Que faire pour le pouvoir d’achat des Français ? On en parle dans Forum BFMTV avec Maxime Switek.
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00:00Il y a un fantasme en France, je vais rebondir sur ce que vous avez dit.
00:04Il y avait un fantasme tout à l'heure du côté d'Émilie.
00:07Des chefs d'entreprise.
00:08Le fantasme du chef d'entreprise, c'est quoi le fantasme du chef d'entreprise ?
00:11Il nage dans l'opulence.
00:12Oui.
00:13En vérité, ce n'est pas ça.
00:14En vérité, il faut savoir que 90% des chefs d'entreprise en France, ce sont des petites
00:18et des moyennes entreprises, voire des très petites entreprises.
00:21Et ce n'est pas des multinationales, des gens du CAC 40, ce n'est pas ça qu'on pointe
00:25en permanence du doigt.
00:26Ça représente 5 à 10% justement du tissu économique français.
00:29Et la France, les personnes qui créent la richesse en France, ce sont ces gérants
00:33de petites et de moyennes entreprises.
00:34Ce sont nos commerçants, ce sont nos artisans, ce sont nos restaurateurs, ce sont nos agriculteurs,
00:39nos petites usines du territoire qui créent de la richesse.
00:43Et ces gens-là font des sacrifices énormes pour mettre parfois en péril leur famille,
00:47leur quotidien pour développer, pour permettre de faire survivre leur entreprise.
00:52Ça, c'est un premier constat.
00:54Le constat, c'est qu'aujourd'hui, on partage tous les mêmes problématiques, à savoir
00:58des charges qui augmentent, des factures qui augmentent, des impôts et un avenir qui est incertain.
01:02Aujourd'hui, un cher entreprise, il vit un peu sur une ligne qui est assez bancale.
01:07Et ça, aujourd'hui, c'est une vraie problématique.
01:09La problématique, justement, c'est de savoir comment on augmente le pouvoir d'achat.
01:13Je pense que vous avez dressé un constat qui est assez réaliste, justement, tout à l'heure.
01:18Ce n'est pas par des mesurettes, en envoyant des chèques, justement, qui sont des illusions,
01:24qui, de manière artificielle, finalement, mettent tout le monde sous perfusion.
01:28Ce n'est pas ça, en fait, augmenter le pouvoir d'achat des Français.
01:30Si on veut le faire de manière durable, il faut relancer l'économie.
01:32Il faut créer de la richesse dans notre pays.
01:34Et pour ça, il faut justement laisser de la liberté aux entreprises.
01:37Aujourd'hui, je pense que le vrai sujet, il est là.
01:39Parce qu'aujourd'hui, nous, on a envie de payer plus nos salariés, mais on ne peut pas.
01:42Pourquoi ? Parce qu'en fait, justement, on est accablés, accablés de charges.
01:45Aujourd'hui, il faudrait abaisser, en tout cas, c'est mon avis,
01:48abaisser la fiscalité et les charges qui pèsent trop lourdement sur nos entreprises.
01:52Aujourd'hui, la France est devenue un enfer fiscal.
01:54On est le pays, on le dit en permanence, on est le pays le plus taxé du monde.
01:58Vous vous rendez compte ?
01:59Et pour autant, on a un service public qui se délite au quotidien.
02:01Mais ce n'est pas la faute des infirmiers ou des policiers qui sont sur le terrain.
02:04C'est la faute de cette bureaucratie qu'on a créée.
02:06Ça, c'est le deuxième point.
02:07On a, en plus d'être un enfer fiscal, c'est un enfer administratif pour nous,
02:11les petites et moyennes entreprises.
02:12C'est-à-dire qu'on est accablés par des tâches administratives
02:15qui nous prennent un temps fou et qui nous empêchent, justement, de nous concentrer vraiment...
02:18Pendant que vous parlez, j'ai entendu un merci.
02:20C'est vous qui avez dit merci tout à l'heure, Sophie Primat ?
02:22Oui, c'est moi qui ai dit merci parce que dans ce monde où on oppose beaucoup de choses,
02:26souvent on oppose les entreprises et les entrepreneurs à ceux qui sont salariés.
02:30Et moi, je suis comme vous.
02:32Je pense que la richesse, elle vient de ce tissu incroyable de PME,
02:36d'entreprises individuelles, de petites ETI partout dans le territoire
02:40qui font vivre, en fait, la plus grande partie...
02:43Vous avez un petit patron qui vous dit, baissez les charges.
02:45Oui, baissez les charges, simplifiez.
02:47Il y a des principes... Je pense que tous les économistes aujourd'hui s'accordent à dire...
02:50C'est ce que je vous disais tout à l'heure.
02:51Pardon, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
02:54On a les entreprises qui sont les plus taxées et les salariés qui sont les moins payés.
03:00Mais est-ce que vous pouvez le faire ?
03:02Est-ce que vous avez le pouvoir aujourd'hui et la majorité pour dire, on va baisser les charges ?
03:06La majorité, probablement pas.
03:08Je veux être très clair avec vous parce qu'aujourd'hui,
03:11on a une Assemblée nationale que les Français ont élue sur laquelle il n'y a pas de majorité.
03:15Et s'il faut revoir le système social dans son intégrité,
03:18pas pour enlever du pouvoir social aux gens,
03:21mais pour le rendre plus efficace, pour le donner aux gens qui en ont besoin
03:25et pour donner de la compétitivité aux entreprises,
03:27il va falloir plus qu'un conclave, je vous le dis tout de suite,
03:30pour aller au bout de cette réflexion-là.
03:33Et il va falloir surtout dépassionner le débat,
03:35parce qu'il va falloir aller chercher de la simplification,
03:38de la rationalisation dans ce concept, de l'efficacité.
03:41Vous voyez, il y a à peu près en France 15, 17 minimas sociaux possibles,
03:46entre les APL, les allocations ceci, les allocations cela.
03:51À chaque fois, vous avez des administrations différentes qui les payent,
03:54avec des seuils, des règles différentes.
03:56Il faut simplifier, il faut regarder comment on peut faire une allocation unique,
04:00avoir des seuils qui correspondent à la réalité des situations sociales.
04:04Ça, c'est difficile à faire, parce que les partenaires sociaux ne sont pas d'accord,
04:08parce que les syndicats sont parfois d'accord,
04:10parce que des fois, le patronat n'est pas d'accord.
04:12Parce que des fois, les politiques ne sont pas d'accord entre eux.
04:15Souvent, même.
04:16Et quand vous me demandez, est-ce qu'on a une majorité aujourd'hui pour le faire,
04:19je vous réponds non.
04:20Aujourd'hui, la constitution de l'Assemblée nationale telle qu'elle est,
04:24elle est très difficile pour trouver une majorité sur des réformes,
04:27qui sont des réformes très dures.
04:28Vous me dites, comment on va faire demain matin pour nous ?
04:30Moi, je dis, demain matin pour vous, si on rentre dans une politique de chèque,
04:34on continue à endetter la France, on continue à rendre impossibles ces réformes,
04:38et il faut rentrer tout de suite dans ces réformes.