• avant-hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Europe 1, 16h18. On marche sur la tête, Cyril Hanouna.
00:05Il est 16h33, on est en direct bien entendu, et notre ministre de l'Intérieur nous fait l'honneur d'être avec nous, Bruno Retailleau est avec nous dans On marche sur la tête pendant encore une dizaine, quinzaine de minutes.
00:15Merci d'être avec nous en tout cas. De rien Cyril, merci de votre invitation.
00:18Et merci d'être en direct avec nous, avec toute l'équipe bien entendu, il y a Olivier Dartigold, il y a Gauthier Debré, il y a Fabien Lequeuvre et Géraldine Maillet si vous nous rejoignez sur Europe 1.
00:26018203921. Énormément d'auditeurs veulent poser une question à notre ministre de l'Intérieur, mais Géraldine vous voulez poser une petite question je crois.
00:34Oui, je voulais savoir, est-ce qu'il y avait un caractère antisémite au meurtre d'Elias ou pas du tout ?
00:39Je ne peux pas le dire. Très franchement, on n'a pas d'élément, peut-être que l'enquête le déterminera, mais au moment où je vous parle, je ne peux pas assurer qu'il y ait eu un lien entre ce crime et un acte antisémite.
00:51Très bien, merci beaucoup.
00:52Gauthier ?
00:53Oui, j'aimerais bien qu'on parle de l'Algérie.
00:55C'est exactement ça, d'ouvrir le dossier de l'Algérie avec vous Bruno Rotaillot, vous qui êtes en pointe face au régime algérien qui défie la France jour après jour.
01:04Vous poussez le Président de la République, vous l'avez dit puisque c'est le domaine réservé du Président de la République, à prendre la parole et on a eu un contraste ce week-end.
01:11On a Donald Trump qui a pris plus que la parole avec la Colombie et en quelques heures le dossier était réglé.
01:17Il avait menacé les Colombiens s'ils ne reprenaient pas leurs ressortissants et nous on a un Président qui ne prend pas la parole.
01:22Pourquoi ? Et est-ce que vous allez continuer à mettre la pression sur l'Elysée pour que le chef de l'État bouge ?
01:27Alors, je pense qu'il n'y a pas de prise de parole parce qu'aujourd'hui il y a la vie d'un homme qui est en jeu, qui est Boalem Sansal,
01:33qui est un grand écrivain franco-algérien, il a donc la nationalité française.
01:37C'est un ami, je l'ai dit, 48 heures avant qu'il ne soit arrêté injustement en Algérie, nous étions en contact pour déterminer le moment où on pourrait déjeuner ou dîner ensemble.
01:51Je pense que derrière l'attitude du Président de la République, il y a la conscience de ne pas nuire à une éventuelle libération de Boalem Sansal.
02:00Quelque part, finalement, j'ai la parole beaucoup plus libre.
02:04Je pense, pour ma part, et je le vois bien avec les influenceurs, notamment cet influenceur qui avait un passeport biométrique, donc infalsifiable,
02:12qui disait qu'il était Algérien, le droit international, notre droit, c'était que l'Algérie devait le retenir, l'accepter chez elle.
02:19Donc l'Algérie a foulé au pied le droit international.
02:23Ce que je veux dire, c'est que le Président de la République a tendu la main depuis longtemps, depuis des années.
02:27On a donné beaucoup à l'Algérie en termes de gestes mémoriels.
02:30Et en retour, qu'a-t-on eu ? Très peu de considération.
02:34Je pense que le moment est venu d'utiliser, en tout cas, c'est le ministre de l'Intérieur, et c'est à titre personnel que je le dis aussi,
02:40mais tous les moyens pour poser un acte de rapport de force.
02:44Vous citiez Donald Trump. Ce que je veux dire, c'est qu'au niveau européen, j'avais donc Magnus Brunner, qui est le nouveau commissaire européen,
02:51en charge des migrations, il y a quelques jours, et on a des instruments au niveau européen, y compris au niveau français.
02:57Par exemple, sur les droits de douane, par exemple, sur les visas, par exemple, sur l'aide humanitaire et l'aide au développement.
03:07L'Europe est la première puissance d'aide au développement et humanitaire de la planète tout entière.
03:12Il y a une note dans les hôpitaux aussi, les Algériens doivent plus de 40 millions d'euros à la France en prêts médicaux.
03:16C'est la raison pour laquelle, moi je suis aussi, pour qu'on sorte un peu du face-à-face entre l'Algérie et la France,
03:21et avec François-Xavier Bellamy, je le remercie, il y a eu de voter une résolution très importante dans le cadre européen, au Parlement européen, à Strasbourg jeudi,
03:29et cette résolution votait vraiment à plus de 500 voix, seuls vingt et quelques se sont déclarés contre, notamment Rimas Hassan, un vrai scandale.
03:40Et cette résolution dit quoi ? Elle met en garde la Commission en disant, attention, on est en train de négocier des intérêts, notamment un accord entre l'Algérie et l'Europe,
03:49et bien il faut suspendre, il faut lever le crayon tant qu'il n'y a pas la libération de Boilem Sansal, qui est âgé et qui a un cancer.
03:57C'est aussi une dimension humanitaire, je pense qu'il faut assumer, j'avais mis sur la table aussi l'accord de 68,
04:04qui permet à l'Algérie d'avoir un régime très dérogatoire sur le plan de l'immigration.
04:11Mais oui, moi je suis pour qu'on ait un vrai rapport de force, parce que malheureusement, aujourd'hui...
04:18Et quand vous voyez la France insoumise, vous vous rappelez que Rimas Hassan a voté contre la libération de Boilem Sansal, contre cette résolution,
04:23vous dites que LFI, qui prend le parti de l'Algérie tous les jours, c'est un ennemi de l'intérieur ?
04:28Non mais attendez, Rimas Hassan a déclaré que l'Algérie c'était la Mecque de la liberté, la Mecque de la liberté.
04:34Elle s'oppose là à la libération inconditionnelle immédiate de quelqu'un qui est âgé, de quelqu'un qui a un cancer.
04:42Elle s'y oppose de quelqu'un qui est français, son compatriote.
04:46Je veux rappeler qu'il y a quelques semaines avant Noël, les Insoumis ont déposé un texte de loi à l'Assemblée Nationale
04:52pour abroger le délit d'apologie sur le terrorisme.
04:57C'est incroyable. Le danger, bien sûr, le danger de la République pour la République aujourd'hui, le danger pour la politique, ce sont les Insoumis, clairement.
05:05Monsieur le ministre, le partenaire politique n'est plus l'Algérie, donc dans la région, alors que le président Macron avait fait tapis en début de quinquennat concernant l'Algérie.
05:14C'est aujourd'hui le Maroc. On a souvenir d'une très belle délégation s'étant rendue au Maroc.
05:19Est-ce que vous avez obtenu des arbitrages positifs avec le régime marocain, notamment sur les laissés-passer consulaires ? Est-ce que la situation évolue ?
05:28Heureusement, elle a évolué. Je veux signaler, parce que votre antenne s'en est fait l'écho il y a quelques jours.
05:34Vous savez qu'à Marseille, on a affaire à deux clans, des mafias, de narcotrafiquants, la DZ Mafia et puis le clan Yoda.
05:41Avec nos amis marocains, ils ont arrêté le patron du clan Yoda, monsieur Félix Benki, qui a été enfermé et qui vont extrader.
05:50Vous avez eu cette information, donc vous voyez bien que les relations se sont améliorées, il y a des résultats.
05:56Pour l'instant, j'espère qu'il y en aura encore plus en matière de laissés-passer consulaires qui nous permettent de renvoyer des ressortissants marocains au Maroc.
06:03Mais heureusement, les choses s'améliorent.
06:06Bruno Retailleu, il y a des auditeurs qui voudraient vous parler. Il y a Marie-Françoise qui est avec nous d'Angers.
06:12Bonjour Marie-Françoise, merci d'être avec nous sur Europe.
06:14Bonjour Cyril Hanouna, merci de me permettre de m'exprimer. Bonjour monsieur le ministre.
06:19Bonjour Marie-Françoise.
06:20Il y a une question que je me pose depuis très longtemps, bien avant Macron, j'écris à tous les ministres.
06:26Qu'est-ce qui nous empêche d'abolir le droit du sol ? Parce que c'est une mesure de sauvegarde à Mayotte, en Guyane, où il y a des drames épouvantables.
06:36Et en France, ça serait tout simple, alors qu'on n'a plus d'argent, la France étant faillite, ça ne coûterait rien.
06:42Et ça empêcherait bien des gens de venir pour avoir la nationalité française automatiquement.
06:49Vous avez raison Marie-Françoise, sur Mayotte, c'est une urgence.
06:52On ne reconstruira rien à Mayotte après le cyclone Chido, si on reconstruit sur du sable, si on ne met pas un terme à cette immigration illégale.
07:00Et un des appels d'air est provoqué notamment par ces jeunes femmes qui viennent accoucher, qui sont souvent comoriennes, parfois africaines,
07:08qui viennent accoucher dans la maternité à Mamoudzou, à Mayotte.
07:11Vous savez que c'est la première maternité de France, pour cette raison là.
07:15Donc, il faut vraiment durcir les conditions à Mayotte, et j'espère qu'on le fera.
07:19Le groupe Les Républicains ont déposé une proposition de loi qui sera examinée dans quelques jours, en février, à l'Assemblée Nationale.
07:27Deuxième chose, maintenant, sur l'ensemble du territoire national, j'avais proposé, nous avions voté, il y a quelques temps, dans la loi immigration de janvier 2024,
07:36un dispositif, précisément, qui faisait qu'il n'y avait plus d'automaticité du droit du sol.
07:42C'est-à-dire qu'on ne pouvait plus devenir automatiquement français.
07:46Il fallait le vouloir, par un processus qui rappelle d'ailleurs le dispositif que Charles Pasqua avait institué en 1993, qui avait été très contesté à l'époque.
07:56Nous l'avions porté, mon groupe l'avait porté au Sénat, et nous l'avions fait voter.
08:00Mais ensuite, le Conseil constitutionnel a, comment dirais-je, retiré en tout cas, censuré cet article, parce qu'il considérait, le Conseil constitutionnel, qu'il n'avait pas de lien suffisant avec le texte immigration.
08:13Merci Marie-Françoise d'avoir été avec nous sur Europe 1.
08:15Une catastrophe, le Conseil constitutionnel.
08:25A Mayotte, qu'est-ce qui empêche de renvoyer les gens chez eux automatiquement ?
08:30Aujourd'hui, on en prend les moyens de détection, on va même utiliser le satellite, des radars, on va même utiliser des drones, etc.
08:41Ensuite, il y a l'interpellation, on va monter une base sur un gros rocher, qui est entre Anjouan et Mayotte, pour intercepter les Quassa-Quassa.
08:51On a aussi un certain nombre de retenues, quand on capture, quand on a des étrangers en situation régulière, pour les éloigner sur leur sol d'origine.
09:01Merci Marie-Françoise d'avoir été avec nous sur Europe 1.
09:04Merci à vous, bon tournage Monsieur le Ministre, on est avec vous, on a confiance en vous.
09:09Merci, on a confiance en vous, merci Marie-Françoise.
09:11Il y a Claude qui est avec nous de Bourgogne. Bonjour Claude.
09:14Bonjour Cyril.
09:16Bonjour Claude, merci d'être avec nous.
09:19J'ai une question. Effectivement, il y a 25% d'étrangers qui sont en prison actuellement, si je ne me trompe pas.
09:28Qu'est-ce qui nous empêche de les expulser ? Parce qu'en fait, le problème qu'on entend, c'est qu'il n'y a jamais de place dans les prisons, notamment pour les mineurs délinquants.
09:35Qu'est-ce qui nous empêche d'expulser justement ces étrangers qui prennent la place ?
09:41Justement, ce qui nous empêche de les expulser, c'est d'obtenir des pays d'origine, on parlait tout à l'heure de l'Algérie, du Maroc, etc.
09:48Ce qu'on appelle des laissés-passés consulaires.
09:50Parce que comme ces gens ont commis parfois des délits, même des crimes en France, vous pensez bien que les pays d'origine ne sont pas pressés de les retenir.
10:00Et souvent, ces gens-là, parfois, ont brûlé leur passeport, leur pièce d'identité.
10:05Donc un, il faut que nos services détectent quel est le pays d'origine de leur provenance, première chose.
10:11Et quand on a détecté avec une quasi-certitude le pays d'origine, il faut demander à ce pays d'origine de nous envoyer un laissé-passé consulaire.
10:20Et c'est ça qui est très long, c'est ça qui est trop long.
10:22Et pourquoi on n'arrive pas à exécuter beaucoup de ces éloignements ? Parce que la décision d'éloignement dépend souvent des pays d'origine.
10:28Et c'est pour ça que là encore, je parlais tout à l'heure des moyens de pression qu'on avait, les visas.
10:34Quand on nous donne trop peu de laissés-passés consulaires, on devrait pouvoir réagir en donnant moins de visas.
10:40Puisque ce sont des pays où on a des accords de développement, là encore on devrait jouer les droits de douane pour le commerce.
10:47Il y a là encore un rapport de force à installer pour qu'on puisse mieux négocier les éloignements, les retours.
10:53Merci Claude d'avoir été avec nous sur Europe 1.
10:57Non mais ça a coûté la vie d'Elias par exemple.
11:01Ce temps qu'on met à trouver les papiers ou à mettre les jeunes en prison.
11:06La jeune Philippine, vous vous souvenez qu'en septembre a été violée et avait été assassinée par un ressortissant marocain.
11:19Il avait été libéré et malheureusement on avait eu le laissé-passé consulaire pratiquement le jour où il a été libéré.
11:25Ça a été quelque chose de dramatique.
11:27J'ai pris mes responsabilités de mise à l'intérieur pratiquement le même jour.
11:31J'ai dans mon bureau la photo que m'a donnée la famille de cette jeune Philippine pour me rappeler qu'il faut que j'agisse en permanence.
11:39Il faut que je bouge, j'essaie de forcer le destin.

Recommandations