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Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00Je suis ravie de vous recevoir, je suis très très contente de parler de ce film aussi,
00:03de Dominique Beaumart, Les règles de l'art.
00:05C'est votre premier grand rôle, dans une comédie en tout cas.
00:07Vous qui aimez les challenges, faire rire, divertir, est-ce que ça en était un ?
00:11En réalité, ça n'a pas été pris comme un challenge du tout.
00:14En fait, c'était super natural.
00:16Pas de pression particulière à me dire il faut faire rire,
00:18et je pense que c'est le dernier truc qu'il faut se dire.
00:19Mais en tout cas, une grosse envie de rigoler dès le début du tournage, ça c'est sûr.
00:22Le film est tiré d'une histoire vraie,
00:24le plus grand vol de tableaux en 2010 dans un musée français.
00:27Au cœur de ce fait divers, il y a trois malfrats, trois pieds nickelés,
00:31pas vraiment taillés pour ce genre d'aventure.
00:33Je vous propose qu'on regarde un extrait, et on en parle après.
00:57Moi, j'ai un mec qui t'apprend 10 000 tout de suite.
00:59Oui, mais moi, je ne la vends pas, je la répare.
01:02Mais 1 500 balles, je vais arrêter de dire n'importe quoi.
01:03On l'a vendu 10 000 balles, on fait moitié-moitié.
01:05Elle dit c'est quoi ? Je ne prends que 3.
01:07Après tout, c'est toi qui ramènes la montre, c'est toi qui ramènes l'affaire.
01:08Moi, je ramène le client. C'est bon ?
01:10Ça te fait 7 000 en tout. C'est archi correct.
01:12Même à mon propre frère, mon frère de sang, du livret de famille, je ne lui fais pas ça.
01:14Dans cet extrait, Sofiane, on vous voit donc au côté de Melville Poupeau,
01:18expert en montres de luxe.
01:19Sa vie va basculer lorsqu'il va s'associer à vous.
01:22Voilà, c'est la mauvaise rencontre de sa vie.
01:24Qu'est-ce qui vous a attiré dans ce rôle, dans ce personnage,
01:27qui a quand même une énergie de dingue ?
01:29Déjà, avec le réalisateur, on s'est mis à le construire dès les premières lectures.
01:32Et puis surtout, on s'imaginait que c'était un perso qui avait eu un passé glorieux
01:36et plein d'oseilles, et puis qu'il était passé par un passage à vide
01:40et il essayait de se refaire un petit peu.
01:42Donc en réalité, une fois qu'on s'était un petit peu raconté le passé du personnage
01:44et qu'on l'avait sapé, ça allait de soi.
01:46Et puis j'ai mis beaucoup de mois.
01:48C'est une des seules fois où on me laisse avoir mon débit naturel,
01:51mon débit naturel de parole, et ça fait du bien.
01:53Le réalisateur Dominique Beaumart, il dit de vous,
01:56quand j'ai rencontré Sofiane, il était évident que ce rôle était pour lui.
01:59C'est justement ça, c'est cette énergie que vous dégagez,
02:01qu'il a récapitulé, qu'il vous a choisi ?
02:02Il y avait ce truc un peu de...
02:05Il a un côté un peu prestidigitateur, ce perso.
02:07Il est plein d'écrans de fumée, c'est un dribbler.
02:09Et finalement, je suis un peu comme ça, moi, dans la vie.
02:12Et donc on y a mis pas mal de Sofiane.
02:14Finalement, ce qui m'a énormément attiré, en tout cas dans ce personnage,
02:19Et puis j'ai eu énormément de chances
02:21d'avoir six semaines de cours particuliers privés
02:24avec le grand Melville Poupeau.
02:26Donc j'en ai profité du mieux que j'ai pu.
02:28Puis il est très généreux en jeu sur le plateau.
02:30Qu'est-ce qui vous a appris du métier, Melville ?
02:32Alors moi, je m'inspire des karatés, déjà.
02:34Je vois leur kung fu, je vois comment ils se...
02:37Il a un karaté... C'est un faux calme.
02:39Et quand on l'a en plateau, en tout cas, quand on se retrouve à deux,
02:42il y a une espèce de corde très tendue.
02:45Et c'était important pour moi, en tout cas, de pouvoir le suivre.
02:47Donc ça me faisait très plaisir de me mettre un peu en mode...
02:51En mode élève, mais en mode...
02:53Montre-moi !
02:54Avec Melville, vous avez aussi cette passion commune dans la vie, la musique.
02:57D'ailleurs, dans le film, il y a une scène...
02:59Je sais qu'elle a été improvisée, une scène de karaoké
03:01où vous chantez tous les deux une chanson de Richard Cochiante,
03:03Le coup de soleil.
03:05Comment est-ce que c'est venu, ce délire ?
03:06Il y avait une scène écrite, évidemment,
03:07mais je pense que toutes les scènes ont évolué
03:10dès la première prise.
03:11Ce jour-là, elle a duré très longtemps, cette impro.
03:13Et vous avez alors, à ce moment-là dans le film,
03:15cette phrase, évidemment, très drôle.
03:17Puisque vous dites à Melville, arrête d'écouter du rap.
03:20Ça, c'est de la vraie musique.
03:22Ouais.
03:22Mais ça, c'est génial.
03:23Ça, c'est improvisé ou c'est écrit ?
03:24Ouais, total. Non, non.
03:25Il part en...
03:26Ouais, on dirait un clip de Puff Daddy.
03:28C'est de la vraie musique, mon pote.
03:30Pas de rap, c'est de la merde.
03:31Et on trouvait ça drôle de le mettre dans ma bouche, surtout.
03:33Et vous avez pris 14 kilos pour ce rôle.
03:35Vous en aviez perdu pour Sous-emprise.
03:37Vous aimez ce côté transformation, challenge physique.
03:40J'adore ça. Je kiffe ça.
03:41C'est la préparation, quoi, comme un sportif.
03:42Je kiffe ça.
03:43Non seulement, ça me permet de rentrer dans le rôle.
03:45En plus, ça me permet, en plus, de proposer quelque chose au Réa.
03:48C'est un peu ça, ma responsabilité, moi, en tant que comédien, j'ai l'impression.
03:50De proposer un truc au Réa.
03:52C'est-à-dire que lui donner exactement ce qu'il attendait, ce qu'il cherchait...
03:55C'est pas assez.
03:56C'est rigolo.
03:56C'est pas assez pour Sofiane.
03:57Mais il faut lui envoyer du pas, tu vois.
04:00Et puis, en plus de ça, une réelle volonté du comédien de lui proposer quelque chose,
04:02de sortir de ses pompes et machin.
04:04À un moment, on est une équipe, on est des humains.
04:06Faut se donner envie, aussi.
04:07Quelle place occupait le cinéma dans votre vie lorsque vous étiez enfant ?
04:11J'ai appelé mon groupe Les Affranchis à 11 ans, donc j'ai envie de vous dire...
04:15On n'était même pas inspirés, on était en mimétisme total.
04:18Voilà.
04:19Passion de Niro.
04:20Ah ouais, non, mais même de Niro, mais même pas que ça.
04:21Je pense à d'autres films.
04:22Je pense à La Haine, aux Parrains, etc.
04:24C'était des films, même Les Princes de la Ville.
04:27Et d'autres films comme ça, c'était...
04:28Non, des films de voyous, quand même.
04:30Ouais !
04:31Tous nos dialogues et la manière dont on parlait toute la journée,
04:34c'était leur phrase, c'était leur truc.
04:36Vous aviez des comédies aussi, dans votre enfance, qui vous ont marqué ?
04:39Moi, je suis de la génération un peu Jamel Comédie Club, moi.
04:42Et puis, j'ai kiffé, comme tout le monde, au début des années 2000,
04:45les comédies de Jamel Ben Salah et ce ton-là.
04:47Donc, ouais, c'est un truc qui m'a plus ou moins toujours attiré.
04:51Je disais tout à l'heure, vous avez fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma.
04:54Merci.
04:55Vous avez fait déjà un peu de temps de très beaux succès,
04:57et de très beaux films aussi.
04:59Je pense aussi à Barbès Little Algérie, qui est sorti il n'y a pas longtemps,
05:02et qui est un film extraordinaire.
05:03Et puis, je pensais à votre rencontre avec Rebecca Zlotowski.
05:06Et vous dites d'elle,
05:07« Elle a complètement changé ma manière d'appréhender un plateau
05:09et de considérer le jeu d'acteur. »
05:11En quoi ?
05:11C'est celle qui m'a donné des sensations.
05:13C'est celle qui m'a donné le pouvoir de proposer,
05:16la marge de manœuvre de rentrer même dans son écriture,
05:20même dans sa réa, et de lui proposer des trucs,
05:22et de lui dire « Bon, écoute, tu le gardes au montage, tu verras si tu le gardes. »
05:24Et puis, elle est d'une douceur et en même temps d'un charisme énorme.
05:28Donc, en vérité, je me suis juste...
05:30C'est la première avec qui je me suis un peu abandonné,
05:32on va dire ça comme ça.
05:33Et je suis resté très proche.
05:36Je suis resté très proche d'elle.
05:37Vous faites des projets ensemble ?
05:38Ah, j'espère, j'espère.
05:39En tout cas, je réponds à sa convocation dès cet après-midi.
05:43Alors, depuis la presse ne tarie pas des loges sur vous,
05:45on vous compare à Belmondo, on vous compare à Ventura.
05:48On dit qu'il est intense, il est solaire, il est magnétique, il est bouleversant.
05:51Vous recevez comment ces compliments de la presse ?
05:53Ça vous amuse, ça vous rassure ?
05:54Déjà, j'en garde et j'en sous-pèse les proportions.
05:58Il y a des vaines d'acteurs un peu instinctifs
06:01qu'on reconnaît des fois à travers les générations.
06:04Si je m'inscris là-dedans, même à 10%, je suis le plus fier du monde.
06:08Vous avez dit, Sofiane,
06:09je ne connais pas la constance, la régularité, la modération.
06:12Soit c'est nul, soit c'est extraordinaire.
06:15C'est vrai.
06:16J'ai un peu l'impression d'osciller.
06:17Vous n'aimez pas quand c'est tiède ?
06:18Ah non, mais vraiment, du plafond au sol toute la journée,
06:21ça fait un peu effet moustique, je tape ma tête au plafond,
06:23je me cogne au sol, etc.
06:25L'espèce de truc qu'on tient sur des années de constance,
06:28je ne sais pas le faire.
06:29Ça vous vient du rat, ce besoin d'intensité ?
06:32Non, ça me vient de l'autisme.
06:34Non, c'est vrai.
06:35Je suis juste un hyperactif, émotionnel, chelou.
06:37On est plein dans ma génération comme ça.
06:39Et puis, c'est tout.
06:40Et puis, je ne mets pas vraiment de termes,
06:42c'est ma manière de vivre.
06:43Ce n'est pas facile tous les jours, mais c'est cool.
06:45Lorsqu'on se penche sur votre filmographie,
06:46en 5 ans, aucun rôle de rappeur.
06:48On ne vous en propose pas ou vous les refusez ?
06:50Je les refuse.
06:51Je les refuse parce que c'était trop facile.
06:54Je suis un peu allé chercher des coupes dans d'autres compétitions,
06:56dans d'autres contrées, dans d'autres endroits.
06:58Et puis après, je ramène mes coupes et mes médailles.
07:00Je dis, bon les gars, maintenant, on fait.
07:02C'est drôle que vous parliez de coupes,
07:03parce que vous avez avoué dire souvent à votre agent,
07:06je veux un César, je veux une palme,
07:08je veux un ours, je veux un lion d'or.
07:11Et vous avez ajouté, quand j'arrive dans un domaine,
07:13j'ai besoin d'entrer chez moi avec des coupes et des médailles.
07:15C'est con.
07:16Mais je suis une espèce de collectionneur chelou.
07:18Mais il faut voir grand aussi dans ce métier.
07:20Il faut rêver.
07:21Non, je parle à l'univers.
07:23Je parle à lui, mais en fait, je parle au monde.
07:25Enfin, vous écriviez des poèmes.
07:26Par la suite, il y a eu le rap.
07:28Est-ce que vous avez toujours ce besoin d'écriture ?
07:29Toujours.
07:30Est-ce que vous avez envie d'écrire un film ?
07:31Est-ce que vous avez envie de réaliser ?
07:32C'est ce que je fais.
07:33C'est un projet en ce moment ?
07:34Oui, bien sûr.
07:35On va se gêner.
07:36Ça parle de quoi ?
07:37Ah, ça parle de quoi ?
07:39Je laisse les exclus pour plus tard.
07:41Mais oui, je fais de l'écriture sur plusieurs projets.
07:42De vous, forcément, si c'est un premier film.
07:44Non, il y aura...
07:45Non, eh ben non.
07:46Ah.
07:47Non.

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