
25:33Pour moi, mon engagement à moi,
25:35celui que j'ai pris devant mes électeurs
25:37et qui correspond à mon engagement
25:39depuis des années, c'est de faire
25:41l'effort qu'on tienne
25:43et de jamais casser les ponts au point
25:45où on ne peut plus s'être ensemble.
25:47Donc, il faut que le Nouveau Front populaire tienne ?
25:49Oui, il faut que le Nouveau Front populaire,
25:51il faut que l'union de la gauche tienne.
25:53Malgré les divergences ? Malgré les divergences
25:55et qu'elle tienne, par contre, sur ce qui a fait
25:57qu'on a gagné en 2022 et en 2024,
25:59une ligne extrêmement forte d'une gauche
26:01qui arrive à représenter une rupture
26:03par rapport au macronisme et une vision
26:05extrêmement différente de la société.
26:07Justement, très rapidement par rapport à ça,
26:09Henri Daniel a fusionné sa liste
26:11avec celle de Louis Boyard,
26:13puisqu'il y a des écologistes...
26:15On va y revenir tout à l'heure, mais allez-y quand même.
26:17Autre question rapide, il y a aussi des élections
26:19ce week-end à Boulogne-Biancourt
26:21avec une candidate écologiste, Pauline Rappilly-Fergniaud.
26:23Je vous invite à aller voter pour Pauline,
26:25elle est fantastique.
26:27Les téléspectateurs, elle est très bien.
26:29On va parler sur celle-là avant d'aller sur...
26:31Elle nous disait qu'elle était inquiète
26:33notamment de la liste Equinox,
26:35qui pourrait l'empêcher d'être au second tour.
26:37C'est très pro-nucléaire.
26:39Qu'est-ce que vous dites à ceux qui hésitent,
26:41qui seraient plutôt pro-nucléaire,
26:43qui hésitent entre voter pour eux et pour elle ?
26:45Moi, ce que je leur dis,
26:47c'est que je connais Pauline depuis longtemps,
26:49qu'elle est engagée d'un point de vue environnemental
26:51de manière extrêmement forte
26:53et que oui, la question de l'énergie est centrale,
26:55mais qu'il y a la question de la protection
26:57de la biodiversité, qu'il y a la question
26:59de la lutte pour tout ce qui va être
27:01nos libertés publiques, qui est indispensable,
27:03et du projet économique, c'est-à-dire
27:05aussi avoir une autre vision de la consommation
27:07et c'est comme ça qu'on a un projet économique.
27:09Rémi, pour revenir sur la censure,
27:11votre électorat apparaît beaucoup plus mesuré
27:13que vous sur le sort à réserver au gouvernement
27:15Bayrou. Dans le tout dernier sondage
27:17ELAB, publié le 15 janvier dernier,
27:1963% des sympathisants écologistes
27:21se disaient défavorables
27:23à l'idée de censurer le gouvernement
27:25Bayrou. Est-ce qu'à voter
27:27systématiquement la censure, vous ne risquez pas
27:29de vous couper de la frange la plus modérée
27:31de votre électorat ?
27:33On lit les mêmes
27:35sondages que vous, et en fait,
27:37le vote de la censure, c'est pour ça que je disais bien
27:39que ce n'est pas un vote qu'on fait à la légère
27:41et ce n'est pas un vote de positionnement politique.
27:43C'est vraiment un vote où on réfléchit en se disant
27:45avec ce qu'on a devant nous,
27:47que ce soit le gouvernement tel qu'il est
27:49avec des retaillots et des darmanins
27:51ou le budget tel qu'il est,
27:53est-ce que c'est une bonne chose ?
27:55Je pense que c'est vraiment ça qui nous meut,
27:57et il y a des débats, et c'est pour ça qu'à un moment,
27:59on a des débats même à l'intérieur de nous
28:01sur s'il faut voter ou pas la censure.
28:03Moi, ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui, oui,
28:05il y a une inquiétude qu'il faut savoir entendre,
28:07et donc que les gens ne sont pas forcément
28:09favorables tous à la censure.
28:11Mais de l'autre côté, je sais, parce qu'ils ont entendu
28:13par exemple qu'il n'y aurait plus de jour de carence
28:15pour les fonctionnaires. Mais par contre,
28:17peut-être ce qu'ils n'ont pas entendu, c'est que maintenant,
28:19quand un fonctionnaire sera malade, il ne touchera plus
28:21100 % de son salaire, mais 90 %
28:23sur les trois premiers mois de son arrêt maladie.
28:25Pour un agent de catégorie C
28:27qui est malade pendant un mois,
28:29ça veut dire quand même déjà une maladie
28:31assez importante,
28:33il va perdre plus de 200 euros
28:35sur le mois, autour de 260 euros.
28:37En fait, c'est ça la réalité
28:39qu'il y a dans ces budgets, le budget
28:41de la Sécurité sociale, et c'est ça
28:43qui a un moment fait que oui, quand il y a
28:45un passage en force avec un 49-3 et qu'il y a
28:47une motion de censure, il est probable, si ça reste
28:49en état, que nous votions la censure.
28:51Parce qu'en fait, moi, je dis quoi aux gens
28:53qui perdent 260 euros quand ils sont malades
28:55alors qu'ils avaient entendu que ça ne serait pas le cas ?
28:57En fait, à un moment, ces budgets-là,
28:59ils ont des conséquences réelles.
29:01On va revenir maintenant à... On parlait
29:03du nouveau Front populaire qui est mis à l'épreuve,
29:05y compris dans des élections locales qu'évoquait tout à l'heure.
29:07Oui, pour revenir à cette question de stratégie électorale.
29:09Ville-Neuve-Saint-Georges, près de Paris,
29:11municipale partielle,
29:13Louis Boyard, cadre insoumis,
29:15arrive en tête, sauf que
29:17si la droite s'unit contre lui,
29:19il perdra l'élection.
29:21Pour répondre à la question
29:23d'Hugo, est-ce que vous vous appelez
29:25à la fusion de la liste LFI
29:27avec la liste du communiste
29:29qui est une liste PC
29:31vers Parti socialiste ?
29:33Oui, très clairement.
29:35Moi, j'appelle à la fusion des gauches pour le second tour.
29:37Ça, c'est nécessaire.
29:39Et à Paris,
29:41on a deux candidats socialistes...
29:43Juste avant de vous laisser la parole là-dessus,
29:45parce qu'il y a un petit bug sur cette fusion éventuellement,
29:47c'est que le Parti socialiste met une condition.
29:49Il y a sur la liste de Louis Boyard
29:51un candidat considéré comme
29:53pro-Hamas,
29:55et le PS demande à ce qu'il soit retiré.
29:57Est-ce qu'il faut
29:59que le PS soit entendu là-dessus ?
30:01Non, je ne vais pas regarder
30:03les détails. Après, quand c'est une fusion
30:05de listes, je crois qu'ils sont en discussion
30:07des conditions. On arrive aux conditions d'un accord.
30:09Moi, je pense qu'il faut que chacun
30:11fasse un pas pour arriver à une condition d'avoir
30:13une liste commune au second tour.
30:15Je pense que c'est indispensable.
30:17Je disais donc, à Paris,
30:19deux candidats socialistes pour une primaire
30:21socialiste, au moins,
30:23pour succéder à Anne Hidalgo.
30:25Pour la primaire écologiste,
30:27trois candidats à la primaire,
30:29plus Yannick Jadot, qui est candidat,
30:31mais pas forcément à la primaire.
30:33Est-ce que ce ne serait pas beaucoup plus efficace...
30:35S'il n'y avait pas de démocratie ?
30:37Non, d'organiser une primaire
30:39de la gauche pour avoir un candidat unique
30:41face à Rachida Dati ?
30:43Je vais être honnête, je n'y avais pas réfléchi.
30:45C'est une très bonne question.
30:47Je ne suis pas parisienne,
30:49mais j'avoue que j'ai vu les municipales
30:51à Grenoble.
30:53Mais pourquoi pas une primaire d'El Chimiento ?
30:55Je ne me suis pas approchée.
30:57Je sais qu'aujourd'hui...
30:59Pourquoi cette gauche ?
31:01Vous défendez l'union de la gauche,
31:03la gauche doit être unie, le nouveau front populaire,
31:05rien ne doit l'empêcher,
31:07rien ne doit le faire exploser.
31:09Voilà, dans la capitale,
31:11le spectacle que donne la gauche.
31:13Six candidats, sept candidats...
31:15Plus vite,
31:17on est quand même assez loin du scrutin,
31:19qu'on ait des débats
31:21sur qui doit incarner, par exemple,
31:23chez nous, chez les écologistes,
31:25qui doit porter la liste écologique.
31:27C'est une liste écologiste ?
31:29Non, mais là, on est sur le débat
31:31de qui doit porter la parole écologiste.
31:33Et après, j'imagine qu'il y aura
31:35un certain nombre de débats sur
31:37s'il faut des listes communes ou pas.
31:39J'ai vu qu'Yannick Jadot appelait
31:41d'ailleurs une liste rassemblée
31:43avec les socialistes.
31:45Plus on se rassemble, plus on est forts.
31:47Après, on aura un débat sur qui mène la liste.
31:49C'est toujours ça.
31:51Et derrière le débat,
31:53quel projet pour la ville ?
31:55Bruno Retailleau,
31:57ministre de l'Intérieur, a fait un tweet
31:59en disant qu'il fallait faire barrage
32:01à la France insoumise.
32:03Ca vous dérange ?
32:05Un ministre de l'Intérieur
32:07qui est garant du bon fonctionnement
32:09des élections n'a pas à donner son avis.
32:11Mais je crois que Bruno Retailleau,
32:13ces dernières années, nous a prouvé
32:15que de toute façon, c'était un très mauvais
32:17ministre de l'Intérieur et qu'il n'avait
32:19pour moi aucune éthique et aucune morale.
32:21L'île est vilaine, envahie par les eaux
32:23et toujours sous vigilance rouge.
32:25Depuis ce week-end, tous les cours d'eau
32:27à Rennes et aux alentours ont débordé.
32:29Des quartiers de la ville sont sous les eaux,
32:31conséquence de la tempête Herminia.
32:33Des crues inédites depuis plus de 40 ans.
32:35Il va falloir encore attendre 48 heures
32:37avant de pouvoir parler de décrus.
32:39Encore une illustration des phénomènes
32:41et de la représentation chaque année
32:43du prix des assurances habitations.
32:45On parlait tout à l'heure du fonds Barnier
32:47qui va avoir 300 millions de plus en 2025.
32:49Vous avez dit que c'est une bonne nouvelle.
32:51Clément, on va aller au-delà
32:53sur tous les combats écologiques que vous menez.
32:55Et notamment dans le cadre de la crise agricole.
32:57Il y a un élément qui nourrit cette crise
32:59des agriculteurs depuis plusieurs années.
33:01Ce sont les mesures écologistes
33:03qui peuvent alimenter des distorsions
33:05de concurrence internationale.
33:07J'ai en tête ce néonicotinoïde
33:09que les sénateurs veulent réintroduire en France
33:11et qui est autorisé en Italie
33:13et en Espagne.
33:15Aujourd'hui en France, les producteurs de noisettes
33:17ont vu leur production ravager à 50%
33:19par à la fois un verre
33:21et une punaise, la punaise diabolique.
33:23Visiblement,
33:25il n'y a que ce néonicotinoïde
33:27qui peut lutter
33:29contre ce parasite. Vous dites quoi
33:31à ces producteurs de noisettes qui vous accusent
33:33de tuer la filière française aujourd'hui ?
33:35Je vais prendre un peu plus large
33:37sur ce néonicotinoïde.
33:39Si on veut protéger les agriculteurs,
33:41il faut lutter contre le réchauffement climatique.
33:43Aujourd'hui, les impacts du réchauffement climatique
33:45sont des pertes qui peuvent aller de 20 à 30%
33:47des productions agricoles.
33:49Soit parce que c'est des grêles tardives,
33:51soit parce que c'est des sécheresses,
33:53soit parce que c'est des inondations.
33:55Aujourd'hui, les impacts du réchauffement climatique
33:57impactent directement le travail
33:59des agriculteurs,
34:01sans parler par exemple des vignerons
34:03qui doivent réadapter leurs vignes
34:05au changement de température.
34:07On voit bien que ça a un impact de manière très forte
34:09et qu'aujourd'hui, la meilleure manière de protéger
34:11la profession agricole, c'est de lutter
34:13contre le réchauffement climatique.
34:15La deuxième chose,
34:17il y a un présupposé dans cette réflexion
34:19qui est que les normes écologistes
34:21sont une distorsion de concurrence.
34:23Mais en vrai, aujourd'hui,
34:25ce qui est problématique au niveau de l'agriculture,
34:27c'est qu'on a des prix agricoles
34:29qui ont fortement baissé
34:31dans la manière dont on rémunère
34:33les agriculteurs,
34:35et de l'autre, des prix à l'achat
34:37qui ont fortement augmenté.
34:39Vous ne répondez pas à la question.
34:41Non, parce qu'il y a un présupposé à la question
34:43qui est que parce qu'il y a des normes environnementales
34:45que les agriculteurs...
34:47Le producteur de noisettes,
34:49vous lui dites quoi ?
34:51Il perd la moitié de sa production
34:53à cause de dos ravageurs.
34:55Je ne suis pas une spécialiste
34:57de la noisette.
34:59Si on a interdit les nicotinoïdes,
35:01il y a des problématiques de santé extrêmement graves.
35:03À un moment, on doit le protéger.
35:05Il vous répond.
35:07Aujourd'hui, en France, on mange 80 % de noisettes
35:09qui viennent de Turquie.
35:11En Turquie, il y a plus de 240 pesticides
35:13qui sont autorisés sur cette culture de la noisette.
35:15Est-ce qu'il y a un problème ?
35:17Est-ce que vous n'allez pas trop loin dans l'écologie
35:19sur des mesures pareilles qui créent
35:21des distorsions pareilles ?
35:23Quand on voit l'augmentation des cancers
35:25chez les agriculteurs,
35:27je pense que non, nous ne sommes pas allés trop loin.
35:29Mais est-ce que ça résout le problème
35:31si on mange 80 % de noisettes qui viennent de Turquie ?
35:33Le problème, c'est qu'on laisse rentrer
35:35des noisettes qui ont des pesticides
35:37qui sont interdits et qui nous rendent malades.
35:39Je suis désolée.
35:41Surtout, si on met plus loin que la noisette
35:43la question des traités de libre-échange
35:45qui font venir des produits de moindre qualité
35:47qui sont mis en concurrence
35:49avec le produit de nos agriculteurs.
35:51C'est un problème et les écologistes se battent contre.
35:53C'était le dossier noisettes de Clément.
35:55Rémi voudrait vous parler du nucléaire.
35:57C'est quand même la question des agriculteurs.
35:59La noisette, j'aurais pu citer la cerise,
36:01la betterave sucrière, ça se décline.
36:03Je pourrais vous parler
36:05de l'expérimentation de Chizet
36:07qui démontre qu'on peut réduire les pesticides
36:09et garder le même niveau de production.
36:11Il y a beaucoup de choses qui démontrent
36:13qu'on peut faire autrement sans se rendre malade.
36:15Parlons du nucléaire.
36:1795 %, c'est la part d'énergie bas carbone
36:19qui a été produite en France en 2024.
36:21C'est un record et c'est notamment dû à l'énergie nucléaire.
36:23Est-ce que ça ne vous amène pas
36:25à revoir votre vision
36:27de l'énergie nucléaire ?
36:29Est-ce que vous ne voulez pas
36:31revenir sur vos positions ?
36:33Non.
36:35Par contre, il faut réfléchir.
36:37La première chose, c'est qu'on a réussi...
36:39On a eu une année où il n'y a pas eu de sécheresse.
36:41On n'a pas eu de baisse des niveaux d'eau
36:43et les réacteurs n'ont plus fonctionné.
36:45Il y a quand même des années où on avait
36:47beaucoup moins de réacteurs qui fonctionnaient
36:49parce qu'il y avait de la sécheresse
36:51ou parce qu'ils avaient des problèmes de rouille.
36:53Il y a des années où c'est beaucoup plus compliqué.
36:55La deuxième chose,
36:57en fait, dans tous les cas,
36:59qu'on soit pro ou anti-nucléaire,
37:01on a un sujet devant nous
37:03qui est un espèce de mur énergétique.
37:05Aujourd'hui, on a lancé la relance
37:07du nucléaire, mais
37:09les centrales ne sortiront
37:11que dans 15 ans, dans le meilleur des cas.
37:13Aujourd'hui, on ne sait pas forcément
37:15répondre aux besoins énergétiques immédiats.
37:17Vous êtes toujours anti-nucléaire.
37:19Oui, mais j'explique pourquoi.
37:21On ne sait pas répondre aux besoins énergétiques immédiats.
37:23C'est d'ici 2030
37:25qu'on doit baisser nos gaz
37:27à effet de serre.
37:29Aujourd'hui, ce qu'on projette
37:31avec le nucléaire, ça peut fonctionner dans 15 ou 20 ans.
37:33Je pense qu'on a besoin d'une solution immédiate
37:35et de développer des énergies renouvelables.
37:37Lors de la dernière élection législative
37:39partielle dans l'ISERT auprès de chez vous,
37:41un nouveau parti a émergé.
37:43C'est ce que disait Hugo évoqué.
37:45Equinox, un parti écologique,
37:47mais pro-nucléaire.
37:49Vous êtes aujourd'hui en politique ?
37:51Non.
37:53Il y a toujours eu différents partis
37:55écologistes, environnementaux.
37:57Je suis pour la démocratie, la pluralité
37:59des partis. Je suis moi-même
38:01élue pas loin de Grenoble.
38:03J'ai des débats avec un certain
38:05nombre d'ingénieurs. C'est hyper intéressant
38:07et ça nous fait avancer sur notre perception
38:09de la question de...
38:11On peut être écologiste et pro-nucléaire ?
38:13Moi, en tout cas,
38:15j'ai des amis qui sont écologistes
38:17et qui sont pro-nucléaire, donc oui.
38:19Mais les débats qu'on a,
38:21c'est de se dire ça, c'est dire
38:23dans quelle temporalité,
38:25avec quels moyens...
38:27Penser que la relance du nucléaire
38:29va à court terme
38:31nous sortir des impératifs
38:33qu'on a de baisse de plus de 50 %
38:35de nos émissions d'ici à 2030,
38:37ce n'est pas vrai. Dire que ça va répondre
38:39à la question des besoins énergétiques
38:41d'ici à 2030, ce n'est pas vrai.
38:43On a un enjeu de développer
38:45une énergie renouvelable, c'est impératif.
38:47On va parler d'un autre risque, Julie.
38:49Est-ce que finalement
38:51les écolos ne réussissent pas mieux
38:53quand ils sont plus pragmatiques ?
38:55J'ai un exemple en tête, c'est un texte
38:57qui va arriver dans ce qu'on appelle
38:59votre niche parlementaire.
39:01Les écolos vont défendre
39:03leur propre texte et il y a un texte
39:05sur l'interdiction des polluants
39:07éternels, les PFAS.
39:09Sauf que vous avez accepté,
39:11entre guillemets, de sortir
39:13de la liste
39:15ce qui concerne
39:17les outils de cuisine, les poêles,
39:19les casseroles.
39:21Vous allez y arriver ?
39:23En tout cas, on l'espère.
39:25On espère que le texte sera adopté
39:27sans aucun amendement pour qu'il soit
39:29inscrit dans la loi.
39:31Ca, ça va être un acquis ?
39:33Mais le combat va continuer ?
39:35Ou est-ce que c'est parce qu'il y a 7 000 emplois
39:37menacés ?
39:39C'est ce que dit par exemple
39:41les lobbyistes de SEM.
39:43Est-ce que
39:45quand l'emploi est menacé,
39:47vous savez vous montrer raisonnable ?
39:49Déjà, je vous remercie
39:51de dire qu'on a été pragmatiques.
39:53Sur ce sujet-là, je veux saluer
39:55le travail de Nicolas Thierry
39:57qui a fait plus de deux ans
39:59sur le scandale des PFAS
40:01dont on voit qu'ils contaminent nos eaux.
40:03Les polluants éternels.
40:05Personne n'est capable de dire ce que ça veut dire.
40:07Il y a des traces dans l'eau, dans les sols
40:09et ça a un impact sur notre santé.
40:11Oui, on a proposé
40:13ce texte-là. Nous avons été
40:15battus au sein de l'Assemblée. Nous voulions
40:17intégrer l'interdiction dans les poêles.
40:19Nous avons été battus. Mais parce qu'on
40:21respecte à un moment le processus parlementaire,
40:23eh bien oui, nous arrivons
40:25à un compromis. Et donc,
40:27ça démontre qu'on sait respecter
40:29à un moment le cheminement d'un texte parlementaire
40:31même sur des mesures qui sont importantes pour nous
40:33parce que dans les poêles, on sait aussi
40:35que TFAL sait faire. On sait faire des
40:37poêles aujourd'hui sans polluants éternels.
40:39C'est possible. Après,
40:41qu'on accompagne pour
40:43réinvestir dans les chaînes de production,
40:45bien évidemment. Aujourd'hui, on sait faire
40:47sans pieds-face. Et donc, on continuera
40:49à se battre pour qu'il n'y ait pas de pieds-face.
40:51C'est la ligne pragmatique des écologistes qui marche.
40:53Mais les écologistes sont toujours pragmatiques.
40:55C'est juste qu'on n'a pas toujours
40:57autant d'écoute. Je vais vous parler d'emploi
40:59et d'énergie en même temps. Vous êtes au courant
41:01à Bourgoin-Jalieu, en Isère.
41:03C'est chez vous.
41:05Le fabricant de panneaux photovoltaïques,
41:07le seul, le dernier français,
41:09Photowatt, qui était propriétaire
41:11d'EDF,
41:13va fermer ses derniers sites
41:15avec 160 salariés qui perdent leur emploi.
41:17Est-ce que vous demandez clairement, aujourd'hui,
41:19à l'Etat ou à EDF
41:21de reprendre en main le dossier ?
41:23Ça fait...
41:25Je veux dire, ça fait des années qu'on demande.
41:27Moi, j'apporte tout mon soutien aux salariés.
41:29On y allait à plusieurs reprises.
41:31Ça fait des années qu'on alerte l'Etat,
41:33mais on ne peut plus les sauver.
41:35Oui, nous, on espère encore
41:37qu'ils reprennent en main,
41:39mais qu'est-ce que ça montre ? Ça montre qu'on avait
41:41une entreprise qui était à la pointe
41:43et qui, à un moment, parce qu'on n'avait pas de vision,
41:45parce que les gouvernements successifs n'avaient pas
41:47de vision de planification industrielle...
41:49Des gouvernements ou EDF ?
41:51Mais en fait, je suis désolée,
41:53mais pendant un moment, quand même, EDF et le gouvernement...
41:55Enfin, EDF a été plus ou moins public-privé,
41:57mais c'est quand même un opérateur
41:59de l'Etat aux sans-charges.
42:01Et puis, la politique industrielle, c'est une politique d'Etat.
42:03On n'a pas su développer la filière,
42:05on a financé, et c'était très bien,
42:07on a aidé les gens à mettre des panneaux photovoltaïques,
42:09mais acheter chinois, c'est pas possible.
42:11Et je veux finir, parce qu'on a Photowatt,
42:13et j'ai tout mon soutien, mais dans ma circonscription,
42:15il y a Arkema qui va fermer.
42:17Arkema fait de la chimie.
42:19C'est pas très écolo, la chimie.
42:21Non, c'est pas très écolo, c'est vrai,
42:23mais à un moment, je préfère qu'elle soit faite en France
42:25qu'elle soit faite en Thaïlande.
42:27Arkema et Vancorex, les deux vont fermer.
42:29C'est 14% de la production de chlore française.
42:31Mais qu'est-ce qu'on fait ?
42:33Une fois que vous dites ça, faut nationaliser Photowatt ?
42:35Faut nationaliser Arkema ?
42:37Pour Arkema, pour Vancorex,
42:39on propose une nationalisation temporaire,
42:41et on sait que l'entreprise peut être redessinée d'ici 2032.
42:432032, c'est demain, d'un point de vue industriel.
42:45Arkema ne perd pas d'argent.
42:47Arkema profite des licenciements de Vancorex
42:49pour faire ça.
42:51Et je dis pourquoi c'est important.
42:53Aujourd'hui, c'est 14% de la production de chlore,
42:55mais c'est aussi les seuls producteurs
42:57qui garantissent
42:59une chaîne 100% française
43:01pour faire le carburant de la fusée Ariane
43:03et pour faire le carburant de missiles.
43:05C'est dire que si demain, Arkema ferme,
43:07nous ne savons plus
43:09faire des carburants 100% français.
43:11Et donc là...
43:13Je reviens à dire qu'on pourra se revoir dans 10 ans
43:15en disant qu'il y a un problème de souveraineté industrielle.
43:17Voilà comment l'Etat peut agir.
43:19Maintenant, aujourd'hui, sur Arkema et Vancorex.
43:21On va accueillir dans un instant
43:23un médecin qui se penche sur les questions d'éthique
43:25et en particulier sur la question de la fin de vie
43:27qui revient à fond, j'allais dire, dans le débat.
43:29Bruno Delaporta, il s'appelle,
43:31dont le portrait est signé Marco Pommier.
43:35Face à vous, Cyriel Chatelain,
43:37un opposant à l'aide à mourir.
43:39Aide à mourir, c'est du bourrouillard
43:41qui est un enfumage.
43:43Médecin, néphrologue, docteur en sciences
43:45et en philosophie appliquée à la santé.
43:47À la question éthique et philosophique,
43:49faut-il faire tomber l'interdit
43:51de donner la mort ?
43:53Notre invité répond non et dénonce
43:55dans ce livre ce qu'il appelle
43:57la passion euthanasique de nos démocraties.
43:59Autre point de vue développé
44:01dans l'ouvrage, l'autocontradiction
44:03des écologistes sur le suicide
44:05assisté ou l'euthanasie.
44:07D'un côté, ils prônent la responsabilité
44:09à l'égard de la vulnérabilité
44:11des écosystèmes et luttent pour la
44:13sauvegarde de la vie sur Terre.
44:15Mais de l'autre, en soutenant l'euthanasie,
44:17ils soutiennent des valeurs enchâssées
44:20Un combat moral pour notre invité
44:22alors que ce débat sociétal
44:24a été interrompu à l'Assemblée
44:26après la dissolution.
44:28Aujourd'hui, François Bayrou veut scinder
44:30le texte en deux parties,
44:32l'un portant sur les soins palliatifs,
44:34l'autre sur l'aide active à mourir.
44:36Ce sont deux enjeux complètement différents.
44:38C'est très préoccupant de coller ces deux lois
44:40et de faire croire qu'on fait un équilibre entre les deux.
44:42Face à vous, Bruno Dallaporta.
44:44On est en plein dans le débat.
44:46Bonsoir Bruno Dallaporta qu'on accueille
44:48sur ce plateau.
44:50Bonsoir, merci d'être avec nous.
44:52Le temps que vous installiez,
44:54il y a toujours la polémique sur les deux textes.
44:56Vous allez y revenir très largement, évidemment.
44:58Juste une chose, est-ce que pour sortir
45:00de ce débat, est-ce qu'il faut deux textes
45:02ou pas sur le droit à mourir ?
45:04Il ne faudrait pas un référendum, tout simplement ?
45:06Moi, je serais favorable à avoir un référendum.
45:10Moi, personnellement, oui, je pense
45:12que les Français pourraient très bien...
45:14Vous, personnellement, mais ce n'est pas
45:16la ligne d'Europe Ecologie Les Verts ?
45:18C'est juste qu'on n'en a pas
45:20discuté, on n'a pas pris
45:22de position fiscale. J'y suis très favorable et je pense
45:24que de manière générale, les écologistes le seraient.
45:26Bruno Dallaporta, à vous.
45:28Je suis enchanté de vous rencontrer.
45:30En fait, j'ai des valeurs
45:32extrêmement alignées avec tout ce que vous racontez.
45:34Je suis très heureux de vous parler.
45:36Et à 99%,
45:38je vous suis partout.
45:40Je suis d'accord, on a une société
45:42qui est complètement désorientée.
45:44L'individu réclamateur,
45:46le court terme, on le voyait juste avant, dès que vous envisagez
45:48le long terme, on vous coupe pour vous dire
45:50un court terme, qu'est-ce que vous faites, etc.
45:52Et comme ça, il y a une espèce de nihilisme,
45:54de pulsion de mort qui détruit l'environnement,
45:56qui détruit nos environnements, la planète, la vie, etc.
45:58Entièrement d'accord. Donc moi,
46:00la question que je vais vous poser est compliquée
46:02parce que je vais m'intéresser aux présupposés,
46:04c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
46:06aux présupposés philosophiques. Et en réalité,
46:08je suis comme vous, je suis très sensible
46:10à l'écoféminisme, c'est-à-dire qu'en fait,
46:12les valeurs du soin sont les valeurs de demain,
46:14très sensible à ça. Et il me semble que dans ce débat,
46:16les écolos, la gauche et le PS
46:18pensent que c'est un progrès
46:20et ils sont en fait en train
46:22de... Ils sont un symptôme
46:24de l'ancien monde. Je pense que je ne suis pas d'accord avec vous
46:26sur les 1% là-dessus. Donc ma discussion
46:28va être un petit peu compliquée, mais ça m'intéresse d'avoir
46:30votre réaction. Je pense que...
46:32En un temps limité, toujours, vous savez, vous avez 10 minutes maximum.
46:3410 minutes, mais c'est juste cette question.
46:36Et en réalité... Ah, là, vous m'avez fait
46:38perdre le fil, là.
46:40Ce que j'ai entendu, c'est que l'écoféminisme,
46:42par exemple, c'est ce que vous évoquiez, vous disiez,
46:44c'est le soin.
46:46Alors, je reprends mon truc. Donc en fait,
46:48il n'y a pas deux camps, il y a trois camps. Je vais très vite.
46:50Il y a un camp conservateur qui fait un plein
46:52d'idées mélancoliques et qui prend le point de vue de Dieu.
46:54La nature est bonne, Dieu a fait la nature,
46:56on touche à rien. Très bien. Il y a un deuxième camp
46:58qui est liberté, individu,
47:00maîtrise, qui est du style, on a le droit
47:02de choisir nos lois, c'est pas Dieu, c'est pas l'Église,
47:04c'est pas le roi qui nous donne des choses.
47:06Et il y a un troisième camp, qui est valeur du soin.
47:08Et c'est le camp des soignants.
47:10Les soignants sont sortis parce qu'eux, ils ont l'expérience
47:12du visage, de la responsabilité à l'égard de la vulnérabilité,
47:14des corps, etc.
47:16Et ils disent, attendez, on n'est ni de gauche, ni de droite,
47:18on ne comprend pas ce que vous voulez faire.
47:20Et ce que je veux dire, c'est qu'il me semble
47:22qu'il y a une autocontradiction chez les écolos,
47:24c'est-à-dire que vous êtes dans le camp liberté,
47:26individu, court terme, alors que
47:28c'est les valeurs du soin
47:30qu'il faut défendre.
47:32Déjà, merci,
47:34je suis ravie de pouvoir échanger.
47:36Est-ce qu'il y a une contradiction, c'est ça qu'il veut vous dire,
47:38entre la valeur du soin et la liberté des écologistes,
47:40et la fin de vie ?
47:42Pour moi, non. Moi, je le vis
47:44plutôt comme une continuité, c'est-à-dire que
47:46vous avez raison, je pense que
47:48d'abord, la question, c'est celle du soin.
47:50C'est celle de...
47:52Déjà, même pour nous, de prévenir,
47:54de faire en sorte que les gens ne tombent pas malades,
47:56de soigner,
47:58de soulager,
48:00quand on n'arrive plus à soigner,
48:02et c'est pour ça qu'on proposait
48:04notamment un droit garanti,
48:06donc opposable, aux soins d'accompagnement,
48:08notamment en soins palliatifs,
48:10parce qu'effectivement, on a un sujet aujourd'hui,
48:12c'est que les soins palliatifs sont quand même
48:14répartis de manière très inéquitable
48:16sur notre territoire, et qu'à un moment,
48:18la première chose qu'on doit garantir,
48:20c'est cette capacité d'être soigné et pris en charge
48:22partout. Je pense que là-dessus,
48:24on est d'accord. La question, c'est que pour moi,
48:26dans cette continuité, du moment où on a garanti
48:28en fait ce soin,
48:30je pense que la personne
48:32malade, elle doit continuer
48:34à être considérée comme une personne
48:36qui peut faire ses choix,
48:38et que dans ces choix-là, elle peut
48:40choisir de mettre fin
48:42à un séjour, et qu'on doit l'accompagner.
48:44Et moi, c'est là-dessus, effectivement, la question
48:46du consentement
48:48et de la conscience. Je pense que c'est des personnes
48:50qui doivent garder un certain...
48:52En fait, je suis extrêmement content de vous rencontrer,
48:54j'aimerais bien reprendre la discussion tranquillement après,
48:56vous dites, aide à mourir, en fait, c'est un grand
48:58enfumage. Vous savez qu'il y a cinq situations
49:00qui relient le médecin et la mort,
49:02et qu'en fait, il y a une discontinuité quelque part.
49:04C'est-à-dire que premièrement, vous pouvez
49:06ne pas transférer en réanimation
49:08une personne trop âgée, par exemple,
49:10et elle va mourir plus vite. Un, abstention.
49:12Deux, vous pouvez prescrire des analgésiques puissants
49:14ou des sédatifs et soulager
49:16la personne, par exemple, qui a des métastases
49:18osseuses hyperalgiques. Un, abstention.
49:20Deux, analgésie. Trois, vous avez ce qu'on appelle
49:22les limitations à l'arrêt de traitement. On peut arrêter
49:24un traitement disproportionné, je suis médecin en dialyse,
49:26on peut arrêter la dialyse au risque de mourir.
49:28Quatre, vous avez le suicide assisté.
49:30Vous remettez à la personne un poison qu'elle va
49:32elle-même absorber. Cinq, vous avez l'euthanasie.
49:34Le médecin provoque délibérément la mort.
49:36Ce qu'il faut bien voir, c'est que le 1 de 3,
49:38les valeurs du soin,
49:40c'est que la personne meurt
49:42du fait de la maladie, elle meurt du fait des choses
49:44et l'intégrité morale de l'humain...
49:46Naturellement, vous voulez dire.
49:48Pas naturellement, du fait de la maladie, si vous voulez.
49:50Pour faire simple.
49:52Et donc, l'humain,
49:54si vous faites ça, vous n'êtes pas attaqué
49:56dans votre intégrité morale.
49:58Le 4 et le 5, c'est très différent.
50:00Vous prenez une seringue, vous poussez, vous comptez.
50:021, 2, 3, 4, 5,
50:04il n'y a plus personne. Donc, en fait,
50:06le 1 de 3 et 4 de 5 sont très différents.
50:08C'est-à-dire qu'il y a un crescendo dans la gravité morale,
50:10l'abstention est moins grave qu'euthanasie,
50:12et il y a une rupture qualitative entre
50:14le 1 de 3 et 4 de 5.
50:16C'est intéressant, vous mettez la morale dans l'histoire.
50:18Et donc, l'interdit de donner la mort qui protège
50:20les grandes vulnérabilités pour lesquelles vous militez,
50:22l'interdit de donner la mort est entre
50:241 de 3 et 4 de 5. Et avec ce terme
50:26d'être à mourir, les Français sont complètement paumés.
50:28Quand vous dites que les Français sont favorables
50:30pour le référendum, c'est faux. Les Français disent
50:32oui, je suis là.
50:34Mais les Français, ils diront oui.
50:36Vous avez raison, ils diront oui. Parce qu'en fait,
50:38quand ils entendent elle à mourir, ils disent
50:40oui, je veux pas souffrir, je veux comme Soulages.
50:42Attendez, je vais finir ma phrase.
50:44Quand je dis elle à mourir, je ne veux pas souffrir.
50:46Ou ils disent je ne veux pas du pouvoir abusif des médecins,
50:48je ne veux pas d'acharnement thérapeutique.
50:50Et en fait, il n'y a que des amalgames dans la presse,
50:52que des confusions. Même Macron, quand on lui demande
50:54si l'aide à mourir, c'est un suicide assisté
50:56ou une euthanasie, il dit non, ça n'en est pas une.
50:58Fin de la phrase, et Cyril Chatelain vous répond.
51:00Est-ce qu'il y a confusion ?
51:02Moi, ce que je peux dire, c'est que pour moi,
51:04la question...
51:06Je vois pas cette coupure-là.
51:08C'est-à-dire que pour moi, le soin, il va
51:10accompagner même quand
51:12une personne, elle va faire le choix difficile
51:14de mourir.
51:16Moi, l'impression que j'ai aujourd'hui,
51:18et je connais bien moins les choses que vous,
51:20c'est des...
51:22On a tous des expériences différentes,
51:24mais c'est parfois une hypocrisie, c'est-à-dire
51:26des soignants, des familles qui se retrouvent
51:28tout seuls avec des personnes qui souffrent
51:30dont, effectivement, on va, sans le dire,
51:32donner des doses un peu plus fortes,
51:34de sédatifs.
51:36Il y a quand même l'impression, parfois, d'une hypocrisie,
51:38d'une grande solitude.
51:40Sans que ce soit un choix, si je comprends bien.
51:42Si, c'est un choix, mais plus ou moins assumé,
51:44plus ou moins dans le non-dit.
51:46Mais, je vous dis, moi, c'est l'expérience que j'ai,
51:48mais elle est peut-être injuste.
51:50Je finis juste...
51:52Je finis juste sur cette question des soins.
51:54C'est pour ça que, pour moi, la question du soin,
51:56elle va aussi dans cet accompagnement-là.
51:58Et là, vous avez raison, il faut être clair.
52:00Elle est plutôt sur le 4,
52:02c'est-à-dire qu'on laisse à la personne...
52:04Non, mais je suis sûre.
52:06Elle est majoritairement sur le 4,
52:08qu'on prescrit un produit
52:10que la personne va s'auto-administrer.
52:12Et là, pour moi, ce qui est essentiel,
52:14c'est qu'elle soit entourée. On ne peut pas mourir tout seul.
52:16À un moment, il y a quelque chose, c'est pas possible,
52:18et on doit pouvoir revenir en arrière.
52:20Et pour des personnes qui ne pourraient pas
52:22se les auto-administrer, on va vers le 5.
52:24Mais c'est bien, parce qu'on a des personnes
52:26qui sont conscientes de leur capacité de leur esprit,
52:28mais qui ne peuvent pas s'auto-administrer.
52:30Bruno Laporta, vous disiez, on a entendu tout à l'heure,
52:32que vous, vous estimez qu'un seul texte, ça ne va pas.
52:34Il faut un texte pour les soins palliatifs
52:36et un texte pour l'aide active à mourir. Pourquoi ?
52:38C'est un trésor du soin.
52:40C'est un trésor de notre civilisation.
52:42Je suis d'accord avec vous sur l'écoféminisme.
52:44Le soin qu'on porte au corps malade a quelque chose à nous dire
52:46du soin qu'il faut apporter à la Terre malade.
52:48Il faut prendre soin de soi, des autres, humains, non-humains
52:50et de notre monde commun.
52:52Mais en fait, la rupture, elle est anthropologique.
52:54Le 4 et le 5, il est exceptionnel dans nos services
52:56et c'est une rupture anthropologique.
52:58Alors que le 1, 2, 3, on est tous d'accord.
53:00Vous dites qu'il faut deux textes différents.
53:02Mais bien sûr, sinon c'est une arnaque juridique.
53:04On colle deux trucs en disant...
53:06Quand on dit ceci, là,
53:08ça sera plutôt un piège politique.
53:10C'est-à-dire qu'on va avoir une très forte mobilisation
53:12sur une partie qui est la question de l'aide à mourir.
53:14Et encore, je dis, pour moi,
53:16c'est la continuité de l'accompagnement
53:18de personnes qui, à un moment, ont décidé
53:20parce que ce sont des personnes qui ont le droit
53:22de choisir...
53:24Moi, effectivement, j'avoue que je suis entre
53:26la question du soin et la question du respect
53:28du choix individuel qui, en fait,
53:30ne veulent plus subir et veulent choisir
53:32après un parcours où on les accompagne
53:34qui puissent choisir de mourir.
53:36Et je pense qu'il faut garder un texte
53:38qui donne la vision globale.
53:40Sinon, ça donne l'impression que d'un côté,
53:42on soigne et que de l'autre...
53:44C'est une philosophie contemporaine
53:46extrêmement délicate et ça demanderait
53:48qu'on discute une heure.
53:50Juste une chose.
53:52Sur la question d'éthique contemporaine,
53:54quelle aura donné la mort ?
53:56J'ai fait un colloque d'une journée entière
53:58et aspects écologiques.
54:00Dominique Bourg, vous connaissez bien,
54:02j'allais être d'accord pour ça,
54:04t'as complètement raison.
54:06On peut changer d'avis, mais vous,
54:08vous restez sur votre position.
54:10Un seul texte, ce qui est cohérent.
54:12En fait, il faut de la cohérence.
54:14Merci, Bruno, de l'apportat, d'être venu
54:16sur ce plateau.
54:18Je me retourne vers Hugo.
54:20Sur la stratégie concernant votre groupe,
54:22sur la niche LR qui aura lieu
54:24le 6 février,
54:26ça va être quoi, votre stratégie ?
54:28On a des textes très droitiers
54:30qui vont sûrement voter,
54:32l'abrogation du titre de séjour
54:34pour les malades étrangers, etc.
54:36Ça va être quoi, votre stratégie ?
54:38On sait que les Macronistes
54:40sèchent les niches en général.
54:42Ils sèchent tout, ils sont plus là.
54:44Ils sont démobilisés.
54:46Comment allez-vous vous organiser
54:48chez les écolos pour cette journée ?
54:50On combattra ces textes.
54:52Quand on a vu la journée,
54:54on s'est dit que c'est le musée des horaires.
54:56On est en train de voir ce qui se passe
54:58et on sera en opposition totale
55:00aux textes qui sont présentés.
55:02Julie ?
55:04Comment se passe votre vie sans Twitter ?
55:06Bien.
55:08Sans X.
55:10Ça va mieux.
55:12Vous avez 2-3 astuces, conseils
55:14à donner à Marine Tendelier.
55:16Elle a l'air d'avoir un peu plus de mal
55:18sur la désintox.
55:20Il ne faut pas croire qu'on a l'impression
55:22qu'avec Twitter, on peut communiquer
55:24à tout le monde, etc.
55:26On vit mieux, on a moins de trolls,
55:28moins de violence et peut-être qu'on voit
55:30un peu mieux ce qui nous entoure
55:32quand on n'est pas focus sur Twitter.
55:34Clément, vous êtes élue d'Échirol
55:36dans la banlieue de Grenoble.
55:38C'est un territoire gangréné par le trafic de drogue
55:40et le narco-banditisme.
55:42Allez-vous voter la proposition de loi transpartisane
55:44pour lutter contre le narcotrafic
55:46qui est examiné à partir de demain au Sénat
55:48et qui va arriver à l'Assemblée ?
55:50Je veux dire que c'est un territoire
55:52qui a tellement plus que ça.
55:54Je suis d'accord,
55:56mais je veux quand même le redire.
55:58C'est un territoire qui a une vitalité associative
56:00de dingue.
56:02C'est une ville qui a énormément
56:04de potentiel, mais oui, on a un sujet
56:06de lutte contre le narco-banditisme.
56:08Qu'est-ce qu'il faut faire ?
56:10Remporcer l'harcèlement ?
56:12J'en ai échangé d'ailleurs ce matin
56:14avec mes collègues du Sénat.
56:16On n'est pas favorable parce qu'on est sur une vision
56:18qui est uniquement répressive,
56:20ce qu'on fait depuis 30 ans et qui n'a toujours pas marché.
56:22On a peu de logiques préventives
56:24et des logiques de soins.
56:26Quand on est face à un problème,
56:28c'est un problème de sécurité,
56:30mais aussi d'addiction et de politique de santé.
56:32On doit mêler les deux ensemble
56:34et à ce stade, a priori, le texte est très insuffisant.
56:36Mais...
56:38Mais ?
56:40En tout cas, ce que je veux dire,
56:42c'est que ça ne veut pas dire qu'on n'a pas conscience
56:44de comment ça impacte
56:46les vies de centaines de personnes.
56:48C'est juste qu'il faut trouver la bonne réponse.
56:50Merci à tous pour vos questions.
56:52Merci Bruno Delaporta d'être venu
56:54lancer le débat et relancer le débat
56:56sur la fin de vie qui est loin d'être terminée.
56:58Et merci à vous Cyril Châtelain d'avoir été avec nous
57:00dans Lundi, c'est Politique sur LCP,
57:02qui revient évidemment lundi prochain.
57:04En attendant, bonne soirée sur la chaîne parlementaire.