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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatour-Dupin, Charlotte Dornelas,
00:06Jean-Yves Saugy-Dédé, Jean-Christophe Gagnon sont dans ce studio Politologue et Communicant.
00:10Comment allez-vous ? Bonsoir, je suis très heureuse de vous accueillir.
00:13On va parler un peu des nouvelles méthodes, des malfaiteurs.
00:16Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police est avec moi.
00:19Bonsoir, merci d'être là, merci de vous être déplacé dans le studio d'Europe 1.
00:22On a quand même des questions à vous poser.
00:24J'ai des questions à vous poser sur les nouvelles méthodes du grand banditisme.
00:29On est tombé de l'armoire avec l'histoire de David Legrand
00:33qui a donc été kidnappé co-fondateur d'une société de crypto-monnaie.
00:37C'est ça, oui.
00:39Et là, on apprend qu'un nouvel entrepreneur, pareil,
00:41il a réussi à s'en sortir kidnappé, enlevé, dans des circonstances similaires,
00:46toujours dans ce secteur de la crypto-monnaie.
00:49On avait un peu le sentiment jusqu'ici que ces méthodes,
00:52enfin les enlèvements de grandes figures des entreprises,
00:57c'était un peu passé, de mode, passez-moi l'expression, on y revient.
01:01Ça nous rappelle les méthodes de la mafia dans les années 70.
01:03Comment vous l'expliquez, Axel Ronde ?
01:05Jusque dans les années 90 et on voit que de plus en plus
01:08des individus mal intentionnés s'attaquent physiquement
01:14à des personnalités économiques pour les rançonner.
01:20Alors ça, ça se passe souvent via l'Internet,
01:25avec, si vous voulez, le blocage de leur site Internet.
01:29Par exemple, d'une grande société, on va demander une rançon
01:32pour justement débloquer la situation.
01:35Donc souvent, les sociétés payent.
01:37Mais là, on est au-delà puisqu'on va monter une équipe,
01:40un véritable commando.
01:42On va les séquestrer d'une violence inouïe
01:48puisque la personne a eu un doigt sectionné
01:51et on va demander une rançon pour la libération.
01:56Donc on va essayer de choquer au plus son entourage.
01:59C'était le cofondateur qui a reçu le doigt de cette personne.
02:03Et on va réellement lui mettre la pression
02:07pour qu'il paye le plus vite possible.
02:09C'est ça le but.
02:10Il a eu le bon réflexe, il a fait appel aux forces de l'ordre
02:13qui ont tout de suite monté une équipe.
02:15Parce qu'il a pu le faire ?
02:16Oui, tout à fait.
02:16Parce que vous ne pouvez pas forcément le faire quand vous êtes enlevé.
02:18Mais c'est quand même incroyable.
02:19C'est du grand banditisme.
02:21C'est du grand banditisme avec des individus
02:23qui ne sont pas forcément issus du grand banditisme.
02:25Ils les recrutent comment ?
02:26C'est l'ubérisation de criminels ?
02:30Effectivement, de plus en plus.
02:31Ce sont des personnes qui sont polyvalentes
02:33et qui sont sur le marché.
02:34Qui peuvent monter des opérations commando
02:36et qui n'ont peur de rien.
02:37Puisqu'ils peuvent soit remplir des contrats
02:40en tuant une autre personne.
02:42Puisque finalement, il y a ça.
02:45On le voit de plus en plus.
02:46Ça me rappelle ce gamin, vous vous souvenez,
02:47cet adolescent qui avait tué de sang-froid
02:49un chauffeur VTC.
02:52Parce que ce chauffeur n'a pas voulu l'attendre.
02:54Alors qu'il avait commetté son méfait.
02:56Il avait été recruté sur les réseaux par un prisonnier
02:58qui voulait lui donner 10 000 euros
03:00pour aller exécuter quelqu'un.
03:01Mais enfin, c'est quand même hallucinant.
03:03Non ?
03:04C'est ça.
03:05Les sécastrations sont devenues un instrument aussi
03:07destiné à régler les problèmes
03:09entre rivalité et concurrence aussi
03:12au sein des criminels et des délinquants.
03:15Ce n'est plus l'apanage du grand-botitisme
03:17qu'on pouvait voir il y a quelques années.
03:19Maintenant, c'est un petit peu...
03:21Si vous voulez, pour un point de deal,
03:22on va enlever son concurrent,
03:25on va le passer à tabac, le torturer,
03:28voire même le tuer.
03:29Et il va être brûlé dans un véhicule
03:32et on va essayer de faire disparaître le corps comme ça.
03:34Donc ça, de plus en plus, on voit de ce type d'affaires.
03:38Mais là, la nouveauté, c'est vrai que...
03:40La mexicalisation de la société, comme disait Bruno Rodrigo.
03:42C'est ça, on est en plein dedans.
03:43Non mais c'est incroyable.
03:44C'est comme ce gamin qui est mort aujourd'hui.
03:47Mais moi, je suis effaré.
03:4914 ans, il n'a pas voulu donner son portable.
03:51Il s'est défendu le gamin.
03:52Il s'est pris un coup de couteau.
03:54Il est décédé 24 heures après.
03:55Je trouve ça épouvantable.
03:57Comment peut-on...
03:59Enfin, je ne sais pas.
04:0016 et 17 ans, les deux.
04:01Bien sûr, ils étaient connus des services de police.
04:03Comme toujours.
04:04Mais attendez, qu'ils poignardent un autre...
04:06Je ne comprends pas.
04:07C'est de la barbarisation, vraiment.
04:10On a affaire à des jeunes
04:13qui vont s'entretuer et tuer d'autres jeunes
04:16réellement pour un téléphone portable.
04:19Mais ils n'ont aucune notion du bien ou du mal.
04:22On tue pour ça ?
04:23Pour un téléphone portable ?
04:24Tout à fait.
04:25La société française est devenue complètement folle.
04:29Et nous, ça nous inquiète énormément
04:31parce qu'on le voit de plus en plus.
04:32On a malheureusement de plus en plus d'affaires
04:34soit avec des agressions violentes,
04:37avec des coups de couteau,
04:38mais des armes à feu aussi.
04:40Et ça, le conseil qu'on peut donner aux jeunes,
04:43c'est vraiment, si une personne vous menace avec un couteau,
04:45c'est tout de suite donner son téléphone,
04:48donner son argent.
04:50C'est triste à dire,
04:51c'est un aveu finalement d'échec,
04:53puisqu'on voit bien qu'on ne peut pas mettre
04:55un policier derrière chaque citoyen.
04:57Normalement, les peines de prison
05:00sont censées dissuader justement tous ces comportements.
05:03Mais on le voit bien qu'elles ne dissuadent plus.
05:05La peur d'aller en prison, finalement, ne fait plus peur.
05:08Il va falloir remuscler tout cela
05:10parce qu'on a affaire réellement
05:13à une criminalité du quotidien,
05:17mais qui bascule dans des drames terribles
05:20et qui endeuille des familles.
05:22Mais qui bascule dans l'ultra-violence.
05:24Dans l'ultra-violence, oui.
05:26C'est de l'ultra-violence.
05:27Mais pour eux, ce n'est même pas.
05:28Vous savez, quand on interpelle ces individus,
05:29ce n'est même pas de l'ultra-violence.
05:31Ils disent que non, c'est quasiment...
05:33Déjà, ils vont essayer de rejeter leur faute
05:35en disant qu'ils vont minimiser leurs gestes.
05:37Quand on plante un couteau dans la gueule de quelqu'un d'autre,
05:40ils minimisent leurs gestes.
05:42Et on peut savoir quel est leur discours,
05:43parce que franchement, ça m'intéresse.
05:45Leur discours, c'est qu'ils ne voulaient pas,
05:47ils voulaient juste l'intimider
05:49et que finalement, le coup de couteau...
05:51Il est parti tout seul.
05:53Le coup de couteau est parti tout seul.
05:55On n'est vraiment plus dans cette connaissance de l'autre.
06:00Il n'y a plus de filtre.
06:03Ces personnes-là n'ont plus de filtre.
06:05Ce sont des gamins, c'est ça qui fait peur.
06:07Des gamins, 15, 16, 14, 12...
06:0912 ans, vous avez des affaires
06:12où on va finir à coup de couteau
06:16et on va s'entretuer.
06:17Et ça, c'est le quotidien
06:19que les fonctionnaires de police
06:21ont à gérer.
06:23Et c'est de pire en pire.
06:25Il va falloir réellement
06:27remuscler tous les dispositifs
06:29et réellement mettre de l'autorité réelle.
06:33Ces jeunes gens avaient un couteau.
06:36Un couteau qui a fini dans l'épaule
06:38de ce pauvre jeune garçon
06:40qui en est décédé aujourd'hui.
06:41Ce jeune garçon qui joue dans un club de football
06:43tranquillement, qui est rentré chez lui.
06:45Il n'avait même pas le droit, lui par exemple,
06:47d'avoir une bombe comme on en a eu.
06:49Comme moi j'en ai eu.
06:50Quand je me bagarrais avec certains aussi.
06:52C'est vrai ce que dit Jean-Christophe Gagnac.
06:54Donc en vrai, on vous dit
06:56et je ne mets pas l'aveu.
07:00C'est un aveu terrible pour moi
07:02l'accompagnement de la défaite.
07:03On gère la défaite.
07:04Quand j'entends Renaud Retailleau,
07:05même Gérald Darmanin aujourd'hui,
07:07je suis désolé.
07:08Quand on voit ce qui se passe dans d'autres pays,
07:10on gère la défaite.
07:12Et cette défaite, on l'accompagne.
07:13C'est-à-dire qu'on est là.
07:14D'ailleurs, on voit bien,
07:15même M. Retailleau, que j'aime beaucoup,
07:17aujourd'hui, il a un discours qui,
07:19au-delà du constat, si vous voulez,
07:21qui est très clair,
07:22la victoire politique du moment,
07:24c'est de dire le réel.
07:25Vous vous rendez compte, on en est rendu ?
07:26Dire le réel, simplement.
07:27Mais ensuite, agir.
07:32Le fait qu'on va faire une prison,
07:33c'est côté Darmanin.
07:34Cet hybride entre justice et police.
07:36Là, il est là, il fait une prison.
07:38Mais derrière ce quotidien-là,
07:40on gère la défaite et on accompagne
07:41cet espèce de glissement terrifiant
07:43qui fait qu'on dit aux enfants,
07:44donnez votre téléphone.
07:45On ne peut pas les outiller,
07:47par exemple, de quelque chose
07:48qui pourrait être un petit instrument.
07:49C'est vrai que ça a accéléré.
07:50Comment vous expliquez-vous ?
07:52Si lui s'était servi de sa bombe,
07:53et que l'autre était tombé,
07:55la tête par terre et que c'était fait mal,
07:57c'est le petit qui a été attaqué
07:58qui aurait été poursuivi.
08:00Donc, on marche sur la tête.
08:01C'est vrai, il a raison.
08:02Vous avez une émission qui dit
08:03qu'il faut marcher sur la tête.
08:04C'est vrai, c'est la luna.
08:05C'est l'heure 18h en Europe.
08:06Je comprends tout à fait la démarche,
08:08mais face à un couteau,
08:09réellement, la première chose
08:10qu'il faut faire, c'est prendre la fuite.
08:11Non, mais je sais qu'il y a
08:12une bombe là.
08:13Pourquoi ces bombes sont interdites ?
08:15Pourquoi moi, j'en avais une
08:16il y a 30 ans.
08:17Quand je me suis agarré,
08:18j'en avais une, et je peux vous dire
08:19que ça a servi plusieurs fois.
08:20Ah bon ?
08:21Eh bien, bien sûr.
08:22Mais il n'y a pas de raison,
08:23parce qu'on n'avait pas peur
08:24d'aller se coltiser.
08:25Celui qui venait comme ça,
08:26qui venait, bon courage.
08:27Et moi, ça m'est arrivé
08:28d'aller aussi, effectivement,
08:29aider des gens qui sont
08:30dans cette situation.
08:31Mais vous avez une vie trépidante,
08:32Christophe Galliard.
08:33Non, c'est normal.
08:34On ne pouvait pas.
08:35Regardez, ça fait partie aussi.
08:36L'échec général,
08:37c'est que vous vous rendez compte
08:38quand on dit ça.
08:39Ça veut dire qu'on dit ça au père
08:40qui dit à ses propres enfants,
08:43à son propre garçon,
08:44la maman à ses propres enfants,
08:45et le père à sa propre fille.
08:47Fais attention, tu changes de côté,
08:48tu te déplaces.
08:49On ne peut pas faire face.
08:50Moi, je n'ai pas envie d'une société
08:51où on ne peut pas faire face.
08:52C'est-à-dire que si nous,
08:53on abandonne notre terrain,
08:54notre millimètre,
08:55c'est le gagne-terrain des autres
08:56en face des faits.
08:57Et ce gagne-terrain,
08:58il est permanent.
08:59Il est permanent parce qu'il est
09:00sur plein de secteurs.
09:01Il est sur cette violence
09:02et sur le terrain religieux.
09:03Voilà.
09:04Et tout cet ensemble-là
09:05fabrique quoi ?
09:06Fabrique une société
09:07qui a peur d'elle-même
09:08et qui,
09:09je n'oserais pas le dire ici,
09:10si vous voulez,
09:11après avec les termes
09:12que j'utiliserais ailleurs,
09:13on ne peut pas accepter
09:14qu'un potine ne puisse pas
09:15se défendre.
09:16Et on lui dit,
09:17tu ne vas pas te défendre,
09:18tu vas donner ton téléphone
09:19parce que tu n'as rien toi
09:20pour te défendre.
09:21Sauf défaire des arts martiaux
09:22et encore,
09:23face à un coup de couteau,
09:24on ne peut pas se défendre.
09:25Je suis désolé,
09:26la petite bombe,
09:27la crimogène qu'on avait,
09:28que je donnais à ma maman,
09:29que je donnais à mes tantes
09:30lorsqu'elles allaient au cinéma
09:31le soir ou qu'elles sortaient
09:32le soir dans n'importe quelle
09:33ville de France,
09:34elles ne peuvent plus
09:35la voir aujourd'hui.
09:36Oui, c'est vrai.
09:37Axelle Ronde.
09:39Une arme à feu, ne rien faire.
09:40Non plus, c'est exactement
09:41le même principe.
09:42Mais oui, mais il a raison
09:43Jean-Claude.
09:44Je sais bien qu'il a tout à fait raison,
09:45mais vous savez que quand
09:46les fonctionnaires de police
09:47même vont utiliser leurs armes,
09:48il va y avoir toute une enquête,
09:52ce qui est normal,
09:53mais il va y avoir
09:54tout un emballage médiatique
09:55et on va accuser
09:56les fonctionnaires de police
09:57alors même qu'on n'attend même pas
09:59le résultat de l'enquête
10:00pour savoir si les policiers
10:02étaient en légitime défense ou non.
10:03Non, on va finalement
10:04écouter l'opinion,
10:05une certaine opinion publique
10:06et on va sacrifier finalement
10:08ces fonctionnaires de police.
10:09Nous, on demande
10:10une légitime défense réelle
10:13et être, si vous voulez,
10:15considéré en état
10:16de légitime défense.
10:17Bien sûr.
10:18Quand on est en service,
10:19quand on utilise nos armes
10:20puisque finalement,
10:21on est dispositaire
10:22de l'autorité publique
10:23et on a la violence légitime.
10:25C'est nous, fonctionnaires de police
10:26qui l'avons.
10:27Donc, si nous n'avons pas,
10:28si on n'est pas protégé,
10:29comment on va faire face ?
10:30Parce que de plus en plus,
10:31les fonctionnaires de police
10:32sont dans des situations
10:35extrêmes.
10:36Il y a 40 fonctionnaires de police
10:37qui sont blessés chaque jour
10:38dans notre pays.
10:3940 ?
10:4040 !
10:41C'est énorme !
10:42Sur des agressions,
10:43sur des violences
10:44qui leur sont faites.
10:45C'est quelque chose
10:47qu'il va falloir aussi
10:48prendre en compte,
10:49protéger les policiers
10:50quand, finalement,
10:51ils interviennent
10:52parce qu'on est en insécurité.
10:54Rachida Dati appelle ce soir
10:55au déploiement
10:56d'une police municipale armée
10:58à Paris.
10:59Vous en pensez quoi ?
11:00Oui, bien évidemment.
11:01Il faut que tout type de police
11:02soit armée d'armes à feu.
11:04Oui, tout à fait.
11:05Je ne comprends pas
11:06ces maires qui font l'impasse
11:08et qui n'ont pas, finalement,
11:09confiance en leurs agents
11:11territoriaux et en leur police.
11:13Il faut une formation
11:14peut-être particulière
11:15pour porter une arme à feu.
11:16Oui, il faut une formation.
11:17Mais vous savez,
11:18on forme en 15 jours
11:20les réservistes de la police nationale
11:22à l'utilisation d'armes à feu.
11:24En 15 jours !
11:25Donc, j'imagine que
11:27les fonctionnaires
11:29de la police municipale
11:31pourraient avoir...
11:3215 jours de formation,
11:33ça suffit pour avoir
11:34une arme à feu ?
11:35Moi, je trouve que
11:36c'est un peu léger.
11:37Mais c'est en tout cas
11:38ce qui est prévu
11:39pour la réserve opérationnelle
11:40de la police nationale.
11:41Charlotte Darnella,
11:42je ne vous entends pas !
11:43Avez-vous à moi dire ?
11:45Pour revenir à l'affaire
11:47d'Elias, par exemple,
11:49qui a été tué hier,
11:53il y a une chose
11:55où vous avez tous réagi
11:56de la même manière.
11:57Vous avez dit
11:58qu'ils étaient connus
11:59des services de police
12:00comme d'habitude.
12:01Il faudrait peut-être
12:02qu'on l'applique.
12:03Si c'est comme d'habitude,
12:04ça veut dire que
12:05la cartographie de la délinquance
12:06voire de la criminalité,
12:07on l'a.
12:08On le sait très bien,
12:09on l'a.
12:10Donc peut-être que
12:11c'est la réponse.
12:12Parce que vous avez dit
12:13tout à l'heure
12:14que la prison
12:15n'était plus dissuasive,
12:16que les peines de prison
12:17n'étaient plus dissuasives.
12:18Encore faudrait-il
12:19les appliquer.
12:20Parce que
12:21c'est pas tellement...
12:22Quand on regarde
12:23aujourd'hui
12:24le parcours délinquant,
12:25il s'intensifie
12:28au début.
12:29Évidemment,
12:30vous entamez
12:31un parcours délinquant,
12:32vous commencez par le début.
12:33En général,
12:34vous commencez pas
12:35par tuer 10 personnes.
12:36En tout cas,
12:37dans la plupart des cas.
12:38Donc vous entamez
12:39un parcours délinquant
12:40et on attend que ce soit
12:41vraiment grave
12:42ou que ce soit la 15ème fois
12:43pour intervenir.
12:44Mais c'est trop tard.
12:45Évidemment,
12:46quand vous avez...
12:47Là, c'est pas au policier
12:48qu'il faut s'adresser,
12:49c'est à un député.
12:50Faudra avoir un député.
12:51C'est le politique.
12:52Pourquoi ?
12:53Parce que,
12:54en effet,
12:55quand vous attendez
12:56aussi longtemps,
12:57vous avez des individus
12:58qui sont déjà
12:59tellement installés
13:00dans le parcours délinquant
13:01et donc dans les réseaux
13:02de délinquance
13:03ou de criminalité
13:04que, en effet,
13:05la prison,
13:06ça redevient un rendez-vous
13:07de copain,
13:08pour le dire simplement.
13:09Si vous mettez les gamins,
13:10la première fois,
13:11là, ils étaient connus
13:12pour vol avec violence.
13:13Ils ont 16 et 17 ans.
13:14Ils ont déjà
13:15volé avec violence.
13:16Or, c'est quelque chose
13:17qui va de plus en plus
13:18nous arriver.
13:19Pourquoi ?
13:20C'est très simple.
13:21Avant, il y avait plus de vol
13:22sans violence.
13:23Maintenant, il y a plus de vol
13:24avec violence.
13:25Pourquoi ?
13:26Parce que les objets
13:27sont mieux protégés.
13:28Les alarmes dans les maisons
13:29sont meilleures.
13:30Les téléphones,
13:31c'est beaucoup plus dur.
13:32Donc, on a besoin
13:33d'intervenir sur le propriétaire
13:34pour avoir l'usage
13:35des biens que l'on veut voler.
13:36Je le fais simplement.
13:37Elle a raison, non ?
13:38Tout à fait.
13:39Elle a tout à fait raison.
13:40Donc, l'évolution est celle-ci.
13:41Donc, les violences,
13:42on va en avoir
13:43de plus en plus.
13:44On en a déjà
13:45de plus en plus.
13:46On va en avoir.
13:47Et on n'a pas le droit
13:48de se défendre.
13:49Au-delà de se défendre,
13:50parce que moi, franchement,
13:51je ne rêve pas non plus
13:52d'une société dans laquelle
13:53on colle des bombes lacrymogènes
13:59Non, mais ça se retourne
14:00malheureusement souvent
14:01contre les personnes
14:02qui essayent d'utiliser
14:03ces bombes lacrymogènes
14:04parce que c'est quand même
14:05assez difficile
14:06de s'en servir finalement.
14:07Ah bon ?
14:08Oui, parce qu'il faut voir
14:09le sens du vent.
14:10Enfin, il y a pas mal
14:11de choses, vous savez.
14:12Et souvent,
14:13on voit bien
14:14de gens qui se font...
14:15On n'en a pas eu,
14:16il est mort.
14:17Ah oui, il était...
14:18Peut-être qu'on était
14:19en mouvement,
14:20peut-être qu'on était
14:21en mouvement.
14:22Il y a gel,
14:23il y a poivre,
14:24il y a toute une...
14:25Non, mais que des parents
14:26aujourd'hui devant la situation
14:27se disent, franchement,
14:28je vais filer ça
14:29à mes gamins
14:30parce que si par hasard
14:31ça peut les aider
14:32à un moment
14:33et en effet leur dire
14:34en même temps
14:35quand il y a un couteau
14:36qui sort,
14:37je suis pas sûre
14:38qu'il faut y rester.
14:39Très bien.
14:40Par contre,
14:41on ne peut pas rêver
14:42de cette société-là
14:43en disant...
14:44Non, mais les deux sont vrais.
14:45Simplement,
14:46je finis juste là-dessus,
14:47si on a ce problème-là
14:48et de plus en plus jeunes,
14:49c'est qu'il y a un déficit
14:50et on est tous
14:51en train de le répéter,
14:52il y a un déficit
14:53d'éducation primaire
14:54parce que ces gamins-là
14:56et apparemment déjà
14:57condamnés pour vol
14:58avec violence,
14:59il y a un problème
15:00aussi familial.
15:01Mais dans ces cas-là,
15:02à quoi sert la loi ?
15:03Précisément à leur mettre
15:04la butée
15:05dont ils ont besoin.
15:06Ce sont des gamins,
15:07on le disait,
15:08ils n'ont pas de filtre
15:09mais parce qu'ils n'ont pas
15:10de repère,
15:11ils ne se respectent pas
15:12eux-mêmes.
15:13C'est moins pour un téléphone portable
15:14que parce qu'ils ne sont pas
15:15capables de comprendre
15:16la frustration.
15:17Personne ne leur a jamais
15:18dit non.
15:19Donc tous les humanistes
15:20de service
15:21qui viennent m'expliquer
15:22que mettre ces gamins-là,
15:23leur mettre une butée
15:24la première fois qu'ils font,
15:25c'est horrible.
15:26Non, c'est potentiellement
15:27les sauver ces gamins-là.
15:28Personne ne leur a jamais
15:29dit non
15:30et qui peut rêver
15:31pour un gamin
15:32à 16 ans
15:33de le faire devenir criminel
15:34parce que c'est ce qu'ils sont
15:35au résultat.
15:36Donc si on peut les sauver
15:38à 11 ans la première fois
15:39en mettant une butée
15:40un peu sévère,
15:41c'est non seulement
15:42protéger la société
15:43ce qui est la première chose
15:44à mon avis,
15:45urgente à faire
15:46mais les sauver eux aussi
15:47parce que sur le tas,
15:48peut-être que cette butée
15:49en sauvera plusieurs.
15:50Il y en a peut-être
15:51qui continueront,
15:52on les mettra en prison,
15:53mais il y en a peut-être
15:54que ça sauvera
15:55avant de devenir...
15:56Alors, Axel Ronde,
15:57on va continuer.
15:58Vous restez avec nous ?
15:59Vous voulez bien ?
16:00Bien sûr, avec plaisir.
16:01Vous êtes fort sympathique,
16:02merci infiniment.
16:03Merci à vous.
16:04Bonne parole du syndicat
16:05CFTC Police.
16:06Je voyais aussi
16:07Jean-Christophe Gallin
16:08qui voulait répondre.
16:09C'est tout de suite
16:10sur Europe 1, 20h29.
16:11Europe 1 soir, week-end.
16:1219h21,
16:13Pascal Delatorre Dupin.
16:14On sort un couteau
16:15pour n'importe quoi aujourd'hui,
16:16y compris les mineurs.
16:17Nouvelle affaire,
16:18il y a cet adolescent
16:19qui a décédé
16:20parce qu'il n'a pas voulu
16:23donner son portable.
16:2414 ans.
16:25Vous vous rendez compte ?
16:26Moi, je me mets à la place
16:27des parents.
16:28Mais lui, vous voyez,
16:29il n'aurait pas sorti un couteau.
16:30Parce qu'on dit aussi,
16:31on dit de manière
16:32un peu facile,
16:33désormais,
16:34on sort un couteau
16:35pour n'importe quoi.
16:36Non, pardon,
16:37moi, je ne sors pas
16:38un couteau pour n'importe quoi.
16:39Non, mais regardez
16:40cette histoire,
16:41je vais vous expliquer.
16:42Les délinquants.
16:43Oui, mais c'est important.
16:44Encore une fois,
16:45puisqu'ils sont identifiés,
16:46puisque la police les connaît,
16:47on pourrait agir.
16:48Donc, on ne va pas
16:49se contenter de dire
16:50à chaque fois,
16:51en disant que c'est horrible.
16:52Maintenant, on agit.
16:53Donc, la première fois,
16:54on répond.
16:55Et l'autorité,
16:56ça se rétablit,
16:57ça s'impose.
16:58Oui, il faudrait aller
16:59descendre,
17:00réellement se fermer
17:01avec, si vous voulez,
17:02une ambiance militaire.
17:03Vraiment,
17:04mettre des repères
17:06parce que finalement,
17:07ils n'ont aucun repère.
17:08Il faut vraiment
17:09les éduquer
17:10de la manière
17:11la plus stricte.
17:12Parce qu'on a affaire
17:13à des jeunes
17:14qui sont livrés
17:15à eux-mêmes
17:16et qui basculent
17:17dans cette délinquance
17:18terrible.
17:19Et malheureusement,
17:20on voit bien
17:21qu'ils tuent,
17:22ils tuent comme ça
17:23pour rien du tout.
17:24Non, mais ils n'ont aucune notion
17:25du bien et du mal.
17:26C'est quand même incroyable.
17:27Moi, je suis sidérée par ça.
17:28Ils n'ont pas la notion.
17:29Il n'y a plus de valeur.
17:30À 16 ans,
17:31il y a 16 ans
17:32d'éducation à faire.
17:33C'est ça, l'histoire.
17:34À 16 ans,
17:35pour leur répondre,
17:36il faut 16 ans
17:37d'éducation
17:38en rattraper.
17:39Donc, en effet,
17:40c'est-à-dire que
17:41des parents normaux,
17:42franchement,
17:43des parents aimants,
17:44des parents qui veulent
17:45le meilleur pour leurs enfants.
17:46À 12 ans,
17:47ils sortent un couteau,
17:48si la justice ne le fait pas,
17:49ils font quoi ?
17:50Ils l'envoient très loin,
17:51dans un endroit fermé
17:52où on va le faire bosser
17:53du matin au soir.
17:54Là, ces gamins,
17:55ils n'ont pas les parents
17:56pour le faire.
17:57Et le pays croit les servir
17:58en faisant tout l'inverse,
17:59en disant
18:00c'est quoi ?
18:01On va te laisser une seconde chance.
18:02Une seconde chance
18:03dans un univers
18:04où, précisément,
18:05il n'y a pas cette butée,
18:06il n'y a pas cette distinction
18:07du bien et du mal.
18:08Ils ne peuvent pas l'apprendre.
18:09Donc, l'éducation,
18:10c'est quand même un cadeau
18:11qu'on fait à des enfants,
18:12non ?
18:13Tout le monde est d'accord avec ça.
18:15Quand on les a,
18:16on les éduque.
18:17C'est vrai,
18:18on les éduque.
18:19C'est le rôle des parents.
18:20Jean-Christophe,
18:21je voulais vous entendre.
18:22Oui, moi,
18:23je suis bien d'accord
18:24sur l'idée que ça part
18:25de l'éducation,
18:26que ça part d'un contexte aussi
18:27qu'on peut repérer ailleurs.
18:28C'est-à-dire qu'évidemment,
18:29en France,
18:30on voit apparaître
18:31ces dérives.
18:32On voit apparaître
18:33ce quotidien,
18:34cette violence du quotidien
18:35qui est devenue celle-là.
18:36C'est-à-dire que
18:37la violence au quotidien,
18:38c'est ça.
18:39C'est des gens
18:40qui s'embrouillent
18:42qui se sont rentrés dedans.
18:43Et il y en a un
18:44qui laisse tomber sa trottinette
18:45et qui va pas avec un couteau
18:46mais qui va tout de suite frapper
18:47la personne qui est en vélo
18:48qui lui a dit
18:49où c'est une voiture,
18:50et ainsi de suite.
18:51Donc, on est
18:52au-delà de l'idée
18:53des familles
18:54où il n'y a pas d'éducation.
18:55Il y a quand même
18:56quelque chose
18:57qui dépasse aujourd'hui
18:58l'entendement,
18:59c'est-à-dire que
19:00dans la communication
19:01entre les gens,
19:02dans ce que la gauche appelle
19:03le vivre ensemble,
19:04et ainsi de suite,
19:05on a perdu.
19:06Je vous dis,
19:07c'est quelque chose
19:08aujourd'hui
19:09qu'il faut regarder en face.
19:10Si on veut faire société
19:11et pas vivre ensemble,
19:12déjà faire société,
19:13on doit se poser la question
19:14de savoir comment on fait.
19:15Donc, comment on fait,
19:16ça veut dire qu'effectivement,
19:17lorsqu'on a ces dérives-là,
19:18qu'il y a 15-16 ans,
19:19c'est déjà trop tard.
19:20Et on le sait
19:21parce qu'on a vu ça
19:22en Italie,
19:23on a vu ça en Europe,
19:24on a vu ça dans d'autres pays,
19:25évidemment,
19:26dans des pays où,
19:27pas comme en Italie,
19:28pas comme en France,
19:29on ne meurt pas de faim,
19:30en général.
19:31On peut aller à l'école,
19:32on a des services sociaux,
19:33on peut être soigné.
19:34Rappelons quand même
19:35qu'en France,
19:36on n'est pas un quart monde
19:37généralisé.
19:38On est quand même un pays
19:39qui dépense beaucoup,
19:40beaucoup d'argent.
19:41On parle de notes d'aides
19:42pour que,
19:43se vivre ensemble,
19:44cette société puisse se faire
19:45dans des conditions
19:46à peu près acceptables.
19:47Donc, c'est pas là-dessus
19:48que ça se situe.
19:49Ça se situe dans la cellule familiale
19:50mais ça se situe aussi
19:51dans la version
19:52que la société donne
19:53en termes de boussole.
19:54On parle de points de repère.
19:55Bien sûr qu'il faut
19:56des points de repère.
19:57Bien sûr qu'il faut
19:58des points de repère.
19:59C'est-à-dire que la première fois
20:00ils ont commis leurs actes,
20:01ça ne peut pas être juste
20:02banalisé.
20:03Pourquoi la justice
20:07demande ?
20:08On a des piranhas.
20:09Il faut proposer aussi
20:10quelque chose.
20:11Il faut aussi,
20:12parce qu'on ne peut pas
20:13les enfermer.
20:14Il faut aussi,
20:15des enfants de 12,
20:1613, 14 ans,
20:17il faut leur proposer
20:18un cadre réel
20:19des centres réellement
20:20fermés,
20:21avec quelque chose,
20:22des contraintes.
20:23Parce qu'actuellement,
20:24les centres fermés,
20:25ils arrivent à s'y échapper.
20:26Vous voyez,
20:27c'est une véritable passoire aussi.
20:28Et vous savez,
20:29on est dans une société
20:30qui est de plus en plus violente
20:31mais de plus en plus jeune.
20:32Mais par contre,
20:33on ne supporte pas l'idée
20:34que les policiers
20:35utilisent cette violence légitime
20:37qu'ils ont.
20:38C'est-à-dire,
20:39la violence légitime
20:40d'autorité.
20:41D'autorité.
20:42Dès qu'il va y avoir
20:43une interpellation
20:44qui va dégénérer,
20:45parce que malheureusement,
20:46elle dégénère
20:47et qu'on va être obligé
20:48d'utiliser la force normale
20:49pour interpeller l'individu.
20:50Souvent,
20:51quand c'est filmé,
20:52on va diffuser ça
20:53sur les réseaux sociaux
20:54et tout de suite,
20:55on va accuser les policiers
20:56de bavure policière,
20:57que les policiers,
20:58ce sont finalement
20:59les méchants,
21:00que les policiers
21:01ne sont pas les meilleurs
21:02policiers au monde.
21:03Que les policiers,
21:04ce sont finalement les méchants.
21:05Que les policiers
21:06utilisent les mêmes techniques
21:07que des bandes.
21:08Vous voyez,
21:09ces discours qu'on entend,
21:10on n'en peut plus.
21:11Parce que nous,
21:12sur le terrain,
21:13c'est extrêmement compliqué,
21:14c'est extrêmement difficile
21:15parce qu'il y a
21:16cette violence quotidienne
21:17que nous subissons
21:18et que nous essayons
21:19de jugouiller
21:20le plus possible.
21:21Et ça fait des années
21:22que la police dit ça,
21:23que les forces de l'ordre
21:24disent ça.
21:25J'aime pas dire
21:26ce que je veux dire,
21:27mais il faut le dire quand même.
21:28Il n'y aura pas d'émeute
21:29pour Elias
21:30alors qu'il y a eu
21:31des émeutes par Maël.
21:32Je suis désolé,
21:33si vous voulez.
21:34Je ne veux pas faire de comparaison,
21:35c'est terrible,
21:36c'est morbide,
21:37c'est pas beau,
21:38c'est pas bon.
21:39Mais malgré tout,
21:40c'est une ligne de fracture
21:41dans cette société.
21:42Il faut qu'on regarde les choses.
21:43Ce n'est pas simplement
21:44dire les choses.
21:45J'en ai un peu assez,
21:46là c'est très bien,
21:47c'est formidable.
21:48Bruno Retailleau,
21:49il dit les choses.
21:50Ok, très bien,
21:51c'est une nouvelle génération,
21:52c'est quelque chose
21:53qui peut se passer.
21:54On a envie que ça agisse derrière
21:55comme Charlotte
21:56le disait tout à l'heure.
21:57Mais à un moment donné,
21:58il faut aussi qu'on regarde
22:00parce qu'on est dans
22:01une société très ouverte,
22:02dans un monde très ouvert
22:03qui nécessite,
22:04plus on est ouvert,
22:05ce n'est pas qu'on ne peut
22:06pas faire venir des gens,
22:07qu'on ne peut pas accueillir
22:08des gens,
22:09mais plus on le fait,
22:10plus il faut à ce moment-là
22:11que d'où on émet
22:12ce qu'on est,
22:13soit fermement installé
22:14et suffisamment codifié
22:15pour que,
22:16comme dans un code informatique,
22:17il n'y ait pas de bug,
22:18si vous voulez.
22:19C'est-à-dire que plus
22:20vous laissez faire,
22:21plus il y a une acceptation,
22:22plus...
22:23On parlait de tennis tout à l'heure,
22:24Madison Keyes qui gagne
22:25son Open d'Australie.
22:27Quand la balle est faute,
22:28elle est faute.
22:29On ne discute pas.
22:30Et elle peut être interprétée.
22:31Quand il n'y avait pas
22:32l'avare en football,
22:33on pouvait interpréter.
22:34C'est l'arbitre qui décidait.
22:35Ça peut être parfois,
22:36oui à la limite,
22:37mais c'est la règle qui est respectée
22:38et une interprétation qui est faite.
22:39Là, il n'y a rien qui se fait.
22:40Et la société,
22:41c'est comme un jeu,
22:42c'est comme un sport,
22:43sauf que ça a des conséquences
22:44beaucoup plus fortes.
22:45Et ça veut dire que
22:46notre vie commune,
22:47notre société,
22:48avant de faire vivre ensemble,
22:49elle doit commencer par
22:50s'organiser autour
22:51de points de repère.
22:57On descendait,
22:58et on disait aux gamins,
22:59ça suffit, il est trop tard,
23:00il est 3h du matin,
23:01tu ne joues plus au foot.
23:02Maintenant, c'est un risque.
23:03Dans le métro,
23:04trop de bruit,
23:05vous y allez,
23:06vous pouviez dire,
23:07c'est fini.
23:08Aujourd'hui, trop de risques.
23:09Ce n'est pas la peine
23:10d'être policier pour avoir
23:11un métier à risque.
23:12C'est être un citoyen français
23:13dans des circonstances
23:14où vous sortez d'un club de football,
23:15tu rencontres ce jeune gamin,
23:16il venait de jouer au foot
23:17avec ses copains,
23:18il se fait planter
23:19parce qu'il ne veut pas
23:20donner son téléphone.
23:21C'est un citoyen à risque
23:22dans un Paris
23:24Une ville-monde,
23:25ça s'organise.
23:26On peut la vouloir,
23:27la ville-monde,
23:28il n'y a pas de problème.
23:29Mais ça s'organise
23:30et ça se codifie.
23:31Si on ne codifie pas,
23:32on dépairie.
23:33Vous parliez de sport,
23:34le match de foot dégénère
23:35aujourd'hui à Lyon
23:36entre deux équipes,
23:37un blessé très grave,
23:38un homme a été poignardé
23:39à plusieurs reprises
23:40pendant un match de foot.
23:41C'est ça.
23:42C'est pareil.
23:43Un match de foot,
23:44on n'est même plus
23:45sur du portable.
23:46Il y en a des cas
23:47tous les week-ends.
23:48C'est quand même incroyable.
23:49La victime gravement blessée,
23:51il y a une vingtaine de personnes
23:52de la communauté africaine
23:53qui auraient tenté
23:54de s'introduire
23:55sur un stade synthétique.
23:56La police nationale
23:57est intervenue sur place.
23:58Il n'y a pas eu
23:59d'interpellation.
24:00Au moins,
24:01un auteur est en fuite.
24:02Évidemment,
24:03une enquête est ouverte.
24:04Voilà.
24:05Non mais,
24:06être habillé dans le foot
24:07aujourd'hui,
24:08c'est très compliqué.
24:09C'est à tous les niveaux.
24:10Tous les niveaux,
24:11on le voit bien,
24:12malheureusement.
24:13Je rebondis sur
24:14ce que disait Jean-Christophe
24:15sur la question
24:16du lien entre
24:17l'immigration
24:18et la délinquance.
24:19Ce lien,
24:20il est facilement
24:21explicable.
24:22Notamment,
24:23ces dernières années,
24:24par le biais
24:25de l'immigration illégale
24:26et de parcours,
24:27et on le renseigne
24:28en permanence,
24:29de parcours
24:30entre les mains de passeurs
24:31qui sont eux-mêmes
24:32ultra violents,
24:33vous avez des personnes
24:34qui arrivent de pays
24:35dans lesquels
24:36le rapport à la violence
24:37est strictement
24:38incomparable
24:39avec le nôtre.
24:40La violence
24:41qu'ils ont potentiellement subie,
24:42dont ils ont été
24:43les spectateurs,
24:44qu'on leur a enseigné
24:45dans la manière
24:46d'être au monde
24:47et d'être à la violence
24:48et d'être à la violence.
24:49Il y a certaines personnes
24:50qui ont donc
24:51imaginé les Afghans
24:52qui sont arrivés,
24:53par exemple,
24:54c'est un pays
24:55où on ne compte même plus
24:56les décennies de guerre
24:57qu'ils ont derrière eux.
24:58Le gamin arrive à 30 ans
24:59et il n'a connu que la guerre.
25:00Ils arrivent ici.
25:01Ils n'ont pas
25:02le même rapport
25:03à la violence.
25:04Pour la plupart d'entre eux,
25:05ils ont fait un parcours
25:06pour arriver
25:07jusqu'à notre pays
25:08entre les mains de passeurs
25:09qui sont là
25:10en termes de criminalité
25:11et d'ultra-violence,
25:12je pense que c'est le maximum.
25:13C'est de la pure traite
25:14d'être humain,
25:15ils en jettent par-dessus bord
25:18ils en violent certains,
25:19ils en réduisent en esclavage d'autres
25:20pendant le temps du parcours.
25:21Et ils arrivent en France
25:22et nous on se dit
25:23ça va bien se passer.
25:24Donc il y a un déni
25:25de réalité,
25:26de la réalité migratoire
25:27de ces dernières années
25:28qui est criminel.
25:29Ça c'est la première chose.
25:30Et dans le même mouvement,
25:31en parallèle
25:32de ce mouvement migratoire
25:33ces dernières années,
25:34il y a eu
25:35un parallèle idéologique
25:36dans la manière
25:37de concevoir la justice
25:38qui est parti du principe
25:39que celui
25:40qui mettait un coup de canif
25:41dans le corps
25:42de quelqu'un
25:43c'est lui
25:44et c'est lui
25:45et c'est lui
25:46et c'est lui
25:47qui mettait un coup de canif
25:48dans le contrat social
25:49celui qui contrevenait
25:50à la loi
25:51était d'abord
25:52et avant tout
25:53une victime
25:54de la société.
25:55Donc on a pensé
25:56la justice
25:57en se disant
25:58il faut les réinsérer,
25:59il faut leur donner
26:00une chance.
26:01Plus du tout
26:02comme le fait
26:03de sanctionner
26:04pour punir
26:05et la punition
26:06faisant elle-même
26:07partie de la réinsertion.
26:08On vous dit
26:09stop,
26:10vous allez payer
26:11et vous allez nous prouver
26:12que vous voulez
26:13vous réinsérer
26:14c'est-à-dire
26:15revenir normalement
26:16en respectant les règles
26:17dans la société.
26:18Bon bah vous faites
26:19les deux mouvements
26:20en même temps
26:21il n'y a pas vraiment
26:22de quoi s'étonner.
26:23Simplement dans la réaction
26:24ce serait bien
26:25que l'analyse soit faite
26:26parce que dire
26:27qu'il y a un problème
26:28d'autorité
26:29bon très bien
26:30il y a un problème
26:31d'autorité oui
26:32mais comment est-ce
26:33qu'on la rétablit ?
26:34Comment est-ce que
26:35la justice reprend
26:36ses droits
26:37sur la manière
26:38de rendre justice ?
26:39Là les magistrats
26:40on dit en permanence
26:41les magistrats,
26:42les magistrats
26:43bon les magistrats
26:44il y a une injonction
26:45on leur dit en permanence
26:46vous êtes laxistes
26:47et en même temps
26:48on vote des lois
26:49qui rendent quasiment
26:50obligatoires
26:511.
26:52l'aménagement de la peine
26:532.
26:54donc son inexécution
26:55donc ils prononcent
26:56des peines
26:57et on leur dit
26:58alors vous allez
26:59l'aménager
27:00si possible tout de suite
27:01et ensuite on va
27:02l'aménager encore
27:03une fois que les gens
27:04sont en prison.
27:05Bon il y a un moment
27:06il faut au minimum
27:07que les règles soient lisibles
27:08pour tout le monde
27:09parce que sinon
27:10on s'en sortira pas
27:11et en effet c'est ce que
27:12demandent les policiers
27:13depuis ça fait pas 3 mois
27:14il y a des années
27:15et des années
27:16Jean-Christophe Gélien
27:17comment on la rétablit
27:18cette autorité
27:19sans que pour autant
27:20et là j'insiste là dessus
27:21parce que c'est un point
27:22essentiel
27:23il y a des mouvements
27:24politiques
27:25qui utilisent
27:26cette situation
27:27pas en France
27:28pas en France
27:29pour
27:30et dans certains pays
27:31c'est le cas
27:32on manage la société
27:33à partir de
27:34la violence éprouvée
27:35donc en fait
27:36on prive de liberté
27:37tout le monde
27:38moi je ne veux pas
27:39que dans mon pays
27:40et je suis là pour le coup
27:41là pour le coup
27:42c'est un enjeu qui
27:43n'a pas de surveillance
27:44généralisée
27:45tout ce que vous voulez derrière
27:46je n'ai pas envie
27:47que ni ici on puisse
27:48dire ce qu'on veut dire
27:49ni quelque part
27:50dans mon comportement à moi
27:51avec la prise de risque
27:52que je peux prendre
27:53acceptant la sanction
27:54d'accord bien sûr
27:55évidemment
27:56si je fais une bêtise
27:57évidemment je l'accepte
27:58mais que d'un autre part
27:59on me limite
28:00dans les libertés
28:01qui sont celles
28:02qu'on a construit
28:03maintenant depuis
28:04un grand nombre d'années
28:05dans ce pays
28:06et dans d'autres pays
28:07comparables
28:08dans notre monde
28:09qui est comparable
28:10parce que ailleurs
28:11aujourd'hui
28:13elle devient l'outil
28:14pour contrôler la société
28:15et pour maîtriser
28:16la société
28:17de la manière dont on veut
28:18et ça c'est inacceptable
28:19on ne va pas se laisser faire
28:20et c'est pour ça
28:21qu'il faut que là
28:22pour le coup très concrètement
28:23police, justice
28:24pas seulement
28:25mais cet ensemble politique
28:26parce que c'est
28:27de la responsabilité
28:28du législateur
28:29c'est de la responsabilité
28:30de nos gouvernements
28:31qui ont cette délégation
28:32entre les mains
28:33c'est bien beau
28:34de décrire la situation
28:35et de commenter
28:36les matchs
28:37comme si on était
28:38un commentateur sportif
28:39voire de l'analyser après
28:40comme si on était
28:41un commentateur sportif
28:42et donc des politiques
28:43qui politiquent
28:44et des politiques
28:45qui gouvernent
28:46c'est quand même difficile
28:47vous faites un métier difficile
28:48vous savez Axel Ronde
28:49porte-parole du syndicat
28:50CFTC Police
28:51merci d'avoir été là
28:52ce soir en plateau
28:53c'est vrai que c'est difficile
28:54aux policiers
28:55de se positionner aujourd'hui
28:56face à cette ultra-violence
28:57de plus en plus jeunes
28:58mais on le dit tout le temps
28:59je ne tombe pas de l'armoire
29:00mais enfin c'est quand même
29:01incroyable
29:02il va falloir y mettre un terme
29:03mais les solutions proposées
29:04ce sont des pistes
29:05pourquoi pas envisageables
29:06merci infiniment d'avoir
29:07été sur le plateau d'Europe
29:08ce soir Axel Ronde
29:09merci à vous
29:10au revoir
29:11à ce soir Axel Ronde
29:12à bientôt

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