• avant-hier
Transcription
00:00Deux jours de grève, ça donne un peu l'idée de l'ampleur des craintes qui règnent parmi les enseignants ?
00:04Oui, ça donne surtout une idée de la colère qui gronde pour l'instant dans le monde de l'enseignement.
00:09Vous voyez, il y a pas mal de monde, beaucoup de jeunes,
00:12qui ne se retrouvent plus dans les prises de position du gouvernement
00:16et qui manifestent aujourd'hui leur ras-le-bol par rapport à toutes les mesures qui sont prises,
00:21qui ont été prises et qui sont prises en matière d'enseignement.
00:24Ces inquiétudes, elles ne datent pas d'hier,
00:25mais la crainte s'agrandit encore avec les mesures annoncées par le nouveau gouvernement ?
00:29Oui, si on doit faire un petit rétroacte,
00:31je pense que tout prend sa source dans le train des réformes,
00:34la rapidité avec laquelle les réformes ont été amenées,
00:37le fait qu'il y a eu une crise sanitaire sans précédent
00:40qui laisse encore des traces et chez les enseignants et chez les élèves.
00:44Et puis, l'acte de motocliste, comme on dit,
00:47cette couche de lasagne indigeste qui a été la déclaration de politique communautaire
00:52et le décret qui a été voté au mois de décembre.
00:55Le statut, mais c'est un peu l'arbre qui cache la forêt.
00:58Alors, c'est une mesure qui nous a très fort fâchés,
01:00qui continuera à nous fâcher parce que la ministre évoque
01:04qu'elle va régler plein de problèmes de pénurie.
01:06Nous lui disons qu'elle a tout faux parce que la pénurie, elle est multifactorielle.
01:10Elle ne tient certainement pas en premier lieu à cause d'un statut qui est protecteur.
01:16Au niveau du qualifiant, il y a une certaine méconnaissance du côté de la ministre,
01:20une incompréhension des réalités de cet enseignement ?
01:23Je ne dis pas qu'il y a une incompréhension, une incompétence.
01:26Je dis simplement qu'elle a pris des mesures à la USAR sans concerter avec le terrain,
01:30qui connaît la réalité de l'enseignement qualifiant,
01:34qui connaît la réalité de certains élèves majeurs,
01:37et prendre des mesures comme elle l'a fait,
01:38qui sont des mesures linéaires, sans être réfléchies, ça ne va pas.
01:42La preuve, les gens sont fâchés et les gens sont dans la rue aujourd'hui.
01:46Où en est le dialogue avec la ministre ?
01:47C'est très compliqué parce que la concertation, même si la porte n'est pas fermée,
01:52la concertation n'est plus ce qu'elle était comme avant.
01:55Nous demandons à la ministre de revenir à la raison, de nous écouter,
01:59d'arrêter de faire croire que les organisations syndicales manipulent la base.
02:03C'est faux, totalement faux, je ne peux pas laisser dire des choses pareilles.
02:07Les gens sont là, ce ne sont pas nous qui les manipulons,
02:10c'est eux qui nous demandent justement d'agir,
02:12parce qu'ils en ont vraiment marre et qu'ils sont très forts en colère.
02:16Vous êtes inquiet pour l'avenir du métier d'enseignant ?
02:18Je suis inquiet encore plus aujourd'hui qu'hier,
02:21parce qu'il y a vraiment, je pense, une volonté de ne pas se rendre compte
02:26ou de nier les problèmes ou de penser qu'ils ont tout à fait raison,
02:30que tous les autres ont tort et ce n'est pas comme ça qu'on fait de la concertation,
02:33ce n'est pas comme ça qu'on rétablit le dialogue en tout cas.
02:36Qu'est-ce que vous savez déjà du niveau de mobilisation d'aujourd'hui ?
02:39Je pense que la mobilisation est extrêmement forte.
02:42Nous avons eu hier et avant-hier des manques de renseignements
02:46par rapport à l'action comme on n'en a jamais eu.
02:49Je pense qu'aujourd'hui, vous voyez, vu le manque qu'il y a autour de moi,
02:52que nous ne sommes pas trompés, que les enseignants sont là parce qu'ils le souhaitent,
02:56parce que c'était leur volonté et ils sont là, je le répète,
03:00pour dire qu'ils sont très en colère et que si le gouvernement ne fait pas un geste,
03:04alors ça risque de se poursuivre.

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