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Le 18 Juin 1940, dans une France dévastée, un appel lancé de Londres par un général offrant un choix à des milliers de jeunes français : Continuer le combat.

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Catégorie : Film en Français Complet en VF, Histoire Vraie, Seconde guerre Mondiale, Histoire, Documentaire
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Transcription
00:00:00Le 18 juin 1940, dans une France dévastée par l'ampleur de la défaite face à l'armée allemande,
00:00:05un appel lancé de Londres par un tout jeune général pas encore très connu
00:00:09offre un choix différent à des milliers de jeunes français.
00:00:13Continuer le combat, au grand jour, auprès du seul allié encore en guerre, l'Angleterre.
00:00:19Un choix supplémentaire à ajouter à ceux qui se proposaient alors aux français
00:00:23collaborer, ne rien faire, ou combattre et entrer dans la résistance.
00:00:27Cet appel, la seule voie qui se rebelle dans la nuit, va jeter sur les routes des
00:00:32milliers de jeunes gens exaltés à l'idée de ne pas baisser les bras.
00:00:35Par tous les moyens et principalement par la mer,
00:00:38ils vont tenter de rejoindre Londres et l'auteur de cet appel, le général de Gaulle.
00:00:43A ce titre, l'appel du 18 juin 1940
00:00:46est l'acte fondateur de la future France libre.
00:00:49Continuer la lutte par les armes, sous le drapeau français, contre l'occupant
00:00:53allemand et tenter d'effacer une défaite humiliante plutôt que de rester en France,
00:00:57c'est une alternative intéressante mais dangereuse.
00:01:01Pour un fonctionnaire français, c'est trahir sa patrie et donc risquer la peine de mort.
00:01:06Comment le général de Gaulle en est-il arrivé à faire le choix d'entrer en rébellion
00:01:10contre toutes les autorités encore détentrices du pouvoir en France, le 18 juin 1940 ?
00:01:23Générique
00:01:50Malgré les nombreux appels au réarmement depuis le milieu des années 30,
00:01:53dont ceux répétés de de Gaulle, rien n'est réellement mis en place pour moderniser
00:01:57ni réformer les forces armées françaises en vue de résister à la nouvelle armée allemande,
00:02:03forte de ses divisions blindées et motorisées, appuyée de son aviation moderne
00:02:07et mettant en œuvre une doctrine d'emploi novatrice.
00:02:11De Gaulle a essayé au cours des années 30 de faire changer la tactique militaire
00:02:17mise en place par l'état-major français.
00:02:20Il a consacré beaucoup de temps à écrire de nombreux ouvrages.
00:02:24On peut citer à ce titre en 1932 « Le fil de l'épée » ou encore en 1934 « Vers l'armée de métier »
00:02:32et pour terminer en 1938 « La France et son armée ».
00:02:35C'était déjà un iconoclaste parce qu'il s'opposait à l'état-major
00:02:39sur les grands choix stratégiques dans les années 30. C'est lui qui avait raison.
00:02:43Il essaye d'alerter par ses ouvrages l'état-major français
00:02:47et pour lui, une armée française moderne est une armée qui doit développer davantage d'unités de chars.
00:02:54Le char devant être, on va dire, l'arme d'attaque et l'arme qui va permettre de constituer une armée
00:03:03qui va évoluer rapidement sur les champs de bataille et qui va permettre de frapper fort.
00:03:08Des efforts ont été faits quand même pour essayer d'équiper militairement la France
00:03:13mais il y a eu une grande faiblesse stratégique, si vous voulez.
00:03:18Les blindés jusqu'à 1939 étaient considérés, comme il l'avait été pendant la guerre de 1914-1918,
00:03:25comme de l'artillerie à la disposition de l'infanterie.
00:03:29De Gaulle pensait qu'il fallait marier le moteur et le canon, comme il le disait,
00:03:35et qu'il fallait au contraire rassembler ces unités pour s'en servir comme d'un coup de poing,
00:03:40comme d'une unité de percement, d'une unité d'avant-garde
00:03:44qui était capable d'aller jeûner les arrières de l'ennemi, etc.
00:03:49Il n'a pas été entendu.
00:03:51Derrière de Gaulle, dans l'entourage de certains intellectuels, on se rend compte
00:03:58non seulement que l'ennemi héréditaire est toujours là,
00:04:01mais qu'on refait la même bêtise, l'erreur de stratégie,
00:04:06on ne se prépare pas à la guerre moderne.
00:04:10Le 29 septembre 1938, Chamberlain, Daladier, Mussolini et Hitler
00:04:15signent un traité évitant de justesse de déclencher une guerre que l'on pensait inévitable.
00:04:19C'est-à-dire le choix de l'Angleterre de Chamberlain et de la France de Daladier
00:04:26de signer avec Hitler les accords de Munich,
00:04:32qui étaient censés assurer la paix, alors que c'était évidemment l'annonce de la guerre.
00:04:39Sur l'hôtel de la sauvegarde de la paix, les démocraties occidentales montrent toute l'étendue de leur faiblesse.
00:04:45La Tchécoslovaquie est amputée de plusieurs régions et d'une grande partie de sa population
00:04:50et de son industrie au profit de l'Allemagne et d'autres pays.
00:04:54Le monde entier respire, la guerre n'aura pas lieu.
00:04:57Mais à quel prix et pour combien de temps ?
00:04:59L'épisode des accords de Munich, où là la classe politique s'était complètement illusionnée
00:05:09avec les accords de Munich signés et négociés par Daladier.
00:05:15L'illusion sera de courte durée.
00:05:18Moins d'un an plus tard, au mépris de tous les traités signés,
00:05:21l'Allemagne commence l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939.
00:05:26Le 3 septembre 1939, la France puis l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne.
00:05:31C'est le début de la Seconde Guerre mondiale.
00:05:35Rapidement débordée par la Blitzkrieg et malgré une résistance honorable,
00:05:39l'armée polonaise ne peut tenir seule.
00:05:41La Pologne est écrasée en cinq semaines et capitule le 6 octobre 1939.
00:05:47Ni la France ni la Grande-Bretagne ne sont venues au secours de la Pologne,
00:05:51malgré les traités signés.
00:05:53Pire encore, dans les derniers jours des combats,
00:05:55la Russie s'est jointe à la curée pour participer au partage de la Pologne
00:05:59conformément au pacte de non-agression signé le 23 août 1939.
00:06:05Pendant presque huit mois, de part et d'autre des frontières à l'ouest,
00:06:09les armées alliées et allemandes vont s'observer sans quasiment bouger.
00:06:13C'est la drôle de guerre.
00:06:14Ça, ça a participé du délitement mental.
00:06:18Et finalement, la défaite est apparue comme un point d'aboutissement
00:06:26de cette décomposition d'une guerre qui ne se faisait pas.
00:06:31Les forces alliées, cantonnées en France,
00:06:32se sentent protégées derrière la ligne Maginot.
00:06:35Un sentiment de sécurité trompeur s'installe
00:06:38et mine peu à peu la combativité des troupes.
00:06:41La ligne Maginot est une absurdité.
00:06:43Elle ne permettra pas à l'armée française
00:06:47de se protéger d'une éventuelle invasion allemande.
00:06:49Déjà, elle est discontinue.
00:06:52Elle va de la Suisse aux Ardennes et elle est inexistante au niveau de la Belgique.
00:06:57Et d'ailleurs, c'est par là que l'armée allemande va s'engouffrer en mai 1940.
00:07:04Le 30 novembre 1939, profitant du contexte international,
00:07:08la Russie attaque la Finlande.
00:07:10Après quelques succès défensifs initiaux,
00:07:13la Finlande doit finalement capituler.
00:07:16Là encore, les démocraties occidentales,
00:07:18uniquement préoccupées de leur propre sort, n'ont pas bougé.
00:07:22Le 9 avril 1940, en prélude à l'offensive à l'ouest,
00:07:26l'Allemagne envahit le Danemark et la Norvège.
00:07:29Les alliés réagissent enfin et débarquent un corps expéditionnaire en Norvège.
00:07:34Mal préparé, l'opération est un échec fin avril 1940
00:07:37et les forces françaises doivent finalement évacuer Narvik.
00:07:50Le 10 mai 1940 au matin,
00:07:53l'armée allemande lance sa grande offensive en France, en Hollande et en Belgique.
00:07:57La grande bataille commence.
00:07:59Dès le premier jour, les forts belges et les ponts hollandais
00:08:02sont capturés intacts par les parachutistes allemands.
00:08:05En réponse, les forces anglo-françaises pénètrent en Belgique
00:08:09pour tenter de contre-attaquer.
00:08:11Incapables de résister, le 14 mai 1940, la Hollande capitule.
00:08:16La première des choses, c'est cette attaque du 10 mai 1940
00:08:20qui va semer le désarroi en Europe
00:08:23puisque la Belgique et la Hollande sont attaquées sans déclaration de guerre
00:08:27et la France qui est en guerre depuis le 3 septembre est attaquée ce 10 mai.
00:08:32C'est la véritable guerre qui commence.
00:08:34Le 10 mai 1940, j'étais à Brest.
00:08:37La rade de Brest était noire de bateau de guerre,
00:08:42ce qui nous paraissait normal
00:08:44parce que la marine française était à l'époque la quatrième du monde.
00:08:50Autrement dit, à Brest, on vivait dans une atmosphère de bâtisseurs d'empire.
00:08:58Dans le même temps, les 7 divisions blindées du groupe d'armée A
00:09:01traversent les Ardennes, réputées infranchissables aux chars.
00:09:05Et le 13 mai 1940, Guderian perce le front français à Sedan et franchit la Meuse.
00:09:11Partout, le front craque sous la pression des Panzers et de la Luftwaffe.
00:09:16Du 17 au 19 mai 1940,
00:09:19la 4e DCR ou division cuirassée de réserve du colonel de Gaulle
00:09:23contre-attaque à Montcornet et à Crécy-sur-Serre.
00:09:27Les 150 chars R35 et B1 bis de de Gaulle
00:09:30arrêtent pour un temps la progression allemande.
00:09:33Il va mener une bataille importante en mai 1940 à Montcornet
00:09:40où il va tenter à la tête de ses chars d'arrêter l'invasion allemande,
00:09:45mais cela ne suffira pas.
00:09:46Néanmoins, cette bataille qu'il va mener au niveau de Montcornet et d'Abbeville
00:09:51va être l'une des seules victoires de l'armée française à ce moment-là.
00:09:55Les chars B français étaient les plus puissants de tout champ de bataille.
00:10:00C'était des armes redoutables, très puissantes.
00:10:04Manquaient de moyens de transmission, mais très puissantes.
00:10:07Et quand les voyants arrivaient, un capitaine de DCA allemande
00:10:12qui possédait donc des canons avec des vitesses de départ très fortes
00:10:17a eu l'idée d'utiliser ces armes de DCA contre-avions,
00:10:21contre les chars B français.
00:10:23Et malheureusement, ça a marché.
00:10:25Le 17 mai 1940, il est nommé général de brigade à titre provisoire.
00:10:31C'est pendant ces quelques jours d'espoir que se passe un événement méconnu.
00:10:36Le 21 mai 1940, dans la cour d'une ferme de Savigny-sur-Arde,
00:10:40De Gaulle fait un discours retransmis à la radio.
00:10:43Il appelle au combat et à ne pas perdre espoir.
00:10:46En effet, c'est le 21 mai 1940 qu'il lance à Savigny-sur-Arde,
00:10:50dans une cour de ferme, avec des moyens radiophoniques très limités,
00:10:56ce qu'on pourrait appeler l'appel avant l'appel.
00:10:58En effet, dans cet appel, il met en garde l'armée française
00:11:05et l'état-major français et l'invite à davantage développer d'unités de chars,
00:11:12mettant en avant que la guerre mécanique est en route
00:11:15et que l'armée française doit s'y préparer rapidement.
00:11:19En fait, dans le texte de l'appel de Savigny-sur-Arde,
00:11:22on a déjà en germe tous les termes et on a tous les propos de l'appel du 18 juin,
00:11:29puisqu'il met en avant cette nécessité de poursuivre la lutte
00:11:34et en s'appuyant sur une armée efficace, rapide, où le char a toute sa place.
00:11:41– Le 21 mai, on a cherché, dans la débâcle,
00:11:46quelqu'un qui pourrait essayer de donner un peu confiance.
00:11:49Or de Gaulle venait de gagner sur le terrain à quelques avantages,
00:11:54donc on a cherché ce colonel qui était totalement inconnu du grand public,
00:11:58parlait à la France et dit clair que tout n'est pas perdu.
00:12:01Effectivement, si on relit l'appel du 21 juin mai
00:12:04qui a été diffusé sur les antennes de la radio nationale française à l'époque,
00:12:09on voit beaucoup d'idées qui sont reprises après l'appel du 18 juin.
00:12:14– Ce discours montre la volonté d'un homme de continuer la lutte coûte que coûte.
00:12:19Mais partout ailleurs, les armées françaises et alliées reculent.
00:12:23De Gaulle a sauvé l'honneur, mais sans toutefois inverser le cours des choses.
00:12:28Au nord, le piège se referme.
00:12:30Les Allemands atteignent la Manche près d'Arras.
00:12:3345 divisions alliées sont encerclées dans la poche de Dunkerque.
00:12:36Le 27 mai 1940, l'opération Dynamo,
00:12:39l'évacuation par la mer des forces anglaises et alliées, commence.
00:12:43Le 28 mai 1940, complètement envahi,
00:12:46c'est au tour de la Belgique de cesser le combat.
00:12:50Le 4 juin 1940, le dernier bateau anglais quitte Dunkerque.
00:12:55340 000 soldats, dont 120 000 français, ont été évacués vers l'Angleterre.
00:13:00Fort de son succès et de sa réputation,
00:13:03De Gaulle est pressenti pour un poste ministériel.
00:13:06C'est un choix difficile.
00:13:08Le 5 juin 1940, persuadé qu'il ne peut plus rien faire sur le terrain
00:13:12pour inverser le cours des choses,
00:13:14il accepte sa nomination comme sous-secrétaire d'État à la guerre.
00:13:18Ce mandat éphémère durera jusqu'à sa démission, le 16 juin 1940.
00:13:23Cela va avoir une importance considérable pour lui,
00:13:27car en rentrant dans ce gouvernement,
00:13:29il entre d'une part en politique,
00:13:31et il acquiert une légitimité qui va lui être précieuse
00:13:34pour la suite des événements,
00:13:35parce qu'on peut dire qu'il va, de ce fait,
00:13:38appartenir au dernier gouvernement de la Troisième République,
00:13:41et cela va être capital pour lui.
00:13:44C'est une vraie légitimité qu'il va pouvoir mettre en avant face à Churchill
00:13:48quand il arrive à Londres le 17 juin 1940.
00:13:53Pendant ces 11 jours,
00:13:55De Gaulle va tenter par tous les moyens de convaincre
00:13:57les autorités civiles et militaires françaises de continuer le combat.
00:14:01De Gaulle n'est pas parti tout de suite.
00:14:05De Gaulle a d'ailleurs incité le président de la République,
00:14:10le gouvernement, les hautes autorités
00:14:15à continuer le combat.
00:14:20Il va notamment multiplier les allers-retours en Angleterre
00:14:23à partir du 9 juin 1940,
00:14:25pour tenter de mettre en place une politique commune
00:14:27entre la France et l'Angleterre,
00:14:29en vue de continuer la lutte,
00:14:31soit à partir du sol anglais,
00:14:33soit à partir des colonies françaises.
00:14:43La fin de l'encerclement à Dunkerque
00:14:45permet à l'armée allemande de se regrouper
00:14:47et de recentrer son offensive vers Paris et le centre du pays.
00:14:51Le 5 juin 1940, la bataille de France commence.
00:14:55Malgré quelques poches de résistance et quelques hauts faits d'armes,
00:14:59rien ne peut plus empêcher la défaite totale des armées françaises.
00:15:02Il faut se dire que ce qui est arrivé à la France
00:15:05au mois de mai et juin 1940
00:15:07est quelque chose d'inimaginable.
00:15:10Et subitement, en un mois de temps,
00:15:13tout s'est effondré.
00:15:16Le 10 juin 1940, tentant de profiter de l'aubaine,
00:15:19l'Italie de Mussolini déclare la guerre à la France et à l'Angleterre.
00:15:23Le même jour, les Allemands traversent la Seine
00:15:26et atteignent les faubourgs de la capitale.
00:15:28La progression de l'armée allemande est très rapide,
00:15:32elle est très brutale, c'est la tactique qui s'impose.
00:15:35Les alliés, l'ensemble, vont subir des défaites militaires
00:15:40et la progression va être très rapide
00:15:41puisque l'attaque est le 10 mai
00:15:44et le 14 juin, les troupes allemandes
00:15:46défilent sur les Champs-Elysées.
00:15:48Devant l'avancée allemande,
00:15:50le gouvernement évacue Paris et se réfugie à Tours.
00:15:53La peur jette alors plus de 2 millions d'habitants
00:15:56de la région parisienne sur les routes,
00:15:58tentant de fuir l'arrivée des envahisseurs.
00:16:006 millions de Français vont parcourir les routes
00:16:03vers la Loire, vers la Bretagne,
00:16:05fuyant devant l'armée allemande.
00:16:07Le 13 juin 1940, Paris est déclarée ville ouverte
00:16:11et le 14 juin 1940, les Allemands entrent dans la capitale
00:16:15et défilent sur les Champs-Elysées.
00:16:17Le drapeau français, sous l'arc de triomphe,
00:16:19est amené et remplacé par le drapeau à croix gammée.
00:16:22Les stations de radio commencent à émettre pour l'Allemagne.
00:16:26En arrivant à Paris, de voir le drapeau de l'Asie flotter
00:16:30sur la Chambre des députés, en haut de la tour Eiffel,
00:16:33de les voir là, se promener comme s'il n'y avait rien été,
00:16:38ça a été un terrible choc, un terrible choc.
00:16:42Et c'est là que ma résolution est née, c'est de ce choc.
00:16:48Tout le nord de la France est occupé.
00:16:50Les troupes allemandes commencent à progresser vers la Loire.
00:16:54C'est un pays qui a été complètement abattu,
00:16:58disloqué par la défaite.
00:17:00Mais on oublie ce traumatisme terrible qu'a constitué
00:17:05cette cohorte de millions et de millions de personnes
00:17:10se déversant des villes du nord vers le sud.
00:17:14Pressé d'intervenir en France, Winston Churchill,
00:17:17le Premier ministre anglais, refuse d'envoyer les avions de la RAF,
00:17:21la Royal Air Force, combattre sur le sol français.
00:17:27Il prévoit l'effondrement de la France
00:17:29et la future bataille aérienne au-dessus de l'Angleterre.
00:17:33A ce titre, il préfère préserver sa force aérienne
00:17:36pour contrer la Luftwaffe.
00:17:40Le 15 juin 1940, Paul Reynaud, président du Conseil,
00:17:43propose de demander l'armistice.
00:17:46Le cours des choses ne peut plus être inversé en métropole.
00:17:49À ce moment-là, on voit cette démission collective,
00:17:54progressivement, des élites.
00:17:56Et de Gaulle, après un premier passage à Londres
00:18:00à la demande de Paul Reynaud, je crois, part à Londres.
00:18:04La France est dans une situation épouvantable.
00:18:06Et les drames se sont multipliés depuis pratiquement 15 jours.
00:18:11Le 28 mai, la capitulation de la Belgique.
00:18:14Le 6 juin, c'est Dunkerque.
00:18:17Les Allemands sont aux portes de Paris.
00:18:20Et le gouvernement français a quitté Paris et se trouve à Tours.
00:18:24Le 16 juin 1940, de Gaulle, de Londres,
00:18:27propose une union franco-britannique.
00:18:30En accord avec Winston Churchill et proposé par Paul Reynaud,
00:18:33cette proposition est mal perçue et refusée par le Conseil des ministres.
00:18:37Paul Reynaud démissionne alors, et le même jour,
00:18:40le maréchal Philippe Pétain est appelé au pouvoir
00:18:43pour tenter de sauver ce qui peut l'être.
00:18:45Dans la nuit même, du 16 au 17 juin,
00:18:48il a décidé de demander l'armistice à Hitler.
00:18:53Et le lendemain midi, du 17, sur Radio Bordeaux,
00:18:57qui a été bricolé, on entend Pétain annoncer
00:19:00qu'il faut cesser le combat.
00:19:02Il est certain que la grande figure de Pétain,
00:19:06magnifique figure, moralement même,
00:19:09et physiquement, était d'une grande beauté.
00:19:12C'est un très beau vieillard.
00:19:15Et effectivement, les Français n'ont pas su à quoi se raccrocher.
00:19:19Il n'y avait plus de gouvernement,
00:19:21il n'y avait plus d'Assemblée, il n'y avait plus rien.
00:19:23Et il est apparu là, effectivement, comme le sauveur.
00:19:27Et personne ne pouvait penser
00:19:30que Pétain serait champion de la collaboration.
00:19:33Les autorités anglaises acceptent le principe d'une reddition française,
00:19:37à condition que la flotte française soit envoyée dans les ports anglais.
00:19:41Le non-respect de cette demande aura des répercussions dramatiques
00:19:44le 3 juillet 1940 à Merseille-Québire.
00:19:47Churchill a peur que les bateaux français
00:19:52ne cherchent à partir pour rejoindre la France
00:19:56ou bien ne s'abordent dans les ports anglais,
00:20:00encombrant les ports anglais.
00:20:02Le lendemain, le 17 juin 1940,
00:20:04Pétain prononce une allocution radiodiffusée
00:20:07où il déclare qu'il faut arrêter les combats
00:20:09et faire don de sa personne pour soulager le malheur de la France.
00:20:13Pétain sait, la guerre est finie.
00:20:16D'ailleurs, son premier message du 17 juin 1940,
00:20:19c'est pour dire, les combats s'arrêtent.
00:20:22Et puis alors, surtout, le maréchal avait trouvé cette formule magique,
00:20:28je fais don de ma personne à la France.
00:20:31Alors, comment les français ont-ils réagi ?
00:20:34Il faut cesser le combat.
00:20:36J'ai l'impression secrète que c'était avec soulagement.
00:20:42Pourtant, la moitié du territoire est encore libre.
00:20:45La flotte française est puissante et intacte
00:20:48et l'empire français, fort de ses colonies, est inviolé,
00:20:51prêt éventuellement à combattre.
00:20:53Alors, pourquoi tant de hâte à rendre les armes ?
00:20:56Le 17 juin, au reçu de l'appel radiodiffusé du maréchal
00:21:03demandant de cesser le combat,
00:21:06l'empire réagit à peu près unanimement
00:21:11en demandant de poursuivre le combat.
00:21:14Le plus virulent, c'est le général Nogues,
00:21:17commandant-chef du théâtre d'opérations d'Afrique du Nord,
00:21:21qui dit qu'il faut sauver l'honneur de la France
00:21:26et collaborer avec nos alliés britanniques.
00:21:35Le 22 juin 1940, à 18h30,
00:21:37l'armistice est signé dans la clairière de Rotonde, en forêt de Compiègne.
00:21:41Le 25 juin 1940, l'armistice entre en vigueur
00:21:44et les combats cessent sur tout le sol français.
00:21:47La France vaincue dépose les armes
00:21:50et entre pour plus de quatre ans dans l'occupation allemande.
00:21:54Et donc, les conditions d'armistice sont acceptées comme telles
00:21:59par le gouvernement de Bordeaux,
00:22:02qui a été formé par le maréchal Petain
00:22:06à la demande du président de la République,
00:22:08qui lui a demandé de former le gouvernement
00:22:10après la démission de Paul Reynaud.
00:22:12Le désastre, la défaite militaire,
00:22:14a entraîné la démission du gouvernement de Paul Reynaud.
00:22:19En prenant connaissance du discours de Petain,
00:22:21de Gaulle s'interroge.
00:22:22Que doit-il faire ?
00:22:24Rester à Londres et entrer en rébellion ?
00:22:26Ne rien faire ?
00:22:27Ou enfin, se soumettre et collaborer ?
00:22:30Ne rien faire n'est pas une option envisageable.
00:22:32Pour de Gaulle, collaborer jamais.
00:22:35D'autres attitudes étaient possibles.
00:22:38Certains avaient suggéré à de Gaulle
00:22:44de rester en France
00:22:47et d'organiser la résistance de France.
00:22:53D'autres avaient envisagé
00:22:56que celles et ceux qui voulaient résister à l'occupant
00:23:03se réfugient ou rejoignent l'Afrique du Nord,
00:23:08l'Empire français.
00:23:10Pour l'Energique Générale, à titre provisoire,
00:23:13conscient de la grandeur de la France,
00:23:15la clandestinité n'est pas une solution acceptable.
00:23:18Les colonies sont trop éloignées de la métropole
00:23:21et n'offrent aucune possibilité d'asseoir sa légitimité
00:23:23en tant que France résistante.
00:23:26Après avoir incité toutes les autorités légales et légitimes
00:23:31à ne pas capituler,
00:23:35de Gaulle a considéré que son destin
00:23:39était d'incarner la République.
00:23:42La seule option matériellement envisageable,
00:23:45c'est donc Londres.
00:23:46Il lui faut agir à partir du sol anglais
00:23:48pour continuer le combat au nom de la France.
00:23:50De Gaulle choisit alors la rébellion.
00:23:53Le choix s'avère judicieux.
00:23:55Quelques heures après, de Gaulle,
00:23:57comme Georges Mandel le 17 juin 1940,
00:23:59aurait fait l'objet d'une arrestation pour sédition
00:24:02par le nouveau gouvernement pétain.
00:24:11Il lui faut le plus rapidement possible
00:24:13tenter de rallier à sa cause
00:24:14le plus grand nombre de personnes désireuses
00:24:16de continuer la lutte.
00:24:17A la fois pour asseoir sa future légitimité,
00:24:20mais aussi pour profiter le plus possible
00:24:22de l'état de déliquescence des autorités en métropole.
00:24:25Mais comment se faire entendre ?
00:24:28Il a tout de suite demandé l'autorisation
00:24:30d'utiliser la BBC, c'est-à-dire la radio britannique.
00:24:33Churchill, consulté, autorise alors de Gaulle
00:24:36à faire un appel radiodiffusé depuis Londres.
00:24:39Il est évident qu'il est certainement le premier
00:24:43qui s'est aperçu de l'importance de la radio.
00:24:48Comment pouvait-il faire autrement
00:24:50pour s'adresser aux Français de son coin ?
00:24:52Et puis il n'était plus rien à ce moment-là, le 18,
00:24:54il faut bien rappeler ça.
00:24:55Le 18 juin 1940, de Gaulle lance son appel historique,
00:25:00en rupture définitive avec les autorités restées en France.
00:25:04À compter de cet instant,
00:25:05le retour en arrière n'est plus possible.
00:25:07En direct du studio B2 de la BBC à Londres,
00:25:10de Gaulle, d'une voix forte et claire,
00:25:13lit son appel au micro.
00:25:16Le texte de l'appel du 18 juin 1940
00:25:19que tout le monde connaît
00:25:20n'est que la reprise incomplète du discours
00:25:22imprimé et placardé quelques semaines plus tard
00:25:24le 3 août 1940 sur des affiches.
00:25:27C'est d'ailleurs le texte de ces affiches
00:25:29qui est considéré par tout le monde
00:25:30comme la retranscription du discours original,
00:25:33ce qui est totalement faux.
00:25:35Les deux premières phrases,
00:25:36jugées trop sévères par les alliés
00:25:38espérant encore négocier avec les autorités françaises,
00:25:41la neutralisation de la flotte française,
00:25:43ont été supprimées à la demande de Churchill.
00:25:46Le texte commence par une phrase d'espoir.
00:25:48La France a perdu une bataille,
00:25:50mais la France n'a pas perdu la guerre.
00:25:52Et il continue par rien n'est perdu.
00:25:55Dans son appel,
00:25:56De Gaulle développe ses idées
00:25:57en rappelant que la guerre est une guerre mondiale
00:25:59et que des forces immenses
00:26:01ne sont pas encore intervenues.
00:26:03Les Etats-Unis, bien sûr,
00:26:04mais aussi les empires coloniaux français et anglais.
00:26:07Il annonce la suite, si vous voulez, en fait.
00:26:10Il dit, bon, la France a perdu.
00:26:12La fameuse formule,
00:26:13elle n'est pas du 18 juin,
00:26:15elle est du mois de juillet.
00:26:16Enfin, en gros, il a dit
00:26:17la France perd une bataille, d'accord,
00:26:19mais la guerre n'est pas perdue.
00:26:21Des forces immenses.
00:26:22L'Angleterre était toujours là,
00:26:23elle n'était pas envahie.
00:26:25Et puis l'Amérique était là
00:26:27dans l'attente de ce qu'allait se passer.
00:26:29Donc il dit, des forces immenses vont jouer.
00:26:31Cette guerre est mondiale.
00:26:32Ce n'est pas une guerre européenne.
00:26:34C'est une guerre qui va concerner le monde entier.
00:26:36Il ne pouvait pas mieux dire.
00:26:39Donc, regroupons-nous,
00:26:41que tous ceux qui veulent continuer me rejoignent.
00:26:44On va faire ce qu'on va pouvoir.
00:26:45Encore une fois, tout montre que De Gaulle
00:26:47se fait une certaine idée de la grandeur de la France
00:26:50et souhaite la faire partager à tous ceux qui veulent lutter
00:26:52pour sauver la patrie en péril.
00:26:54Pour les militaires comme pour les autres serviteurs de l'État,
00:26:58on a un double obstacle.
00:27:04D'abord, l'obstacle du choix de la résistance.
00:27:08Et on a vu que le choix de la résistance
00:27:10était le fait d'une minorité.
00:27:11Donc, premier obstacle.
00:27:13Mais le deuxième obstacle,
00:27:14c'est qu'il faut désobéir à l'autorité tutelle.
00:27:18Il fallait qu'ils rompent avec ce qui était au cœur
00:27:21de leur idéologie, le devoir d'obéissance.
00:27:26C'est un défi lancé à l'adversité,
00:27:28un appel vibrant au patriotisme.
00:27:31Un texte avec des mots simples mais percutants,
00:27:34imputant la fin des combats en métropole
00:27:36à des gouvernements cédant à la panique
00:27:38et oubliant le sens de l'honneur.
00:27:41Le but essentiel de cet appel est clair,
00:27:43convaincre et rassembler des hommes
00:27:45pour créer une armée de reconquête
00:27:47et avoir du poids dans les futures opérations militaires
00:27:50qui permettra à la France de siéger en bonne place
00:27:53à la table des vainqueurs de la guerre.
00:27:55À la fin de son discours du 18,
00:27:57il dit qu'il reparlera le lendemain,
00:28:00ce qu'il fait.
00:28:01Le lendemain, le 19 juin 1940,
00:28:04il fait un nouveau discours à la radio.
00:28:07Dans la guerre mondiale qui est en cours,
00:28:11la France a été vaincue à l'avant-garde.
00:28:16Le discours est plus agressif envers les autorités françaises.
00:28:19La démarche devient plus politique.
00:28:21Churchill laisse faire,
00:28:23s'étant rendu compte qu'il n'y a plus rien à attendre
00:28:25des autorités françaises.
00:28:27Quand on compare les deux discours,
00:28:29on s'aperçoit que le maréchal Pétain,
00:28:32sa vision est sur la France exclusivement,
00:28:35alors que la vision du général est mondiale au fond.
00:28:38Et c'est là, au fond, pour quelle raison
00:28:42le général, dès l'origine, a été certain
00:28:46qu'un jour, nous ferions partie des vainqueurs
00:28:49et que le monde libre gagnerait la guerre.
00:28:52Il dit, au nom du peuple français,
00:28:55moi, général de Gaulle, etc.
00:28:58Au nom du peuple français.
00:29:01De Gaulle parlant au nom du peuple français le 19 juin.
00:29:04C'est-à-dire qu'il se projette
00:29:07dans une sorte d'essentialité de la France
00:29:11qu'il représente, mais qui n'est évidemment pas
00:29:15la somme des avis des Français de l'époque.
00:29:18Enfin, le 23 juin 1940,
00:29:21est constitué un comité national français
00:29:23qui sera l'organe politique de la France résistante.
00:29:26L'appel du 18 juin 1940, bien que peu diffusé,
00:29:29est entendu.
00:29:31Relayé par la presse, il sera d'ailleurs
00:29:33beaucoup plus lu qu'entendu.
00:29:35Le discours a été publié in extenso
00:29:37dans les journaux britanniques.
00:29:39Et en France, grâce au dépêche d'agence,
00:29:42certains journaux, dans le sud de la France en particulier,
00:29:46ont annoncé l'appel, ont dit quelques phrases
00:29:49sur le contenu, mais le discours n'a pas été
00:29:52non seulement entendu,
00:29:55et surtout n'a pas été connu.
00:29:58Il faut savoir qu'à ce moment-là, plus de 8 millions
00:30:00de Français étaient sur les routes de l'exode,
00:30:02qu'il y avait aussi un certain nombre de Français,
00:30:04de soldats français qui, après Dunkerque,
00:30:07ont essayé de rejoindre Londres.
00:30:09Beaucoup de Français n'ont pas entendu cet appel.
00:30:11Alors on sait qu'il a été diffusé par la BBC
00:30:15et rediffusé le 19 dans le nord de la France,
00:30:19dans l'ouest.
00:30:21Certains journaux l'ont reproduit intégralement.
00:30:24C'est le cas du Petit Marseillais, du Progrès de Lyon,
00:30:26de la Montagne.
00:30:28Au demeurant, si vous voulez, le général de Gaulle
00:30:31n'est pas connu.
00:30:33Il était sous-secrétaire d'État à la guerre
00:30:35et donc, compte tenu du profond traumatisme,
00:30:39du désastre de l'exode, de la désorganisation totale,
00:30:45il est difficile de mesurer immédiatement sa portée.
00:30:51Mais le résultat ne se fait pas attendre.
00:30:53D'Afrique, d'Indochine, de Polynésie,
00:30:56des quatre coins de l'Hexagone, de partout,
00:30:58des hommes décident de tout quitter
00:31:00et de le rejoindre à Londres.
00:31:0218 juin, le soir, nous entendons l'appel du général de Gaulle.
00:31:07Et c'est une révélation.
00:31:09Nous ne connaissons pas cet homme.
00:31:11Nous savons qu'il était général.
00:31:13Nous y avons un chef militaire qui s'exprime,
00:31:16qui est à Londres et qui appelle au combat,
00:31:19qui déclare d'abord que la guerre va devenir mondiale,
00:31:22ce que personne n'a jamais dit.
00:31:24C'était quand même un événement assez extraordinaire.
00:31:27Il en est venu, ralliant de Gaulle, du monde entier.
00:31:31Il en est venu d'Amérique centrale, d'Amérique du Sud,
00:31:34il en est venu des Antilles,
00:31:38il en est venu de Nouvelle-Calédonie,
00:31:41il en est venu de Wallis et Futuna,
00:31:43il en est venu d'Indochine,
00:31:45il en est venu de partout.
00:31:47Je n'ai pas entendu l'appel du général de Gaulle,
00:31:51mais par contre, mon père,
00:31:54qui était donc bouleversé, littéralement bouleversé
00:31:57par l'avance allemande,
00:32:01était persuadé que la France
00:32:04tiendrait l'engagement
00:32:06qu'elle avait pris quelques semaines plus tôt
00:32:09de ne pas traiter séparément avec l'Allemagne
00:32:13et par ailleurs, son bon sens lui commandait
00:32:16de croire que la guerre n'était pas perdue.
00:32:20On avait perdu une bataille, mais pas la guerre.
00:32:23Donc il m'a donc dit,
00:32:25pars en Angleterre, fais ton devoir
00:32:27et tâche de revenir au Mitschip.
00:32:30Le 18 juin, je peux vous certifier,
00:32:32puisque je suis parti le 18 juin,
00:32:34que les gens qui sont partis le 18 juin
00:32:36sont partis sans avoir entendu
00:32:38l'appel du général de Gaulle.
00:32:40Tout simplement, ils ne voulaient pas rester
00:32:42sous le...
00:32:44Là, les Allemands étaient attendus le lendemain
00:32:48et il est bien évident qu'on ne voulait pas rester,
00:32:52voir les Allemands arriver,
00:32:54être occupés sous le jeu de l'ennemi.
00:32:58Refus de se soumettre, appel de l'aventure,
00:33:01volonté de combattre pour la France,
00:33:03nécessité de fuir pour des raisons politiques
00:33:05ou religieuses, négation de la défaite.
00:33:09Donc s'engager dans la résistance,
00:33:12rallier de Gaulle,
00:33:14veut dire pour ces personnes qui font ce choix,
00:33:18c'est un engagement souvent personnel
00:33:21qui est effectué,
00:33:23où on prend des risques pour soi,
00:33:25mais on prend des risques aussi pour les siens.
00:33:27Il y a des gens qui ont rejoint Londres
00:33:30sans avoir entendu l'appel,
00:33:32mais en ayant entendu le discours
00:33:34du maréchal Pétain du 17 juin,
00:33:36invitant les Français à cesser le combat,
00:33:41ce qui paraissait inacceptable.
00:33:43Et puis c'est en arrivant en Angleterre
00:33:45qu'ils font leur choix.
00:33:47Jeunes, anciens, communistes, juifs, socialistes,
00:33:50de toutes origines et de toutes confessions,
00:33:52de toutes les classes sociales,
00:33:54sans distinction, des milliers d'hommes.
00:33:56Le 18 juin 1940,
00:33:58à l'issue de l'appel qui a été lancé à la BBC,
00:34:03deux choix se proposent aux Français.
00:34:06Soit, après le discours de Pétain,
00:34:09entrer dans la voie de la collaboration.
00:34:13Donc là c'est un choix que certains Français vont faire.
00:34:16L'autre choix, l'autre vision de la France,
00:34:18c'est celle de De Gaulle,
00:34:20qu'il propose le 18 juin 1940.
00:34:22On peut dire que l'appel du 18 juin
00:34:24est un véritable espoir,
00:34:26est une autre façon de voir la France.
00:34:28De Gaulle propose en effet
00:34:30une France qui poursuit la lutte.
00:34:32Il veut à tout prix maintenir la France dans la guerre.
00:34:35Et on peut dire qu'à l'issue de cet appel,
00:34:38certains vont s'engager dans cette France libre.
00:34:40Pour des gens différents,
00:34:43de croyances politiques différentes,
00:34:46de croyances religieuses différentes,
00:34:48de situations sociales différentes,
00:34:51il y a eu, face à l'écrasement de la France,
00:34:55face à la déclaration de Pétain,
00:34:58face à la présence de cet ennemi,
00:35:01face à cette politique de collaboration
00:35:04qui s'est trouvée engagée très très vite,
00:35:07ça a été un refus catégorique
00:35:10de ce choix imposé par Vichy.
00:35:13Donc les exigences de la conscience
00:35:16qui étaient ceux qu'on avait conscients de vivre
00:35:18au sein d'une communauté
00:35:20qu'était la France, exigeaient
00:35:22que nous fassions quelque chose.
00:35:24Quand le général de Gaulle a lancé son appel,
00:35:29la réaction de l'Empire
00:35:34c'est de dire il faut continuer le combat.
00:35:37Le cas de l'île de Sein est à ce titre exemplaire.
00:35:41La quasi-totalité de la population masculine,
00:35:43133 hommes poussés par leur famille
00:35:46et refusant d'être sous domination allemande,
00:35:48va embarquer sur des bateaux pour gagner l'Angleterre
00:35:51et rejoindre les futures forces françaises libres,
00:35:53les FFL.
00:35:55Le 18 juin 1940, j'étais à l'île de Sein.
00:35:58J'habitais chez mes parents.
00:36:00J'ai entendu l'appel du général de Gaulle.
00:36:05La plupart des gens se rassemblaient
00:36:08devant l'hôtel de Mme Meloule.
00:36:11Je n'avais jamais bien entendu parler du général de Gaulle
00:36:14avant le 1er juin 1940.
00:36:17Tout le monde avait entendu.
00:36:19Vous savez, ici c'était une grande famille.
00:36:21S'il y avait quelque chose de nouveau sur l'île,
00:36:24on l'entendait de suite.
00:36:26Il y avait quelques personnes qui avaient entendu,
00:36:28mais tout le monde n'était pas présent
00:36:30à l'appel du général de Gaulle.
00:36:32Mais c'est après, par les rumeurs,
00:36:34tout le monde a su qu'on avait capté
00:36:36le général de Gaulle.
00:36:38Ils auraient pu faire un mauvais choix,
00:36:40choisir la défaite
00:36:42ou choisir de continuer le combat.
00:36:45Ils ont suivi ce fameux appel d'un inconnu
00:36:49parce qu'ils avaient envie de continuer le combat.
00:36:52C'était un choix délibéré.
00:36:55C'est la raison pour laquelle,
00:36:57d'un commun accord,
00:36:59ils sont tous partis rejoindre ce fameux inconnu
00:37:02qui était le général de Gaulle.
00:37:05J'ai averti mon père
00:37:07que je désirais partir en Angleterre
00:37:10avec les soldats qui se préparent à partir.
00:37:16Il est mieux que je parte plutôt que de rester.
00:37:19Parce que vous imaginez, à l'instant,
00:37:22qu'ils ont quand même réfléchi,
00:37:24ils ont discuté entre eux avant de partir.
00:37:27On ne pouvait pas partir comme ça
00:37:29sur une simple idée
00:37:31de rejoindre un homme qu'on ne connaissait pas.
00:37:34On a rejoint l'Angleterre
00:37:37après beaucoup de discussions.
00:37:42Le soir-même, j'étais parti
00:37:44avec le bateau des vedettes
00:37:47du musée des ponts du Chaussée,
00:37:51la réfectorière de Phare,
00:37:53le Cavalier d'Arles.
00:37:56Le 18 juin 1940, j'étais sur l'île de Seine
00:37:59et donc mon père est parti ce jour-là
00:38:01pour l'Angleterre.
00:38:03Il est parti avec la Vénéda.
00:38:06Il était marin-pêcheur.
00:38:08Ça a été dur de le voir partir.
00:38:10Très dur.
00:38:12Mon père est parti le 22 ou le 23 juin.
00:38:16On trouvait triste de voir le père partir
00:38:18et de revenir avec la mère toute seule.
00:38:21Les premiers bateaux qui sont partis
00:38:23sont d'abord le Zenith,
00:38:25qui était le bateau qui faisait la liaison
00:38:27entre l'île de Seine et Odéande.
00:38:30Bateaux de transport de passagers
00:38:33et aussi de marchandises.
00:38:35Le Vénéda, qui était le bateau
00:38:37qui faisait le ravitaillement des phares.
00:38:39Et aussi, bien sûr, les bateaux de pêche
00:38:41tels le Rouen-Nézarpéor, le Marie-Stella
00:38:44et par la suite encore le Corbeau-des-Mers.
00:38:47Le jour après, il y avait 3 ou 4 bateaux
00:38:50qui sont partis.
00:38:52C'étaient principalement des pêcheurs.
00:38:55Eh bien non.
00:38:56Ils ont choisi, je dirais, la difficulté.
00:38:59Ils ont choisi de continuer le combat.
00:39:02Et c'est là où leur acte est héroïque.
00:39:06La plupart des Sénans ont été placés
00:39:10sur le navire Courbet
00:39:12qui servait à l'époque de dépôt.
00:39:14Ensuite, bien sûr, ils se sont retrouvés à Londres
00:39:18lors du passage du général de Gaulle.
00:39:21Et quand l'homme illustre est passé devant les hommes
00:39:27a posé la question à beaucoup d'entre eux
00:39:30en leur demandant d'où ils venaient.
00:39:32Et c'est là qu'il s'est rendu compte
00:39:34qu'il y avait beaucoup de Sénans qui étaient là, présents.
00:39:37Et c'est une phrase qui est venue à ce moment-là
00:39:40quand il a dit, bien sûr,
00:39:42l'Île-de-Sein, c'est donc le quart de la France.
00:39:45Pendant 5 ans, je ne l'ai pas revue.
00:39:47Quand on voyait un bateau venir d'Auderne
00:39:49qui avait un drapeau au bout du mât,
00:39:51c'est qu'il y avait des gens de l'île
00:39:53qui revenaient sur l'île.
00:39:55Des gens qui revenaient d'Angleterre.
00:39:57Mon père n'est jamais revenu.
00:40:00Le 14 juillet 1940 à Whitehall,
00:40:03lors d'une revue des troupes FFL
00:40:05et compte tenu des effectifs réduits à cette date,
00:40:07soit environ 500 hommes,
00:40:09de Gaulle dira, mais l'Île-de-Sein,
00:40:11c'est donc le quart de la France.
00:40:13Je n'avais que 17 ans.
00:40:16Et ceux qui n'avaient pas 18 ans
00:40:18nous avaient envoyés dans un camp scout
00:40:21dans le pays de Galles.
00:40:23Au bout de quelques jours,
00:40:25on a eu marre déjà.
00:40:27On a demandé à partir.
00:40:29On voulait embarquer tout de suite.
00:40:31On leur avait dit
00:40:33qu'on n'est pas venus en Angleterre
00:40:35pour faire du scoutisme.
00:40:37On est venus pour faire la guerre.
00:40:39Je suis retourné à Londres
00:40:41avec l'équipe.
00:40:43C'est tous les îliens qui étaient là.
00:40:45Et quelques autres encore
00:40:47qui voulaient rentrer dans la marine.
00:40:49À la libération,
00:40:51De Gaulle rendra un hommage
00:40:53vibrant à ses combattants de la première heure.
00:40:55Le général De Gaulle s'est rappelé
00:40:57de l'effort qu'avaient fait les Sénans
00:40:59de rejoindre l'Angleterre.
00:41:01C'est en septembre 1946
00:41:05qu'il vient à l'Île-de-Sein.
00:41:07L'Île-de-Sein est faite
00:41:09compagnon de la Libération
00:41:11au même titre que Paris,
00:41:13Grenoble, Nantes et Vassieux-en-Vercors.
00:41:15L'Île-de-Sein est également
00:41:17médaillée de la Résistance.
00:41:19Et croix de guerre 39-45
00:41:21avec palme.
00:41:23Elle fait donc d'elle
00:41:25la commune la plus décorée
00:41:27de France
00:41:29du moins au niveau
00:41:31de cette épopée.
00:41:33Mais la grande majorité
00:41:35des Français reste tranquillement
00:41:37en France. Et même si déjà
00:41:39on informe le général De Gaulle
00:41:41de faits de Résistance, il reste encore
00:41:43isolé et peu nombreux.
00:41:45La plupart des Français deviennent pétinistes
00:41:47seulement par souci de voir revenir le calme
00:41:49et cesser le désordre.
00:41:51D'aucuns font un choix
00:41:53politique, c'est-à-dire le choix
00:41:55du gouvernement de Vichy
00:41:57et le choix de collaborer
00:41:59avec l'occupant
00:42:01contre le
00:42:03bolchevisme.
00:42:05Parfois,
00:42:07et sans doute aussi ça a joué,
00:42:09il y a-t-il eu
00:42:11des objectifs mercantiles.
00:42:13Il y a des gens qui n'ont rien fait,
00:42:15qui se sont trouvés
00:42:17engagés progressivement au fur et à mesure
00:42:19de la politique de Vichy
00:42:21et des événements. C'est vrai que
00:42:23la majorité des Français pendant
00:42:25des mois et des mois ont été pétinistes.
00:42:27L'ambivalence de Pétain
00:42:29c'est qu'il est
00:42:31qu'il est
00:42:33l'homme de la défaite,
00:42:35l'homme qui
00:42:37accepte de signer
00:42:39l'armistice, qui va même demander
00:42:41l'armistice
00:42:43et en même temps
00:42:45c'est le symbole
00:42:47d'une France maintenue.
00:42:49Et ça c'est une illusion.
00:42:51Le 10 juillet 1940,
00:42:53la République est abolie
00:42:55et l'État français la remplace avec à sa tête
00:42:57le maréchal Pétain.
00:42:59Le nouveau gouvernement installé à Vichy
00:43:01depuis le 1er juillet et dirigé
00:43:03depuis le 11 juillet 1940 par Pierre Laval
00:43:05s'engage dans la voie de la collaboration
00:43:07avec les forces d'occupation allemandes.
00:43:09Le choix possible,
00:43:11c'est que l'extrême droite
00:43:13qui a poussé Pétain au pouvoir
00:43:15se sont jetées à fond
00:43:17dans la collaboration.
00:43:19On a retrouvé des gens qu'on avait connus
00:43:21au moment de la cagoule qui étaient donc à Vichy.
00:43:23Pour eux c'était
00:43:25leur espérance
00:43:27et que l'Europe devienne allemande.
00:43:29Nous avons d'autres camarades
00:43:31qui ont été séduits par cette force,
00:43:33qui ont adhéré au mouvement de collaboration,
00:43:35qui se sont engagés
00:43:37dans la LVF, dans d'autres structures,
00:43:39dans la milice.
00:43:41Il y avait 44 000 Français
00:43:43dans les services de la milice.
00:43:47Face à la position de De Gaulle,
00:43:49les alliés sont d'abord sceptiques.
00:43:51Franklin Roosevelt, le président des Etats-Unis,
00:43:53est irrité et refuse de le reconnaître
00:43:55comme l'autorité française
00:43:57et continue de garder des relations
00:43:59avec le régime de Vichy considérées
00:44:01comme le seul légitime.
00:44:03Churchill en revanche le reconnaît
00:44:05comme une force émergente.
00:44:07La France libre est combattante
00:44:09le 28 juin 1940,
00:44:11malgré les faibles moyens à sa disposition.
00:44:13Churchill dira d'ailleurs à De Gaulle
00:44:15« Vous êtes seul,
00:44:17et bien je vous reconnais seul ».
00:44:19Avec l'appui de Churchill,
00:44:21il a progressivement
00:44:23incarné
00:44:25la résistance.
00:44:29La résistance politique et la résistance militaire.
00:44:31Car la thèse de De Gaulle
00:44:33c'était que la guerre
00:44:35c'est une guerre mondiale
00:44:37et que la France ne pouvait pas
00:44:39être absente
00:44:41de cette guerre mondiale.
00:44:43Elle devait être
00:44:45dans le camp des vainqueurs
00:44:47et non pas
00:44:49dans celui des vaincus.
00:44:51La réaction des autorités françaises
00:44:53ne tarde pas. De Gaulle est d'abord
00:44:55sommé de rentrer en France pour se soumettre
00:44:57à un conseil de guerre.
00:44:59Suite à son refus, il est condamné le 3 juillet 1940
00:45:01à 4 ans de prison
00:45:03et rayé des cadres de l'armée.
00:45:05Mais ce jugement considéré trop clément
00:45:07est cassé.
00:45:09Le 3 août 1940, un nouveau jugement
00:45:11par comptes humains s'est rendu contre De Gaulle.
00:45:13Il est condamné à mort pour trahison
00:45:15et désertion par les autorités de Vichy,
00:45:17à la dégradation militaire
00:45:19et à la confiscation de tous ses biens.
00:45:21L'impact de l'appel du 18 juin
00:45:23sur De Gaulle a été
00:45:25important puisque
00:45:27les jours qui ont suivi l'appel,
00:45:29De Gaulle a été condamné
00:45:31à un tribunal militaire par le gouvernement
00:45:33de Vichy et il a été condamné à mort.
00:45:35Il a fait l'objet d'une propagande
00:45:37où il est ridiculisé,
00:45:39où son action est minimisée.
00:45:41On le voit en baudruche
00:45:43et où on essaye
00:45:45ainsi de minimiser
00:45:47son action et de réduire
00:45:49son importance.
00:45:51De Gaulle est devenu un proscrit
00:45:53et un condamné à mort.
00:45:55Il lui faut désormais convaincre les alliés de sa valeur.
00:45:57Tout le combat ensuite pour lui
00:45:59va l'affirmer, sa légitimité,
00:46:01face à Pétain.
00:46:03D'emblée c'est la question.
00:46:05Il va nier la légitimité de Pétain.
00:46:09Et il va l'affirmer,
00:46:11lui, la sienne,
00:46:13comme étant celle
00:46:15de la nation éternelle
00:46:17et celle du peuple.
00:46:19Et tout son combat
00:46:21pendant les années qui vont suivre,
00:46:23les quatre années qui vont suivre,
00:46:25ça va être d'imposer,
00:46:27de s'imposer comme le représentant
00:46:29de la nation française.
00:46:31Et pour cela, il ne lui reste plus
00:46:33qu'une seule solution, vaincre.
00:46:35Et pour vaincre, il lui faut constituer une armée,
00:46:37les futures FFL.
00:46:39L'appel du général de Gaulle
00:46:41et la démarche du général de Gaulle
00:46:43c'est d'inviter
00:46:45les hommes et les femmes,
00:46:47parce qu'il y a des femmes aussi qui ont rejoint,
00:46:49à rejoindre pour créer
00:46:51une force,
00:46:53les forces françaises libres.
00:46:55Et donc que toutes les bonnes volontés rallient.
00:46:57Le général de Gaulle
00:46:59est au fond, étonnément, un homme désarmé.
00:47:01Il est à Londres,
00:47:03entouré de quelques poignées de fidèles
00:47:05et c'est là
00:47:07où lentement, très lentement,
00:47:09il va réussir
00:47:11à conquérir l'opinion.
00:47:17Proposé par le capitaine de Corvette
00:47:19Thierry d'Argentlieu
00:47:21et accepté par de Gaulle
00:47:23qu'il avait déjà adopté comme insigne
00:47:25du 507ème régiment de chars
00:47:27qu'il commandait à Metz en 1937,
00:47:29la croix de Lorraine
00:47:31devient le symbole des FFL
00:47:33à partir du 1er juillet 1940.
00:47:35Cet insigne
00:47:37va devenir l'emblème de la France combattante.
00:47:39La tâche est écrasante.
00:47:41De Gaulle est peu connu,
00:47:43ne représente aucune légitimité
00:47:45et est même considéré comme un hors-la-loi.
00:47:47De plus, les moyens à sa disposition
00:47:49sont quasiment inexistants.
00:47:51Pour finir de noircir le tableau,
00:47:53les autorités en France accusent l'Angleterre
00:47:55d'être responsable de la défaite
00:47:57et de n'avoir pas mis en œuvre suffisamment de moyens
00:47:59pendant la bataille de France.
00:48:01Mais en revanche,
00:48:03il possède un atout majeur,
00:48:05un allié convaincu de sa valeur
00:48:07et du rôle qu'il peut jouer, Winston Churchill.
00:48:09Celui-ci va lui donner des moyens
00:48:11et lui permettre de recruter des hommes
00:48:13parmi les Français évacués qui se trouvent en Angleterre.
00:48:15Churchill va lui accorder sa confiance
00:48:17et lui mettre à disposition
00:48:19des moyens pour organiser cette France libre.
00:48:21Puisqu'à l'issue
00:48:23de l'appel du 18 juin,
00:48:25De Gaulle va organiser
00:48:27la France libre. On peut dire
00:48:29à ce moment-là que l'appel du 18 juin
00:48:31est l'acte fondateur de la France libre.
00:48:33Il le dit très clairement,
00:48:35je n'étais rien au départ,
00:48:37il a tout à construire,
00:48:39il a besoin de moyens financiers,
00:48:41de moyens militaires pour organiser
00:48:43et reconstruire l'armée française
00:48:45pour poursuivre la lutte
00:48:47en dehors du territoire national.
00:48:49Le général, dès
00:48:51juin 1940, obtient
00:48:53l'autorisation de parler chaque jour
00:48:555 minutes à la BBC.
00:48:57Cependant, au début, peu d'hommes acceptent
00:48:59de se joindre au FFL.
00:49:01La tragédie de Mersel-Kébir,
00:49:03le 3 juillet 1940,
00:49:05où la flotte anglaise va canonner les bâtiments français
00:49:07à l'encre, causant environ
00:49:091300 victimes et endommageant plusieurs
00:49:11grandes unités françaises, va développer
00:49:13une anglophobie tenace
00:49:15et compliquer encore la tâche des recruteurs.
00:49:17Tous les français, y compris les français
00:49:19libres, ont appris avec
00:49:21douleur et colère que des bateaux
00:49:23avaient été coulés. C'est une véritable tragédie
00:49:25parce que nos bateaux
00:49:27n'avaient pas la possibilité
00:49:29de manœuvrer ni de se disperser.
00:49:31La plupart des français présents
00:49:33en Angleterre vont choisir de rentrer
00:49:35en France. Mais quelques-uns
00:49:37vont choisir de continuer le combat
00:49:39avec De Gaulle. Quelques jours
00:49:41après notre arrivée,
00:49:43on nous a posé la question de confiance.
00:49:45Trois options. Voulez-vous
00:49:47rallier le général De Gaulle,
00:49:49dont on avait entendu parler
00:49:51peu après notre arrivée ?
00:49:53Voulez-vous servir
00:49:55avec des Anglais ou voulez-vous être rapatrié ?
00:49:57Alors, il y avait des attentistes
00:49:59qui disaient
00:50:01« Mon cher ami, ne vous lancez
00:50:03pas dans l'aventure. »
00:50:05Il y avait ceux qui s'accommodaient
00:50:07déjà de la capitulation
00:50:09et la zone
00:50:11non occupée,
00:50:13dont on a immédiatement parlé,
00:50:15apparaissait pour ceux qui y avaient
00:50:17leur famille comme un havre de paix.
00:50:19Enfin, il y avait ceux
00:50:21qui, jusqu'au bout d'hier,
00:50:23qui étaient devenus
00:50:25la mort dans l'âme
00:50:27acceptant la capitulation
00:50:29et prenant prétexte de la défaite
00:50:31pour refuser
00:50:33de reprendre le combat.
00:50:35Ça, je ne comprenais pas.
00:50:37Les FNFL,
00:50:39les Forces Navales Françaises Libres,
00:50:41sont les premières à être constituées.
00:50:43Cinq sous-marins vont rallier
00:50:45l'Angleterre, dont le Surcouf,
00:50:47le plus grand sous-marin du monde,
00:50:49et le Rubis, qui s'illustrera tout au long de la guerre.
00:50:51Plusieurs dizaines d'autres bâtiments
00:50:53français consignés dans les ports anglais
00:50:55depuis l'armistice vont être remis aux mains
00:50:57de De Gaulle pour constituer l'embryon
00:50:59de la future flotte des FNFL.
00:51:01Nous avions une marine extrêmement
00:51:03modeste, en gros
00:51:0550 unités.
00:51:07Ce pacte qui s'est offrat au fil du temps
00:51:09va combattre jusqu'à la fin de la guerre,
00:51:11plus particulièrement dans les tâches de protection
00:51:13des côtes et des convois.
00:51:15J'ai donc décidé de rallier
00:51:17les Forces Navales Françaises Libres
00:51:19qui venaient d'être créées
00:51:21à l'initiative
00:51:23de l'amiral Muselier,
00:51:25premier officier général,
00:51:27à se rallier spontanément au général De Gaulle.
00:51:29Les FNFL,
00:51:31les Forces Aériennes Françaises Libres,
00:51:33sont constituées ensuite avec les aviateurs
00:51:35ralliés à De Gaulle.
00:51:37Ce sont les premiers à combattre pour protéger
00:51:39le sol anglais pendant la bataille d'Angleterre
00:51:41commencée le 12 août 1940.
00:51:43A la fin de la guerre,
00:51:45plusieurs escadrilles de chasse,
00:51:47ainsi que le groupe de bombardement Lorraine,
00:51:49se seront illustrées sur le front ouest.
00:51:51Les FFL,
00:51:53les Forces Terrestres, sont au départ les moins
00:51:55nombreuses. Mais dès le 26 août
00:51:571940, le colonel Leclerc
00:51:59obtient le ralliement du Tchad à la France.
00:52:01L'embryon de cette
00:52:03force armée sous les ordres de Leclerc
00:52:05deviendra trois ans plus tard la future
00:52:07deuxième division blindée, qui sera la
00:52:09première à entrer dans Paris libérée le 25 août
00:52:111944.
00:52:13Dans l'accomplissement de cette lourde
00:52:15tâche, De Gaulle est aidé par des hommes
00:52:17de valeur. Parmi les militaires
00:52:19les plus connus, on peut citer le colonel
00:52:21Leclerc, futur maréchal de France.
00:52:23Philippe de Hauteclocque est alors capitaine
00:52:25et au moment du désastre,
00:52:27il a été blessé,
00:52:29évacué sur ordre,
00:52:31et passe par Paris.
00:52:33Il a entendu un des appels
00:52:35du général De Gaulle. Il rejoint
00:52:37sa femme finalement dans le
00:52:39sud-ouest et l'avise
00:52:41de sa volonté
00:52:43de rejoindre le général De Gaulle
00:52:45à Londres. C'est aussi
00:52:47une rupture intérieure très forte
00:52:49parce que pour ce militaire,
00:52:51cet officier,
00:52:53c'est rompre
00:52:55le sacro-saint principe
00:52:57d'obéissance absolue.
00:52:59Leclerc donc, avec ses faibles
00:53:01moyens, les Français Libres,
00:53:03c'est l'armée des pauvres, avec du matériel
00:53:05récupéré aux Anglais,
00:53:07entreprend
00:53:09de façon réussie
00:53:11la prise
00:53:13des oasis
00:53:15citadiennes le 1er mars 1941
00:53:17à Koufran, dans le sud-est
00:53:19de la Libye.
00:53:21Le lendemain, il jure de ne pas
00:53:23cesser
00:53:25le combat,
00:53:27parce que les couleurs
00:53:29flottent sur la cathédrale de Strasbourg.
00:53:31Le général Juin, futur maréchal
00:53:33de France, le général Delattre,
00:53:35futur maréchal de France,
00:53:37l'amiral Muselier, seul officier général
00:53:39à avoir rallié De Gaulle dès les premiers jours.
00:53:41L'amiral Muselier
00:53:43était un homme extrêmement
00:53:45courageux. Muselier,
00:53:47c'est cet homme extraordinaire
00:53:49qui à peine s'est mis spontanément
00:53:51aux ordres du
00:53:53général De Gaulle,
00:53:55il va créer de toute pièce
00:53:57les forces navales françaises libres.
00:53:59Sans lui, il n'y aurait pas eu
00:54:01de marine.
00:54:03Le général König, le général Giraud,
00:54:05le général de l'Armina et le général
00:54:07le Gentilhomme. On peut aussi
00:54:09citer Félix Héboué, qui lui a
00:54:11entendu l'appel, mais qui n'a pas rallié De Gaulle,
00:54:13mais qui a permis à De Gaulle,
00:54:15au contraire, d'installer la France libre
00:54:17dans les colonies françaises,
00:54:19dans l'Empire français, ce qui va être
00:54:21très important pour De Gaulle, car ça va
00:54:23effectuer son assise territoriale,
00:54:25l'assise territoriale de la France libre.
00:54:27Sans oublier tous les anonymes qui ont combattu
00:54:29pendant près de 4 ans l'Allemagne nazie
00:54:31dans les rangs des FFL.
00:54:33Enfin, la France combattante possède
00:54:35une dernière composante, la résistance
00:54:37en France occupée. Dans des circonstances
00:54:39graves, dans des circonstances
00:54:41dramatiques, et dans le chaos
00:54:43qu'était la France en 1940,
00:54:45il y a des
00:54:47femmes et des hommes qui ont su dire non.
00:54:49Il fallait désobéir.
00:54:51Et au nom
00:54:53de l'idéal séculaire
00:54:57de 1789,
00:54:59de la République française.
00:55:01Le 18 juin 1940,
00:55:03au moment de l'appel du général,
00:55:05la France compte des millions de pétainistes
00:55:07et bien peu de combattants
00:55:09et de résistants. Lors de l'appel
00:55:11du 18 juin, De Gaulle fait appel
00:55:13à des militaires pour
00:55:15mener la résistance à l'extérieur.
00:55:17Mais petit à petit,
00:55:19en France, va se développer,
00:55:21va s'organiser
00:55:23une résistance qu'on va appeler la résistance
00:55:25de l'intérieur, qui est constituée
00:55:27de françaises et de français qui,
00:55:29au quotidien, vont mener des actions
00:55:31pour informer,
00:55:33pour saboter,
00:55:35sauver,
00:55:37pour refuser aussi
00:55:39la présence allemande et les autorités
00:55:41de Vichy. Faire le choix de la résistance,
00:55:43alors là, ça implique quelque chose.
00:55:45Parce que le choix de la résistance,
00:55:47ça veut dire être suffisamment
00:55:49convaincu pour
00:55:51risquer sa vie, d'abord,
00:55:53et ensuite
00:55:55risquer la vie de ses proches.
00:55:57Donc faut pas...
00:55:59Faut bien mesurer
00:56:01l'importance du choix
00:56:03de la résistance. Mais au fil
00:56:05des mois et du mécontentement, le mouvement
00:56:07prend de l'ampleur. Les actes de résistance
00:56:09et de désobéissance se multiplient.
00:56:11Tous les résistants
00:56:13de l'intérieur qui choisissent la résistance
00:56:15ne l'ont pas fait
00:56:17forcément
00:56:19en réponse à l'appel du général De Gaulle.
00:56:21La résistance va croître,
00:56:23mais elle restera minoritaire,
00:56:25largement minoritaire
00:56:27dans le pays.
00:56:29Mais on aura toute une palette de comportements
00:56:31qui seront des comportements de refus,
00:56:33de rejet,
00:56:35de critique.
00:56:37Ces ralliements, si vous voulez,
00:56:39se font en plusieurs temps.
00:56:41Il y a les ralliements immédiats
00:56:43et puis il y a des ralliements
00:56:45à d'autres moments.
00:56:47Plus tard,
00:56:49lors des différents
00:56:51théâtres des combats
00:56:53de la France libre,
00:56:55il y a le ralliement de l'Empire.
00:56:57Des réseaux se créent d'abord pour faire passer
00:56:59hors de France opposants politiques,
00:57:01espions, soldats évadés ou encore
00:57:03juifs et personnes recherchées par la Gestapo.
00:57:05Viennent ensuite la création
00:57:07des réseaux et maquis combattants.
00:57:09Les mouvements, les groupes,
00:57:11les comportements sont nés autour parfois
00:57:13d'un journal,
00:57:15d'une action
00:57:17et dans le souhait d'informer
00:57:19et de faire quelque chose.
00:57:21C'est le bricolage
00:57:23héroïque du début.
00:57:25Et petit à petit,
00:57:27elle va s'organiser avec des mouvements,
00:57:29des mouvements qui vont se créer
00:57:31avec des réseaux de renseignements
00:57:33et d'actions à côté.
00:57:35Et petit à petit, chacun gardant son autonomie,
00:57:37il va y avoir
00:57:39une résistance qui va couvrir progressivement
00:57:41toute la France et nos régions.
00:57:43Ce sont ces milliers de jeunes
00:57:45qui, refusant de partir au STO,
00:57:47ont rejoint des maquis.
00:57:49D'autres
00:57:51se sont investis
00:57:53avec la même optique,
00:57:55résistés
00:57:57dans la résistance intérieure.
00:57:59Ce sont les réseaux.
00:58:01Alors qu'ils se sont progressivement
00:58:03étoffés,
00:58:05progressivement
00:58:07organisés.
00:58:09Et puis il y avait même
00:58:11des résistants
00:58:13qui étaient
00:58:15en Afrique du Nord ou ailleurs.
00:58:17Le premier travail pour les autorités
00:58:19de la France libre est d'identifier
00:58:21ces réseaux et maquis,
00:58:23de s'en faire reconnaître
00:58:25et d'obtenir leur subordination
00:58:27au général à Londres.
00:58:29Il est important pour le général de Gaulle
00:58:31de s'enquérir
00:58:33de ce qui se passe
00:58:35en France, de la résistance
00:58:37et que la résistance
00:58:39se rallie
00:58:41à sa cause.
00:58:43Et puis progressivement,
00:58:45ça a été, je pense,
00:58:47l'habileté de de Gaulle,
00:58:49ça a été
00:58:51d'incarner
00:58:53aux yeux
00:58:55de tous,
00:58:57finalement,
00:58:59parce qu'il fallait être un symbole,
00:59:01cette résistance
00:59:03à l'oppression
00:59:05et à Vichy.
00:59:07C'est une tâche de longue haleine,
00:59:09difficile et dangereuse en territoire occupé.
00:59:11Organiser des mouvements
00:59:13sous la pression de l'ennemi
00:59:15et un pays occupé, etc.,
00:59:17c'est quelque chose qui ne venait pas
00:59:19tout de suite à l'esprit.
00:59:21Les légendes étaient très longues à mettre au point.
00:59:23Très longues à mettre au point et en plus,
00:59:25les Allemands ont trouvé assez rapidement
00:59:27des méthodes de détection
00:59:29pour les petits émetteurs
00:59:31et qui étaient très efficaces,
00:59:33très efficaces.
00:59:35Le 22 juin 1941,
00:59:37après l'invasion de la Russie,
00:59:39les communistes vont massivement
00:59:41intégrer la résistance.
00:59:43Les FTP communistes,
00:59:45francs tireurs partisans, habitués à la clandestinité,
00:59:47vont être longs à accepter l'autorité
00:59:49de de Gaulle.
00:59:51Évidemment, l'attaque contre l'Union soviétique
00:59:53va confirmer et amplifier le tournant
00:59:55quelques mois plus tard,
00:59:57en juin 1941,
00:59:59et là même, le Parti communiste va s'engager
01:00:01dans la lutte armée.
01:00:03La résistance, qui au début,
01:00:05malgré tout, est assez timide,
01:00:07va commencer
01:00:09d'abord
01:00:11avec l'invasion
01:00:13de l'Union soviétique,
01:00:15c'est-à-dire en juin 1941,
01:00:17et puis,
01:00:19en masse,
01:00:21à partir d'un décret de Laval,
01:00:23à la fin de l'année 1942,
01:00:25il prend une décision,
01:00:27il se soumet complètement aux Allemands,
01:00:29en envoyant les jeunes Français
01:00:31travailler en Allemagne.
01:00:33Il y a bien sûr cette résistance
01:00:35qui va s'organiser petit à petit,
01:00:37qui va grossir en nombre,
01:00:39et à partir de 1943,
01:00:411944,
01:00:43cette résistance va,
01:00:45grâce à l'action de personnes comme Jean Moulin,
01:00:47à partir de 1942,
01:00:49mais aussi de Pierre Brossolette,
01:00:51va s'organiser et s'unifier
01:00:53pour ensuite
01:00:55reconnaître De Gaulle
01:00:57comme chef unique
01:00:59de la résistance.
01:01:01C'est ce qu'a dit De Gaulle,
01:01:03faire l'unité autour de ma personne.
01:01:05Et de la part des résistants,
01:01:07tout au long des événements de la guerre,
01:01:09et en fonction de l'évolution de la guerre,
01:01:11il y a des hommes et des femmes
01:01:13qui ont commencé la résistance
01:01:15et qui rejoignent Londres
01:01:17pour poursuivre la lutte,
01:01:19pour poursuivre le combat.
01:01:21Ce n'est qu'en 1943,
01:01:23avec la création du CNR,
01:01:25le Comité National de la Résistance,
01:01:27que toutes les composantes
01:01:29de la résistance en France
01:01:31vont enfin être réunies
01:01:33sous commandement unique.
01:01:35C'est aussi important
01:01:37de ce qu'a dit Jean Moulin,
01:01:39de ce qu'a dit Pierre Brossolette,
01:01:41de ce qu'a dit Pierre Brossolette,
01:01:43de ce qu'a dit Pierre Brossolette,
01:01:45de ce qu'a dit Pierre Brossolette,
01:01:47de ce qu'a dit Pierre Brossolette,
01:01:49c'est aussi important
01:01:51puisque le Conseil de la Résistance
01:01:53qui est mis sur pied
01:01:55par Jean Moulin,
01:01:57c'est un organisme unique
01:01:59dans un pays occupé par le 3e Reich.
01:02:01Mieux organisé et encadré,
01:02:03agissant dans un cadre global,
01:02:05la résistance va jouer
01:02:07un rôle essentiel dans la libération
01:02:09de la France, notamment dans la préparation
01:02:11du débarquement du 6 juin 1944.
01:02:13Parmi tous ces hommes,
01:02:15maquis et réseaux,
01:02:17des noms sont entrés dans l'histoire.
01:02:19Mais aucun ne deviendra aussi célèbre
01:02:21qu'un jeune préfet de la région lyonnaise,
01:02:23Jean Moulin.
01:02:25Jean Moulin est préfet de Réloir
01:02:27depuis le début de l'année 1939.
01:02:29depuis le début de l'année 1939.
01:02:31Il est donc en poste à Chartres.
01:02:33Il est donc en poste à Chartres.
01:02:35Il a cherché à se faire mobiliser
01:02:37sous les drapeaux,
01:02:39mais il est rappelé
01:02:41à l'ordre par le ministre
01:02:43de l'Intérieur duquel il dépend
01:02:45qui lui indique qu'il sera plus utile
01:02:47compte tenu de son âge
01:02:49à la préfecture, au siège
01:02:51de la préfecture
01:02:53de Réloir à Chartres
01:02:55que sous les drapeaux.
01:02:57Pour Jean Moulin, il ne l'entend pas.
01:02:59Au demeurant, Jean Moulin est un préfet
01:03:01qui est resté à son poste conformément
01:03:03aux ordres.
01:03:05Ce qui est
01:03:07plus particulier,
01:03:09c'est que c'est un premier geste fort.
01:03:11Il sait ce qu'est le nazisme,
01:03:13donc il a un refus absolu
01:03:15ce qui en cela
01:03:17est pionnier de la résistance.
01:03:19Du 18 juin 1940
01:03:21au 8 mai 1945,
01:03:23comme les résistants en France occupée,
01:03:25les forces armées de la France libre
01:03:27vont combattre âprement sur tous les fronts.
01:03:29De Koufra à Tobrouk,
01:03:31de Bir Hakeim à la Tunisie,
01:03:33de l'Afrique du Nord à Monte Cassino,
01:03:35tous les premiers grands combats des FFL
01:03:37des années 1941 à 1944
01:03:39sur le front méditerranéen
01:03:41ont été des pages glorieuses de l'histoire
01:03:43des armées françaises.
01:03:45Automatiquement, les forces françaises libres
01:03:47sont partout au cœur de ces combats
01:03:49et c'est
01:03:51la démonstration aux autres alliés
01:03:53de l'efficacité des forces françaises libres.
01:03:55Du débarquement en Normandie le 6 juin 1944
01:03:57au débarquement en Provence
01:03:59le 15 août 1944,
01:04:01de la libération de Paris
01:04:03le 25 août 1944
01:04:05à celle de Strasbourg le 23 novembre
01:04:07de la même année, les FFL ont toujours
01:04:09été présentes à la pointe du combat.
01:04:11Le serment de Koufra a été tenu.
01:04:13Fin 1944,
01:04:15le territoire français est intégralement libéré.
01:04:17C'est la libération de Paris,
01:04:19c'est la campagne des Vosges,
01:04:21c'est Strasbourg, c'est Berchtesgaden.
01:04:23Nous terminons la guerre à Berchtesgaden.
01:04:25Les derniers mois de guerre
01:04:27verront les partisans et maquisards
01:04:29intégrer la nouvelle armée de la France
01:04:31reconnue officiellement comme légitime et souveraine.
01:04:33De Strasbourg à Berchtesgaden,
01:04:35les forces françaises parviennent
01:04:37début mai 1945
01:04:39au Berghof, le nid d'aigle d'Hitler.
01:04:43Le 8 mai 1945,
01:04:45la seconde guerre mondiale est terminée.
01:04:55Le 18 juin 1940,
01:04:57l'appel du général de Gaulle
01:04:59met les français face à eux-mêmes,
01:05:01en leur offrant une alternative
01:05:03à l'acceptation de la défaite et de la collaboration.
01:05:05Cette voie,
01:05:07pour beaucoup de français,
01:05:09c'est la voie de la République,
01:05:11de la République française,
01:05:13c'est la voie de la France,
01:05:15c'est la continuité.
01:05:17Et le rapport que de Gaulle
01:05:19va semer
01:05:21à ce moment-là,
01:05:23ce rapport avec les français,
01:05:25sa légitimité particulière,
01:05:27elle vient de là,
01:05:29de cet appel.
01:05:31C'est lui qui,
01:05:33le 18 juin 1940,
01:05:35a, entre guillemets,
01:05:37sauvé l'honneur de la France.
01:05:39Quel est le poids
01:05:41du libre arbitre
01:05:43dans un contexte particulier
01:05:45et quel est le poids du contexte ?
01:05:47Qu'est-ce qui prime ?
01:05:49Est-ce qu'on arrive
01:05:51à surmonter
01:05:53le poids des contraintes extérieures,
01:05:55en quelque sorte,
01:05:57pour un choix intérieur ?
01:05:59Est-ce qu'on peut être résistant
01:06:01alors même
01:06:03que tout devrait nous pousser
01:06:05à collaborer ou à être
01:06:07derrière le Führer ?
01:06:09Dans une situation impossible,
01:06:11invivable,
01:06:13où tout n'était que chaos et fondrement,
01:06:15un acte de caractère,
01:06:17un acte d'espérance
01:06:19tel que celui de la paix du 18 juin
01:06:21et la démonstration que dans les circonstances
01:06:23les pires,
01:06:25avec de la conscience,
01:06:27du caractère et de l'idéal,
01:06:29on arrive à redresser
01:06:31ces situations ?
01:06:33En fait, c'est un appel
01:06:35à la conscience individuelle
01:06:37et la nécessité
01:06:39de réfléchir soi-même
01:06:41dans sa propre vie
01:06:43pour qu'au bout du compte,
01:06:45en situation exceptionnelle,
01:06:47le choix qu'on fera sera celui de la liberté.
01:06:49Mettez-vous dans la situation
01:06:51où, s'il arrive quelque chose,
01:06:53la question ne se pose pas.
01:06:55Engagez-vous
01:06:57avec les choix que vous voulez,
01:06:59mais agissez pour que,
01:07:01quand viendra,
01:07:03j'espère qu'il ne viendra pas,
01:07:05mais le moment où s'imposeront
01:07:07des choix beaucoup plus lourds,
01:07:09beaucoup plus durs,
01:07:11par exemple de résister
01:07:13à un régime autoritaire,
01:07:15la seule solution pour vous,
01:07:17c'est effectivement d'être acteur
01:07:19et donc de résister.
01:07:21Il faut être acteur de sa vie.
01:07:23Il ne faut pas être passif.
01:07:26L'appel du 18 juin 1940
01:07:28est à ce titre à la fois
01:07:30l'acte de naissance du gaullisme
01:07:32et de la résistance.
01:07:34Ces deux composantes majeures
01:07:36deviendront primordiales
01:07:38dans la reconstruction de la France
01:07:40de l'après-guerre.

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