Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00La Tornade ! La Tornade !
00:02La Tornade Felpin, c'est un nom de tornade qui est pas mal en fait !
00:06C'est vrai en fait !
00:07Et ça me va tellement bien !
00:08Alors on se voit ici dans le cadre de ce 28ème festival de l'Alpe d'Huez que vous connaissez bien.
00:12Vous étiez présente ici il y a deux ans, vous présentez les complices.
00:15Un festival de films uniquement consacré à l'humour, au rire et à la comédie.
00:20C'était pour vous ?
00:21C'était pour moi.
00:22Je suis très contente pour vous parce que l'amour s'est surcoté.
00:24Moi j'ai adoré et vous avez reçu un accueil extrêmement chaleureux.
00:28Je vous propose Laura qu'on regarde un extrait et on en parle après.
00:32J'entends pas.
00:33Votre numéro de téléphone ?
00:34Mais non !
00:36Plus de tact.
00:38Moins rapide là.
00:39Fais bien.
00:40Pardon, je fais pas ça d'habitude.
00:41Bonne soirée.
00:4306 47 38 22.
00:47Bonsoir.
00:48Je te donne les huit premiers chiffres, tu trouves les deux derniers et tu m'appelles.
00:52Ça fait 99 options, c'est beaucoup.
00:54Avec 0 0 ça fait 100.
00:57Enchantée, je m'appelle Madeleine.
00:58Enchanté Madeleine.
01:00Moi c'est Pancake.
01:02C'est marrant ça.
01:03C'est vrai.
01:05Bonne soirée.
01:06Ouais.
01:10Et j'ai plus de berguet.
01:13Alors Laura, l'amour s'est surcoté, c'est la rencontre d'un mec un peu paumé et d'une fille qui ne l'est pas du tout.
01:17Ouais.
01:18On pourrait résumer le film comme ça.
01:19C'est vrai qu'on pourrait le résumer comme ça, ouais.
01:21En effet, c'est cette histoire-là de deux trajectoires différentes, pas au même moment de leur vie, quoi.
01:26Mais quand même avec cette envie de, ouais, peut-être de se croiser sur ce chemin-là, je dirais.
01:31C'est très bien écrit.
01:32C'est très moderne.
01:33C'est vraiment la comédie contemporaine très attachante sur le désordre amoureux, évidemment.
01:38Vous aviez dit sur scène, lorsqu'on a présenté le film, que Mourad Winter, justement, le réalisateur, lorsqu'il vous l'a proposé, vous avez tout de suite accepté parce que c'était très drôle.
01:46Très bien écrit.
01:47C'était très, très drôle.
01:49Je me suis tout de suite dit, oh là là, j'espère qu'il me l'a donné pour moi et qu'on n'est pas 25 actrices.
01:53Parce que je l'aime tellement au bout de 3-4 pages que si je ne l'ai pas, ça va être dur quand même.
01:58Votre personnage, donc, c'est Madeleine.
01:59C'est elle qui sauve un peu tout, parce que c'est vrai qu'il y a ce ton grave et désespéré, puisque ça part d'un drame, puisque le personnage joué par Akinji Emili a perdu son meilleur ami.
02:07Et Madeleine, voilà, elle arrive, c'est ce grand rayon de soleil.
02:10Comment est-ce que vous l'avez abordé, ce rôle ?
02:12J'utilisais ce que j'étais aussi en train de traverser dans ma vie.
02:15Et donc, je crois que j'avais besoin, moi en tout cas, à ce moment-là, de retrouver un peu de force, en tout cas, une position où j'étais bien ancrée.
02:21Elle avait ça, Madeleine.
02:22Elle avait quand même des coups et des blessures, comme tout à chacun.
02:25Mais elle avait cette idée d'avancer et de regarder devant.
02:28Et pourquoi pas derrière, de se ramener quelqu'un en disant, je peux être une épaule, par contre, je ne serais pas sacrificielle.
02:33Il y a cette phrase dans le film, c'est votre personnage qui la prononce, tout le monde a peur de quelque chose dans la vie.
02:38C'est Madeleine qui le dit.
02:39Est-ce que vous partagez ce sentiment ?
02:40Oh, si vous saviez !
02:42Je veux savoir.
02:43Vous avez peur de quoi ?
02:45Moi, j'ai la grande peur de la mort, mais qui n'est vraiment pas...
02:47Alors, je n'ai pas peur de mourir là tout de suite avec vous.
02:49Je ne fais pas particulièrement des crises d'angoisse sur le fait de moins mourir.
02:52Mais c'est vrai que parfois, il m'est difficile de trouver un sens à rendre 10 ans.
02:55Mais parfois, je ne comprends pas.
02:56Mais pourquoi ?
02:57On va donc perdre nos parents, perdre nos frères et soeurs, logiquement mourir nous-mêmes.
03:00C'est ce qui fait aussi que je crois que je suis capable de vivre des grands bonheurs avec pas grand-chose.
03:04Alors, Mourad Winter, le réalisateur, on l'a dit, il est aussi romancier.
03:08Ça se ressent, d'ailleurs, dans l'écriture du film, qui est très ciselée.
03:11Et il y a cette phrase que j'ai relevée et que j'aime beaucoup.
03:13« Si tu es aimé par la lune, peu importe que les étoiles te haïssent ».
03:17Ça me fout les poils quand tu dis ça.
03:19Elle veut dire tellement de choses.
03:20Comment est-ce que vous, vous la recevez, justement, cette phrase ?
03:23Je pourrais dire que la lune, c'est soi-même, presque.
03:25Je ne sais pas si c'est ça, mais en fait, il y a une espèce de grand tout dans cette phrase.
03:29Elle est très poétique.
03:30L'expliquer, c'est presque la déshonorer.
03:32C'est beau, ça, aussi.
03:33Oui, c'est vrai.
03:34C'est vrai, parce qu'elle dit tout, quoi.
03:36Deux ans après « Les complices », vous retrouvez François Damiens.
03:39Cette fois-ci, il joue votre père.
03:40Oui.
03:41Alors, bon, un père, moi, qui me fait beaucoup rire.
03:44De toute façon, on a vraiment une passion pour François Damiens.
03:46Oui.
03:47Mais pas très présentable, quand même.
03:49Il faut faire attention.
03:50Oui.
03:51Mais parce que François, il a ce truc qui frise ça dans la vraie vie, toujours.
03:55Moi, je crois qu'une des phrases que je lui dis le plus toujours, c'est « Me fous pas la honte »,
03:58parce que je sais que quand on va rentrer quelque part,
04:00si à moi, il me fout la honte, il le fera.
04:02C'était un grand jeu, parce qu'en plus, je sais qu'il aime beaucoup faire ça dans la vie
04:05et qu'il serait totalement capable de faire ça.
04:07Et puis, moi, j'ai un amour inconditionnel pour François,
04:10qui, en même temps, est très timide.
04:12Donc, il y a quelque chose de très paradoxal là-dedans.
04:14C'est-à-dire qu'il ose les plus grandes folies,
04:16mais en même temps, c'est la personne la plus timide que je connaisse.
04:18Et donc, j'étais ravie de le retrouver là.
04:20C'était génial.
04:21Laura, pour parler un peu de vous, vous avez confessé,
04:23ce n'est pas un secret, avoir eu une enfance perturbée par un strabisme
04:26qui a nécessité 15 ans d'orthopaudie.
04:29Pour cette petite fille que vous étiez, faire rire, c'était quoi ?
04:31Une arme ? Un moyen d'exister ?
04:33Un moyen de vous accepter ?
04:35Maintenant, je l'ai conscientisé avec le temps,
04:38mais je crois que c'était ma manière de fonctionner.
04:41Aujourd'hui, je dirais plus que...
04:43En fait, je réalise maintenant
04:45que ce n'était pas forcément le fait d'avoir un strabisme
04:47qui m'a poussée à ça directement,
04:49mais j'ai été beaucoup aimée par mes parents,
04:51beaucoup vue, peut-être un peu trop.
04:53Et du coup, je crois que je me suis sentie légitime aussi.
04:56Ça ne vient pas que de la douleur et de la souffrance.
04:58Ça vient aussi du fait de me dire que je suis capable.
05:00Alors, on vous a découvert, nous, sur Instagram, sur YouTube,
05:03avec vos vidéos, il y a eu un succès immédiat
05:05derrière tous ces personnages hilarants.
05:07Vous aviez déjà cette envie aussi de devenir comédienne,
05:10de faire plus ?
05:12Je crois que...
05:14C'est marrant, ça. Je n'ai jamais eu envie de faire plus,
05:16mais j'ai toujours eu envie de faire.
05:18Et puis, j'étais vraiment confiante dans ce truc
05:20de me dire, comme c'était possible,
05:22mais c'était possible parce que j'étais une enfant,
05:24encore une fois, gâtée,
05:26que ma mère me payait mon loyer à Paris,
05:28que je n'avais pas besoin de faire des services jusqu'à 2h du matin
05:30et de payer mon école de théâtre et tout.
05:32Vous étiez soutenue ?
05:34Oui, j'étais hyper soutenue, et du coup, j'ai réussi au fur et à mesure
05:36à ouvrir toutes ces petites portes pour moi.
05:38Ce que je fais, j'ai envie de le faire quand je le fais,
05:40mais après que ça résonne,
05:42c'est toujours hyper émouvant, tu vois.
05:44Mais ça ne doit pas être l'objectif, quoi.
05:48Et je disais tout à l'heure, en début d'émission,
05:50quand même, ce début de carrière,
05:52le Molière, premier spectacle,
05:54avec Florence Foresti,
05:56qui était aussi nommée,
05:58qui est, je suppose, l'un de vos modèles,
06:00et vous avez dit, Laura, faire un spectacle était une obsession pour moi,
06:02je savais que c'était là que je voulais être,
06:04qu'il ne pouvait rien m'arriver.
06:06J'aime bien cette notion, il ne peut rien m'arriver.
06:08Sur scène, c'est là où vous vous sentez bien.
06:10Je me sens invincible. Je ne dis pas que je le suis,
06:12mais je me sens comme ça.
06:14Mais oui, sur scène, je me sens...
06:16Bien.
06:18Au cinéma aussi, mais je me sens très bien sur scène.
06:20Un mot, quand même, sur ce rôle d'Anik,
06:22dans le flambeau.
06:24Vous étiez aussi, j'ai l'impression, un déclencheur pour vous.
06:26Un accélérateur aussi.
06:28C'est ce que ça racontait ensuite, en effet,
06:30par rapport à la notoriété et à la visibilité.
06:32En tout cas, j'ai bien vu que ça avait changé.
06:34En plus, moi, j'étais partie voyager juste avant,
06:36donc quand je suis revenue de San Francisco,
06:38ça faisait deux mois que je n'étais pas en France,
06:40le flambeau était sorti. Là, j'ai compris que...
06:42À l'aéroport, j'ai fait, ah, c'est bizarre,
06:44quelqu'un m'a appelé Ali.
06:46J'ai fait, ah oui, c'est vrai.
06:48Et en fait, ça a pris une ampleur assez folle.
06:52Vous avez tourné six films en deux ans.
06:54Ça, je l'ai dit tout à l'heure.
06:56Essentiellement des comédies.
06:58Exception faite pour Joli Joli,
07:00le film de Diaz Time, qui est sorti il n'y a pas longtemps.
07:02Beaucoup aimé. Vous êtes remarquable.
07:04Vous chantez. C'est un joli contre-emploi.
07:06Qu'est-ce que vous en retenez de cette expérience ?
07:08C'était une aventure géniale.
07:10L'aventure de la comédie musicale,
07:12je la souhaite à tout le monde,
07:14à chanter et tout, c'est un truc...
07:16Et franchement, vous chantez très bien.
07:18Et vous chantez dans le film Je rate tout.
07:20C'est quand même un joli clin d'oeil,
07:22alors que je dis depuis tout à l'heure
07:24que tout vous réussit. Je rate plein de trucs.
07:26Vous inquiétez pas pour moi.
07:28L'amour, c'est surcôté.
07:30Laura, ça sort le 23 avril 2025.
07:32On reviendra, on repeindra évidemment du film.
07:34Et avant de se séparer, on passe au questionnaire.
07:36Les bronzés ou les tuches ?
07:38J'ai découvert les bronzés très tard, je trouve.
07:40Pour moi, c'est pas du tout les mêmes films.
07:42Donc c'est dur de choisir.
07:44Je vais dire les tuches parce qu'Isabelle Nanty.
07:46Ah oui, c'est vrai.
07:48Peut-on rire de tout avec n'importe qui ?
07:50Non, avec n'importe qui, on peut pas.
07:52Parce qu'il y a plein de gens qui n'ont pas d'humour,
07:54mais soit on peut se l'autoriser, je pense.
07:56Après, c'est comment c'est réceptionné,
07:58ça c'est une autre histoire.
08:00Les héros comiques de votre enfance ?
08:02Florence Foresti, évidemment,
08:04c'était toujours dans mon paysage.
08:06Il y avait François Damiens,
08:08il y avait Muriel Robin que je regardais aussi,
08:10donc je dirais tout ça.
08:12J'ai pas de nom particulier à part Florence,
08:14évidemment que je cite toujours irrasablement,
08:16donc ça devient fatigant, mais c'est vrai.
08:18Alors on termine avec une citation.
08:20Le rire est une chose sérieuse avec laquelle
08:22il ne faut pas plaisanter.
08:24Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
08:26C'est une citation de Raymond Devos.
08:28Il y a un truc pour moi qui est très important dans le rire,
08:30et en effet, on le voit tout de suite.
08:32Je trouve qu'un artiste travaille sa pensée
08:34ou est juste marrant.
08:36Être juste marrant c'est très cool aussi,
08:38et il y a vraiment une recherche que j'adore dans le rire,
08:40et je pense que Raymond Devos faisait partie
08:42de ces grands génies qui travaillaient beaucoup
08:44et qui ne se contentaient pas juste
08:46d'être un peu marrant.